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Diamond Island de Davy Chou

Davy Chou présentait il y a un an son premier long-métrage, Diamond Island, lauréat du Prix SACD à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2016. Très justement encensé par la presse, son film n’est pas passé inaperçu dans le milieu et est sorti récemment en DVD chez Doriane Films.

Le film doit son titre au nom de l’île éponyme, au large de Phnom Penh au Cambodge, où est située son histoire. Diamond Island est en pleine transition urbanistique, le pouvoir est donné aux promoteurs immobiliers qui sont en train d’y construire « le Cambodge du futur », une sorte de paradis capitaliste ultra moderne pour riches. Bora, 18 ans, quitte sa famille pour cette île où le travail d’ouvrier sur les chantiers de construction est florissant. Loin de ses repères, il se lie à un groupe de jeunes dans la même situation et découvre les joies et les travers de la vie d’adulte.

Le dernier court-métrage de Davy Chou (Cambodia 2099, chroniqué sur Format Court et à retrouver parmi les bonus du DVD) avait déjà pour décor Diamond Island et pour personnages deux jeunes rêveurs. Dans ce film, les deux amis se racontaient littéralement leurs rêves respectifs. L’un cauchemardait au passé, l’autre rêvait au futur. Le premier fuyait un monde de répression. Le second voyageait dans le futur vers un monde probablement meilleur. En attendant, ils étaient bloqués dans un présent qui ne semblait pas leur correspondre.

Diamond Island, comme Cambodia 2099, aborde deux sujets qui s’imbriquent l’un dans l’autre, créant alors un film au genre hybride, quelque part entre le drame social et le film d’apprentissage. Sur fond d’une certaine violence économique – témoignant de la situation de nombreux hommes séparés de leur famille pour aller travailler à la construction d’une ville destinée à la bourgeoisie cambodgienne – on nous montre des jeunes qui s’amusent, draguent, discutent,… grandissent tout simplement.

Diamond Island paraît être un décor de cinéma, tellement tout semble faux. Cette sensation d’artificialité est surement aussi accentuée par des images aux couleurs saturées, rappelant l’univers virtuel des jeux vidéos ou des vidéos promotionnelles (comme celle au début du film décrivant ce que sera Diamond Island : « un paradis de la modernité »). Davy Chou a choisi de faire beaucoup de plans larges qui rappellent sans cesse que l’histoire anodine de ces jeunes en post-adolescence prend place dans cette situation particulière. Leurs préoccupations, en apparence celles de tous les jeunes de leur âge – séduire, se divertir, rêver – sont forcément influencées par l’environnement économique dans lequel ils évoluent. Ils vivent dans une promesse qui, même si elle sera pas tenue un jour, ne leur est de toute façon pas destinée. Comme dans Cambodia 2099, ces jeunes vivent une période de transition dans laquelle ils sont transportés entre passé et futur, à l’image de ces chantiers encore en cours mais qui paraissent pourtant être déjà des ruines. Le pont qui sépare Phnom Penh de l’île de Diamond Island représente en quelque sorte ce passage du passé au futur.

Davy Chou, franco-cambodgien, apporte avec ces deux films un regard distancié sur le projet de Diamond Island. Il n’en fait certainement pas l’éloge, sans pour autant en faire une critique directe. Notre regard d’européen face à ce projet est forcément touché par l’innocence d’une jeunesse manipulée par ce qui nous semble être un mensonge évident mais qui, sans le recul que permet Davy Chou avec son film, ne l’est pas forcément.

Pour aller plus loin dans la réflexion sur le film, le DVD propose deux interviews données par Davy Chou, au moment de la présentation du film à Cannes et au Festival du Film Francophone de Namur, dans lesquelles il revient sur ses intentions et son processus de création, autant sur Diamond Island que sur Cambodia 2099. On y retrouve également deux vidéos suivant la sortie du film à Cannes et au Cambodge ainsi que les premiers castings des acteurs et les musiques du film pour prolonger l’expérience cinématographique.

Zoé Libault

Diamand Island de Davy Chou : film & bonus (court-métrage, interviews, castings, scènes musicales, …). Edition Doriane Films.

Nothing Happens de Michal et Uri Kranot

Dernier court-métrage du couple israélien Michal et Uri Kranot, doublement primé au dernier festival d’Annecy (Prix Festivals Connexion-Région Auvergne-Rhône-Alpes & Prix André Martin), Nothing Happens surprend déjà par son titre. En effet, les deux artistes résidant au Danemark se confrontent souvent à l’histoire, en premier lieu de leur pays d’origine, Israël, dans Le coeur d’Amos Klein (2008), puis du monde entier, dans How long not long (2016).

Annoncer que « rien n’arrive », c’est donc déjà marquer une différence,une singularité pour qui serait familier de leur univers. On quitte donc les soubresauts de l’histoire contemporaine pour le calme plat d’une plaine enneigée délimitée d’un côté par des arbres et de l’autre par un vague décor industriel. Un groupe d’homme et de femmes se réunit en ligne et regarde du côté des usines floues. Parallèlement, des corbeaux se regroupent sur un réseau de branches. Un élément déclenchera la dispersion des deux groupes.

La technique est similaire aux autres films du couple de réalisateurs : tout en peinture et en aquarelles. La texture des corps vivants est mouvante, tremblante presque, par rapport au décor environnant immobile, stable.

