S comme Swimmer

Fiche technique

Synopsis : Un jeune homme traverse à la nage les lacs et les rivières de Grande-Bretagne sur un assortiment de musiques nationalistes…

Genre : Fiction

Pays : Royaume-Uni

Année : 2013

Durée : 17′

Réalisation : Lynne Ramsay

Image : Natasha Braier

Directeur artistique : Kristine Maj De Neergaard

Montage : Adam Biskupski

Musique : Lucy Bright, Rory Kinnear

Interprète : Tom Litten

Production : Warp Films

Article associé : la critique du film

Swimmer de Lynne Ramsay

La solitude du nageur des profondeurs

« Swimmer » est un film réalisé par Lynne Ramsay (« We need to talk about Kevin »), qui a signé par le passé trois autres courts métrages dont deux ont remporté le Prix du Jury (Court métrage) au Festival de Cannes : « Small Deaths » (1996) et « Gasman » (1998). Elle revient au format court en tournant un des quatre films célébrant les Jeux Olympiques de Londres de 2012. Déjà récompensé par le BAFTA 2013 du meilleur court métrage, « Swimmer » vient d’être sélectionné à la 44ème Quinzaine des Réalisateurs.

Un nageur voyage à travers les voies navigables de la Grande-Bretagne, des sons et des images reflètent ses pensées, ses rêves et ses souvenirs. Émergeant des profondeurs, cet être infatigable parcourt un fleuve sans fin. Au fil de l’eau, il traverse un pays imaginaire peuplé d’apparitions furtives et de sons étranges.

C’est un noir et blanc beau comme un vers de Keats que nous offre Natasha Braier, la directrice de la photographie du film. Portés par cette atmosphère propice à la contemplation, les ralentis très stylisés des bras du jeune homme fendant l’eau confèrent une certaine torpeur à l’image, offrant encore plus d’écho à la musique et aux sons qui entourent le nageur.

Mais la réalisatrice de « Ratcatcher » a autre chose en tête. Elle ne se contente pas de filmer un improbable éloge du crawl à travers la campagne anglaise, elle nous propose ici un hommage poétique et sincère au cinéma britannique. En filmant Tim Litten parcourir à la nage les rivages anglais, elle nous invite par la même à revisiter quelques uns des plus grands films anglais.

« Swimmer » s’ouvre avec la musique tambour-battant du film de Peter Brook « Lord of the Flies » (Sa Majesté des Mouches), le nageur rejoint alors la surface. Des voix chuchotent sur la terre, il tend l’oreille, l’aventure commence. Des enfants tout droit sortis du livre de William Golding se mettent alors à l’attaquer. Il parvient malgré tout à leur échapper, la nuit tombe et la ville lui apparaît froide et inhospitalière. Il disparaît sous un pont puis se met à marcher sur les berges, il voit alors apparaître un manège dévasté. La musique du film « If » de Lindsay Anderson retentit dans l’air, intense et violente, comme un écho à la fureur de ce film-manifeste de la contre-culture des années 60.

swimmer-lynne-ramsay

Le nageur se débat dans l’eau comme sur terre pour dissiper la confusion qui règne en lui. Puis la tempête retombe, le calme revient avec la grâce de la voix bienveillante de Tom Courtenay au début du film de Tony Richardson « The Loneliness of the Long Distance Runner » (La solitude du coureur de fond). Le nageur reprend sa route, apaisé au milieu d’une eau calme. Il finit alors sa course au milieu d’une eau paisible, les yeux vers le ciel ; et replonge dans les méandres du fleuve.

C’est un certain regard, une certaine vision du cinéma et de l’Angleterre dont témoigne Lynne Ramsay dans « Swimmer ». Tandis que le nageur explore le cinéma indépendant anglais, elle nous fait partager quelques unes des influences qui ont marqué profondément son propre cinéma.

Julien Beaunay

Consulter la fiche technique du film

Olena d’Elżbieta Benkowska

Nouvelle donne

Sous l’apparence de la sagesse se cache parfois une vitalité surprenante, une précieuse énergie prête à rompre avec l’ordre des choses. Au fond, ce n’est pas seulement au personnage d’Olena qu’on pourrait appliquer cette puissance dissimulée, mais au court métrage éponyme d’Elżbieta Benkowska dans son ensemble, tout premier film polonais à concourir à la Palme d’or dans sa catégorie courte. En empathie avec le personnage principal, la mise en scène apparemment classique dévoile une intrigue chargée de détails puissants et subtils. Voici la situation de base : un jeune coupe d’Ukrainiens, traversant la Pologne pour atteindre la Suède, perdent leurs passeports. Ce n’est pas seulement un voyage qui nous est donné à voir mais l’histoire d’une réorientation, celle d’une cassure à partir de laquelle s’ouvre un nouveau champ. Au cours de la traversée, il s’agit donc de prendre conscience de la valeur de la frontière comme seuil géographique, linguistique et existentiel.

olena11

Dans « Olena », la ville de Gdańsk apparaît d’abord comme l’espace d’une banale traversée : alors qu’ils atteignent la ville en train depuis l’Ukraine dont ils sont originaires, Olena et Dima se font dérober leur portefeuille qui contient leurs passeports. Le voleur finit par jeter celui-ci sur la voie, laissant les deux protagonistes dans le désarroi. Comment peuvent-ils poursuivre le voyage sans leurs papiers ? Ils tentent de s’adresser aux autorités à leur arrivée, en vain. La caméra prend le temps d’aborder les regards qu’échangent les personnages, de laisser les dialogues intimes poindre progressivement. Tout aussi subrepticement émerge la raison de leur périple : Dima est toxicomane, ce voyage est celui de la dernière chance non seulement pour lui mais aussi pour son couple. Olena, interprétée par la captivante Oksana Terefenko, fait face à la situation avec un mélange d’espoir et de fragilité.

olena101

Cependant, la suite des événements va bousculer petit à petit la traversée des personnages. Certes, ils trouvent un agent de police pour les emmener sur les lieux où ils pensent pouvoir retrouver le portefeuille. Mais, dans son coin, Dima retouche à la drogue. « La dernière fois », dira-t-il plus tard. En fait, il s’agit d’une fois de trop. De son côté, Olena et l’agent de police polonais se parlent. À ce moment de l’histoire, même si cela n’est pas totalement perceptible par le spectateur, le trajet prend une autre forme. Comme si la ligne se débattait avec le point. Et un point, c’est tout, c’est l’événement qui rompt avec la prévision. D’ailleurs,dans ce film, visuellement les éléments se composent de formes longilignes (les voies ferrées interminables) et ponctuelles (les personnages); le plan distancié où Olena traverse le viaduc révèle cette combinaison. Même s’ils remettent la main sur le portefeuille, Olena comprend que Dima a rompu leur pacte secret. Ils décident tout de même de partir vers le port et de s’embarquer pour la Suède.

