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Les Jours d’avant de Karim Moussaoui en DVD

En 2013, notre magazine décernait un Prix Format Court au film de Karim Moussaoui « Les Jours d’avant », lors du Festival international du film francophone de Namur. Après un excellent parcours en festival, de nombreuses sélections, notamment aux Césars 2015, l’obtention de plusieurs prix (Prix du Jury au festival de Namur 2013, Prix de la meilleur fiction au Festival de cinéma Vues d’Afrique de Montréal en 2014, …) et une sortie en salle, en février 2015, dont nous étions partenaires, le film est désormais disponible en DVD.

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Depuis le 22 septembre dernier, Damned Films propose une très belle édition des « Jours d’avant », enrichie de plusieurs bonus. Nous accédons aux coulisses du tournage grâce au commentaire audio du film, aux repérages des lieux de tournage ainsi qu’à l’interview de Karim Moussaoui, réalisée après sa sélection au Césars 2015. Enfin, le DVD comporte un deuxième court métrage du réalisateur, « Petit Déjeuner », film en sépia, réalisé en 2003.

« Les Jours d’avant », film déjà chroniqué par notre équipe, évoque le quotidien de deux adolescents, Djaber et Yamina, dans l’Algérie des années 1990. Ce film en dytique dévoile, à travers le regard parallèle de deux adolescents, les bouleversements politiques, économiques et sociaux su-bis par l’Algérie des années de plomb. Il raconte l’histoire d’une rencontre impossible, de deux protagonistes qui se croisent sans se parler, qui évoluent dans le même monde sans réellement le partager. «Les Jours d’avant » repose aussi et surtout sur le clivage, le mur dressé entre les individus, entre hommes et femmes, que les normes établies empêchent de se regarder, de se rencontrer. Le film, en montrant les mêmes évènement, d’abord du point de vue de Djaber, puis de celui de Yamina, nous met face à deux destins évoluant en parallèles, mais qui peinent à se croiser. De manière pudique, la violence, la guerre, l’impossibilité d’interagir apparaissent en filigrane de la rencontre manquée des deux adolescents.

Les repérages du film ainsi que les commentaires audio foisonnent d’informations sur la manière dont le film a été réalisé. Le choix des décors, de l’angle de la caméra, le jeu des acteurs sont expliqués et commentés par Karim Moussaoui, réalisateur, Virginie Legeay, co-scénariste et productrice, et David Chambille, chef opérateur. On assiste aux différentes étapes qui ont permis à l’équipe de recréer cette atmosphère particulière, froide et pesante. Ces images et commentaires permettent d’accéder à un autre niveau d’analyse du film, d’accompagner l’équipe dans sa réflexion, d’en apprendre d’avantage sur les motivations du réalisateur, les conditions de tournage, etc. Le spectateur a ainsi accès à un éclairage nouveau sur le film.

D’autre part, le DVD comprend une interview du réalisateur. En 23 minutes, Karim Moussaoui revient sur les thématiques développées dans « Les Jours d’avant ». Il nous livre la genèse du projet, son évolution, les raisons qui l’on poussé à le réaliser. Le film se déroule dans la banlieue de Sidi Moussa, au sud d’Alger, et c’est là que le réalisateur à passé son adolescence, au coeur des années 1990. Sans être autobiographique, le film traite néanmoins d’un lieu, d’une atmosphère qui lui sont familiers. Les bonus permettent de mieux comprendre les choix de décor, de mise en scène de Karim Moussaoui et la manière dont il a procédé pour donner corps à son sujet.

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Enfin, le DVD propose de découvrir « Petit-Déjeuner », le premier court-métrage de Karim Moussaoui. Un film, également chroniqué par Format Court, qui traite, déjà, de la difficulté à communiquer. Ce film de 6 minutes accompagne un couple au cours d’un petit-déjeuner silencieux. Les protagonistes, assis face-à-face, sont incapable d’échanger le moindre mot. C’est par le regard que passent les émotions, de la détresse à la fuite. Tout comme pour « Les Jours d’avant », la bande son est extrêmement bien choisie et joue un rôle déterminant dans l’oeuvre.

Plus qu’un film, l’édition DVD des « Jours d’avant » propose d’assister a une réflexion, d’impliquer le spectateur dans l’élaboration technique et la réalisation de l’oeuvre qui lui est proposée. Au travers des personnages fictionnels, Karim Moussaoui nous emmène à la découverte des tensions, d’une Algérie qu’il connaît bien. Les bonus proposés dans cette édition DVD ont une visée documentaire, ils permettent de mieux comprendre l’angle de vue choisi par le réalisateur. C’est finalement son regard d’adolescent sur l’Algérie des années 1990 qui influence toute l’articulation du film. Ce très bel ouvrage propose d’accéder à l’univers subtil d’un réalisateur à la réflexion fine et réfléchie.

Paola Casamarta

Les Jours d’avant de Karim Moussaoui : film & bonus. Édition Damned Films

L’info concours : nous vous offrons 3  DVD grâce à l’appui de Damned Films. Intéressé(e)s ? Contactez-nous !

Pourquoi assister à la Soirée Format Court de ce jeudi 12/11 au Studio des Ursulines ?

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1) Parce que la programmation est sympa et diversifiée
2) Parce que c’est l’avant-dernière soirée de l’année
3) Parce qu’il n’y a rien de bien ce soir-là à la télé
4) Parce que le court-métrage, c’est juste génial !
5) Parce que les films programmés ne repassent pas à la séance de 22h, ne sont pas téléchargeables et ne sortiront probablement pas en DVD, comme les longs-métrages
6) Parce que trois équipes sont présentes : Marc Hericher, réalisateur de « Corpus », Sarah Van Den Boom et Pierre Caillet, réalisatrice et compositeur de « Dans les eaux profondes », Jean-François Ravagnan et Nailia Harzoune, réalisateur et comédienne de « Renaître »
7) Parce que certains films produits côtoient des propositions plus fragiles, notamment un documentaire malgache et un moyen-métrage indien
8) Parce que ça coûte moins cher qu’un paquet de cigarettes : 6,50€
9) Parce que le cinéma des Ursulines permet un échange chaleureux et de proximité avec le public
10) Parce qu’il y a des Carambar à l’entrée et que c’est bon, les Carambar (même si ça colle aux dents) !

En pratique

Jeudi 12 novembre 2015, à 20h30, accueil : 20h. Durée de la séance : 88′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com
– Evénement Facebook : ici !

3ème édition du Coup de Pouce DCP

Après le succès remporté par la deuxième édition du Coup de Pouce DCP qui avait rassemblé 70 films en compétition, le laboratoire numérique Media Solution, dont nous sommes partenaires pour les Prix Format Court, lance une 3ème édition (la dernière de l’année 2015) avec un principe simple : offrir un DCP (encodage au format Cinéma Numérique) au lauréat de son nouveau concours. Il confirme ainsi sa volonté de soutenir les jeunes talents du court métrage francophone.

Le principe du concours est simple : offrir à une réalisatrice ou un réalisateur de court-métrage le DCP de son film afin de permettre sa diffusion en salle, mais aussi et surtout, dans les grands festivals de catégorie 1.

Les réalisateurs (ou les producteurs) intéressés doivent faire parvenir leur court-métrage par internet à l’adresse mail suivante : dcp@mediasolution.fr.

Pour participer : http://mediasolution.fr/blog/

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Comment s’effectue le choix du vainqueur ?

