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Justine Montagner, responsable de la programmation du FIDEC

À Huy, se tient, depuis huit ans, au mois d’octobre, un festival de courts métrages unique en son genre en Belgique : le FIDEC. Ce Festival International des Écoles de Cinéma ne programme que des films réalisés par des étudiants issus d’écoles belges comme étrangères. Cette année, du 14 au 19 octobre, 35 films, venant de 24 pays et 14 écoles, étaient en compétition à Huy. Rencontre avec Justine Montagner, responsable de la programmation du FIDEC.

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Le FIDEC est un festival créé dans le sillon d’un autre festival implanté à Huy. Dans quelles circonstances est-il apparu ?

Justine Montagner :Pendant 40 ans, la ville et le Centre Culturel de Huy ont accueilli un festival de courts métrages amateurs, porté par des bénévoles. L’équipe, fatiguée, avait décidé de terminer en beauté sur un 40ème anniversaire. Ce festival était présidé par Roger Closset, le grand-père d’Audrey Lekaene, notre actuelle présidente. Quand elle a appris que l’équipe arrêtait, Audrey a sollicité plusieurs personnes de son entourage pour occuper ce créneau que le Centre Culturel était toujours prêt à accueillir. Après réflexion, nous avions envie, tout en assumant l’héritage du festival précédent, de proposer quelque chose de totalement différent, et de se démarquer des festivals de courts métrages belges. Nous nous sommes inspirés de ce qui se faisait à l’étranger, et pas encore ici. Audrey avait eu l’occasion d’aller au Festival International des Ecoles de Cinéma de Poitiers [Rencontres Henri Langlois]. Elle est revenue motivée : le créneau était trouvé. Nous nous sommes dit : “pourquoi ne pas décliner ce concept en Belgique, et particulièrement à Huy ? ”. Depuis, nous avons constitué une asbl, le Centre Culturel de Huy s’est associé au projet en nous offrant une structure et un cadre.

Parmi les festivals de courts métrages belges, aucun ne s’intéresse spécifiquement aux films d’écoles, à part le FIDEC. Est-ce que tu n’as pas le sentiment que les programmateurs de festivals ou même le public considèrent ces films comme des essais, des brouillons ?

Peut-être que certains programmateurs craignent que ces courts issus d’écoles de cinéma comportent des “erreurs”. Mais dans les courts réalisés par des professionnels, il peut y avoir aussi des maladresses. Nous, nous avons envie de les montrer, ces films. Cette année, nous en avons reçu 450 soit 100 de plus que l’année dernière. L’offre est énorme, riche et diversifiée : depuis huit ans, nous recevons de plus en plus de films. Pour moi, la majorité des films qui passe à Huy pourrait très bien être sélectionnée dans de nombreux festivals de courts métrages, et pourtant, ils franchissent rarement la barre de la sélection.

Pourquoi ?

Je pense qu’ils sont noyés dans une masse. Ce que je sais, c’est que ce n’est pas un problème de qualité. Sur les 450 films reçus cette année, il y en a vraiment des bons, et je ne m’explique pas que d’autres festivals n’aient pas eu, avant nous, l’envie de les mettre à l’honneur.

Pour quelles raisons ces futurs réalisateurs doivent-ils être davantage mis en évidence ?

Ces futurs réalisateurs sont jeunes, ils ont des choses à dire et un regard à porter sur le monde. Ils ont la possibilité de pouvoir s’exprimer, à eux de saisir cette chance. Dans les écoles, ils ont une équipe, un cadre, et les moyens, pour porter leurs films de l’idée à la réalisation. Ils y trouvent des libertés comme des contraintes. Ceux qui ont vraiment des choses à dire dépassent, subliment, ces contraintes. Malheureusement, pour certains, il n’y aura qu’un seul court métrage car ils ne travailleront plus dans le cinéma. Ils y mettent donc tout leur engagement et leur foi. Même si ces films font partie de leur formation, qu’ils interviennent dans l’accès au diplôme, ils revêtent une importance particulière  pour eux. C’est une implication qu’on ressent très fort au FIDEC.

