De Frère, Sœur se souvient qu’il avait les yeux noirs, des cheveux semblables aux siens, des épaules fines comme les ailes d’un oiseau et qu’il connaissait par cœur le chemin de la rivière. De Frère, Sœur n’a rien oublié.
Réal. : Agnès Patron
Animation, 15′, 2025
France
Après « L’Heure de l’ours », César du meilleur court-métrage d’animation 2021, la réalisatrice Agnès Patron revient avec un nouveau court-métrage d’animation à la gouache, « Une fugue », sélectionné en mai à la Semaine de la Critique, consacré au deuil entre frères et sœurs.
Avec « Les Bottes de la nuit », gagnant du Cristal du court-métrage, du Prix du Public et du Prix André Martin au festival d’Annecy, Pierre-Luc Granjon livre un trésor d’animation, à la fois délicat et envoûtant, où le trait du dessin devient le prolongement d’un monde enfantin baigné de mystère. Le film nous entraîne dans une aventure nocturne où la beauté plastique se conjugue à une grande finesse émotionnelle, sans jamais perdre de vue le regard de l’enfant.
Hypersensible est le parcours accidenté et surréaliste d’une jeune femme qui cherche à se reconstruire, à contre-courant d’une société prompte à refouler ses émotions.
Réal. : Martine Frossard
Animation, 7′, 2025
Canada
Son film, « Les Bottes de la nuit », réalisé grâce à l’écran d’épingles, a remporté le Cristal du court-métrage, le Prix du Public et et le Prix André Martin au Festival d’Annecy. Pierre-Luc Granjon, qu’on a découvert il y a quelques années avec « Le Loup blanc », raconte sa découverte de l’animation en volume, la réalité du métier, l’envie d’être heureux et le besoin de se renouveler.
Dans « Hypersensible » de Martine Frossard, vu à Cannes, le corps devient paysage, les sensations prennent le pouvoir, et l’hyperperception s’ancre comme le cœur d’une expérience cinématographique à la frontière du conte et de la science-fiction. Porté par une mise en scène organique et fluide, ce court métrage propose une réflexion profonde sur la fragilité des corps, la douleur invisible et la beauté cachée dans l’excès de sensibilité.
Parmi les œuvres qui nous ont particulièrement marqué·es cette année au Festival d’Annecy 2025, une thématique s’est imposée avec force : celle de la transmission — et plus spécifiquement de la transmission féminine. Portées par des récits intimes, politiques ou symboliques, ces créations explorent les liens qui unissent les générations, les savoirs et les mémoires, à travers des voix de femmes, souvent marginalisées ou invisibilisées.
Réalisatrice et artiste visuelle hongroise, Réka Bucsi fait partie du Jury des films d’écoles et des courts-métrages Off-Limits du Festival d’Annecy. Il y a 10 ans, on découvrait et on adorait son film, « Symphony no. 42 » qui a eu la bonne idée de rejoindre la Toile comme certains autres de ses courts-métrages. Annecy programme d’ailleurs les films de Réka Bucsi dans un focus qui lui est consacré. Rencontre autour des festivals, de la communauté de créateurs hongrois confrontés à la crise politique, de l’expérimental et de la place des femmes dans le milieu de l’animation.
Au Festival d’Annecy, Émilie Tronche présente une petite exposition autour de « Samuel », le personnage central de sa mini-série d’animation phénomène créée pour Arte et produite par les Valseurs. Passée par l’École des métiers du cinéma d’animation d’Angoulême, la jeune femme à la fois réalisatrice, scénariste et animatrice prête sa voix et sa gestuelle aux personnages de sa série drôle et touchante qui convoque les premiers émois, des pas de danse et la forme d’un journal intime.
Le Festival d’Annecy 2025, qui a ouvert ses portes le 8 juin, accueillera une nouvelle fois des milliers de passionnés d’animation du monde entier. L’édition 2024 avait rassemblé plus de 17 000 accrédités issus de 100 pays, confirmant son statut de rendez-vous majeur du secteur. Cette année encore, le festival proposera une semaine de projections, de rencontres professionnelles et d’événements dédiés à l’animation sous toutes ses formes.
Lors d’un voyage en train, Ariel et Paul s’amusent à dessiner leurs plus grandes peurs lorsque Gilda, une étrange passagère, s’invite dans leurs confidences. Son expérience de la peur ne semble néanmoins pas aussi innocente que leurs dessins.
Réal. : Jocelyn Charles
Animation, 15′, 2025
France
Avec ses deux personnages qui tuent le temps en dessinant durant leur trajet, Jocelyn Charles fait résonner son propre geste de créateur avec un court-métrage coloré et inspiré qui trompe la pusillanimité contenue dans son titre : « Dieu est timide ». Le jeune cinéaste vient de proposer son premier film en compétition à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2025.