La construction narrative du film forme une boucle, ainsi le premier plan d’ensemble du paysage vide revient, identique, à la fin. Rien n’a changé dans la composition, pourtant, quelque chose s’est passé. Ce quelque chose pourrait se décomposer schématiquement en deux mouvements. D’abord, le vide se remplit de présences humaines et de corbeaux croassant dans le silence. Puis les oiseaux s’envolent au son d’un coup de feu venu d’on ne sait où, et les hommes et femmes s’en vont au son d’une musique jouée par deux d’entre eux. Apparition, disparition; présence, absence : voilà ce qui dessine les contours de la boucle narrative.

Au sein de cette boucle, le temps est traité par une dilatation qui contraste avec tous les autres films des réalisateurs (disponibles pour la plupart sur leur compte Vimeo), qui brassent des évènements historiques sur des temporalités longues. Ici, ce presque rien qui constitue la narration s’étend à toute la durée du film. Les personnages, rangés en ligne, attendent quelque chose qui n’arrive pas, ou qui n’existe peut-être même pas.

Le spectateur, dans ce dispositif, est pris, lui aussi, dans une attente. Pourtant il était prévenu : rien n’arrive dans ce court-métrage, dit le titre. Les hommes et femmes du film se rassemblent et regardent dans la même direction, comme les spectateurs de cinéma. Les regards se portent sur le vide d’un paysage, qui renvoie à l’écran de cinéma ou d’ordinateur.

L’ennui peut entraîner, selon les circonstances, une irritation ou une disponibilité, ce qui est le cas du court-métrage. Que ce soit du point de vue du spectateur, qui a loisir d’observer chaque image, visage, démarche, vêtement; que du point de vue des personnages, qui arrivent à créer quelque chose à partir de ce vide. La musique trouve ainsi sa source dans l’incomplétude fondamentale de la situation. Voilà ce qu’ils attendaient, ces hommes et femmes, et les voilà maintenant comblés, ils peuvent partir. C’est dans la sensibilité que se résout la situation, là où la technique visuelle des corps vivants évoquée plus haut complète le discours implicite.

Il semble que le fil rouge qui pourrait relier les différents projets de Michal et Uri Kranot soit  l’humanité vue du point de vue du multiple. Leur mode d’approche varie en fonction du court-métrage: ils se sont approchés des souffrances dans les pays du Proche-Orient, avec les deux premiers courts-métrages, puis ils ont étendu leur point de vue pour aller vers l’histoire mondiale. Ainsi, dans la filmographie des deux réalisateurs autant que dans n’importe quel contexte, le film apparaît comme une respiration sensorielle, musicale. Et si How long not long (2016) était un télescope vibrant, Nothing Happens est un microscope. Mais l’observation de la vie la plus banale n’empêche pas l’universalité d’effleurer à travers le thème de l’attente vague, d’où peut surgir quelque chose.

Thibaud Fabre

Consulter la fiche technique du film

N comme Nothing happens

Fiche technique

Synopsis : Expérience cinématique en réalité virtuelle qui pose la question du rôle du spectateur, en l’invitant à participer à un événement. Le projet explore un nouveau genre de narration et offre une autre façon de voir les choses. Il s’agit de vivre le présent.

Genre : Animation

Durée : 12′

Pays : Danemark, France

Année : 2017

Réalisation : Uri Kranot, Michal Kranot

Scénario : Uri Kranot, Michal Kranot

Musique : Uri Kranot

Production : Dansk Tegnefilm, Miyu Productions

Article associé : la critique du film

CourtsCourts 2017, les films en compétition

Du jeudi 27 juillet 2017 au samedi 29 juillet 2017, le village de Tourtour accueille le 8ème chouette festival CourtsCourts, organisé par Michèle van Panhuys-Sigler, pour trois projections en plein air.  Voici la sélection des films retenus cette année.

Compétition

Caramel mou, Wilfried Meance, comédie, France, 2016
Jeu de société, Stéphanie Aubin, Animation, Expérimental, France , 2016
L’avenir est à nous, Benjamin Guillard, comédie, France, 2016
La Convention de Genève, Benoit Martin, fiction, France, 2016
La méthode Greenberry, Baptiste Bertheuil, fiction, France, 2016
Le Bleu Blanc Rouge de mes cheveux, Josza Anjembe, fiction, France, 2016
Le grand bain, Valérie Leroy, fiction, France, 2016,
Le Mécène, Lionel Auguste, fiction, France, 2016
Le transfert, Michael Grudsky, fiction, Allemagne , 2017
Noyage interdite, Mélanie Laleu, fiction, France, 2016,
Panthéon discount, Stéphan Castang, fiction, France, 2016
Respire, Jérôme Roumagne, fiction, France, 2016
Speed/Dating, Daniel Brunet, Nicolas Douste , fiction, France, 2016
Vent au chocolat, Ilia Antonenko, fiction, Russie, 2016

Compétition Pichoun pour les enfants

Jamais sans mon dentier, Hugo Favre, France, 5 mn15
Jubilé, Coralie Soudet, France, 7 mn25
Knight to meet you, Antoine Fromager, France, 3 mn45
L’encyclopédiste, Guillaume Kuc, France, 3 mn
Le jour où j’ai battu le ciel, Hugues Valin, France, 2 mn 50
Le petit oiseau et la chenille, Lena von Döhren, Suisse, 4mn20
On serait des indiens, Olivier Arnold, France, 7 mn 30
Selfie-cat , Geoffrey Assie, France, 3 mn 15
Zooz, Romain Blanc-Tailleur, France, 5 mn 45

