Hvalfjordur (Le Fjord des Baleines) de Gudmundur Arnar Gudmundsson

Parallèlement à « Safe » (Corée), la Palme d’Or du court métrage, deux films ont obtenu deux Mentions Spéciales au 66ème Festival de Cannes : « 37°4S » d’Adriano Valerio (France) et « Hvalfjordur » (Le Fjord des Baleines) de Gudmundur Arnar Gudmundsson (Danemark, Islande). Ce dernier nous invite dans un fjord reculé d’Islande à suivre la relation étroite de deux frères, Arnar et Ivar.

hvalfjordur-gudmundur-arnar-gudmundsson2

À travers le regard du plus jeune, Arnar, Gudmundur Arnar Gudmundsson dépeint la solitude d’un enfant malmené par les tentatives de suicide de son ainé, auxquelles il assiste impuissant, et le mutisme de ses parents face à ce tabou. Aussi maladroitement que son jeune âge le permet, il prend la responsabilité de rétablir la situation familiale. Dans son film, le réalisateur, Gudmundur Arnar Gudmundsson, fait de l’enfant son personnage central. Les parents ne font qu’acte de présence, aucun mot ou presque ne sort de leur bouche même s’ils semblent conscients du mal-être de leurs enfants.

Le décor naturel tient une place importante dans ce court métrage : dans une région du Hvalfjordur où la pêche à la baleine est la principale activité, les grandes plaines vides et grisées du fjord tiennent place de métaphore visuelle à la solitude de l’enfant. Cet aspect est davantage mis en avant par le réalisateur grâce à sa façon simple et sans superficialité mais néanmoins très esthétique de montrer les choses. Les points de vue ne sont pas multipliés, ce qui compte uniquement, c’est l’enfant et la perception de ce qui l’entoure. La caméra suit le jeune garçon, explore son visage triste et l’accompagne dans cette immensité islandaise foulée par les chevaux où liberté cohabite avec isolement. Le réalisateur réussit ainsi le tour de force de saisir le contraste entre la beauté des images, lors d’une découpe de baleine par exemple, et le drame qui s’y joue, notamment lors de la scène d’ouverture sur la pendaison de l’aîné.

Einar Johann Valsson joue Arnar, le jeune garçon d’une dizaine d’année. Aussi simplement qu’avec talent, il livre une interprétation pleine de sincérité et de sensibilité, révélant une direction d’acteur tout en finesse, au service d’une belle histoire. Gudmundur Arnar Gusmundsson nous propose à travers ce court métrage très court (une quinzaine de minutes) un voyage rempli d’émotions qui marquera à jamais les personnages comme les spectateurs.

Carine Lebrun

Consultez la fiche technique du film

Article associé : l’interview de Gudmundur Arnar Gudmundsson

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *