Tous les articles par Katia Bayer

E comme E-Wasteland

Fiche technique

Synopsis : Où vont nos vieux appareils électroniques ? Au Ghana, le recyclage sauvage de déchets électroniques polluants et toxiques pour en extraire les métaux rares est devenu un moyen de subsistance pour la population.

Réalisation : David Fedele

Genre : Documentaire

Pays : Ghana, Australie

Durée : 20′

Année : 2012

Image : David Fedele

Son : David Fedele

Montage : David Fedele

Production : David Fedele Films

Article associé : la critique du film

F comme Five-Star Existence

Fiche technique

Synopsis : Une souris à commande oculaire donne son indépendance à une femme handicapée. Des amateurs de jeux vidéo ont du mal à se redresser à cause des heures passées courbés devant leur écran. En Finlande des fermiers traient leurs vaches avec des robots… Nous apprécions la grande liberté et la flexibilité que nous donne la technologie. Cependant, n’est-elle pas en train de s’emparer de nos vies ?

Genre : Documentaire

Pays : Finlande, Suède

Durée : 58′

Année de production : 2011

Réalisation : Sonja Lindén

Son : Janne Laine, Samu Heikkilä

Montage : Samu Heikkilä

Production : Avanton Productions

Article associé : la critique du film

Liberté, Égalité, Technologie

Programmés en tandem dans la compétition du jeune public au festival Millenium cette année, « Five-Star Existence » et « E-Wasteland » sont deux courts traitant de manière complémentaire de la place qu’occupent les avancées technologiques dans la société d’aujourd’hui. À l’ère où les gadgets caducs et l’obsolescence programmée dictent le marché économique et que chaque individu, au Nord comme au Sud, veut prendre le train en marche, la question des effets pervers de cette croissance vertigineuse se pose.

Five-Star Existence de Sonja Lindén

Interpellée par un questionnement sur la liberté et le bonheur dans la société, face au développement hi-tech, la réalisatrice finlandaise Sonja Lindén part à la recherche de réponses. Le résultat est un documentaire à la fois colossal et fin, imposant par le trop-plein de sa mise en scène, dérangeant par les hypothèses qu’il formule.

Prenant la forme d’une série de portraits de personnes plus ou moins intimement liées au monde de la technologie – experts, techniciens, consommateurs, etc. –, ce moyen métrage tâche de rendre compte du paradoxe inhérent à cette thématique : le progrès technologique est utile pour l’humanité mais tend facilement vers l’extravagance. Sans pour autant porter de jugement, il invite à interroger ces phénomènes sans précédent, dans un monde où les enfants apprennent à manier les appareils informatiques avant même de savoir écrire, où les vaches sont traites par des machines ultra-sophistiquées et les arbres se font abattre par des mécanisées avec aucune ou très peu d’intervention humaine.

L’éloignement entre l’homme et la nature – autant la sienne que celle qui l’entoure – n’est pas la seule préoccupation de la réalisatrice. Des questionnements d’ordre déontologique se posent également. Quelle liberté pour cette génération exhibitionniste qui déballe sa vie privée sur les médias sociaux, et dont chaque activité est observée par les autorités aux yeux anonymes ? Quel accompagnement pour les enfants accros à Internet et leurs parents désespérés, comme le montre le cas exacerbé de la Corée du Sud ? Comment se justifie notre soif d’ubiquité, d’être disponible et connecté partout à tout moment ? Comment gérer la surcharge de stimuli qui agressent nos cerveaux et nos corps inaccoutumés et fragilisés ?

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Cependant, le film montre une certaine émancipation indéniable due à cette croissance technologique, l’exemple le plus pertinent étant celui d’une femme sévèrement handicapée qui trouve son autonomie sociale et économique en fonctionnant à l’aide d’une souris optique. Ainsi, elle échappe au sort de la plupart des gens dans ce genre de situation, à savoir être enfermé dans une institution. Par ailleurs, le simulacre du cyber monde permet aux personnes en marge de la société de retrouver l’amour-propre et l’estime de soi à l’aide des vlogs et des avatars ludiques, comme le démontrent aussi d’autres films comme « Because We Are Visual » (Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes) et « BenX » (Nic Balthazar).

Avec ses propos nuancés, le film de Sojna Lindén invite à réfléchir aux conséquences du boom technologique, chose que l’on prend pour argent comptant. Car, face aux smart-phones et aux derniers books électroniques promus dans les quatre coins du monde comme marques de standing ou comme solution aux problèmes de communication, force est de constater que finalement, peu de gens y échappent. Et pourtant la communication n’a jamais été aussi fracturée ni la dépendance aux gadgets aussi répandue.

