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La compétition labo du prochain Festival de Clermont-Ferrand

Les nouveaux films d’Andrew Kavanagh, de Theodore Ushev, de Sergio Oksman, de Jean-Gabriel Périot, de Yuri Ancarani, dont nous avons déjà évoqué les travaux respectifs sur Format Court, seront visibles au prochain festival de Clermont-Ferrand, en section Labo. Voici les titres de ces films ainsi que ceux des autres films en compétition (30 au total)

Sélection Labo

Sonntag 3 – Jochen Kuhn – Allemagne
Mud Crab – Igor Coric, Sheldon Lieberman – Australie
The River – Tarquin Netherway – Australie
Men of the Earth – Andrew Kavanagh – Australie
Rauch und Spiegel – Nick Moore – Australie
Malody – Philip Barker – Canada
Rossignols en décembre – Theodore Ushev – Canada, Québec
A Story For the Modlins – Sergio Oksman – Espagne
Bite of the Tail – Song E Kim – Etats-Unis
The Giant – David Raboy – Etats-Unis
Just Ancient Loops – Bill Morrison – Etats-Unis
Nadya – Mary Rasmussen, Jonathan Sanford – Etats-Unis
Solipsist – Andrew Huang – Etats-Unis
The Great Rabbit – Atsushi Wada – France
The Devil – Jean-Gabriel Périot – France
Chiens – Caroline Poggi – France
Piattaforma Luna – Yuri Ancarani – Italie
Liza, Namo! – Oksana Buraja – Lituanie, Estonie
Reality 2.0 – Julia Kovalenko – Mexique, Allemagne
Nol King Ruter – Nood Heerkens – Pays-Bas
Sizígia – Luis Urbano – Portugal
Lady and the tooth – Shaun Clark – Royaume-Uni
Last Breath – Ying Ping Mak – Royaume-Uni
Lay Bare – Paul Bush – Royaume-Uni
The Search for Inspiration Gone – Ashley Briggs – Royaume-Uni
Ekki Mukk – Nicholas Abrahams – Royaume-Uni
My Face Is In Space – Thomas Jobbins – Royaume-Uni
Velocity – Karolina Glusiec – Royaume-Uni
The Creator – Al Holmes, Al Taylor – Royaume-Uni
Plug & play – Michael Frei – Suisse

Les derniers jours d’Elsa d’Armand Lameloise

Elsa. Une fille pas comme les autres

Il fut beaucoup question de l’adolescence dans la sélection du dernier Festival de Vendôme. « Les derniers jours d’Elsa » d’Armand Lameloise ne déroge pas à la règle, mais offre un point de vue original sur les tourments d’une jeune fille en pleine mutation.

Le film démarre par une banalité quotidienne de l’âge ado : des jeunes filles se maquillent dans les toilettes, discutent de leurs amours, de sexualité et de soirées entre amis. Toutes raillent la même camarade, une certaine Elsa, a priori assez libérée avec les garçons. Une fille facile en somme. Il faut dire qu’Elsa a besoin de réconfort : vivant à la campagne dans un environnement qui l’exècre, elle n’arrive pas à se faire des ami(e)s à l’école (seuls deux semblent vraiment la comprendre) et ne rêve que d’intégrer un nouvel établissement à la rentrée prochaine. En attendant, Elsa se console avec ses (ch)armes, et ce sont les garçons qui la font se sentir moins seule.

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Le point de vue pourrait choquer : n’oublions pas qu’il s’agit d’une représentante de la gent féminine, et que ce qui rend un garçon Don Juan fait d’une fille une salope. Là où le réalisateur aurait pu mettre son film en péril, il lui donne une force inattendue. Le choix de Virginie Reyes comme interprète d’Elsa est un coup de maître. L’actrice, visage poupon et corps sensuellement enrobé, habite son personnage avec force et distance, laissant l’adulescente en elle s’exprimer. En brossant le portrait d’une fille perdue mais pas désespérée, le réalisateur met la société en perspective. Il évoque alors aussi bien le poids de l’apparence que l’infâmie de la rumeur, ne laissant que peu d’échappatoire à une génération sacrifiée d’avance sur le bûcher de la crise. « Les derniers jours d’Elsa » aurait pu être un documentaire, tant dans sa forme que dans son fond. Ce film est à la fois une ode à la vie et un crépuscule de mort, car tous y errent dans l’attente de jours meilleurs. Le triste constat du désenchantement n’est pourtant pas une fatalité : dans « Les derniers jours d’Elsa », rien n’est perdu d’avance.

Géraldine Pioud

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D comme Les derniers jours d’Elsa‏

Fiche technique

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Synopsis : Elsa a seize ans. Elle aime beaucoup les garçons et pas vraiment l’école. Mais elle n’aime pas la campagne où elle vit. À la rentrée prochaine, Elsa quittera la ferme familiale, les crasses des filles du collège et les secrets des garçons.

Réalisation : Armand Lameloise

Genre : Fiction

Durée : 41′

Année : 2012

Pays : France

Scénario : Armand Lameloise

Image : Thomas Favel

Son : Nicolas Paturle

Montage : Martial Salomon

Décors : Marie Grosdidier

Mixage : Vincent Verdoux

Interprétation : Virginie Reyes, Apolline Ley, Yvan Criqui, Olivier Jannel, Marie Goypieron

Production : Les Films Velvet

Article associé : la critique du film

Clermont-Ferrand, les 79 films de la compétition internationale

Cette année, les sélectionneurs du Festival de Clermont-Ferrand ont retenu 79 films en compétition internationale. Parmi ceux-ci, « The Curse » de Fyzal Boulifa (projeté à notre séance de rentrée), « Sessiz/Be Deng » de L. Rezan Yesilbas (Palme d’Or 2012) et « Prematur » Gunhild Enger, lauréat du Prix Format Court au dernier Festival de Brest. Voici la liste entière des films en lice au prochain festival.

