Tous les articles par Katia Bayer

Fuga de Juan Antonio Espigares, Métrange du Format Court 2013 !

Partenaire du festival Court Métrange depuis trois éditions, Format Court vient d’attribuer un nouveau Métrange du Format Court à l’issue de la dernière édition (17-20 octobre). Le Jury Format Court, composé de Julien Beaunay, Xavier Gourdet et Julien Savès, a choisi de primer « Fuga » de Juan Antonio Espigares comme meilleur film de la compétition internationale pour ses qualités graphiques et la diversité de ses techniques d’animation, toutes au service de la narration.

Un dossier spécial consacré à Juan Antonio Espigares sera publié sur notre site. « Fuga » sera également projeté jeudi 13 février 2014 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) dans le cadre de la séance spéciale Format Court dédiée au festival Court Métrange.

Fuga de Juan Antonio Espigares – 15’00 – 2012 – Espagne

Synopis : Sara vient d’arriver au conservatoire de Ste Cécile et découvre qu’il y a plusieurs façons d’interpréter le prisme à travers lequel elle perçoit sa réalité et son talent.

Oh Willy… » de Emma de Swaef et Marc Roels : Métrange du Public – Format Court

À l’issue de la carte blanche Format Court présentée en ouverture du 10ème Festival Court Métrange, ce jeudi 17 octobre 2013, le public rennais a eu l’opportunité de récompenser un film de notre sélection. Le film « Oh Willy »… de Emma de Swaef et Marc Roels (Belgique, France) a ainsi remporté le « Métrange du Public – Format Court »  parmi les six films programmés. En l’absence des réalisateurs, Mathieu Courtois, l’un des co-producteurs du film (Vivement lundi !) a reçu le prix des mains de Katia Bayer, la Rédactrice en chef du site.

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 Actus associées : Festival Court Métrange 2013, le palmarès« Fuga » de Juan Antonio Espigares, Métrange du Format Court 2013 !

Festival Court Métrange 2013, le palmarès

Le Festival Court Métrange s’est terminé ce weekend. En voici le palmarès.

Prix du Jury (Tchéky Karyo, Anna dʼAnnunzio, Loîc Valceschini, Jean-Michel Roux, Nicolas Boulaire, Bertrand Nail, Christophe Taudière et Corinne Bernard)

Grand Prix Court Métrange : Misterio de Chema Garcia Ibarra (Espagne / 2013 / 11′)

Méliès d’Argent : Cebu de Pablo Pelaubre (France / Cuba / 2012 / 12’00 »)

Métranges des partenaires du festival

Métrange France-Télévision : Flytopia de Karni Arieli, Saul Freed (Royaume-Uni / Hongrie / 2012 / 20’00 »)

Métrange Beaumarchais : Peau de chien de Nicolas Jacquet (France / 2012 / 13’20 »)

Métrange du Format Court : Fuga de Juan-Antonio Espigares (Espagne / 2012 / 15ʼ)

Métranges du Public

Sélection NIFF : Employé du mois dʼOlivier Beguin (15ʼ / 2011 / Suisse)

Sélection Format Court : Oh Willy… de Emma de Swaef, Marc Roels (Belgique / France / 17ʼ)

Sélection Make It Short : Record / Play de Jesse Atlas (USA / 2012 / 11′)

Sélection Les Monstres s’émerveillent : Vienna Waits for You de Dominik Hartl (Autriche/ 2012 / 26’17 »)

Métranges du jeune Public

Elémentaires : Nuisibles, de E. Hupin, H. Baldzuhn et P. Nahoum (4ʼ26 / France) Collèges : LʼHéritage de Michaël Terraz (22ʼ20 / 2012 / Suisse)

Lycées : Hôtel de José Luis Aleman (11ʼ20 / 2012 / Espagne)

Compétition nationale au FIFF : Va, vis et deviens !

24 courts métrages concouraient dans la compétition nationale du festival namurois. Une sélection qui, à nouveau, laissait transparaître les questionnements des réalisateurs d’aujourd’hui. De la difficulté de s’affirmer pour exister à la solitude et la recherche du désir perdu en passant par le spleen brumeux de héros décalés… Une programmation soucieuse de montrer la diversité cinématographique du plat pays. Topo de ce qui a tapé dans l’œil.

S’affirmer pour exister

« Zinneke » est un terme hybride désignant, en bruxellois, un (chien) bâtard. Pour son film d’études, Rémi Allier, issu de l’IAD (Louvain-la-Neuve), a voulu filmer les pérégrinations de Thomas, qui du haut de ses 9 ans, cherche à se faire accepter de Bruno et Pascal, deux brocanteurs du marché aux puces de la place du Jeu de balle à Bruxelles. Bien ancré dans la lignée fictionnelle des gamins bruxellois goguenards tels que les Manneken pis et autres Quick et Flupke, n’ayant pas leur langue dans leur poche, Thomas a cet âge trouble où l’innocence rencontre l’audacieux bagou. Attiré par les allées et venues du tandem de brocanteurs flamands, le petit trublion fait des pieds et des mains pour les accompagner dans leur camionnette remplie de « brol ». Ainsi embarqué avec les « grands », il a la satisfaction de faire partie de la bande, même si le rite initiatique consiste à voler des objets de valeur chez les bourgeois du coin. Une mise en scène dynamique laisse entrevoir un style proche du documentaire où l’on pressent toute l’importance des points de suspension.

Et si Thomas avait grandi, c’est sans doute sous les traits d’Alex qu’on le retrouverait. Le héros de La Part sauvage de Guérin Van de Vorst a 20 ans et une envie folle de tout faire péter. Entouré de sa bande de potes avec qui il fait les quatre cents coups, il sait tout au fond de lui qu’il est temps de se ranger et de s’investir sérieusement dans la formation de soudeur qu’il a décidé d’entreprendre. Une caméra mobile, à l’image de nos 20 ans remplis d’espoir et de désillusions naissants, montre la difficulté de grandir. Jérémie Ségard, découvert dans le film L’Enfant des frères Dardenne campe un Alex tout en nuances, partagé entre le besoin d’exprimer sa colère par la destruction et la nécessité de rentrer dans les rangs de l’âge adulte. Avec La Part sauvage , Guérin Van de Vorst nous offre un joli portrait d’adulescent.