Tout d’abord une première sélection des films est effectuée par l’équipe de Média Solution. Puis la « short list » retenue est soumise à un jury de professionnels chargé de visionner et de juger les films. Aux termes de délibérations, le jury choisit le court-métrage qu’il souhaite aider en lui offrant son DCP.

Pour cette seconde édition, le planning est le suivant :

– Lancement du concours : 3 novembre 2015
– Date de clôture de la réception des films : jeudi 31 décembre 2015
– Délibération du jury : jeudi 28 janvier 2015

Conditions de participation

– Le réalisateur (trice) déclare être âgé d’au moins 18 ans;
– Un réalisateur (trice) ne peut envoyer plus d’un court-métrage par session (il devra attendre la suivante);
– Le court-métrage doit avoir été achevé postérieurement à janvier 2015;
– Il n’est pas nécessaire d’être produit par un producteur;
– Les films doivent avoir une durée maximale de 20 mn (générique compris);
– Les films doivent être en langue française;
– Les films doivent être envoyés par un lien de téléchargement (FTP, WETRANSFER ou autre) au format MP4 (1080p ou 720p);
– Les réalisateurs doivent pouvoir fournir leur master au format ProRes HQ dans le cas où leur film serait récompensé par le jury

L’École de la SRF. Rencontre autour des films sauvages, mardi 10/11, à 19h au cinéma Le Luminor-Hôtel de ville

L’École de la SRF vous invite ce mardi 10 novembre, 19h au cinéma Le Luminor-Hôtel de ville pour un nouveau rendez-vous consacré aux films sauvages.

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Longs ou courts, ils sont produits en dehors des conventions de l’industrie cinématographique. Ils sont sauvages par leur économie, leur mode de tournage et l’urgence qui les porte. Quelle place pour ces films dans le cinéma français et quelles perspectives pour leurs réalisateurs ?

Rencontre avec les cinéastes Djinn Carrénard, Audrey Estrougo, Héléna Klotz, Aude-Léa Rapin et Pascal Tessaud. Modérée par François Farellacci, cinéaste et membre du Conseil d’administration de la SRF.

Réservation indispensable à hrosiaux@la-srf.fr

Carte blanche Format Court au festival Séquence Court Métrage !

Pour la première fois, Format Court bénéficie d’une carte blanche exclusivement composée de films d’animation. Conçu par Katia Bayer, Karine Demmou et Julien Savès, ce programme riche de 9 films d’animation français et étrangers, sera présenté le vendredi 20 novembre à 19h au Cinéma ABC de Toulouse pendant le festival Séquence Court Métrage (18-22 novembre). L’occasion de voir et revoir plusieurs courts-métrages repérés en festival et sur la Toile, dont certains primés par l’équipe de Format Court.

Pour accompagner cette carte blanche spéciale anim’, la première exposition «hors les murs» de Format Court est également à découvrir jusqu’au 29 novembre dans le hall du Cinéma ABC. Y figurent les dessins et croquis réalisés par les animateurs/dessinateurs français et étrangers d’aujourd’hui et de demain, parmi lesquels Benjamin Renner, Théodore Ushev, Sarah Van Den Boom, Franck Dion, Plympton, Koji Yamamura, Jean-Charles Mbotti Malolo, Adam Eliott, …

Programmation

Rubicon de Gil Alkabetz | Allemagne | 1996 | 7 min | Studio Film Bilder

Un loup, un mouton et un chou doivent traverser une rivière. Comment peut-on les faire traverser, chacun à leur tour, sans que le mouton puisse manger le chou et sans que le loup puisse manger le mouton ?

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L’Art des Thanatier de David Le Bozec | France | 2012 | 14 min | Butterfly Productions, Gonella Productions

Au 18e siècle, Prosper Thanatier, dernier né d’une longue lignée de bourreaux, exerce avec passion son métier. À l’aube de la révolution, il se voit forcé d’abandonner son savoir-faire ancestral. Prosper ne s’adapte pas au progrès et refuse de voir son rôle d’exécuteur relégué à une simple machine.

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Old Fangs de Adrien Merigeau & Alan Holly | Irlande | 2009 | 11 min 30 | Cartoon Saloon Ltd

Un jeune loup décide d’affronter son père, qu’il n’a plus vu depuis son enfance.

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Us de Ulrich Totier | France | 2013 | 8min 30 | Fargo

Dans un décor vierge et hors du temps, des bonshommes errent sans but précis. Jusqu’à ce qu’un caillou tombe du ciel… La manière dont ils s’en emparent va révéler la nature de cette drôle d’espèce.

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Oripeaux de Sonia Gerbeaud et Mathias De Panafieu | France | 2014 | 10 min | 25 Films, Ambiances…asbl

Dans un village isolé, une petite fille se lie d’amitié avec une meute de coyotes. Les villageois mettent brutalement fin à cette relation sans se douter du soulèvement qui les guette.

Kijé de Joanna Lorho | Belgique | 2014 | 10 min | Graphoui, Zorobabel. Prix Format Court au festival d’Angers 2015

Au crépuscule, alors que la ville se fige et sombre dans le silence, un homme se retrouve malgré lui pris dans une célébration étrange.

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Land de Masanobu Hiraoka | Japon | 2013 | 4 min | auto-production


Abstraction et métamorphoses.

Port Nasty de Rob Zywietz | Royaume-Uni | 2015 | 11 min | National Film and Television School

Dans un monde où l’on exige sans cesse que chacun réponde de ses actes, un jeune homme va devoir prouver sa valeur.

Article associé : la critique du film

I am Tom Moody de Ainslie Henderson | Royaume-Uni | 2012 | 7 min | Edinburgh College of Art. Prix Format Court au festival Anima 2013 (Belgique)

Une virée surréaliste dans le subconscient d’un musicien étouffé qui voudrait chanter.

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Île Courts, notre compte-rendu

Il court, il court. Le Furet ? Non, le festival Île Courts, l’unique festival du court métrage de l’île Maurice. Du 6 au 10 octobre 2015, l’association Porteurs d’images a déplacé son jeune festival, le huitième du nom, dans différents endroits de l’île. À l’Université d’abord, mais aussi au cinéma (Le Bagatelle), sur la pelouse de Chemin Grenier, sur le bitume de Plaza et de Caudan Waterfront et sur la plage de Tamarin. Invité au festival pour animer un atelier autour de l’écriture et du journalisme, Format Court a passé quelques jours à l’île Maurice. Reportage.

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Difficile de ne pas croiser la mascotte de cette édition, l’éléphant royal, sur fond jaune, un “animal fédérateur, symbole de longévité, de savoir et de connaissance, qui marque notre ouverture cette année aux films de l’Océan Indien, de l’Afrique du Sud à l’Inde, qui marque aussi notre envie de nous inscrire dans la durée, de faire office de passeurs auprès des étudiants, et de toucher autant les jeunes spectateurs en salle que tous les publics pendant les projections en plein air. En plus, c’est sympa, les éléphants, tout le monde les aime !” explique, en riant, Elise Mignot, la responsable du festival.

Du pachyderme sympa, on en a donc vu à profusion, sur les murs de l’université de Maurice, à l’exposition organisée par ses étudiants en communication et journalisme, à l’hôtel Tamarin où résidaient les festivaliers, dans les différents lieux de projection, mais aussi sur le DVD 2015 reprenant les trois films produits et distribués cette année dans le cadre de Film Fabrik, un programme de soutien aux auteurs/réalisateurs mauriciens porté par Porteurs d’images.