Est-ce facile de maintenir sa spécificité dans un format déjà spécifique ? Le court métrage est une niche. Vous, vous avez choisi une niche dans la niche !

Ce n’est pas évident. C’est vrai, nous avons choisi une niche dans la niche, dans une petite ville qui n’a pas d’école de cinéma, de surcroît. Nous aurions pu penser à nous installer à Louvain-la-Neuve parce qu’il y a l’IAD, ou à Bruxelles, parce qu’il y a d’autres écoles. Mais le fait de ne pas être attaché à une ville évitait tout conflit d’intérêts. De plus, nous sommes attachés à Huy et plus globalement, à la province de Liège. Même si je suis une adepte de Bruxelles, j’ai envie de croire que des projets ambitieux en termes de culture peuvent se faire ailleurs que dans les grandes villes.

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Au-delà de votre intérêt pour la nouvelle génération, vous cherchez à “tirer la langue aux idées reçues”. Pourrais-tu m’expliquer ce credo ?

Il y a plusieurs niveaux de lecture dans cette expression. Dans la province de Liège, on est le seul festival à exister depuis 8 ans et à avoir conservé la même forme. Cette manifestation, nous voulons la défendre dans cette province, et plus particulièrement dans la ville de Huy. Nous désirons également montrer que le court métrage n’est pas quelque chose d’inaccessible : nos séances sont conçues au regard de critères techniques et professionnels, mais nous envisageons aussi le plaisir ressenti par le public. Enfin, autre idée reçue que nous nous efforçons de combattre : le court métrage n’est pas du sous-cinéma et les films d’école ne sont pas des sous-films.

Qu’est-ce que, selon toi, les réalisateurs tirent de leur expérience au FIDEC ?

En découvrant notre programmation, les réalisateurs nous disent fréquemment : “c’est étonnant de penser que tous ces films ont été réalisés par des étudiants”. J’ai plaisir à croire qu’en voyant des courts métrages réalisés par leurs pairs issus de formations, d’écoles et de pays différents, ces réalisateurs vont évoluer dans leur propre travail. En étant sélectionnés, les réalisateurs présents ont la possibilité d’avoir des retours sur leurs films. Pour certains, il s’agit de la première projection publique, donc des premiers retours. Et puis, il y a l’ambiance du festival : on essaye d’associer à notre événement un aspect convivial, presque familial. Les jurés et les invités se mélangent au public. Comme on travaille avec des jeunes, on n’a pas forcément de stars, du coup, on peut se permettre de loger notre jury sur une péniche-hôtel et pas dans un hôtel 4 étoiles. Le matin, on prend  le petit déjeuner tous ensemble en pyjama : c’est plutôt original ! Quant aux réalisateurs invités, on essaie de les loger dans des chambres d’hôtes, chez des particuliers. On a vraiment envie d’être dans l’humain, la rencontre et la découverte.

Cette année, les films d’étudiants proviennent de 14 pays. Comment vous êtes-vous fait connaître des écoles?

À nos débuts, nous n’avions pas vraiment de réseau. Nous sommes partis de la liste du CILECT (Centre International de Liaison des Ecoles de cinéma et de télévision) avant de découvrir qu’il y avait bien d’autres formations. En France, par exemple, plusieurs écoles d’animation se sont créées, ces dernières années,  autour de l’infographie et du multimédia. Nous essayons également d’être présents à des événements comme Poitiers et Clermont-Ferrand. À Poitiers, nous pouvons faire un important travail de pré sélection, et au marché du film de Clermont, nous pouvons rencontrer les représentants de beaucoup d’écoles.

Le festival est doté d’une compétition internationale et nationale. Est-ce que les écoles belges vous envoient systématiquement leurs films ?

