Gérard Courant : « Mon cinéma peut être ethnographique, militant, même expérimental dans certains cas, mais c’est avant tout du cinéma »

Gérard Courant : « Mon cinéma peut être ethnographique, militant, même expérimental dans certains cas, mais c’est avant tout du cinéma »

Gérard Courant a filmé plus de 2000 personnalités artistiques dont Jean-Luc Godard, Manoel de Oliveira, Wim Wenders, Philippe Sollers, Terry Gilliam, Samuel Fuller, Ettore Scola, Merzak Allouache F.J. Ossang, Boris Lehman, Jonas Mekas, Philippe Garrel, Maurice Pialat et Laszlo Szabo. Son idée ? Le Cinématon, une galerie de portraits filmés.

Yorgos Zois : « Voir à quel point Theo Angelopoulos s’est battu comme un nouveau venu pour obtenir de l’argent, trouver des acteurs et tourner a été la meilleure leçon d’humilité pour moi »

Yorgos Zois : « Voir à quel point Theo Angelopoulos s’est battu comme un nouveau venu pour obtenir de l’argent, trouver des acteurs et tourner a été la meilleure leçon d’humilité pour moi »

Son film « Casus Belli » s’est laissé aimer à Venise, Clermont-Ferrand, Dubaï, et Bruxelles. Pour en savoir davantage sur la métaphore, les caddies et les enfants-dominos, c’est avec Yorgos Zois qu’il faut prendre rendez-vous.

Abbas Kiarostami : « Mon premier film a été réellement compliqué. Par la suite, je me suis dirigé vers de plus en plus de simplicité »

Abbas Kiarostami : « Mon premier film a été réellement compliqué. Par la suite, je me suis dirigé vers de plus en plus de simplicité »

Pour la toute première fois, la Région du Golfe accueillait, lors du festival du Golfe de Dubaï, Abbas Kiarostami pour une master class à destination de 45 jeunes réalisateurs triés sur le volet, provenant essentiellement du Moyen-Orient. Quelques jours auparavant, trois de ses courts avaient été montrés en salle (« Ducks », « Sea eggs », « Roads of Kiarostami »)

Casus Belli de Yorgos Zois

Casus Belli de Yorgos Zois

« Casus Belli » a tout du film de chevet. Présenté à Venise dans la section Orizzonti et projeté ces jours-ci au 4ème Festival du Film du Golfe, à Dubaï, au sein de la compétition internationale, il distille dans sa scène d’ouverture les ingrédients d’une intrigue pas si banale. Un caddie, un supermarché, une jeune femme, des produits à profusion, une voix microphonique, et une file d’attente apparaissent dans les premières minutes de cet opus expérimental grec.

Un Monde sans femmes de Guillaume Brac

Un Monde sans femmes de Guillaume Brac

Présenté à Brive dans la même séance que « Pandore » de Virgil Vernier, autre moyen métrage stimulant de la compétition européenne, « Un Monde sans femmes » de Guillaume Brac succède intelligemment au « Naufragé », son film précédent, également tourné en Picardie avec l’étonnant Vincent Macaigne dans le rôle de Sylvain.

Jessi de Mariejosephin Schneider

Jessi de Mariejosephin Schneider

« Jessi » de l’Allemande Mariejosephin Schneider suit la fugue et les yeux de chat d’une môme de 11 ans, dont la mère purge une peine de prison et dont la sœur a quitté l’ancienne demeure familiale. Lauréat du Grand Prix du Jury dans la catégorie films d’écoles européens à Angers, et projeté également aux Rencontres Henri Langlois, le film figure parmi les 21 titres de la compétition européenne du festival de Brive.

Une sale histoire de Jean Eustache

Une sale histoire de Jean Eustache

Le Festival de Brive propose une rétrospective consacrée à Jean Eustache. On s’en réjouit, tant ses films sont compliqués à voir dans de bonnes conditions. L’auteur de « La Maman et la putain » (1973) a réalisé plusieurs moyens métrages, fictionnels comme documentaires : « Les Mauvaises fréquentations » (1963), « Le Père Noël a les yeux bleus » (1966), « Le cochon » (1970), et « Le Jardin des délices de Jérôme Bosch » (1979). Mais aussi « Une sale histoire », datant de 1977, qui, en 49 minutes sympathiques, affole une anodine journée d’avril.

Javier Packer-Comyn : « Je suis toujours attentif à la manière dont le film travaille le monde et à celle dont le monde traverse le film »

Javier Packer-Comyn : « Je suis toujours attentif à la manière dont le film travaille le monde et à celle dont le monde traverse le film »

Avant de devenir le directeur artistique du Cinéma du Réel, le festival dédié au documentaire de création, organisé par le Centre Pompidou fin mars-début avril, Javier Packer-Comyn a œuvré pendant plusieurs années en faveur du même cinéma à Bruxelles, en faisant venir des auteurs, et en montrant des films méconnus via l’association Le P’tit Ciné. D’une ville à l’autre, d’une expérience de travail à l’autre, des fondamentaux sont restés : dialogue entre passé et présent, statut de l’image, regards sur le monde, solitude groupée, et points d’entrée. Entretien.

