Tous les articles par Katia Bayer

Festival Format Court 2020. Focus Ali Asgari & Farnoosh Samadi

Ali Asgari et Farnoosh Samadi sont tous les deux nés à Téhéran et ont étudié le cinéma en Italie. Ils collaborent depuis de nombreuses années. More than 2 hours (2013), réalisé par Ali Asgari et The Silence (2016), co-réalisé avec Farnoosh Samadi ont été sélectionnés en compétition au Festival de Cannes. The Baby, réalisé par Ali Asgari, était en compétition au Festival de Venise en 2014. Gaze, le deuxième court-métrage de Farnoosh Samadi, a été présenté en première mondiale en compétition au Festival de Locarno en 2017.

Leurs courts-métrages ont été projetés dans de nombreux festivals à travers le monde (dont Cannes, Venise, Toronto, Sundance, …) et ont remporté de nombreux prix internationaux. Disparition, le premier long-métrage d’Ali Asgari, co-scénarisé par Farnoosh Samadi, a été développé à la Cinéfondation, la résidence du Festival de Cannes a fait sa première mondiale et nord-américaine au Festival de Venise et au Festival de Toronto. 180 Degree Rule, le premier long-métrage de Farnoosh Samadi a été présenté au Festival de Toronto et au Festival du film de Londres (BFI). Tous deux sont membres de l’Académie des arts et des sciences du cinéma.

Programme plus disponible !

Retrouvez notre rencontre-Zoom avec Ali Asgari et Farnoosh Samadi sur notre page Facebook.

Gaze, Farnoosh Samadi. Fiction – 14’ – Iran, Italie – Three Gardens Film – Sélectionné au Festival de Locarno 2017

En rentrant du travail, une femme est témoin d’un vol dans le bus. Une décision doit être prise, le dénoncer ou le laisser partir.

The Role, Farnoosh Samadi. Fiction – 12’ – Iran – Three Gardens Film – Sélectionné au Festival de Totonto 2019

Une femme accompagne son mari pour une audition. Ce qui s’y passe la conduit à une décision importante…

More Than Two hours, Ali Asgari. Fiction – 15’ – Iran – Khaneye 8 Film Production – Compétition officielle, Festival de Cannes 2013

3 heures du matin. Un garçon et une fille errent dans la ville. Ils cherchent un hôpital pour soigner la jeune fille mais cela s’avère plus compliqué qu’ils ne pensent.

The Baby, Ali Asgari. Fiction – 16’ – Iran, Italie – Taat Films – Compétition officielle, Festival de Venise 2014

Narges et son amie n’ont que quelques heures devant elles pour trouver quelqu’un pour s’occuper de son bébé pendant quelques jours.

The Silence, Ali Asgari & Farnoosh Samadi. Fiction – 14’ – Italie, France – Kino Produzioni, Filmo – Compétition officielle, Festival de Cannes 2016

Fatma et sa mère sont réfugiés kurdes en Italie. Lors d’une consultation médicale, Fatma doit traduire ce que le médecin dit à sa mère, mais la jeune fille garde le silence.

Festival Format Court 2020. Compétition séance 2

Tous les programmes de films sont mis en ligne sur le site de Format Court et sont disponibles pendant 24 heures après leur diffusion, en accès libre en France, en Belgique et en Suisse. Chaque jour, des Zooms sont organisés avec les équipes.

Programme plus disponible !

Retrouvez notre rencontre-Zoom avec les réalisateurs Loïc Barché (« L’aventure atomique »), Clémentine Carrié (« Gronde Marmaille ») et Adrien Merigeau (« Genius Loci ») sur notre page Facebook.

L’aventure atomique, Loïc Barché. Fiction – 26’- France – Punchline Cinéma – Grand Prix Unifrance du court-métrage (Festival de Cannes 2019)

Algérie, 1961. Alors que la France vient de faire exploser sa quatrième bombe atomique, un groupe de sept soldats est envoyé jusqu’au point d’impact a n d’y effectuer des prélèvements et des mesures de la radioactivité. Mais plus ils avancent, plus le Capitaine, un vétéran de guerre d’une cinquantaine d’années, se voit confronté aux paradoxes d’un monde qui change.

Gronde Marmaille, Clémentine Carrié. Fiction – 14’47 – France – Duno Films – Sélectionné au Festival Palm Springs 2019

Fin août. Une après-midi. Boubou, une fillette de sept ans, s’emmerde sur le camping. Partout, c’est la canicule et la sieste. Ses parents font leur amour dans la caravane. Elle fuit le camping pour les broussailles d’à côté et entraîne Dany trafiquer avec l’orage.

Genius Loci, Adrien Merigeau. Animation -16’20 – France Kazak Productions- Audi Short Film Award (Festival de Berlin 2020)

Reine, une jeune femme mystérieuse et mutique, déambule à travers une banlieue endormie et rencontre Rosie, sa voisine musicienne, qui l’aide à se libérer progressivement de l’emprise néfaste d’un esprit.

Libre, Stéphanie Doncker. Fiction – 24’30 – France Les Films de La Capitaine & In Vivo Films – Sélectionné au Prix Unifrance du court-métrage (Festival de Cannes 2019)

Stella, 15 ans, vient d’être condamnée à passer six mois dans un Centre Éducatif Fermé. Elle doit y rentrer le lendemain. Deux éducateurs, Claire et Ali, l’emmènent passer les vingt-quatre heures restantes au bord de la mer, afin de l’aider à mieux appréhender l’expérience qu’elle s’apprête à vivre…

Why slugs have no legs, Aline Höchli. Animation – 10’ – Suisse – Cinema Copain – Meilleur court-métrage d’animation (Festival de Varsovie 2019). 

Les escargots n’ont pas toujours été invertébrés. Mais ils sont d’une lenteur telle qu’elle devient insupportable pour leurs collègues, les abeilles hyperactives. Afin de sauver leur affaire de la faillite lors de la crise financière qui sévit dans la cité des insectes, les abeilles n’ont qu’une seule solution.

Festival Format Court 2020. Focus Nouvelle vague roumaine

Programme plus disponible !

Retrouvez notre rencontre avec Lorand Gabor (« How To Fly A Kite? ») et Alexandru Petru Bădeliţă (« I Made You, I Kill You ») sur notre page Facebook

Depuis le milieu des années 2000, avec des films tels que La Mort de Dante Lazarescu, de Cristi Puiu (2005), 4 mois, 3 semaines, 2 jours, de Cristian Mungiu (2007) ou Mère et Fils, de Călin Peter Netzer (2013), le cinéma roumain a accompli une percée prodigieuse sur la scène internationale. La fin de la dictature communiste, le 25 décembre 1989, sonna l’avènement, dans le domaine du cinéma comme dans tous les autres, d’une liberté nouvelle. Quelques années suffirent à mettre en place une industrie capable de soutenir les projets ambitieux d’une jeune génération de cinéastes, déterminée à décortiquer les écueils d’une société naissante, parfois instable, le tout à grands renforts d’humour noir et de prouesses plastiques. Ainsi naquit ce que l’on nommera par la suite le « Nouveau Cinéma Roumain ».

Près de quinze ans après les débuts de cette vague, une nouvelle génération émerge. Le Nouveau Cinéma Roumain, loin de s’être essoufflé, s’est dilué, s’est diffracté en centaines et milliers d’œuvres, dont beaucoup demeurent invisibles au grand public : courts-métrages d’une jeunesse novatrice, qui savent jouer avec leur héritage et, quand il le faut, s’en écarter. Quatre films sont au programme, sélection certes restreinte, mais que nous avons souhaitée représentative du cinéma roumain moderne. Quatre films très différents donc, mais qui se caractérisent tous par ce même humour kafkaïen, cette même noirceur ironique, qui a fait le succès de leurs prédécesseurs.

Quand 4:15 PM Sfârșitul lumii (2016), de Gabi Virginia Sarga et Catalin Rotaru, propose une incursion intolérable du merveilleux dans notre monde, Loránd Gábor, lui, avec How to Fly a Kite ? (2018) s’attaque à la réalité crue, et cruelle, d’un père et de son fils, venus braconner, loin des regards, en pleine forêt. Alexandru Petru Bădeliță, avec I Made You, I Kill You (2016), nous offre le film le plus expérimental de cette sélection. Enfin, nous concluons sur une œuvre plus classique, synthèse, à elle seule, des thèmes, styles et motifs brassés depuis deux décennies par le cinéma roumain : Scris / Nescris de Adrian Silisteanu (2016).