Elisabet Lladó, quant à elle, dépeint le milieu des banquiers et des agriculteurs dans un film à la réalisation maîtrisée. Le Conseiller, c’est Christophe, un banquier dont l’ambition n’a d’égale que celle d’Arthur, un agriculteur qui reprend la ferme familiale. Quand le premier doit faire du chiffre pour gravir les échelons de la société, le second se voit obliger de s’agrandir et contracter emprunt sur emprunt pour rester compétitif. L’absurdité d’un système économique est ainsi admirablement dénoncée dans une fiction irréprochable. Elisabet Lladó opte pour une mise en scène sobre et froide reflétant l’avarice dévorante du banquier. Les personnages en face-à-face s’affrontent plus qu’ils ne se rencontrent. Les étendues verdoyantes apparaissent dès lors comme un paradis perdu et déshumanisé où tout espoir a disparu.

Ô Féminin

Alors que les trois films précédents traitaient de la nécessité masculine de s’affirmer, deux films de la sélection attirent l’attention par leur façon toute personnelle d’aborder le féminin.

L’Inconnu est une histoire simple, en somme. Une veuve apprend a posteriori que son mari la trompait. Banal, oserait-on dire. De cette banalité de pitch, Anne Leclercq tend à émouvoir et à titiller les sens, grâce à un savoir-faire dont elle avait déjà fait preuve dans Dissonance (Prix du Jury au FIFF en 2010) mais qu’elle approfondit davantage. En ayant appris la vérité, la vieille dame qui s’était montrée aimable et vive quelques minutes avant, plonge dans une douce folie, et le monde qui l’entoure se révèle alors aussi étrange qu’hostile. Elle laisse là ses petits-enfants et s’enfuit. À mesure qu’elle s’éloigne de sa maison (lieu de repères solides et durables) pour se réfugier quelque part dans la forêt, l’héroïne s’écarte de la réalité. La nature, filmée en de grands plans-séquences et en contre-plongée, rend compte du vertige de l’héroïne qui s’y abandonne complètement. Dotée d’une réalisation psychologique, L’Inconnu reste une très belle exploration de l’intime et du féminin.

Le second court métrage est la première réalisation de la comédienne Salomé Richard qu’on a pu voir dans Pour toi, je ferai bataille et Les Navets blancs empêchent de dormir de Rachel Lang, notamment. Septembre est une longue (dé)monstration d’une jeune fille en quête de désir, elle qui n’est plus désirée par sa douce moitié. Salomé Richard nous parle du couple avec maladresse et ennui car, elle l’a bien compris, c’est dans les failles que la vérité apparaît dans sa plus noble nature. Le film traite du désir féminin, le montre sans détours et sans faux semblants.

Spleen sentimental

C’est un autre acteur que nous retrouvons derrière la caméra de Houle sentimentale. Tom Boccara, étudiant à l’IAD, a joué dans plusieurs courts métrages dont l’excellent Thermes de Banu Akseki. Pour son film de fin d’études, Boccara offre un univers à l’humour décalé et loufoque. Le Belge serait-il influencé par un certain Kaurismäki ? Peu importe pourvu qu’on en ait l’ivresse. Dans cette houle des sentiments, une jeune femme, (se) fête son anniversaire, toute seule, confinée dans une roulotte à la décoration originale. On ne sait pas s’il faut rire ou pleurer. Sans aucun dialogue, l’émotion naît de la rencontre des contraires. Le film de Boccara est un plaisir pour les yeux et les oreilles dans la lignée des cinéastes absurdes.

Dans une veine plus animiste, Simon Gillard réalise l’un des trop rares documentaires de la sélection. Etudiant à l’INSAS, quand il découvre le Burkina-Faso, il sait qu’il doit y retourner avec sa caméra pour filmer les gens qu’il a côtoyés, les paysages qu’il a vus. Ce sera Anima, un documentaire envoûtant, où les images d’une beauté saisissante construisent la narration. Esthétisée, la réalité offre une autre perspective, loin (très loin) des clichés habituels. Un regard transcendé qui sublime la terre, le travail, les gestes et les hommes de cette partie reculée du monde pour lui rendre hommage tout simplement.

En lice pour le César de l’animation avec son Betty’s Blues, Rémi Vandenitte peut avoir le cœur léger et le sourire aux lèvres. C’est que l’auteur de Grise Mine a su séduire les membres du Comité Animation de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma grâce à la maîtrise de techniques variées (marionnettes en stop motion, animation en 2D) au service d’une histoire émouvante, celle de Blind Boogie Jones, dans la Nouvelle–Orléans des années 20. Chantée sur des accords de guitare, la légende du jeune noir américain se laisse découvrir et apprécier facilement. Sur fond de racisme, de violence et de Ku Klux Klan, Betty’s Blues est une animation qui transpire la tristesse de la souffrance et l’extase de la vengeance.

Marie Bergeret

I comme L’inconnu

Fiche technique

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 Synopsis : Une vieille dame apprend que son mari défunt la trompait. Lors d’un week-end dans la maison de campagne, elle se retrouve seule avec ses petits-enfants, ceux-ci en profitent et disparaissent toute la journée. Vouée à elle-même, la vieille dame part à leur rencontre dans la nature, attirée par des souvenirs inconnus…

Pays : Belgique

Année : 2013

Durée : 15’

Genre : fiction

Réalisation et scénario: Anne Leclercq

Directeur de la photo : Frédérick Noirhomme

Montage : Sophie Vercruysse

Interprètes : Jeanine Godinas, Isabel Ruth

Producteur : Frakas Procuctions

Article associé : reportage sur la compétition nationale au FIFF : « Va, vis et deviens ! »

Do You Know What Love Is ? de Leni Huyghe

Pour la 8ème année, le Festival du film francophone offre une fenêtre spéciale à nos compatriotes septentrionaux en programmant des films flamands inédits en Région wallonne. Une initiative louable non seulement par son intérêt diplomatique dans une période de séparatisme menaçant, mais surtout parce qu’elle permet de découvrir un cinéma peu connu dans le sud du plat pays. Présenté dans cette sélection, « Do You Know What Love Is ? » de Leni Huyghe est une délectable série de vignettes mettant en scène quatre personnes à la recherche d’un amour qui leur échappe continuellement. Film d’école réalisé sous la guidance de la cinéaste flamande Fien Troch à la Sint Lukas Hogeschool, ce court abouti se vante d’une grande maturité et d’une belle simplicité.