Pour une critique venue du froid et des festivals européens, l’île Maurice est encore et toujours associée à des images préconçues (le bout du monde, des plages, le dodo et le créole) et un projet comme Île Courts représente une nouvelle expérience à laquelle il est bon de se confronter car sur l’île, tout est différent : les rencontres, les films, les auteurs, les lieux de diffusion, la nourriture, les paysages, le mode de vie, … Que ce soit au marché de Port-Louis (où les pommes d’amour, à savoir les tomates, s’affichent à côté de bon nombre de fruits et légumes inconnus à nos yeux), dans les hauteurs où on découvre des plantations à perte de vue, à l’université et dans la rue où les cultes et les cultures se côtoient sans réellement se mélanger.

Après un voyage fatiguant, un dilemme impossible dans l’avion (pâtes ou poulet ?), une escale aux Seychelles (sans possibilité d’escapade), on sort enfin de l’aéroport, crevé mais content de voir un palmier (un vrai), le soleil et les autres festivaliers. Après avoir longé des boutiques colorées, des panneaux publicitaires d’un autre temps, des temples hindous et une verdure luxuriante, on arrive enfin à l’hôtel, en n’ayant qu’une demi-heure montre en main avant de se rendre à l’ouverture du festival. Le temps suffisant pour se rafraîchir, prendre la température de la piscine (elle est bonne) et faire des bêtes selfies à la plage.

On nous dépose au Cinéma Bagatelle, situé à l’intérieur d’un grand centre commercial homonyme, où les derniers blockbusters prennent beaucoup de place, avec en tête le dernier Tom Cruise, encore et toujours de cuir vêtu. Entre deux productions made in USA, notre copain l’éléphant pointe le bout de sa trompe, et c’est muni d’un petit jus de coco qu’on découvre quatre films mauriciens, dans une salle pleine de spectateurs et de réalisateurs venus d’un peu partout (Inde, Comores, Seychelles, Madagascar, Réunion, Nigeria, France, États-Unis).

Île Courts a plusieurs particularités. C’est avant tout un festival gratuit qui propose des séances de courts-métrages chaque jour à l’Université (avec cette année, des focus autour des Royaume-Uni, de l’Asie du Sud-Est et des Caraïbes). C’est également un festival mobile qui va à la rencontre des habitants de l’île du Nord au Sud et qui propose chaque soir des projections en plein air, à travers quatre séances surnommées “Sinema Koltar”. C’est donc sous les étoiles que plusieurs jours de suite, on découvre après une série de concerts, emmitouflé dans une couverture ou un pull prêté par l’équipe, des propositions mauriciennes, malgaches, indiennes, iraniennes, comoriennes et sud-africaines, autant dire des films qu’on n’a pas du tout l’habitude de voir sur place mais aussi en Europe, par manque d’accès et de visibilité.

Devant les films, chacun réagit à sa manière. Les enfants se marrent devant la bande-annonce de Canal +, partenaire du festival, car ils ont reconnu deux-trois Mignons, le public applaudit « Boutik » de Damien Dittberner, une comédie sociale où un enfant se montre plus malin qu’un boutiquier. Le film plait à un certain nombre de spectateurs pour sa langue rarement entendue au cinéma (le créole) et son univers facilement identifiable par les Mauriciens qui ont peu l’habitude de voir leur culture et leur univers représentés sur grand écran.

D’autres films attirent plutôt l’attention des professionnels présents venus pour des ateliers de formation (comme « Paandhrya », un moyen-métrage indien s’intéressant à un jeune garçon en quête d’amour maternel, réalisé par Sandeep Mane ou « Coups de hache pour une pirogue » de Gile Razafitsihadinoina, un très beau documentaire malgache sur la construction d’une pirogue dans un village du sud-est de Madagascar).

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C’est malgré tout la séance consacrée au Festival de Clermont-Ferrand qui rassemble le plus de monde, le vendredi soir, sur la plage de Tamarin. En famille, entre amis ou en solo, le public y découvre une sélection de films français, suisses, hollandais, tunisiens et portugais, tous sélectionnés à la dernière édition. Animation, fiction, expérimental : la diversité du court métrage se déploie sur écran géant, dans l’optique du plaisir, du partage et de la découverte.

Et ça prend. Applaudissements devant « Guy Moquet » , un film sur l’amour et le cinéma en banlieue grenobloise, rires devant « Jean-Michel Le Caribou des bois », un super-héros-caribou trop timide pour déclarer sa flamme à une belle infirmière, … Face à des films de qualité, le public mauricien découvre que le cinéma peut être autre chose que Tom Cruise en cuir, que le court métrage peut offrir autant – si pas plus – d’émotions qu’un long-métrage.

© Burty Makoona© Burty Makoona

Ça prend aussi aussi du côté des étudiants en journalisme et communication de l’Université de Maurice dans le cadre d’un atelier autour de l’écriture qu’on donne à l’invitation du festival, et qui découvrent, surpris et intéressés, des films et des propositions d’ailleurs, parfois à la limite de l’expérimental, venues de Chine, de France, d’Italie ou du Canada. Poussés par leur dynamique professeur Gundeea Narrainen, ces étudiants un peu intimidés de prime abord, se mettent à réagir, à rire, à pousser des cris devant les films, à en réclamer d’autres, à découvrir des langues inconnues et de nouvelles façons de raconter des histoires. Curieux, ils demandent aussi ce qu’est une critique, sortent leur enregistreur pour faire des interviews improvisés de réalisateurs, évoquent la quasi absence de leur langue (le créole) dans les médias, et souhaitent surtout, en tant que futurs journalistes, devenir à leur tour des passeurs.

L’encadrement, l’éducation à l’image, la transmission, autant de mots-clés importants également pour Elise Mignot qui estime que tout est à imaginer sur l’île, en l’absence d’école et d’industrie de cinéma : “En termes de création, il n’y a pas grand-chose. Notre festival est non compétitif et le territoire est petit. On est encore jeune, peu de films se font ici, à Maurice. Ils ont beaucoup de mal à voir le jour. On préfère mettre de l’argent dans la formation et des formateurs que dans un jury et des prix. Pour le moment, on travaille avec des personnes de l’étranger, mais petit à petit, des formateurs mauriciens commencent à apparaître, à avoir leurs propres bagages. On pousse vraiment à la spécialisation. Les réalisateurs par exemple ont tendance à monter leurs films, on estime pour notre part que les gens doivent choisir un domaine, y parfaire leurs connaissance et y rester.” Raison pour laquelle pendant la brève semaine du festival, différents pros sont invités. Le parrain, le cinéaste nigérien Newton I. Aduaka, donne une masterclass, le scénariste et réalisateur français Renaud Cohen (“Au cas où je n’aurais pas la palme d’or”) anime un atelier de scénario et Nadia Ben Rachid, la monteuse franco-tunisienne attitrée de Abderrahmane Sissako, césarisée pour « Timbuktu » encadre des jeunes participants pour un atelier de montage. De son côté, le Français Bertrand Rouchut, programmateur au festival de Clermont-Ferrand, propose un atelier de programmation à des élèves d’un lycée local, l’Américain Tim Skousen (« The Sasquatch Gang”, “Zero Percent”) propose une formation en réalisation et le Mauricien Jon Rabaud encadre 8 jeunes réalisateurs de l’Océan indien âgés de 16 et 24 ans, lauréats du concours EcoClip autour de l’environnement durable, pour écrire et tourner un kino en l’espace de 5 jours.

Limités à une poignée de participants, ces ateliers pratiques permettent à des candidats réellement motivés, ayant pour certains déjà fait leurs premiers pas dans le court, de bénéficier des conseils ds professionnels bien difficiles d’accès en temps normal et de travailler autour d’un projet bien précis en tête : comprendre l’importance du montage en reprenant les rushes d’un film local, réécrire son scénario, faire un film collectif, apprendre les différents poste d’un tournage (lumière, son, cadre, …).