Virgile Van de Walle
Rédacteur Format Court

Programmation

4:15 P.M. Sfârșitul lumii, Catalin Rotaru et Gabi Virginia Sarga. Fiction – 15’ – Roumanie – Flama Booking – Axis Media Production – Compétition officielle, Festival de Cannes 2016

Un livreur embarque un auto-stoppeur qu’il croise sur la route. Son nouveau passager lui annonce que la fin du monde est proche. Interloqué, le conducteur le prend pour un fou, sans réaliser que ce face à face incongru va bouleverser ses certitudes.Une rencontre déroutante qui nous conduit non sans surprise jusqu’à la fin d’un monde…

How To Fly A Kite?, Lorand Gabor. Fiction – 27’ – Roumanie – UNATC – Grand prix du jury Poitiers Film Festival 2019

Aurel cherche la reconnaissance paternelle. Un jour où il ramasse du bois avec son père, il devient adulte mais pas comme il s’y attendait.

I Made You, I Kill You, Alexandru Petru Bădeliţă. Documentaire, animation – 14’ – France, Roumanie – Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains – Mention spéciale du Jury Palm Springs 2017

Faire ce film à ce moment de ma vie me paraît nécessaire pour moi. J’ai toujours ressenti une grande honte à parler de mon enfance, même si cela m’a toujours rendu triste.

Scris/Nescris, Adrian Silisteanu. Fiction – 20’ – Roumanie – 4 Proof Film – Grand prix du court métrage, Prix Canal + au Festival Cinemed 2016

Dans une maternité, un couple de Roms attend que leur fille mineure accouche. Pardică, mécontent de cette grossesse prématurée, accuse sa femme d’être la principale responsable. Le ton monte et lorsqu’ils doivent signer une décharge en tant que parents de l’adolescente, les problèmes commencent…

Festival Format Court 2020. Compétition séance 1

Tous les programmes de films sont mis en ligne sur le site de Format Court et sont disponibles pendant 24 heures après leur diffusion, en accès libre en France, en Belgique et en Suisse. Chaque jour, des Zooms sont organisés avec les équipes.

Programme plus disponible !

Retrouvez notre rencontre avec les réalisateurs Maxime Roy (« Sole Mio »), Antoine Robert (« Deux oiseaux »), Delphine Girard (« Une soeur ») et Benjamin Busnel (« Les derniers feux ») sur notre page Facebook

Programmation

Sapphire Crystal, Virgil Vernier. Fiction – 31’ – France – Petit Film, Deuxième Ligne Films – Sélectionné au Festival de Locarno 2019 (hors compétition)

Trois lieux, trois temps d’une soirée à Genève. Une bande se retrouve comme chaque soir dans la meilleure boite de la ville. Et puis comme ils sont riches et qu’ils ont tout, il faut qu’ils aillent chercher ailleurs un nouveau frisson.

Sole Mio, Maxime Roy. Fiction – 22’ – France – TS Productions – Sélectionné au Festival Palm Springs 2020

Daniel gère tant bien que mal le désespoir de sa mère restée sans nouvelles de son père. Quand ce dernier débarque chez lui à la veille de son opération pour devenir une femme, Lisa, il doit forcer son père à en n annoncer la vérité.

Deux oiseaux, Antoine Robert. Animation – 11’30 – France – Tu Nous ZA Pas Vus Productions / La Station Animation – Sélectionné au Festival de Namur 2020 (FIFF Campus). 

1967. Jean, un citadin de huit ans, passe ses vacances dans la ferme de ses grands-parents. Il s’adonne à des jeux d’une innocente cruauté sur les animaux qui l’entourent. Mais cette violence n’est rien à côté de ce qui se passe dans la remise, pièce dont il n’ose pousser la porte. Un jour, Jean tue accidentellement une mésange. Il décide alors de recueillir son oisillon orphelin pour le soigner…

Les derniers feux, Benjamin Busnel. Fiction, expérimental – 9’ – France – Autoproduction – Mention pour la photographie – Festival Fenêtres sur Courts (Dijon) 2020

Un réalisateur et son actrice partent pour le Festival de Cannes afin d’y trouver les financements d’un flm qu’ils ont écrit. Mais un incident étrange va perturber leur quête…

Une soeur, Delphine Girard. Fiction – 16’ – Belgique – Versus Production – Shortlisté à l’Oscar du meilleur court-métrage 2020

Une nuit. Une voiture. Une femme en danger. Un appel.

Festival Format Court 2020. Focus Lobster Films

Programme plus disponible ! Retrouvez notre rencontre avec Serge Bromberg, le fondateur de Lobster Films sur notre page Facebook 

Créé en 1985 par Serge Bromberg, Lobster Films demeure l’une des plus belles initiatives de préservation et mise en lumière du cinéma des temps anciens. Avec son lot d’oeuvres séminales, de joyaux estampillés patrimoine ou encore la mise en place des séances prisées Retour de Flamme, Lobster n’a eu de cesse de faire découvrir et contextualiser des films perdus ou simplement oubliés.

Format Court a souhaité célébrer ce travail essentiel et consacre à Lobster, une séance de projection exclusive lors de son Festival. Ce focus spécial permettra de découvrir des films de toute nationalité et tout genre, se mélangeront allègrement dessins animés américains des années 30/40 par les génies de l’animation Ub Iwerks, George Pal ou les frères Fleischer, curiosité burlesque de Buster Keaton, images documentaires surprenantes de Dunkerque ou Montmartre et surréalisme culte avec les ravages délirants d’un homme taureau. Au menu également, deux courtes fictions de la pionnière française Alice Guy et des danses musicales parmi les plus étranges. En somme, un voyage unique à travers l’imaginaire débordant du cinéma d’antan qui flattera tout à la fois papilles et pupilles.

Julien Savès
Rédacteur, Format Court

Programmation

Une Histoire roulante, Alice Guy. Gaumont – Comique – 2’22 – Muet – N&B – France – 1906

Un ouvrier se couche dans un tonneau pour y bien dormir. Après une course folle, le tonneau et son occupant se retrouveront au milieu de la Seine.

Movie Mad, Ub Iwerks.  Celebrity Pictures- Dessin animé – 8’06 – Sonore N&B – Usa – 1931

Flip pénètre en douce dans un studio de cinéma. Il y rencontre de nombreuses vedettes. Mais la vie d’acteur n’est pas si simple.

Les Gosses de la butte, Henri Desfontaines. Documentaire – 3’51 – Muet sonorisé – N&B – France – 1916

A Montmartre, pendant la première guerre mondiale, des enfants jouent à la guerre. Les petits gavroches attaquent une concierge, rue Caulaincourt à l’aide d’armes de leur fabrication.

Symphonie bizarre, Segundo de Chomon. Pathé – Scène à truc – 4’26 – Muet – Couleur – France – 1909

Violons, cymbales, tambours, grosse caisse, flûtes… jettent dans l’air leur notes discordantes. La fanfare se répand dans les rues et donne une aubade.

In the love nest, Buster Keaton. Buster Keaton productions / First National – Burlesque – 24’09 – Muet sonorisé – N&B – Usa – 1923

Ayant rompu ses fiançailles, Buster décide de partir pour un long voyage en mer afin d’oublier.

Song of the Birds, Dave Fleischer.  Fleischer Studios – Dessin animé – 6’26 – Sonore – Couleur – Usa – 1935

Alors qu’il apprend tout juste à voler, un oisillon est pris pour cible par un jeune chasseur.

Tramway 1913, anonymeDocumentaire – 5’15 – France – 1913

Dunkerque. Travelling depuis un tramway qui sillonne la ville. Magnifique avancée dans ce qui semble être Dunkerque.

Un Monsieur qui a mangé du taureau, Eugène Deslaw. Victor Films – Comique – 6’49 – Sonore – N&B – France – 1935

A l’issue d’un repas, un monsieur clame que c’est du taureau qu’il a mangé, et se dispose à encorner tout le monde.

Danse Macabre, Philip Jenner. Dessin Animé – 7’32 – Couleur – Canada – 1940

Le soleil se couche. Les créatures de la nuit nous entraînent dans un ballet macabre féerique, le tout orchestré sur la musique de Camille Saint Saëns.

Tulips shall grow, George Pal. Paramount – Animation – 6’59 – Sonore – Couleur – Usa – 1942

Jan est amoureux de Janette. Les jours s’écoulent paisiblement au rythme des moulins à vent, jusqu’à ce qu’une armée de boulons arrive et massacre tout sur son passage.