Andreas Hykade : « Animer, faire bouger les dessins, voir une chose en devenir une autre, est le moment le plus épanouissant pour moi »

Andreas Hykade : « Animer, faire bouger les dessins, voir une chose en devenir une autre, est le moment le plus épanouissant pour moi »

Simplicité complexe. Poésie psychédélique. Abstraction torturée. Musicalité pour enfants comme pour adultes. Noir, blanc et autres couleurs. Le travail d’Andreas Hykade, récompensé du Grand Prix à Anima pour “Love & Theft”, ne manque pas de combinaisons multiples. Entretien en fin de séance et en ouverture d’un nouveau chapitre.

Bill Plympton : « Tout mon argent va dans mes films. C’est mon plaisir, c’est cela qui me rend heureux »

Bill Plympton : « Tout mon argent va dans mes films. C’est mon plaisir, c’est cela qui me rend heureux »

Son trait et son style n’appartiennent qu’à lui : irrégulier, imparfait, crayonné, souvent drôle, de plus en plus émouvant avec les années. Ancien caricaturiste, Bill Plympton s’est glissé dans l’animation comme on s’introduit dans un pyjama, avec habitude, volupté et simplicité. Offrant à tour de bras des dessins de vaches et de chiens au Festival Anima, l’Américain aborde pour nous sa carrière, son indépendance face aux grands studios, et son intérêt pour l’animation pour adultes. Interview fleuve, avec en exclusivité l’animatique de « Cop Dog », le prochain court métrage de l’Ami Plympton.

Peter Lord : “J’aime l’idée que le spectateur ait de l’empathie pour le personnage, comme quand Wallace dit quelque chose de stupide et que Gromit lève les yeux au ciel »

Peter Lord : “J’aime l’idée que le spectateur ait de l’empathie pour le personnage, comme quand Wallace dit quelque chose de stupide et que Gromit lève les yeux au ciel »

Co-fondateur du studio Aardman connu et reconnu pour son savoir-faire en matière de pâte à modeler et et son panel d’animateurs maison talentueux (Nick Park, Darren Walsh, Peter Peake, Luis Cook, Richard Goleszowski, …), Peter Lord était l’invité du festival Anima ces jours-ci. Co-auteur avec Nick Park de « Wallace et Gromit », co-réalisateur de « Chicken Run », il revient sur ses débuts dans l’animation, le style Aardman, l’évolution des techniques et l’importance du réalisme. Discussion sur fond de petits miracles et d’accent franco-anglais.

Jonas Odell remporte le Prix Format Court à Anima pour son film « Tussilago »

Jonas Odell remporte le Prix Format Court à Anima pour son film « Tussilago »

Le 30ème Festival international du film d’animation de Bruxelles s’est clôturé hier soir, avec la traditionnelle remise des prix. Format Court, proche du cinéma d’animation et du Festival Anima, a décerné le Prix Format Court, récompensant le meilleur court métrage dans la catégorie professionnelle, à Jonas Odell pour « Tussilago » (Suède), un film qui a eu le triple mérite « de redéfinir à sa façon le documentaire, de disposer d’une mise en images subtile et recherchée, et de livrer un témoignage individuel, celui d’une femme otage de l’Histoire ».

Dyana Gaye : “C’est important pour moi que la vraie vie soit là, qu’elle puisse surgir à n’importe quel moment »

Dyana Gaye : “C’est important pour moi que la vraie vie soit là, qu’elle puisse surgir à n’importe quel moment »

À cheval entre deux cultures, la française et la sénégalaise, Dyana Gaye a choisi le cinéma comme moyen d’expression. Depuis une décennie, elle fait des courts (Une femme pour Souleymane, J’ai deux amours, Deweneti et Un transport en commun) en adaptant à chaque fois la forme à son sujet et en gardant le Sénégal, champ des possibles, dans un coin de sa tête. Rendez-vous de dernière minute, loin des César, à proximité des origines multiples et de l’imprévu du réel.

Clément Michel : “Mon moteur d’écriture, c’est de jouer dans mes projets. Ça répond à mon désir d’acteur”

Clément Michel : “Mon moteur d’écriture, c’est de jouer dans mes projets. Ça répond à mon désir d’acteur”

Après un premier court Bébé moquant malicieusement les affres de la paternité, Clément Michel a réalisé un deuxième film en pensant à Julie Budet alias Yelle. Ce film, Une Pute et un Poussin, issu de la collection Canal + « Ecrire pour un chanteur », remportera peut-être tout à l’heure le César du meilleur court métrage. Rencontre croisée autour du rire triste, de l’insolite, et du touchant.