C’est assez particulier. Les institutions structurent peu la présence en festival et l’envoi des films. On serait ravi d’accueillir à chaque fois les enseignants, les directeurs d’école, mais ce n’est pas simple : ils se déplacent peu. Par rapport à l’envoi de films, c’est très variable. L’IAD envoie systématiquement un DVD de la production annuelle, et nous invite à leur projection de films de fin d’études. Pour la première fois en huit ans, l’INSAS nous a également invités à sa projection en juin. En ce qui concerne l’animation, La Cambre, via l’Adifac, nous envoie régulièrement un DVD. Par contre, cette année, les écoles flamandes, KASK comme le Rits, ne nous ont rien communiqué. Ça m’intrigue : ces films existent et représentent la plus belle carte de visite pour les écoles. Pourquoi ne sont-ils pas diffusés ou même inscrits ?

Le FIDEC a deux représentantes au sein du Centre Culturel : Anne Wathelet et toi. En tant que programmatrices, comment l’initiation se passe-t’elle au niveau du court métrage ?

Il y a beaucoup d’appréhension, un problème de méfiance et de méconnaissance de la part du public. Quand une information intéresse les gens, ils peuvent la trouver facilement. Nous, nous avons vraiment un travail inverse à faire : nous vous proposons quelque chose que vous ne recherchez pas a priori mais cela vous intéressera si vous franchissez la salle. Malgré ce pessimisme, nous avons quand même quelques spectateurs dans la salle ! Une partie du public est régionale, et l’autre est festivalière. En tant que Centre Culturel, nous avons des contacts avec beaucoup de gens, des associations et des groupes scolaires de la région. Les autres spectateurs sont des habitués de festivals : nous les voyons à Huy, à Média 10-10, mais aussi à Namur et à Bruxelles. C’est un public intéressé par le court métrage qui se dit que notre projet apporte un autre éclairage au secteur et qu’il a d’autres choses à montrer en matière de films.

Qu’est-ce qui te touche finalement dans le format court ?

Ce qui me touche, c’est l’immédiateté, la rencontre. Moi, j’ai un vrai intérêt pour les récits, les univers. J’ai plutôt tendance à retenir un film dont l’histoire me plaît. D’habitude, j’ai une préférence pour les courts “courts”. Ce qui me heurte, c’est quand un film comporte une bonne idée, mais qu’il fait 15 ou 18 minutes alors qu’il aurait pu être traité en 7-8 minutes. Dans de nombreux courts d’écoles, il y a encore un problème de longueur. Mais cette année, mes coups de cœur, vont à des films plutôt longs. Je me surprends moi-même…

Propos recueillis par Katia Bayer

Article paru sur Cinergie.be

Auf der Strecke (Fausse route) de Reto Caffi

Conte de la lâcheté ordinaire

Rolf, vigile dans une grande surface, est secrètement amoureux de Sarah, la jolie libraire. Assis devant ses écrans de contrôle, il passe ses journées à l’observer par l’entremise des caméras de sécurité. Rolf, solitaire, triste et maladroit, n’ose approcher la jeune femme et ne sait comment attirer son attention. Ses tentatives se soldent par des échecs, son manque de courage et de prise d’initiative prenant toujours le dessus…

Un soir dans le métro, Rolf est témoin d’une dispute entre Sarah et un homme qu’il pense être le nouveau petit ami de la jeune femme. Sarah quitte le véhicule en pleurant, ce qui réjouit Rolf… Mais son amusement est de courte durée : le compagnon de Sarah est agressé par une bande de jeunes délinquants. Au lieu de l’aider, partagé entre lâcheté et jalousie, Rolf descend du wagon, laissant le jeune homme à son sort…

Lauréat d’une flopée de prix dans de nombreux festivals de courts métrages, notamment le Grand Prix de la compétition internationale à Clermont-Ferrand en 2008, « Auf der Strecke » est avant tout un film d’acteurs révélant le talent de Roeland Wiesnekker (Rolf), particulièrement convaincant et attachant dans la peau de ce lâche rongé par le remords qui va devenir un opportuniste par la force des choses.