Des news de Rory Waudby-Tolley

Rory Waudby-Tolley, le réalisateur  britannique du film d’animation Mr Madila Or The Colour of Nothing, primé par Format Court au 28ème Festival d’Angers en janvier 2016, vient de terminer un nouveau court-métrage : Art For Lawyers. Ce documentaire animé réalisé dans une résidence d’artistes, en collaboration avec les employés de Pinsent Masons, un cabinet d’avocats de la City, est l’aboutissement d’une série de conversations et d’ateliers, ainsi que le réceptacle de dessins réalisés par les membres du personnel lors de leurs déjeuners l’année dernière. On y repère le trait faussement naïf du réalisateur, son goût pour les couleurs fortes, son intérêt pour le documentaire animé et son sens de l’humour mordant. En voici le trailer.

Grâce au Prix Format Court glané à Angers pour son précédent film, Rory Waudby-Tolley bénéficie d’une copie DCP pour ce nouveau court-métrage grâce au laboratoire numérique Média Solution. Une façon pour nous de continuer à soutenir les auteurs, de les aider à avancer dans leurs projets respectifs et de favoriser la visibilité de leurs films en festivals.

En attendant les prochaines diffusions de Art For Lawyers, nous vous invitons à (re)voir Mr Madila Or The Colour of Nothing et à vous (re)plonger dans notre dossier spécial consacré à son jeune auteur très talentueux.

Short Screens #73: « Histoires de famille »

Adorée ou détestée, nombreuse ou éclatée, la famille est le centre autour duquel on se construit. Short Screens vous invite à venir découvrir certains de ses atours lors de la dernière séance de la saison avant la pause estivale.

Rendez-vous le jeudi 29 juin à 19h30, au cinéma Aventure, Galerie du Centre, Rue des Fripiers 57, 1000 Bruxelles – PAF 6€

Visitez la page Facebook de l’événement ici!

Programmation

Repas de bébé de Louis Lumière, documentaire, France, 1895, 41’’

“Un papa fait avaler son déjeuner à un bébé. »

Peel ou An Exercise in Discipline – Peel de Jane Campion, fiction, Australie, 1982, 8’30’’ (Ulla Ryghe)

Un père, sa sœur et son fils, en voyage, s’arrêtent au bord de la route pour une histoire d’épluchure (peel en anglais). Palme d’Or du meilleur court métrage à Cannes en 1986.

Article associé : la critique du film

Somewhere Else de Borbála Nagy, fiction, Allemagne, 2015, 14’41 » (German Film and Television Academy)

Sébastien, 8 ans, n’a jamais vu son père. Le jeune garçon flotte dans un monde imaginaire où ses parents sont encore ensemble. Alors que les mauvais souvenirs de sa mère viennent se mêler à ses illusions, Sébastien doit trouver une solution ailleurs.

Sparks de Andre Ford, fiction, Etats-Unis, 2007, 15’ (North Carolina School of The Arts)

Une histoire déjantée de deux parents qui désirent la jeunesse de leurs enfants.

A Cold Land de Shahriar Pourseyedian, documentaire, Iran, 2012, 19’ (Shahriar Pourseyedian)

C’est l’histoire d’un frère et d’une sœur, tous deux handicapés dont la maison a été détruite par une crue en Iran, mais qui néanmoins dégagent une force de vie incroyable.

Pride de Pavel G. Vesnakov, fiction, Bulgarie, 2013, 30’ ( Director’s Darling Development)

Manol, grand-père à la retraite, est un patriarche qui a toujours su imposer fermement ses valeurs au sein de sa famille. Mais aujourd’hui, il apprend que le garçon qu’il a élevé est homosexuel.

Festival BD6Né, 5ème édition

Entièrement consacré aux liens entre la BD et le Cinéma, le Festival BD6Né vous invite à sa 5ème édition. Au programme des rencontres, expositions, projections et animations autour d’une idée simple et originale : créer un pont entre les 7ème et 9ème arts. Pour découvrir les nombreux talents communs à ces deux univers, le festival vous accueille du 23 au 25 juin à la Médiathèque Marguerite Duras (115 rue de Bagnolet, Paris 20e).

Pour bonne info, 3 séances (voir le programme en ligne), toutes gratuites, sont proposées ces vendredi 23 et samedi 24 juin à la Médiathèque.

– Vendredi 23 juin à 20h : Compétition de courts métrages
– Samedi 24 juin à 10h30 : Séance jeune public
– Samedi 24 juin à 16h : Séance Chasseurs de Chimères (fans-films, films de genre et récits de l’imaginaire)

 

 

 

Sortie d’Ava de Léa Mysius

Ce mercredi 21 juin, jour de sortie en salles, Ava affiche ses 3 lettres sur les écrans français. Ce joli prénom est le titre du premier long-métrage de Léa Mysius. Cette jeune et talentueuse réalisatrice, sortie de La fémis en 2014 avec un diplôme en scénario en poche, a déjà réalisé 3 courts sélectionnés et primés dans de nombreux festivals : Cadavre exquis, Les Oiseaux-tonnerre (que nous avons découvert à la Cinéfondation) et L’Ile jaune, co-réalisé avec Paul Guillaume. En octobre dernier, nous avons projeté ce très beau moyen-métrage, présélectionné aux Cesar et primé à Angers et Clermont, dans le cadre de nos séances Format Court au Studio des Ursulines, en présence de l’équipe. À l’époque de notre projection, Léa Mysius était en plein montage d’Ava, présenté depuis en mai, à la Semaine de la Critique, à Cannes. Après une semaine de festival, le film a remporté le Prix SACD.