E-Wasteland de David Fedele

Si le documentaire de Lindén dresse l’inventaire éblouissant des merveilles que la technologie électronique peut engendrer, l’Australien David Fedele cherche, lui, à savoir ce qui arrive à ces Pygmalions élaborés en fin de vie. « E-Wasteland » démontre de façon franche et crue le recyclage sauvage des quantités pharaoniques de déchets électroniques que le monde développé envoie chaque année vers les pays pauvres, en l’occurrence le Ghana. Ces déchets sont « traités » (brûlés en plein air) dans les conditions les plus abjectes pour la santé des travailleurs et l’environnement, et les matières premières récupérées sont renvoyées en Occident. Ironie et injustice abondent donc dans cette ignoble pratique de « e-dumping », sorte de colonisation contemporaine mais pire car elle consiste à faire faire le sale boulot du groupe dominant par le groupe dominé.

Même si ces faits ne sont pas inconnus (rappelons-nous le récent cas tragique de usines à sueur bangladeshis), il est très tentant et facile de les ignorer, derrière le confort du dicton « ni vu, ni connu ». Le rôle du documentariste engagé est justement de bousculer nos sensibilités complaisantes et nos comportements d’autruche. C’est ce que fait Fedele, en filmant de près ces « autres » méconnus de la vision du monde occidentale, habitant des bidonvilles où le paysage confond campements humains surpeuplés et détritus organiques et électroniques. Formellement à l’opposé du film de Lindén, sa mise en scène est sans façon, son montage brut, sa narration délibérément prosaïque, et par conséquent, le message est aussi fort qu’un coup de poing en pleine figure.

Le parti pris du cinéaste est donc de mettre l’humanité – et sa maltraitance – au centre de son sujet, sans adultérer son documentaire avec des témoignages personnels qui, mal gérés, risqueraient de provoquer des excès d’émotion et de desservir le propos. Au contraire, il opte pour un style épuré où la caméra traduit de manière la plus objective possible les faits dénoncés par le biais d’intertitres. Alors que ce choix est entièrement défendable, il est intéressant de rapporter dans le cadre de la présente, une question posée en salle par une spectatrice d’origine congolaise. Celle-ci essayait en vain de savoir pourquoi le réalisateur n’avait pas cherché à connaître les véritables motivations des jeunes Ghanéens qui se livraient à ce travail malsain et dégradant, alors qu’ils sont issus d’une culture et une tradition riche et digne. Même si la portée politique et historique de la question était perdue à la traduction, la réponse que Fedele a su y apporter, à savoir l’évocation de la condition socio-économique actuelle du pays, reste néanmoins pertinente et applicable pour bon nombre de pays soumis à un esclavagisme moderne à peine déguisé.

Adi Chesson

Consultez les fiches techniques de « Five-Star Existence » et de « E-Wasteland »

Les Enfants terribles : European First Film Festival

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À Format Court, on aime la nouveauté surtout si elle concerne le court métrage. C’est avec plaisir et curiosité que nous accueillons la création d’un nouveau festival belge : Les Enfants terribles! Dans la petite ville de Huy, ce nouvel évènement a pour but de suivre le premier travail des jeunes réalisateurs européens. À l’initiative de l’asbl FIDEC, la première édition aura lieu à Huy du 17 au 20 octobre 2013. Entre vingt et trente premiers courts-métrages sélectionnés, seront présentés en compétition. Des premiers longs-métrages, des séances thématiques ainsi que des programmes à destinations des écoles et des familles complèteront la grille de diffusion.

Les inscriptions pour la première édition des Enfants terribles, festival des premiers films européens*, sont en cours et possibles jusqu’au 31 juillet 2013.

Sont acceptés en pré-sélection :

• Les premiers courts-métrages professionnels et/ou auto-produits (les œuvres antérieures réalisées pour la télévision ou dans le cadre d’une école de cinéma ne sont pas comptabilisées).

• Les films d’écoles.

• Réalisés après le 1er janvier 2012.

• D’une durée maximale de 30 minutes.

• Produits ou coproduits majoritairement en Europe.

Avant de nous faire parvenir vos films, merci de prendre connaissance du règlement.

Les DVDs des films, accompagnés des documents d’inscription dument remplis, doivent être déposés ou envoyés à l’adresse suivante :

Les Enfants terribles
FIDEC asbl
Avenue Delchambre, 7a
4500 Huy
Belgium

Les inscriptions par e-mail sont autorisées. Les fichiers ou liens, obligatoirement accompagnés des documents d’inscription dument complétés, doivent être envoyés à l’adresse info@fidec.be.

Les réalisateurs des films sélectionnés seront prévenus par mail début septembre.

Pour plus d’informations, consultez le site internet du festival.

Festival CourtsCourts 2013, les films en compétition

Le Festival CourtsCourts, perché dans les collines du haut Var, proposera du 25 au 27 juillet 2013, trois soirées de projections en plein air, au terme desquelles seront attribués les prix du Jury et du Public. 12 films y seront présentés, à l’occasion de cette nouvelle édition.