Finalement, Gdańsk devient le théâtre d’une nouvelle donne. Alors qu’ils sont dans le couloir pour atteindre le ferry, Olena ralentit le pas jusqu’à stopper sa marche. Son regard dit tout : la perte de confiance, la difficulté de la décision et l’évidence de la rupture. Dima poursuit son chemin. La ville qui ne devait être qu’un couloir vers l’au-delà s’apparente alors à un berceau du pour-soi. Face à l’eau visible et extérieure de la Mer Baltique, Olena fait le choix de la césure, et voit surgir depuis l’intérieur le liquide de l’angoisse et de la liberté. La mise en scène fixe ce moment avec une grande simplicité, rendant désormais palpable la réalité épaisse et imbrisable des sentiments. Pendant que les larmes d’Olena perlent sur ses joues, le point l’emporte donc sur la ligne. Ouvrant ainsi une nouvelle ère, la définition de nouvelles conditions et d’un potentiel abandon.

Mathieu Lericq

Consulter la fiche technique du film

Pour information, « Olena » sera projeté samedi 25 mai à 11h, salle Debussy, et à 17h, salle Buñuel, dans le cadre de la projection des courts métrages en compétition

O comme Olena

Fiche technique

olena81

Synopsis : Un couple de jeunes Ukrainiens, Olena et Dima, traversent la Pologne pour atteindre la Suède. Dans le train, on tente de leur voler leur portefeuille, contenant leurs passeports. L’un des voleurs jette finalement le portefeuille sur la voie. Dès lors, ils se lancent à la recherche du porte-feuille, sans lequel prendre le ferry semble bien compromis. Progressivement la lumière se fait sur la raison de leur périple.

Pays : Pologne

Année : 2013

Genre : Fiction

Durée : 17 min

Réalisation : Elżbieta Benkowska

Scénario : Elżbieta Benkowska

Photographie : Sławomir Witek

Montage : Elżbieta Benkowska

Décors : Marta Grabicka

Costumes : Aleksandra Przyłuska

Musique : Alejandro Bermudez Pascual

Assistant de production : Joanna Pultyn

Interprétation : Oksana Terefenko, Igor Aronov, Sebastian Perdek, Krzysztof Gordon

Production : Leszek Kopeć

Article associé : la critique du film

Océan d’Emmanuel Laborie

Sélectionné à la 52e Semaine de la Critique, « Océan » d’Emmanuel Laborie montre la fin d’une enfance. Période si précieuse de notre vie, moment d’innocence et de découverte qu’Emmanuel Laborie réussit si bien à décrire à travers ce film qui mêle la douceur des souvenirs de vacances à la violence de la prise de conscience de l’âge adulte.

ocean1

Nous suivons le quotidien d’une famille moyenne, à la fin des années 70, durant leurs vacances au bord de l’océan, à travers le regard de Jean, un enfant d’une dizaine d’années. Le film prend la forme d’une boucle, démarrant sur le trajet en voiture à destination du lieu de vacances, et se termine sur le trajet de retour, également en voiture. Au centre de cette boucle, il y a les vacances qui marquent un retournement, une évolution déterminante dans la vie de Jean.

Effectivement, durant cet été 1979, Jean est confronté à deux évènements assez brutaux pour lui. En premier lieu, les disputes constantes entre ses parents lui font se rendre compte que l’amour n’est plus là au sein de ce couple logiquement inébranlable aux yeux d’un enfant. Ensuite, Jean assiste à la mort par noyade d’un homme rencontré sur la plage, face à laquelle les adultes ne savent finalement pas réagir.

Michaël Abiteboul et Julia Faure, interprétant les parents de Jean, sont assez incroyables de sensibilité et de crédibilité. D’un côté, il y a ce père plutôt autoritaire, mais qu’on découvre terriblement attentionné et protecteur lors des séquences du train fantôme et du trajet de retour dans la voiture. De l’autre côté, il y a la mère, femme libérée, si douce et si sensible lors de la perte du petit frère Julien et lors de l’application de la crème après-solaire. En soi, des parents idéaux aux yeux de Jean, qu’il n’a aucunement envie de voir se séparer, d’où son envie de ne jamais rentrer de vacances puisque la fin de l’été marquera malheureusement plus qu’une simple rupture. On est d’ailleurs singulièrement touché par ces scènes où Jean se retrouve avec, alternativement, un seul de ses parents, comme s’il se sentait si impuissant face à la situation et qu’il tâchait par conséquent de conserver à jamais ces moments ensemble.

Quant à la confrontation de l’enfant à la mort, l’expérience est vécue en deux étapes successives : la première comme un jeu, celui d’évoquer la fin de la vie à cause d’une brûlure de méduse et de s’amuser avec le mollusque sanss savoir que l’animal respire encore. La deuxième comme une réalité subie, celle de la noyade de Carlos, le voisin de plage, sous les yeux de Jean. Le moment est vécu de manière encore plus difficile voire incompréhensible pour Jean, tant ses propres parents ont finalementbien peu d’empathie pour la fille de Carlos, devenue orpheline, si bien que l’enfant ne sait pas trop comment réagir face à un acte aussi grave.