Cela fait maintenant 8 ans qu’Île Courts balade, avec les difficultés propres à tout festival, son petit logo (une boîte à outils), constitue progressivement une cinématographie locale à Maurice et participe à la visibilité du cinéma de l’Océan Indien, en collaboration avec d’autres structures qui font le même travail à l’année. De la conception à la distribution en passant par l’éducation à l’image, la formation de professionnels, la production et la diffusion, le festival travaille à l’année avec le RFC (Rencontres du Film Court de Madagascar), le tout jeune Festival international de Comores qui n’en est qu’à sa deuxième édition et le FIFAI, le Festival international du Film d’Afrique et des îles à la Réunion.

S’entraider, développer un réseau, programmer les films d’un festival partenaire, réunir les jeunes pousses de l’Océan indien, inviter des professionnels à partager leurs expériences et connaissances, encourager les actuels et futurs réalisateurs, scénaristes, techniciens, producteurs, programmateurs, travailler main dans la main avec le public, façonner un festival à taille humaine : Île Courts a quelques très bonnes idées dans sa besace.

Si les films réalisés dans la région ont encore souvent des défauts, souvent liés au scénario, il en arrive de plus en plus au comité de sélection. 46 personnes font désormais partie de l’association de professionnels de l’île, c’est bien plus qu’à ses débuts (5 personnes seulement). Depuis 2009, 30 films ont été réalisés grâce au festival qui en produit désormais plusieurs chaque année, avec un budget restreint mais existant pour chaque projet.

Bien entendu, ces chiffres sont très éloignés de la réalité européenne, notamment française, où un nombre considérable de films arrivent à se monter chaque année, avec plus ou moins de budget, mais si petit à petit l’oiseau fait son nid, Île Courts galope désormais à dos d’éléphant sympa. En témoigne, le nombre de spectateurs passé de 200 la première année à plus de 3.000 l’an dernier. D’excellentes nouvelles et de réels encouragements pour envisager l’édition de l’année prochaine et poursuivre les efforts mis en place pour faire connaître le cinéma et les auteurs émergents de l’île Maurice.

Katia Bayer

Renaître de Jean-François Ravagnan

Portrait of a Lady

Prix Format Court au dernier Festival International du Film Francophone de Namur, « Renaître » du réalisateur belge Jean-François Ravagnan, aborde la question du choix décisif d’un point de vue féminin. Un parti pris réussi aussi bien dans sa narration laconique que dans sa manière d’être au plus près des personnages. Un instantané cinématographique où l’on ressent l’urgence du désir comme réponse ultime à la séparation inéluctable.

Le premier court métrage de Jean-François Ravagnan, sorti de l’IAD en 2007 (Institut des Arts de diffusion de Louvain-la-Neuve, Belgique) révèle une affinité artistique proche du cinéma des frères Dardenne. C’est un constat qui n’est pas très étonnant quand on s’aperçoit qu’il a été produit par Les Films du Fleuve, la société de production des Dardenne et que Ravagnan a été assistant réalisateur sur « Le Silence de Lorna » (2008) et sur « Le Gamin au vélo » (2011).

Dardennien, « Renaître », l’est assurément dans son intention de dresser le portrait d’une jeune femme de son temps qui n’hésite pas à braver les frontières symboliques et géographiques pour (re)prendre son destin en mains. Obstinée comme l’était Rosetta, vingt ans auparavant, Sarah ira jusqu’au bout pour obtenir ce qu’elle veut même si elle doit se rendre en Tunisie et mentir à sa famille. Là-bas, elle rejoint Malik, l’homme qu’elle aime, et lui demande d’être « sa première fois » avant qu’il n’en épouse une autre. Certes, en filigrane, « Renaître » laisse entrevoir les questions d’interculturalité et d’émancipation féminine, il n’en est pas moins avant tout un portrait de femme.

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Le début du film qui montre le trajet de Sarah jusqu’en Tunisie est marqué par une certaine linéarité qui n’est pas sans rappeler celle de « Rosetta ». Comme dans le film des Dardenne, la caméra est placée au plus près du personnage et ne le quitte pas d’une semelle. Mais loin de promener le spectateur tout au long du film, Ravagnan peut se prévaloir d’un cinéma plus contemplatif et sensuel.

Arrivée en Tunisie, Sarah s’est posée, la caméra aussi. Le rythme présente une cassure, à juste titre, car le nœud de l’intrigue doit se passer en huis clos, en cachette. Tout est alors mis en place pour mettre en valeur l’intensité de ce moment, pour le sublimer afin qu’il reste dans la tête de Sarah comme dans celle du spectateur.

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Dans cet appartement chaleureux, situé en bord de mer, Sarah décide de perdre sa virginité avec Malik, celui qu’elle aime. Cet acte qui peut paraître paradoxal est au contraire très cohérent. Il est le seul et l’unique qu’elle pouvait poser pour que cet amour se hisse du côté de l’éternel et de l’inoubliable. L’amour physique est dès lors nécessaire pour faire le deuil de l’amour impossible.

Au petit jour, comme apaisée, Sarah se lève sereine et sous la lumière matinale, ouvre la fenêtre et scrute l’horizon. La mer comme lieu de tous les possibles reflète son espoir bleuté sur le lit d’un amour consumé.

Marie Bergeret

Consulter la fiche technique du film

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R comme Renaître

Fiche technique

Synopsis : Sarah, jeune femme d’origine maghrébine vivant en Belgique, apprend que Malik, l’homme qu’elle aime, s’apprête à se marier avec une autre femme en Tunisie. Seule, mentant à ses proches, Sarah traverse la Méditerranée pour le revoir une dernière fois. Même si elle sait que le mariage de Malik est inévitable, Sarah est déterminée à vivre jusqu’au bout l’amour qu’ils se sont porté.

Genre : Fiction

Durée : 23’

Pays : Belgique

Année : 2015

Réalisation : Jean-François Ravagnan

Scénario : Jean-François Ravagnan

Image : Benoît Dervaux

Su son : Aymen Sahli

Montage : Marc Recchia

Interprétation : Nailia Harzoune, Hassiba Halabi, Olivia Harkay, Yassine Ben Yahia, Bassem Hamraoui.

Production : Les Films du Fleuve

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[R] de Julie Rembauville et Nicolas Bianco-Levrin

Animation, 12’42 », France, 2011, G.R.E.C

Synopsis : Dans une ville où tout est construit autour de la lettre R et où l’on parle et ne pense qu’en « R ». La nuit, lorsque tout le monde dort d’un « R »onflement profond, des signes étranges naissent sur les murs.

Conçu en papiers découpés noir et marron au graphisme épuré et simple, ce court d’animation introduit une véritable critique d’un siècle qui a pu voir révolutions et évolutions. Il nous projette dans une narration poétique sur fond politique.

Si l’on se souvient des totalitarismes qui régnaient et règnent encore dans certains endroits du monde, on se rappelle également des premiers inventeurs qui purent créer, imaginer, penser différemment une société parfois sectaire et faire avancer l’Histoire.

Dans cette histoire avec un petit « h », le « R » est le dénominateur commun. Un jeune homme va mettre à contribution ses créations enfantines pour casser les codes sociétaux.

C’est donc un sujet universel à toutes les civilisations qui est mis en perspective dans ce film. Une censure qui s’échappe, telle une nappe d’huile, si un événement non contrôlé par les institutions est capable de mettre en péril l’État.

