Synopsis : 7 cousins se retrouvent pour un dernier séjour dans la maison de leur enfance. Alors qu’ils s’ennuient, ils retrouvent la malle conservant les costumes avec lesquels ils se déguisaient pour jouer quand ils étaient enfants. Ils décident de lancer une partie de « Pour faire la Guerre » une dernière fois, le temps d’un après midi…
Après avoir délibéré autour de 22 films d’animation proposés dans la catégorie « Plans Animés » du festival Premiers Plans d’Angers, le choix du jury Format Court (composé de Amaury Augé, Katia Bayer, Agathe Demanneville, Camille Monin, Xavier Gourdet et Marc-Antoine Vaugeois) s’est finalement arrêté sur le film autrichien « Trespass » (2012), première réalisation de Paul Wenninger.
Ce chorégraphe et musicien qui expérimente depuis de nombreuses années différents médiums s’est dirigé vers le stop-motion et vient de présenter à Angers un film très soigné et très maîtrisé. Dans « Trespass », le réalisateur-interprète fait interagir son propre corps, la caméra, et les objets au sein de l’espace filmique pour créer une autre réalité, en parvenant à se détacher, pour quelques minutes, des contraintes du temps et de l’espace.
Le film bénéficie d’un dossier spécial en ligne et sera projeté le 10 avril 2014 dans le cadre des séances Format Court, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).
Trespass, 11′, 2012, Autriche, Sixpack Film
Synopsis : En anglais, « trespass » signifie s’immiscer, mais peut aussi faire allusion à une entrée non autorisée ou, dans le jargon légal, à une « perturbation domestique ». Ce film d’animation joue avec toutes ces significations.
Ilan Klipper a déjà réalisé des longs-métrages documentaires, en duo avec Virgil Vernier (le diptyque sur la police composé de « Flics » et « Commissariat ») ou seul (« Saint-Anne », réalisé au sein de la célèbre institution psychiatrique). Il s’essaye à la fiction avec « Juke-Box », premier court-métrage remarquable et déjà salué dans les festivals. Lauréat du Prix One+One au dernier festival Entrevues de Belfort et plus récemment du Prix des Bibliothécaires lors de la dernière édition du festival Premiers Plans d’Angers, le film a retenu l’attention de Format Court qui est allé à la rencontre de ce jeune réalisateur talentueux.
Format Court : Comment es-tu arrivé au cinéma ?
Ilan Klipper : J’étais d’abord journaliste à la télévision, je réalisais des petits reportages de treize minutes. J’ai aimé faire ça un temps mais je n’étais pas satisfait, je trouvais à chaque fois le rendu un peu vain. À un moment donné, j’ai eu l’opportunité de réaliser un reportage sur une école de police. J’ai proposé à Virgil Vernier qui commençait lui aussi à réaliser et qui avait du temps libre de venir faire ce reportage avec moi. On s’est retrouvé dans cette école de police où des instructeurs lançaient des grenades et tiraient au taseur sur les élèves. Ils avaient recréé un décor de rue dans l’enceinte de l’établissement et organisé des simulations avec des comédiens. On a décidé d’en faire le cadre de notre premier documentaire, qui est devenu « Flics », un long-métrage de 74 minutes que je considère aujourd’hui comme mon premier film.
On a tourné un second long-métrage, « Commissariat », en quelque sorte la suite du premier film, à l’occasion d’un stage pratique exercé par les élèves que l’on suivait dans « Flics ». Ce long-métrage est devenu autonome, même s’il entretient quelques correspondances avec le précédent opus. Ces deux documentaires ont été remarqués, puis j’ai obtenu l’autorisation de tourner dans un hôpital psychiatrique, à Saint-Anne. J’ai travaillé sur ce projet pendant un an et demi, c’est devenu ma première réalisation solo. Aujourd’hui, je travaille sur un nouveau film documentaire autour des affaires familiales, qui a pour cadre un palais de justice dans une petite ville de province. En parallèle, je développe mes premières fictions.