Sélection 2013

Accords perdus, de Marion Morin
Argile, de Michael Guerraz
Barbe rousse, de Julien Hérisson
Dorasi, de Uriel Jaouen Zrehen
Faim, de Mathilde Rousseau
La téléformation, de Guillaume De Ginestel
Lifever, de Ted Hardy-Carnac
Narvalo, de Christophe Switzer
Premiers pas, de Gregory Lecocq
Réunion au sommet, de Romain Tuilier
Vertige, de Christophe Gautry et Mathieu Brisebras
White swan, de Olivier Lallart

Plus d’infos sur : www.festivalcourtscourts.fr

Festival du film court en plein air de Grenoble, le palmarès & la reprise parisienne (soirée Format Court)

Le 36ème Festival du film court en plein air de Grenoble s’est achevé samedi soir. Parmi les 34 titres retenus en compétition, les différents jurys se sont prononcés pour les mêmes films. Le palmarès du Festival sera projeté à Paris, à l’occasion de la première soirée Format Court de l’année, le jeudi 12 septembre 2013, au Studio des Ursulines (5ème). Cette séance bénéficiera de la présence des équipes de films, des membres des différents jurys et de Guillaume Poulet, directeur de la Cinémathèque et du Festival de Grenoble. En attendant cette soirée de rentrée, les entretiens des différents lauréats seront publiés ces jours-ci sur Format Court.

Palmarès

Grand prix, Prix du jury presse &  Mention spéciale du jury jeune : The Mass of Men, de Gabriel Gauchet (Royaume-Uni)

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Prix du meilleur scénario : Avant que de tout perdre, de Xavier Legrand (France)

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Prix spécial du Grand jury, Prix du jury jeune & mention spéciale du jury de presse : Lettres de femmes de Augusto Zanovello (France)

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Prix d’aide à la création, Prix du public : As it Used to Be, de Clément Gonzalez (France)

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Mention du Grand Jury : Shavi Tuta, de Gabriel Razmadze (Georgie, France)

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Coupe Juliet Berto : Amal, de Alain Descheres (France)

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Concours de scenario : Fabien Daphy pour Zone imprévue

Stage d’écriture : Cédric Para pour Entre les lignes d’horizon

Stage d’écriture : Daisy Dahmane pour C’est pas une histoire d’amour

Bourse des festivals : Yves Bichet pour Roues libres (produit par Barney Production)

Composition des Jurys

Grand Jury (Christine Gendre, Fejria Deliba, Béatrice de Pastre, Hubert Gillet, Jean-Pierre Beauviala); Jury presse (Marion Pasqier, Katia Bayer, Gilles Colpart, Sylvain Angiboust, Jean-Pierre Andrevon); Jury jeune (Marie Sarrazin, Camille Viala, Marilou Niedda, Ludivine Casemode, Arthur Chevallier)

La présence du court à Paris Cinéma

Parallèlement aux longs métrages en sélection officielle (dont on vous conseille le très esthétique et bouleversant « Kid » de Fien Troch), le Festival Paris Cinéma propose une grosse sélection de courts métrages jusqu’à mardi prochain. Parmi eux, figure « Taipei Factory », un programme de quatre courts réalisés en tandem par des réalisateurs taïwanais, chilien, français, sud-coréen et iranien), présentés à la dernière Quinzaine des Réalisateurs, dont on vous reparlera très prochainement.

En séance spéciale, 13 courts métrages sont proposés en hors compétition, le temps de quatre programmes. Leur optique :  « offrir une fenêtre à des formats libres, des points de vue audacieux et des auteurs singuliers ». L’audace promise se constate, certes, dans les ludiques « Les Lézards » de Vincent Mariette, « Chef de Meute » de Chloé Robichaud, le puissant et émouvant « Le Jour a vaincu la Nuit » de Jean-Gabriel Périot, l’esthétisant « Nous ne serons plus jamais seuls » de Yann Gonzalez ». Mais pas dans les non substantiels « Condom Lead » des frères Nasser (pourtant en compétition à Cannes, cette année) et « Les Navets blancs empêchent de dormir » de Rachel Lang.

Quelques autres courts figurent par-ci par-là, dans le programme. Quelques uns font partie du micro focus sur l’Afrique du Sud : « Dirty Laundry » de Stephen Abbot, « I think u freeky », un clip de Roger Ballen, et « The Tunnel » de Jenna Bass. Trois autres traversent l’hommage rendu à William Kentridge, artiste sud-africain perçu comme un magicien des images. C’est ainsi que « Ubu tells the Truth », « Shadow Procession » et « Journey to the Moon », réalisés à partir de dessins au fusain entre 97 et 2003, seront présentés en de fin de semaine au Forum des images.

