Parrainé par Reda Kateb, la 10ème édition du Festival Cinébanlieue a lieu ces jours-ci, du 12 au 20 novembre 2015. Ce festival dynamique et pointu, très suivi en banlieue, fait de plus en plus parler de lui. Organisé dans 4 lieux (L’Écran, UGC Ciné Cité Paris 19, Le Studio et le Comedy Club), il mêle tous les formats (courts, moyens et longs) et se dote d’une programmation très variée.
Comme l’an passé, nous vous proposons de gagner des places pour 2 séances de courts métrages. Intéressé(e)s ? Contactez-nous.
Samedi 14 novembre à 18h au Cinéma L’Écran / St-Denis. Compétition Talents en court 1, en présence des réalisateurs : 5 places à gagner
PAKI’S FLOWERS de Nas Lazreg. France /2015/ 14’/ Associations Ciné Qua Non et Ciné Fac
Naveed, jeune bangladais, se retrouve à Paris où il vient d’intégrer un réseau de vendeurs de roses à la sauvette. Lors de sa première nuit, il va devoir faire face à de nombreuses difficultés et son passé va refaire surface…
MAMAN(S) de Maïmouna Doucouré. France/ Fiction /21’/ 2015 / Bien ou Bien productions
Aida, 8 ans, habite un appartement d’une cité parisienne. Elle est la dernière d’une famille de trois enfants. Le jour où son père rentre de son voyage au Sénégal, leur pays d’origine, le quotidien d’Aida et de toute la famille est complètement bouleversé. Le père n’est pas revenu seul, il est accompagné d’une jeune sénégalaise, Rama, qu’il présente, sans préavis, comme sa deuxième femme.
OUVRE l’ŒIL de Remy Galvain. France/ Fiction/ 2013/ 15’/ Le Grec – Shellac Sud
Billel a trouvé un emploi précaire d’agent de sécurité à Marseille. Sa mission, surveiller la nuit un hameau de petites maisons contre d’éventuels intrus qui viendraient de la cité défavorisée d’à côté, celle où il vit.
GAGARINE de Fanny Liatard et Jérémie Trouilh. France/ fiction/ 15’/2015/ Caporal films
Youri a 20 ans et vit avec sa mère à Ivry dans la cité qui l’a vu grandir. Mais la démolition approche : le décor de ses rêves d’enfant va disparaître. Comment prendre son envol quand on a plus de vaisseau spatial ?
LA MARCHE de Sophie Sherman. France-Belgique/ 2015/ fiction /19 min
Dans un paysage de ciels blancs et d’industries. Un jeune homme marchant avec son chien fait corps avec l’environnement.
Dimanche 15 novembre à 14h au Studio d’Aubervilliers. Cinécourts, en présence des réalisateurs : 5 places à gagner
PITCHOUNE de Reda Kateb . France / fiction / 2015 / 23’/ 31 Juin Films
Deux frères, Mathias et Karim, tiennent un espace animation-garderie dans un Salon Porte de Versailles. Depuis des années, ils vivent de spectacles pour enfants, mariages, arbres de Noël… Mais Karim en a marre de faire le clown. Aujourd’hui, il va l’annoncer à Mathias. Ce sera leur dernière animation.
Les Bosquets. D’après un projet de Ladj Ly et JR. France/ 18’/ 2015/ JR productions
Les Bosquets invite le spectateur à un endroit où l’art et le pouvoir de l’image se conjuguent. En s’appuyant sur l’histoire de Ladj Ly et la chorégraphie Les bosquets du New-York City Ballet ( 2014) qui s’inspirait des révoltes urbaines françaises de 2005, JR revient dans la cité ghetto de Montfermeil où il avait crée son premier projet « Portrait d’une génération ». Ce film qui est la continuité de ce premier travail explore différents moyens d’expression et de narration: archives vidéo, chorégraphie et témoignages.
Vincent V de Soufiane Adel et Pierre Alex. France/ 22’/ 2015/ Aurora Films.
L’histoire de Vincent V. commence en 2005. On le suit pendant 10 ans.
Les Bonnes de Soufiane Adel. France/ 8’/2015/ Aurora films et Soufiane Adel
Nous étions là, perdus, livrés à notre propre misère.
La réalisatrice Sarah Van Den Boom a plus d’une corde à son arc. Elle est également productrice au sein de Papy3D, anime et crée des décors, illustre, travaille entre Paris, Bruxelles et Los Angeles. Pourtant, malgré ou grâce à ce foisonnement, son cinéma est entièrement orienté vers la description de l’intime.
Son troisième film, « Dans les eaux profondes », co-produit avec l’ONF (Office National du Film) canadien en 2015, conserve cette orientation. Le film, présélectionné aux César du Meilleur Court-métrage d’Animation, donne la parole à des adultes ayant eu, pour quelques temps seulement, un frère ou une sœur avant même leur naissance, pendant la grossesse. Partant de ce sujet médical, nous avons demandé à Sarah Van Den Boom comment et pourquoi elle avait élaboré ce film qui, un peu contre toutes attentes, s’intègre si bien à son univers.
Pour « Dans les eaux profondes », as-tu créé des personnages en te documentant ou es-tu partie à la rencontre de tes sources d’inspiration ?
Cela s’est plutôt passé comme une enquête. Mon film porte sur la manière dont trois personnages conservent la trace d’un frère ou d’une sœur qu’ils auraient perdu in utero. Je suis partie de ma découverte de ce phénomène qui n’est ni une fausse couche ni une naissance. On appelle cela une lyse gémellaire : un des embryons disparaît et l’autre continue de se développer. J’ai trouvé l’idée très déroutante et intéressante.
J’avais découvert ce phénomène au détour d’une conversation. J’ai appris que ma mère avait fait une sorte de fausse couche pendant ma propre gestation. Et ça m’a beaucoup surprise. Il n’y avait pas d’échographie à l’époque et on l’a hospitalisée pour des saignements importants. Les médecins ont cru qu’elle avait essayé d’avorter. C’était assez dramatique.
En décidant d’en faire un film, j’ai contacté des gens, je suis ensuite allée à leur rencontre pour recueillir leurs témoignages à Toulon et à Lyon.
J’ai volontairement voulu que ces personnages soient comme un puzzle de plein de vécus différents. L’idée était de faire rentrer le spectateur de manière naturelle dans les problématiques des personnages, un peu comme dans la vie, au détour d’un ressenti.
La lyse gémellaire pose en réalité un problème de génération. Pour les plus jeunes concernés par le phénomène, une échographie a permis de vérifier ce problème pendant la grossesse. Mais pour les plus âgés, on ne pouvait que présumer la présence d’un second embryon. Les personnes de la génération précédente n’ont donc pas le même rapport au phénomène. Elles n’osent pas trop en parler. C’est un peu honteux et ça résonne très fort en elles. C’était ce vécu là que j’avais envie de partager, de montrer. À la fin de leurs témoignages, à défaut de réponses, les personnes ressentent un apaisement.
Pourquoi as-tu choisi le mélange de techniques graphiques ?
Je pars toujours du texte. Les images viennent après. Je suis plus littéraire que visuelle curieusement et je ne choisis pas le style graphique du film avant de l’écrire. Ce qui m’intéressait, c’était le vécu des gens, pas forcement la réalité de ce qu’ils ont vécu, parce que c’est assez invérifiable. J’avais envie de créer une petite bulle assez dense, sans partir dans quelque chose de trop fou. C’est pour cette raison que j’ai choisi de faire des décors en maquettes, plus réalistes mais plus figés aussi, et de dessiner les personnages, afin de leur donner plus de liberté.
Quels autres arts as-tu explorés avant le cinéma d’animation et pourquoi t’être arrêté sur celui-ci ?