Il y a un fil conducteur qui apparaît dans chacune de tes réalisations : la récurrence d’espaces clos où des individus sont amenés à se livrer, à exprimer des pensées souvent hors-normes. Tu mets en place des dispositifs où les conventions volent progressivement en éclats, tu guettes l’instant où les choses vont se dérégler. J’ai l’impression que la dimension claustrophobique est importante.
I.K. : C’est très juste. Je suis moi même très claustrophobe, et c’est vrai que dans mes films, on retrouve de manière implicite ou frontale cette thématique de l’enfermement. Je ne l’avais jamais formulée de façon aussi limpide. Ça relèverait presque de quelque chose d’organique, d’inconscient chez moi.
Dans « Juke-Box », tu mets en scène un personnage de chanteur déchu, marginalisé, qui vit seul dans un grand appartement. D’où est venue l’envie de filmer ce personnage ?
I.K. : Pendant le tournage de « Saint-Anne », j’ai assisté à des visites à domiciles. Il s’agit de patients au long court qui ne donnent plus de nouvelles à leur médecin, qui disparaissent dans la nature. Le médecin essaye de contacter son patient, sa famille, et en dernier recours il finit par débarquer chez lui avec la police. J’ai essayé de filmer ça dans le cadre de ce documentaire. C’était très intéressant car à chaque fois, on pénétrait dans un univers : les patients avaient retourné leurs appartements, fait des trous dans les murs, construit des installations étranges. Ça c’est finalement révélé impossible à filmer, notamment à cause de la paranoïa des patients qui se méfiaient de la présence de la caméra. Je suis parti de cette expérience pour écrire un scénario de fiction.
Ensuite, est venue ma rencontre avec le chanteur Christophe, par hasard au sortir d’une projection. On a commencé à se fréquenter, on a joué au poker pendant un an, j’allais le voir en concert. À un moment donné, Sabrina (Seyvecou, actrice et compagne d’Ilan Klipper) et Christophe ont manifesté l’envie de travailler ensemble. Je leur ai alors proposé d’adapter le scénario inspiré des visites à domicile pour eux. J’ai réécrit le projet en y ajoutant une dimension artistique qui était fondamentale pour moi car je ne voulais pas tomber dans la redite par rapport à « Saint-Anne ». Je voulais aborder la question de la reconnaissance des artistes qui travaillent mais dont les oeuvres ne sont pas nécessairement reçues ou comprises, ceux qui continuent à créer dans leur coin et se retrouvent marginalisés.
Le film met en scène le rapport étroit entre la folie et la création artistique. Le personnage de Daniel s’est coupé du monde et se retrouve dans un état presque animal, à tourner en rond dans son appartement comme un lion en cage. On sent qu’il travaille à quelque chose, qu’il essaye de composer une chanson de façon très brouillonne. Ce n’est qu’à la fin du film, lors de cette envolée lyrique où, posté derrière ses machines, il donne vie à son morceau de musique que l’on comprend que la création passe par le ressassement, l’isolement voire le rejet du monde extérieur.
I.K. : Tu résumes bien mes intentions, même si pour moi, ça ne traite pas directement de la folie. J’ai voulu filmer un moment d’errance psychique, lorsque tu te lances dans le processus de création et que tu te retrouves dans un état d’incertitude très angoissant. Un artiste peut ressentir le besoin de s’isoler, de se calfeutrer pour créer comme il l’entend, sans être influencé par des interventions extérieures. Je voulais faire de la trajectoire de ce personnage une allégorie de cet état d’errance.
Le fait d’écrire pour Christophe a conditionné beaucoup de choses ?
I.K. : Je voulais faire ce film avec lui pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’il a lui-même connu dans sa carrière de chanteur des moments creux, la traversée du désert. Il comprenait tout à fait le sujet et le personnage. Il a également connu la psychiatrie, il a vécu des moments difficiles où il a failli sombrer. Je me suis dit que son expérience personnelle résonnerait parfaitement avec le sujet du film et en deviendrait même le centre. La possibilité de jouer sur différents niveaux de lectures, de questionner la frontière entre la fiction et le documentaire me plaisait.