Ce qui marque finalement ce film réside dans les scènes du quotidien qu’a choisi de filmer Emmanuel Laborie. Elles sont d’un réalisme rare, les dialogues sont très justes et la musique d’Émilie Loizeau amplifie toute la poésie de ce court métrage. Face à ces instants de vie, on ressent une émotion et une proximité telles qu’on éprouve le désir que le film ne se termine jamais tant le réalisateur touche finalement à nos propres souvenirs d’enfance.

Camille Monin

Consulter la fiche technique du film

O comme Océan

Fiche technique

Synopsis : À travers le regard de Jean, un enfant d’une dizaine d’années, nous partageons le quotidien d’une famille en vacances à l’océan. Cet été-là, à la fin des années 70, Jean réalise que son père et sa mère ne s’aiment plus. Soudain, la famille est confrontée à la mort. Jean découvre l’ambivalence de la vie, sa violence, la faiblesse des hommes. Dans la voiture qui roule de nuit, la fin des vacances est chargée de nouvelles questions, d’angoisses, de quelque chose comme la fin de l’enfance.

Genre : Fiction

Durée : 31′

Pays : France

Année : 2013

Réalisation : Emmanuel Laborie

Scénario : Emmanuel Laborie

Image : Alfredo Altamirano

Montage : Emmanuel Laborie

Son : Didier Baulès, Philippe Grivel

Décors : Arnaud Lucas

Musique : Émilie Loizeau

Interprétation : Adam Lenglen, Julie Faure, Michael Abiteboul

Production : Takami Productions

Article associé : la critique du film

Going South (Vers le Sud) de Jefferson Moneo

Martha a vécu toute sa vie dans un ranch des hautes plaines canadiennes. Maintenant que sa mère n’est plus là et que son ivrogne de père a vendu son cheval, il ne reste plus grand chose pour la retenir. « Going South » (Vers le Sud), le film de Jefferson Moneo, en compétition à la Cinéfondation 2013, dresse le portrait d’une nation en mouvement, et d’une jeune femme au regard triste, un regard tourné vers l’horizon.

« Going South » s’ouvre sur une vente aux enchères et annonce le cadre : l’univers masculin des cowboys, des plaines à perte de vue et l’ennui d’une jeune femme qui, face à son miroir ou à un inconnu, se prend à rêver d’une autre vie. Les paysages sont à couper le souffle et la lumière de cette région du Canada est sublimée, offrant des plans dignes d’un grand western. Tandis que Martha trompe son ennui par des aventures sexuelles insignifiantes dans un camion en pleine nature, le coucher de soleil qui se profile à l’horizon offre la perspective d’un monde bien plus vaste, d’un ailleurs plein de promesses. La possibilité d’un avenir plus attrayant se concrétise alors par l’arrivée de ce sombre inconnu, qui déclare se diriger « vers le Sud ».

Les paysages, le mouvement des personnages en transit, sont la projection de toute une imagerie nord-américaine que le jeune réalisateur Jefferson Moneo réinvestit pour évoquer son territoire d’origine, les plaines du Canada, et peut-être sa propre migration vers les Etats-Unis. Le film joue sur le contraste entre l’enfermement, mis en scène dans les séquences d’intérieur et représenté également par les hommes qui entourent Martha, et l’aspiration à la liberté, la perspective d’un envol, symbolisées par les paysages et une route, filmée à travers le pare-brise d’une voiture, qui s’étend à perte de vue.

going-south-3

Confrontés à ces images, on songe à de nombreux films américains qui mettent en scène l’errance de personnages fuyant leur quotidien à la poursuite du rêve américain : « La Balade sauvage » de Terrence Malick, « De si jolis chevaux » de Billy Bob Thornton (adaptation du roman éponyme de Cormac MacCarthy) ou encore « Thelma et Louise » de Ridley Scott ainsi que de nombreux autres films évoquant la traversée des frontières. Concept très cinématographique, la frontière permet de jouer sur les limites du cadre et de l’espace filmique, le déplacement, les symboles, comme le fait Jefferson Moneo dans sa mise en scène, ses choix de cadrages, alternant espaces confinés de la famille et du lieu social avec espaces naturels, ceux de la liberté et de l’épanouissement.

« Going South » est la preuve que ce thème continue à inspirer les cinéastes d’aujourd’hui et que le genre, si tant est que l’on puisse parler de « border movie » comme on parle de « road movie », peut encore donner lieu à d’autres écritures, mettant ici en scène Shana Dowdeswell qui offre une interprétation touchante de cette jeune Canadienne portant en elle toute la nostalgie d’une nation toujours en quête de l’au-delà, prête à dépasser les frontières.

Agathe Demanneville

Consulter la fiche technique du film

Pour information, « Going South » sera projeté dans le programme 4 de la Cinéfondation , le vendredi 24 mai, à 11 h (salle Buñuel)

G comme Going South

Fiche technique

Synopsis : Martha Barlow est une enfant sauvage des hautes plaines qui aspire à s’échapper de son milieu rural. L’apparition inopinée d’un mystérieux étranger dans sa ferme l’amène à devoir prendre une décision : est-elle assez folle pour s’enfuir avec lui ?

Genre : Fiction

Durée : 15’

Pays : Canada, Etats-Unis

Année : 2013

Réalisation : Jefferson Moneo

Scénario : Jefferson Moneo, Emily Ragsdale

Image : Craig Trudeau

Montage : Fabiola Caraza

Musique : Michael Severson

Décors : Jennifer Marie Thomas

Interprétation : Shana Dowdeswell, John Brodsky, Sean Friel, Kenneth Heaton

Production : Columbia University, Prowler Pictures

Article associé : la critique du film

Lágy Eső (Bruine) de Dénes Nagy

Après nous avoir sidérés avec « Csicska » d’Attila Till, il y a deux ans, la Quinzaine des Réalisateurs propose cette année un nouveau court hongrois surprenant, « Lágy Eső » (bruine, en français). Un voyage en bateau, enveloppé d’une brume et d’une musique belle et déchirante à la fois, ouvre le film. Dani, un adolescent, filmé de dos, scrute l’horizon et l’eau calmes. Il se retrouve vite à fumer et à trinquer avec son nouveau père adoptif, prêt à accueillir un fils et de la main d’oeuvre gratuite à la ferme. Il faut bien s’occuper des cochons.