J’ai toujours été très intéressée par l’écriture, le théâtre. Plus jeune, j’étais fascinée par la danse. En fait, tous les arts du spectacle me tentaient. Il a bien fallu choisir des études. Je me suis décidée pour le dessin et l’animation car c’était un condensé de tout ce que j’aimais. L’animation rassemble une bonne partie de mes attentes artistiques, me permettant d’écrire mes histoires et de les mettre en scène comme au théâtre pour en faire de petits spectacles.
Y a-t-il un rapport au spectacle vivant dans tes films, notamment dans ton travail avec les acteurs ?
Je fabrique mes personnages à l’image pour leur donner un corps. Mais ils ont également besoin d’une voix, je travaille avec des acteurs ce qui m’amène, comme au théâtre à les diriger. La création du son avec des musiciens et des bruiteurs réunit aussi des métiers du spectacle vivant, même si ce n’est pas la performance brute que l’on garde.
Comment s’est organisée la coproduction entre Papy 3D et l’ONF au Canada ?
Cela s’est passée de façon très fluide. Avec Papy 3D, nous avions déjà travaillé avec l’ONF sur « Edmond était un âne » (court-métrage de Franck Dion sorti en 2012). Pour « Dans les eaux profondes », je suis partie un mois et demi au Canada pour le son et l’enregistrement des acteurs, ainsi que pour toutes les voix anglaises. Et puis, on a également enregistré la musique et les sons.
Où se situe « Dans les eaux profondes » par rapport à ton film précédent, « La Femme squelette » ?
Je pense que les deux films ont des problématiques très féminines. Mon précédent film portait sur la lassitude d’une mère de famille épuisée. Cette histoire de gémellité in utero touche à la grossesse et donc également, à la maternité.
En fait, j’ai eu mes enfants tout en continuant mes études et ces événements progressifs de ma vie sont imbriqués. Entre le dessin, l’écriture et mes enfants, j’ai le sentiment d’accoucher à chaque fois. Ce qui m’intéresse, c’est ce que font les gens dans la vie, avec le fait de vivre et de devoir avancer, jour après jour.
Pour ton prochain film, penses-tu partir sur un sujet moins réaliste ?
Mon prochain projet sera l’histoire d’une femme d’une cinquantaine d’années un peu mystique et autiste. Je sais déjà que je veux lui faire une tête de chouette et un corps de femme !
Le 36ème Festival du Film Court de Villeurbanne aura lieu ces jours-ci, du 13 au 23 novembre. Format Court y attribuera pour la deuxième année consécutive un prix au sein de la compétition européenne. Le Jury Format Court (composé de Clément Beraud, Zoé Libault et Julián Medrano Hoyos) récompensera l’un des 38 films sélectionnés parmi les 1 289 films inscrits.
À l’issue du festival, un dossier spécial sera consacré au film primé. Celui-ci sera diffusé lors d’une prochaine séance Format Court au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Le réalisateur bénéficiera également d’un DCP (relatif au film primé ou au prochain dans un délai de deux ans) crée et doté par le laboratoire numérique Média Solution.
Films en compétition
365 de Myles McLoad, Angleterre
A VIF de Guillaume Foresti, France
AQUABIKE de Jean-Baptiste Saurel, France – Belgique
AZURITE de Maud Garnier, France
LA CHAMBRE de Christophe Asselin, France
DINNER FOR FEW (Dîner pour peu) de Nassos Vakalis, Grèce
DU BOUT DES DOIGTS de Basile Vuillemin; Belgique
LA FIN DU DRAGON de Marina Diaby, France
FOREVER OVER d’Erik Schmitt, Allemagne
GHETTOTUBE de Saïd Belktibia, France
HANTISE de Dominique Baumard, France
LES HERBES BRUISSENT ENCORE de Marie Le Floc’h, Belgique,
L’ILE A MIDI de Philippe Prouff, France
L’IMPRESA (L’entreprise) de Davide Labanti, Italie
IN UNS DAS UNIVERSUM (L’univers en nous) de Lisa Krane, Allemagne KANUN de Sandra Fassio, France
MAIKA MI CALLING de Deyan Bararev, Bulgarie
MI NE MOZEM ZHIT BEZ KOSMOSA (La tête dans le cosmos) de Konstantin Bronzit, Russie
MIKE de Petros Silvestros, Grande-Bretagne
L’OURS NOIR de Méryl Fortunat-Rossi & Xavier Séron, France – Belgique
PETIT FIL(S) de Romuald Beugnon, France
LES PHOTOGRAPHES d’Aurélien Vernhes-Lermusiaux, France
PORT NASTY de Rob Zywietz, Grande-Bretagne
THE RETURN OF ERKIN (Le retour d’Erkin) de Maria Guskova,
Russie
ROADTRIP de Xylophon Xaver, Allemagne
SALI de Ziya Demirel, Turquie – France
SI JAMAIS NOUS DEVONS DISPARAITRE… de Jean-Gabriel Périot, France
A SINGLE LIFE (Une seule vie) de Job Roggeveen, Joris Oprins, Marieke Blaauw, Pays-Bas
SIRE GAUVIN ET LE CHEVALIER VERT de Martin Beilby, France
SOMEWHERE DOWN THE LINE de Julien Regnard, Grande-Bretagne – Irlande
SOUS TES DOIGTS de Marie-Christine Courtès, France
UN JOUR LE DIABLE de Florian Kuhn, France
UN METIER BIEN de Farid Bentoumi, France
UNARY de Luís Avilés Baquero, Espagne
VELKOMMEN TIL PARADIS (Bienvenue au Paradis) de Kristian Håskjold, Danemark
VOUS M’AIMEREZ de Julien Sauvadon, France
YUL ET LE SERPENT de Gabriel Harel, France
ZEUS de Pavel Vesnakov, Bulgarie
En 2013, notre magazine décernait un Prix Format Court au film de Karim Moussaoui« Les Jours d’avant », lors du Festival international du film francophone de Namur. Après un excellent parcours en festival, de nombreuses sélections, notamment aux Césars 2015, l’obtention de plusieurs prix (Prix du Jury au festival de Namur 2013, Prix de la meilleur fiction au Festival de cinéma Vues d’Afrique de Montréal en 2014, …) et une sortie en salle, en février 2015, dont nous étions partenaires, le film est désormais disponible en DVD.
Depuis le 22 septembre dernier, Damned Films propose une très belle édition des « Jours d’avant », enrichie de plusieurs bonus. Nous accédons aux coulisses du tournage grâce au commentaire audio du film, aux repérages des lieux de tournage ainsi qu’à l’interview de Karim Moussaoui, réalisée après sa sélection au Césars 2015. Enfin, le DVD comporte un deuxième court métrage du réalisateur, « Petit Déjeuner », film en sépia, réalisé en 2003.
« Les Jours d’avant », film déjà chroniqué par notre équipe, évoque le quotidien de deux adolescents, Djaber et Yamina, dans l’Algérie des années 1990. Ce film en dytique dévoile, à travers le regard parallèle de deux adolescents, les bouleversements politiques, économiques et sociaux su-bis par l’Algérie des années de plomb. Il raconte l’histoire d’une rencontre impossible, de deux protagonistes qui se croisent sans se parler, qui évoluent dans le même monde sans réellement le partager. «Les Jours d’avant » repose aussi et surtout sur le clivage, le mur dressé entre les individus, entre hommes et femmes, que les normes établies empêchent de se regarder, de se rencontrer. Le film, en montrant les mêmes évènement, d’abord du point de vue de Djaber, puis de celui de Yamina, nous met face à deux destins évoluant en parallèles, mais qui peinent à se croiser. De manière pudique, la violence, la guerre, l’impossibilité d’interagir apparaissent en filigrane de la rencontre manquée des deux adolescents.