Les Chiens savants, Alice Guy. Gaumont – Comique – 3’13 – Muet – N&B – France – 1902

Une jeune et charmante artiste, Miss Dundee, nous présente ses élèves : une quinzaine de chiens de toutes tailles et de toutes races, qui exécutent divers sauts et exercices.

Festival Format Court 2020, programmation & invités !

Ça y est ! Voici le détail des 9 programmes de courts-métrages qui seront diffusés en ligne sur notre site à l’occasion de la 2ème édition de notre Festival Format Court, qui aura lieu du mercredi 18 au dimanche 22 novembre, en présence de nos nombreux invités. La Marraine de cette édition n’est autre que Maïmouna Doucouré, la réalisatrice du court Maman(s) et du long Mignonnes.

5 programmes en compétition et 4 séances thématiques (Lobster Films, Nouvelle Vague roumaine, focus autour d’Ali Asgari et Farnoosh Samadi, Festival de Cannes) composent cette deuxième édition entièrement digitale.

Le programme du festival est téléchargeable ici !

Rappelons que notre Jury professionnel est composé de Alexis Manenti (comédien, Les Misérables), Léa Mysius (réalisatrice, Ava), Benjamin Renner (réalisateur, Ernest et Célestine), Sigrid Bouaziz (comédienne, Personal Shopper), Bernard Payen (programmateur, Cinémathèque française) et Anne Delseth (programmatrice, Festival d’Angers, Quinzaine des Réalisateurs). Il attribuera 6 prix à l’issue du festival.

Le Jury presse réunit quant à lui Michaël Mélinard (L’Humanité), Perrine Quennesson (Le Cercle, TroisCouleurs), Yaël Hirsch (Toute la Culture), Frédéric Mercier (Transfuge, Le Cercle, Positif), Cécile Marchand-Ménard (Télérama) et Marie-Pauline Mollaret (Ecran noir, Bref). Il remettra le Prix de la presse.

Toutes les informations relatives à cette semaine de festival (programmes, infos) seront publiées régulièrement sur Facebook et notre site web.

Pour info/rappel, les programmes sont accessibles gratuitement 24h après leur diffusion (planning ci-dessous) en France, Belgique et Suisse. Des Zooms-rencontres auront lieu tous les jours, pensez à vous inscrire pour y assister (limite : 100 personnes/séance). Sachez toutefois que les Zooms seront diffusés simultanément sur notre page Facebook et accessibles en replay !

Bonne info  : vous pourrez participer au vote du public en votant pour vos films favoris de la compétition !

Le Festival Format Court se veut cette année gratuit pour le public mais vous avez la possibilité de nous soutenir en effectuant un don du montant de votre choix. Nous vous en remercions d’avance !

Programmation

Soirée d’ouverture : mercredi 18.11, 18h. Zoom avec Maïmouna Doucouré, Emilie Nouveau (Studio des Ursulines), nos jurés, nos partenaires et notre équipe.

Focus Lobster Films. Diffusion mercredi 18.11, 10h. Zoom avec Serge Bromberg, le jour même, 20h30

– Une Histoire roulante, Alice Guy, . Gaumont – Comique – 2’22 – Muet – N&B – France – 1906
– Movie Mad, Ub Iwerks. Celebrity Pictures- Dessin animé – 8’06 – Sonore N&B – Usa – 1931
– Les Gosses de la butte, Henri Desfontaines. Documentaire – 3’51 – Muet sonorisé – N&B – France – 1916
– Symphonie bizarre, Segundo de Chomon. Pathé – Scène à truc – 4’26 – Muet – Couleur – France – 1909
– The love nest, Buster Keaton. Buster Keaton productions / First National – Burlesque – 24’09 – Muet sonorisé – N&B – Usa – 1923
– Song of the Birds, Dave Fleischer. Fleischer Studios – Dessin animé – 6’26 – Sonore – Couleur – Usa – 1935
– Tramway 1913, anonyme. Documentaire – 5’15 – France – 1913
– Un Monsieur qui a mangé du taureau, Eugène Deslaw. Victor Films – Comique – 6’49 – Sonore – N&B – France – 1935
– Danse Macabre, Philip Jenner. Dessin Animé – 7’32 – Couleur – Canada – 1940
– Tulips shall grow, George Pal. Paramount – Animation – 6’59 – Sonore – Couleur – Usa – 1942
– Les Chiens savants, Alice Guy. Gaumont – Comique – 3’13 – Muet – N&B – France – 1902

Compétition 1. Diffusion mercredi 18.11, 12h. Zoom équipes, le jour même, 19h

– Sapphire Crystal, Virgil Vernier. Fiction – 31’ – France – Petit Film, Deuxième Ligne Films
– Sole Mio, Maxime Roy. Fiction – 22’ – France – TS Productions
– Deux oiseaux, Antoine Robert. Animation – 11’30 – France – Tu Nous ZA Pas Vus Productions, La Station Animation
– Les derniers feux, Benjamin Busnel. Fiction, expérimental – 9’ – France – Autoproduction
– Une soeur, Delphine Girard. Fiction – 16’ – Belgique – Versus Production

Focus Nouvelle Vague roumaine. Diffusion jeudi 19.11, 10h. Zoom équipes (Lorand Gabor et Alexandru Petru Bădeliţă) ,le jour même, 18h

– 4:15 P.M. Sfârșitul lumii, Catalin Rotary et Gabi Virginia Sarga. Fiction – 15’ – Roumanie – Flama Booking – Axis Media Production
– How To Fly A Kite?, Lorand Gabor. Fiction – 27’ – Roumanie – UNATC
– I Made You, I Kill You, Alexandru Petru Bădeliţă. Documentaire, animation – 14’ – France, Roumanie – Le Fresnoy
– Scris/Nescris, Adrian Silisteanu. Fiction – 20’ – Roumanie – 4 Proof Film

Compétition 2. Diffusion jeudi 19.11 12h. Zoom équipes, le jour même, 20h

– L’aventure atomique, Loïc Barché. Fiction – 26’- France – Punchline Cinéma
– Gronde Marmaille, Clémentine Carrié. Fiction – 14’47 – France – Duno Films
– Genius Loci, Adrien Merigeau. Animation -16’20 – France – Kazak Productions
– Libre, Stéphanie Doncker. Fiction – 24’30 – France – Les Films de La Capitaine, In Vivo Films
– Why slugs have no legs, Aline Höchli. Animation – 10’ – Suisse – Cinema Copain

Focus Ali Asgari et Farnoosh Samadi. Diffusion vendredi 20.11, 10h. Zoom avec les 2 cinéastes le jour même, 18h

– Gaze, Farnoosh Samadi. Fiction – 14’ – Iran, Italie – Three Gardens Film
– The Role, Farnoosh Samadi. Fiction – 12’ – Iran – Three Gardens Film
– More Than Two hours, Ali Asgari. Fiction – 15’ – Iran – Khaneye 8 Film Production
– The Baby, Ali Asgari. Fiction – 16’ – Iran, Italie – Taat Films
– The Silence, Ali Asgari & Farnoosh Samadi. Fiction – 14’ – Italie, France – Kino Produzioni, Filmo

Compétition 3. Diffusion vendredi 20.11,  10h. Zoom équipes, le jour même, 20h

– Mémorable, Bruno Collet. Animation – 12’3 – France – Vivement Lundi !
– Plein ouest, Alice Douard. Fiction – 17’45 – France – Deuxième Ligne Films, The Living
– Les Saints de Kiko, Manuel Marmier. Fiction, animation – 25’41 – France – GREC
– Machini, Frank Mukunday et Tétshim. Animation – 9’48 – Congo, Belgique – Picha, Twenty Nine Studio & production, Atelier Graphoui
– La Veillée, Riad Bouchoucha. Fiction – 24’11- France, Qui Vive !, PICTOR

Compétition 4. Diffusion samedi 21.11, 10h. Zoom équipes le jour même, 18h

– Désirée, Eloïse Guimard. Animation – Fiction – 5’23’’ – France – Autoproduction
– Le Péril Jaune, Owen Morandeau & Thibault Le Goff. Fiction – 23 – France – Equinok Films, Court En Betton
– En faire le tour, Philippe Ulysse. Fiction – 30’ – France – GREC
– Le Bal, Jean-Baptiste Durand. Fiction – 17’15 – France – Insolence Productions
– Prison Ball, Marie Garcias et Romain Francisco – Fiction – 9’32’’ – France – Trirème flms