Mais c’est surtout dans le panorama belge proposé cette année que Paris Cinéma fait preuve du plus gros effort en matière de courts, avec le concours du Centre Wallonie-Bruxelles, expert dans le domaine (le festival annuel Le court en dit long parle pour lui). Le panorama a débuté avec une surprise non indiquée dans le programme : « Pas de C4 pour Daniel Daniel », présenté vendredi passé au Louxor en prélude de « C’est arrivé près de chez vous » de Remy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde. Le court datant de 87, réalisé par les mêmes doux dingues que le long, annonce déjà un Poelvoorde en grande forme, un humour belge de situation et un cynisme à toute épreuve. Son défaut, par contre, réside dans l’état de la copie, non restaurée, et du son de très mauvaise qualité en corollaire.

De nombreux autres films participent à cet hommage belge. Si vous ne les avez pas vus, galopez comme des bons boeufs estoniens au Centre Wallonie-Bruxelles pour voir les films de Thierry Knauff, d’Olivier Smolders, de Raoul Servais, de Félix Van Groeningen, de Jaco Van Dormael et de Joachim Lafosse (dont on vous renvoie au reportage sur deux de ses courts présentés en salle, « Tribu » et  « Avant les mots »).

Au même endroit, sont projetés deux programmes de comédies belges (dont le formidable « Walking on the Wild Side » de Dominique Abel et Fiona Gordon et les moins connus mais tout aussi drôles « Révolution » de Xavier Diskeuve, « Kwiz » de Renaud Callebaut et « Le Généraliste » de Damien Chemin). Deux écoles de cinéma, enfin, complètent ce large panorama : les sélections de l’IAD de Louvain-la-Neuve et de l’INSAS de Bruxelles proposent leurs regards d’étudiants le temps de deux séances. Entre temps, ces réalisateurs ont quitté l’école et sont passés au long, mais il reste intéressant de découvrir les premiers travaux, méconnus, de cinéastes tels que Frédéric Fonteyne (« Les Vloems), de Jean-Marc Moutout (« En haut et en bas »), d’Ursula Meier (« Le songe d’Isaac »), de John Shank (« Un veau pleurait la nuit »), de Mathias Gokalp (« Rachid et Martha») et d’Alessandro Comodin (« Jagdfieber »). Par leur ancienneté, leur nationalité et leur format, ces films sont suffisamment difficiles d’accès pour qu’on se prive de leur vision.

Katia Bayer

Paris Cinéma 2013

Jusqu’au 9 juillet, le Festival Paris Cinéma propose dans bon nombre de salles parisiennes un assortiment de nouveaux films, d’hommages et de rétrospectives. La programmation de ce festival, présidé par Charlotte Rampling, propose – on le sait moins – bon nombre de courts métrages en séances spéciales (hors compétition) et en panorama (belge notamment). Format Court s’y intéresse et vous propose son propre focus pour accompagner cette édition 2013.

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Retrouvez dans ce Focus :

L’interview de Felix Van Groeningen (Belgique)

L’interview de Raoul Servais (Belgique)

 

Fenêtre sur le court documentaire bangladais

Pour sa 5ème édition, le Millenium International Film Festival s’est offert un programme de 7 films entièrement consacrés au cinéma du Bangladesh. Pays de 150 millions d’habitants, l’ancien Pakistan oriental compte parmi sa production cinématographique quelques perles documentaires d’une qualité surprenante, dont trois réalisées par une même cinéaste, Yasmine Kabir.

My Migrant Soul de Yasmine Kabir

Yasmine Kabir est de ces cinéastes pour qui cinéma rime avec engagement. Amoureuse de son pays natal, elle en révèle les failles avec humanisme et ferveur. Au départ de « My Migrant Soul », il y a une histoire individuelle, celle de Shah Jahan Babu, un jeune homme parti travailler en Malaisie avec l’espoir d’améliorer son futur et celui de sa famille. Mais au lieu de trouver un accueil chaleureux, il n’y a rencontré que désillusion et misère liées à une condition de vie innommable qui le vit rentrer au pays dans un « joli » cercueil. Touchée par ce fait-divers, Yasmine Kabir a décidé de retrouver les traces de Shah Jahan Babu afin de donner une voix à tous ces travailleurs anonymes qui chaque jour, risquent leur vie dans le sillon de l’esclavage moderne. Pour appuyer son propos, elle se sert des enregistrements vidéo que le Bangladais avait envoyés à sa famille. La réalisatrice mêle ceux-ci aux témoignages de la mère et de la sœur du jeune homme auxquels elle ajoute des plans filmés en Malaisie. Ainsi, on suit sa descente aux enfers. Grâce à cette narration à la fois classique et singulière, Kabir arrive à nous faire ressentir la solitude et l’isolement de Shah Jahan, victime d’un système socio-économique où « tout est à vendre » et où l’âme humaine, en revanche, ne vaut rien.