Christophe a commencé à apparaître dans des courts-métrages, chez Yann Le Quellec (« Le Quepa sur la Vilni ! ») ou Isabelle Prim (« Déjeuner chez Gertrude Stein »). Dans ces films, les réalisateurs ne montrent de lui que son personnage public, celui qu’il s’est créé depuis des dizaines d’année (costume blanc, lunettes fumées, etc). Dans « Juke-Box », j’ai l’impression qu’il joue pour la première fois, qu’il compose un personnage.
I.K. : C’est drôle, car souvent des spectateurs qui sortent du film pensent que je me suis directement inspiré de lui, ils s’imaginent qu’il vit comme ça aujourd’hui, que c’est un artiste déchu. Alors qu’à la fin du tournage, Christophe est venu me voir pour me dire : « C’est la première fois que je suis comédien »? C’est probablement l’aspect du film dont je suis le plus fier, d’être parvenu à l’amener véritablement dans le jeu. Je lui ai offert son premier rôle.
Sabrina Seyvecou joue un petit rôle dans le film, mais elle est également créditée au générique en tant que « directrice d’acteur ». Comment s’est déroulée cette collaboration au moment du tournage ?
I.K. : Sabrina et Christophe avaient une relation privilégiée, une envie de travailler ensemble. Il a fallu que je m’insère dedans. Sabrina croyait beaucoup au projet, elle était très investie. Sa contribution lors de la préparation du film était capitale, elle faisait la passerelle entre mes envies et Christophe pour l’aider à construire le personnage en amont. Ça s’est compliqué au moment du tournage où il a fallu trouver le juste dosage entre son travail de coach et ma mise en scène. C’était un fonctionnement assez complexe, mais indispensable.
Après ce documentaire sur les affaires familiales, as-tu d’autres projets de films ?
I.K. : Je travaille actuellement sur deux projets de longs-métrages que j’essaye de développer : un premier sur le mode documentaire centré sur la vie d’adolescents en province, et un autre projet de fiction qui serait dans la continuité thématique de « Juke-Box », focalisé sur un personnage qui ne sortirait que la nuit pour arpentait la capitale et qui ferait des rencontres insolites. Avec Christophe, évidemment, comme premier rôle.
Synopsis : Daniel est un chanteur qui, après avoir connu son heure de gloire, a plongé dans l’oubli. Il passe ses journées reclus dans son appartement. À force de tourner en rond, il est devenu confus et amer. Connaîtra-t-il de nouveau le succès ? Son obsession frôle la folie…
Genre : Fiction
Durée : 23′
Pays : France
Année : 2013
Réalisation : Ilan Klipper
Scénario : Ilan Klipper, Alicia Harrison
Image : Lazare Pedron
Son : François Meynot
Montage : Nicolas Boucher
Musique : Christophe
Interprétation : Daniel Bevilacqua, Sabrina Seyvecou, Marilyne Canto
Le premier tour de vote des César s’est arrêté hier, à minuit. Les résultats sont tombés aujourd’hui après la traditionnelle conférence de presse des César d’annonce des nominations. Voici les sept finalistes « courts » ayant leurs chances à la cérémonie des César, le 28 février prochain. Bouchon ! Nous en avons chroniqué quatre et projeté cinq en salle (le bien trop discret « Marseille la nuit »), dans le cadre de nos soirées Format Court.
Dans le cadre de notre focus consacré au festival Premiers plans d’Angers, nous avons le plaisir de vous offrir 10 places pour assister à la reprise du palmarès d’une partie des courts primés à Angers le weekend passé. La séance, composée de 5 films, aura lieu le mardi 4 février prochain à 18h30, au Forum des Images.
Pour participer à ce concours, rien de plus simple, répondez à nos deux questions ultra faciles :
– Lequel des 5 films programmés a remporté le Prix Format Court au festival du film francophone du film de Namur ?
– Quel est le nom du film d’animation qui concourait ces jours-ci au César du meilleur film d’animation ?