Les vies de Thomas, Fuller, Romy et Susanna, tous en quête de l’oiseau rebelle, se croisent constamment. Thomas et Romy, en pleine séparation, trouvent du réconfort chez leur ami(e) respectif(ve) : Thomas coache Fuller dans ses entraînements de danse et Romy gave Susanna avec ses confidences parfois non sollicitées. Un certain humour noir souligne ce conte psychologique aux consonances parfois surréalistes, humour que la réalisatrice a bien su peaufiner. Elle dédramatise le récit et lui donne une forme décousue et épurée. Le rythme posé, dû à un montage qui favorise des plans séquences larges et fixes, rend bien le sentiment d’attente chez les personnages sans jamais provoquer d’ennui chez le spectateur.

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Quant au surréalisme, celui-ci est davantage relevé par la sur-présence du virtuel dans le récit. Le personnage de Susanne en particulier cherche constamment de la compagnie au-delà d’un écran, et semble même avoir une relation sensuelle entièrement virtuelle avec un inconnu. De même, Fuller vit à travers son avatar de danseur, enfile un masque et imite les pas de Pina Bausch et de Michael Jackson. Ailleurs, à la télé, sur des vlogs, etc., les voix de sagesse populaire à l’américaine crachent des conseils pour les langoureux souffrants. La question qui préoccupe est de savoir ce qu’est l’amour dans une société dominée par un éclatement d’informations comme la nôtre. L’interprétation très amateur du chant « Ich liebe dich » (Je t’aime) de Beethoven sur Youtube, qui clôt le film, symbolise parfaitement ce mélange d’espoir naïf et de désenchantement que Huyghe transmet si bien dans ce court métrage, à la fois fort et serein, et captivant par son côté universel.

Adi Chesson

Consulter la fiche technique du film

D comme Do You Know What Love Is ?

Fiche technique

Synopsis : Nous avons des téléphones mobiles et des ordinateurs. Nous sommes addicts à youtube, partageons une vie sociale sur Facebook et sommes noyés par l’information. Nous sommes pourtant incapables de répondre à cette question « Qu’est-ce que l’amour ? »…

Pays : Belgique

Année : 2012

Genre : Fiction

Durée : 19′

Réalisation : Leni Huyghe

Scénario : Leni Huyghe

Image : David Williamson

Interprétation : Roel Swanenberg, Hélène Devos, Karel Tuytschaever, An Charlotte Bisoux

Production : Sint Lukas Hogeschool Brussel

Article associé : la critique du film

Focus FIFF 2013

Ce 4 octobre, s’est achevée la 28ème édition du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF). Pendant une semaine, différents programmes ont proposé une palette variée de courts : les compétitions internationale et nationale (belge), les clips, les « regards du présent »  ainsi qu’un focus sur le cinéma flamand. Avant de découvrir notre focus spécial sur « Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui, lauréat du Prix Format Court (meilleur film international) au FIFF 2013, nous vous proposons de revenir sur cette dernière édition.

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Retrouvez dans ce focus :

L’interview de Marie-Elsa Sgualdo, réalisatrice (Suisse)

L’interview de Miguel Valverde, co-directeur du festival IndieLisboa (Portugal)

L’interview de Grégoire Colin, comédien, réalisateur, Président du Jury officiel des courts métrages (France)

– Le FIFF 2013, aperçu de la compétition internationale

– Reportage sur la compétition nationale au FIFF : « Va, vis et deviens ! »

– La critique de « Do You Know What Love Is ? » de Leni Huyghe (Belgique)

Festival International du Film Francophone de Namur 2013, le palmarès

« Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui, élu Prix Format Court au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) !

Nouveau Prix Format Court au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) !

César 2014, les 12 courts métrages préselectionnés

Ce lundi, le Comité Court Métrage de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma s’est réuni pour sélectionner les 12 films qui vont concourir au César 2014 du Meilleur Film de Court Métrage 2014. Les cinq finalistes seront révélés lors de la conférence de presse des César, le 31 janvier 2014. En attendant, voici les 12 titres présélectionnés pour le prochain César du court.

– Argile de Michaël Guerraz (Les Films du Cygne)

Avant que de tout perdre de Xavier Legrand (KG Productions)

– Bambi de Sébastien Lifshitz (Un Monde Meilleur)

– La dernière caravane de Fouad Mansour (C’est à Voir)

– La fugue de Jean-Bernard Marlin (Les Films de la Croisade)

La lampe au beurre de yak de Hu Wei (Ama Productions)

Les lézards de Vincent Mariette (Kazak Productions)

– Lisières de Grégoire Colin (Filmo, Tsilaosa Films)

– Marseille la nuit de Marie Monge (10:15 Productions !)

Le monde à l’envers de Sylvain Desclous (Sésame Films)

– Rétention de Thomas Kruithof (2425 Films)

Rodri de Franco Lolli (Les Films du Worso)

Nouveau Métrange du Format Court au Festival Court Métrange !

Le prochain festival Court Métrange, le 10ème, se déroulera du 17 au 20 octobre à Rennes. Cette édition anniversaire est placée cette année sous le thème du Monstre et des monstruosités (tremblez donc !).

Partenaire du festival depuis trois éditions, Format Court, y attribuera un nouveau Métrange du Format Court au sein de la compétition internationale (après avoir primé et montré en salle « Mamembre » de Sylvain Payen, Christophe Feuillard, Caroline Diot, Guillaume Griffoni, Clarisse Martin, Julien Ti-I-Taming et Quentin Cavadaski en 2012 et  « Danny Boy » de Marek Skrobecki en 2011).

Un dossier spécial consacré au meilleur film  sera publié sur le site et le film lauréat sera projeté au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), lors d’une de nos séances mensuelles. Le Jury Format Court se compose de Julien Beaunay, Xavier Gourdet et Julien Savès.

Films en compétition

Séance Animation #1

Fuga de Juan Antonio Espigares – 15’00 – 2012 – Espagne
Crizalide de Agathe Bascou – 8’28 – 2012 – France
L’Art des Thanatier de David Le Bozec – 14’26 – 2012 – France
Topo glassato al cioccolato de Donato Sansone – 2’40 – 2011 – Italie
Omega de Eva Franz, Andy Goralczyk – 18’48 – 2012 – Allemagne
Batz de Maxime Maléo – 7’24 – 2013 – France

Séance Fiction #1

Flytopia de Karni Arieli, Saul Freed – 20’00 – 2012 – Royaume-Uni, Hongrie
La Ricetta de Jason Noto 5’00 – 2012 – USA
Rose or the Mute Liars de Gregory Monro – 7’43 – 2012 – France
Susana se esta muriendo de Jokin Urruticoechea – 5’00 – 2013 – Espagne
9m2 de Sandy Seneschal – 20’50 – 2012 – France
Cebu de Pablo Belaubre – 12’00 – 2012 – France, Cuba

Séance Fiction #2

Ibijazi de Luc Feit – 8’40 – 2012 – Luxembourg
Closure de Desmond Devenish – 16’36 – 2013 – USA
Caterwaul de Ian Samuels – 13’31 – 2012 – USA
Last of You de Dan Sachar – 13′ – 2013 – Israël

Séance Animation #2
Comme des lapins  de Osman Cerfon – 8’00 – 2012 – France
Peau de chien de Nicolas Jacquet– 13’20 – 2012 – France
La Ravaudeuse de Simon Filliot – 9’50 – 2012 – France
Tram de Michaela Pavlátová– 7’00 – 2012 – France
The Lady and The Tooth de Shaun Clark – 7’50 – 2012 – Royaume-Uni
El delirio del pez Leon de Quique Rivera – 4’00 – 2012 – USA / Puerto Rico
Henri de Eli Sasich – 21’00 – 2012 – USA

Séance Fiction #3

Partir de Joanna Lurie – 2’37 – 2012 – France
Le Dernier Homme de Axel Courtière – 13’30 – 2013 – France
L’héritage de Michaël Terraz – 22’48 – 2013 – France / Suisse
Un monde meilleur de Sacha Feiner – 23’30 – 2012 – Belgique / Suisse / France
Le Rêve du stalker de David Trujillo – 3’57 – 2013 – France
Balade à la mer de Damien Stein – 3’28 – 2013 – France

Séance Fiction #4

Presence Required de Maria Gordillo – 12’00 – 2012- USA
Misterio de Chema Garcia Ibarra – 11’00 – 2013 – Espagne
Hotel de Jose Luis Aleman – 11’20 – 2012 – Espagne
Ziegenort de Tomasz Popakul – 19’00 – 2013 – Pologne
Merry Go Round Merry Go Round de Esther löwe – 19’00 – 2012 – Allemagne

 

Carte blanche Format Court au Festival Court Métrange !

Cette semaine, du 17 au 20 octobre 2013, Court Métrange, le festival international du court métrage insolite & fantastique de Rennes, fêtera ses 10 ans. Partenaire du festival depuis trois éditions, Format Court y bénéficiera d’une carte blanche présentée en séance d’ouverture ce jeudi soir à Rennes, en prévision des cinq ans du site en janvier. Constitué par Julien Beaunay, Agathe Demanneville, Xavier Gourdet, Julien Savès et Katia Bayer, le programme est composé de six films plutôt étranges, concourant pour le prix du public, ramenés de balades en festivals et sur la Toile.

Programmation

Expo/In de Romain Rihoux. Expérimental, 3’58 », Belgique. Sélectionné au Festival Média 10/10

Syn. : Un scénario abstrait se concrétise sous haute tension, au beau milieu de sa propre exposition.

The Origin of Creatures de Floris Kaayk. Animation, 12’05 », Pays-Bas. Prix Format Court au Festival Paris Courts Devant 2011

Syn. : La vision futuriste d’un monde après un désastre catastrophique. Dans cette parabole, des membres mutés autonomes sont à la recherche d’une coopération, mais en raison de problèmes de communication, cette mission est vouée à l’échec.

Rêverie de Valentin Gagarin, Shujun Wong, Robert Wincierz. Animation, 12’28 », Allemagne. Mention spéciale du Festival BD6Né 2013

Syn. : Un citoyen lambda est arraché de sa routine quotidienne quand il devient le témoin d’un suicide ferroviaire. L’événement hante son esprit et se mélange avec sa propre réalité sociale sous la forme d’une cascade de cauchemars surréalistes.

La Résurrection des natures mortes (Living Still Life) de Bertrand Mandico, Fiction, 16′, France. Sélection au Festival de Clermont-Ferrand 2013

Syn. : Dans un monde en déliquescence, une femme recueille des animaux morts et leur redonne vie en les filmant image par image.

Oh Willy… de Emma de Swaef, Marc Roels. Animation, 17′, Belgique, France. Cartoon d’Or 2012

Syn. : À la mort de sa mère, Willy retourne dans la communauté de naturistes au sein de laquelle il a grandi. Rendu mélancolique par ses souvenirs, il décide de fuir dans la nature où il trouve la protection d’une grosse bête velue.

