Festival de Brest, le palmarès 2013

Le 28ème festival de Brest s’est achevé ce weekend. En voici le palmarès complet rendu par les différents jurys.

Prix décernés pour la compétition européenne

Jury officiel (composé de Nicolás Lasnibat, Frédéric Gorny, Cinzia Spironello, Jukka-Pekka Laakso et Laurence Hagège)

Grand Prix du film court de la Ville de Brest : DIE SCHAUKEL DES SARGMACHERS d’Elmar Imanov (Allemagne)

Prix européen du Conseil régional de Bretagne : HVALFJORDUR de Gudmundur Arnar Gudmundsson (Islande, Danemark)

Prix du premier film ou film d’école du Conseil général du Finistère : ARBUZ de Tato Kotetishvili (Pologne)

Prix révélation du Festival Européen du Film Court de Brest : LA FEMME QUI FLOTTAIT de Thibault Lang-Willar (France)

Prix spécial du jury : ZYGOMATIQUES de Stephen Cafiero (France)

Prix d’interprétation : TRPIMIR JURKIC dans Snig (Croatie)

Mention spéciale du jury : PLAUKIKE de Gabriele Urbonaite (Lituanie)

Jury des Passeurs de Courts

Prix des Passeurs de Courts : STUFE DREI de Nathan Nill (Allemagne)

Jury Format Court

Prix Format Court : MISTERIO de Chema García Ibarra (Espagne)

Jury Jeune

Prix du Jury Jeune : AQUEL NO ERA YO d’Esteban Crespo (Espagne)

Mentions spéciales : MORITZ UND DER WALDSCHRAT de Bryn Chainey (Allemagne), STUFE DREI de Nathan Nill (Allemagne)

Vote du Public

Prix du Public : STUFE DREI de Nathan Nill (Allemagne)

Prix décernés pour la compétition française

Jury France 2

Prix France 2 : ATLANTIC AVENUE de Laure de Clermont

Jury Beaumarchais

Prix Beaumarchais : LES CHEMISES OUVERTES de Marie Loustalot

Prix décerné pour la compétition ovni

Jury Canal +

Prix Canal + : IRISH FOLK FURNITURE de Tony Donoghue (Irlande)

Prix décerné pour les programmes brest off

Jury Presse

Prix du Jury Presse : ELEFANTE de Pablo Larcuen (Espagne)

Mention Spéciale : BRIGANTI SENZA LEGGENDA de Gianluigi Toccafondo (France)

Short Screens #32 : Migrations

Il est des traversées que l’on entreprend pour ne plus jamais subir, il est des voyages que l’on tisse de cultures plurielles et il est des lieux où l’on se sentira toujours un « étranger ». Pour sa 32ème séance qui se tiendra le 28 novembre, Short Screens vous propose des films traitant de la difficulté de partir d’un « ici » conflictuel pour atteindre un « ailleurs » fantasmé. C’est l’occasion de vous faire découvrir à travers le prisme de cinéastes contemporains des représentations fictionnelles et documentaires de ces quelques transhumances humaines.

Jeudi 28 novembre 2013 à 19:30, au cinéma Aventure, Bruxelles. PAF 6€.

Un projet à l’initiative de l’asbl Artatouille et Format Court, avec le soutien du Cinéma Aventure.

PROGRAMMATION:

MANQUE DE PREUVES de Hayoun Kwon
France / 2011 / documentaire-animation / 9′
Chez les Nigérians, être jumeaux peut signifier une bénédiction ou une malédiction. Le père de O est le chef du village, un sorcier qui croit à la malédiction des jumeaux.

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Article associé : la critique du film

MINYAMBA de Luc Perez
Danemark, France / 2012 / animation / 14′
Au Mali, dans un restaurant, Abdu, le joueur de N’Goni fait la connaissance de Bakari, un jeune serveur. Abdu veut passer la frontière pour partir faire carrière en Europe avec sa musique. Bakari voudrait le suivre mais se sent « coincé ici… ».

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Articles associés : la critique du film, l’interview de Luc Perez

EXIL de Vladilen Vierny
France / 2013 / fiction / 16′
Premières heures d’un jeune migrant africain sur une plage européenne.

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Article associé : la critique du film

TERRE D’ECUEIL de Michel Kranot & Uri Kranot
Danemark, France, Canada / 2013 / animation / 13′
Un couple s’installe plein d’espoir dans un nouveau pays.

BEHIND ME OLIVE TREES de Pascale Abou Jamra
Liban / 2012 / fiction / 20′
Après 10 ans en Israël, Mariam et son frère reviennent au sud du Liban pour vivre dans leur pays natal. Mais ils se sentent toujours rejetés par leur entourage parce qu’ils sont les enfants d’un agent de l’armée de « Lahd » qui coopérait avec l’armée israélienne avant la libération du sud du Liban en 2000.

NOT SWISS MADE d’Apiyo Amolo
Suisse / 2012 / documentaire / 2′
Apiyo Amolo, d’origine kenyane, vit à Zürich depuis plusieurs années. Ce personnage fantasque et fascinant, d’une énergie débordante, qui partage son temps entre chanson, animation radio, quand elle n’est pas actrice ou modèle, n’hésite pas à aborder de manière frontale et hirsute les sujets qui la touchent. C’est ce qu’elle fait dans ce film de deux minutes qui traite de la position particulière de la double culture.