Compétition internationale

Une journée ordinaire – Bahia Allouache – Algérie
Ausgleich – Matthias Zuder –  Allemagne
Stolz des Ostens – Christoph Wermke – Allemagne
Primera Sangre – Ramiro Longo – Argentine
Tender – Jessica Redenbach – Australie
You Like It, I Love It – James Vaughan – Australie
Perfect Drug – Toon Aerts – Belgique
Sidewalk – Berivan Binevsa – Belgique
Canção para minha irmã – Pedro Severien –  Brésil
Na sua companhia – Marcelo Caetano – Brésil
Father – Collectif – Bulgarie, Croatie, Allemagne
Skok – Kristina Grozeva, Petar Valchanov – Bulgarie
A Pretty Funny Story -Evan Morgan – Canada
Bydlo – Patrick Bouchard – Canada
Calcutta Taxi – Vikram Dasgupta – Canada, Inde
Par avion – Cristina Martins –  Canada, Québec
San Juan, la noche más larga – Claudia Huaiquimilla – Chili
6th March – Chun Wong –  Chine, Hong Kong
Los asesinos – Rodrigo Dimate – Colombie
Tierra escarlata – Jesus Reyes – Colombie
Intervention – Yong-Wan Kim –  Corée du Sud
The Night of the Witness – Park Buem – Corée du Sud
Noodle Fish – Jin-man Kim – Corée du Sud
Camionero – Sebastián Miló – Cuba
Kendo Monogatari – Fabián Suárez – Cuba, Guatemala
Miniyamba – Luc Perez – Danemark, France
Markeb waraq – Helmy Nouh – Egypte
Anacos – Xacio Baño – Espagne
Elefante – Pablo Larcuen – Espagne
Voice Over – Martin Rosete – Espagne
Kolmnurga Afäär – Andres Tenusaar – Estonie
Best If Used By – Aemilia Scott – Etats-Unis
Hotel Pennsylvania – Marc Wilkinson – Etats-Unis
Mobile Homes – Vladimir de Fontenay – Etats-Unis, France
Penny Dreadful – Shane Atkinson – Etats-Unis
Una furtiva lagrima – Carlo Vogele – Etats-Unis
Treffit – Jenni Toivoniemi – Finlande
Mademoiselle Kiki et les Montparnos – Amélie Harrault – France
Living Still Life (La résurrection des natures mortes) – Bertrand Mandico – France
45 Degrees – Georgis Grigorakis – Grèce
After the Class – Fereshteh Parnian Zad – Iran
Koorsoo – Omid Abdollahi – Iran
Foxes – Lorcan Finnegan – Irlande
Ástarsaga – Asa Hjorleifsdottir – Islande, Etats-Unis
Welcome and… Our Condolences – Leon Prudovsky – Israël
La danza del piccolo ragno – Collectif – Italie
La terra – Daniele Suraci – Italie
Zinì e Amì – Pierluca Di Pasquale – Italie
Girl of Wall – Yuji Harada – Japon
Mou Ikkai – Atsuko Hirayanagi – Japon, Singapour
Orange – Masaya Matsui –  Japon, Philippines
Fishing Without Nets – Cutter Hodierne –  Kenya
Wahabtoka Al Muta’h – Farah Shaer – Liban
Le zébu de Dadilahy Luck – Ambinintsoa Razanajaona – Madagascar
Guang – Shio Chuan Quek – Malaisie
Para armar un helicóptero – Izabel Acevedo – Méxique
Ana – Natalia Saufert – Moldavie
Prematur – Gunhild Enger – Norvège
Ellen Is Leaving – Michelle Savill – Nouvelle-Zélande
Man in pak – Anna Van Der Heide – Pays-Bas
Sevilla – Bram Schouw – Pays-Bas
Swieto Zmarlych – Aleksandra Terpinska – Pologne
Betoniera – Liviu Sandulescu –  Roumanie
Achele – Clara Kraft Isono – Royaume-Uni, Inde
The Curse de Fyzal Boulifa – Royaume-Uni, Maroc
Flytopia – Karni Arieli, Saul Freed – Royaume-Uni, Hongrie
On this Island – Matthew Knott – Royaume-Uni
The Voorman Problem – Mark Gillis – Royaume-Uni
Walking the Dogs – Jeremy Brock – Royaume-Uni
Dozhd Idyot – Anna Shepilova – Russie
Qurban – Anar Abbasov – Russie, Azerbaïdjan
A Society – Jens Assur – Suède
L’amour bègue – Jan Czarlewski – Suisse
La nuit de l’ours – Fred Guillaume, Sam Guillaume – Suisse
Os vivos tamben choram – Basil da Cunha – Suisse, Portugal
Kong Peh Tshat – Shang-Sing Guo – Taiwan
Never Die ? – Supalerk Ningsanond – Thailande
Sessiz/Be Deng – L. Rezan Yesilbas – Turquie
Pobachennya – Evgen Matvienko – Ukraine

K comme Kali le petit vampire

Fiche technique

Synopsis : Un garçon pas comme les autres rêve de trouver sa place dans le monde. Kali va devoir affronter ses propres démons, traverser ses peurs pour enfin trouver le chemin de la lumière. Telle la lune passe par ses phases, il disparaîtra. Ou peut-être juste passera à une autre phase du cycle.

Genre : Animation

Durée : 9’20 »

Année : 2012

Pays : France, Portugal, Canada, Suisse

Réalisation : Regina Pessoa

Scénariste : Regina Pessoa

Voix : Fernando Lopes, Christopher Plummer, Hugolin Chevrette

Son : Fernando Rangel

Montage : Abi Feijo, Regina Pessoa

Montage son : Olivier Calvert

Décoratrice : Regina Pessoa

Musique : The Young Gods

Mixage : Serge Boivin, Shelley Craig

Production : Folimage Studio

Article associé : la critique du film

Kali le petit vampire de Regina Pessoa

Une couleur en plus pour une esthétique affinée

Déjà en 2005, la réalisatrice d’origine portugaise Regina Pessoa avait ouvert la voie de son art avec « Histoire tragique avec fin heureuse ». Elle revient aujourd’hui avec un autre court métrage tout aussi personnel, au ton délicat et angoissant, « Kali le petit vampire », présenté à Vendôme et bientôt à Bruz et à Clermont-Ferrand.