Torture et prison, hypocrisie et injustice sont condensées tel un substrat littéraire et cinématographique qui ravive notre mémoire collective. Ici, autour des mots et des lettres, on débouche sur la question de la liberté d’expression ainsi que sa réappropriation ou de sa remise en cause.

Clément Beraud

4ème Prix Format Court au Festival européen du film court de Brest !

Du 10 au 15 novembre 2015, le festival européen du film court de Brest, l’un des festivals les plus intéressants en matière de courts métrages en Europe, fête ses 30 ans. Pour la quatrième année consécutive, Format Court attribuera un Prix à l’un des 35 films sélectionnés en compétition européenne.

brest-2015

À l’issue du festival, un dossier spécial sera consacré au film primé par le Jury Format Court (composé de Katia Bayer, Paola Casamarta, Gary Delepine, Agathe Demanneville). Celui-ci sera diffusé lors d’une séance Format Court au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Le réalisateur bénéficiera également d’un DCP relatif au film primé (ou au prochain dans un délai de deux ans) crée et doté par le laboratoire numérique Média Solution.

Films en compétition

Compétition 1

PIKNIK – 
JURE PAVLOVIC
 – Croatie / 13′ / 2015
TRIUKSMADARYS
 – KAROLIS KAUPINIS
 -Lituanie – Suède / 15’29 / 2014
ARCHIPELS, GRANITES DÉNUDÉS – 
DAPHNÉ HÉRÉTAKI
 – France – Grèce / 25’15 / 2014
MARIO JE GLEDAL MORJE Z ZALJUBLJENIMI OCMI
 – SVETLANA DRAMLJIC
 – Slovénie – Croatie / 12’09 / 2014
COACH – 
BEN ADLER
 – France / 14’16 / 2014

Compétition 2

SÄÄLISTÄJÄT – 
HANNALEENA HAURU – 
Finlande / 30′ / 2014
E.T.E.R.N.I.T – 
GIOVANNI ALOI – 
France / 14’20 / 2015
DISSONANCE – 
TILL NOWAK
 – Allemagne / 17’05 / 2015
THE IMMACULATE MISCONCEPTION
 – MICHAEL GEOGHEGAN
 – Royaume-Uni / 24’44 / 2015

Compétition 3

THU OG EG – 
ASA HJORLEIFDOTTIR
 – Islande / 13’20 / 2015
ZEUS
 – PAVEL VESNAKOV
 – Allemagne – Bulgarie / 30′ / 2015
BLOEDHOND
 – MEES PEIJNENBURG – 
Pays-Bas / 7’53 / 2014
KRONIKË E NJË BURRI QË ËSHTË GATI TË VRASË
 – NERITAN ZINXHIRIA
 – Italie / 19’45 / 2015
CRACK – 
PETER KING
 – Royaume-Uni / 11’37 / 2015

Compétition 4

PATRIOT
 – EVA RILEY
 – Royaume-Uni / 14’53 / 2015
AQUABIKE – JEAN-BAPTISTE SAUREL
 – France / 23’20 / 2015
VOID – 
MILAD ALAMI & AYGUL BAKANOVA
 – Danemark – Finlande / 17′ / 2014
TELEKOMMANDO – 
ERIK SCHMITT
- Allemagne / 5′ / 2014
Z LOZKA POWSTALES – 
BARTEK KONOPKA – 
Pologne / 23′ / 2014

Compétition 5

JAY PARMI LES HOMMES – 
ZENO GRATON – 
France – Belgique / 28’27 / 2015
CLARKE’S THIRD LAW
 – JAVIER VALENZUELA – 
Espagne / 6’54 / 2014
OM DU LÄMNAR MIG NU
 – MARIA ERIKSSON
 – Suède / 18’22 / 2014
SPLINTERTIME – 
ROSTO
 – Pays-Bas – France / 11’30 / 2015
RAMONA – 
ANDREI CRETULESCU – 
Roumanie / 20’40 / 2015

Compétition 6

ALLES WIRD GUT
 – PATRICK VOLLRATH
 – Autriche – Allemagne / 30′ / 2015
TISSIT
 – TEEMU NIKKI
 – Finlande / 16’36 / 2015
RESPITE
 – ADRIANO CIRULLI
 – Royaume-Uni – Italie / 20’11 / 2015
IN ATAS – 
MIRCEA BOBINA – 
Allemagne – Moldavie / 17’58 / 2015

Compétition 7

BOOGALOO AND GRAHAM – 
MICHAEL LENNOX – 
Royaume-Uni / 14′ / 2014
AZ ELMENETEL
 – BARNABÁS TÓTH
 – Hongrie / 11’46 / 2015
LARP – 
KORDIAN KADZIELA – 
Pologne / 27’30 / 2014
ARTIFICIAL – 
DAVID P. SAÑUDO
 – Espagne / 19’45 / 2015
SUBOTIKA: LAND OF WONDERS
 – PETER VOLKART – 
Suisse / 13’20 / 2015

Prochaine Soirée Format Court, jeudi 12 novembre 2015 !

Au mois d’octobre, notre soirée de courts fut exceptionnellement annulée, Format Court ayant été invité au festival Île Courts à l’île Maurice. Ce mois-ci, nos séances reprennent du service le jeudi 12 novembre à 20h30 avec deux films indien et malgache découverts à Île Courts, mais aussi deux Prix Format Court primés dernièrement au festival Court Métrange (Rennes) et au Festival International du Film Francophone de Namur (Namur, Belgique) et un film d’animation repéré au dernier festival d’Annecy, « Dans les eaux profondes » de Sarah Van Den Boom. Pour l’occasion, pas moins de trois équipes françaises et belges seront présentes pour accompagner cette nouvelle projection.

En guise de bonus, nous vous proposons également de découvrir une exposition de dessins et croquis préparatoires relatifs au film de Sarah Van Den Boom.

Programmation

Corpus de Marc Hericher (Animation, expérimental, 3’30, 2015, France, Rêvons, c’est l’heure Productions). Prix Format Court au festival Court Métrange 2015. En présence du réalisateur

Synopsis: Une réaction en chaîne complexe actionne des organes humains qui prennent vie. Ce mécanisme engendre un acte de création. Mais cet acte libre est-il vraiment produit par une machine ?

Dans les eaux profondes de Sarah Van Den Boom (Animation, 12’03’’, 2014, France, Canada, Papy3d productions, Office National du Film du Canada). Présélectionné pour le César du meilleur court d’animation. En présence de l’équipe

Synopsis : Trois personnages ont en commun un vécu intime et secret qui semble déterminer leur vie.

Articles associés : la critique du film, l’interview de la réalisatrice

Coups de hache pour une pirogue de Gilde Razafitsihadinoina. (Documentaire, 19’, Madagascar, 2014, AsSer images). Zébu d’Or aux Rencontres du film court de Madagascar 2014

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Synopsis : La construction d’une pirogue se fait encore avec des techniques rudimentaires et artisanales dans le sud-est de Madagascar. Une activité que les fabricants ne peuvent commencer sans avoir fait une incantation aux ancêtres, toujours accompagnée du « toaka gasy », le rhum du pays.

Paandhrya de Sandeep Mane (Fiction, 30’, 2015, Inde, sous-titré en anglais, Rashi Films). 2ème meilleur film et Prix de la meilleure actrice au Festival du film indépendant de Rome 2015

Synopsis : Paandhrya est le souffre-douleur de l’école en raison des cicatrices blanches qu’il porte sur les lèvres et qui lui ont valu un surnom d’animal. Très touché en voyant une mère aimante et cultivée lors d’une projection de film à l’école, il se met à attendre de l’amour de la part de sa propre mère.