Les repérages du film ainsi que les commentaires audio foisonnent d’informations sur la manière dont le film a été réalisé. Le choix des décors, de l’angle de la caméra, le jeu des acteurs sont expliqués et commentés par Karim Moussaoui, réalisateur, Virginie Legeay, co-scénariste et productrice, et David Chambille, chef opérateur. On assiste aux différentes étapes qui ont permis à l’équipe de recréer cette atmosphère particulière, froide et pesante. Ces images et commentaires permettent d’accéder à un autre niveau d’analyse du film, d’accompagner l’équipe dans sa réflexion, d’en apprendre d’avantage sur les motivations du réalisateur, les conditions de tournage, etc. Le spectateur a ainsi accès à un éclairage nouveau sur le film.
D’autre part, le DVD comprend une interview du réalisateur. En 23 minutes, Karim Moussaoui revient sur les thématiques développées dans « Les Jours d’avant ». Il nous livre la genèse du projet, son évolution, les raisons qui l’on poussé à le réaliser. Le film se déroule dans la banlieue de Sidi Moussa, au sud d’Alger, et c’est là que le réalisateur à passé son adolescence, au coeur des années 1990. Sans être autobiographique, le film traite néanmoins d’un lieu, d’une atmosphère qui lui sont familiers. Les bonus permettent de mieux comprendre les choix de décor, de mise en scène de Karim Moussaoui et la manière dont il a procédé pour donner corps à son sujet.
Enfin, le DVD propose de découvrir « Petit-Déjeuner », le premier court-métrage de Karim Moussaoui. Un film, également chroniqué par Format Court, qui traite, déjà, de la difficulté à communiquer. Ce film de 6 minutes accompagne un couple au cours d’un petit-déjeuner silencieux. Les protagonistes, assis face-à-face, sont incapable d’échanger le moindre mot. C’est par le regard que passent les émotions, de la détresse à la fuite. Tout comme pour « Les Jours d’avant », la bande son est extrêmement bien choisie et joue un rôle déterminant dans l’oeuvre.
Plus qu’un film, l’édition DVD des « Jours d’avant » propose d’assister a une réflexion, d’impliquer le spectateur dans l’élaboration technique et la réalisation de l’oeuvre qui lui est proposée. Au travers des personnages fictionnels, Karim Moussaoui nous emmène à la découverte des tensions, d’une Algérie qu’il connaît bien. Les bonus proposés dans cette édition DVD ont une visée documentaire, ils permettent de mieux comprendre l’angle de vue choisi par le réalisateur. C’est finalement son regard d’adolescent sur l’Algérie des années 1990 qui influence toute l’articulation du film. Ce très bel ouvrage propose d’accéder à l’univers subtil d’un réalisateur à la réflexion fine et réfléchie.
1) Parce que la programmation est sympa et diversifiée
2) Parce que c’est l’avant-dernière soirée de l’année
3) Parce qu’il n’y a rien de bien ce soir-là à la télé
4) Parce que le court-métrage, c’est juste génial !
5) Parce que les films programmés ne repassent pas à la séance de 22h, ne sont pas téléchargeables et ne sortiront probablement pas en DVD, comme les longs-métrages
6) Parce que trois équipes sont présentes : Marc Hericher, réalisateur de « Corpus », Sarah Van Den Boom et Pierre Caillet, réalisatrice et compositeur de « Dans les eaux profondes », Jean-François Ravagnan et Nailia Harzoune, réalisateur et comédienne de « Renaître »
7) Parce que certains films produits côtoient des propositions plus fragiles, notamment un documentaire malgache et un moyen-métrage indien
8) Parce que ça coûte moins cher qu’un paquet de cigarettes : 6,50€
9) Parce que le cinéma des Ursulines permet un échange chaleureux et de proximité avec le public
10) Parce qu’il y a des Carambar à l’entrée et que c’est bon, les Carambar (même si ça colle aux dents) !
En pratique
– Jeudi 12 novembre 2015, à 20h30, accueil : 20h. Durée de la séance : 88′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
– Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com
– Evénement Facebook : ici !
Après le succès remporté par la deuxième édition du Coup de Pouce DCP qui avait rassemblé 70 films en compétition, le laboratoire numérique Media Solution, dont nous sommes partenaires pour les Prix Format Court, lance une 3ème édition (la dernière de l’année 2015) avec un principe simple : offrir un DCP (encodage au format Cinéma Numérique) au lauréat de son nouveau concours. Il confirme ainsi sa volonté de soutenir les jeunes talents du court métrage francophone.
Le principe du concours est simple : offrir à une réalisatrice ou un réalisateur de court-métrage le DCP de son film afin de permettre sa diffusion en salle, mais aussi et surtout, dans les grands festivals de catégorie 1.
Les réalisateurs (ou les producteurs) intéressés doivent faire parvenir leur court-métrage par internet à l’adresse mail suivante : dcp@mediasolution.fr.
Tout d’abord une première sélection des films est effectuée par l’équipe de Média Solution. Puis la « short list » retenue est soumise à un jury de professionnels chargé de visionner et de juger les films. Aux termes de délibérations, le jury choisit le court-métrage qu’il souhaite aider en lui offrant son DCP.
Pour cette seconde édition, le planning est le suivant :
– Lancement du concours : 3 novembre 2015
– Date de clôture de la réception des films : jeudi 31 décembre 2015
– Délibération du jury : jeudi 28 janvier 2015
Conditions de participation
– Le réalisateur (trice) déclare être âgé d’au moins 18 ans;
– Un réalisateur (trice) ne peut envoyer plus d’un court-métrage par session (il devra attendre la suivante);
– Le court-métrage doit avoir été achevé postérieurement à janvier 2015;
– Il n’est pas nécessaire d’être produit par un producteur;
– Les films doivent avoir une durée maximale de 20 mn (générique compris);
– Les films doivent être en langue française;
– Les films doivent être envoyés par un lien de téléchargement (FTP, WETRANSFER ou autre) au format MP4 (1080p ou 720p);
– Les réalisateurs doivent pouvoir fournir leur master au format ProRes HQ dans le cas où leur film serait récompensé par le jury
L’École de la SRF vous invite ce mardi 10 novembre, 19h au cinéma Le Luminor-Hôtel de ville pour un nouveau rendez-vous consacré aux films sauvages.
Longs ou courts, ils sont produits en dehors des conventions de l’industrie cinématographique. Ils sont sauvages par leur économie, leur mode de tournage et l’urgence qui les porte. Quelle place pour ces films dans le cinéma français et quelles perspectives pour leurs réalisateurs ?
Rencontre avec les cinéastes Djinn Carrénard, Audrey Estrougo, Héléna Klotz, Aude-Léa Rapin et Pascal Tessaud. Modérée par François Farellacci, cinéaste et membre du Conseil d’administration de la SRF.
Pour la première fois, Format Court bénéficie d’une carte blanche exclusivement composée de films d’animation. Conçu par Katia Bayer, Karine Demmou et Julien Savès, ce programme riche de 9 films d’animation français et étrangers, sera présenté le vendredi 20 novembre à 19h au Cinéma ABC de Toulousependant le festival Séquence Court Métrage (18-22 novembre). L’occasion de voir et revoir plusieurs courts-métrages repérés en festival et sur la Toile, dont certains primés par l’équipe de Format Court.
Pour accompagner cette carte blanche spéciale anim’, la première exposition «hors les murs» de Format Court est également à découvrir jusqu’au 29 novembre dans le hall du Cinéma ABC. Y figurent les dessins et croquis réalisés par les animateurs/dessinateurs français et étrangers d’aujourd’hui et de demain, parmi lesquels Benjamin Renner, Théodore Ushev, Sarah Van Den Boom, Franck Dion, Plympton, Koji Yamamura, Jean-Charles Mbotti Malolo, Adam Eliott, …
Programmation
Rubicon de Gil Alkabetz | Allemagne | 1996 | 7 min | Studio Film Bilder
Un loup, un mouton et un chou doivent traverser une rivière. Comment peut-on les faire traverser, chacun à leur tour, sans que le mouton puisse manger le chou et sans que le loup puisse manger le mouton ?