Il est assez aisé de voir les similitudes qui existent entre les deux courts métrages de Regina Pessoa : l’utilisation exclusive de la voix-off par le personnage principal, le noir et blanc, le jeu sur les ombres et la lumière, le caractère distant au monde et aux autres du protagoniste central, un trait de crayon fin et précis… pour ne citer que les éléments les plus évidents. En deux films, la réalisatrice passe maître dans l’art de décrire une solitude douloureuse qui ne saurait être une fatalité. Ses personnages, par le biais de la voix off, proposent une mise à distance d’eux-mêmes et du monde qui les entoure. Un monde en noir et blanc, onirique et mystérieux, qui va à l’essentiel de par son minimalisme pictural; un monde violent et antipathique, peuplé d’êtres malveillants, d’objets animés et de chimères; un monde dans lequel les personnages de Regina Pessoa ont malgré tout décidé de (sur)vivre.

Au-delà des similitudes, il y a les différences. Et heureusement, me direz-vous, que l’on n’aborde pas une deuxième œuvre comme la première. En gardant une signature esthétique et narrative qui lui est propre, la réalisatrice affine ses choix pour « Kali le petit vampire ». La maîtrise du trait permet l’audace de la couleur en plus. Kali, en bon vampire qu’il est, ne peut exister dans un monde en noir et blanc : il y aura donc du rouge. Utilisé avec parcimonie, cette teinte chaude, à la fois synonyme de réconfort et violence, sera aussi bien le sang des hommes que les cœurs d’un jeu de carte. Loin d’apaiser les souffrances en colorant joyeusement le noir et blanc, le rouge accentue les problématiques liées à ce film. Il est autant question des peurs ancestrales (enfantines pour la plupart) que de la difficulté à se projeter dans un monde dirigé par les adultes. Kali n’est pas seulement un vampire, il est aussi un enfant qui se rêve comme les autres. Sa différence n’est qu’une métaphore habile qui cache la montagne des angoisses enfantines et des complexes adolescents. Kali est tous les gamins mal dans leur peau, tous les enfants terrifiés par la solitude, tous les êtres en marge. La fin de l’histoire se veut cependant heureuse, car, comme tous les contes qui débutent par « Once Upon a Time », Kali finira par trouver sa propre lumière (sa voix?), lui que tout(s) condamnai(en)t à l’obscurité.

Géraldine Pioud

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Clermont-Ferrand, découvrez la sélection nationale du Festival

Les sélections officielles du prochain Festival de Clermont-Ferrand (1-9 février 2013) sont en ligne. Voici d’ores et déjà les 63 titres de la compétition nationale.

32 Boulevard Magenta – Documentaire – Nadège Abadie
Atlantic Avenue – Fiction – Laure de Clermont Tonnerre
Avant que de tout perdre – Fiction – Xavier Legrand
Le Banquet de la concubine – Animation – Wei Hefang
Beausejour – Fiction – François Valla
Bigshot – Animation – Maurice Huvelin
Le Bouillon – Animation/fiction – Stéphanie Lagarde
Braise – Animation – Hugo Frassetto
Cadavre exquis – Fiction – Léa Mysius
Ce chemin devant moi – Fiction – Mohamed Bourokba
Ce n’est pas un film de cow-boys – Fiction – Benjamin Parent
Ceux qui passent – Fiction – Morgane Derriennic Long
La Chronophotographie – Expérimental – Mahmoud Chaab
Comme des lapins – Animation – Osman Cerfon
Cornée – Animation – Colin Laubry, Stéphane Blanquet, Arnaud Crillon, Valentin Gasarian, Ca Theuillon
Deux îles – Animation – Eric Lambé, Adrien Cellieres, Nicolas Debruyn, Florian Guillaume, Guillaume Franck, Sarah Heinrich, Lucile Martineau, Gilles Pirenne, Valery Vasteels
Edmond était un âne – Animation –  Franck Dion
En terrain connu – Documentaire – Nassim Amaouche
L’Etoile du matin – Fiction – David Kremer
Fatigués d’être beaux – Fiction – Anne-Laure Daffis, Léo Marchand
La Femme qui flottait – Fiction – Thibault Lang-Willar
Feux – Fiction – Thibaut Piotrowski
Fleuve Rouge, Song Hong – Animation – Stéphanie Lansaque, François Leroy
Guillaume le désespéré – Fiction – Bérenger Thouin
Helmut – Fiction – Eric Turpin, Rose Turpin
Hotel Cervantes – Fiction – Guillaume Orignac
J’ai toujours révé d’être un robot – Fiction – Ly Robert
J’aimerais que la Terre s’arrête pour descendre – Fiction – Nicolas Diego
Je suis une ville endormie – Fiction – Sébastien Betbeder
Kali le petit vampire – Animation – Regina Pessoa
Kingston Avenue – Fiction – Armel Hostiou
Königsberg – Fiction – Philipp Mayrhofer
Les Lézards – Fiction – Vincent Mariette
Lisboa orchestra – Documentaire/expérimental – Guillaume Delaperrière
Lisières – Fiction – Grégoire Colin
Le Livre des morts – Animation/expérimental – Alain Escalle
Lonely Bones – Animation – Rosto
La Maison d’Olga – Animation/expérimental –  Morgane Le Péchon
La Maison vide – Fiction – Mathieu Hippeau
Melle Kiki et les Montparnos – Animation – Amélie Harrault
Musique de chambre – Fiction – Julia Kowalski
Nieuwpoort en Juin – Fiction – Geoffrey Couanon
No Boy – Fiction – Nathan Nicholovitch
Nos jours, absolument, doivent-être illuminés – Documentaire – Jean-Gabriel Périot
Nostalgic Z – Fiction – Carl Bouteiller
Nous ne serons plus jamais seuls – Fiction – Yann Gonzalez
Patricia – Documentaire – Sabine Massenet
Peau de chien – Animation – Nicolas Jacquet
Pieds verts – Animation/documentaire – Elsa Duhamel
Pin Up – Fiction – François Gallou
Les Profondeurs – Fiction – Youssef Chebbi
La Ravaudeuse – Animation/fiction – Simon Filliot
La Résurection des natures mortes – Expérimental/fiction – Bertrand Mandico
Rodri – Fiction – Franco Lolli
Le Sens de l’orientation – Fiction – Fabien Gorgeart
Les Sept péchés capitaux – Animation – Antoine Roegiers
Solitudes – Fiction – Liova Jedlicki
Son Indochine – Animation – Bruno Collet
Souffre ! – Fiction – Pamela Varela
Swing absolu – Fiction – Francois Choquet
Tennis Elbow – Fiction – Vital Philippot
Tram – Animation – Michaela Pavlátová
Vie et mort de l’illustre Grigori Efimovitch Raspoutine – Animation/fiction – Céline Devaux