Renaître de Jean-François Ravagnan (Fiction, 23′, 2015, Belgique, Les films du fleuve). Prix Format Court au Festival International du Film Francophone de Namur 2015, sélectionné au festival de Locarno. En présence de l’équipe

Synopsis : Un coup de téléphone fait ressurgir le passé de Sarah. Seule, mentant à ses proches, elle n’a maintenant plus qu’une idée en tête: traverser la Méditerranée pour retourner en Tunisie. Guidée par la violence de ses sentiments, elle entreprend un voyage afin de rester fidèle à une ancienne promesse faite à l’homme qu’elle aimait.

Article associé : la critique du film

En pratique

Jeudi 12 novembre 2015, à 20h30, accueil : 20h. Durée de la séance : 88′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
Entrée : 6,50 €
Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com
– Evénement Facebook : ici !

Rentrée des classes et Blue Jeans de Jacques Rozier

Parce qu’il existe des réalisateurs qui détiennent la jeunesse éternelle, c’est avec plaisir qu’on retrouve dans un DVD paru aux éditions Potemkine, en association avec Agnès B., les premiers courts-métrages de Jacques Rozier, sortis dans un coffret comprenant 4 longs (« Adieu Philippine », « Du côté d’Orouët », « Les Naufragés de l’île de la Tortue », « Maine océan »). Associé à la Nouvelle vague française, ce cinéaste finalement assez méconnu, n’aura pas bénéficié du succès que des auteurs comme Godard ou Truffaut auront connu. Cinéaste du jeu et de l’improvisation, Rozier est l’auteur de véritables odes à la jeunesse et à l’aventure. Ayant réalisé aussi bien des courts que des longs, de la fiction comme du documentaire, Rozier semble parfaitement à l’aise avec son temps et avec les corps d’enfants et d’adolescents qu’il filme. « La Rentrée des classes », réalisé en 1955, et « Blue jeans », réalisé en 1958, sont imprégnés d’un véritable souffle de liberté et de légèreté. La vie se déroule devant les personnages de Rozier tandis que tous tentent d’en saisir les meilleurs instants, les petits riens et les plaisirs du quotidien.

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Petit bijou du septième art, « La Rentrée des classes » est le premier court métrage de Jacques Rozier. Le jour de la rentrée, dans un village provençal, René commence l’année scolaire en faisant l’école buissonnière. Déjà, le jeune réalisateur dévoile une méthode qu’il continuera à exploiter dans son long métrage réalisé en 1966, « Du Côté d’Orouet », celle de la mise en scène du jeu et de l’eau. Alors que René se lance à la poursuite de son cartable jeté dans la rivière, puis finalement tente de capturer un serpent, l’insouciance de l’enfant associée à la nature fuyante de l’eau, qui suit son cours mais reste insaisissable, donne lieu à une brève échappée où le jeu prend le dessus et surpasse toute notion de temps et d’interprétation, sans qu’aucun scénario écrit ne vienne dicter l’enchaînement des événements. Cet abandon au présent, ce cheminement vers l’imprévisible, s’oppose aux scènes de classe où le maître d’école, tel un scénariste, dicte les mots à inscrire sur la page du cahier.

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« La Rentrée des classes » est aussi un hommage à « Boudu sauvé des eaux » de Renoir ou encore à « Zéro de conduite » de Jean Vigo, deux maîtres de Rozier qui parlaient notamment de filmer l’homme dans la nature comme on filmerait un animal dans son élément, une ligne de conduite que l’on retrouve dans le travail de Rozier. Ce film nous offre une beauté un peu sauvage, tandis que les cigales, le bruit de l’eau et la musique de Darius Milhaud ajoutent au lyrisme de la séquence où nous suivons René dans la rivière. Cette longue scène de poursuite, où l’objectif de départ laisse place à l’errance et au jeu, demeure le point culminant du film où l’enfant comme le spectateur se laissent aller à la rêverie et au hasard.

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« Blue Jeans », réalisé trois ans plus tard, met en scène les amours contrariés de deux adolescents à la recherche d’un rencard pour la soirée. Sur les plages de Cannes, ils déambulent à pieds ou en vespa et travaillent leurs tentatives d’approche. Cette fois, le petit garçon rêveur qui poursuit le serpent dans la rivière s’est transformé en beau jeune homme pour qui l’amour est avant tout un jeu, mais un jeu à prendre au sérieux. La caméra et les corps magnifiques des acteurs sont presque toujours en mouvement. Déhanchements sur la jetée, déambulations dans la ville, danses nocturnes et longues étreintes sur la plage, Rozier capte une sorte de frénésie langoureuse qui anime la jeunesse cannoise. Cependant, alors que la voix off d’un des jeunes hommes commente leurs virées quotidiennes, on dénote dans ce discours quelque chose de fataliste, comme si chaque rencontre était vouée à la déception.

« Blue jeans », à la fois rempli d’allégresse et de mélancolie, dépeint une jeunesse d’après-guerre pour qui tout est éphémère, si bien que l’attachement ne fait plus sens. La gravité que l’on retrouve dans les propos du narrateur pousse le spectateur à éprouver une sorte de tendresse pour ce personnage qui exprime son envie de prendre la vie à bras le corps, et de recommencer sans se laisser abattre, une appréhension de la vie qui pourrait s’appliquer aussi bien aux personnages qu’à leur créateur.

blue-jeans1

On trouve par ailleurs sur cette édition de DVD de Potemkine une interview de Jean Douchet et un entretien, plus personnel, avec Jean-François Stévenin sur l’homme et le cinéaste qu’était Jacques Rozier, entretien dans lequel il compare l’œuvre de ce dernier à celle, outre-Atlantique, de John Cassavettes. Les deux cinéastes se rapprochent de part leur goût commun pour la mise en scène du jeu qui laisse place à toute sorte de débordement face à la caméra. Rozier nous donne d’ailleurs cette impression d’avoir filmé le déroulement des événements en caméra cachée, à l’insu de ses acteurs, comme s’il s’agissait d’un documentaire. Dans le second entretien, Jean Douchet décrit les cinéastes de la Nouvelle vague comme de jeunes amoureux d’un médium qui n’avait alors que 55 ans, et qui restait encore à découvrir, à expérimenter. Chez Rozier, fiction comme documentaire sont traités de manière égale, avec beaucoup de liberté et de spontanéité. Infiniment libres, presque désinvoltes, les premiers courts métrages de Rozier restent, soixante ans plus tard, une bouffée d’air frais.

Agathe Demanneville

Pour information, ces deux films figurent dans le coffret consacré à Jacques Rozier, sorti chez l’éditeur Potemkine

2ème Prix Format Court au Festival Filmer à Tout Prix (Bruxelles)

Il y a deux ans, Format Court s’intéressait de près à la production documentaire en attribuant pour la première fois un prix dans un festival biannuel qui lui est dédié, le Festival Filmer à Tout Prix  (Bruxelles), en élisant le meilleur court-métrage parmi les films retenus en compétition nationale et internationale. À l’époque, notre équipe avait choisi de récompenser « Anima »,  un film d’école simple et poétique réalisé par Simon Gillard, alors étudiant à l’INSAS (Belgique).

Deux ans plus tard, nous attribuons un nouveau prix au festival qui aura lieu du 5 au 15 novembre à Bruxelles. Joli hasard : Simon Gillard y est à nouveau en compétition, mais également un autre de nos lauréats,  Guido Hendrickx, réalisateur d’un film coup de poing, « Onder ons » (Parmi nous), que nous avons primé cette année au festival Go Short (Pays-Bas).