Compétition 5. Diffusion samedi 21.11, 12h. Zoom équipes le jour même, 20h

– Notre Territoire, Mathieu Volpe. Documentaire – 21’07 – Belgique – Luna Blue Film, Gsara asbl
– Love he said, Inès Sedan. Animation – Fiction – 5’20 – Lardux Films
– L’Homme nu, Chérifa Tsouri. Fiction – 14’36 – France – Les Films du Périscope
– En Meute ou Solitaire, Camille Martin Donati. Fiction – 16’ – France – GREC
– Homesick, Koya Kamura. Fiction – 27’26 – France, Japon – Offshore, Toboggan

Focus Festival de Cannes. Diffusion dimanche 22.11, 10h. Zoom équipes (Márk Beleznai, réalisateur de « Agapé », Zoé Klein (sélectionneuse, Compétition officielle Cannes), Marie-Pauline Mollaret (sélectionneuse, Semaine de la Critique), le jour même, 18h

– Une Robe d’été, François Ozon. Fiction – Fidélité Productions – 15’16 – France – 1996 – Semaine de la Critique 1996
– Agapé, Márk Beleznai. Fiction – Budapest Metropolitan University – 16’ – Hongrie – 2020 – Cinéfondation 2020
– The Heart of the world, Guy Maddin. Fiction, expérimental – Sun Life Financial – Telefilm Canada – 6’- Canada – 2000 – Quinzaine des Réalisateurs 2001
– Night Shift, Zia Mandviwalla. Fiction – Curious Film – 14’ – Nouvelle Zélande – 2012 – Compétition officielle, Festival de Cannes 2012
– Caroline, Celine Held et Logan George. Fiction – ELO – 12’ – États-Unis – 2018 – Compétition officielle, Festival de Cannes 2018
– C’est gratuit pour les filles, Claire Burger et Marie Amachoukeli. Dharamsala – Fiction – 22’ – France – 2009 – César du Meilleur court-métrage 2010 – Semaine de la Critique, Cannes 2009

Palmarès, soirée de clôture : dimanche 22.11, 20h30. Zoom avec les lauréats et les jurés.

 

Le Jury Presse du 2ème Festival Format Court !

En plus du Jury pro, nous avons le plaisir de vous présenter le Jury presse de notre premier festival compétitif. Celui-ci est composé de Michaël Mélinard (L’Humanité), Perrine Quennesson (Le Cercle, TroisCouleurs), Yaël Hirsch (Toute la Culture), Frédéric Mercier (Transfuge, Le Cercle, Positif), Cécile Marchand-Ménard (Télérama) et Marie-Pauline Mollaret (Ecran noir, Bref). Il remettra Prix de la presse à l’issue du festival.

La composition du Jury professionnel du 2e Festival Format Court !!

Voici notre premier Jury professionnel ! Alexis Manenti (comédien, « Les Misérables »), Léa Mysius (réalisatrice, « Ava »), Benjamin Renner (réalisateur, « Ernest et Célestine »), Sigrid Bouaziz (comédienne, « Personal Shopper »), Bernard Payen (programmateur, Cinémathèque française) et Anne Delseth (programmatrice, Festival d’Angers, Quinzaine des Réalisateurs) évalueront les 25 films en compétition et remettront au total 6 prix.

Marraine du Festival Format Court : Maïmouna Doucouré !

Après Damien Bonnard (« Les Misérables ») et Philippe Rebbot (« L’Amour flou »), parrains de la première édition du festival, Maïmouna Doucouré, la réalisatrice du long-métrage « Mignonnes », primé à Sundance et à Berlin, nous fait l’honneur d’être la marraine de la deuxième édition du Festival Format Court.

Pour info/rappel, son court-métrage « Maman(s) » avait remporté le prix international de Sundance, le grand prix au festival de Toronto ainsi que le César 2017 du meilleur court-métrage.

Consulter la critique de « Maman(s) »

Retrouvez le Festival Format Court en ligne !

Bonne nouvelle ! Au vu de la situation sanitaire exceptionnelle et pour continuer à valoriser la forme courte, Format Court a décidé de maintenir son festival par le biais d’une version en ligne. Nous vous donnons donc rendez-vous du mercredi 18 au dimanche 22 novembre prochain, aux dates initiales du festival, pour découvrir notre programmation composée de 25 courts-métrages en compétition et de 4 séances thématiques : Lobster Films, la Nouvelle Vague roumaine, un focus consacré aux cinéastes iraniens Ali Asgari et Farnoosh Samadi sans oublier une sélection de courts-métrages repérés au Festival de Cannes, toutes sections confondues.

À travers sa programmation éclectique et internationale, principalement tournée vers les talents émergents, le festival mettra à l’honneur cette année encore la richesse et la pluralité du format court que notre revue soutient depuis maintenant plus de 10 ans.

Format Court s’ouvre pour la première fois à la compétition

La compétition est composée de 25 films retenus par le comité de sélection. La plupart d’entre eux seront visibles pendant 24h et en libre accès sur notre site. Fictions, animations, films expérimentaux et documentaires : tous ont été retenus pour leur exigence, leur audace et leur liberté. La sélection regroupe des films produits et auto-produits, déjà repérés comme plus confidentiels.

Afin de réduire au maximum les distances géographiques qui nous séparent, nous avons décidé d’organiser des rencontres virtuelles sur Zoom avec les équipes de films en compétition et des séances thématiques ainsi qu’avec nos deux jurys, professionnel et presse.

Une rencontre physique sera organisée à une date ultérieure avec une diffusion du palmarès de la compétition au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) où le festival aurait normalement dû avoir lieu, en présence des jurys, partenaires et équipes primées.

Plus d’infos à venir dans les prochains jours.

À très vite. Vive le court !

Palme d’or 2020 du court métrage : « I am Afraid to Forget Your Face » de Sameh Alaa

En cette année particulière, Cannes a décidé de maintenir 2 prix importants pour le court, celui de la Cinéfondation et la Palme d’or. Après vous avoir proposé le palmarès lié aux films d’écoles il y a quelques jours, voici celui relatif à la compétition officielle du Festival.

Le Jury des courts métrages, composé de Damien Bonnard, Rachid Bouchareb, Claire Burger, Charles Gillibert, Dea Kulumbegashvili et Céline Sallette, a choisi d’honorer la Palme d’or «à l’unanimité» au film I am Afraid to Forget Your Face de Sameh Alaa.

C’est la première fois qu’un film égyptien remporte la Palme d’or du court métrage au Festival de Cannes, après que ces dernières années, de nombreux jeunes cinéastes aient figuré en Sélection officielle, signe de la vitalité de la nouvelle génération venue d’Egypte.

Bonne info : Format Court vous propose de (re)lire la critique du film publiée il y a quelques jours à l’occasion du Festival de Namur (où le film a remporté une Mention spéciale). Rdv prochainement pour découvrir l’interview du réalisateur.

Cinéfondation 2020, le palmarès

Le Jury des courts métrages et de la Cinéfondation composé de Damien Bonnard, Rachid Bouchareb, Claire Burger, Charles Gillibert, Dea Kulumbegashvili et Céline Sallette a décerné ce mercredi soir les prix du concours des films d’école de la Cinéfondation sur la scène du Grand Théâtre Lumière dans le cadre de « Spécial Cannes 2020 ». La sélection comprenait 17 films d’étudiants en cinéma choisis parmi 1952 candidats en provenance de 444 écoles de cinéma dans le monde.

Premier Prix : Catdog de Ashmita Guha Neogi, Film and Television Institute of India, Inde

Deuxième Prix : Ja i Moja Gruba Dupa / My Fat Arse de Yelyzaveta Pysmak, The Polish National Film School in Lodz, Pologne

Troisième Prix ex aequo :

Contraindicatii” (Contraindications) de Lucia Chicos, UNATC « I.L. Caragiale », Roumanie

I Want to Return Return Return de Elsa Rosengren, DFFB Allemagne

Les lauréats reçoivent une dotation de 15 000 € pour le premier prix, 11 250 € pour le deuxième et 7 500 € pour le troisième ainsi que 5 000 € pour le Prix INA du Montage.

Le premier prix de la Cinéfondation ainsi que les courts métrages en compétition seront projetés au Cinéma du Panthéon le 31 octobre à 10h00.

Carte Blanche Format Court, samedi 24.10 à Lille !