De film en film, Léa Mysius développe un intérêt croissant pour l’adolescence, les premiers émois, la sensualité, les décors naturels, et prend un soin particulier à peaufiner sa photo, son cadre et le montage de ses projets. Ava relate l’histoire d’une adolescente apprenant qu’elle va perdre la vue en très peu de temps. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était et de lui faire passer le plus bel été de sa
 vie. Pour ce film ayant fait sensation à Cannes, la réalisatrice s’est entourée d’une jeune comédienne non professionnelle, Noée Abita, et d’une actrice expérimentée ayant tourné dans beaucoup de courts et qu’on retrouve de plus en plus à l’affiche des longs-métrages français : Laure Calamy.

Le prénom Ava est inspiré du terme hébraïque « hayyah » signifiant « vivre ». Le film de Léa Mysius traite d’un combat, celui d’une adolescente cherchant à grandir et à se forger sa propre expérience, mais aussi à apprendre à voir et vivre autrement. Bonne nouvelle pour les cinéphiles : le film sort ce mercredi 21 juin en salles, soit peu de temps après sa présentation et l’obtention de son prix à Cannes. Produit par F COMME FILM (Jean-Louis Livi) et Trois Brigands Productions (à savoir la réalisatrice elle-même, Paul Guillaume – également scénariste, réalisateur et directeur photo – et Fanny Yvonnet), il rejoint le chemin des salles grâce au distributeur prolifique Bac Films. Pour information, le distributeur sortira le 18 octobre 2017 The Square du cinéaste suédois Ruben Östlund, lauréat de la Palme d’or à Cannes. En attendant la rentrée, on vous invite à découvrir dès aujourd’hui Ava et à accompagner le passage au long de Léa Mysius, scénariste et réalisatrice prometteuse, à suivre de près dans les prochaines années.

Annecy 2017, le palmarès

La 41ème édition du Festival d’Annecy s’est achevée ce weekend. Voici le palmarès relatif aux courts-métrages, aux films d’écoles et aux films de commande.

Courts métrages

Prix du public : Pépé le morse de Lucrèce Andreae, France

Mention du jury : L’Ogre de Laurène Braibant, France

Prix « Jean-Luc Xiberras » de la première œuvre : Splendida Moarte Accident de Sergiu Negulici, Roumanie

Prix du jury : Kötü Kiz (Vilaine fille) de Ayce Kartal, France, Turquie

Cristal du court métrage : Min Börda (The Burden) de Niki Lindroth Von Bahr, Suède

Films de fin d’études

Mention du jury : Pas à pas de Charline Arnoux, Mylène Gapp, Léa Rubinstayn, Florian Heilig, Mélissa Roux, France

Prix du jury : Summer’s Puke is Winter’s Delight de Sawako Kabuki, Japon

Cristal du film de fin d’études : Sog de Jonatan Schwenk, Allemagne

Courts-métrages Animation Off-Limits

Dix puissance moins quarante-trois seconde de Francis, France

Films de commande

Prix du jury : Moby « Are You Lost in the World Like Me? » de Steve Cutts, États-Unis, Royaume-Uni

Cristal pour un film de commande : Material World de Anna Ginsburg, Royaume-Uni

Rencontre autour de Qiu Yang, Palme d’or du court-métrage

Une semaine après notre dernière projection Format Court le jeudi 8/6 au Studio des Ursulines, nous organisons une nouvelle soirée en partenariat avec House on Fire et Cinématographic Lightbox autour du réalisateur chinois Qiu Yang, récompensé cette année à Cannes de la Palme d’or du court-métrage pour son film A Gentle night.

À l’occasion de cette soirée privée organisée le mercredi 21 juin à 22h au cinéma Les 3 Luxembourg (67, rue Monsieur Le Prince, 75006 Paris), Qiu Yang présentera A Gentle night, mais aussi Under the sun, sélectionné à la Cinéfondation en 2015.

Un verre aura lieu à l’issue de la projection.

Si vous souhaitez assister à cet événement, contactez-nous : nous avons 15 places à vous offrir pour cette soirée exceptionnelle !

Metube 2 : August sings Carmina Burana de Daniel Moshel

Fiction, 5′, 2016, Autriche, Moshel Filmproduction

Après le tollé déclenché sur le web par son premier clip Metube 1: August Sings Carmen ‘Habanera’, le réalisateur Daniel Moshel réitère l’expérience en proposant un remix techno du célèbre O Fortuna de Carl Orff, interprété par la même star de Youtube August Schram, et présenté ces jours-ci au Festival d’Annecy. L’aspect déjanté et hilare du premier essai se renforce ici et prend une ampleur importante qui laisse croire que cet artiste excentrique n’est pas qu’un simple (you-)tube sans lendemain.

Sur la place de Bayerische Staatsoper à Munich, une foule de touristes se promène en plein été. Une vieille dame et un curieux homme qui flotte dans les airs proposent un spectacle : une interprétation de l’ouverture de Carmina Burana de Carl Orff, en solo pour la modique somme d’1 euro, et une “super super version” pour le double du prix. Déçu de la première version, un petit gamin ajoute 1 euro supplémentaire pour voir si la deuxième est à la hauteur des attentes.

Au contraire du cadre domestique dans lequel Moshel a tourné l’interprétation fantasque de l’air de Carmen (un intérieur banal donnant sur une sorte de back-room rempli de musiciens et danseurs queer en cuir), le cinéaste autrichien tourne son deuxième film sur la place publique. Il mobilise ainsi plusieurs dizaines de chanteurs et de danseurs, pour ne pas parler d’une gigantesque équipe technique (un making-of expose d’ailleurs les coulisses du tournage bien élaboré ). Fidèle à lui-même, l’artiste situe l’action devant un énorme chantier dont les échafaudages servent de décor pour le spectacle officieux.

Car, n’oublions pas que tout l’intérêt des films de Moshel réside dans l’affirmation que ces tubes de musique classique, aussi connus soient-ils, peuvent être désacralisés, réinterprétés à la sauce amateur, et ainsi toucher bien plus de gens que depuis les hautes scènes ampoulées et élitistes. Et pour cela, quel meilleur médium que Youtube, terreau de talents insoupçonnés, anonymes et inclassables ? Cela fait bien des années que Hollywood et le monde spectaculaire cherchent à s’accaparer l’art lyrique avec comme conséquence d’avoir permis sa plus grande diffusion. Mais si les innombrables partenaires de scène du grand (showman) Pavarotti issus du monde de la pop, ou les Sarah Brightman et autres poupées amplifiées d’un André Rieu tentent de déguiser leur médiocrité artistique derrière un voile de mièvrerie et d’angélisme nauséabonds, la génération Youtube que nous sommes assume, elle, pleinement le décalage par rapport aux représentants “pur-sang” du grand Art. Leur objectif est de livrer une vision parfois imparfaite, souvent iconoclaste et toujours personnelle, et ils réussissent ce pari de manière bien plus convaincante que les susdits imposteurs. D’un côté, le medium du peuple propice aux partages “viraux” permet de toucher un nombre colossal de visiteurs en peu de temps. De l’autre côté, la qualité de certaines de ces interprétations peuvent parfois valoir celles des plus grandes vedettes reconnues (et le ténor August Schram se défend très bien de ce point de vue).

À l’ère des “sensations du web”, Metube 2 illustre parfaitement le parcours vertigineux même si quelque peu précaire des bloggers, vloggers et musiciens aspirants. Comme dans tout, seuls un fond de talent suffisant et une capacité à se réinventer avec chaque prestation garantissent un succès durable dans le cruel firmament changeant “velut luna” de la Toile. Avec ce film, Moshel prouve qu’il fait partie de cet heureux lot de fortunés.

Bien plus qu’un exercice rigolo, ce film se présente comme une curiosité, voire un nouveau genre hybride, à la fois sujet aux exigences de rentabilité de production et par nature librement disponible à tous : alors que le spectacle coûte 2€ dans le film, celui-ci est lui-même visible gratuitement sur Youtube.

Adi Chesson

Le film de l’été d’Emmanuel Marre, Prix Jean Vigo du court métrage 2017

Ce lundi, avait lieu la cérémonie des Prix Jean Vigo au Centre Pompidou. Une bonne surprise : le Prix Jean Vigo du court métrage 2017 a été remis au Film de l’été d’Emmanuel Marre.

Pour rappel, le film a reçu le Grand prix de la compétition nationale au Festival de Clermont-Ferrand 2017 mais aussi le Prix Format Court au dernier Festival de Brive. Nous avons programmé le film le 13 avril passé au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), dans le cadre de nos séances de courts, en présence du réalisateur. L’annonce du prix tombe bien : nous publierons prochainement le focus consacré à Emmanuel Marre.

Le film de l’été d’Emmanuel Marre, Fiction, 30′, 2016, France, Belgique, Kidam, Michigan Films.

Synopsis : C’est un film d’autoroute, de touristes en transhumance, de tables de pique-nique en béton, de files d’attente pour les WC, de melons tièdes et de Carwash. C’est le film d’un homme qui veut partir et d’un petit garçon qui le retient. C’est le film de l’été.

# Annecy 2017

Le Festival d’Annecy a lieu en ce moment. Retrouvez ces jours-ci nos sujets dédiés à la manifestation sympa et incontournable en termes d’animation internationale de qualité.

Le film de la semaine : « Le clitoris » de Lori-Malépart Traversy

– La critique de « Nothing Happens de Michal et Uri Kranot »

Annecy 2017, le palmarès

Le film de la semaine : « Metube 2 : August sings Carmina Burana » de Daniel Moshel

Annecy, notre sélection de films en ligne

Annecy 2017, les courts en compétition

Annecy, notre sélection de films en ligne

Le Festival d’Annecy est en cours depuis lundi. Pour ceux qui ne peuvent s’y rendre ou qui souhaitent prolonger leurs séances, voici notre sélection de 11 courts-métrages internationaux retenus en compétition officielle et disponibles en ligne. Bonne séance !