SAMOSA MAGIQUE de Vincent Gallez & Momo Mimi
Belgique / 2009 / fiction / 10′

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Carte blanche Format Court au Festival de Brest !

En prévision de ses cinq ans, Format Court bénéficie ce jeudi 14 novembre 2013 d’une carte blanche au Festival de Brest, après celle de Court Métrange, au mois d’octobre. Imaginée par Fanny Barrot, Katia Bayer, Agathe Demanneville et Nadia Le Bihen-Demmou, cette séance spéciale interroge en six films français et étrangers le rapport au corps et à la mise en scène. Ces courts métrages, tous évoqués sur notre site et projetés en salle, seront présentés ce jeudi à Brest, à 15h30, au Quartz (Petit théâtre), en présence de Katia Bayer et Nadia Le Bihen-Demmou.

Programmation

La lampe au beurre de Yak de Hu Wei. Fiction, 15’, 2013, Chine, France, Ama Productions. Sélectionné à la Semaine de la Critique 2013, Prix « European Film Academy » au Festival du court-métrage de Drama 2013

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Synopsis : Un jeune photographe ambulant et son assistant proposent à des nomades tibétains de les prendre en photo devant différents fonds.

Articles associés : la critique du filml’interview du réalisateur et du producteur

Mamembre de Sylvain Payen, Christophe Feuillard, Caroline Diot, Guillaume Griffoni, Clarisse Martin, Julien Ti-I-Taming et Quentin Cavadaski. Animation, 6’35 », 2011, France. Métrange du Format Court au Festival Court Métrange 2012

Synopsis : Dans une société où les personnages changent de membres comme de chemises, ce film noir/fantastique raconte l’histoire d’une mère, la quarantaine, sur-protectrice envers sa fille adolescente. Le seul recours de la fille pour retrouver sa liberté est de manger sa mère…

Articles associés : la critique du filml’interview des réalisateurs

Tania de Giovanni Sportiello, Fiction, 20′, France, 2011. Sélectionné au Festival du Film de Vendôme 2011

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Synopsis : Cachée dans un recoin d’une petite cité, Tania, seize ans, observe un groupe de jeunes, un marteau à la main.

Article associé : la critique du film

Der Da Vinci Timecode de Gil Alkabetz. Animation, 3′, 2009, Allemagne, Sweet Home Studio. Prix de la Meilleure Musique au Festival de Stuttgart 2009, sélectionné au Festival d’Annecy 2009

Synopsis : Une image est isolée afin de créer une animation basée sur ses détails. Divers fragments de cette image, avec pour points communs des formes similaires, nous permettent de découvrir des mouvements secrets.

Articles associés : la critique du filml’interview du réalisateur

Solecito d’Oscar Ruiz Navia (fiction, 20’, 2013, Colombie, Danemark, France, Contravia Films). Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs 2013

Synopsis : C’est au cours d’un casting dans leur établissement scolaire que les deux personnages de ce film ont rencontré le réalisateur. Chacun de leur côté, ils lui ont raconté l’histoire de leur rupture amoureuse. Et si la fiction leur permettait de se remettre ensemble ?

Articles associés : la critique du filml’interview du réalisateur et du co-producteur

Las Palmas de Johannes Nyholm (fiction/animation, 13’, 2011, Suède, Toppsegelsgatan 9). Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs 2011

 Synopsis : Une dame d’âge moyen en vacances au soleil essaie de se faire de nouveaux amis et de passer du bon temps. Le rôle est tenu par une petite fille d’un an, les autres personnages sont interprétés par des marionnettes.

 

Article associé : Cannes 2011 dans sa globalité


Accéder au programme sur le site du festival

Nouveau Prix Format Court au Festival européen du film court de Brest !

L’an passé, à l’issue du Festival de Brest, nous avons attribué pour la première fois le Prix Format Court du meilleur film européen à « Prematur » de Gunhild Enger (Norvège). Par la suite, nous avons consacré un focus à la réalisatrice et projeté son film en salle. Pour la deuxième année consécutive, l’équipe de Format Court attribue un nouveau Prix parmi les 42 films de la compétition européenne, à l’occasion de la nouvelle édition du Festival de Brest (12-17 novembre). Le film primé par le Jury Format Court (composé de Fanny Barrot, Katia Bayer, Agathe Demanneville et Aziza Kaddour) bénéficiera également d’un dossier spécial et sera projeté dans le cadre de la carte blanche que nous consacrerons au Festival de Brest en mars prochain au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

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Films en compétition

Programme  1

CLORO de Laura Plebani – Italie / 11’27 / 2012
SKIN de Cédric Prevost – France / 13’ / 2013
PLUTÃO de Jorge Jácome – Portugal / 29’17 / 2013
COLECTIA DE AROME de Igor Cobîleanski – Roumanie-MOLDAVIE / 14’ / 2013
STEW & PUNCH de Simon Ellis – Royaume-Uni / 16’40 / 2013

Programme  2

SHAVI TUTA de Gabriel Razmadze – France-GÉORGIE / 21’ / 2012
M.O. de Jakub Kouril – République Tchèque / 6’35 / 2012
CHAMOMILI de Neritan Zinxhiria – Grèce / 15’ / 2012
TIERRA FÉRTIL de Daniel Mejia – Italie-Colombie / 12’38 / 2012
LUCAS de Álex Montoya – Espagne / 29’58 / 2012