The Heart of The World de Guy Maddin . Expérimental, 6’19 », Canada. Prix FIPRESCI et Prix du Meilleur court métrage au Festival de Miami 2001

Syn. : Anna, scientifique travaillant pour l’Etat, découvre que le coeur du monde est sur le point d’avoir une attaque, alors que deux frères, Osip l’acteur et Nicolaï le croque-mort, se disputent ses faveurs. Déjà troublée par sa terrifiante découverte, Anna, amoureuse des deux, n’arrive pas à se décider. Apparaît alors un riche capitaliste du nom de Akmatov.

Actu associée : Nouveau Métrange du Format Court au Festival Court Métrange !

Du court au coup de pouce : Format Court a besoin de vous !

Depuis la création de Format Court en 2009, notre petite équipe de bénévoles passionnés se consacre à la critique et la promotion du court métrage. Depuis mars 2012, elle oeuvre à la diffusion des courts français et étrangers via les séances Format Court organisées au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), en présence des équipes.

Pour ses cinq ans, nous désirons offrir un joyeux lifting à notre site et à ses 2.700 articles (critiques, interviews, …). Pour toujours mieux promouvoir le travail des professionnels du court métrage, développer de nouvelles rubriques (concours, films en ligne, recherches thématiques, …) et optimiser la navigation de Format Court, nous devons aujourd’hui faire appel à des experts en la matière.

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Depuis quelques jours, nous avons lancé une campagne de financement participatif sur Ulule. Nous avons besoin de 2.000 € pour refaire notre site internet. Si nous n’atteignons pas ce montant à la date du 15 novembre 2013, nous ne recevrons rien. Si nous le dépassons, nous pourrons développer d’autres activités qui nous tiennent à coeur depuis longtemps (doter nos nombreux Prix Format Court, créer un festival Format Court).

Le projet intitulé « Cours, Format, Cours ! » s’adresse à tous, ami(e)s, fans de courts métrages, mécènes d’un jour ou gentils anonymes. Pour chaque montant (à partir de 5 €), nous avons imaginé de très nombreuses et chouettes contreparties que nous vous invitons à découvrir sur Ulule.

Si vous souhaitez nous soutenir et faire partie de l’aventure, connectez-vous à la page Ulule consacrée à notre projet et cliquez sur le don de votre choix. N’hésitez pas à diffuser l’information auprès de toute personne susceptible d’être intéressée par notre campagne.

À votre bon coeur, M’ sieurs dames !

Un grand merci par avance. L’équipe de Format Court

Festival d’Angers 2014, inscrivez vos films !

Il ne vous reste donc plus que quelques jours pour envoyer vos films au Festival Premiers Plans dont la 26e édition se déroulera du 17 au 26 janvier 2013. La sélection est ouverte aux premiers et seconds longs métrages, aux premiers courts métrages et aux films d’écoles produits en Europe en 2012 ou 2013.

Vous pouvez soumettre votre film dans l’une des sections suivantes : premiers et seconds longs métrages, premiers courts métrages, films d’écoles, films d’animation.
 La fiction, l’animation, le documentaire sont acceptés dans ces différentes sections. Les films expérimentaux forment des panoramas hors compétition.

La date limite des inscriptions est fixée au mercredi 16 octobre 2013.

 Pour inscrire un film :

– remplissez le formulaire d’inscription
– et envoyez un DVD à : Festival Premiers Plans d’Angers – c/o C.S.T. – 22-24, avenue de Saint-Ouen – 75018 Paris

Attention : les envois en recommandé ne sont pas acceptés.

Pour toute question, merci d’envoyer un mail à paris@premiersplans.org

Consulter le règlement (pdf), l’inscription en ligne ou le formulaire d’inscription (pdf)

Le site du festival : www.premiersplans.org

Festival Cinébanlieue 2013, la sélection

Le Festival Cinébanlieue vivra sa 8ème édition, du 13 au 23 novembre prochain. Neuf films participent à la compétition.

– Rechute de Jérôme Nunes
– Kliptown Spring de Nicolas boone
– Ouaga Yungo de Uriel Jouen Zréhen
– L’esprit de la zone de Nina Almberg et Pierre Commault
– Calamity Jane, lettre à sa fille de Vincent Richard
– Le maillot de bain de Mathilde Bayle
– Le Chemin de traverse de Ahllem Bendroh
– Marseille la nuit de Marie Monge
– La virée à Paname de Carine May et Hakim Zouhani

cinebanlieue-2013

Un jury de professionnels (Nabil Ben Yadir, réalisateur, président du jury, Nathalie Leperlier, productrice Le Cercle, Christophe Taudiere, responsable du pôle court métrage à France Télévisions, Delphine Mantoulet, compositrice et productrice à Princes production, Katia Bayer, rédactrice en chef du webzine Format Court, Steve Achiepo, réalisateur et lauréat Cinébanlieue 2012 pour son film « En équipe ») récompensera deux jeunes réalisateurs à l’issue du festival. La meilleure réalisation soutenue par Le Cercle et le CNC remportera le prix Cinébanlieue (d’une valeur de 15 000 €) et le prix France télévision permettra au film lauréat d’être acheté et diffusé sur France télévision. Résultat des courses le 23 novembre.

Le site de Cinébanlieue : http://cinebanlieue.blogspot.fr/

César 2014, les 10 courts d’animation en lice

Hier matin, le Comité Animation de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma s’est réuni pour sélectionner les 10 films de court métrage qui, avec l’ensemble des films de long métrage d’animation de production française et européenne sortis en salle durant l’année 2013, vont concourir au César 2014 du Meilleur Film d’Animation. Le premier tour de vote désignera les films nommés pour le César du Meilleur Film d’Animation, choisis parmi les courts métrages ci-­dessus (deux seulement s’y retrouveront) et l’ensemble des longs métrages d’animation de production française et européenne sortis en salle durant l’année 2013. Les nominations seront révélées lors de la conférence de presse des César d’annonce des nominations qui aura lieu le vendredi 31 janvier 2014.

Voici donc les 10 courts métrages préselectionnés pour le César du Meilleur Film d’Animation 2014.