A Certain Liberation de Yasmine Kabir

« A Certain Liberation » dresse le portrait de Gurudasi Mondol, jeune paysanne qui, suite à la guerre de libération de 1971, sombre dans la folie lorsque toute sa famille est assassinée sous ses yeux par les Razakars (des collaborateurs pro-Pakistan). Dès les premiers instants, la caméra à l’épaule de Yasmine Kabir suit les pérégrinations de Gurudasi dans les ruelles étroites et chaotiques de Kopilmoni. L’image tremblante met mal à l’aise et suggère la nécessité de filmer cette femme, de retracer son terrible passé. Des chemins de terre au logis de Gurudasi, la cinéaste aime montrer à quel point celle que l’on considère comme la « folle » est devenue une légende dans son village et sa folie lui confère des laissez-passer dans la société bangladaise qu’aucune autre femme n’aurait le droit d’avoir: armée de son bâton, elle frappe les hommes, leur vole de l’argent, leur hurle des injures sans qu’ils n’osent protester. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, Gurudasi s’expose et s’exhibe, sans aucune gêne, comme seule la folie le permet. Mais plus tard, quand elle se raconte et se dévoile fragilement, la caméra de la documentariste se fixe enfin. C’est une femme blessée et vulnérable qui, sous ses airs d’insoumise, s’offre pudiquement au regard du spectateur. Et pour un instant, la douce folie fait place à une froide lucidité et à une immense tristesse. « A Certain Liberation » traite de la cruauté des Hommes, de la folie d’une femme, et du manque de liberté aussi. Ironie du sort, en sombrant dans la folie, Gurudasi semble avoir symboliquement traversé les frontières de toute soumission.

The Last Rites de Yasmine Kabir

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Troisième et dernier documentaire de Yasmine Kabir présenté dans ce panorama sur le Bangladesh, « The Last Rites » se veut être un poème visuel, une ode muette à ces milliers de travailleurs des chantiers de démolition de navires de Chittagong qui, par leurs efforts physiques, travaillent nuit et jour au milieu des déchets toxiques, des restes de navires, de la poussière d’amiante pour un salaire de misère. Si les deux films précédents s’attachent à raconter l’histoire d’un individu et n’hésitent pas à filmer le personnage (ou sa famille) de près, pour « The Last Rites », Yasmine Kabir reste volontairement distante. L’homme a dès lors perdu son individualité, sa particularité pour ne devenir qu’une masse mouvante et anonyme, un ensemble, une machine. Le son plus dysharmonique que cohérent, renforce le décalage avec l’image et permet une vraie réflexion sur le rapport de force et de pouvoir des uns par rapport aux autres. Visuellement interpellant, « The Last Rites » apparaît dès lors comme une efficace diatribe contre la pensée politico-économique dominante.

The Projectionist de Shaheen Dill-Riaz

Dans le cadre d’un projet pour la télévision allemande, Shaheen Dill-Riaz a réalisé « The Projectionist », un court métrage documentaire sur Rakib, un enfant de 7 ans. Le film retrace une journée de sa vie, du lever au coucher. Partagé entre l’école, la famille et la salle de projection d’un cinéma de quartier où il apprend le métier de projectionniste, il connaît les répliques du grand acteur de Bollywood, Shahrukh Khan par cœur. Et dans la moiteur des soirées bangladaises, la magie du cinéma permet à tout un chacun d’oublier ses problèmes le temps du film. Shaheen Dill-Riaz porte un regard tendre et complice sur Rakib, sans jamais outrepasser les frontières du voyeurisme. Avec subtilité, il arrive à dessiner l’essence d’une enfance en quête de rêves tout en la plaçant dans la plus commune des routines. Un joli pari réussi !

Marie Bergeret

Consultez les fiches techniques de « My Migrant Soul », « A Certain Liberation », « The Last Rites » et « The Projectionist »

P comme The Projectionist

Fiche technique

Synopsis : Dans une petite ville portuaire, Rakib, sept ans, découvre une bobine de film en 35 mm. Il apprend rapidement à faire fonctionner un projecteur et à l’âge de dix ans, il travaille déjà comme projectionniste. Depuis, il jongle entre l’école, le cinéma et son foyer. À la maison, il réussit à garder un esprit enfantin, malgré les conflits permanents entre ses parents et ses frères et sœurs. Par contre, au cinéma, tant que le projecteur tourne, tout va bien. Mais souvent, les bobines s’emmêlent, des pannes d’électricité surviennent et le public se fâche. Or le film doit se poursuivre, sinon ce qui reste de son enfance s’envolera.

Genre : Documentaire

Pays : Allemagne/Bangladesh

Année : 2012

Durée : 29’

Réalisation : Shaheen Dill-Riaz

Directeur de la photo : Shaheen Dill-Riaz

Montage : Andreas Zitzmann

Son : Rebekka Kaufmann

Production : Mayalok Film Production

Article associé : Fenêtre sur le court documentaire bangladais

L comme The Last Rites

Fiche technique

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Synopsis : Ce film muet nous emmène dans les chantiers de démolition de navires à Chittagong. Chaque année, des milliers de personnes à la recherche d’emploi viennent y risquer leur vie, entre poussière d’amiante et déchets toxiques.