L’Art des Thanatier de David Le Bozec | France | 2012 | 14 min | Butterfly Productions, Gonella Productions
Au 18e siècle, Prosper Thanatier, dernier né d’une longue lignée de bourreaux, exerce avec passion son métier. À l’aube de la révolution, il se voit forcé d’abandonner son savoir-faire ancestral. Prosper ne s’adapte pas au progrès et refuse de voir son rôle d’exécuteur relégué à une simple machine.
Us de Ulrich Totier | France | 2013 | 8min 30 | Fargo
Dans un décor vierge et hors du temps, des bonshommes errent sans but précis. Jusqu’à ce qu’un caillou tombe du ciel… La manière dont ils s’en emparent va révéler la nature de cette drôle d’espèce.
Oripeaux de Sonia Gerbeaud et Mathias De Panafieu | France | 2014 | 10 min | 25 Films, Ambiances…asbl
Dans un village isolé, une petite fille se lie d’amitié avec une meute de coyotes. Les villageois mettent brutalement fin à cette relation sans se douter du soulèvement qui les guette.
Kijé de Joanna Lorho | Belgique | 2014 | 10 min | Graphoui, Zorobabel. Prix Format Court au festival d’Angers 2015
Au crépuscule, alors que la ville se fige et sombre dans le silence, un homme se retrouve malgré lui pris dans une célébration étrange.
Il court, il court. Le Furet ? Non, le festival Île Courts, l’unique festival du court métrage de l’île Maurice. Du 6 au 10 octobre 2015, l’association Porteurs d’images a déplacé son jeune festival, le huitième du nom, dans différents endroits de l’île. À l’Université d’abord, mais aussi au cinéma (Le Bagatelle), sur la pelouse de Chemin Grenier, sur le bitume de Plaza et de Caudan Waterfront et sur la plage de Tamarin. Invité au festival pour animer un atelier autour de l’écriture et du journalisme, Format Court a passé quelques jours à l’île Maurice. Reportage.
Difficile de ne pas croiser la mascotte de cette édition, l’éléphant royal, sur fond jaune, un “animal fédérateur, symbole de longévité, de savoir et de connaissance, qui marque notre ouverture cette année aux films de l’Océan Indien, de l’Afrique du Sud à l’Inde, qui marque aussi notre envie de nous inscrire dans la durée, de faire office de passeurs auprès des étudiants, et de toucher autant les jeunes spectateurs en salle que tous les publics pendant les projections en plein air. En plus, c’est sympa, les éléphants, tout le monde les aime !” explique, en riant, Elise Mignot, la responsable du festival.
Du pachyderme sympa, on en a donc vu à profusion, sur les murs de l’université de Maurice, à l’exposition organisée par ses étudiants en communication et journalisme, à l’hôtel Tamarin où résidaient les festivaliers, dans les différents lieux de projection, mais aussi sur le DVD 2015 reprenant les trois films produits et distribués cette année dans le cadre de Film Fabrik, un programme de soutien aux auteurs/réalisateurs mauriciens porté par Porteurs d’images.
Pour une critique venue du froid et des festivals européens, l’île Maurice est encore et toujours associée à des images préconçues (le bout du monde, des plages, le dodo et le créole) et un projet comme Île Courts représente une nouvelle expérience à laquelle il est bon de se confronter car sur l’île, tout est différent : les rencontres, les films, les auteurs, les lieux de diffusion, la nourriture, les paysages, le mode de vie, … Que ce soit au marché de Port-Louis (où les pommes d’amour, à savoir les tomates, s’affichent à côté de bon nombre de fruits et légumes inconnus à nos yeux), dans les hauteurs où on découvre des plantations à perte de vue, à l’université et dans la rue où les cultes et les cultures se côtoient sans réellement se mélanger.
Après un voyage fatiguant, un dilemme impossible dans l’avion (pâtes ou poulet ?), une escale aux Seychelles (sans possibilité d’escapade), on sort enfin de l’aéroport, crevé mais content de voir un palmier (un vrai), le soleil et les autres festivaliers. Après avoir longé des boutiques colorées, des panneaux publicitaires d’un autre temps, des temples hindous et une verdure luxuriante, on arrive enfin à l’hôtel, en n’ayant qu’une demi-heure montre en main avant de se rendre à l’ouverture du festival. Le temps suffisant pour se rafraîchir, prendre la température de la piscine (elle est bonne) et faire des bêtes selfies à la plage.
On nous dépose au Cinéma Bagatelle, situé à l’intérieur d’un grand centre commercial homonyme, où les derniers blockbusters prennent beaucoup de place, avec en tête le dernier Tom Cruise, encore et toujours de cuir vêtu. Entre deux productions made in USA, notre copain l’éléphant pointe le bout de sa trompe, et c’est muni d’un petit jus de coco qu’on découvre quatre films mauriciens, dans une salle pleine de spectateurs et de réalisateurs venus d’un peu partout (Inde, Comores, Seychelles, Madagascar, Réunion, Nigeria, France, États-Unis).
Île Courts a plusieurs particularités. C’est avant tout un festival gratuit qui propose des séances de courts-métrages chaque jour à l’Université (avec cette année, des focus autour des Royaume-Uni, de l’Asie du Sud-Est et des Caraïbes). C’est également un festival mobile qui va à la rencontre des habitants de l’île du Nord au Sud et qui propose chaque soir des projections en plein air, à travers quatre séances surnommées “Sinema Koltar”. C’est donc sous les étoiles que plusieurs jours de suite, on découvre après une série de concerts, emmitouflé dans une couverture ou un pull prêté par l’équipe, des propositions mauriciennes, malgaches, indiennes, iraniennes, comoriennes et sud-africaines, autant dire des films qu’on n’a pas du tout l’habitude de voir sur place mais aussi en Europe, par manque d’accès et de visibilité.
Devant les films, chacun réagit à sa manière. Les enfants se marrent devant la bande-annonce de Canal +, partenaire du festival, car ils ont reconnu deux-trois Mignons, le public applaudit « Boutik » de Damien Dittberner, une comédie sociale où un enfant se montre plus malin qu’un boutiquier. Le film plait à un certain nombre de spectateurs pour sa langue rarement entendue au cinéma (le créole) et son univers facilement identifiable par les Mauriciens qui ont peu l’habitude de voir leur culture et leur univers représentés sur grand écran.
D’autres films attirent plutôt l’attention des professionnels présents venus pour des ateliers de formation (comme « Paandhrya », un moyen-métrage indien s’intéressant à un jeune garçon en quête d’amour maternel, réalisé par Sandeep Mane ou « Coups de hache pour une pirogue » de Gile Razafitsihadinoina, un très beau documentaire malgache sur la construction d’une pirogue dans un village du sud-est de Madagascar).
C’est malgré tout la séance consacrée au Festival de Clermont-Ferrand qui rassemble le plus de monde, le vendredi soir, sur la plage de Tamarin. En famille, entre amis ou en solo, le public y découvre une sélection de films français, suisses, hollandais, tunisiens et portugais, tous sélectionnés à la dernière édition. Animation, fiction, expérimental : la diversité du court métrage se déploie sur écran géant, dans l’optique du plaisir, du partage et de la découverte.
Et ça prend. Applaudissements devant « Guy Moquet » , un film sur l’amour et le cinéma en banlieue grenobloise, rires devant « Jean-Michel Le Caribou des bois », un super-héros-caribou trop timide pour déclarer sa flamme à une belle infirmière, … Face à des films de qualité, le public mauricien découvre que le cinéma peut être autre chose que Tom Cruise en cuir, que le court métrage peut offrir autant – si pas plus – d’émotions qu’un long-métrage.
Ça prend aussi aussi du côté des étudiants en journalisme et communication de l’Université de Maurice dans le cadre d’un atelier autour de l’écriture qu’on donne à l’invitation du festival, et qui découvrent, surpris et intéressés, des films et des propositions d’ailleurs, parfois à la limite de l’expérimental, venues de Chine, de France, d’Italie ou du Canada. Poussés par leur dynamique professeur Gundeea Narrainen, ces étudiants un peu intimidés de prime abord, se mettent à réagir, à rire, à pousser des cris devant les films, à en réclamer d’autres, à découvrir des langues inconnues et de nouvelles façons de raconter des histoires. Curieux, ils demandent aussi ce qu’est une critique, sortent leur enregistreur pour faire des interviews improvisés de réalisateurs, évoquent la quasi absence de leur langue (le créole) dans les médias, et souhaitent surtout, en tant que futurs journalistes, devenir à leur tour des passeurs.
L’encadrement, l’éducation à l’image, la transmission, autant de mots-clés importants également pour Elise Mignot qui estime que tout est à imaginer sur l’île, en l’absence d’école et d’industrie de cinéma : “En termes de création, il n’y a pas grand-chose. Notre festival est non compétitif et le territoire est petit. On est encore jeune, peu de films se font ici, à Maurice. Ils ont beaucoup de mal à voir le jour. On préfère mettre de l’argent dans la formation et des formateurs que dans un jury et des prix. Pour le moment, on travaille avec des personnes de l’étranger, mais petit à petit, des formateurs mauriciens commencent à apparaître, à avoir leurs propres bagages. On pousse vraiment à la spécialisation. Les réalisateurs par exemple ont tendance à monter leurs films, on estime pour notre part que les gens doivent choisir un domaine, y parfaire leurs connaissance et y rester.” Raison pour laquelle pendant la brève semaine du festival, différents pros sont invités. Le parrain, le cinéaste nigérien Newton I. Aduaka, donne une masterclass, le scénariste et réalisateur français Renaud Cohen (“Au cas où je n’aurais pas la palme d’or”) anime un atelier de scénario et Nadia Ben Rachid, la monteuse franco-tunisienne attitrée de Abderrahmane Sissako, césarisée pour « Timbuktu » encadre des jeunes participants pour un atelier de montage. De son côté, le Français Bertrand Rouchut, programmateur au festival de Clermont-Ferrand, propose un atelier de programmation à des élèves d’un lycée local, l’Américain Tim Skousen (« The Sasquatch Gang”, “Zero Percent”) propose une formation en réalisation et le Mauricien Jon Rabaud encadre 8 jeunes réalisateurs de l’Océan indien âgés de 16 et 24 ans, lauréats du concours EcoClip autour de l’environnement durable, pour écrire et tourner un kino en l’espace de 5 jours.
Limités à une poignée de participants, ces ateliers pratiques permettent à des candidats réellement motivés, ayant pour certains déjà fait leurs premiers pas dans le court, de bénéficier des conseils ds professionnels bien difficiles d’accès en temps normal et de travailler autour d’un projet bien précis en tête : comprendre l’importance du montage en reprenant les rushes d’un film local, réécrire son scénario, faire un film collectif, apprendre les différents poste d’un tournage (lumière, son, cadre, …).
Cela fait maintenant 8 ans qu’Île Courts balade, avec les difficultés propres à tout festival, son petit logo (une boîte à outils), constitue progressivement une cinématographie locale à Maurice et participe à la visibilité du cinéma de l’Océan Indien, en collaboration avec d’autres structures qui font le même travail à l’année. De la conception à la distribution en passant par l’éducation à l’image, la formation de professionnels, la production et la diffusion, le festival travaille à l’année avec le RFC (Rencontres du Film Court de Madagascar), le tout jeune Festival international de Comores qui n’en est qu’à sa deuxième édition et le FIFAI, le Festival international du Film d’Afrique et des îles à la Réunion.
S’entraider, développer un réseau, programmer les films d’un festival partenaire, réunir les jeunes pousses de l’Océan indien, inviter des professionnels à partager leurs expériences et connaissances, encourager les actuels et futurs réalisateurs, scénaristes, techniciens, producteurs, programmateurs, travailler main dans la main avec le public, façonner un festival à taille humaine : Île Courts a quelques très bonnes idées dans sa besace.
Si les films réalisés dans la région ont encore souvent des défauts, souvent liés au scénario, il en arrive de plus en plus au comité de sélection. 46 personnes font désormais partie de l’association de professionnels de l’île, c’est bien plus qu’à ses débuts (5 personnes seulement). Depuis 2009, 30 films ont été réalisés grâce au festival qui en produit désormais plusieurs chaque année, avec un budget restreint mais existant pour chaque projet.
Bien entendu, ces chiffres sont très éloignés de la réalité européenne, notamment française, où un nombre considérable de films arrivent à se monter chaque année, avec plus ou moins de budget, mais si petit à petit l’oiseau fait son nid, Île Courts galope désormais à dos d’éléphant sympa. En témoigne, le nombre de spectateurs passé de 200 la première année à plus de 3.000 l’an dernier. D’excellentes nouvelles et de réels encouragements pour envisager l’édition de l’année prochaine et poursuivre les efforts mis en place pour faire connaître le cinéma et les auteurs émergents de l’île Maurice.
Prix Format Court au dernier Festival International du Film Francophone de Namur, « Renaître » du réalisateur belge Jean-François Ravagnan, aborde la question du choix décisif d’un point de vue féminin. Un parti pris réussi aussi bien dans sa narration laconique que dans sa manière d’être au plus près des personnages. Un instantané cinématographique où l’on ressent l’urgence du désir comme réponse ultime à la séparation inéluctable.
Le premier court métrage de Jean-François Ravagnan, sorti de l’IAD en 2007 (Institut des Arts de diffusion de Louvain-la-Neuve, Belgique) révèle une affinité artistique proche du cinéma des frères Dardenne. C’est un constat qui n’est pas très étonnant quand on s’aperçoit qu’il a été produit par Les Films du Fleuve, la société de production des Dardenne et que Ravagnan a été assistant réalisateur sur « Le Silence de Lorna » (2008) et sur « Le Gamin au vélo » (2011).
Dardennien, « Renaître », l’est assurément dans son intention de dresser le portrait d’une jeune femme de son temps qui n’hésite pas à braver les frontières symboliques et géographiques pour (re)prendre son destin en mains. Obstinée comme l’était Rosetta, vingt ans auparavant, Sarah ira jusqu’au bout pour obtenir ce qu’elle veut même si elle doit se rendre en Tunisie et mentir à sa famille. Là-bas, elle rejoint Malik, l’homme qu’elle aime, et lui demande d’être « sa première fois » avant qu’il n’en épouse une autre. Certes, en filigrane, « Renaître » laisse entrevoir les questions d’interculturalité et d’émancipation féminine, il n’en est pas moins avant tout un portrait de femme.
Le début du film qui montre le trajet de Sarah jusqu’en Tunisie est marqué par une certaine linéarité qui n’est pas sans rappeler celle de « Rosetta ». Comme dans le film des Dardenne, la caméra est placée au plus près du personnage et ne le quitte pas d’une semelle. Mais loin de promener le spectateur tout au long du film, Ravagnan peut se prévaloir d’un cinéma plus contemplatif et sensuel.
Arrivée en Tunisie, Sarah s’est posée, la caméra aussi. Le rythme présente une cassure, à juste titre, car le nœud de l’intrigue doit se passer en huis clos, en cachette. Tout est alors mis en place pour mettre en valeur l’intensité de ce moment, pour le sublimer afin qu’il reste dans la tête de Sarah comme dans celle du spectateur.
Dans cet appartement chaleureux, situé en bord de mer, Sarah décide de perdre sa virginité avec Malik, celui qu’elle aime. Cet acte qui peut paraître paradoxal est au contraire très cohérent. Il est le seul et l’unique qu’elle pouvait poser pour que cet amour se hisse du côté de l’éternel et de l’inoubliable. L’amour physique est dès lors nécessaire pour faire le deuil de l’amour impossible.
Au petit jour, comme apaisée, Sarah se lève sereine et sous la lumière matinale, ouvre la fenêtre et scrute l’horizon. La mer comme lieu de tous les possibles reflète son espoir bleuté sur le lit d’un amour consumé.
Synopsis : Sarah, jeune femme d’origine maghrébine vivant en Belgique, apprend que Malik, l’homme qu’elle aime, s’apprête à se marier avec une autre femme en Tunisie. Seule, mentant à ses proches, Sarah traverse la Méditerranée pour le revoir une dernière fois. Même si elle sait que le mariage de Malik est inévitable, Sarah est déterminée à vivre jusqu’au bout l’amour qu’ils se sont porté.
Synopsis : Dans une ville où tout est construit autour de la lettre R et où l’on parle et ne pense qu’en « R ». La nuit, lorsque tout le monde dort d’un « R »onflement profond, des signes étranges naissent sur les murs.
Conçu en papiers découpés noir et marron au graphisme épuré et simple, ce court d’animation introduit une véritable critique d’un siècle qui a pu voir révolutions et évolutions. Il nous projette dans une narration poétique sur fond politique.
Si l’on se souvient des totalitarismes qui régnaient et règnent encore dans certains endroits du monde, on se rappelle également des premiers inventeurs qui purent créer, imaginer, penser différemment une société parfois sectaire et faire avancer l’Histoire.
Dans cette histoire avec un petit « h », le « R » est le dénominateur commun. Un jeune homme va mettre à contribution ses créations enfantines pour casser les codes sociétaux.
C’est donc un sujet universel à toutes les civilisations qui est mis en perspective dans ce film. Une censure qui s’échappe, telle une nappe d’huile, si un événement non contrôlé par les institutions est capable de mettre en péril l’État.
Torture et prison, hypocrisie et injustice sont condensées tel un substrat littéraire et cinématographique qui ravive notre mémoire collective. Ici, autour des mots et des lettres, on débouche sur la question de la liberté d’expression ainsi que sa réappropriation ou de sa remise en cause.
Du 10 au 15 novembre 2015, le festival européen du film court de Brest, l’un des festivals les plus intéressants en matière de courts métrages en Europe, fête ses 30 ans. Pour la quatrième année consécutive, Format Court attribuera un Prix à l’un des 35 films sélectionnés en compétition européenne.
À l’issue du festival, un dossier spécial sera consacré au film primé par le Jury Format Court (composé de Katia Bayer, Paola Casamarta, Gary Delepine, Agathe Demanneville). Celui-ci sera diffusé lors d’une séance Format Court au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Le réalisateur bénéficiera également d’un DCP relatif au film primé (ou au prochain dans un délai de deux ans) crée et doté par le laboratoire numérique Média Solution.
Films en compétition
Compétition 1
PIKNIK – JURE PAVLOVIC – Croatie / 13′ / 2015
TRIUKSMADARYS – KAROLIS KAUPINIS -Lituanie – Suède / 15’29 / 2014
ARCHIPELS, GRANITES DÉNUDÉS – DAPHNÉ HÉRÉTAKI – France – Grèce / 25’15 / 2014
MARIO JE GLEDAL MORJE Z ZALJUBLJENIMI OCMI – SVETLANA DRAMLJIC – Slovénie – Croatie / 12’09 / 2014
COACH – BEN ADLER – France / 14’16 / 2014
Compétition 2
SÄÄLISTÄJÄT – HANNALEENA HAURU – Finlande / 30′ / 2014
E.T.E.R.N.I.T – GIOVANNI ALOI – France / 14’20 / 2015
DISSONANCE – TILL NOWAK – Allemagne / 17’05 / 2015
THE IMMACULATE MISCONCEPTION – MICHAEL GEOGHEGAN – Royaume-Uni / 24’44 / 2015
Compétition 3
THU OG EG – ASA HJORLEIFDOTTIR – Islande / 13’20 / 2015
ZEUS – PAVEL VESNAKOV – Allemagne – Bulgarie / 30′ / 2015
BLOEDHOND – MEES PEIJNENBURG – Pays-Bas / 7’53 / 2014
KRONIKË E NJË BURRI QË ËSHTË GATI TË VRASË – NERITAN ZINXHIRIA – Italie / 19’45 / 2015
CRACK – PETER KING – Royaume-Uni / 11’37 / 2015
JAY PARMI LES HOMMES – ZENO GRATON – France – Belgique / 28’27 / 2015
CLARKE’S THIRD LAW – JAVIER VALENZUELA – Espagne / 6’54 / 2014
OM DU LÄMNAR MIG NU – MARIA ERIKSSON – Suède / 18’22 / 2014
SPLINTERTIME – ROSTO – Pays-Bas – France / 11’30 / 2015
RAMONA – ANDREI CRETULESCU – Roumanie / 20’40 / 2015
Compétition 6
ALLES WIRD GUT – PATRICK VOLLRATH – Autriche – Allemagne / 30′ / 2015
TISSIT – TEEMU NIKKI – Finlande / 16’36 / 2015
RESPITE – ADRIANO CIRULLI – Royaume-Uni – Italie / 20’11 / 2015
IN ATAS – MIRCEA BOBINA – Allemagne – Moldavie / 17’58 / 2015
Compétition 7
BOOGALOO AND GRAHAM – MICHAEL LENNOX – Royaume-Uni / 14′ / 2014
AZ ELMENETEL – BARNABÁS TÓTH – Hongrie / 11’46 / 2015
LARP – KORDIAN KADZIELA – Pologne / 27’30 / 2014
ARTIFICIAL – DAVID P. SAÑUDO – Espagne / 19’45 / 2015
SUBOTIKA: LAND OF WONDERS – PETER VOLKART – Suisse / 13’20 / 2015
Au mois d’octobre, notre soirée de courts fut exceptionnellement annulée, Format Court ayant été invité au festival Île Courts à l’île Maurice. Ce mois-ci, nos séances reprennent du service le jeudi 12 novembre à 20h30 avec deux films indien et malgache découverts à Île Courts, mais aussi deux Prix Format Court primés dernièrement au festival Court Métrange (Rennes) et au Festival International du Film Francophone de Namur (Namur, Belgique) et un film d’animation repéré au dernier festival d’Annecy, « Dans les eaux profondes » de Sarah Van Den Boom. Pour l’occasion, pas moins de trois équipes françaises et belges seront présentes pour accompagner cette nouvelle projection.
En guise de bonus, nous vous proposons également de découvrir une exposition de dessins et croquis préparatoires relatifs au film de Sarah Van Den Boom.
Programmation
Corpus de Marc Hericher (Animation, expérimental, 3’30, 2015, France, Rêvons, c’est l’heure Productions). Prix Format Court au festival Court Métrange 2015. En présence du réalisateur
Synopsis: Une réaction en chaîne complexe actionne des organes humains qui prennent vie. Ce mécanisme engendre un acte de création. Mais cet acte libre est-il vraiment produit par une machine ?
Dans les eaux profondes de Sarah Van Den Boom (Animation, 12’03’’, 2014, France, Canada, Papy3d productions, Office National du Film du Canada). Présélectionné pour le César du meilleur court d’animation. En présence de l’équipe
Synopsis : Trois personnages ont en commun un vécu intime et secret qui semble déterminer leur vie.