Clôture du concours : lundi 3 février, 12H
Programmation
Norman de Robbe Vervaeke. Belgique / 2012 / animation / couleurs / numérique / 10’. Prix de la création musicale – Courts métrages européens et français, films d’écoles
Norman est obnubilé par les gens qui passent dans la rue. Il est obsédé par de petits détails et des habitudes étranges. Nerveux et solitaire, il erre dans la ville. Il faut rester sur ses gardes face aux personnes étranges. Qui sait ce dont elles sont capables ?
Betty’s Blues de Rémi Vandenitte. France-Belgique / 2013 / animation / couleurs / numérique DCP / 11’. Prix du public – Courts métrages français
Un jeune guitariste tente sa chance dans un vieux bar de blues de Louisiane. Il évoque la légende de Blind Boogie Jones, dans la Nouvelle-Orléans des années 1920. Une histoire d’amour et de vengeance.
Lágy Eső (Bruine) de Dénes Nagy. Hongrie / 2013 / fiction / couleurs / numérique DCP / 28’. Grand Prix du jury – Court métrage européen
Dans un village hongrois, Dani, un adolescent élevé dans un orphelinat, tombe amoureux d’une fille de sa classe. Il essaye de se rapprocher d’elle de façon obscène et maladroite. Il ne comprend pas les règles du jeu de l’amour, personne ne lui en a jamais enseigné les règles.
Flocon de neige de Natalia Chernysheva. Russie / 2012 / animation / couleurs & noir et blanc / 5′. Grand Prix du jury – Plans animés
Un petit garçon africain reçoit un flocon de neige dans une lettre envoyée par un ami. Et là, le miracle commence.
Les Jours d’avant de Karim Moussaoui. France – Algérie / 2013 / fiction / couleurs / numérique DCP / 44’. Grand prix du jury – Court métrage français et Prix d’interprétation féminine pour Souhila Malem
Une cité du sud d’Alger, au milieu des années 90. Djaber et Yamina sont voisins mais ne se connaissent pas. Pour l’un comme pour l’autre, il est si difficile de se rencontrer entre filles et garçons qu’ils ont presque cessé d’y rêver. En quelques jours pourtant, ce qui n’était jusque là qu’une violence sourde et lointaine éclate devant eux, modifiant à jamais leurs destins.
Ce vendredi 31 janvier, le festival de Clermont-Ferrand rouvre ses portes. Avec ses trois sélections, ses cartes blanches et son pays à l’honneur (les États-Unis cette année), le rendez-vous mondial du court voit large. Rien qu’en sélection internationale, plus de 70 titres sont attendus. En comparaison, le festival de Brest, bien moins médiatisé et financé, offre plus de visibilité à un nombre restreint d’élus. À titre d’exemple, 42 films en compétition ont reflété, cette année comme l’année dernière, l’état de la production européenne.
L’évènement clermontois n’ayant pas encore commencé, il nous est à ce stade difficile d’en parler même si quelques films nous sont très familiers (« Subconscient Password », Cristal du court à Annecy, « Lettres de femmes », préselectionné au César du meilleur court d’animation ou « Les Jours d’avant » (Prix Format Court au festival francophone du film de Namur, lauréat du Grand Prix du Jury des courts français à Angers ce weekend).
Nous vous proposons donc de revenir sur les derniers “crû brestois”. L’an passé, nous avions attribué pour la première fois un prix à l’un des films de la compétition européenne. Nous avions ainsi pu véritablement juger la programmation dans son ensemble. Le niveau général de la sélection nous était apparu excellent et certains films magnifiques s’étaient même invités dans nos top 5 de l’année 2012 (« Tiger Boy », « Abgestempelt », « Hiljainen viikko », « Flow », « Prematur » , notre Prix, pour ne citer qu’eux). Notre intérêt s’était par contre considérablement réduit devant les sélections française et Cocote Minute (films très courts). Moins subtiles et originales, elles alimentaient des programmes inférieurs en qualité que leur consoeur européenne.