Réalisation : Yasmine Kabir

Genre : Documentaire

Pays : Bangladesh

Année : 2008

Durée : 17’

Directeur de la photo : Yasmine Kabir

Montage : Yasmine Kabir

Production : Yasmine Kabir

Article associé : Fenêtre sur le court documentaire bangladais

C comme A Certain Liberation

Fiche technique

Synopsis : Pendant la guerre de libération de 1971, Gurudasi Mondol sombra dans la folie lorsque toute sa famille fût assassinée sous ses yeux par des collaborateurs pro-Pakistan, les Razakars. À présent, elle erre dans les rues de Kopilmoni, une petite ville rurale, à la recherche de tout ce qu’elle a perdu. Indifférente à l’autorité et au mépris, elle vole à son gré les étrangers et s’introduit dans des espaces normalement réservés aux hommes. Sa folie n’est autre qu’une stratégie de survie. Pourtant, à Kopilmoni, Gurudasi est devenue une légende. Grâce à sa personnalité indomptable, elle maintient vivant l’esprit de la guerre de libération.

Réalisation : Yasmine Kabir

Genre : Documentaire

Pays : Bangladesh

Année : 2003

Durée : 38’

Directeur de la photo : Yasmine Kabir

Montage : Yasmine Kabir

Son : Tarun Bharatiya

Production : Yasmine Kabir

Article associé : Fenêtre sur le court documentaire bangladais

M comme My Migrant Soul

Fiche technique

Synopsis : Shah Jahan Babu est un jeune travailleur bangladais émigrant en Malaisie à la recherche d’un emploi. Après avoir vendu sa seule parcelle de propriété, le jeune homme arrive dans ce pays d’accueil. Mais il n’y découvre que désillusions, misères et frustrations. Et les conséquences de ce choix finissent prennent une tournure tragique. Son histoire met en lumière la situation désespérée d’innombrables travailleurs immigrés à notre époque, qui subissent le poids des ambitions de ceux ayant choisi de tirer profit du trafic d’êtres humains.

Genre : Documentaire

Pays : Bangladesh

Année : 2000

Durée : 35’

Réalisation : Yasmine Kabir

Directeur de la photo : Yasmine Kabir

Montage : Yasmine Kabir

Son : Tarun Bharatiya

Producteur : Yasmine Kabir

Article associé : Fenêtre sur le court documentaire bangladais

Court Métrange 2013, les premiers éléments

Du 17 au 20 octobre 2013, Court Métrange, le festival international du court métrage insolite & fantastique de Rennes, fêtera ses 10 ans. Cette édition anniversaire, placée cette année sous le thème du Monstre et des monstruosités, dévoile  déjà une partie de sa programmation. Format Court, partenaire du festival depuis trois éditions, y remettra un nouveau Métrange du Format Court et y bénéficiera d’une carte blanche, en prévision de son 5ème anniversaire.

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Compétition internationale

Sur 1200 courts métrages en provenance du monde entier, une soixantaine seront sélectionnés – principalement des films inédits ou en avant-premières -, en présence des réalisateurs invités.

Méliès d’argent

Seul festival de court métrage a avoir été admis au sein de lʼEFFFF – European Fantastic Film Festivals Federation, Court Métrange désignera pour la première fois cette année un Méliès dʼargent au meilleur film européen en compétition. Ce film concourra pour le Méliès dʼor, décerné au Festival International du Film Fantastique de Sitges (Catalogne) en 2014.

Autres événements

Pitch-dating, séances thématiques « Monstre & monstruosités » et « Séance aux Cultes », focus sur le court métrage fantastique Suisse avec le NIFFF, Festival international du film fantastique de Neuchâtel, cartes blanches à Benjamin Leroy pour Make it Short et à Format Court pour les 5 ans du site & bal des Monstres en clôture du festival.

Plus d’infos sur le site du festival : http://www.courtmetrange.eu/

Autour du lac de Carl Roosens et Noémie Marsily

La ronde des jours

« Autour du lac » est un film qu’on ne voit pas venir et qui nous fait marcher. Avant d’avoir compris ce qui s’y passe, les mots déclamés de Carl Roosens (dessinateur, vidéaste, auteur et chanteur) résonnent dans nos têtes pour ne plus en sortir.

Certains ne pourraient y voir qu’un clip, pourtant « Autour du lac » va plus loin et propose un vrai dialogue entre musique et dessin. Cet habile mélange joyeusement torturé de crayons et de feutres sur papier donne à la musique de « Carl et les hommes boîtes » un vrai supplément d’âme. Le trait faussement naïf du dessin laisse poindre à la surface une certaine poésie qui lorgne vers l’absurde. Tandis que la voix envoûtante de Carl Roosens nous enveloppe, le personnage central se lève de son banc et commence sa ronde autour du lac. Il y croise des joggeuses, des passants et toutes sortes d’amateurs de promenades dominicales. À leur contact, cet homme qui marche décèle dans ce qui l’entoure des signes inquiétants qui finissent par envahir l’espace, transformant toute ce beau monde en monstres peu ragoûtant.