Wednesday with Goddard de Nicolas MÉNARD (Royaume-Uni)

1960 :: Movie :: Still de Stuart POUND (Royaume-Uni)

Casse-Croûte de Burcu SANKUR, Geoffrey GODET (France)

Dead Reckoning de Paul WENNINGER, Susan YOUNG (Autriche)

Double King de Felix COLGRAVE (Australie)

Mr. Night Has a Day Off de Ignas MEILUNAS (Lituanie)

O poeta das coisas horríveis de Guy CHARNAUX (Brésil)

Ossa de Dario IMBROGNO (Italie)

Roger Ballen’s Theatre of Apparitions de Emma CALDER, Ged HANEY (Afrique du Sud, Royaume-Uni)

Strange Fish de Steven SUBOTNICK (États-Unis)

The Ultimate Guide to Inspiration de Daniela URIBE, Francisco MARQUEZ (Espagne, Venezuela)

Kijé de Joanna Lorho, toujours disponible en DVD

Alors que le joli Festival d’Annecy a commencé il y a deux jours, nous revenons sur Kijé, le très beau court-métrage de Joanna Lorho, Prix Format Court à Angers en 2015. Ce premier film professionnel est une animation poétique, quasi lunaire traversée par la maturité grandissante de son auteure qui s’est aussi essayée au clip, à l’illustration et à la BD (allez voir son site, ses mots et ses « objets finis »).

Au moment de sa découverte à Angers, le film nous avait séduits par sa maîtrise, son aspect étrange, fantomatique, son trait proche de l’esquisse et sa grande douceur. Après l’avoir diffusé aux Ursulines et consacré un focus à sa réalisatrice, nous avions évoqué son édition DVD sur Format Court. Le film sorti tout seul, comme un grand grâce à Zorobabel, Graphoui et La Cinquième Couche, était – et reste – un objet rare, accompagné d’un livret d’une soixantaine de pages. Celui-ci retrace la genèse du projet avec des images (recherches, storyboard, décors, animations…) et des extraits du journal de bord de la réalisatrice (disponibles sur son site web).

Chose étonnante, Kijé a mis presque 10 ans à se concrétiser, entre l’idée et son point final. Joanna Lorho y a tout fait : l’animation, le scénario, la musique, … Après avoir tourné dans quelques festivals, le film rejoindra peut-être un jour la Toile. En attendant, il ne se livre, pudique, que par teaser.

Si vous aimez l’animation indépendante, l’étrange, le doux et  le personnel, contactez-nous. En collaboration avec la production, nous vous proposons le DVD et son livret, co-édité par Zorobabel, Graphoui et La Cinquième Couche, au tarif de 9 € (+ frais d’envoi).

Articles associés : la critique du film, « Kijé » de Joanna Lorho en DVD, l’interview de Joanna Lorho

Adhérez à Format Court !

Quelques jours après notre dernière projection le jeudi 8/6 au Studio des Ursulines, nous mettons en place de nouveaux projets avec l’envie toujours très présente de valoriser le court-métrage, de professionnaliser Format Court & de croquer des Carambar avec vous.

Vous souhaitez nous soutenir et nous aider à étendre nos actions en faveur du court métrage ? N’hésitez plus, rejoignez le Cercle de nos Mécènes !

Pour adhérer à l’association Format Court et bénéficier de nombreux privilèges (comme assister à des soirées privées, rencontrer des professionnels, remporter des DVD et découvrir des films en avant-première), nous vous invitons à télécharger et remplir notre bulletin d’adhésion accompagné de votre règlement à l’ordre de Format Court, 269 rue des Pyrénées, 75020 Paris.

Vous pouvez également régler votre adhésion par virement bancaire (RIB téléchargeable ici) en précisant bien l’objet « Adhésion Format Court 2017 » et en nous envoyant impérativement votre bulletin d’adhésion rempli.

Merci par avance !

En cas de question, n’hésitez pas à nous contacter. Nous nous ferons un plaisir de vous répondre.

L’équipe de Format Court

La Ville s’endormait de Thibault Le Goff et Owen Morandeau

Fiction, 17′, 2015, France, Association Equinok Films

« Un film qui sert à rien », « De la provoc’ pour provoquer », « Difficile d’associer le mot culture et le court métrage La Ville s’endormait ». Voici un aperçu des titres honorifiques que s’est attribué La Ville s’endormait, premier court métrage du duo Owen Morandeau et Thibault Le Goff. C’est que le film a du goût et de l’odeur, celui de rouge à lèvre bon marché et celle de la bière séchée. La Ville s’endormait, c’est aussi un décor, Saint-Brieuc. La préfecture des Côtes d’Armor dont sont originaires les réalisateurs/comédiens révèle ici une population noctambule et marginale repoussée dans d’obscurs troquets, dans des coins, dans des fourrés. Rappelant l’écrivain Charles Bukowski, Morandeau et Le Goff empoignent des éléments scabreux et sordides pour en extirper un suc, un nectar particulier. Les amateurs de fromages bien faits et de pâtés chauffés au soleil s’y retrouveront, si ça sent, c’est qu’c’est bon. Et même beau.