Ce samedi 24 octobre, Format Court est invité au cinéma L’Hybride de Lille pour présenter une nouvelle carte blanche. 5 films y sont programmés, en présence de Katia Bayer (Rédactrice en chef, Format Court).

Programmation

Miss Chazelles de Thomas Vernay. Fiction, 21′, 2019, France, Cumulus

Synopsis : Clara et Marie sont rivales. Clara est première dauphine, tandis que Marie a obtenu le fameux prix de Miss Chazelles-sur-Lyon. Alors qu’au village la tension monte entre les amis de Clara et la famille de Marie, les deux filles semblent entretenir une relation ambiguë.

No, I Don’t Want to Dance ! d’Andrea Vincinguerra. Animation, 3′, 2019, Royaume-Uni, Italie, production : Georgie Beattie, Andrea Vinciguerra. Sélectionné au Festival d’Annecy 2020

Synopsis : En ces temps sombres, vous pouvez penser que chaque danger a été identifié, mais personne n’a jamais pris en compte le danger que peut représenter la danse…

Electric Swan de Konstantina Kotzamani, Fiction, 40′, 2019, France, Argentine, Grèce, Ecce Films, Un Puma, Homemade Films. Sélectionné au Festival de Venise 2019

Les immeubles ne sont pas censés se mouvoir, mais celui situé au 2050 de l’Avenida del Libertador de Buenos Aires est parcouru de curieux tremblements. Le plafond du dernier étage frissonne causant une étrange nausée qui dévore ses habitants. Ceux qui vivent au sommet redoutent la chute – ceux qui vivent en dessous craignent de se noyer.

Matriochkas de Bérangère McNeese, Fiction, 23′, 2019, Belgique, France, Punchline Cinéma, Hélicotronc. Grand Prix au Festival Palm Springs 2020

Anna, seize ans, vit avec Rebecca, sa jeune mère, et au rythme des conquêtes de celle-ci. C’est la fin de l’été, celui où Anna a commencé à découvrir sa propre sensualité. Quand Anna apprend qu’elle est enceinte, sa mère se voit en elle, au même âge. Anna se retrouve confrontée à un choix, et si ce choix implique peut-être de rompre avec Rebecca, Anna trouvera un soutien là où elle ne s’y attendait pas.

Article associé : l’interview de la réalisatrice

La Distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos, Fiction, 9′, 2019, Grèce, France, Blackbird Production, Tripode Productions. Palme d’or du court-métrage à Cannes 2019

Synopsis : Deux inconnus se rencontrent pour la première fois, la nuit, dans une station-service perdue. Alors que le premier fait le plein, il manque quelques euros au second pour rentrer chez lui. Les deux hommes vont marchander le prix de ce qui les sépare d’une histoire.

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I comme I Am afraid to forget your face

Fiche technique

Synopsis : Éloigné de celle qu’il aime depuis quatre-vingt-deux jours, Adam est prêt à tout pour braver la distance qui les sépare.

Genre : Fiction

Durée : 15′

Pays : France, Egypte

Année : 2020

Réalisation : Sameh Alaa

Scénario : Sameh Alaa

Image : Giorgos Valsamis

Montage : Yasser Azmy

Production : Les Cigognes Films

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I am afraid to forget your face de Sameh Alaa

« Je crains d’oublier ton visage » : c’est autour de cette peur que ce court-métrage de Sameh Alaa, Palme d’or à Cannes 2020, est construit. Son précédent film Fifteen (2017) avait été sélectionné en première mondiale au Festival de Toronto 2017 (section Shorts Cuts). Le réalisateur égyptien nous livre à nouveau un film sobre, qui nous fait suivre le parcours d’Adam, bien décidé à rendre un dernier hommage à la femme qu’il aime.

Pour ce faire, comme le Céladon du roman d’Honoré d’Urfé – adapté au cinéma par Rohmer en 2007 –, il se déguise en femme. Au contraire de l’expérience vécue par Céladon, toutefois, celle d’Adam sera dépourvue de sensualité et du chatoiement des étoffes de l’Ancien Régime. Non, la facilité du personnage à se faire passer pour une femme est due à ces longs vêtements qu’en Occident nous appelons, faute de mieux, « voiles intégraux ». Le travestissement est signifié par un long travelling avant vers un lourd manteau noir qui occupe désormais l’intégralité du cadre. Lors du plan suivant, les yeux du personnage se détachent enfin, et nous les suivrons désormais, ainsi que cette étoffe lourde et noire, du début à la fin du film.

Ces yeux aimantent ceux des spectateurs tout au long du court-métrage. Nous les suivons dans la chambre mortuaire, dans la difficulté à se frayer une place dans la foule des « hommes » réduits eux-mêmes aux vêtements qu’ils portent. Nous découvrons alors une beauté à ces tissus sombres, aux lignes droites et dures, qui accompagnent avec douceur le déroulé du film qui contrastent élégamment avec la blancheur du linceul.

Symboles également d’intimité et d’intériorité, les plans sur ses yeux à peine visibles s’opposent aux bruits du dehors : roulis des voitures, coups de klaxon, cahots du bus, rumeur de la ville. La rencontre, tant attendue, avec la morte, se fera dans un silence de recueillement qui contraste, pour sa part avec les youyous qui attendent Adam à sa sortie. Tous les sons du film semblent avoir pour fonction de servir d’écrin aux silences. Les paroles sont peu nombreuses, soigneusement évitées, comme si elles risquaient de nous extraire de cette intimité. Un travail d’antithèse qui rappelle la discordance entre le mutisme du personnage de Fifteen et de l’agitation du Caire qui l’entoure.

L’action est tellement ténue que ce n’est finalement pas sur elle que portera notre attention : toute la séduction du film est portée par sa sobriété. Le transport du cercueil lui-même apparaît comme un à-côté superflu au regard du baiser silencieux qu’Adam aura déposé sur le front de sa bien-aimée. Le silence, l’obscurité et l’immobilité recueillent tout entier le deuil du personnage. Sameh Alaa a donc trouvé un ton bien à lui, amorcé déjà dans son film de fin d’études à l’EICAR, The Steak of Aunt Margaux.

Julila Wahl

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Article associé : l’interview du réalisateur

Pieter Coudyzer : « Pour moi, l’émotion d’un film vient de la forme »

Au dernier Festival d’Annecy, on a découvert Le Passant, un film belge de Pieter Coudyzer, sur la plateforme Court-Circuit d’Arte. Construit autour d’un travelling latéral, ce court-métrage croise deux destins : ceux de jeunes garçons habitant dans la même rue. L’un se rend à un rendez-vous avec une fille, l’autre enfourche son vélo pour récupérer du shit. Le premier se fait renverser par une voiture, le deuxième est témoin de l’accident. Visuellement et scénaristiquement, le film émouvant à souhait est un grand moment de cinéma. Le film n’est plus visible dans son intégralité en ligne aujourd’hui, mais nous sommes attentifs à sa rediffusion. À l’occasion de la programmation du Passant au Festival de Namur dans le cadre du focus flamand le jeudi 8 octobre 2020 (13h, Caméo 1), on en profite pour vous faire connaître son auteur originaire de Gand, Pieter Coudyzer, mais aussi ses rêveries courtes, son goût pour la pluie, la texture, la simplicité et les vrais personnages.

Format Court : Tu as étudié au KASK, l’une des meilleures écoles d’animation en Flandre. Qu’est-ce qui t’y a conduit  ?

Pieter Coudyzer : La réponse à cette question est assez simple. J’adore dessiner depuis que je suis enfant et j’adore le cinéma (rires) ! Et comme un et un font deux, j’ai décidé de me lancer dans l’animation, même si je ne suis pas particulièrement amoureux de l’animation. J’aime le cinéma dans son ensemble. J’apprécie les films d’animation qui sont plus texturés et étranges, comme ceux des frères Quay et de Youri Norstein. J’ai remarqué que les gens ont tendance à considérer l’animation comme un genre, au même titre que le western, la science-fiction ou encore le drame mais en réalité, l’animation est simplement une technique. En tant que cinéphile et personne qui adore dessiner, j’ai décidé de faire de l’animation. C’est un milieu qui est à peine plus vieux que la prise de vues réelles mais où pourtant il n’y a pas encore eu beaucoup de choses extraordinaires. L’animation permet d’énormes possibilités, de nouvelles propositions artistiques, mais je pense qu’elle coûte si chère à réaliser qu’on préfère souvent jouer la sécurité.