Embarquant pour une nouvelle famille et un nouvel environnement, Dani l’orphelin abandonne de ce fait sa maison de correction. De son ancienne vie, Dénes Nagy, le réalisateur, ne nous dit presque rien. Peu importe, son film s’intéresse au Dani d’aujourd’hui. Son protagoniste, en apparence insensible, isolé, froid et distant, est tour à tour calme (il regarde les porcins se faire charcuter, sans broncher) ou violent (il laisse éclater sa colère en classe). La seule émotion qu’il laisse transparaître est celle qu’il ressent pour Zsofi, une fille de sa classe, provocante, libre, sans attaches. Lui, l’esclave, le mal aimé, logé à la même enseigne que les parias, devient vite fasciné par cette jolie fille aussi énigmatique que lui.

Jouant au dur, essayant tant bien que mal de la séduire, il cherche à tout prix à attirer son attention. Pour l’impressionner, il en vient à mettre le feu au champ familial dans un geste d’amour radical. A cet instant, il se rapproche un tant soit peu de l’objet de son obsession. En même temps, son vice, son secret est dévoilé. La réponse du monde adulte, plutôt absent jusque là, intervient, sans tarder, de façon sidérante (« Les menteurs seront voués aux ténèbres éternelles »). La morale revenue, les règles rétablies, il ne reste plus qu’à renvoyer Dani à la case de départ.

lagy-eso-denes-nagy1

Entre tension palpable et mutisme ambiant, cette fiction très maîtrisée scrute le mal-être d’un adolescent ne pouvant compter que sur lui-même, confronté à l’amour et au désir, ne sachant comment éprouver ces sentiments autrement que par le biais de l’extrême. Souvent filmé de dos, parfois encadré par des barreaux (symbole d’enfermement un peu trop appuyé), le personnage de Dani réussit à intriguer le spectateur, à l’emmener dans un ailleurs peu reluisant où des images d’incendie côtoient des plans âpres, de sang et de chair d’animaux morts. Ces visuels pourraient passer pour des effets de style mais leur crudité assumée apporte autant au film que le jeu très sobre des deux comédiens principaux. Deux ans après « Csicska », la Hongrie nous offre un nouveau regard ciselé sur la société hongroise et sur son rejet de l’être faible. La marge nous intéresse, ce film aussi.

Katia Bayer

Consulter la fiche technique du film

Article associé : l’interview de Dénes Nagy

L comme Lágy Eső

Fiche technique

https://vimeo.com/65626576

Synopsis : Dans un village de l’est de la Hongrie, Dani, un adolescent qui a grandi à l’orphelinat, tombe amoureux de sa camarade de classe. Il essaie de se rapprocher d’elle mais ses tentatives sont obscènes et grotesques. Il ne comprend pas les règles du jeu de l’amour, personne ne les lui a jamais appris.

Genre : Fiction

Durée : 28’

Pays : Hongrie

Année : 2013

Réalisation : Dénes Nagy

Scénario : Dénes Nagy, Tamás Dobos

Image : Tamás Dobos

Son : Péter Benjámin Lukács, David Vranken, Mathieu Michaux, Philippe Charbonnel

Décor : Bence Kalmár

Montage : Nicolas Rumpl

Musique : Garth Knox, Sylvain Lemêtre

Interprétation : Zsófia Erdélyi, Dániel Keresztfalvi, László Léhi, Miklós Sass, Mária Dobosi, László Veress

Production : Campfilm Production

Articles associés : la critique du film, l’interview de Dénes Nagy

Inseki to impotence de Omoi Sasaki

« Inseki to impotence » de Omoi Sasaki est présenté en compétition du Festival de Cannes. Ce court métrage japonais explore un thème assez rarement abordé, l’impuissance, et enrobe la narration autour d’un phénomène surnaturel, l’apparition d’une météorite dans le ciel nippon… De l’audace donc, dans cette création qui paraît atypique dans une pareille sélection !

S’ouvrant sur un corps organique pourri sur un fond blanc, le film déconcerte dès les premières secondes. Pour autant, le réalisateur bascule rapidement dans le coeur du sujet en nous faisant entrer dans l’univers quotidien d’un couple. Le décor est posé sobrement : la femme jeune, belle, nue sur le lit s’approche de son conjoint assis de dos, nu, sur une chaise dans la pièce attenante. Lorsqu’elle s’approche tendrement de lui, il l’éloigne. Elle part. Cut. L’image s’ouvre alors sur un plan large d’une ville dont le ciel est pour ainsi dire «mangé» par une immense météorite. Rien ne sera jamais explicité sur la présence de cette chose. Pour autant, au fur et à mesure des séquences, on peut supposer que le corps étranger est doté d’une force étrange incarnée sur terre par un mystérieux pizzaiolo au pouvoir sexuel exacerbé qui affole les femmes et qui comblera le manque sexuel de la jeune femme qui ne peut faire l’amour avec son conjoint impuissant.

inseki1

Dans le film, le réalisateur s’intéresse aux rapports charnels et sexuels inexistants de ce couple en crise et aux solutions qui s’offrent à eux pour y remédier. Chacun de leur côté souffre et si l’homme tente de trouver une réponse à son problème physique de façon toute à fait rationnelle (chez un médecin aux méthodes quelque peu farfelues, certes), la femme va quant à elle être confrontée à une force extérieure, extra-terrestre, inexplicable, incompréhensible qui lui permettra de satisfaire ses envies (avec le pizzaiolo).

D’un point de vue formel, le film joue la carte du surnaturel, ici donné à voir comme un principe de base. En effet, le spectateur doit adhérer tout de suite à cette météorite pour pouvoir avoir accès au film, il s’agit là d’une condition sine qua non. La météorite n’est pas crédible mais pour autant, tout repose sur son existence. L’image de cette présence est très bien relayée par un travail sur le son qui émane de la pierre et qui enveloppe littéralement les actions des personnages. Ce bruit sourd fait passer le spectateur de l’oppression à la fascination au même titre que les protagonistes du film ont peur mais sont également attirés par la météorite.

inseki2

Et puis, il y a ces séquences purement symboliques du corps organique pourri qui se retrouvent à trois occurrences dans le film : en ouverture où la pourriture est naissante, après la séquence où l’homme rentre de son rendez-vous chez le médecin où les champignons poussent et enfin, lors du dernier plan du film où les champignons sont matures. Si la référence phallique est assez claire, voire peut-être trop appuyée, on saluera l’audace du réalisateur qui, par ces incursions inattendues dans la narration, fait de ce film une sorte d’essai expérimental.