Coups de hache pour une pirogue de Gilde Razafitsihadinoina. (Documentaire, 19’, Madagascar, 2014, AsSer images). Zébu d’Or aux Rencontres du film court de Madagascar 2014
Synopsis : La construction d’une pirogue se fait encore avec des techniques rudimentaires et artisanales dans le sud-est de Madagascar. Une activité que les fabricants ne peuvent commencer sans avoir fait une incantation aux ancêtres, toujours accompagnée du « toaka gasy », le rhum du pays.
Paandhrya de Sandeep Mane (Fiction, 30’, 2015, Inde, sous-titré en anglais, Rashi Films). 2ème meilleur film et Prix de la meilleure actrice au Festival du film indépendant de Rome 2015
Synopsis : Paandhrya est le souffre-douleur de l’école en raison des cicatrices blanches qu’il porte sur les lèvres et qui lui ont valu un surnom d’animal. Très touché en voyant une mère aimante et cultivée lors d’une projection de film à l’école, il se met à attendre de l’amour de la part de sa propre mère.
Renaître de Jean-François Ravagnan (Fiction, 23′, 2015, Belgique, Les films du fleuve). Prix Format Court au Festival International du Film Francophone de Namur 2015, sélectionné au festival de Locarno.En présence de l’équipe
Synopsis : Un coup de téléphone fait ressurgir le passé de Sarah. Seule, mentant à ses proches, elle n’a maintenant plus qu’une idée en tête: traverser la Méditerranée pour retourner en Tunisie. Guidée par la violence de ses sentiments, elle entreprend un voyage afin de rester fidèle à une ancienne promesse faite à l’homme qu’elle aimait.
– Jeudi 12 novembre 2015, à 20h30, accueil : 20h. Durée de la séance : 88′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
– Entrée : 6,50 €
– Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com
– Evénement Facebook : ici !
Parce qu’il existe des réalisateurs qui détiennent la jeunesse éternelle, c’est avec plaisir qu’on retrouve dans un DVD paru aux éditions Potemkine, en association avec Agnès B., les premiers courts-métrages de Jacques Rozier, sortis dans un coffret comprenant 4 longs (« Adieu Philippine », « Du côté d’Orouët », « Les Naufragés de l’île de la Tortue », « Maine océan »). Associé à la Nouvelle vague française, ce cinéaste finalement assez méconnu, n’aura pas bénéficié du succès que des auteurs comme Godard ou Truffaut auront connu. Cinéaste du jeu et de l’improvisation, Rozier est l’auteur de véritables odes à la jeunesse et à l’aventure. Ayant réalisé aussi bien des courts que des longs, de la fiction comme du documentaire, Rozier semble parfaitement à l’aise avec son temps et avec les corps d’enfants et d’adolescents qu’il filme. « La Rentrée des classes », réalisé en 1955, et « Blue jeans », réalisé en 1958, sont imprégnés d’un véritable souffle de liberté et de légèreté. La vie se déroule devant les personnages de Rozier tandis que tous tentent d’en saisir les meilleurs instants, les petits riens et les plaisirs du quotidien.
Petit bijou du septième art, « La Rentrée des classes » est le premier court métrage de Jacques Rozier. Le jour de la rentrée, dans un village provençal, René commence l’année scolaire en faisant l’école buissonnière. Déjà, le jeune réalisateur dévoile une méthode qu’il continuera à exploiter dans son long métrage réalisé en 1966, « Du Côté d’Orouet », celle de la mise en scène du jeu et de l’eau. Alors que René se lance à la poursuite de son cartable jeté dans la rivière, puis finalement tente de capturer un serpent, l’insouciance de l’enfant associée à la nature fuyante de l’eau, qui suit son cours mais reste insaisissable, donne lieu à une brève échappée où le jeu prend le dessus et surpasse toute notion de temps et d’interprétation, sans qu’aucun scénario écrit ne vienne dicter l’enchaînement des événements. Cet abandon au présent, ce cheminement vers l’imprévisible, s’oppose aux scènes de classe où le maître d’école, tel un scénariste, dicte les mots à inscrire sur la page du cahier.
« La Rentrée des classes » est aussi un hommage à « Boudu sauvé des eaux » de Renoir ou encore à « Zéro de conduite » de Jean Vigo, deux maîtres de Rozier qui parlaient notamment de filmer l’homme dans la nature comme on filmerait un animal dans son élément, une ligne de conduite que l’on retrouve dans le travail de Rozier. Ce film nous offre une beauté un peu sauvage, tandis que les cigales, le bruit de l’eau et la musique de Darius Milhaud ajoutent au lyrisme de la séquence où nous suivons René dans la rivière. Cette longue scène de poursuite, où l’objectif de départ laisse place à l’errance et au jeu, demeure le point culminant du film où l’enfant comme le spectateur se laissent aller à la rêverie et au hasard.
« Blue Jeans », réalisé trois ans plus tard, met en scène les amours contrariés de deux adolescents à la recherche d’un rencard pour la soirée. Sur les plages de Cannes, ils déambulent à pieds ou en vespa et travaillent leurs tentatives d’approche. Cette fois, le petit garçon rêveur qui poursuit le serpent dans la rivière s’est transformé en beau jeune homme pour qui l’amour est avant tout un jeu, mais un jeu à prendre au sérieux. La caméra et les corps magnifiques des acteurs sont presque toujours en mouvement. Déhanchements sur la jetée, déambulations dans la ville, danses nocturnes et longues étreintes sur la plage, Rozier capte une sorte de frénésie langoureuse qui anime la jeunesse cannoise. Cependant, alors que la voix off d’un des jeunes hommes commente leurs virées quotidiennes, on dénote dans ce discours quelque chose de fataliste, comme si chaque rencontre était vouée à la déception.
« Blue jeans », à la fois rempli d’allégresse et de mélancolie, dépeint une jeunesse d’après-guerre pour qui tout est éphémère, si bien que l’attachement ne fait plus sens. La gravité que l’on retrouve dans les propos du narrateur pousse le spectateur à éprouver une sorte de tendresse pour ce personnage qui exprime son envie de prendre la vie à bras le corps, et de recommencer sans se laisser abattre, une appréhension de la vie qui pourrait s’appliquer aussi bien aux personnages qu’à leur créateur.
On trouve par ailleurs sur cette édition de DVD de Potemkine une interview de Jean Douchet et un entretien, plus personnel, avec Jean-François Stévenin sur l’homme et le cinéaste qu’était Jacques Rozier, entretien dans lequel il compare l’œuvre de ce dernier à celle, outre-Atlantique, de John Cassavettes. Les deux cinéastes se rapprochent de part leur goût commun pour la mise en scène du jeu qui laisse place à toute sorte de débordement face à la caméra. Rozier nous donne d’ailleurs cette impression d’avoir filmé le déroulement des événements en caméra cachée, à l’insu de ses acteurs, comme s’il s’agissait d’un documentaire. Dans le second entretien, Jean Douchet décrit les cinéastes de la Nouvelle vague comme de jeunes amoureux d’un médium qui n’avait alors que 55 ans, et qui restait encore à découvrir, à expérimenter. Chez Rozier, fiction comme documentaire sont traités de manière égale, avec beaucoup de liberté et de spontanéité. Infiniment libres, presque désinvoltes, les premiers courts métrages de Rozier restent, soixante ans plus tard, une bouffée d’air frais.
Il y a deux ans, Format Court s’intéressait de près à la production documentaire en attribuant pour la première fois un prix dans un festival biannuel qui lui est dédié, le Festival Filmer à Tout Prix (Bruxelles), en élisant le meilleur court-métrage parmi les films retenus en compétition nationale et internationale. À l’époque, notre équipe avait choisi de récompenser « Anima », un film d’école simple et poétique réalisé par Simon Gillard, alors étudiant à l’INSAS (Belgique).