Peau de chien de Nicolas Jacquet

La fin du monde a beau être annoncée pour le 21 décembre 2012, la vision apocalyptique de « Peau de chien » a été présentée avec quelques semaines d’avance au Festival du Film de Vendôme. Noir, glaçant et fascinant, le dernier film d’animation de Nicolas Jacquet est aussi sans conteste son plus réussi. Cerise sur le gâteau, il est disponible dans son intégralité.

Déjà vingt ans que Nicolas Jacquet réalise des courts métrages, son premier film « Sérénade » remonte à 1992. « Peau de chien »  est le dixième court d’une carrière menée à un rythme assez lent mais continu, le cinéaste travaillant en grande partie seul. Mêlant prises de vues réelles et papiers découpés, « Peau de chien » est aussi son film le plus narratif et le plus abouti à ce jour, faisant notamment l’usage de dialogues pour la première fois.

L’action du film se situe au cœur d’une petite ville de province où la crise fait rage. Les denrées alimentaires se font rares et ne sont vendues que sur présentation de papiers d’identité. Un chien affamé vole un chapelet de saucisses sur l’étal du boucher alors que les habitants attendent leur tour dans la rue. Poursuivi par l’artisan charcutier, couteau à la main et mine patibulaire, il est contraint d’abandonner son butin et se cache sous le corps d’un homme qui vient d’être assassiné. Dissimulé sous son manteau, il rejoint l’appartement du défunt où il se transforme petit à petit en humain.

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Le corps chez ce cinéaste est un élément omniprésent. Ici, déformé, monstrueux, nu et animal il fascine. Sa transformation inquiétante vient autant rappeler le fantastique de Cronenberg dans « La Mouche » que le conte inquiétant de Nicolas Gogol, « Le nez » – où un homme découvre que son nez a disparu et le croise dans Saint-Pétersbourg, vêtu d’un uniforme de conseiller d’État. La technique du papier découpé vient accentuer les mouvements désynchronisés du visage et du corps donnant aux personnages, tous très travaillés, une allure inquiétante. La ville quasi désertique, grise et brumeuse semble être aux mains de voyous, commerçants ou tenanciers de bar sans scrupules et animés par le goût de la délation.

Récit d’une grande noirceur sur la capacité d’une société du « chacun pour soi » à passer rapidement du côté de la violence, « Peau de chien » n’est certes pas un film optimiste mais il dégage paradoxalement une poésie propre à son auteur.

Amaury Augé

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Article associé : l’interview de Nicolas Jacquet

Footing de Damien Gault

Le pitch de « Footing », le premier film de Damien Gault, présenté à Vendôme, est simplissime : Marco, parisien en visite chez ses parents à la campagne, accompagne son père pour un footing matinal. Pourtant, le film dépasse très rapidement son cadre de départ et met en scène avec subtilité la relation au père, les affres de la famille et ses non-dits. Une réussite.

« Footing » commence dans le noir. On entend Marco, la trentaine, qui dit à son père : « Mais je vais ressembler à une grenouille là-dedans ». La combinaison moulante dans laquelle il apparaît sur le pas de la porte n’est en effet pas du meilleur effet. Son père, ancien gendarme à la retraite, qui sautille déjà dans la rue, est un peu l’antithèse de son fils. Boule à zéro, carré, le visage dur et la voix grave, il lui assure qu’il a déjà fait un marathon dans cette tenue.

Les voilà donc partis dans le brouillard pour sept kilomètres à moins que ce ne soit huit. La discussion commence par des banalités sur la couleur des volets histoire de meubler le vide, un exercice que ces deux-là semblent maîtriser à merveille.

À la sortie du village les deux joggers croisent un ancien ami de Marco que ce dernier ne salue pas à la surprise de son père. Pas d’explications si ce n’est un « ça fait longtemps qu’on ne se parle plus avec Baptiste, une histoire à la con… ». Le père de Marco ne cherche pas plus loin, comme par peur d’apprendre une nouvelle désagréable. C’est d’ailleurs ce que son fils lui reproche quelques foulées plus loin, comme par provocation : « Tu me demandes pas comment ça se passe avec Frank ? » Le père s’exécutant du bout des lèvres, la réponse ne se fait pas attendre : « Bah, c’est fini depuis un mois ». Visiblement mal à l’aise avec la vie amoureuse de son fils, le père de Marco bifurque à nouveau. Le poids des non-dits est au cœur de ce et tout au long du parcours, chacun se répond à demi-mot comme par autocensure.

La dynamique est toutefois plus subtile qu’il n’y paraît, le père de Marco étant à l’évidence maladroit mais bien intentionné et Marco, derrière ses piques sarcastiques, plus fragile que l’image de garçon indépendant qu’il souhaite renvoyer à son père.

Toute la réussite du film tient à la finesse de l’écriture des dialogues entre les deux personnages, à l’importance des silences et au fragile balancement entre les deux.