Programme  3

UN MONDE MEILLEUR de Sacha Feiner – Belgique-SUISSE / 23’30 / 2012
TIZENHÁROM ÉS FÉL PERC de Georgina Hegedus – Hongrie / 15’25 / 2013
MISTERIO de Chema García Ibarra – Espagne / 11’30 / 2013
SNIG de Josip Žuvan – Croatie / 27’ / 2012
LOCKED UP de Bugsy Steel – Royaume-Uni / 6’59 / 2013

Programme  4

MORITZ UND DER WALDSCHRAT de Bryn Chainey – Allemagne / 20’ / 2013
ZONDER de Klaas Arie Westland – Pays-Bas / 6’35 / 2013
SVLÍKÁNÍ de Jirka Volek – République Tchèque / 16’ / 2012
HVALFJORDUR de Gudmundur Arnar Gudmundsson – Islande-DANEMARK / 15’ / 2013
216 MOIS de Valentin Potier & Frédéric Potier – France / 25’50 / 2013

Programme  5

THE GIRL WITH THE MECHANICAL MAIDEN de Andrew Legge – Irlande / 15’ / 2012
LA FEMME QUI FLOTTAIT de Thibault Lang-Willar – France / 18’ / 2013
TONY OCH LENA de Victor Lindgren – Suède / 10’ / 2013
ARBUZ de Tato Kotetishvili – Pologne / 10’ / 2012
DIE SCHAUKEL DES SARGMACHERS de Elmar Imanov – Allemagne / 29’58 / 2012

Programme  6 

ZYGOMATIQUES de Stephen Cafiero – France / 18’56 / 2013
BAD PENNY de Andrei Cretulescu – Roumanie / 12’33 / 2013
PLAUKIKE de Gabriele Urbonaite – Lituanie / 28’ / 2013
METUBE de Daniel Moshel -Autriche / 4’ / 2013
37°4S de Adriano Valerio – France / 11’45 / 2013
SANO KIITOS JA TANSSI de Antti Heiki Pesonen – Finlande / 8’ / 2012

Programme 7

TAKING THE BOAT de Lisa Keogh – Royaume-Uni-IRLANDE / 14’ / 2012
CHEFU’ de Adrian Sitaru – Roumanie / 18’ / 2012
STUFE DREI de Nathan Nill – Allemagne / 25’29 / 2012
DER RÄUBER de Felix Schaffert – Suisse / 16’ / 2012
MANU I KAPUSTA de Oleksandr Pozdnyakov – Ukraine-Pologne / 10’30 / 2012

Programme 8
MILCHZÄHNE de Peter Brunner – Autriche / 9’30 / 2013
45 VATHMI de Georgis Grigorakis -Grèce / 14’ / 2012
STO PSOV de Jan Cvitkovic – Slovénie / 24’ / 2012
BALLETT de Eivind Tolas – Norvège / 4’ / 2012
COME CLEAN de Louisa Mayman – Royaume-Uni / 8’28 / 2012
AQUEL NO ERA YO de Esteban Crespo -Espagne / 24’ / 2012

Rappel. Séance Format Court ce jeudi 14/11 : carte blanche au Festival de Vendôme !

Ce jeudi, nous invitons le Festival de Vendôme à présenter, lors de notre nouvelle soirée Format Court, quatre films traitant de la jeunesse d’aujourd’hui. Cette carte blanche sera marquée par la présence d’Emilie Parey, la déléguée générale du festival et de deux équipes de films, celle de « Marseille, la nuit » (représenté par la réalisatrice Marie Monge et ses comédiens Karim Leklou, Charif Ounnoughene, Louise Monge et Taha Lemaizi) et de « 37°4 S » (évoqué par le réalisateur Adriano Valerio et la productrice Emilie Dubois). Venez les rencontrer et passer un agréable moment de cinéma en leur compagnie !

En pratique

► Détail de la programmation : ici

► Date, horaire : jeudi 14 novembre 2013, à 20h30

► Durée de la séance : 94′

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

► Entrée : 6,50 €

► Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Anima de Simon Gillard, Prix Format Court au Festival Filmer à Tout Prix !

Samedi soir, lors de la cérémonie de clôture du festival Filmer à tout prix, à Bruxelles, le Jury Format Court (Katia Bayer, Marie Bergeret, Adi Chesson, Xavier Gourdet et Mathieu Lericq) a élu comme meilleur court métrage « Anima » de Simon Gillard, un film d’école qui « relie avec brio les gestes du quotidien à des sentiments universels. Un film sans concession, visuellement intense, direct et poétique ». Le film, ayant également reçu le Prix des Ateliers d’Accueil WIP-CAB (aide matérielle pour le prochain film de Simon Gillard), bénéficiera d’un focus en ligne (critique, interview) et d’une projection très prochaine en salle, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

Anima de Simon Gillard, Documentaire, 18′, 2013, Belgique, INSAS

Synopsis : Parmi les hommes et leurs gestes, bruts et graves, une âme se libère. Elle s’extrait de notre monde dans un curieux voyage, une traversée par les airs de cet étrange village de l’ouest Africain. Ses images puissantes et évocatrices se mêlent aux sonorités entêtantes, pour nous donner à voir, sans limites, ce rêve éveillé.

À l’occasion de l’annonce du palmarès, le réalisateur a reçu le prix des mains de Marie Bergeret, rédactrice et membre du jury Format Court.

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© Yvan Leiva

Pari réussi ! Merci à vous ! Allez, on continue !