Pour accompagner le lauréat de cette nouvelle édition de Filmer à tout prix, le Jury Format Court (composé de Marie Bergeret, Adi Chesson, Mathieu Lericq) consacrera un dossier spécial au film primé. Celui-ci sera également projeté lors d’une séance Format Court au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) et bénéficiera d’un DCP doté par le laboratoire numérique Média Solution.

fatp2015

Compétition belge

Topologie du vide de Dominik Guth & Tatiana Bohm no dialog
Il segreto del serpente – Mathieu Volpe
Eau vive – Conversation avec un chef-opérateur – Khristine Gillard
On Difference As Such – Christina Stuhlberger & Chloë Delanghe
Contrôle – Julien Dewarichet
La Légende doréeOlivier Smolders
In Waking Hours – Sarah & Katrien Vanagt
Lou bëth xayma – Moussa Diop
The Vanishing Vanishing-Point – Effi Weiss & Amir Borenstein
Face Deal – Mary Jimenez V
Thing – Anouk De Clercq
Vita Brevis – Thierry Knauff
Yaar – Simon Coulibaly Gillard

Compétition internationale

San Siro – Yuri Ancarani (Italie)
1973 – Stefan Ivančić (Serbie)
Nova Dubai – Gustavo Vinagre (Brésil)
Where I Can’t Be Found – Arjun Talwar (Pologne, Inde)
My BBY 8L3W – Neozoon (Allemagne, France)
Le Pays dévasté – Emmanuel Lefrant (France)
Brame – Sophie-Charlotte Gautier & Anne Loubet (France)
I’m in Pittsburgh and It’s Raining – Jesse McLean (États-Unis)
Une partie de nous s’est endormie – Marie Moreau (France)
Éphémères – Yuki Kawamura (France)
Espaces – Eléonor Gilbert (France)
La Reina – Manuel Abramovich (Argentine)
El Enemigo – Aldemar Matias (Cuba, Brésil)
La Fièvre – Safia Benhaim (France)
Onder Ons – Guido Hendrickx (Pays-Bas)
Shipwreck – Morgan Knibbe (Pays-Bas)

Nashorn im Galopp de Erik Schmitt, Prix Format Court au festival de Brest 2014, en ligne !

Bonne nouvelle pour les amateurs de bons courts : le film allemand « Nashorn im Galopp », primé par Format Court l’an passé au festival de Brest et qui a remporté un joli succès en festival (126 sélections, 65 prix), est en ligne depuis cette semaine.

Erik Schmitt, son réalisateur, a eu la bonne idée de rendre son film accessible à tous (plus de mot de passe; aux oubliettes, l’extrait trop court !). Nous faisons de même en vous invitant à découvrir et partager ce bien joli film, ayant séduit notre équipe par sa créativité, sa poésie, son rythme, son émotion et son humour.

Nashorn im Galopp d’Erik Schmitt (Fiction, Animation, 14’59, Allemagne, 2013, Detailfilm).

Pour en savoir plus, revoici le dossier spécial que nous avions consacré à Erik Schmitt, dans le cadre du Prix Format Court après la projection de son film à Paris, et en sa présence en mars 2015.

Dans les eaux profondes de Sarah Van Den Boom

Avec « Dans les eaux profondes », lauréat du Prix Festivals Connexion – Région Rhône-Alpes au dernier festival d’Annecy et également en lice pour le César du meilleur court d’animation, la réalisatrice française Sarah Van Den Boom s’attaque à un sujet peu commun : la “lyse gémellaire“. Derrière ce terme sibyllin, se cache une anomalie médicale pendant la grossesse qui amène un seul fœtus à survivre quand deux auraient pu naitre, laissant, plus tard, de nombreuses personnes en quête d’un frère ou d’une sœur qu’ils n’auront jamais.

Le film s’ouvre avec une citation de Maurice Maeterlinck, maître belge du symbolisme littéraire, auteur de la pièce « Pelléas et Mélisande » et de « L’Oiseau bleu » : « C’est d’ici que viennent tous les enfants qui naissent sur notre terre. Chacun attend son tour ». Le ton est donné, il sera question de survivants plus nombreux que ce que l’on croit. La réalisatrice s’arrêtera sur trois d’entre eux. Au fur et à mesure que les personnages nous expliquent cette étrange quête de l’autre qui les animent, on comprend qu’au-delà des mots, le film cherche à nous montrer les traces de ce sentiment d’une séparation première. Il réussit également à nous convaincre que ce problème assez unique soulève des questions universelles, comme la manière d’entrer en relation avec le monde ou plus simplement avec celui ou celle qu’on aime.

Transmettre un message universel à partir de questions uniques et intimes, c’est un peu ce qui relie les films de Sarah Van Den Boom. Après avoir donné à voir la naissance et les premiers moments d’un personnage qui grandissait sur un paquebot dans son beau premier film presque muet « Novecento Pianiste » en 2005, Sarah Van Den Boom nous a mis dans la peau d’une femme en proie au doute sur son couple d’une manière bouleversante dans « La Femme-Squelette » en 2010.

Avec ce troisième film, « Dans les eaux profondes », produit conjointement par Papy3D Productions et l’ONF (Office national du film du Canada) et sorti cette année, on retrouve la quête des origines de « Novecento pianiste » et l’intimisme du doute dans « La Femme-Squelette », utilisant chacun l’élément liquide comme lieu de naissance ou de renaissance.

Afin de servir au mieux la sensibilité de ses personnages, le film déploie des trésors d’ingéniosité. Il utilise une musique efficace de Pierre Caillet pour violons, harpe et chœurs, développe un univers sonore riche ainsi qu’un style graphique mélangeant animation 2D et décors en 3D en maquettes. La narration joue avec la temporalité, le présent et le passé s’entremêlent, tout comme se croisent ces personnages que tout sépare, sinon ce phénomène rare de « lyse gémellaire » qui marque leurs tout premiers temps.

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Au bout du compte, « Dans les eaux profondes » développe avec une apparente sérénité un équilibre subtil, à mi-chemin entre documentaire et film intimiste, entre objets réels (ses décors) et dessin (ses personnages), entre bruitages travaillés et musique omniprésente. C’est en réalité un film de rupture, un film qui crie à la face du monde que du déséquilibre peut naître un équilibre.

Georges Coste

Article associé : l’interview de Sarah Van Den Boom

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Fiche technique

Synopsis : Trois personnages ont en commun un vécu intime et secret qui semble déterminer leur vie.

Genre : Animation

Durée : 12’03 »

Pays : France, Canada

Année : 2014

Réalisation : Sarah Van Den Boom

Scénario : Sarah Van Den Boom

Son : Pierre-Yves Drapeau, Jean-Paul Vialard, Lise Wedlock

Musique : Pierre Caillet

Montage : Sarah Van Den Boom, Annie Jean

Etalonnage : Marco Amaral

Production : Papy3d productions, Office National du Film du Canada

Voix : Denis Michaud, Mathilde Van den Boom, Frédéric Bianconi, Béatrice Picard, Richard Jutras, Miranda Handford, Julian Casey, Joanna Noyes

Articles associés : la critique du film, l’interview de la réalisatrice

Short Screens #53 : Memento mori

Fin prêt à échanger sa frivolité estivale pour les ténèbres automnales, Short Screens vous propose un avant-gout de la fête des trépassés en vous suggérant une sélection de cinq courts métrages qui traitent avec sensibilité ou humour de la mort, venue nous rappeler que nous ne sommes pas éternels.