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Manuel Vallade – déjà vu chez Sébastien Betbeder (« La vie Lointaine », « Yoshido »…), Christelle Lheureux (« La Maladie blanche ») et Nicolas Engel (« Les Voiliers du Luxembourg ») – apporte beaucoup à son personnage du fils de passage, celui qui, malgré un regard critique sur une vie qu’il a fuie, finit par accepter ses parents et leurs habitudes et tenter un rapprochement longtemps attendu.

Le film tient en cela à la fois de l’universel et du cas particulier. Chacun pourra se reconnaître dans l’illustration de cette relation problématique au père à qui l’on tente de plaire tout en revendiquant sa différence, ou dans la description du père lui-même, qui semble constamment marcher sur des œufs face à un fils qu’il tente de comprendre. Plus course de fond que promenade de santé, « Footing » est un film dont la petite foulée est trompeuse.

Amaury Augé

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Vendôme 2012

Vendôme, petite ville chérie des parisiens, offre, à 50 minutes de TGV de la capitale, un festival de cinéma européen toujours plus riche, au fil de ses 21 éditions. Il rassemble des avant-premières de longs métrages, des documentaires de création, un ciné-concert exclusif, des rétrospectives (Solveig Anspach et Les Films de l’Arlequin cette année), des expositions et surtout une compétition de courts-métrages qui compte parmi les plus suivies du circuit des festivals français.

22 films se sont cette année disputés les honneurs qui sont revenus vendredi dernier à « Je sens le beat qui monte en moi » (Grand Prix et Prix de la Jeunesse ), « Fais Croquer » (Prix spécial) et aussi (et surtout) au « Monde à l’envers » (Prix des étudiants, Prix Format Court, Prix d’interprétation pour Myriam Boyer). Retour sur cette édition qui a aussi mis en lumière l’animation italienne et tchèque, le court métrage roumain et le jeune réalisateur Franco Lolli. Riche, on vous disait !

Retrouvez dans ce Focus :

  • Nos prochains sujets, dans les jours à venir…

F comme Footing

Fiche technique

Synopsis : Un matin d’hiver. Marco part avec son père pour un footing de huit kilomètres. La conversation est difficile. En chemin, on comprend qu’un fossé s’est creusé entre Marco, parisien venu passer quelques jours à la campagne, et Jean-Claude, gendarme à la retraite peu ouvert au dialogue. Pourtant l’amour est bien présent, mais les barrières et la pudeur l’empêchent de s’exprimer.

Genre : Fiction

Durée : 17′

Pays : France

Année : 2012

Réalisation : Damien Gault

Scénario : Damien Gault

Image : Pascale Marin

Montage : Cécile Nicouleaud

Son : Benjamin Jaussaud

Décors : Noémie Juillet

Interprétation : Manuel Vallade, Philippe de Jacquelin-Dulphé

Production : La Vie est Belle Films Associés

Article associé : la critique du film

Festival Tous Courts, le palmarès 2012

Le 30ème Festival Tous Courts (Festival International de Cinéma d’Aix-en-Provence et du Pays d’Aix) s’est terminé samedi 8/12. Si la curiosité vous pique, voici la liste des films primés.

Grand Prix : Opowiesci z chlodni (Frozen Stories) de Grzegorz Jaroszuk – Pologne – 2011- Fiction – 26’

Mention Spéciale du Jury : Insignificant Details of the Accidental Episode de Mikhail Mestetskiy – Russie- 2011- Fiction -28’ – Synopsis

Prix Spécial du Jury : Fais Croquer de Yassine Qnia – France – 2011- Fiction – 22’ – Synopsis

Mention Spéciale du Jury : The Devil de Jean-Gabriel Périot – France – 2012 – Documentaire/expérimental – 7’ – Synopsis

Prix uniFrance Films : Le Commissaire Perdrix ne fait pas le voyage pour rien de Erwan Le Duc – France – 2011 – Fiction – 25’ – Synopsis

Prix de la Meilleure Musique Originale : à la compositrice Tifany Veys pour Natasha de Roman Klochkov – Belgique – 2012 – Animation – 14’ – Synopsis

Mention Spéciale Musique Originale : au compositeur Alex McGery pour We Are Your Friends de Léopold Dewolf – Royaume-Uni – 2012 – Fiction – 13’ – Synopsis

Prix du Jury Jeune : The Entertainer de Konstantin Kolesov – Russie – 2011 – Fiction/expérimental – 19’ – Synopsis

Mention Spéciale du Jury Jeune : Abgestempelt (Punched) de Mickael Rittmannsberger – Autriche – 2012 – Fiction – 11’ – Synopsis

Prix des Télévisions Francophones du Festival Tous Courts : Le Cri du Homard de Nicolas Guiot – France/Belgique – 2011- Fiction – 29’ – Synopsis

Mention RTP2 Onda Curta : Insan (Manner) de Mehdi Aghajani – Iran – 2012 – Experimental/ Animation – 8’ – Synopsis

Prix Cinécourts : Les Cerises du bateau de Sarah Hatem – Liban/France – 2012 – Fiction – 24’ – Synopsis

Prix Cinémas du Sud : Nieuwpoort en juin de Geoffrey Couanon – Belgique/France – 2012- Fiction – 30’ – Synopsis

Prix du Public : Opowiesci z chlodni (Frozen Stories) de Grzegorz Jaroszuk – Pologne-2011- Fiction – 26’ – Synopsis

Prix du Jury des Enfants (programme scolaire) : Don’t Go de Turgut Akacik – Turquie – 2010 – Fiction/animation – 3’ – Synopsis

Lauréat du Concours 30e FTC/Arte Creative (programme 30 Images Seconde) : D’ici là-bas de Charlotte Garet – France – 2012 – documentaire expérimental – 5’

Nicolas Gilson: “Je trouve assez triste de voir qu’un film gay attire seulement un public gay »

Programmateur et attaché au point presse du Festival Pink Screens, festival bruxellois des genres et des sexualités différents, Nicolas Gilson était présent au Festival International des écoles de cinéma (Fidec) à l’occasion des cartes roses consacrées au Pink Screens et du premier Prix Queer remis à Huy.