Au-delà de son casting, « Auf der Strecke » ne dit rien de plus que l’on n’ait déjà vu dans des films de qualité supérieure mais délivre son message avec une certaine finesse. Si l’œuvre est donc très loin d’être révolutionnaire, elle n’en est pas moins de qualité, filmée avec élégance et économie. On pardonnera un score trop explicatif et redondant pour s’intéresser avant tout aux deux acteurs principaux, excellents et à des thématiques particulièrement intéressantes : la lâcheté (Rolf n’est pas le seul à ignorer la mort imminente du jeune homme : d’autres passagers quittent sans vergogne ou par peur le lieu du drame, coupables de non-assistance à personne en danger) la culpabilité, le remords, la solitude… Des thèmes à première vue passionnants, exposés avec brio par Reto Caffi, un jeune réalisateur sorti de la KHM (Haute Ecole d’Art des Médias) de Cologne dont il s’agit ici du film de fin d’études.

« Auf der Strecke » ne va malheureusement pas au bout de ses enjeux et laisse le film inabouti, sur une interrogation. Rolf ne révèle donc jamais à Sarah son secret honteux, ce qui d’un point de vue scénaristique ne fonctionne pas et laisse le spectateur sur sa faim. Dommage, car le réalisateur s’avère néanmoins doué pour installer un dilemme passionnant. « Auf der Strecke » est une œuvre intéressante et réalisée par une équipe talentueuse, mais qui aurait sans doute bénéficié d’un quart d’heure supplémentaire.

Grégory Cavinato

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Kilka prostych slow (Quelques mots simples) d’Anna Kazejak-Dawid

Krystyna est une jeune femme indépendante mais aussi une mère totalement irresponsable. Convaincue du don artistique de sa fille membre d’une chorale, elle l’emmène, contre son gré, à un casting de girls band. Sur place, celle-ci renie publiquement sa mère.

Gagnant du Prix Roger Closset à la dernière édition du FIDEC (Festival International des écoles de cinéma), ce court métrage de plus de 30 minutes raconte avec justesse et force la relation difficile entre une mère célibataire et sa fille adolescente qui se toisent, s’affrontent se heurtent jusqu’à se détruire. « On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille » pourrait être le leitmotiv de ce drame social.

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Au lieu de s’engouffrer dans les abîmes du pathos, Anna Kazejak-Dawid, jeune réalisatrice polonaise ayant étudié à Lodz, à l’Ecole Nationale de Pologne, joue la carte de la pudeur par l’intermédiaire de comédiennes à l’interprétation irréprochable (Agata Kulesza et Marlena Kazmierczak). Tout au long de ce roadmovie, mère et fille transportent leurs blessures comme unique bagage : celui d’une seule et même souffrance de deux êtres incapables de communiquer.

Marie Bergeret

Eine geschichte mit Hummer (Une histoire avec Homard) de Simon Nagel

Bruno (Stephan Witschi), la quarantaine bedonnante, est un petit représentant en sapins de Noël musicaux. Un peu gauche, pas très adroit, il est… le Grand Blond avec un homard ! Un homard ? Disposé à avancer sentimentalement, Bruno reçoit une amie à dîner. Au moment de plonger un homard dans une casserole, il suspend son geste. Quand son invitée arrive, elle découvre le crustacé en train de patauger gaiement dans la baignoire.

