L’Etrange Festival 2016, 1/2

Après moult péripéties dignes du meilleur de la SF des années 50, voici la première partie de notre reportage annuel sur L’Étrange Festival, cette manifestation parisienne hautement singulière.
Après moult péripéties dignes du meilleur de la SF des années 50, voici la première partie de notre reportage annuel sur L’Étrange Festival, cette manifestation parisienne hautement singulière.
Fin octobre, Montpellier accueillait le Festival de cinéma méditerranéen Cinemed. De très nombreux courts-métrages figuraient au programme de cette 38ème édition. Parmi eux, un certain nombre de films récents, passés pour certains par Cannes 2016, mais aussi quelques raretés issues du catalogue de la Cinémathèque Française. Pour la première fois, Format Court suivait les programmes courts et vous en propose, un mois plus tard, une sélection de films brillants, d’autres beaucoup plus ternes.
Sacha Feiner, le réalisateur belge récompensé au festival Le Court en dit long du Prix Format Court pour son dernier court-métrage d’animation « Dernière porte au sud », plonge dans son film le spectateur dans un univers fantastique d’après le point de vue d’un enfant et de sa tête siamoise. La précision des détails, du décor, la volonté de retranscrire et d’adapter la bande dessinée de Philippe Foerster, met en avant la sensibilité du réalisateur pour ses personnages, une sensibilité que l’on retrouve dans ses deux précédents films : « Gremlins fan film », et « Un monde meilleur ».
Diplômée de l’Ecole Sam Spiegel de Jérusalem et réalisatrice de « Anna », court métrage ayant obtenu de nombreux prix dont le Prix Format Court au Festival de films d’écoles de Tel Aviv, Or Sinai, aime approcher l’univers de la solitude et de la féminité, deux entités qu’elle mêle avec délicatesse et sensibilité dans ses différentes réalisations.
Depuis 17 ans, le Festival Off-Courts de Trouville développe une collaboration franco-québécoise constitutive du caractère unique de cet événement qui n’hésite pas à proposer une programmation qui répond à une diversité surprenante. Au-delà de cette collaboration, cette année, à Trouville, nous avons pu découvrir des films européens et/ou issus de pays francophones au sein de deux programmes intitulés « Europe et Francophonie ».
Le festival Côté Court a fêté sa vingt-cinquième édition en juin dernier, à l’intérieur et hors des murs du Ciné 104 de la ville de Pantin qui l’a vu naître et accueillir plusieurs générations de cinéastes et leurs courts-métrages, devenant au fil des années une référence en la matière. En plus de reconduire le programme habituel partagé entre les séances consacrées aux différentes sélections de films (compétition officielle, panorama, rétrospectives…) et les live mêlant concerts et projections (ceux de Barbara Carlotti, du groupe Slip ou encore de Zombie Zombie) , cette édition a inauguré une nouvelle série de rencontres sobrement intitulée « Conversations » et qui, comme son nom l’indique, devait réunir et faire dialoguer des réalisateurs appartenant à différentes générations du cinéma français. Une initiative qui, si elle a dû faire face à quelques avaries cette année, confirmait bien la vigueur d’un festival toujours soucieux d’élargir le champ pour mieux libérer la parole, quitte à charger encore un peu plus son programme.
Kordian Kądziela, le réalisateur-scénariste, primé par Format Court avec son « Larp » à la trentième édition du festival du film court de Brest, instille chez le spectateur d’abord, et chez ses personnages ensuite, un doute entre le vrai et le faux. Pour ce faire il a su créer un concept innovant : « la comédie Mockumentaire », il s’agit d’utiliser les caractéristiques propres au documentaire pour raconter des histoires entièrement fictionnelles. Il s’efforce ainsi, de chambouler le régime de croyances qui conditionne notre capacité à recevoir une œuvre cinématographique.
Réaliser des films animés, pour Rory Waudby-Tolley, est un jeu d’enfants. Ce jeune adulte, diplômé du Royal College of Art, a fait de l’animation sa spécialité et ce faisant, il en est devenu maître en la matière. Ce qui frappe dans son cinéma, c’est ce subtil mélange des genres qui s’y opère : entre documentaire et fiction, le cinéaste oscille, surplombe des sujets d’actualité avec un recul suffisant pour lui offrir une vision des plus justes du monde actuel. Qu’il se fasse le porte-parole d’un vieux couple (sirène-triton) dans son « Merfolk » ou qu’il illustre le voyage dans le futur, d’un mammouth aux grandes défenses dans « Tusk », Rory Waudby-Tolley cultive une mise en scène épurée et maîtrisée sans manquer de caractère.
Passé inaperçu à cause du gros Cannes, le discret IndieLisboa s’est affiché il y a deux mois pendant dix jours à Lisbonne. Que ce soit sur les posters géants, les affiches placardées dans toute la ville ou dans le journal du festival, le symbole-corbeau a posé, mi-songeur mi-humain, muni d’une pipe et d’un fusil, dans les herbes hautes rougeâtres.