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Peux-tu expliquer brièvement la naissance et l’évolution du festival Pink Screens ?

C’est l’association « Genres d’à côté », créée il y a une dizaine d’années environ, qui a d’abord mis en place un ciné-club. Au début, le festival durait 2 ou 3 jours et se déroulait, déjà à l’époque, au cinéma Nova (Bruxelles). Petit à petit, il s’est agrandi et est passé à 4-5 jours puis à 10 jours. On a aussi déplacé les dates du festival du mois de mai à celui de novembre.

Comment fonctionne le festival et la sélection des films ?

Il fonctionne entièrement sur du bénévolat. Pour trouver des films, nous nous rendons dans d’autres festivals, comme Rotterdam, Berlin, et Cannes. Nous en cherchons aussi dans les programmes du réseau de festivals Queer. Par ailleurs, on nous soumet des films, comme par exemple « Atomes » qui était au FIDEC cette année et qui a déjà un joli parcours pour un film d’école. Ceux qui connaissent le festival Pink Screens savent que celui-ci peut être assez large dans la programmation . Dès qu’un sujet touche les questions de genre, cela nous intéresse. Maintenant, d’année en année, on a de plus en plus de films soumis.

On a l’impression que le Festival Pink Screens touche essentiellement la communauté gay et lesbienne. N’y aurait-il pas un paradoxe quand on sait que l’une de vos intentions est de sensibiliser un large public à la question des genres ?

C’est un débat interne constant. Dans la mesure où le festival ne se limite pas aux thématiques gay et lesbienne mais désire parler de transsexualité, d’identité à travers la sexualité, d’identité de genre et donc aussi du féminisme, des droits de la femme et des minorités en général, on a une volonté de toucher un public très large. En même temps on sait très bien que la base de notre public est en grande partie gay et lesbien mais le public du Nova représente aussi un énorme réseau. On sait aussi que les thématiques des films vont amener un public complètement différent. Personnellement, je trouve assez triste de voir qu’un film gay attire seulement un public gay. C’est dommage mais le « gay moyen » ne va pas forcément s’intéresser à un film lesbien ou à un film qui parle de transidentité ou transsexualité.

En même temps, cette année, on a fait le pari de montrer le documentaire « (A)sexual » d’Angela Tucker. On l’a placé en pleine soirée, à heure de grande audience alors qu’on aurait très bien pu le placer le week-end, en début d’après-midi… et on a fait salle comble, on a dû refuser des gens. Le public a été très varié. Cela prouve bien que des thématiques plus borderline attirent du monde aussi.

Par rapport au choix des films, comment se passe la sélection ?

On essaye d’avoir un équilibre avec des films porteurs et des films narratifs dont l’esthétique ou le contenu sont intéressants. Si on a les deux c’est mieux. Toutefois, il nous est déjà arrivé de passer un film avec une forme un peu bancale mais qui abordait une thématique qui nous plaisait. On essaye aussi d’avoir un équilibre entre les films de fiction, les documentaires et les films expérimentaux.

Quelle place tient le court métrage dans le festival ?

Les séances de courts plaisent au public et je pense que le court permet d’aborder plus de thématiques. Cette année, il y avait plus de courts qu’avant. On avait plutôt des films à tendance « garçons », beaucoup de courts métrage qui abordent la thématique gay de manière variée, souvent très drôle.

Pour la première fois, vous avez collaboré avec le FIDEC en y remettant un Prix Queer et en y présentant deux cartes roses. Pourquoi avoir choisi le festival de films d’écoles de Huy pour remettre un tel prix ?

Le partenariat avec le FIDEC a pu être mis en place grâce à un concours de circonstances. J’ai rencontré l’une des organisatrices par l’intermédiaire du FIFF [Festival international du film francophone de Namur] et j’ai découvert le festival de l’intérieur en intégrant le jury du Fidec l’année dernière. J’y ai vu une dynamique très intéressante et surtout une qualité de programmation. Collaborer avec le FIDEC était donc un moyen de lier les deux festivals mais aussi de pouvoir toucher leur public, plus scolaire. Ce qui était intéressant pour nous, c’était de pouvoir créer une collaboration où l’on pouvait remettre un prix, ce qui nous permettait de faire voyager le film pour faire sa promotion auprès d’autres festivals à la thématique Queer.

Comment s’est déroulée la collaboration entre les deux festivals ?

Je trouve que les organisatrices ont fait preuve d’une belle ouverture d’esprit. Elles ont accepté de parler de la thématique Queer, ce qui ne se fait pas forcément dans les festivals non spécialisés. Chaque année, le FIDEC offre deux cartes blanches à une école de cinéma. Cette année, on a retenu eu l’idée des deux cartes roses pour contextualiser le Prix Queer. A la fin des séances, plusieurs personnes sont venues nous poser des questions. Il y a eu des échanges autour des films et des thématiques qu’ils abordaient.

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Vous avez remis le Prix Queer à « Si j’étais un homme » de Margot Reumont, peux-tu revenir sur les raisons de ce choix ?

Le film de Margot a une esthétique intéressante car elle mêle documentaire et animation. Elle part à la rencontre de quelques filles à qui elle pose la question « comment tu vivrais, qu’est-ce que tu ferais, qu’est-ce que tu serais si tu étais un homme ? » Quelque chose de très naturel transparaît en même temps qu’une forme de timidité qui petit à petit disparaît. Margot fantasme les images par-dessus les témoignages auxquels elle associe un dessin. Puis, du dessin, elle amène une subjectivité où elle projette ce qu’on lui dit. Souvent elle interprète le discours donc il y a déjà un dialogue qui se crée entre le film et son propos. Elle questionne la norme imposée par la société et elle termine très bien en évoquant la manière dont la société enferme la femme et l’homme dans une image clichée d’eux-mêmes. Le film est un vrai bijou.