Synopsis : « Ma belle, je te croyais déjà morte. Je te l’aurais payé moi, ton calva. Je t’offrirai tous les calvas du monde. Je distillerai mon propre calva, et il portera ton nom, ma belle… »

La Ville s’endormait a été notamment remarqué dans le cadre du Festival du film de l’Ouest, avec une mention spéciale de la Presse. Le Festival, qui fait honneur au cinéma émergent de Bretagne, fêtera sa 8ème édition du jeudi 8 au dimanche 11 juin 2017 à Betton (près de Rennes) et d’autres lieux d’Ille-et-Vilaine.

Léo Dazin, membre du Comité de sélection du Festival et Président d’Equinok Films

Retour à Genoa City de Benoit Grimalt

Benoît retrouve sa grand-mère et son frère Tonton Thomas pour qu’ils lui racontent la série phare qu’elle suit depuis 1989, date de sa sortie officielle en France. Celle-ci – la plus ancienne encore en activité du monde télévisuel (sa première diffusion a eu lieu en 1973 aux États-Unis) – est Les Feux de l’amour.

Mémé et son frère tonton Thomas ne se rappellent plus très bien des plus des 3.000 heures de la vie trépidante de Victor Newman, Jack Abbott et consorts. “Alors Mémé, tu me racontes Les Feux de l’amour ?”

Par ces mots, Benoît Grimalt raconte, lui, une vie familiale, une histoire à travers une série TV qui a marqué plusieurs générations. L’histoire de la vie de sa grand-mère et de son tonton.

Benoît Grimalt, né en 1975, est tout d’abord photographe et un ancien des Gobelins. Il a été photographe pour le Festival de Cannes, est passé par le dessin et est également réalisateur. Véritable touche-à-tout, il est revenu cette année au Festival, non en tant que photographe mais en tant que réalisateur, pour présenter Retour à Genoa City, ce touchant moyen-métrage documentaire, parlant du passé et du présent avec comme entremetteur, la série Les Feux de l’amour. Le film, produit par la société de production entre2prises, a reçu le prix Illy du court-métrage. Une histoire qui raconte les origines italiennes de la famille du réalisateur puis du déménagement tour à tour en Algérie puis à Nice. Une famille pieds-noirs qui, au détour des péripéties de la vie, est venue “s’oublier” devant Les Feux de l’amour.

C’est une journée chez mémé et tonton Thomas, comme beaucoup d’autres, à Nice, sa vie méditerranéenne et sa chaleur. Frère et sœur n’ont pas une vie bien trépidante. Derrière leur rideau, protégés du soleil, ils attendent, ou bien ils oublient. Ils regardent Les Feux de l’amour depuis (trop) longtemps.

Pour les téléspectateurs non avertis de la série américaine, le réalisateur nous explique (fort heureusement) les détails et circonstances relativement ubuesques de cette série, qui auront tissé des liens incompréhensibles et absurdes tout au long des 40 ans de diffusion. 12 mariages, 10 comas, trois acteurs pour jouer le même personnage : à croire que les conventions scénaristiques sont passées de vie à trépas, entre quatre planches, six pieds sous terre.

Cette série, c’est comme un “troc”, raconte Benoît Grimalt dans son film en voix off, comme si la vie dans cet appartement n’existait plus et que les vies de Victor Newman et Jack Abbott remplaçaient celle de Tonton Thomas et de Mémé. Au début du film, la vie familiale de cette femme nous est inconnue, et l’on a envie d’en savoir plus. Confortés par leur petit intérieur, Mémé et tonton Thomas sont résignés, ils ne veulent pas forcément parler et répondre aux questions de Benoît Grimalt, pris par le feuilleton ou par la timidité de s’épandre, bien conscients qu’une caméra, portée par le petit-fils, les filment.

C’est au fur et à mesure que la série laisse place à une vraie histoire. Leur histoire. Celle d’Italiens émigrés en Algérie française à cause de la misère, puis ayant fui vers la France après la guerre d’indépendance d’Algérie en 1962. Une vie qui paraît être une “succession de rebondissements” pourrait-on dire, seulement au fil des années ces péripéties ne se passent dorénavant plus qu’au travers du petit écran, sur lequel ils se retrouvent tous les deux, tous les jours à 13h50, sur TF1, rendez-vous incontournable pour ces deux retraités. Peu à peu, les 3527 épisodes et leurs acteurs laissent place aux bien plus nombreux visages et aspects de la vie de Mémé et Tonton Thomas.

La nostalgie de l’Algérie, les photos anciennes, les personnages de leur passé, les amis, oncles et tantes, cousins et neveux. Lentement, les vies se mélangent, celle de Mémé et Tonton Thomas ou du cousin Blaise s’entrelacent avec celle de Victor, Brooke, Nicky, Sharon ou Jack. Les rôles s’inversent, eux aussi font partie intégrante de la série. Eux aussi, après tout, ont eu une vie pleine de rebondissements, celle d’une famille qui a vécu les guerres, la misère, la croissance et le plein emploi, puis le chômage et les nouvelles technologies. Rien à envier à Victor Newman et ses comparses. Puis les années passent, Mémé n’est plus là et la mélancolie s’invite dans l’appartement qui laisse passer encore de timides rayons de soleil au travers de rideaux qui auront bien camouflé les deux retraités de la vie extérieure. Une lassitude qui nous touche, exprimée par Tonton Thomas, puis les jours passent, les épisodes aussi.