Depuis ce samedi 9/11, à une semaine de la fin de la collecte, nous venons d’atteindre notre objectif (2 000 €). Nous avons fait éclater l’oeuf d’Ulule : Format Court a remporté son pari. Merci à vous !

Grâce à votre générosité, nous allons pouvoir refaire notre site internet en prévision de l’anniversaire de Format Court, en janvier prochain. Nous allons moderniser notre identité visuelle, nous entourer d’experts en la matière (webmaster, graphiste), renouveler le nom de domaine, financer l’hébergement du site, mieux valoriser la richesse et la quantité de nos publications (près de 2.700 archives), développer de nouvelles rubriques à destination des internautes (concours, films en ligne, recherche thématique, …), et redoubler d’efforts pour accentuer la visibilité du court, que ce soit en salle ou sur la Toile.

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Face à l’excellente progression de ces derniers jours et à votre mobilisation croissante, notre ambition grandit, elle aussi, de jour en jour. Nous souhaitons aller plus loin que la « simple » refonte de notre site internet et étendre nos activités au service du court métrage. Nous vous proposons donc de nous aider à franchir un nouveau cap dans cette campagne en poursuivant l’aventure grâce aux actions suivantes :

doter nos prochains Prix Format Court remis en festival, en Belgique et en France

financer une super fête, à Paris, pour les cinq ans de Format Court

inviter les réalisateurs étrangers à venir présenter leurs films lors de nos projections Format Court à Paris. Jusqu’ici, en 16 séances organisées au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), seulement trois réalisateurs venus d’ailleurs ont pu se déplacer à Paris pour évoquer leur travail et rencontrer le public, Emma de Swaef, Gerlando Infuso (Belgique) et Michael Rittmansberger (Autriche)

Créer à terme un festival Format Court (et oui, on est très tenté depuis le temps qu’on défend le cinéma bref et les auteurs !), payer les droits des films, inviter les équipes de films et les jurés étrangers à Paris

Notre campagne se termine la semaine prochaine, le vendredi 15 novembre. Il nous reste 7 jours pour préparer la suite, l’après-100%. La collecte ne s’arrête pas maintenant, en si bon chemin. On poursuit l’aventure tous ensemble pour la dernière ligne droite et pour que Format Court puisse se maintenir dans la course. Continuez à nous encourager, à nous soutenir, à nous envoyer vos chouettes visuels, et à aimer le court.

L’équipe de Format Court

Séance Bref n°148, ce mardi 12 novembre au MK2 Quai de Seine : l’horizon des rencontres

L’horizon des rencontres

Qu’elle ait pour horizon l’Algérie de 1994, une école élémentaire au Portugal ou une nuit parisienne aujourd’hui, une rencontre n’aura pas la même saveur, ne traversera pas les mêmes tensions, ne nourrira pas les mêmes espérances. Mais l’horizon est aussi ce qui se profile au loin, ce qu’on tente de rejoindre et demeure inatteignable. Grisaille et pluie, couleurs et magie enchantée, rêverie noctambule en noir et blanc, ces films très différents mettent en scène des rencontres qui n’ont peut-être pas d’autre horizon que le souvenir d’un moment inachevé. Jacques Kermabon

Les jours d’avant de Karim Moussaoui – 2013, couleur, 47 mn, DCP. Prix Format Court au Festival de Namur 2013

Réalisation : Karim Moussaoui • Scénario : Karim Moussaoui et Virginie Legeay • Image : David Chambille • Son : Arnaud Marten, Pierre Bariaud et Samuel Aïchoun • Montage : Julien Chigot • Interprétation : Mehdi Ramdani, Souhila Mallem, Mohammed Ghouli, Chawki Amari et Meriem Medjikane • Production : Les Loupiottes et Taj Intaj.

Dans une cité du sud d’Alger, au milieu des années 1990, Djaber et Yamina sont voisins, mais ne se connaissent pas. Pour l’un comme pour l’autre, il est si difficile de se rencontrer entre filles et garçons qu’ils ont presque cessé d’y croire. En quelques jours, pourtant, ce qui n’était jusque-là qu’une violence sourde et lointaine éclate devant eux, modifiant à jamais leurs destins.

Dahus (Gambozinos) de João Nicolau – 2013, couleur, 20 mn, DCP.

Réalisation et scénario : João Nicolau • Image : Mário Castanheira • Montage : Telmo Churro et Joâo Nicolau • Musique : Mariana Ricardo et Pedro Silva • Décors : Bruno Duarte et Lucha D’Orey • Son : Vasco Pimentel et Miguel Martins • Interprétation : Tomas Franco, Isabel Portugal, Paulo Duartre Ribeiro, Ana Sofia Ribeiro et Pedro Leitao • Production : Les Films du Bélier.

Le petit Rui se débat avec les amertumes de la vie dans une colonie de vacances. Ce n’est pas simple de faire partie du groupe des plus jeunes, d’être ignoré par la prunelle de ses yeux et de voir son dortoir vandalisé par des voyous d’adolescents.

Pour la France de Shanti Masud – 2012, Noir & Blanc, 30 mn, DCP. Prix de la presse au festival Côté court de Pantin 2013

Réalisation et scénario : Shanti Masud • Image : Tom Harari • Montage : Julie Picouleau • Musique : Olivier Marguerit • Décors : Yannick Le Moine • Son : Mathieu Descamps et Matthieu Deniau • Interprétation : Friedelise Stutte, Sigrid Bouaziz, Bastien Bouillon, David Atrakchi, Pascal Tagnati, Grace Teshima et Eric Kailey • Production : La vie est belle films associés.