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Vous avez également remis une mention à « Wer ich glücklich bin » de Maria Pavlidou. Pourquoi ?

On a remis une mention à Maria Pavlidou qui est toujours étudiante (c’est son deuxième film d’école) parce qu’on trouvait intéressant de voir l’évolution de son travail et de constater qu’elle continuait à aborder les thématiques de genre. Son précédent film « Mann mit bart » était dans notre carte rose présentée au FIDEC. Ce qui est certain c’est que l’Allemagne est en avance sur la question des genres. Il y règne une très grande ouverture d’esprit qu’on ne trouve pas ailleurs. Il y a là-bas un vrai mouvement culturel qui est intéressant. Les pays scandinaves aussi abordent des thématiques sous-jacentes que nous aimons défendre au sein du Festival Pink Screens.

Propos recueillis par Marie Bergeret et retranscrits par Kiki B.

Article associé : le reportage « FIDEC : carte rose au Pink Screens Festival »

Le site du Festival Pink Screens : www.pinkscreens.org

Poitiers, le palmarès des films d’écoles

Il y a deux jours, se terminait le 35ème festival de Poitiers, dédié aux films d’écoles françaises et internationales. D’ici quelques jours, nous vous proposerons nos courts de coeur de cette dernière édition. En attendant, voici son palmarès.

Grand Prix du Jury : En chemin (Doroga Na) de Taisia Igumentseva – VGIK – Russie – Fiction – 2011 – 32 min

Prix Spécial du Jury : Meutre à Junín (Asesinato en Junín) d’Andrew Sala – Universidad del Cine – Argentine – Fiction – 2012 – 10 min

Prix de la Mise en Scène : Pude ver un puma d’Eduardo Williams – Universidad del Cine – Argentine – Fiction – 2012 – 17 min

Prix du Scénario : So It Goes de Anti Heikki Pesonen – Aalto University, School of Arts and Design – Finlande – Fiction – 2012 – 29 min

Mention spéciale du Jury : Volume de Mahalia Belo – National Film and Television School – Royaume-Uni – Fiction – 2012 – 27 min

Prix Wallpaper Post : Yeguas y cotorras de Natalia Garagiola – Universidad del Cine – Argentine – Fiction – 2012 – 30 min

Prix Découverte de la Critique Française : La Sole, entre l’eau et le sable d’Angèle Chiodo – École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs – France – Animation – 2012 – 15 min

Mention spéciale du Jury de la Critique Française : Pude ver un puma d’Eduardo Williams – Universidad del Cine – Argentine
Fiction – 2012 – 17 min

Prix du Public : Armadingen de Philipp Kässbohrer – Kunsthochschule Für Medien Köln – Allemagne – Fiction – 2011 – 23 min

Prix du Jury Étudiant : Entre la noche y el día de Bernardo Arellano – Centro de Capacitación Cinematográfica – Mexique
Fiction – 2011 – 79 min

Prix Amnesty International France : Dusty Night d’Ali Hazara – Ateliers Varan – France – Documentaire – 2011 – 20 min

Prix Côté courts français : Trois secondes et demie d’Édouard Beaucamp – La fémis – France – Fiction – 2012 – 24 min

Festival de Vendôme : Prix Format Court pour « Le Monde à l’envers » de Sylvain Desclous !

Composé de Katia Bayer, Nadia Lebihen-Demmou et Géraldine Pioud, le jury Format Court a récompensé vendredi 7 décembre « Le Monde à l’envers » de Sylvain Desclous, parmi les 22 films issus de la compétition nationale du 21e Festival de Vendôme. Dans son court métrage, également lauréat du Prix Jury étudiant et du Prix d’interprétation, le réalisateur peint le portrait sans concession de la société de consommation, par le biais de l’histoire de son personnage principal (parfaite Myriam Boyer!), une femme d’âge mûr, caissière dans une grande enseigne de supermarchés. Au-delà de ces problématiques sociétales, Sylvain Desclous aborde avec une grande délicatesse la solitude affective, au sein de l’univers professionnel et familial.

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Sylvain Desclous, hier soir, à Vendôme, en présence des Jurys Format Court (Katia Bayer, Géraldine Pioud) et étudiant (Lucie Lahel, Garry Lindor, Victor Carme)

Dans le cadre de ce prix, Sylvain Desclous bénéficiera d’un focus consacré à son travail sur Format Court et verra son film projeté le jeudi 10 janvier 2013, à l’occasionde la soirée anniversaire de Format Court, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

Le Monde à l’envers – Sylvain Desclous – 2012 / fiction / 37 minutes

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Synopsis : Une ville moyenne de province. Mado, cinquante-six ans, est caissière dans un supermarché. CDD d’un an renouvelable. Une bonne place pour certains. Une éternité pour Mado. Un beau jour, elle s’échappe. Direction la campagne. Un petit pavillon où vit ce fils qu’elle aime tant et qu’elle voit si peu.

Festival de Vendôme 2012, le palmarès

Le 21ème Festival de Vendôme s’est terminé hier soir. En voici le palmarès.

GRAND PRIX : JE SENS LE BEAT QUI MONTE EN MOI de Yann Le Quellec

PRIX SPÉCIAL DU JURY :  FAIS CROQUER de Yassine Qnia

PRIX DE LA JEUNESSE : JE SENS LE BEAT QUI MONTE EN MOI de Yann Le Quellec

PRIX DU JURY ÉTUDIANT : LE MONDE A L’ENVERS de Sylvain Desclous

PRIX D’INTERPRÉTATION : Myriam Boyer dans LE MONDE A L’ENVERS de Sylvain Desclous

PRIX CINÉCOLE EN VENDÔMOIS : AU CŒUR DE L’HIVER d’Isabelle Favez

PRIX FORMAT COURT : LE MONDE A L’ENVERS de Sylvain Desclous.

De la Toile à lʼÉcran. Nouvelle séance Format Court le vendredi 21 décembre, à l’occasion du Jour le plus court !