« Inseki to impotence » est un court métrage surprenant et assez inédit quand au sujet qu’il aborde. Le réalisateur ne nous livre quasiment pas de clef de lecture face à cet objet qui se termine par un happy end aussi déroutant que le reste du film. En signant ce court métrage, Omoi Sasaki fait la promesse d’un cinéma à la marge et inspiré, même s’il peut paraître de prime abord difficile à lire, et qui ne saurait laisser personne indifférent.

Fanny Barrot

Consultez la fiche technique du film

Article associé : l’interview d’Omoi Sasaki

Pour information, « Inseki to impotence » sera projeté samedi 25 mai à 11h, salle Debussy, et à 17h, salle Buñuel, dans le cadre de la projection des courts métrages en compétition. Une projection est également prévue le jeudi 30/05, à 20h30, à Paris, au Cinéma du Panthéon lors de la reprise des courts métrages en compétition au Festival de Cannes 2013

I comme Inseki to impotence

Fiche technique

inseki1

Synopsis : L’énorme astéroïde qui a frôlé la Terre en 2013 continue son imprévisible trajectoire. Un homme a été incapable de faire l’amour à sa femme pendant des années. Lui qui a perdu toute confiance, sera-t-il capable d’être à nouveau à la hauteur ? Plus fort face aux cieux…

Pays : Japon

Genre : Fiction

Année : 2013

Durée : 10′

Réalisé par : Omoi Sasaki

Scénario : Omoi Sasaki

Montage : Omoi Sasaki

Image : Hiroshi Iwanaga

Musique : OPEN REEL ENSEMBLE

Son: Mikisuke Shimazu

Interprétation : Ruriko Hamano, Kuniaki Nakamura, Karia Nomoto, Minetaro Suzuki, Ryuichi Tsukub

Production : UNIJAPAN

Articles associés : la critique du film, l’interview d’Omoi Sasaki

Pouco mais de um mês d’André Novais Oliveira

Cette année, la sélection des courts métrages à la Quinzaine des Réalisateurs offre à la fois un panorama de films très différents les uns des autres et des thèmes traités plutôt similaires. C’est le cas des courts « Solecito » d’Oscar Ruiz Navia, « Man kann nicht alles auf einmal tun, aber man kann alles auf einmal lassen » de Marie-Elsa Sgualdo et « Pouco mais de un mês »  d’André Novais Oliveira qui se penchent tous trois de manière intime sur la complexité des relations amoureuses. Qu’ils se déroulent au tout début d’histoires sentimentales ou au moment de la rupture, ils évoquent les réflexions et les différents tâtonnements qu’elles provoquent, le tout entre réalité et fiction, sans réelle frontière entre les deux.

Intéressons-nous au film brésilien, « Pouco mais de un mês ». André Novais Oliveira, son réalisateur, revendique pleinement le fait que sa vraie histoire se mêle avec la fiction. D’ailleurs, s’il a assumé ce film en intégralité (scénario, réalisation, production, interprétation), c’est tout simplement parce qu’il représente ce film. Face à celui-ci, le spectateur se retrouve pendant 23 minutes, quasiment en temps réel, au début de sa relation amoureuse, dans sa partie la plus intime et la plus crue, où Élida, son amie, et lui jouent leurs propres rôles, où ils se mettent eux-mêmes en scène. Ce qui permet au film d’atteindre une certaine sensibilité.

En filmant le réveil d’Élida et d’André, le réalisateur montre à quel point les débuts peuvent être synonymes à la fois de banalité et de gêne, les individus ne sachant quel sujet de discussion aborder, quel intérêt porter à l’autre sans paraître indiscret, quel comportement soi-disant naturel adopter, etc… surtout comme le titre l’indique, au bout d’à peu près un mois où l’on pense mieux se connaître tandis que l’on est toujours dans la découverte de l’autre.

Si cette scène plutôt banale génère autant de gêne chez les deux personnages principaux, c’est justement parce qu’il s’agit de leur « vraie » réalité filmée ici. Qui plus est, on devine que la nuit qu’ils viennent de passer n’a pas été des plus chaudes puisque le jeune homme raconte qu’il n’a pas réussi à trouver le sommeil aux côtés d’Élida et qu’il a dû déambuler dans l’appartement, cherchant une quelconque distraction.

pouco-mais-de-um-mes1

Trois moments matinaux sont en réalité présentés dans « Pouco mais de un mês ». Tout d’abord, le réveil dans l’obscurité presque totale de la chambre où l’on découvre les personnages par le simple son de leur voix. Puis, le petit déjeuner où l’on prend en compte l’apparence physique des personnages dont les déplacements dans cet appartement étroit semblent timides et compliqués. Enfin, l’attente de l’autobus dans la rue. C’est finalement le seul moment où Élida et André parlent d’eux, évoquent leur relation et un éventuel chemin ensemble. Leur discussion prend une tournure suffisamment importante pour laisser passer un premier bus, jusqu’à l’arrivée du suivant où ils se laissent enfin aller à un baiser à la fois maladroit et plein d’affection, qui mettra fin à la conversation, donnant une réponse favorable à leurs questionnements. S’ensuit une scène épilogue, relativement inutile. À nouveau, l’obscurité de la chambre se déploie, prouvant que le jeune homme est revenu chez son amie. En réalité, le baiser précédent suffisait à conclure le film, lui offrant même une ouverture encore plus grande.