Dans cette fresque incongrue, on reconnaît bien la patte du tandem Carl Roosens/Noémie Marsily. Ils n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils ont déjà réalisé ensemble « Caniche » (2010) et s’apprêtent à réaliser une série intitulée « Moustique » (dont le pilote est en ligne) Dans chacune de ces réalisations, on retrouve ce ton enlevé et cette même tendresse tourmentée qui fait à la fois sourire et gamberger.

« Autour du lac » est le premier extrait de « La Paroi de ton Ventre », le second album de « Carl (Roosens) et les hommes boîtes ». Projeté mercredi soir au Forum des images, le film vient tout juste de recevoir le Prix Canal+ aide à la création pour un court métrage au dernier Festival d’Annecy.

Julien Beaunay

Consultez la fiche technique du film

A comme Autour du lac

Fiche technique

Synopsis : Le souffle d’une joggeuse, une fourmilière éventrée, une flaque, des tartines abandonnées sur un banc, un écureuil, autant de bribes de vie qui nous invitent à marcher autour du lac.

Genre : Animation

Pays : Belgique

Durée : 5’5″

Année : 2013

Réalisation : Carl Roosens, Noémie Marsily

Musique : Emmanuel Coenen, Pascal Matthey, Cédric Manche, Carl Roosens

Son : Robin Marsily

Production : Zorobabel, Carl Roosens, Noémie Marsily

Article associé : la critique du film

Festival national du film d’animation, appel à films

Le Festival national du film d’animation, créé en 1983 par l’Association française du cinéma d’animation, est la vitrine annuelle de la production française contemporaine : un lieu privilégié de découverte des œuvres et des auteurs, et une plateforme de réflexion et de rencontres pour la profession. Depuis 2010, il se déroule à Bruz-Rennes Métropole.

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Projection de plus de 200 films courts et longs, deux compétitions nationales, accueil de 150 professionnels, tables rondes et débats, rayonnement sur une vingtaine de communes : le Festival fêtera sa 20ème édition en grande pompe, du 9 au 15 décembre 2013.

Participer à la compétition, c’est aller à la rencontre de plus de 7 500 spectateurs, mais aussi des réalisateurs en compétition invités, et bien sûr des six jurys qui doteront sept prix pour une somme totale de près de 6000 euros.

Les inscriptions se font en ligne sur la plateforme d’inscription : www.filmfestplatform.com

Date limite d’inscription des films : le 1er septembre 2013

La compétition comprend deux catégories :

· courts métrages professionnels

· films de fin d’études

Nouveautés

a) deux nouveaux appels à films non compétitifs :

– films de commandes

– films d’ateliers

b) Prix Emile-Reynaud : certains courts métrages professionnels en compétition seront choisis par le comité de sélection pour concourir au Prix Emile-Reynaud. Ils seront alors visibles sur une plate-forme de visionnage sécurisée, pour un vote en ligne par l’ensemble des adhérents de l’AFCA, lors de la Fête du cinéma d’animation.

Télécharger le règlement

Contact : films@afca.asso.fr – 01 40 23 08 13 – www.festival-film-animation.fr

Short Screens #27 : le court métrage sur grand écran

Comme tous les derniers jeudis du mois, Short Screens vous propose une nouvelle séance de courts métrages sur grand écran. Dans une ambiance chaleureuse et décontractée, venez vous régaler devant une programmation éclectique, avec des films d’hier et d’aujourd’hui, fruits de la créativité d’auteurs belges et étrangers.

Jeudi 27 juin à 19h30 au cinéma Aventure, Galerie du Centre 57, Bruxelles. PAF 6€.

LOUCHEBEM de Boris Laprade, Fabien Masson, Stephanie Grard, Theo Girettes. France / 2012 / Animation / 5’13

Après le décès de sa femme, un boucher s’ennuie seul et sans clientèle dans sa boutique. Par la magie et le rêve il se transforme en danseur et son magasin en salle de spectacle.

U.H.T. de Guillaume SenezBelgique / 2012 / Fiction / 22′

Sophie voit tous les jours son mari Augustin partir travailler pour sa petite exploitation laitière. Il y travaille corps et âme. Pourtant depuis quelques temps, la production de sa ferme ne suffit plus à assurer la pérennité financière de sa famille. Sophie ne se doute de rien, mais pour combien de temps encore…

THE MASS OF MEN de Gabriel Gauchet. Royaume-Uni / Fiction / 16’54

Richard, un chômeur de 55 ans, arrive à son rendez-vous avec trois minutes de retard. Selon le système rigide des allocations chômage, il doit être pénalisé. Pour éviter de se retrouver dans la misère, Richard prend les mesures qui s’imposent.