Chaque deuxième jeudi du mois, Format Court organise des projections de films courts au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). À l’occasion du Jour le plus court, mis en place par le CNC l’an dernier, les soirées Format Court réinvestiront cette fois lʼécran le vendredi 21 décembre, dès 20h30. Nous vous proposons de découvrir six films courts, récents ou anciens, cultes ou méconnus, toujours au Studio des Ursulines. L’entrée sera exceptionnellement libre d’accès ce soir-là, pour fêter le court métrage !

Programmation

Symphonie bizarre de Segundo de Chomon (film muet, fiction, 1909, 4’22’’, France, Pathé)

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Violons, cymbales, tambours, grosse caisse, flûtes… jettent dans l’air leurs notes discordantes. La fanfare se répand dans les rues et donne une aubade. Assourdis, les habitants des pavillons paisibles jettent des seaux d’eau sur la tête des musiciens qui se dissolvent par enchantement et se répandent dans les rues.

Aglaée de Rudi Rosenberg (fiction, 2010, 19’43’’, France, Karé productions). Prix Beaumarchais au Festival Européen du Film Court de Brest 2010, Prix d’interprétation féminine (Adami) et Mention spéciale au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2011

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Dans la cour du collège, Benoît perd un pari contre ses copains. Son gage : proposer à Aglaée, une élève handicapée, de sortir avec lui.

Articles associés : la critique du film, l’interview de Rudi Rosenberg

Le Mozart des pickpockets de Philippe Pollet-Villard (Fiction, 2006, 30’, France, Karé productions). Oscar du meilleur court métrage de fiction 2008, César du meilleur court métrage 2008, Grand Prix, Prix du Public, Prix Attention talent FNAC au Festival de Clermont-Ferrand 2007

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Philippe et Richard vivent de petits larcins à Barbès. Ils se retrouvent responsables d’un enfant roumain, sourd et muet. Après avoir tenté de s’en débarrasser, ils tentent de le faire travailler. Malgré la barrière de la langue, l’enfant finit par trouver sa propre méthode pour voler.

L’acteur de Jean-François Laguionie (Animation, 1975, 5’35’’, France, Studio Auditorium du Languedoc)

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Dans sa loge, un jeune comédien se maquille en vieillard. Mais sous son masque de jeune homme, quel est son véritable visage ?

Article associé : l’interview de Jean-François Laguionie

C’est gratuit pour les filles de Claire Burger et Marie Amachoukeli (Fiction, 2009, 23’, France, Dharamsala). César du meilleur court métrage 2010, Prix Révélation au Festival européen du film court de Brest 2009, Sélection à la Semaine de la Critique 2009

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Dans quelques jours Laëtitia obtiendra son brevet professionnel de coiffure. Elle et sa meilleure amie Yeliz pourront concrétiser leur rêve : ouvrir un salon ensemble. Mais avant de passer son examen, Laëtitia veut aller à une fête.

Articles associés : la critique du film, l’interview de Claire Burger et Marie Amachoukeli

Walking on the Wild Side de Dominique Abel et Fiona Gordon (Fiction, 2000, 13’, Belgique, Courage mon amour). Bayard d’or & prix SABAM au Festival International du Film Francophone de Namur 2000, Meilleur court métrage au Festival Cinemae de Rome 2001

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Un matin, un célibataire timide entre en collision avec une grande rousse. C’est le coup de foudre. Comment revoir cette femme que le destin a mise sur sa route ? La seule chose qu’il sait d’elle, c’est qu’elle travaille dans le quartier nord, là où les femmes vendent leurs charmes. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’elle est femme de ménage…

Articles associés : la critique du film, l’interview de Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Romy

Infos pratiques

– Projection Format Court, le vendredi 21 décembre 2012

– Projection des films : 20h30. Durée du programme : 95′

– Adresse : Studio des Ursulines – 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris – BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon).
 RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée).

Entrée libre !

Infos : soireesformatcourt@gmail.com

Prochaine séance : le jeudi 10 janvier 2013 (Spéciale Anniversaire) !

Retour en images sur la projection Format Court du 8 novembre !

Avant notre huitième séance, vendredi 21 décembre, nous vous proposons quelques instantanés de notre projection de novembre, au Studio des Ursulines, avec les équipes de « Ce n’est pas un film de cow-boys » de Benjamin Parent, « Sur la route du paradis » de Uda Benyamina et « Mamembre » de Sylvain Payen, Christophe Feuillard, Caroline Diot, Guillaume Griffoni, Clarisse Martin, Julien Ti-I-Taming et Quentin Cavadaski.

Concours Retour de flamme, spécial Chaplin : 5 x 2 places à gagner !

Il y a quelques jours, nous vous parlions des 20 ans des séances Retour de flamme fêtées en grande pompe au Cinéma Le Balzac. Aujourd’hui, avec l’aimable concours de Lobster Films, à l’initiative de ce programme tout en (re)découvertes féériques, nous vous proposons de remporter 5 x 2 places pour la séance de demain soir (5 décembre, 20h30), consacrée à l’un des maîtres du burlesque, Charles Chaplin. Pour avoir une chance d’assister à cette séance inédite, rien de plus simple : envoyez-nous un petit mot à info@formatcourt.com. Les gagnants seront prévenus par mail.

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SPÉCIAL CHAPLIN Mercredi 5 Décembre 20h30

Pour les Keatoniens de toujours, ou de la veille, des documents improbables autour de Charles Chaplin, dont un événement : la première parisienne de la nouvelle restauration de The Immigrant. Il y aura également bien d’autres films pratiquement inconnus, en tout cas dans cette qualité, y compris le célèbre Docteur Pyckle et Mr Pride, dont l’auteur-acteur a été la doublure du grand Charlie, un certain Arthur Jefferson, plus connu sous le nom de … Bref, encore une surprise.

Cinéma le Balzac : 1 Rue Balzac – 75008 Paris – Métros Etoile ou George V – www.cinemabalzac.com

Programmation : www.lobsterfilms.com