Une nuit à Paris. Le passage de l’Allemande Désirée dans la vie de Charles, France et Ivo. Le petit matin les découvrira changés.

Infos pratiques

Mardi 12 novembre, séance à 20h30

MK2 Quai de Seine – 14 Quai de la Seine – 75019 Paris
M° Jaurès ou Stalingrad
Tarif : 7,90 € (cartes illimitées acceptées)

Nouveau Prix Format Court au Festival Filmer à Tout Prix (Bruxelles)

Regarder la réalité ne procède pas du simple fait de mettre son œil au dehors, de constater de loin les dissemblances qui mentalement pourraient séparer l’être de ce qu’il voit. Au contraire, regarder se construit comme un acte: entrer en interaction vivante avec des sujets, des objets, des contextes, des mouvements, et laisser subtilement apparaître les relations intimes entre ces éléments fuyants. Aussi, filmer la réalité est doublement un acte : c’est aller à la rencontre de situations de vie — ordinaires ou extrêmes, individuelles ou collectives, mettant en jeu des déterminations en même temps que des opérations pour les contourner — mais c’est aussi se choisir des moyens filmiques pour donner de la valeur subjective à des combats, montrer la dignité de ceux qui souffrent et qui vivent, parfois malgré tout. C’est à cette nécessité de filmer que rend hommage, tous les deux ans, le Festival Filmer à tout prix, qui se tient à Bruxelles du 4 au 17 novembre.

De cette démarche documentaire, aussi politique que poétique, la programmation du festival, regroupant courts et longs métrages, donne à voir de multiples orientations. Elle réunit deux compétitions (nationale et internationale), les films de trois cinéastes à l’honneur (le polonais Bodgan Dziworski, l’américain Ross McElwee et l’indien Anand Patwardhan), une sélection dédiée aux populations Roms (à noter la présence d’“Anyaság” du hongrois Ferenc Grunwalsky réalisé en 1972), des séances spéciales (autour du sport notamment avec le magnifique “Pehlivan” de Maurice Pialat datant de 1963) ainsi que trois Élégies d’Aleksandr Sokourov. La richesse de cette sélection, alliant points de vue actuels et inactuels sur le monde, fait de ce festival un rendez-vous majeur pour le documentaire en Belgique.

Désireux de porter l’accent sur la production documentaire contemporaine, Format Court remettra cette année un prix pendant le festival. C’est la première fois que notre site dédiera un prix au cinéma documentaire. Le jury, constitué par Katia Bayer, Marie Bergeret, Adi Chesson, Xavier Gourdet et Mathieu Lericq, tentera d’être à la hauteur de l’événement en choisissant le meilleur court-métrage parmi les films de la compétition nationale et internationale (dont nous vous invitons à découvrir la sélection ci-dessus). Le film primé bénéficiera d’un focus en ligne et d’une projection en salle, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

Mathieu Lericq

Compétition belge

– Ada de Ravel Dilua, Belgique, 2012, 8′

– Adrift de Frederik de Jan Depickere, Belgique, Colombie, 2012, 9′

Anima de Simon Gillard, 2013, Belgique, 18′

A nos terres de Aude Verbiguié, 2012, Belgique, 22′

– Florian de Joseph Krommendijk, 2013, Belgique, 8′

– Furor de Salomé Laloux Bard, 2012, Belgique, 17′

– Gimka und Golka und Ich de Susanne Weck, 2012, Belgique, 27′

– Les mains nues de Denis Dewind, 2011, Belgique, 7′

– Sur le Phil de Pierre Martin, 2013, Belgique, 20′

– Varken de Christina Stuhlberger, 2013, Belgique, 9′

Compétition internationale et premiers films

– After de Lukasz Konopa, 2011, Royaume-Uni, 7′

– Entre les passes de Myriam Rachmuth, 2012, Suisse, 22′

– Escenas previas de Aleksandra Maciuszek, 2012, Cuba, 29′

– Ici rien de Daphné Hérétakis, 2011, France, 30′

– Not Swiss Made de Apiyo Amolo, 2012, Suisse, 2′

– Obóz (Camp) de Tomasz Jeziorski, 2012, Pologne, 19

– Old Time de Daniel Capeille, 2012, France, 15′

– Space in Between de Noelia Nicolás, 2012, Pays-Bas, 25′

Nouvelle séance Format Court : carte blanche au Festival de Vendôme, le jeudi 14/11/2013

Notre prochaine soirée Format Court est consacrée au Festival de Vendôme. Partenaires du festival depuis plusieurs années, nous lui offrons ce mois-ci une carte blanche. Quatre films sélectionnés à Vendôme, offrant quatre visions très différentes de la jeunesse d’aujourd’hui, seront projetés le jeudi 14/11, à 20h30, en présence d’Emilie Parey, la déléguée générale du festival et de deux équipes de films, celle de « Marseille, la nuit » et de « 37°4 S ».

Programmation

Nous ne serons plus jamais seuls de Yann Gonzalez. Fiction, 10′, 2012, France, Sedna Films. Sélectionné au Festival de Locarno

Synopsis : Une fête une nuit. Des adolescents dansent et s’aiment comme si c’était la première et la dernière fois.