– Le Banquet de la concubine de Hefang Wei (Production : Folimage Studio)

– Betty’s Blues de Rémi Vandenitte (Production : Les Films du Nord)

– Braise de Hugo Frassetto (Production : Les Films du Nord)

– La grosse bête de Pierre‐Luc Granjon (Production : Les Décadrés Production)

– Lettres de femmes de Augusto Zanovello (Production : Pictor Media Animation)

– Mademoiselle Kiki et les Montparnos d’Amélie Harrault (Production : Les 3 Ours)

– Palmipedarium de Jérémy Clapin (Papy3D Productions)

Peau de chien de Nicolas Jacquet (Production : Joseph Productions)

– The Great Rabbit d’Atsushi Wada (Production : Sacrebleu Productions)

– Tram de Michaela Pavlátová, (Production : Sacrebleu Productions)

Rappel. Séance Format Court, ce jeudi 10/10, au Studio des Ursulines !

Ce jeudi 10 octobre 2013, à 20h30, Format Court vous propose d’assister à sa nouvelle soirée de courts métrages, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Pour ce deuxième rendez-vous de l’année, nous avons souhaité mettre en avant la jeune génération montante d’ici et d’ailleurs (Hu Wei, Steve Achiepo, Magnus Von Horn, Roman Klochkov) ainsi qu’un maître de l’animation, Gil Alkabetz. La séance sera suivie d’une rencontre avec nos invités : Hu Wei, Julien Féret et Jean Legrand (réalisateur, producteur et chef opérateur de « La Lampe au beurre de Yak ») et Steve Achiepo, Vincent Maury, Bastien Bourhis et Sékou Baradji-Diarra (réalisateur, co-scénariste et comédiens de « En équipe ».

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En pratique

► Date, horaire : jeudi 10 octobre 2013, à 20h30

► Durée du programme : 88’10’’

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

► Entrée : 6,50 €

► Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Etrange Festival, flashback sur le programme 5

Ultime programme de courts métrages de cette 19ème édition de l’Etrange Festival, la sélection n°5 cultive, comme celles qui l’ont précédé, un imperturbable éclectisme, sans perdre de vue les exigences de sa ligne éditoriale.

Film très attendu récompensé du Prix Canal + et du Prix du Public à l’Etrange Festival, « The Voice Thief », réalisé par Adan Jodorowsky (aka Adanowsky), organisait sa première à l’occasion de cette projection. Adapté de la nouvelle El Ladrón de Voces de son père Alejandro Jodorowsky (« El Topo », « La Montagne Sacrée »,…), il dépeint un monde qui est familier à celui des films du réalisateur de « Santa Sangre ». On notera également l’influence importante des derniers films de Luis Buñuel (comme « Cet obscur objet du désir » ou « Le charme discret de la bourgeoisie »), notamment dans son goût pour la transgression, son rapport ambivalent à la religion chrétienne et à la culpabilité. Respectueux de cet univers et prompt à jouer avec ses codes, il développe un conte baroque aux couleurs chatoyantes dont nous vous proposons de découvrir un extrait.

Des étals des marchés à la poêle à frire, le destin pathétique d’un poisson prend des airs de tragi-comédie dans « Una Furtiva Lagrima » de Carlo Vogele. La voix magnifique d’Enrico Caruso accompagne le dernier voyage de ce poisson transformant avec beaucoup d’humour ce célèbre air d’opéra en une complainte hilarante.

« Duck Became Swan » de Stefanie Sixt ressemble à s’y méprendre à une vidéo de Vjing, accompagnant la musique instrumentale très cinématographique de Markus Mehr. Mêlant variations de lignes et textures numériques accidentées, ce film expérimental allemand n’est pas inintéressant, et même parfois assez hypnotique – on en vient, par exemple, à imaginer des visages et des corps se formant parmi les lignes -, mais il est extrêmement abscons et ennuyeux sur la longueur.

Dans le film d’animation italien « Topo Glassato Al Cioccolato » de Donato Sansone (aka Milkyeyes), des gribouillis, faits dans la marge d’un cahier d’école ou d’un carnet quelconque, prennent vie et commencent à tournoyer dans les airs pour créer plusieurs visions de cauchemar surréalistes et violentes, alliant les corps, mélangeant les chairs humaines et animales, le tout évoluant dans une sorte d’enfer noir et blanc, raturé au crayon et au stylo-bille. Bénéficiant d’une animation trés fluide, rappelant au détour d’une scène le cube d’Hellraiser, ce petit film fascinant semble nous plonger dans la tête d’un écolier, en pleine construction personnelle, et qui serait à la merci de ses hormones et de son esprit.

Une mystérieuse vieille machine aux multiples leviers permet à celui qui l’empreinte de se transporter dans un autre lieu baigné par une eau trouble. « El Baile de Tres Cochinillas » de Esteban Arrangoiz filme un groupe d’hommes silencieux patientant dans une sorte de salle d’attente aux murs décrépis. Tandis que les touches du piano font se lever ces hommes, les mouvements de la caméra sont comme reliés à ceux des leviers actionnés à partir de la machine, créant un effet de distanciation saisissant. La lumière, l’ambiance et les décors de ce film sont soignés, contribuant ainsi à donner au film une certaine aura, à défaut d’apporter des éléments de réponses sur ces mystérieux mécanismes.

Vidéo-clip réalisé pour le groupe Mississippi Witch, « Bite Horse » de Sam Walker bénéficie d’une très belle mise en images signée Marcus Waterloo. Proche des univers obsessionnels de David Lynch, Chris Cunningham ou encore Tom Waits, le film met en scène un vieil homme handicapé, sous respirateur artificiel, qui se retrouve entouré de créatures lascives affolant sa libido, puis arrachant littéralement un salmigondis noir qui lui fait office de coeur. Malheureusement, le film manque un poil de personnalité, trop écrasé par ses références, et possède une symbolique pas toujours très fine. Reste de belles images léchées et évocatrices.