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Sorte de poème de l’absurde, plus proche du comique à la Bourvil qu’à la de Funès, ce petit film tout droit venu de Suisse, émeut par son héros attachant et attendrissant. L’humour naît de situations contrastées et non de la simple moquerie. Filmée dans un décor très sobre privilégiant les plans d’ensemble aux plans rapprochés, « Une histoire avec homard » met l’accent sur la mise en scène. Les dialogues sont quasi absents, la musique, loin de se limiter à illustrer les images, joue un rôle prédominant. Elle permet d’identifier le personnage à l’instar du début de « Mon Oncle » de Tati : le choix des cuivres souligne le côté comique et léger des situations vécues par Bruno. Ce parti pris esthétique rapproche le film des muets d’antan plus que des grosses productions à l’effet surabondant.

En observateur compatissant d’une société individualiste où les personnes seules ne trouvent pas forcément leur place, l’auteur a préféré l’humour à la tragédie et la fiction au documentaire. Ce qui fait du film de fin d’études de Simon Nagel, sorti en 2008 de l’école ZHdK (Zürcher Hochschule der Künste) de Zürich, une réelle bouffée d’air frais à respirer sans modération.

Marie Bergeret

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Milovan Circus de Gerlando Infuso

Tours et détours

Dans son film de troisième année, « Margot » (Prix Jury Jeunes au Festival d’Annecy), Gerlando Infuso, étudiant à La Cambre, avait développé un récit autour d’un personnage partagé entre la folie et le froid. Un an a passé, une nouvelle idée a poussé, celle d’un artiste de cirque en proie au rejet et à la vieillesse. Avec « Milovan Circus », Gerlando Infuso renoue avec le sentiment de solitude, la poésie du sombre et l’animation en volume, éléments qui avaient contribué à la qualité de son court métrage précédent. Le film a séduit le Jury au dernier Festival Média 10-10, puisqu’il a obtenu le Prix de La Meilleure Bande Sonore, et le Prix de l’Image Numérique.

Nuit noire, rues désertes, rêves et cauchemars. Dans les cages et roulottes du Milovan Circus, on dort déjà, ou on est sur le point de mettre son pyjama, juste après s’être démaquillé ou avoir craché le feu une dernière fois. Le vent, lui, travaille encore : un souffle suffit à décoller une affiche et à en dévoiler une plus ancienne, celle d’une gloire passée, le Grand Iakov. Torse et pieds nus, celui-ci apparaît, vieilli et affaissé, dans le reflet du miroir fissuré de sa table de maquillage. En suivant le contour de ses rides, Iakov se met à se remémorer sa vie : son don pour la magie révélé pendant son enfance, ses débuts remarqués au cirque, sa célébrité croissante, ses sentiments naissants pour une collègue acrobate, son éviction de la piste au profit d’une “innommable créature”, et sa reconversion en mime de rue.

« Milovan Circus » est intéressant à plusieurs égards. Au niveau de la forme, Gerlando Infuso, interviewé après le Festival d’Annecy au sujet de « Margot », expliquait qu’après s’être essayé à plusieurs procédés, il s’était enfin trouvé avec l’animation en volume. « Milovan Circus » prouve qu’il a eu raison de poursuivre dans cette voie : ses marionnettes sont tout aussi vivantes, sombres et poétiques d’un film à l’autre. Avec une nuance : « Margot » se construit sur base d’une voix-off censée représenter le monologue intérieur et obsessionnel du personnage principal, tandis qu’aucun son, si ce n’est musical, ne sort de « Milovan Circus ». Les scènes en flash-back et le regard perdu et vide du héros déchu racontent l’intériorité, les mots et les épreuves. Confrontée au succès éphémère et à ses effets pervers (déconvenue de l’artiste, solitude, rejet, oubli, …), la marionnette Iakov rappelle avec une certaine émotion Calvero, ancienne vedette comique de music-hall interprétée par Chaplin dans « Limelight », (Les feux de la rampe). Un autre laissé-pour-compte de la réussite.