THE WEDDING de Simon Cottee. Australie / 2012 / Animation / 5’

Un garçon mélancolique assiste au départ en voyage de noce de son père, remarié à une grande femme latine, à bord d’un bateau petit et étroit sur une mer infestée de requins…

FIGS IN MOTION de Trevor Anderson. Canada / 2010 / Expérimental / 7’51

Deux hommes se transforment en ballerines à tête de cheval et tutu, pour un ballet aussi bestial qu’impromptu.

PRORA de Stéphane Riethauser. Suisse / 2012 / Fiction / 23′

Prora, au bord de la Mer Baltique. Un centre de vacances érigé par les Nazis aux dimensions infinies. Dans ce colosse de béton, Jan et Matthieu, un Allemand et un Français, 17 ans, s’embarquent dans une aventure qui va confronter leurs identités et mettre en péril leur amitié. Fable sur l’adolescence et la découverte de soi, Prora est une tendre histoire d’amour et d’amitié.

Un projet à l’initiative de l’asbl Artatouille et FormatCourt.com

Plug & Play de Michael Frei

« Plug & Play » ou quand le rapport amoureux se branche sur courant alternatif…

Parmi les films de fin d’études sélectionnés au dernier Festival d’Annecy, on a retrouvé, après l’avoir vu à Clermont en Labo, « Plug & Play » du Suisse Michael Frei, essai délirant et chargé d’humour qui nous branche sur courant alternatif pour poursuivre les obsessions magnétiques des rapports complexes entre les hommes et les femmes. Dans un graphisme en 2D totalement dépouillé, où l’on joue surtout sur les contrastes, les oppositions et le noir et blanc, on entre dans un univers où les personnages ont des têtes de prises électriques, polarité mâle ou femelle. Dès lors, la lutte s’engage pour le rapport amoureux car tout tourne autour de la possibilité de s’emboîter.

Récurrence symbolique tout au long du film, un personnage mâle court droit dans un mur impalpable alors qu’au dessus de lui une porte s’ouvre, laissant entrer un personnage identique. Dans « Plug & Play », on entre et on sort par des issues secrètes, et la porte s’ouvre lorsque que l’on tombe. Pas besoin de décors, ni de beaucoup de dialogues, ces personnages ne veulent qu’une seule chose : se compléter. L’échange des flux comme besoin vital, la possibilité d’exister.

Dominant les séquences où ces individus survoltés s’affrontent en quête d’amour, des doigts divins, directement tirés du plafond de la Chapelle Sixtine, se disputent l’usage d’un bouton « master » qui passe les scènes du noir au blanc. Querelles antagoniques qui s’achèvent systématiquement dans un mystérieux accord sur le sens de la contradiction. Du oui ou du non, qui a le dernier mot ? Là encore, c’est l’affaire des genres. Alors on se branche les uns sur les autres, sans vraiment comprendre pourquoi, pourvu que la lumière soit. La charge érotique est présente mais dénuée d’intérêt, on s’emboîte par principe, bras ballants, et bien sûr, trop souvent dans le noir.

plug-play-michael-frei

L’unique scène dialoguée vire au pathétisme hilarant lorsque les hommes-prises, mâle et femelle, tentent d’expliquer leurs sentiments dans un refrain mécanique qu’illustrent des voix de robots. L’incompréhension s’exprime alors dans un échange de sourds où les possibilités d’aimer et d’être aimé sont dominées par l’égo. « Je crois que je t’aime. Je ne crois pas que tu m’aimes. En es-tu sûr ? Non ». Il n’y a plus rien à faire… Qu’à cela ne tienne, toutes les possibilités sont ouvertes, le monde continue de tourner, et dans un ballet circulaire où tous sont branchés, la tête rejoint la queue alors qu’on passe de la lumière à l’obscurité.

« Plug & Play » ne rate pas sa source en pointant du doigt avec un humour assumé les difficultés relationnelles du rapport amoureux et l’obsession sexuelle d’être aimé. On joue à se brancher, on se branche pour jouer, mais derrière le jeu, les questions sont posées.

Xavier Gourdet

Consultez la fiche technique du film

P comme Plug & Play

Fiche technique

Synopsis : Des personnages à tête de prise électrique se branchent les uns aux autres dans un monde où les doigts sont les maîtres. Mais les doigts se prodiguent également des caresses. Est-ce de l’amour ?

Genre : Animation

Durée : 6’

Année : 2012

Pays : Suisse

Réalisation : Michael Frei

Scénario : Michael Frei

Directeur artistique du son : Michael Frei

Montage : Michael Frei

Animation : Michael Frei

Musique : Saint Eliyah Church Children Choir

Montage Son : Michael Frei

Mixage Son : Thomas Gassmann

Production : Michael Frei, HSLU Hochschule für Gestaltung und Kunst

Article associé : la critique du film