Ce qui m’intéresse le plus chez les animateurs que j’ai cités, c’est la texture de leur travail. Leur atmosphère m’attire particulièrement. Formellement, la manière dont les frères Quay et Norstein racontent leurs histoires, c’est quelque chose qui résonne assez fort en moi. Ce n’est pas que je n’aime pas les grandes animations hollywoodiennes, mais je les considère au même titre que des blockbusters, des Marvel versions animées. Elles sont très lisses, très faciles à assimiler et je les oublie rapidement. Elles manquent de texture, de vision, alors que lorsqu’on voit des films de Norstein par exemple, on sait que lui seul peut faire de tels films. Je suis donc attiré par ce genre d’auteurs.

Comment as-tu été amené à découvrir le travail d’un auteur comme Norstein ?

P.C. : J’ai été initié à l’école. J’aime bien ce qui est introverti. Je suis moi-même très introverti, j’adore la pluie par exemple et j’aime représenter cette matière dans mes films. J’aime le son qu’elle fait, son odeur, la froideur qu’elle peut projeter dans une ville. L’été est trop éclatant pour moi, bien trop bruyant, et trop chaud. Je sens une connexion avec ces auteurs.

Lorsque l’on voit pour la première fois ton court-métrage Le Passant, on peut être surpris voire gêné par le visage étrange des différents personnages, mais c’est une surprise qui s’efface rapidement devant un court métrage très cinématographique. Ton film aurait-il pu être une fiction ?

P.C. : Oui ! C’est quelque chose que j’ai toujours voulu créer. J’aime l’idée d’un monde où on a l’impression qu’il y aurait une caméra filmant tous ce qui se passe, rapportant tout ce qui s’y déroule. Quand on regarde la plupart des films d’animation, on voit des dessins prenant vie. Pour ce film, je souhaitais que mes dessins deviennent réels au cours du film, qu’ils enregistrent tout, tels une caméra, qu’ils donnent l’illusion de quelque chose de réel. Ce que je fais aussi et que ne font pas tous les réalisateurs d’animation, c’est retransmettre l’impression d’un temps réel. Que ce soit dans l’écriture ou dans le déroulement du temps, on a l’impression de voir un film en  live action. C’est quelque chose qui m’intéresse particulièrement.

Dans ton film, on peut distinguer une sorte de symétrie parfaite du temps, un découpage de 4 minutes autour des 4 aller-retour du jeune homme en vélo. Est-ce que tu as chronométré le film ?

P.C : Non pas vraiment, mais j’ai un fait décor entier donc en l’occurrence une rue. Le tempo est identique à chaque passage en vélo donc c’est plutôt normal de se retrouver avec ce temps divisé en parts égales. Comme on a l’impression que c’est une caméra qui enregistre, c’est un sentiment naturel.

Tu mentionnais au début de notre conversation que tu dessinais tout le temps. Que dessinais-tu ?

P.C : Je dessinais en permanence, des choses fantaisistes surtout (rires) ! J’ai d’ailleurs fait un roman graphique, L’Arborescent (Presque Lune Editions). L’une des raisons pour lesquelles je l’ai fait, c’est parce que l’animation est très lente et que son processus demande beaucoup de temps pour constituer tout le volume requis.

C’est amusant que tu mentionnes ton roman graphique. Il y a actuellement une nouvelle génération de jeunes gens qui font de la bande dessinée et des courts métrages d’animation et qui font des aller-retour entre ces deux univers à tel point que l’on peut voir que leurs BD adoptent les codes du cinéma. Les animateurs ont une activité diversifiée que ce soit dans la BD, l’illustration, le court-métrage, …. 

P.C : Quand j’étais jeune, il y avait encore quelques cinémas à Gand qui projetaient des courts métrages, et maintenant ils ne le font plus. Peut-être que les milieux s’entrecroisent même si je ne crois pas que mon roman graphique pourrait être reconstruit en tant que film d’animation malgré le fait que le livre commence d’une façon filmique. Je pense quand même que ce sont différents milieux.

Combien de temps as-tu pris pour le faire ?

P.C : À vrai dire je ne l’ai pas fait à plein-temps, j’y travaillais pendant mes week-ends. Je ne savais pas vraiment ce que ça allait donner ni le temps que j’allais y mettre. Je voyais ça comme une expérience.

Etudier dans une autre école qu’au KASK, c’est quelque chose que tu as envisagé ?

P.C : À l’époque, c’était l’une des seules écoles d’animation à Gand, en Belgique. C’était un choix évident. Je pense qu’à Bruxelles, les écoles étaient plus centrées sur l’aspect technique de l’animation. Le but était de former des animateurs. Moi, j’étais plus intéressé par la construction du film et c’était ce que proposait le KASK, où on nous apprenait à devenir des réalisateurs. Je ne pense pas que la différence soit encore aussi présente aujourd’hui entre les écoles mais c’est comme cela que ça fonctionnait à l’époque.

Quand as-tu fini tes études ?

P.C : En 2003, c’est comme si c’était hier. C’était agréable, je me suis rendu dans beaucoup de festivals. Je pense que même à l’époque, les gens me regardaient en se demandant : « Mais qu’est-ce qu’il fait ici, ce gars-là avec son style étrange ?». Je ne sais pas trop… J’ai toujours eu le sentiment que je me sentais un peu différent des autres étudiants. Ca peut paraitre prétentieux mais comme je te le disais, je ne m’intéressais pas tant à l’animation qu’aux films en eux-mêmes. Je voulais réaliser des films. L’année où j’ai eu mon diplôme, je suis allé voir un producteur pour commencer immédiatement un film.

Comment expliquerais-tu justement ce style étrange ?

P.C : D’un point de vue graphique, c’est quelque chose que j’ai développé. Je recherchais la texture, la matière. J’ai commencé en mélangeant du sable avec de la peinture et j’ai obtenu un effet qui me plaisait beaucoup et je n’ai jamais vraiment dévié depuis de cette technique. Je fais d’abord une surface, une fine couche de peinture et de sable pour obtenir une matière particulière. La plupart du temps, j’utilise une couleur sépia. Je laisse le tout sécher, et ensuite je peins sur cette surface avec de l’encre de Chine et de la peinture aquarelle.

C’est quelque chose qu’on ne peut pas vraiment contrôler, c’est justement ce que j’aime. Je l’ai fait une fois, je me suis dit que je tenais là quelque chose d’intéressant. C’est quelque chose que je n’ai jamais arrêté de faire et je pense que je ne réaliserai pas de films sans avoir accès à cette technique.

Quand as-tu découvert cette technique et comment as-tu su qu’elle pouvait te plaire ?

P.C : Je pense que c’était avec mon film de fin d’études. Il n’y a pas beaucoup de couleurs, juste toutes sortes de nuances de marron. Pendant longtemps, je suis resté sur cette palette, puis j’ai fini par trouver le moyen d’inclure plus de couleurs. C’est un travail un peu désordonné, il n’a rien de propre si on peut dire. L’animation est en général faite par d’autres personnes parce que je ne suis pas un très bon animateur; je n’ai pas la patience ni peut-être le talent pour faire l’animation.

Un film comme Le Passant, cela a pris combien de temps ?

P.C : J’ai pensé que ça allait nous prendre 6 mois parce qu’au début, tout le monde me disait que ça allait être assez facile car il n’y a en soi qu’un seul plan. Mais on a fini le film plutôt après 12 ou 13 mois de travail. C’était un peu trop ambitieux.

Si ce film a pris le double du temps prévu, c’était peut-être aussi dû au fait de sa longueur car tes autres films font en général 4 à 6 minutes.

PC : Oui, tout à fait. Je les appelle mes « courts métrages rêveries », soit des petits films que je fais sur un week-end. Je les peins très rapidement. Ce sont juste des petites choses, j’ai l’idée et je fais le film qui n’est en général pas produit, je le réalise par moi-même. De l’autre côté, il y a les films narratifs que je fais avec mon producteur, qui sont forcément plus difficiles à réaliser et pour lesquels j’ai besoin d’être entouré pour l’animation et le montage son. Les rêveries, elles, sont très courtes, animées par un mouvement lent, et faites maison.

Dans tes films, on remarque en effet l’importance du son et de la musique. Tout à l’heure, tu parlais de la pluie et de son son particulier…

P.C : On peut dire que je suis pluviophile (rires) ! Oui, pour Le Passant par exemple, on a énormément travaillé sur la musique, on a probablement dû faire 12 versions différentes.