Programmé en séance spéciale dans le cadre de la sélection officielle du Festival de Cannes 2025, « Arco », le premier long-métrage de Ugo Bienvenu, Cristal du long-métrage à Annecy, est un magnifique film d’animation, bourré de détails et de poésie, consacré au croisement des mondes (présent/futur), à l’enfance, aux changements qu’on souhaite tous et qu’on obtient parfois.
Dans l’effervescence discrète d’un café parisien, entre le tintement des tasses et le murmure des conversations, nous rencontrons Florence Miailhe, figure incontournable du cinéma d’animation. Réalisatrice au style pictural inimitable, elle façonne ses films comme des tableaux en mouvement, jouant avec la matière et la couleur pour donner vie à des récits empreints de poésie et d’humanité. Après le succès de La Traversée, son premier long métrage salué pour sa puissance narrative et son approche visuelle singulière, elle revient avec Papillon, un court métrage déjà remarqué, nommé aux César 2025. Une nouvelle occasion d’explorer son univers onirique et de comprendre ce qui anime son processus créatif.
Son film « My Brother, My Brother » diffusé à Rotterdam et primé à Clermont-Ferrand n’est en fait pas tout à fait le sien. Il avait été entamé avec son frère Saad Dnewar malheureusement décédé en cours de production. Alors Abdelrahman Dnewar a repris le flambeau et mené jusqu’au bout ce projet autobiographique qui retrace leur enfance et un fragment de leur âge adulte via un mélange de réel et d’animation. Aujourd’hui étudiant en cinéma à Berlin, Abdallharam Dnewar revient sur la genèse de ce projet, son enfance entre médecine et religion et ce qu’a signifié terminer ce film en l’absence de son jumeau. En avril prochain, son film sera diffusé au Studio des Ursulines, à Paris, au sein de notre Festival Format Court dans le cadre du focus que nous consacrons au Festival de Rotterdam.
Ce film d’animation autofictionnel explore les complexités d’un passé partagé par deux jumeaux identiques : Omar et Wesam. Un récit parallèle présente les deux versions de leurs souvenirs – depuis les instants de leur vie fusionnelle in utero, au moment où ils sont séparés par la mort de l’un d’entre eux ; brouillant les lignes entre leurs identités, la réalité et la fiction, le présent et le passé.
Réal. : Abdelrahman Dnewar, Saad Dnewar
Animation, 15′, 2024
Égypte, Allemagne, France
Un contexte de création difficile entoure ce film qui raconte la vie en Égypte de deux frères jumeaux Omar et Wessam. Ces deux personnages sont la transcription à l’écran de leurs réalisateurs Abdelrahman et Saad Dnewar, également jumeaux et cinéastes.
« Beurk ! », son premier film d’animation professionnel, a obtenu le César du meilleur court-métrage d’animation et était nommé aux Oscars 2025. Après avoir mené, avec ses productrices Juliette Marquet (Ikki Films) et Manon Messiant (Iliade et Films), une campagne de crowdfunding maligne et drôle pour emmener des Frenchies à Hollywood, Loïc Espuche présente actuellement son film à Clermont-Ferrand. « Beurk ! » ou « Yuck ! » (en anglais) sorti en salles le 5 février, grâce à Cinéma Public Films, dans le cadre d’un programme de cinq films sur le thème de l’amour, accessible dès 6 ans. L’occasion de revenir sur Beurk !, l’histoire de Léo, un petit garçon qui tente de résister à l’amour et aux bisous dégoûtants, avec le risque de voir sa bouche se teinter de rose paillette.
C’est tout en délicatesse et en animation colorée que ce film, en compétition nationale au festival de Clermont-Ferrand, présente son histoire pourtant sombre : le coma d’un adolescent qui a, pour les beaux yeux d’une fille, pimenté son shot de tequila… d’une chenille. Accident tragique qui friserait presque le comique, si incongru que le héros lui-même l’assume à peine. « […] J’vais avoir l’air bien con à mon réveil […] » songe-t-il dans son lit d’hôpital, perfusé, immobile, mais l’esprit vif.
A la fête de Max, Tristan a avalé une chenille avec de la tequila. Depuis, il est dans le coma et il pense : à la fille de la soirée, à l’infirmière qui fume dans sa chambre, à sa mère envahissante et à sa photo de profil Facebook qui ne changera plus jamais. Bref, Tristan est un adolescent comme les autres.
Réal. : Basil Khatir
Animation, 10′, 2024
France