Le ton employé est si juste et si empli de pudeur qu’on se prend à être réellement touché par ces deux êtres qui s’apprivoisent assez difficilement, sans échapper à la comparaison avec nos propres débuts d’histoires. Ceci, malgré une scène d’ouverture au rythme assez lent en caméra obscure qui aurait tendance à distraire plus d’un spectateur. Fort heureusement, toute la force de ce film réside dans cette aisance à rendre si réelle cette situation, lorsque deux personnes qui se connaissent pourtant si peu, acceptent de dévoiler leur fragilité de la même manière qu’ils conservent une certaine distance, histoire de se protéger face à l’inconnu.

pouco-mais-de-um-mes2

André Novais Oliveira a bel et bien réussi à mettre en images ce moment unique et si délicat à raconter qu’est le début des relations amoureuses. En cela, le travail du réalisateur brésilien se rapproche légèrement de celui d’Abbas Kiarostami, avec cette faculté à filmer des scènes du quotidien de manière la plus réaliste possible, en n’oubliant jamais que la durée engendre l’intimité.

Camille Monin

Consulter la fiche technique du film

P comme Pouco mais de um mês d’André Novais Oliveira

Fiche technique

Synopsis : André et Elida sont ensemble depuis peu de temps. Dans la vraie vie et dans la fiction.

Genre : Fiction

Durée : 23′

Pays : Brésil

Année : 2013

Réalisation : André Novais Oliveira

Scénario : André Novais Oliveira

Image : Burno Risas, Gabriel Martins

Montage : Gabriel Martins

Son : Bruno Vasconcelos

Décors : Tati Boaventura

Interprétation : André Novais Oliveira, Élida Silpe

Production : André Novais Oliveira, Gabriel Martins, Maurilio Martins, Thiago Macêdo Correia

Article associé : la critique du film

Exil de Vladilen Vierny

Les errances d’un exilé en 4/3

Sélectionné à la Cinéfondation au Festival de Cannes, le court métrage « Exil » dépose des traces. Les traces d’un homme échoué sur une plage, contraint à une errance infinie, défait des origines et dans l’incertitude de l’après. Il n’est pas question ici de récit ou même de développement d’une trajectoire. Seulement de quelques murmures, de bruissements, de temporalités rompues, et de mouvements aléatoires. Vladilen Vierny, jeune cinéaste d’origine russe ayant habité en Belgique avant d’étudier à la Fémis à Paris, sait ce que signifie le détachement. Il en fait ici le thème central de ce film aux accents expérimentaux, donnant l’exemple d’une maîtrise formelle étonnante et d’un souffle cinématographique unique.

exil

Cliquer sur l’image pour visionner le film

Laissant déjà planer une atmosphère de doutes, le titre du film n’en va cependant pas par quatre chemins : exil. Évitant tout rappel vers une origine désormais perdue, ainsi que toute perspective évidente, le court métrage tient de l’exposition : une plage, un homme, une nécessité de survie. L’entame d’un exil que l’image dissèque dans ses micro mouvements, presque sans paroles. De cet homme qui nage, noir de peau et de vêtements, qui s’approche, mû par des gestes incertains, qui marche, puisqu’il ne lui reste plus rien d’autre à faire, on ne sait presque rien. Et on n’en saura pas plus, car c’est cela qu’il s’agit de montrer : les errances d’un homme sans origines mais pas sans raisons d’être, un individu perdu mais poussé par une quête d’idéal. L’univers musical concourt également au frissonnement de l’incertitude, installant une atmosphère de contemplation suspendue.

Dans « Exil », seul le cadre est posé : souvent de loin, parfois proche du personnage mais toujours derrière lui, laissant systématiquement apparaître l’horizon. Dans chaque plan, une géométrie calibrée, capable de restituer le sentiment d’insécurité d’un être dans un contexte abrupte et inhospitalier. Mais Vladilen Vierny ne s’en tient pas à montrer l’exil, il souhaite en faire émerger le sentiment; révélant la présence des tentes des vacanciers, il dresse le portrait des êtres peuplant la plage, tous ces visages dont le plaisir apparaît comme le contre-point à la solitude contrainte vécue par l’exilé. Si derrière chaque visage il se trouve un monde, à regarder et à comprendre, l’exilé n’a presque pas le droit au visage. Lui, il n’est qu’un corps qui traverse l’écran en format 4/3, comme si l’accès à la totalité horizontale lui était interdit, le format 16/9 ayant été créé pour les paysages de cowboys, sûrs de leur liberté et de leur pouvoir.

exil1

Finalement, si « Exil » dépose des traces, c’est n’est pas le cas de son personnage principal. Ce dernier poursuit sa route hors du cadre sans que rien n’atteste de sa présence. Les deux derniers plans du film montrent des monceaux de sel et des outils de décomposition, évoquant sans doute la dissolution des traces ou bien encore le processus permanent d’ordonnancement et de remplacement. À travers une mise en scène sûre et précise, sont exposés autant de signes décrivant l’intimité agitée des êtres qui fuient. Pareille à celle du vent.

Mathieu Lericq

Consulter la fiche technique du film

E comme Exil

Fiche technique

exil

Cliquer sur l’image pour visionner le film

Synopsis : Premières heures d’un jeune migrant africain sur une plage européenne.

Genre : Fiction

Année : 2013

Durée : 16′

Réalisation : Vladilen Vierny

Interprétation : William Edimo

Scénario : Vladilen Vierny, Nora Jaccaud, François Peyroux

Image : Amine Berrada

Son : Tristan Pontécaille

Assistant son : Jean-Charles Bastion

Montage : Avril Besson

Musique : Jean-Charles Bastion, Romain Poirier

Production : La Fémis

Article associé : la critique du film

Festival de Cannes 2013

Le court à Cannes ou les confins étincelants des origines

Modération et tempérance ne sont habituellement pas les qualificatifs attribués au Festival de Cannes. Au contraire, l’événement prend ses quartiers dans les apparences les plus foisonnantes. Tout est prévu pour attirer et séduire. Le long tapis rouge est installé devant le palais. Les longs métrages réalisés par de grands cinéastes recouvrent la plupart des écrans, diamants officiels attendus par des centaines de spectateurs attroupés dans des fils interminables. Les longues robes aguicheuses des actrices se déploient sous les regards affamés des photographes. Les longues soirées divertissantes s’enchaînent dans les hôtels cinq étoiles et les villas côtières. Et les longues averses taquinent parfois les festivaliers, pour le plus grand plaisir des vendeurs à la sauvette.

cannes

Mais il ne faut pas trop se fier aux apparences. Outre ce spectacle de grandeur et de débauche, le Festival de Cannes offre à sa manière un espace non négligeable à la concision et à l’expérimentation. Chaque section — Compétition Officielle, Cinéfondation, Quinzaine des Réalisateurs et Semaine de la critique — partagent le point commun de présenter une sélection de courts métrages. Et oui, les films de courte durée, ces pierres précieuses et exigeantes, ont aussi droit à leurs honneurs.