Le jeudi 29 octobre à 19h30, au cinéma Aventure, Galerie du Centre, Rue des Fripiers 57, 1000 Bruxelles – PAF 6€.

Découvrez l’événement Facebook ici.

Programmation

LES POISSONS de Jean Malek, Canada/2009/Expérimental/5′

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Trois jeunes femmes passent une dernière journée entre amies.

Article associé : la critique du film

CASTILLO Y EL ARMADO de Pedro Harres, Brésil/2014/Animation/13’45 »castillo-y-el-armado

Lors d’une nuit de grand vent, Castillo fait face à sa propre brutalité sur le hameçon de sa ligne de pêche.

THE SEA IS ALL I KNOW de Jordan Bayne, Etats-Unis/2011/Fiction/28′

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Lorsque Sara et Sonny, un couple séparé, viennent en aide à leur fille mourante, l’expérience les envoie dans une spirale de crise spirituelle et de chagrin brutal.

STILL BORN d’Åsa Sandzén, Suède/2014/Documentaire animé/10′Stillborn

Une malformation cardiaque confronte les futurs parents à un choix inacceptable. Still Born est un documentaire animé sur la perte, la colère et le chagrin.

DE WEG VAN ALLE VLEES de Deben van Dam, Belgique/2013/Fiction/26’50 »weg-van-alle-vlees

Tibo a un sérieux problème: l’ennui. Il travaille comme infirmier et tout ce à quoi il pense, se rapporte à l’argent. De temps en temps, il essaie de briser la routine et place des paris avec ses collègues sur le dernier souffle de patients mourants.

Court Métrange 2015, le palmarès

Du 15 au 18 octobre, la 12ème édition de Court Métrange – festival international du court métrage insolite & fantastique de Rennes, a mis en avant le film de genre. Depuis 5 ans, Format Court y attribue un prix (remis cette année à « Corpus » de Marc Hericher). Voici le palmarès entier de cette édition, avec en bonus 3 films primés visibles en ligne !

Grand Prix du Jury, Prix France-Télévision, Prix du jeune public Collégiens : The karman line de Oscar Sharp, Royaume-Uni

Méliès d’argent : Teeth de Daniel Gray et Tom Brown, Hongrie et USA

Mention spéciale du Jury : Entangled de Tony Elliott, Canada

Prix Beaumarchais : Dernière porte au Sud de Sacha Feiner, Belgique

Prix Format Court : Corpus de Marc Héricher, France

Prix du public ex-aequo :

Bendito Machine 5 de Jossie Malis, Espagne

Symphony No.42 de Réka Busci, Hongrie

Beauty de Rino Stefano Tagliafierro, Italie

L’Ours Noir de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron, Belgique

Prix du  jeune public – Lycéens et Primaires : The gold watch de Joachim Nakagawa Stråning, Suède

5 films choisis par Format Court dans le programme du Jour le plus Court !

Nous vous l’annoncions en fin de semaine passée, le site du Jour le plus Court est en ligne. Si en tant que salle ou association, vous désirez participer à l’événement du 18 au 20 décembre prochain, n’hésitez pas à visionner les films du programme et à créer votre propre séance de courts-métrages.

Excellente nouvelle : partenaire du Jour le plus court pour la première fois, Format Court a conçu un programme de cinq films d’animation et de fiction étrangers autour de l’insolence, à savoir le thème retenu cette année. Ces propositions grecques, espagnoles, canadiennes, britanniques et hongroises, chroniquées sur notre site, repérées et primées en festivals (dont un Prix Format Court), sont à programmer ensemble ou à la carte. Issues de l’imaginaire des jeunes cinéastes d’aujourd’hui, elles font toutes preuve de créativité, d’audace et de singularité, autant de termes intimement liés à la forme courte.

Day 40 de Sol Friedman (Fantastique, 2014, Animation, 5m45s, Canada, auto-production, sélectionné au Toronto International Film Festival 2014)

Dans cette adaptation de l’histoire de l’arche de Noé, le grand bateau devient le théâtre de diverses activités profanes, tandis que les animaux découvrent le côté sombre de leur nature.

Casus Belli de Yorgos Zois (Expérimental, 2010, 11m11s, Grèce, Pan Entertainment SA, sélectionné à la Mostra de Venise 2010)

Toutes sortes de gens, de nationalité, de classe, de sexe et d’âge différents, font la queue. Dee files d’attente en files d’attente se forme une chaîne humaine. Mais au bout de la queue …c’est le compte à rebours.

Articles associés : la critique du film, l’interview du réalisateur

Symphony no. 42 de Réka Bucsi (Animation, 2013, 9m33s, Hongrie, Moholy-Nagy University of Arts and Design, sélectionné à la Berlinale 2014)

En 47 scènes est dépeint un univers subversif. Des événements de la vie quotidienne mettent en évidence la cohérence irrationnelle du monde qui nous entoure. Des situations surréalistes mettent en scène les humains et leur rapport à la nature.

Article associé : Annecy 2014 : La crème de la crème

A Heap of Trouble de Steve Sullivan (Fiction, comédie, 2001, 4m, Royaume-Uni, Sgrin/Channel 4, Grand Prix au Montreal Comedy Festival 2001)

Le calme de cette banlieue résidentielle est grossièrement interrompu par l’indécence devenu un mal contagieux…

Article associé : 10 ans de courts métrages au Festival Silhouette 

Misterio de Chema García Ibarra (Fiction, comédie dramatique, 2013, Fiction, 11m, Espagne, auto-production, Prix Format Court au Festival de Brest 2013)

Elle s’est penché sur la nuque du jeune homme pour tenter d’entendre le message de la Vierge, et rien n’a plus été comme avant.

Articles associés : la critique du film, l’interview de Chema García Ibarra

Corpus de Marc Hericher, Prix Format Court à Court Métrange 2015 !

Depuis 5 ans, Format Court attribue un prix au sein de la compétition internationale au Festival Court Métrange, à Rennes, spécialisé dans le fantastique et l’insolite. Hier soir, lors de la clôture du festival, le Jury Format Court (composé de Georges Coste, Karine Demmou, Sarah Escamilla et Aziza Kaddour) a choisi de décerner son prix au film « Corpus » de Marc Hericher.

Après « A Living Soul » d’Henry Moore Selder (Suède), récompensé l’année dernière, le prix Format Court reste dans l’organique avec « Corpus ». C’est la première sélection du film en festival et également son tout premier prix.

Recyclant l’effet domino de manière inattendue avec des organes  du corps humain, « Corpus » a séduit le jury de Format Court par son esthétique tout autant que par son côté ludique et ingénieux. Tous les éléments du genre fantastique s’y retrouvent, de l’organique au mécanique, en passant par l’accessoire évocateur. Aussi, la rencontre et le glissement du film vers l’art vidéo (on pense à Peter Fischli et David Weiss, deux vidéastes exploitant l’effet domino) a semblé suffisamment rare aux jurés pour être mis en avant au sein de la sélection de Court Métrange de cette année.

Le court-métrage primé fera l’objet d’un dossier spécial en ligne et sera programmé lors d’une prochaine séance Format Court au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Le réalisateur bénéficiera également d’un DCP pour un prochain court doté par le laboratoire numérique Média Solution.

Corpus de Marc Hericher (Animation, expérimental, 3’30, 2015, France, Rêvons, c’est l’heure Productions)

Syn. : Une réaction en chaîne complexe actionne des organes humains qui prennent vie. Ce mécanisme engendre un acte de création. Mais cet acte libre est-il vraiment produit par une machine ?