La treizième édition des Rencontres du moyen-métrage de Brive s’est achevée le 10 avril 2016 avec la cérémonie de remise des prix où les différents jurys ont distingué plusieurs films de la compétition européenne, incluant le jury Format Court qui a cette année choisi de récompenser le moyen-métrage franco-belge « Le Mali (en Afrique) » réalisé par Claude Schmitz.
Le jeudi 11 février 2016, le festival de Clermont-Ferrand est déjà bien entamé. En marge de la compétition, des projections, des débats, des fêtes, la SRF (Société des Réalisateurs de Films, créée en 1968) organisait, dans la salle Gripel de la Maison de la Culture, une rencontre entre les deux cinéastes Céline Sciamma et Aude Léa Rapin.
Lorsqu’une des étoiles les plus brillantes quitte le firmament cinématographique, nous ne pouvons que nous féliciter de l’avoir vue filer. L’annus horribilis qu’a été 2015 sur tous les plans n’a pas épargné le septième art, le décès de Chantal Akerman signalant la disparition d’une des plus grandes artistes de nos jours. Cinéaste, académicienne et vidéaste, Akerman a laissé derrière elle un vaste œuvre comprenant autant de courts métrages que de longs, de documentaires que de films de fiction, des bijoux uniques, indéfinissables et inclassables.
Avant la réalisation de son dernier court métrage « Corpus » (récompensé au festival Court Métrange 2015, par le prix Format Court), le travail de Marc Hericher s’organisait autour d’une dualité qui structurait l’espace visuel et narratif de ses films. Une dualité entre deux mondes : le réel et le fantasmé.
L’Étrange Festival y a répondu de la meilleure des manières au mois de septembre, en proposant une ribambelle de courts métrages, dont un sixième programme compétitif, deux séances rétrospectives spéciales, ainsi que de multiples surprises, disséminées à travers l’entière programmation. En inlassables découvreurs de nouvelles formes courtes, nous avons arpenté tous les recoins de cette profusion de films pour vous en ramener un bon aperçu.
Comme le réalisateur, producteur et fondateur du festival Olivier Bourbeillon l’a déclaré lors de la présentation de la séance spéciale « Tout a commencé en Finistère » lors du dernier festival du film court de Brest qui s’est terminé le 15 novembre dernier : « Ce n’est pas parce qu’on vient de Bretagne qu’on est des ploucs !». En effet, alors qu’une grande partie des courts métrages français que nous voyons aujourd’hui sont produits à Paris, la Bretagne, avec une quarantaine de sociétés de production cinématographique, est indéniablement une terre de cinéma.
La 17ème édition du Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris s’est achevée le 18 octobre dernier aux Voûtes à Paris, un espace où se sont déroulées la plupart des projections de la compétition et des divers focus proposés cette année dans le programme du festival.
Il court, il court. Le Furet ? Non, le festival Île Courts, l’unique festival du court métrage de l’île Maurice. Du 6 au 10 octobre 2015, l’association Porteurs d’images a déplacé son jeune festival, le huitième du nom, dans différents endroits de l’île. À l’Université d’abord, mais aussi au cinéma (Le Bagatelle), sur la pelouse de Chemin Grenier, sur le bitume de Plaza et de Caudan Waterfront et sur la plage de Tamarin. Invité au festival pour animer un atelier autour de l’écriture et du journalisme, Format Court a passé quelques jours à l’île Maurice. Reportage.
Le Parc de la Butte du Chapeau-rouge a vu ses pelouses envahies par de nombreux festivaliers le mois dernier, venus pour découvrir la programmation éclectique de la quatorzième édition du Festival Silhouette. Une sélection internationale où se sont mélangés différents genres, de la fiction au documentaire en passant par l’animation et des formes plus expérimentales, offrant ainsi un panel de courts-métrages assez riches et variés aux spectateurs.
Malgré la pause et la passivité estivale, Format Court continue – à rythme réduit, certes – à vous proposer son regard critique sur le court-métrage. Si août rime avec foot et doute, si les festivals intéressants actuels et à venir n’ont pas lieu dans nos contrées (Locarno, Toronto, Venise), il ne nous est pas pour autant exclus de faire un bond en arrière, en juin par exemple, à l’occasion du dernier festival d’animation d’Annecy.
La 23ème édition du festival Le court en dit long qui s’est tenu début juin au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris proposait une sélection de 44 films belges ou franco-belges, de création récente, répartis en six programmes thématiques. « Au moins le sais-tu » d’Arthur Lecouturier, récompensé par le Prix Coup de Cœur RTBF et « Elena » de Marie Le Floc’h et Gabriel Pinto Monteiro, Prix du scénario, sont deux films d’école dont les intrigues bien que très différentes présentent de nombreux points de convergence.