Objets surprenants de genres divers, tantôt développant une dramaturgie classique, tantôt proposant une forme novatrice, voire dérangeante, ces films parviennent ainsi aux yeux du public. Il s’agit des premières lumières de potentiels réalisateurs de la longueur, des rayons audacieux et fragiles qui alimentent — certainement pas dans la lumière, plutôt subrepticement, dans l’ombre, sans même que la majorité s’en aperçoive — les feux de la rampe.

Désireuse d’ouvrir des discussions autour de ces puissantes étincelles, l’équipe de Format Court vous invite à suivre le Festival de Cannes en tournant les regards vers la brièveté en clair-obscur. Histoire de prendre part aux festivités non depuis le centre de la confirmation, mais depuis les marges de la tentation. En somme, depuis les confins des origines.

Mathieu Lericq

Retrouvez dans ce Focus :

Les interviews

Eduardo Williams et Amaury Ovise, réalisateur et co-producteur de « Que je tombe tout le temps ? » (France, Quinzaine des Réalisateurs)

Gudmundur Arnar Gudmundsson, réalisateur de «  Hvalfjordur » (Le Fjord des Baleines), (Islande, Compétition officielle)

Oscar Ruiz Navia et de Guillaume de Seille, réalisateur et co-producteur de « Solecito » (Colombie, Danemark, France, Quinzaine des Réalisateurs)

Annarita Zambrano, réalisatrice de « Ophelia » (France, Compétition officielle)

Sarah Hirtt & Jean-Jacques Rausin, de la cinéphilie à la professionalisation (Belgique, Cinéfondation)

“ L’Aurore boréale ” par Keren Ben Raphaël, Rémi Bertrand, Ana et Hippolyte Girardot, Delphine et Élise Benroubi

Hu Wei et Julien Féret, réalisateur et producteur de « La Lampe au beurre de Yak » (Chine, France, Semaine de la Critique)

Ali Asgari, réalisateur de « Bishtar Az Do Saat » (« More than two Hours ») (Iran, Compétition officielle)

Omoï Sasaki, réalisateur de « Inseki + Impotence », et Yuko Nobe, en charge de la promotion internationale des courts métrages japonais (Japon, Compétition officielle)

Jane Campion, Présidente du Jury de la Cinéfondation et des courts métrages

Adriano Valerio, réalisateur de « 37°4S »(France, Compétition officielle)

Dénes Nagy, réalisateur de « Lágy Eső » (Hongrie, Belgique, Suisse, Quinzaine des Réalisateurs)

Les reportages

Les critiques de films

Le Quepa sur la Vilni ! de Yann Le Quellec (France, Quinzaine des Réalisateurs)

– « Hvalfjordur » (Le Fjord des Baleines) de Gudmundur Arnar Gudmundsson (Danemark, Islande, Compétition officielle)

« Solecito » de Oscar Ruiz Navia (Colombie, Danemark, France, Quinzaine des Réalisateurs)

« Bishtar Az Do Saat » (Plus de deux heures) d’Ali Asgari (Iran, Compétition officielle)

« La Lampe au beurre » de Yak de Hu Wei (Chine, France, Semaine de la Critique)

« En attendant le dégel » de Sarah Hirtt (Belgique, Cinéfondation)

« Ophelia » d’Annarita Zambrano (France, Compétition officielle)

« Que je tombe tout le temps ? » d’Eduardo Williams (France, Quinzaine des Réalisateurs)

« The Opportunist » de David Lassiter (États-Unis, Semaine de la Critique)

« Pátio » d’Aly Muritiba (Brésil, Semaine de la Critique)

« 37°4S »  d’Adriano Valerio (France, Compétition officielle)

– « Swimmer » de Lynne Ramsay (Royaume-Uni, Quinzaine des Réalisateurs)

« Olena » d’Elżbieta Benkowska (Pologne, Compétition officielle)

« Océan » d’Emmanuel Laborie (France, Semaine de la Critique)

« Going South (Vers le Sud) » de Jefferson Moneo (Canada/USA, Cinéfondation)

« Lágy Eső » (Bruine) de Dénes Nagy (Hongrie, Belgique, Suisse, Quinzaine des Réalisateurs)

« Inseki to impotence » de Omoi Sasaki (Japon, Compétition officielle)

« Pouco mais de um mês » d’André Novais Oliveira (Brésil, Quinzaine des Réalisateurs)

« Exil » de Vladilen Vierny (France, Cinéfondation)

Les actus

Cannes, la Palme d’Or du court métrage & les deux Mentions Spéciales

Le palmarès de la 16e édition de la Cinéfondation

Quinzaine des Réalisateurs, Prix Illy du court métrage

52ème Semaine de la Critique, le palmarès des courts

Cannes 2013, les 9 courts métrages en compétition officielle

Quinzaine des Réalisateurs : les neuf courts retenus

Semaine de la Critique, la sélection courte 2013

Cannes 2013 : la sélection de la Cinéfondation

1ème édition du Festival BD6Né, autour de la BD & du cinéma

La 1ère édition du Festival BD6Né aura lieu du 31 mai au 2 juin 2013 au Nouveau Latina à Paris et au Cinéma Les Lumières à Nanterre. Organisé par Collectif Prod, BD6Né est un festival entièrement consacré aux apports de la BD dans le cinéma et à toute la richesse des échanges entre ces deux Arts. Projections de courts métrages, conférences, concours de scénarios, combats de dessinateurs et autres animations sont prévus pendant ces 3 jours.

bd6ne

Vendredi 31/05 à 20h au Nouveau Latina et et samedi 1/5, à 14h au Cinéma Les Lumières à Nanterre, 9 neuf films courts en compétition, mêlant BD et cinéma, seront projetés au Nouveau Latina.