Katia Bayer

Article paru sur Cinergie.be

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Articles associés : l’interview de Gerlando Infuso, le  reportage sur le tournage de « L’Oeil du Paon »

FIDEC 2008

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À Huy, se tient depuis huit ans, au mois d’octobre, un festival de courts métrages unique en son genre en Belgique : le FIDEC. Ce Festival International des Écoles de Cinéma ne programme que des films réalisés pendant le parcours d’étudiants en cinéma. Cette année, du 14 au 19 octobre, 35 films, venant de 14 pays et 24 écoles, étaient en compétition à Huy. Pour son premier numéro, Format Court s’est intéressé à cette manifestation soucieuse de mettre en avant les « films courts et les idées larges » et de « tirer la langue aux idées reçues ».

Retrouvez dans ce Focus :

Cinépocket 2008

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En novembre, avait lieu au Bozar, à Bruxelles, la deuxième édition du festival Cinépocket. Concentrée en une journée, cette manifestation définit sa programmation à partir de films tournés sur téléphones portables. Cette année, elle accueillait des films d’étudiants, d’amateurs et de réalisateurs confirmés dans le cadre d’une collection initiée par Arte Belgique et de différentes cartes blanches. Courts par leur durée, spécifiques par leur médium (le téléphone) et sensibles aux évolutions techniques, ils représentent le “cinéma de poche”.

Retrouvez dans ce Focus :

Festival Média 10-10 2008

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Depuis 30 ans, Namur accueille, au début du mois de novembre, le festival de courts métrages Média 10-10. Si sa compétition est ouverte seulement aux films belges francophones issus de la production de l’année, il présente également des cartes blanches liées à des pays, des régions, des technologies voire d’autres festivals. Cette année, Média 10-10 célébrait une édition anniversaire à travers différents événements « OFF » et une sélection de 38 films belges.

Retrouvez dans ce Focus :

Edito

Format Court est né d’une envie. Celle de parler de court métrage de façon différente et visuelle. Pourquoi s’intéresser à cette forme cinématographique ? Parce que le court métrage est un genre à adjectifs : particulier, riche, diversifié, passionnant, inventif et très créatif. Source d’innombrables idées, histoires et émotions, il est lié aux débuts du cinéma, aux parcours filmographiques de nombreux réalisateurs, et à différentes plateformes de diffusion (festivals spécialisés, DVD, salles, télévision, VOD, Internet, …). Pourtant, le court métrage ne touche qu’une communauté d’initiés et reste encore méconnu, confidentiel et sous-estimé. Cette situation peut s’expliquer : le court métrage manque de visibilité, peu de revues lui sont consacrées, la télévision le programme tardivement, sans compter que des préjugés entourent encore le mot « court ».

© Gwendoline Clossais

Attachée au court métrage, une petite équipe a souhaité lui apporter une mise en valeur supplémentaire à travers un nouvel espace virtuel. Format Court ne se conçoit pas comme un site exhaustif sur le court ni comme un annuaire ou un portail d’actualité. Au contraire, ouvert à tous les genres, durées et nationalités, il offre, à travers une  variété de sujets, un regard critique et personnel sur le cinéma bref. Au fil de ses numéros, Format Court compte intégrer un contenu rédactionnel et vidéo : des focus sur des festivals spécialisés, des portraits de professionnels du secteur, des critiques de films et de DVD, mais aussi des extraits voire des courts métrages dans leur intégralité, en guise d’illustration.

Pour son lancement, en janvier 2009, l’équipe de Format Court s’est intéressée à trois événements liés au genre court : le FIDEC, Cinépocket et le festival Média 10-10. Prenant place dans trois villes belges (Huy, Bruxelles, Namur), ils ont chacun leur spécificité (films d’écoles, films réalisés sur portables, films belges) et une relation particulière au cinéma de cinq lettres. En lien avec ces focus, ce numéro propose des interviews, des vidéos et des chroniques de films vus, appréciés et défendus par la rédaction. Nous vous souhaitons de jolies découvertes sur notre site.

Katia Bayer
Rédactrice en chef