Pendant le confinement, j’imagine que tu as pu en profiter pour faire beaucoup de rêveries…

P.C : Oui, j’ai dû en faire 6 ou 7. Le format très court était idéal.

Ces rêveries, tu en fait quoi ? Tu les gardes pour toi ou tu les diffuses en ligne ?

P.C : En général, je les poste en ligne. Je ne pense pas qu’on puisse vraiment regarder ces films à la suite, mais plutôt à petite dose. Mais je pense aussi que si je fais des rêveries, c’est parce que je ne peux pas supporter l’idée de travailler pendant deux ans sur un seul projet. J’ai besoin de travailler, de faire des courts-métrages entre deux projets. En général, je ne propose pas mes rêveries en festival, parce que je pense qu’elles sont trop courtes pour les sélections, sauf si il y a des catégories spéciales. D’ailleurs, un de ces films a été sélectionné dans un festival qui ne prenait que des films « poétiques » !

La plupart de tes courts métrages ne sont pas des films narratifs. Du coup, est ce que Le Passant a été le tout premier à en être un ?

PC : Non, Le Passant n’était pas le tout premier film narratif que j’ai réalisé, j’en ai d’abord fait un qui s’appelle Beast. Le film est correct mais je ne préfère pas le montrer.

Pourquoi ?

P.C : Je n’y ai pas mis toutes mes tripes. J’ai eu une idée et la production était très longue. Et plus la production est longue, plus on est fatigué. L’idée initiale était de faire une satire de E.T. où le personnage d’Eliott serait un sans-abri mais au bout d’un moment, le film est devenu tout simplement E.T. Le film avait besoin d’être plus nerveux, mais il a fini par être trop lisse.

Comment as-tu su éviter ça avec Le Passant ? Quelle était la différence ?

P.C : La différence entre ces deux films, c’est que pendant la préproduction, pour construire le dossier je savais que si je décrivais le film seulement par des mots, ça ne marcherait pas car c’était trop ennuyeux. L’histoire, c’est juste celui d’un adolescent sur son vélo jusqu’à son accident. Le film est visuel, j’ai donc fait entièrement le film sur animatique, j’ai fait les images, les dialogues que j’ai enregistré moi-même et avec ma petite amie, j’y ai inclus de la musique, de façon à ce qu’on puisse voir le film. Le film était en soi pratiquement fini quand je l’ai présenté.

Est-ce que fréquent de proposer une animatique devant les Commissions ?

P.C : Ce n’est pas nécessaire, ils demandent en général un story-board pour introduire le film. Je suis en train de demander des fonds pour un nouveau film et c’est la même chose, ils m’ont demandé un scénario, mais j’ai tout de suite dit que si je demandais des fonds, je présenterais une animatique, en plus du scénario. C’est un procédé très formel, mais la façon dont l’histoire d’un film est racontée va jouer, je pense, sur les émotions ressenties.

Le nouveau projet, c’est un court métrage ?

P.C : Je ne sais pas encore. C’est presque un film impressionniste avec un personnage qui repense à sa vie passée, basé sur un roman d’un auteur flamand. Il fera 30 voire 40 minutes ou alors une heure. Pour ce nouveau projet, je rencontre le même problème qu’avec Le Passant : le fait qu’on ne puisse pas juste écrire sur feuille ce qu’il se passe. C’est un film à propos des sensations, de ce qu’on peut entendre, voir.

Qu’as-tu appris avec Le Passant, un film plus long, compliqué et risqué que par le passé ?

P.C : Plus long je ne pense pas car j’avais déjà fait du long avec Beast, et d’ailleurs je ne crois qu’un film plus long soit plus compliqué. Je veux que mes films ne soient pas que des courts métrages d’animation, mais bel et bien du cinéma. Je souhaite vraiment suivre un personnage plutôt que d’en voir la représentation. Je veux de vrais personnages et pas des personnages symboliques. J’ai donc besoin de plus de temps.

As-tu déjà pensé à faire des documentaires ? Quand on voit Le Passant, on pourrait justement croire à un documentaire. Est-ce que tu t’inspires de choses que tu vois dans ton quotidien ou plutôt de ton imagination ?

P.C : Concernant Le Passant, ce n’est pas mon imagination. C’est quelque chose que j’ai vu plus jeune, dans une rue très animée. Je partais de chez moi pour aller à l’école, je tournais au coin la de rue et j’ai vu l’accident. L’idée d’un itinéraire habituel vient de là.

Tu as mentionné comme modèles des animateurs du passé. Quel regard portes-tu sur l’animation d’aujourd’hui ?

P.C : Je vois beaucoup de films qui transmettent de nombreuses émotions mais qui sont au final des mauvais films ou des films triviaux. Tout comme je peux voir des films qui ne racontent pas d’histoires, mais qui sont excellents. Pour moi, l’émotion d’un film vient de la forme et c’est ce que je recherche. Si l’histoire est trop originale, trop spéciale ou a trop de puissance, alors le film n’a plus rien à dire à mes yeux. Je suis attiré par des histoires plus simples qu’extraordinaires. Pour répondre à la question, l’univers de Rémi Chayé qui vient de faire Calamity et Tout en haut du monde m’intéresse beaucoup.

Je pense que le monde est en train de changer et ça semble de plus en plus compliqué de proposer quelque chose de différent. Beaucoup de gens disent qu’il est plus facile que jamais de faire des films mais c’est l’exact opposé. Bien sûr qu’on peut faire un film sur YouTube, mais faire un vrai film, le montrer à une audience, c’est plus dur.

C’est quoi un vrai film pour toi ?

P.C : Pour moi, réaliser un vrai film demande un véritable niveau de professionnalisation qu’il faut atteindre. Je ne pense pas avoir atteint ce niveau, je suis encore en train d’apprendre, mais au moins ce que je fais est professionnel au niveau du son, du montage… Si on va sur YouTube et que l’on recherche des courts-métrages, il y a littéralement des milliers de films qui apparaissent et ça créé un nouveau type de problème. J’ai connu quelqu’un qui a fait un court métrage qui a été sélectionné au Festival de Cannes, qui était très bien fait, sublime. Deux ans après, il a posté son film sur YouTube et il n’a eu que 128 vues en un an, ce qui est dérisoire, alors que des films mauvais peuvent faire des millions de vues.

Pourquoi alors avoir publié certains de tes films sur YouTube ?

P.C : Parce que je veux que les gens puissent voir librement mes films. YouTube n’est pas la meilleure des plateformes, mais comment atteindre une telle audience sans ça ?

Pourquoi après toutes ces années avoir continué à travailler autour de la forme courte ? 

P.C : Pour être complètement honnête, au début quand j’ai commencé, je pensais que le format du court métrage était une passerelle vers le long. Pour les films en prise de vues réelles, c’est très souvent le cas, mais pour l’animation, c’est bien plus difficile. Pour moi, les courts métrages ne sont pas une catégorie à part, ce sont juste des films plus courts. Ca reste du cinéma.

Propos recueillis par Katia Bayer. Retranscription : Marguerite Stopin

Maalbeek de Ismaël Joffroy Chandoutis

Sélectionné à la Semaine de la Critique 2020, Maalbeek de Ismaël Joffroy Chandoutis vient de remporter le Bayard d’or du meilleur court-métrage au Festival de Namur (le FIFF pour les intimes) hier soir. Une première étape importante pour ce film qui démarre une très belle carrière en festival (Paris Courts Devant, FIFIB, FNC, …) en cette rentrée atypique. Il sera diffusé en octobre à la Cinémathèque française dans le cadre des projections hors les murs de la Semaine de la Critique et sera également projeté au Festival Format Court dans le cadre de notre programme cannois, en présence du réalisateur, fin novembre au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

À l’heure où un attentat a encore eu lieu il y a quelques jours seulement à Paris, le court-métrage Maalbeek vient de faire sa première à Namur ce dimanche 3 octobre 2020. Le film, terminé dans la journée, y a fait sensation, projeté à deux reprises, dans un programme de courts en compétition et en avant-programme de La Troisième guerre, le premier long – pas mal – de Giovanni Aloi (sujet à venir).

Ismaël Joffroy Chandoutis a étudié dans deux écoles belges, l’INSAS et Sint-Lukas. Il a poursuivi son cursus au Fresnoy, dans le nord de la France et a réalisé deux films qui continuent de bien marcher : Ondes noires et Swatted. Tous deux interrogent le pouvoir de l’image et la représentation et touchent autant à l’esthétique, aux faits réels qu’aux témoignages personnels et sincères.