Article associé : la critique du film

Vilaine fille, mauvais garçon de Justine Triet. Fiction, 30′, 2012, France, Ecce Films. Prix EFA du meilleur film européen

Synopsis : La nuit survoltée d’un jeune peintre fauché et d’une comédienne déjantée. Dans l’impossibilité de se retrouver seuls, Laetitia et Thomas traversent chaque situation entre drame et légèreté, jusqu’à ce qu’un événement violent marque leur rencontre d’une étrange complicité.

37°4 S de Adriano Valerio. Fiction, 12′, 2013, France, oriGine films, Pianissimo. Mention spéciale du Jury – Festival de Cannes. En présence de l’équipe

Synopsis : De nos jours, à Tristan da Cunha. Deux cent soixante-dix personnes vivent sur cette petite île perdue au milieu de l’Océan Atlantique. Nick et Anne, deux adolescents, se connaissent depuis toujours et sont amoureux depuis l’enfance. Mais Anne a choisi de partir étudier en Angleterre, à six mille cent cinquante-deux miles de Tristan.

Articles associés : la critique du film, l’interview du réalisateur 

Marseille la nuit de Marie Monge. Fiction, 42′, France, 10:15 Productions. Préselectionné au César 2014 du Meilleur Film de Court Métrage. En présence de l’équipe

Synopsis : Élias et Teddy ont toujours été amis. À vingt-cinq ans, ils traînent, dealent un peu et s’imaginent les rois de leur tout petit monde. Et puis un jour, c’est sûr, ils quitteront Limoges pour Marseille et deviendront des hommes. Un jour. Simplement un soir, lors d’une énième fête, leur rencontre avec Mona va précipiter les choses.

Articles associés : la critique du film, l’interview de l’équipe du film

En pratique

► Date, horaire : jeudi 14 novembre 2013, à 20h30

► Durée de la séance : 94′

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

► Entrée : 6,50 €

► Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Marie-Elsa Sgualdo : « On ne peut jamais raconter ce qui s’est vraiment passé, on s’inspire de la réalité mais on la raconte au travers d’un prisme, avec des outils narratifs et cinématographiques, ce qui la déforme »

Avec 4 courts métrages à son actif, dont « On The Beach » qui a remporté le Bayard d’or au FIFF, l’an dernier, Marie-Elsa Sgualdo nous est revenue cette année, dans la capitale wallonne comme membre du jury court métrages et pour présenter son petit dernier au titre évocateur « Mann Kann nicht alles auf einmal tun aber man kann alles auf einmal lassen » (« On ne peut pas tout faire en même temps mais on peut tout laisser tomber d’un coup »), sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs et présenté dans la section « Regards du présent ». Rencontre ensoleillée.

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Qu’est-ce qui t’a amené au cinéma ?

C’est le théâtre, en fait. A Chaux-de-fonds (Suisse), j’ai fait pas mal de théâtre avec Charles Joris, le fondateur du Théâtre populaire romand. C’était vraiment quelqu’un de très charismatique. Et moi, en tant qu’adolescente, j’étais très impressionnée par cet homme.

Mais parallèlement à cela, j’étais très attirée par le cinéma, j’y allais souvent. Au début, j’avais plus envie de faire du cinéma documentaire et après mon bac, j’ai commencé des études en Relations internationales, à Genève, et j’ai étudié là-bas pendant 1 an et demi et je me rendais bien compte que ça m’a donné une idée précise et globale de la manière de gérer le monde aujourd’hui mais ce n’était pas ça qui m’intéressait, je ne voulais pas travailler dans une ONG. J’ai postulé à la HEAD (Haute Ecole d’Art et de Design), à Genève. Cette école m’intéressait plus que les autres écoles de cinéma parce que c’était une école d’art, avant tout. On allait avoir la possibilité de rencontrer des artistes qui n’étaient pas que des cinéastes ou des techniciens du cinéma mais des personnes qui venaient d’horizons plus larges. Il y avait un regard de différentes disciplines qui se portait sur notre travail.

Pourquoi avoir poursuivi ton cursus à l’INSAS (Institut National des Arts du Spectacle et des Techniques de diffusion) à Bruxelles?

Parce que ce côté plus artistique qui était celui de la HEAD avait la faiblesse de ne pas avoir de vrai cours d’écriture scénaristique. On allait même à l’encontre de tout ce qui pouvait être la dramaturgie classique du cinéma. J’ai décidé de postuler à l’INSAS qui proposait un Master en écriture, qui touchait à la fois au théâtre et au cinéma. Comme j’avais déjà fait du théâtre et que j’avais envie de me prédestiner au cinéma, j’ai fait l’expérience d’une année en Master en écriture. J’avoue que le dialogue avec les professeurs n’a pas été des plus simples mais cela m’a appris beaucoup aussi. J’y ai écrit un long-métrage ce qui m’a permis de faire l’exercice d’écriture du début à la fin.

Dans tous tes films de « Vas-y, je t’aime » à « On The Beach » en passant par « Bam-Tchak », tu traites de thèmes semblables que sont la séparation, la famille et la féminité, de l’adolescente à la femme. On pourrait dire que ce sont tes thèmes de prédilection ?

 En fait, c’est rigolo parce que rationnellement, je ne me suis pas dit, c’est ça que j’ai envie d’explorer, je pense que je suis plus sensible à ces thématiques parce que je suis une femme. J’observe ce qui m’entoure et j’essaye d’exprimer dans mes films ce que je ressens dans mon quotidien. C’est comme pour la lecture, maintenant que je lis plus, je me rends compte que j’ai plus d’affinités avec les auteurs féminins.