Pour le jury de la compétition courts métrages, Collectif Prod a fait appel à :

– Florent RUPPERT & Jérôme MULOT, dessinateurs, réalisateurs de films d’animation
– Chloé MAZLO, réalisatrice de films d’animation
– Katia BAYER, rédactrice en chef du Webzine Format Court
– Rurik SALLÉ, journaliste spécialisé, rédacteur en chef du magazine Metaluna.

Deux conférences donneront un aperçu des passerelles possibles entre le 7ème et le 9ème art :

– Le Découpage comme art séquentiel au Cinéma et dans la Bande Dessinée, en présence de Florent RUPPERT & Jérôme MULOT – David LE BOZEC – Marie EYNARD – Loïc Nicoloff, le dimanche 2 juin, à 12h au Nouveau Latina

– L’Adaptation de la Bande Dessinée au Cinéma, en présence de Nicolas DUVAL – Marc SYRIGAS – Julien MOKRANI – un représentant de la SACD, le 1er juin à 12h au Nouveau Latina

Pour plus d’informations, retrouvez le programme complet en ligne

Prix Jean Vigo 2013 remis à Jean-Charles Fitoussi & Yann Le Quellec

Le prix Jean-Vigo est une récompense cinématographique française décernée depuis 1951, créée par Claude Aveline, en hommage au réalisateur Jean Vigo. Attribué par un jury constitué de critiques, d’exploitants et d’anciens lauréats, il vise à encourager un auteur d’avenir et distingue « un réalisateur français pour son indépendance d’esprit et son originalité de style ». Il existe depuis 1960 un palmarès distinct pour les longs métrages et pour les courts métrages.

Le Prix Jean Vigo 2013 du long métrage a été remis la semaine passée à Jean-Charles Fitoussi pour « L’Enclos du temps », « film poétique et lumineux, l’art cinématographique dans toute sa pureté », selon les jurés.

le-quepa-sur-la-vilni1

Le prix du court métrage récompense, lui, Yann Le Quellec (réalisateur du dansant « Je sens le beat qui monte en moi ») pour « Le Quepa sur la Vilni » dont « la liberté de ton et le goût du burlesque font penser à la fois à Jacques Tati, Luc Moullet et Jacques Rozier », selon le jury. Pour information, ce film est sélectionné à la prochaine Quinzaine des Réalisateurs et fera partie de notre focus imminent sur le Festival de Cannes.

Lors de la remise des prix Jean Vigo, un prix d’honneur a également distingué le cinéaste Léos Carax pour l’ensemble de son oeuvre.

Short Screens #26 : Portraits de famille

Aimée ou détestée, la famille, c’est un peu les amis que l’on n’a pas choisis… Pour sa séance du mois de mai, Short Screens vous livre 6 courts métrages témoignant de l’évolution de l’institution familiale, 6 portraits à la fois sensibles, touchants et cyniques sur les relations tantôt tendres tantôt conflictuelles, qui entourent les liens de parenté.

Jeudi 30 mai à 19h30

Aventure Cinéma
Galerie du Centre 57, 1000 Bruxelles

PREMATUR
Gunhild Enger
Norvège / 2012 / fiction / 17′

prematur2

Prematur narre l’histoire d’un Norvégien, Martin, et de sa petite amie espagnole, Lucia, qui est enceinte. On suit le couple pendant leurs quinze premières minutes ensemble sur le sol norvégien, et notamment la rencontre de Lucia avec cette nouvelle culture, et surtout sa belle-famille.

LA PETITE DAME
Elisabeth Silveiro
Belgique / 2012 / documentaire / 8′

la-petite-dame1

À travers une discussion banale dans un café, entre une dame très âgée et une amir plus jeune, la solitude qui pèse sur ces deux personnes apparaît au grand jour. Ces deux dames ne s’écoutent pas vraiment, et pourtant, elles restent ensemble.

ON THE BEACH
Marie-Elsa Sgualdo
Suisse / 2012 / fiction / 17′

on-the-beach-marie-elsa-sgualdo

C’est l’été, mais la vie est bien compliquée pour Sara, quinze ans. Son petit frère sur le dos, la voilà expédiée chez sa mère pour les vacances. Son père y tient, même s’il s’est fait larguer. Sa mère, elle crèche dans une caravane, au camping. Drôle d’endroit pour refaire sa vie! Heureusement, il y a la plage et les garçons. Encore faudrait-il qu’elle se laisse vivre, Sara…

LIVING JUKE BOX
Thomas Freteur
Belgique / 2013 / documentaire XP / 8′

living-juke-box1

Le duo musical « Les Anchoises », c’est un peu un juke-box vivant. Il suffit de choisir un titre… et la musique est! Il suffit que la musique soit pour que s’éveille un cortège de souvenirs. C’est ainsi qu’est née chez « Les Anchoises » l’envie de rendre visite à leurs grands-parents respectifs avec pour fil rouge un mot-clé: partage.

LE CRI DU HOMARD
Nicolas Guiot
Belgique / 2012 / fiction / 30′

cri-du-homard2

D’origine russe et installée depuis peu en France avec ses parents, Natalia, six ans, attend impatiemment le retour de son frère, Boris, parti combattre en Tchétchénie. Le grand jour est arrivé, mais la fillette doit rapidement déchanter. Cet homme est-il vraiment le frère qu’elle a connu ?

A FAMILY PORTRAIT
Joseph Pierce
Royaume-Uni / 2009 / animation / 5′

a-family-portrait-jospeh-pierce2

Un portrait de famille tourne mal à mesure que jalousie et soupçons se font jour, sous le regard implacable du photographe. Le malaise règne à la fin de la séance, laissant présager une journée mémorable.

PAF : 6 euros
Une initiative de l’asbl Artatouille et Format Court