Deux ans plus tard, nous attribuons un nouveau prix au festival qui aura lieu du 5 au 15 novembre à Bruxelles. Joli hasard : Simon Gillard y est à nouveau en compétition, mais également un autre de nos lauréats, Guido Hendrickx, réalisateur d’un film coup de poing, « Onder ons » (Parmi nous), que nous avons primé cette année au festival Go Short (Pays-Bas).
Pour accompagner le lauréat de cette nouvelle édition de Filmer à tout prix, le Jury Format Court (composé de Marie Bergeret, Adi Chesson, Mathieu Lericq) consacrera un dossier spécial au film primé. Celui-ci sera également projeté lors d’une séance Format Court au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) et bénéficiera d’un DCP doté par le laboratoire numérique Média Solution.
Compétition belge
Topologie du vide de Dominik Guth & Tatiana Bohm no dialog
Il segreto del serpente – Mathieu Volpe
Eau vive – Conversation avec un chef-opérateur – Khristine Gillard
On Difference As Such – Christina Stuhlberger & Chloë Delanghe
Contrôle – Julien Dewarichet La Légende dorée – Olivier Smolders
In Waking Hours – Sarah & Katrien Vanagt
Lou bëth xayma – Moussa Diop
The Vanishing Vanishing-Point – Effi Weiss & Amir Borenstein
Face Deal – Mary Jimenez V
Thing – Anouk De Clercq
Vita Brevis – Thierry Knauff
Yaar – Simon Coulibaly Gillard
Compétition internationale
San Siro – Yuri Ancarani (Italie)
1973 – Stefan Ivančić (Serbie)
Nova Dubai – Gustavo Vinagre (Brésil)
Where I Can’t Be Found – Arjun Talwar (Pologne, Inde)
My BBY 8L3W – Neozoon (Allemagne, France)
Le Pays dévasté – Emmanuel Lefrant (France)
Brame – Sophie-Charlotte Gautier & Anne Loubet (France)
I’m in Pittsburgh and It’s Raining – Jesse McLean (États-Unis)
Une partie de nous s’est endormie – Marie Moreau (France)
Éphémères – Yuki Kawamura (France)
Espaces – Eléonor Gilbert (France)
La Reina – Manuel Abramovich (Argentine)
El Enemigo – Aldemar Matias (Cuba, Brésil)
La Fièvre – Safia Benhaim (France)
Onder Ons – Guido Hendrickx (Pays-Bas)
Shipwreck – Morgan Knibbe (Pays-Bas)
Bonne nouvelle pour les amateurs de bons courts : le film allemand « Nashorn im Galopp », primé par Format Court l’an passé au festival de Brest et qui a remporté un joli succès en festival (126 sélections, 65 prix), est en ligne depuis cette semaine.
Erik Schmitt, son réalisateur, a eu la bonne idée de rendre son film accessible à tous (plus de mot de passe; aux oubliettes, l’extrait trop court !). Nous faisons de même en vous invitant à découvrir et partager ce bien joli film, ayant séduit notre équipe par sa créativité, sa poésie, son rythme, son émotion et son humour.
Pour en savoir plus, revoici le dossier spécial que nous avions consacré à Erik Schmitt, dans le cadre du Prix Format Court après la projection de son film à Paris, et en sa présence en mars 2015.
Avec « Dans les eaux profondes », lauréat du Prix Festivals Connexion – Région Rhône-Alpes au dernier festival d’Annecy et également en lice pour le César du meilleur court d’animation, la réalisatrice française Sarah Van Den Boom s’attaque à un sujet peu commun : la “lyse gémellaire“. Derrière ce terme sibyllin, se cache une anomalie médicale pendant la grossesse qui amène un seul fœtus à survivre quand deux auraient pu naitre, laissant, plus tard, de nombreuses personnes en quête d’un frère ou d’une sœur qu’ils n’auront jamais.
Le film s’ouvre avec une citation de Maurice Maeterlinck, maître belge du symbolisme littéraire, auteur de la pièce « Pelléas et Mélisande » et de « L’Oiseau bleu » : « C’est d’ici que viennent tous les enfants qui naissent sur notre terre. Chacun attend son tour ». Le ton est donné, il sera question de survivants plus nombreux que ce que l’on croit. La réalisatrice s’arrêtera sur trois d’entre eux. Au fur et à mesure que les personnages nous expliquent cette étrange quête de l’autre qui les animent, on comprend qu’au-delà des mots, le film cherche à nous montrer les traces de ce sentiment d’une séparation première. Il réussit également à nous convaincre que ce problème assez unique soulève des questions universelles, comme la manière d’entrer en relation avec le monde ou plus simplement avec celui ou celle qu’on aime.
Transmettre un message universel à partir de questions uniques et intimes, c’est un peu ce qui relie les films de Sarah Van Den Boom. Après avoir donné à voir la naissance et les premiers moments d’un personnage qui grandissait sur un paquebot dans son beau premier film presque muet « Novecento Pianiste » en 2005, Sarah Van Den Boom nous a mis dans la peau d’une femme en proie au doute sur son couple d’une manière bouleversante dans « La Femme-Squelette » en 2010.
Avec ce troisième film, « Dans les eaux profondes », produit conjointement par Papy3D Productions et l’ONF (Office national du film du Canada) et sorti cette année, on retrouve la quête des origines de « Novecento pianiste » et l’intimisme du doute dans « La Femme-Squelette », utilisant chacun l’élément liquide comme lieu de naissance ou de renaissance.
Afin de servir au mieux la sensibilité de ses personnages, le film déploie des trésors d’ingéniosité. Il utilise une musique efficace de Pierre Caillet pour violons, harpe et chœurs, développe un univers sonore riche ainsi qu’un style graphique mélangeant animation 2D et décors en 3D en maquettes. La narration joue avec la temporalité, le présent et le passé s’entremêlent, tout comme se croisent ces personnages que tout sépare, sinon ce phénomène rare de « lyse gémellaire » qui marque leurs tout premiers temps.
Au bout du compte, « Dans les eaux profondes » développe avec une apparente sérénité un équilibre subtil, à mi-chemin entre documentaire et film intimiste, entre objets réels (ses décors) et dessin (ses personnages), entre bruitages travaillés et musique omniprésente. C’est en réalité un film de rupture, un film qui crie à la face du monde que du déséquilibre peut naître un équilibre.
Fin prêt à échanger sa frivolité estivale pour les ténèbres automnales, Short Screens vous propose un avant-gout de la fête des trépassés en vous suggérant une sélection de cinq courts métrages qui traitent avec sensibilité ou humour de la mort, venue nous rappeler que nous ne sommes pas éternels.
Le jeudi 29 octobre à 19h30, au cinéma Aventure, Galerie du Centre, Rue des Fripiers 57, 1000 Bruxelles – PAF 6€.
CASTILLO Y EL ARMADO de Pedro Harres, Brésil/2014/Animation/13’45 »
Lors d’une nuit de grand vent, Castillo fait face à sa propre brutalité sur le hameçon de sa ligne de pêche.
THE SEA IS ALL I KNOW de Jordan Bayne, Etats-Unis/2011/Fiction/28′
Lorsque Sara et Sonny, un couple séparé, viennent en aide à leur fille mourante, l’expérience les envoie dans une spirale de crise spirituelle et de chagrin brutal.
STILL BORN d’Åsa Sandzén, Suède/2014/Documentaire animé/10′
Une malformation cardiaque confronte les futurs parents à un choix inacceptable. Still Born est un documentaire animé sur la perte, la colère et le chagrin.
DE WEG VAN ALLE VLEES de Deben van Dam, Belgique/2013/Fiction/26’50 »
Tibo a un sérieux problème: l’ennui. Il travaille comme infirmier et tout ce à quoi il pense, se rapporte à l’argent. De temps en temps, il essaie de briser la routine et place des paris avec ses collègues sur le dernier souffle de patients mourants.