Pourquoi filmer l’adolescence ?

J’ai eu envie de filmer l’adolescence parce que moi-même, j’en n’étais pas encore sortie.  J’étais encore très proche de cet âge-là. Ce qui me fascinait, dans leur corps, dans leur visage, c’était le fait que l’on pouvait y déceler l’adulte naissant. Ils ont déjà des corps et des attentes d’adultes mais ils ont encore des visages d’enfants. Je trouve cela très beau, parce que c’est fin et éphémère. J’avais envie de saisir ces moments-là. J’ai choisi de les filmer de près car j’ai l’impression qu’au cinéma, on peut dire beaucoup de choses, sans les mots. Le fait de mettre la caméra à un certain endroit, de cadrer près, c’est une manière de saisir leur beauté, leur personne, ce qu’ils sont au-delà de l’histoire que l’on raconte dans le film. C’est peut-être ça que j’essaye de faire : saisir  l’imperceptible.

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Comment tu choisis tes jeunes acteurs ?

Chaque fois, je fais des castings et j’en suis toujours déçue parce que je ne trouve jamais les gens que j’ai envie de filmer. Du coup, je les trouve dans la rue, la plupart du temps. Joanne Nussbaum, la comédienne qui joue dans « On The Beach », je l’avais rencontrée deux ans avant de faire le film, je savais que c’était elle et malgré cela, j’ai continué à faire des castings pendant deux ans jusqu’à ce que j’accepte l’idée de la choisir. Pour « Vas-y, je t’aime », dès que j’ai vu Alisson Scheidegger, à la gare, je l’ai abordée et lui ai proposé de jouer dans le film.

« On The Beach » est ton premier film produit, comment ça s’est passé ?

C’était effectivement la première expérience de production. Ce n’était pas toujours évident.  Mais je pense que dans n’importe quelle première collaboration, quand on sort d’une école, on n’a pas assez d’expérience, on ne sait pas comment ça se passe dans le milieu, du coup, on se retrouve un peu dans une position d’infériorité face au producteur. Aujourd’hui, je ne ferais sans doute pas les choses de la même manière, j’irais beaucoup plus vite, je serais plus assurée pour imposer mes choix.

Tu as gagné le « Bayard d’or » avec « On The Beach », l’année dernière au FIFF. Qu’est-ce que ça fait de revenir à Namur ?

J’étais en Serbie avec une amie qui préparait un livre, on était en train de travailler quand j’ai reçu un sms disant « voilà, t’as gagné le prix ». C’est surtout ce moment-là qui est chouette. Je ne m’attendais pas du tout à gagner donc c’était vraiment une très belle récompense. Cela m’a réconfortée dans l’idée de continuer à faire du cinéma.

Tu as fais partie du jury Emile Cantillon (Jury jeunes, au FIFF) il y a quelques années, aujourd’hui, tu es membre du jury de courts métrages. Cela représente quoi exactement, pour toi ?

Je me demande toujours si j’en connais assez pour juger telle ou telle chose, enfin, je trouve que l’on peut toujours parler avec son cœur. Mais je me dis que c’est quand même une lourde responsabilité. Quand j’étais membre du jury Emile Cantillon, c’était un peu différent. On venait d’un peu toute la Francophonie et on lisait les films avec notre bagage culturel. Par exemple, il y avait quelqu’un qui venait du Burkina Faso et quand on représentait des femmes libres, il disait : « non mais là, c’est quand même un peu trop ». Et nous, on réagissait à d’autres choses, c’était intéressant.

« Mann kann nicht alles auf einmal tun aber man kann alles auf einmal lassen » (« On ne peut pas tout faire en même temps mais on peut tout laisser tomber d’un coup »), ton dernier film est présenté ici au festival dans le cadre de la section « Regards du présent ». Il est assez différent des autres. Tu y mêles documentaire et fiction. À partir d’images d’archives, qui parlent à tout le monde dans certains cas, tu (te) racontes une histoire. Pourquoi la volonté de tout à coup réaliser ce film ?

La genèse de « Mann Kann nicht alles auf einmal tun aber man kann alles auf einmal lassen », c’est d’abord une carte postale que j’ai trouvé au Kunstmuseum de Bâle. Au dos  de la carte, il y avait cette phrase que j’ai reprise en titre et sur la carte, une femme que j’ai cru être ma grand-mère. C’est l’image d’une femme allongée sur un canapé. Ça m’a frappée, pour moi, cela résumait bien l’histoire d’une femme qui, du jour au lendemain, décide de tout quitter. Depuis longtemps, j’avais envie de faire un film qui parlerait d’un pan de mon histoire familiale, et la découverte de cette carte postale a confirmé mon envie d’aborder ce thème, en particulier. J’avais commencé à faire un documentaire tout à fait classique, en allant filmer les gens, en faisant des interviews. Mais je ne trouvais pas la distance nécessaire par rapport à ce que je voulais raconter. A côté de cela, je commençais des recherches pour un prochain film sur un personnage de ma région, ce qui m’avait amené à me rendre sur le site d’archives de la RTS (Radio télévision suisse). L’idée m’est alors venue d’utiliser des images d’archives. Je me suis dit pourquoi ne pas utiliser ces images et voir si l’histoire que je veux raconter peut l’être avec cette matière-là. La difficulté majeure de ce film était de garder la bonne distance, de respecter l’histoire sans vraiment la raconter.