« Bendito Machine IV » de Jossie Malis Alvarez est un joli film d’animation espagnol s’inspirant des techniques du papier découpé pour décrire le voyage d’un homme parcourant le monde dans lequel il vit, et qui est devenu un gigantesque parc d’attractions technologique, rejetant d’énormes quantités de déchets toxiques. Arrivé au bout de sa course, l’homme se révèle être un astronaute amené à voyager sur une planète inconnue. C’est ce qu’il fera, mais c’était sans compter sur la découverte d’un monde plus vaste et à la nature plus luxuriante. Film de SF, réfléchissant sur les notions d’infiniment grand et infiniment petit, « Bendito Machine IV » s’enrichit d’une réflexion sur l’écologie, agencée avec pas mal de finesse.

Traduit par « Le Paradis des Lapins » dans nos contrées, « Hasenhimmel » d’Olivier Rihs est l’un des films les plus surprenants de toute la sélection, par son concept de départ très « cul-otté » qui consiste à mélanger pornographie et philosophie. Les concepts et idées philosophiques de Kant, Nietzsche, Heidegger, etc., se percutent et se combinent dans un grand débat intellectuel qui se double à l’écran d’ébats corporels triolistes où les chairs aussi s’assemblent et se télescopent. Tout cela dans une ambiance irréelle, cheap à souhait. Le but avoué de vulgarisation ludique est atteint haut la main et fait de cette œuvre un film d’utilité publique en quelque sorte…

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Pour finir, « Human Meat Factory » de Anna Han est un film d’animation australien qui dénonce sans détours les supplices faits aux animaux d’élevages en remplaçant ces derniers par des poupées ou des figurines à l’effigie d’êtres humains et les plaçant au milieu d’élevages intensifs. A défaut d’être subtil, le film est pour le moins efficace.

Julien Savès et Julien Beaunay

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Les Jours d’avant de Karim Moussaoui, élu Prix Format Court au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) !

Le 28ème Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) s’est clôturé ce vendredi 4 octobre. Pour la première fois, Format Court y a attribué le Prix Format Court du Meilleur Court Métrage international. Parmi les douze films en  compétition, le Jury Format Court (composé de Katia Bayer, Marie Bergeret, Juliette Borel, Adi Chesson et Géraldine Pioud) a choisi de récompenser le film « Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui pour la maîtrise de sa mise en scène, sa narration à double regard et sa façon très personnelle de filmer l’adolescence.

En guise de prix, Karim Moussaoui bénéficiera d’un dossier spécial sur Format Court. Son film sera également projeté le jeudi 12 décembre 2013 lors de la séance Format Court organisée au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Pour information, le film vient également de remporter le Prix du Jury au FIFF.

Les Jours d’avant de Karim Moussaoui. Fiction, 47′, France, Algérie, 2013, Les Loupiottes, Taj Intaj

Les Jours d’avant-Karim-Moussaoui

Synopsis : Dans une cité du sud d’Alger, au milieu des années quatre-vingt-dix.
 Djaber et Yamina sont voisins, mais ne se connaissent pas.
 Pour l’un comme pour l’autre, il est si difficile de se rencontrer entre filles et garçons, qu’ils ont presque cessé d’en rêver.
 En quelques jours pourtant, ce qui n’était jusque-là qu’une violence sourde et lointaine éclate devant eux, modifiant à jamais leurs destins.

Festival International du Film Francophone de Namur 2013, le palmarès

Ce vendredi 4 octobre, le 28ème Festival International du Film Francophone de Namur s’est clôturé par la cérémonie de remise des Bayards d’Or. Trois films se sont dégagés du palmarès court : « Welkom » de Pablo Munoz Gomez (Belgique), « Mouettes » de Zeno Graton (Belgique) et « Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui (Algérie/France).

Prix officiels remis par le Jury (composé de Grégoire Colin, Gerlando Infuso, Erika Sainte, Marie-Elsa Sgualdo, Miguel Valverde)

Compétition internationale

Bayard d’Or du Meilleur Court Métrage : « Mouettes » de Zeno Graton (Belgique)

Prix du Jury : « Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui (Algérie/France)

Compétition nationale

Prix du Meilleur Court Métrage : « Welkom » de Pablo Munoz Gomez (Belgique)

Prix du Jury : « Septembre » de Salomé Richard (Belgique/France)

Prix d’interprétation : Judith Williquet dans « Mouettes » de Zeno Graton (Belgique)

Prix de la Meilleure photographie : Juliette Van Dormael pour « Mouettes » de Zeno Graton (Belgique)

Prix du Meilleur clip : « Papaoutai » de Stromae réalisé par Raf Reyntjens (Belgique)

Autres prix

Prix Format Court du Meilleur Court Métrage international : « Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui (Algérie/France)

Prix du Public Court Métrage : « Welkom » de Pablo Munoz Gomez (Belgique)

Prix BeTV – Court Métrage belge : « Welkom » de Pablo Munoz Gomez (Belgique)

Etrange Festival, retour sur les programmes courts 3 et 4

La 19ème édition de l’Etrange Festival qui s’est terminée il y a 15 jours est restée résolument fidèle à sa ligne éditoriale, ouverte aux quatre vents, avec une appétence toute particulière pour les films irrévérencieux et inclassables. Les programmes courts 3 et 4 que nous vous proposons de découvrir n’ont pas dérogé à la règle.

Le programme n°3 commençait avec un film d’animation et d’anticipation « Last Breath » réalisé par Ying Ping Mak, qui dépeint une société devenue intolérante, représentée par un lapin faussement naïf. Yeuk Seng, jeune employé de bureau, comprend qu’il est devenu un paria et tente de continuer à vivre dans une ville où il n’a plus sa place. Pour échapper à la surveillance de la police, il ingère un produit qui provoque des effets secondaires indésirables. Dans ce film, le décalage entre la violence de la répression et sa représentation est saisissant : tandis que la fuite en avant du personnage s’intensifie, le monde qui l’entoure se fait de plus en plus oppressant et angoissant. L’utilisation habile de sons et d’un certain type de graphismes inspirés des jeux vidéo des années 80 (8 Bits) participe également à ce jeu en eaux troubles.