Aujourd’hui, il y a Maalbeek.

Achevé le jour même de sa diffusion à Namur, le film est une expérience à part entière qui reste longtemps en mémoire. Le film nous fait revivre l’attentat à la bombe de la station de métro éponyme à Bruxelles, le 22 mars 2016. Sabine, une jeune femme, se trouvait dans la même rame que le terroriste, à quelques mètres de lui avant l’explosion. Elle a survécu sauf qu’elle a tout oublié. Elle n’a pas d’images auxquelles se raccrocher. Aucun souvenir, rien. Pour se reconstruire, elle scrute les images de caméras surveillance, cherchant du sens à tout cela, comme si il y en avait. Pour tenter de redevenir elle-même, Sabine (se) questionne. Elle a des échanges téléphoniques avec un pompier qui est arrivé rapidement sur les lieux et avec une jeune femme qui a partagé le même cours de sculpture et la même rame qu’elle, mais qui est sortie de la station à temps. Une solidarité dans le drame s’esquisse, une extrême solitude se ressent aussi.

Ismaël Joffroy Chandoutis aurait pu se trouver dans le métro ce jour-là 22 mars 2016. Il doit son salut et sa vie à la fatigue : il demande en effet à la réalisatrice avec qui il avait rendez-vous de décaler leur entrevue à une heure plus tardive car il rentrait la veille d’un voyage en Roumanie. Il se souvient du réveil, des nombreux messages de proches inquiets en allumant son portable et des camions de la presse internationale, installés en bas de chez lui, qui ne faisaient que répéter en boucle les mêmes éléments par manque d’informations. Il se souvient qu’il faisait beau, ce jour-là. Petit à petit, il va s’interroger sur la place des images et refuser le spectacle médiatique qui s’organise sous ses yeux. Il cherche. « Ce qui motive l’idée de faire un film, c’est la rencontre », vous dit-il. Le geste documentaire l’anime, on créé du coup le mot-clé sur Format Court car les étiquettes sont faites pour être décollées !

Pour illustrer son film et la quête de souvenirs de Sabine dont le témoignage a participé à la concrétisation de ce projet, le réalisateur fait appel à la voix mais aussi aux images du métro tel qu’on le connaît à Bruxelles. Les détails sont précis : le dessin de la station affiché sur les murs de la station, le petit jingle de la STIB (la RATP belge), les portiques de métro. Maalbeek enregistre aussi les cris, les voix des journalistes annonçant le drame, les sirènes d’ambulances, la fumée, la panique, le visage flou, cicatrisé et pixellisé de Sabine, les archives d’Internet, les photos et vidéos de la rame et des survivants que nous, spectateurs, avons refoulés ou pas voulu voir. À l’écran, la souris d’ordinateur du réalisateur fait des zooms avant, arrière, scrute, cherche. Entre le trop plein d’images et son absence cruelle, où faut-il placer le curseur ?

Entre 2016 et 2020, plusieurs années se sont écoulées. Le projet a mis du temps à se faire, le sujet était lourd et compliqué à mettre en place. En quelques années, il a mûri cependant pour donner lieu à un projet-quête personnelle passionnant.

Ce qui fait la force de ce film, c’est bien évidemment sa thématique terrible, universelle, émotionnelle, mais pas seulement. La forme compte pour beaucoup. Documentaire, fiction, animation, expérimental ? Un peu de tout à la fois. Le court fonctionne en effet aussi pour sa dimension multi-sensorielle, ses flous pixellisés, ses images au ralenti, ses temps silencieux et son trop plein de bruits. Le son est alternativement étouffé, silencieux et musical avec comme finale une Lettre à Elise de Beethoven, jouée en reverse et composée par Sergio Baietta, adéquate à ce film beau, dur, résistant et nécessaire.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview du réalisateur

Nouvelle projection Short Screens, le 8.10 à Bruxelles !

Pour cette nouvelle projection, l’équipe de Short Screens vous emmène dans un fabuleux tour du monde. Amazonie, Cercle Arctique, Afrique, Mongolie, Océanie : ce voyage en cinq courts métrages explore cinq continents différents qui abordent le réchauffement climatique, les réfugiés, les histoires d’amour, la lutte pour l’indépendance, à travers de fabuleuses rencontres humaines.

Projection prévue le jeudi 8 octobre à 19h30, au Cinéma Aventure, Galerie du Centre 57 (accès via rue des Fripiers 17), 1000 Bruxelles

Visitez la page Facebook de l’événement ici ! Billets disponibles là.

Programmation

Adrift de Frederik Jan Depickere, Belgique, 2012, documentaire, 9′. En présence du réalisateur

Un réfugié africain erre dans une petite localité située à 150 km au-delà du cercle arctique.

Bird Songs from Amazonia de Harry Bracho, Royaume-Uni / Venezuela, 2016, fiction, 25′ – En présence du réalisateur (sous réserve mesures Covid).

Une biologiste de Londres se rend en Amazonie pour étudier la flore locale. On lui conseille de ne pas s’approcher sans guide de l’Autana, une montagne considérée comme sacrée par les tribus locales. Elle fera exactement le contraire.

Il pleut sur Ouaga de Fabien Dao, France, 2017, fiction, 24’38’’

C’est la saison des amours, le pays se reconstruit après la révolution. Alpha s’apprête à rejoindre sa bien-aimée en France. Mais sa rencontre avec Leïla lui ouvre les yeux.

Wantoks : Dance of Resilience in Melanesia de Iara Lee, Îles Salomon / Etats-Unis / Bulgarie, 2019, documentaire, 20′

Dans le Pacifique Sud, au Festival des arts et de la culture mélanésiens, des artistes utilisent leurs talents pour célébrer la culture locale et attirer l’attention internationale sur le sort de leurs îles, confrontés aux luttes pour leur indépendance et à l’élévation du niveau de la mer qui menace d’avaler à la fois la terre et la tradition.

Water ! de Yi Zhong, Chine, 2017, fiction, 20′

Un jeune couple de citadins s’est installé dans les steppes de Mongolie. Un matin, leur puits est à sec et leurs 300 animaux attendent d’être abreuvés. La course à l’eau commence.

M comme Maalbeek

Fiche technique

Synopsis : Sabine est à la recherche d’une image manquante : un jour qui a laissé une marque indélébile et dont tout le monde se souvient, sauf elle. Mais n’est-ce pas cette absence qui lui permet d’aller de l’avant ?

Genre : Geste documentaire

Durée : 15′

Pays : France

Année : 2020

Réalisation : Ismaël Joffroy Chandoutis

Scénario : Ismaël Joffroy Chandoutis, Perrine Prost

Image : Ismaël Joffroy Chandoutis, Pierre De Wurstemberger

Son : Martin Delzescaux, Lucas Masson

Montage : Ismaël Joffroy Chandoutis, Maël Delorme

Production : Films Grand Huit, Films à Vif

Articles associés : la critique du film, l’interview du réalisateur

ACID Cannes : « Hors les murs »

Cette année, l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) lance une programmation “Hors les murs”, un moyen de donner de la visibilité aux films qui n’ont pu être montrés au Festival de Cannes.

« Malgré les circonstances, nous avons choisi de conserver les critères habituels de la programmation ACID Cannes à savoir nous engager sur le soutien d’autant de films que d’habitude, neuf longs métrages, avec la même attention particulière accordée aux films sans distributeur et aux premiers longs » ont déclaré les 13 cinéastes, sélectionneurs de cette année 2020.

Au programme : 9 films (5 fictions et 4 documentaires) :

– Les Affluents (Coalesce) – Jessé Miceli
– Funambules (Tightrope Walkers) – Ilan Klipper
– Les Graines que l’on sème (The Seeds We Sow) – Nathan – Nicholovitch
– Il Mio Corpo – Michele Pennetta
– The Last Hillbilly – Diane Sara Bouzgarrou & Thomas Jenkoe
– Loin de vous j’ai grandi (Far From You I Grew) – Marie Dumora
– Si le vent tombe (Should the Wind Fall) – Nora Martirosyan
– La Última Primavera (Last Days of Spring) – Isabel Lamberti
– Walden – Bojena Horackova

Retrouvez le programme avec les horaires détaillée ici.

La tournée démarre dès aujourd’hui à Paris au Louxor, et ce jusqu’au 29 septembre,  puis se poursuivra dans d’autres villes de France telles que Lyon, Nantes, Marseille…