Parce que ça reste une fiction ?

Oui, parce qu’on ne peut jamais raconter ce qui s’est vraiment passé, on s’inspire de la réalité mais on la raconte au travers d’un prisme, avec des outils narratifs et cinématographiques, ce qui la déforme. Comme disait Cendras c’est le mythe qui est l’histoire et le mythe c’est de la fiction.

Mann Kann nicht alles auf einmal tun aber mann kann alles auf einmal lassen

La dernière phrase du film est assez fascinante : « L’Aventure, c’est pouvoir aller au bout du monde et en ramener un film, ça c’est constructif ». C’est cela l’aventure, pour toi?

C’est ma manière de me confronter au monde, de découvrir différentes facettes de la vie. Mais je pense que l’aventure elle se passe surtout dans notre manière d’envisager le monde, d’ailleurs, pour l’anecdote, la jeune fille qui dit cela à la fin du film, je l’ai retrouvée. Et c’est drôle parce qu’elle dit qu’il ne faut pas se marier tout de suite et en fait, elle s’est mariée à 19 ans, elle a eu 3 enfants, elle est devenue pasteur mais elle n’a rien perdu de son caractère.

Pourquoi ne t’es-tu jamais mis au documentaire alors que la réalité t’intéresse tellement ?

Je suis en train d’en écrire un.

Penses-tu qu’il faille avoir une certaine « maturité » pour parler de la réalité ?

C’est vrai que suite aux études que j’avais faites et devant l’ampleur des problèmes mondiaux, je me disais : « Ma petite cocotte, apprends avant deux, trois choses et après tu parleras du monde ». Mais aujourd’hui, je pense un peu différemment, je pense que l’on peut faire des films si un sujet a du sens et nous touche. Et puis après, on s’entoure des bonnes personnes pour ne pas dire trop de bêtises.

Peux-tu expliquer le principe de « Terrain vague » ?

Terrain vague est un collectif de jeunes réalisateurs romands, nous sortons tous des écoles de Genève, Lausanne et Bruxelles. L’idée au départ était de nous réunir pour parler de nos projets et avancer ensemble sur le chemin du cinéma.

As-tu un projet de long-métrage ?

Oui, je suis au début de l’écriture d’un long-métrage de fiction. Il s’inspire de deux femmes pour lesquelles j’ai beaucoup d’admiration et parle de l’amour du jeu.

Propos recueillis par Marie Bergeret

Articles associés : la critique du film, notre reportage « Ces images qui nous parlent »

Concours : gagnez 5 x 2 places pour assister à une séance du Festival du Film Coréen à Paris, ce lundi 4 novembre

Le Festival du Film Coréen à Paris se déroule actuellement au cinéma Le Publicis, sur les Champs-Élysées. Projetant du court comme du long, il se termine ce mardi 5 novembre. Deux séances de courts métrages ont déjà eu lieu, hier et ce matin. Nous vous proposons d’assister à la dernière séance de courts métrages en compétition, ce lundi 4 novembre à 20h.

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Comme chaque année, le Festival du Film Coréen à Paris met en compétition l’ensemble des courts-métrages de sa section Shortcuts (3 programmes), dans le cadre du Prix FlyAsiana qui récompense le court-métrage le plus réussi et invite l’année suivante le lauréat à présenter l’ensemble de ses œuvres à Paris.

Shortcuts #3 : série de 6 court-métrages. Séance unique : lundi 4 novembre à 20h, salle 2

Programmation

– MJ de KIM Hee-jin, 2013 (22 min), Drame/Social

– Trunk de KIM hyeon-cheol, 2013 (13 min), Horreur/Comédie

– Sign de CHO Jae-min, 2013 (24 min), Drame/Film de guerre

– Living Things de JEONG Kyung-hee, 2013 (20 min), Anticipation

– Art Lecture de KIM hyekyung, 2013 (14 min), Comédie

– My Little Moon de KIM So-young, 2013 (6 min), Animation

Durée de la séance : 101′ – VOSTF

Infos pratiques

Publicis Cinémas, 129 av.des Champs Elysées
75008 Paris

Consulter le détail de la séance en ligne

Pour assister à cette séance, rien de plus simple : envoyez-nous un gentil e-mail avant lundi midi ! Nous avons 5 x 2 places à vous offrir !

Juan Antonio Espigares, Prix Format Court au Festival Court Métrange 2013

Juan Antonio Espigares est un homme-orchestre. Pour « Fuga » , son troisième court métrage – et son film le plus ambitieux –, il est à la fois scénariste, directeur de la photo, monteur, réalisateur et bien d’autres choses encore… . Grâce à ces différentes facettes, il déploie un univers fantastique et personnel accompagné par la mélodieuse musique de Arturo Díez Boscovich.

Ce jeudi 13 février 2014, nous vous proposons de (re)découvrir son film à 20h30 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), dans le cadre d’une séance spéciale consacrée au festival Court Métrange. D’ores et déjà, voici le focus dédié à ce jeune réalisateur espagnol et à son film ayant remporté de nombreux prix dont celui du Meilleur film d’animation au Festival de Sitges 2013 et le Prix Format Court au festival Court Métrange 2013.

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Retrouvez dans notre dossier spécial :

La critique du film

L’interview du réalisateur