On continua avec « Fist of Jesus », biopic espagnol désopilant sur la vie du plus célèbre habitant de Nazareth. Suite à l’un de ses sermons sur la montagne, Jésus – accompagné de son fidèle compagnon Judas – est conduit devant le corps inerte de Lazare. Le miracle a lieu : Lazare se réveille alors d’entre les morts… transformé en zombie ! Avec brio et humour, David Munoz et Adrian Cardona revisitent ici plusieurs épisodes de la vie de Jésus, quelque part entre « La vie de Bryan » des Monty Pythons et les joyeux drilles de « Shaun of the Dead » réalisé par Edgar Wright. On est d’autant plus curieux que le tandem prépare actuellement un long métrage qui répond au doux nom de « Once upon a time in Jerusalem ».

« Lonely Bones » est le nouveau film de Rosto, artiste protéiforme qui s’est d’abord fait connaître avec ses romans graphiques (en particulier « Mind My Gap ») qu’il a ensuite adapté en courts métrages. Avec « Lonely Bones », il signe un deuxième film inspiré du projet « Thee Wreckers » après « No Place Like Home », réalisé en 2008.

Le réalisateur poursuit ici son exploration des mondes sombres et tourmentés : on y voit un homme à la tête trouée s’échapper de sa chambre et errer dans un monde abandonné, où le temps et l’espace se confondent. Comme dans les précédents films de Rosto, les ambiances lugubres et inquiétantes sont particulièrement réussies, laissant le spectateur se perdre dans l’impénétrable univers de cet Hollandais qui ravira les amateurs de “mythologie lovecraftienne”.

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Voir le film en entier en cliquant sur la photo

Phillip Barker continue lui aussi à cultiver ses sujets de prédilections. Avec « Malody », il brouille les pistes et les repères spatio-temporels en livrant un film énigmatique qui joue habilement avec la perception du spectateur et les codes de la fiction. Entre expérimentation et trouvailles visuelles, voici bel et bien un film malade et déconcertant à l’image de son personnage principal, dont nous vous invitons à retrouver la critique sur le site.

Simple et efficace, « Plug & Play », prix Canal + au Festival de Clermont-Ferrand 2013, de Michael Frei est un film d’animation mettant en scène les opposés et ses contraires en noir & blanc avec des prises électriques mâles et femelles qui cherchent à s’emboîter. On pourra y voir ce que l’on veut, mais ce qui est sûr c’est que le charme opère. On poursuit avec « Rauch und Spiegel » de Rick Moore, une jolie digression australienne, symétrique et élégante qui transforme un numéro de trapèze de cirque en volutes poétiques.

Enfin, « Welcome and… our condolences » de Leon Prudovsky, est un faux documentaire teinté d’humour noir racontant les déboires d’une famille russe émigrant en Israël en 1991, au moment de l’éclatement de l’U.R.S.S, qui se retrouve bloqué à l’aéroport avec le corps inerte de leur vieille tante morte avant l’atterrissage de l’avion. Avec un ton enlevé et amusé, le réalisateur choisit de filmer une série de scénettes, adoptant le point de vue de l’enfant apprenti cadreur, témoin candide des tractations et stratagèmes des adultes et des quiproquos et situations cocasses en tout genre. Le film, léger et divertissant, avait remporté le Prix de la Jeunesse au dernier Festival de Clermont-Ferrand.

Le programme n°4 de l’Etrange Festival s’ouvre, lui, sur un film d’animation slovène à l’humour grinçant, « Pandy » de Matúš Vizár, où l’on découvre les nombreuses métamorphoses qui ont amené le panda à devenir ce qu’il est, mais aussi l’être humain à en faire l’attraction vedette d’un zoo. A travers les turpitudes darwiniennes d’un des derniers pandas sur terre et ses problèmes existentiels, on entrevoit avec beaucoup d’ironie une vision pour le moins désenchantée de l’humanité et de la faune terrestre.

On prend de la hauteur avec « Parasite Choi » réalisé par Damien Steckpour, sorte d’introspection d’un homme errant au milieu de montagnes arides et reculées. Au service de ses visions, 15 artistes issus de 10 pays différents ont collaboré avec le réalisateur pour concevoir des effets spéciaux de toute beauté : une mise en image non sans emphase, un film en forme d’objet d’art.

On tombe ensuite sans prévenir au milieu d’un cauchemar halluciné aussi gore qu’hilarant : le très réussi « Perfect Drug » du Flamand Toon Aerts ou comment une banale livraison de drogues sur le parking d’un hôtel se transforme en un véritable exutoire. Exubérant et joyeusement timbré, le réalisateur joue avec les codes du film noir pour prendre la tangente et filmer les hallucinations de ses personnages (qui rappellent celles qu’on avait pu voir dans « Trainspotting » de Danny Boyle). Une direction artistique très soignée (production : Koen Mortier), un casting tout à fait remarquable. On a hâte de voir le prochain film de Toon Aerts !

Tandis que le film s’achève et que les drogues continuent a produire leurs effets, on peut voir « Shift » réalisé par Max Hattler, un film en stop motion de 3 minutes où les objets et les formes se frôlent, s’assemblent pour créer des visages ou des silhouettes familières.

Un véritable bad trip visuel surgit alors de l’écran pour près de 30 minutes avec « Vexed » du collectif Telcosystems. Des lignes instables et magnétiques envahissent la salle, accompagnées de sons répétitifs, faisant varier les couleurs et notre persistance rétinienne. Les motifs visuels et les sons reviennent inlassablement avec, à chaque vague successive, une légère nuance : une véritable expérience sensorielle, de quoi hypnotiser définitivement et durablement les spectateurs.

On sort du tunnel pour finir ce programme avec « Solipsist » de Andrew Thomas Huang qui nous propose un essai visuel riche en couleurs et en interprétations, où trois formes distinctes et complémentaires se rejoignent à la fin du film dans une éclatante et nébuleuse explosion. Dualité, matières et mouvements : le réalisateur capture avec virtuosité ces fulgurances dans ce voyage onirique. Un véritable régal pour les yeux.

Julien Beaunay

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