Enfin, un regard vers le large, vers Capelle, Alger ou Naples. Nous sommes sur la baie de Nice. Victor Newman, personnage emblématique de la série, regarde avec le réalisateur/petit-fils, la mer. Vers une vie passé ? Une vie qui n’a pas été vécue ? Une vie peuplée de nostalgie que le cinéaste emprunte également, lorsqu’il documente certains passages par l’emploi de ses anciens films VHS tournés il y a 25 ans.

Derrière ce documentaire, on ne peut s’empêcher de ressentir une tristesse. Les Feux de l’amour ? Un feuilleton qui ne fonctionne que par la manipulation des esprits, l’accaparement des regards, l’enchaînement de drames, de morts, de comas et de pleurs. Le spectateur y est constamment en attente. Mémé et Tonton Thomas n’y coupent pas, ils sont là, assis, ils ne bougent pas. Ils attendent. Et les scènes de famille coupées, tournées en VHS il y a 25 ans, nous feraient presque croire qu’ils attendaient déjà.

Dans Les Feux de l’amour, pour le réalisateur, “l’histoire disparaît” au profit des émotions pour fidéliser le spectateur “et il ne reste que des visages” en gros plan. Benoît Grimalt prend à contre-pied ce code télévisuel et filme, malgré ces mêmes gros plans sur les visages de ces aïeux, les vies et les histoires de sa famille. Il tourne la caméra vers les spectateurs et montre que le visage des fidèles de la série à changé, que leurs spectateurs ont vieilli avec eux et emportent le souvenir d’une vie passé qui était trépidante et pleine de vie dont il ne restera, au final, que des cartons et des espaces vides. Tonton Thomas et Mémé nous touchent, nous rappellent nos grands-parents, nos mémés, nos pépés et nos tontons et leurs séries TV symboles d’un souvenir immatériel qui nous reste à jamais.

Clément Beraud

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Pour information, Retour à Genoa City sera projeté ce jeudi 8 juin au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) à l’occasion du Best of Cannes, en présence du producteur du film Damien Froidevaux

R comme Retour à Genoa City

Fiche technique

Synopsis : Mémé et son frère Tonton Thomas regardent le même feuilleton, tous les jours à la même heure, depuis 1989. Vingt ans après mon départ de Nice, je reviens les voir pour qu’ils me racontent les 3527 épisodes que j’ai manqués.

Genre : Documentaire

Durée : 29′

Pays : France

Année : 2017

Réalisation : Benoît Grimalt

Image : Benoît Grimalt, Damien Froidevaux

Son : Benoît Grimalt

Montage : Damien Froidevaux

Musique : Arnaud Gransac

Production : entre2prises

Article associé : la critique du film

Best of Cannes – Soirée Format Court – Jeudi 8 juin, 20h

Après plus de 5 ans de programmation, nos séances Format Court organisées tous les mois au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) font une pause méritée pour nous permettre de nous lancer dans un tout nouveau projet (surprise !).

Notre dernière projection Format Court aura donc lieu jeudi prochain, le 8 juin 2017 à 20h précises au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

Nous espérons vous voir nombreux pour cette ultime séance – consacrée au dernier Festival de Cannes – et clôturer avec nous ces 5 années de films, de partages et de rencontres.

Pour l’occasion, un pot offert ponctuera cette soirée particulière, au cours de laquelle seront projetés quatre films français et étrangers sélectionnés cette année à Cannes.

Programmation

Najpiękniejsze fajerwerki ever (Les plus beaux feux d’artifice) de Aleksandra Terpińska. Fiction, 30′, 2017, Pologne, Munk Studio, Kino Polska. Prix Canal+ à la Semaine de la Critique 2017

Synopsis : Dans un monde contemporain, dans une ville européenne, trois amis, alors qu’ils font face à un conflit militaire, doivent revoir leurs plans pour le futur.

Articles associés : la critique du film, l’interview de la réalisatrice

Paul est là de Valentina Maurel. Fiction, 25′, 2016, Belgique, Atelier de réalisation de l’INSAS. 1er Prix à la Cinéfondation 2017

Synopsis : Paul est là. Comme un retour en arrière, comme un fantôme qui sonne à la porte. Jeanne doit l’héberger, le laisser s’installer quelques jours. Il est là,mais ni Jeanne ni lui ne savent très bien pourquoi.

Retour à Genoa City de Benoît Grimalt. Documentaire,  29′, 2017, France, entre2prises. Prix Illy du court-métrage, Quinzaine des Réalisateurs 2017. En présence du producteur Damien Froidevaux

Synopsis : Alors Mémé, tu me racontes « les Feux de l’amour » ? Mémé ne se souvient plus trop. 5808 heures passées devant l’histoire d’une famille américaine. Il faudrait tourner la caméra vers les spectateurs pour montrer aux personnages de la série que leurs spectateurs ont vieilli avec eux.

Article associé : la critique du film

Kamen u ruci (A Handful of Stones) by Stefan Ivancić. Fiction, 15′, 2017, Serbie. Programmé à l’ACID. En présence de Vladimir Perisic (concepteur du programme « Acid Trip #1 »)

Synopsis : Ivica, un jeune garçon de 11 ans, erre avec ses amis dans les terrains vagues d’une ville industrielle. Amer et inquiet, il est sur le point d’apprendre la séparation de ses parents.

En pratique

Projection : 20h précises, accueil : 19h30
– Durée de la séance : 99′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
– Entrée : 6,50 €
RSVP : soireesformatcourt@gmail.com