Bonnes idées
Cette année, à l’occasion de sa dernière édition, le festival de Brest a cultivé plusieurs bonnes idées. La première : avoir osé une affiche culottée et mis enfin les hommes à poil (voir ci-dessus). La deuxième : avoir installé une table de ping-pong à proximité des salles, faisant la joie des revers festivaliers. La troisième : avoir maintenu le cap sur l’Europe, son vrai fil rouge, via différentes séances permettant de découvrir des festivals (Go Shorts aux Pays-Bas et Vilnius Film Short en Lituanie) et une école de cinéma (E.C.A.M., Madrid). La quatrième : avoir libéré un créneau dans sa grille pour une carte blanche à Format Court (nous permettant entre autres d’offrir un peu de visibilité à de bons films peu montrés en festival (« Tania » , « Solecito » , « Mamembre »).
Violence & famille
Quant à la programmation, le festival a remis à l’honneur les films européens et français et remplacé son programme Cocote Minute par une sélection OVNI (films inclassables au niveau de la forme et du fond). À Format Court, nous nous sommes à nouveau focalisés sur les films d’ailleurs. Sur le papier, les 42 films retenus cette année en compétition étaient supposés refléter “toute la magie du cinéma européen”. Sauf que ladite magie n’a concerné qu’une poignée de films réellement fascinants/fabuleux/décalés (voire les trois en même temps).
Tous les deux primés par le Jury officiel, « Die Schaukel des sargmachers » et « Hvalfjordur » se sont distingués par l’intelligence, la maîtrise et l’émotion qui s’en dégagent. Récompensé du Grand Prix, le premier est un film d’école allemand réalisé par un jeune réalisateur très prometteur, Elmar Imanov. Très pudique, le film évoque le rapport difficile entre un père et son fils sur fond de Azerbaïdjan local. La montagne, les routes difficiles, la solitude, le handicap, la violence, le malaise intergénérationnel sont les clés de ce film dur, intense, profond. « Hvalfjordur », lui, précédemment repéré par notre équipe au mois de mai (le film était en compétition officielle à Cannes où il a remporté une mention spéciale), s’intéresse aussi à la complexité des rapports familiaux (une tendance décidément sociétale et cinématographique) via la relation entre deux frères, dans d’éblouissants décors naturels islandais. Dans son film, Gudmundur Arnar Gudmundsson scrute autant le passage à l’âge adulte, la solitude et l’émotion à l’état pur que les contrastes esthétiques et dramatiques. Le résultat, magistral, a offert au film le Prix européen du Conseil régional de Bretagne.
Parmi les films repartis bredouilles, on repère deux autres excellentes propositions. Du côté de la Grèce, un film difficile, « 45 Vathmi » de Georgis Grigorakis, évoque le quotidien d’un père de famille au chômage, aidé financièrement par son beau-frère, chauffeur de taxi. Un jour de grosse chaleur, celui-ci lui propose de gagner beaucoup d’argent en échange d’une descente musclée dans un quartier immigré d’Athènes. Loin de la Grèce-carte postale, « 45 Vathmi » n’échappe pas à son actualité (la crise et le mouvement Aube dorée) pour nous parler de torpeur, de lâcheté, de violence crue, de normalité et d’hypocrisie.
Autre film évoquant la violence contemporaine : « Colectia de arome » de Igor Cobileanski, venant de Roumanie et de Moldavie, projeté ces jours-ci à Clermont. Le film est porté par une bonne idée scénaristique et deux jeunes comédiens très convaincants. Il s’intéresse à deux enfants travaillés par des questions de leur âge (“Qui est le plus fort ? Bruce Lee ou Mike Tyson ?”) mais qui sont incités par leurs propres pères à se battre contre d’autres jeunes pour nourrir leurs familles respectives. À l’instar de son homologue grec, Igor Cobileanski ne juge pas la situation ni ses personnages. La pauvreté marque les protagonistes et leur environnement. La seule porte de sortie est la violence, synonyme d’enrichissement et de survie. Les valeurs humaines, elles, ne comptent plus.
À côté de ces quatre films brillants, deux autres courts vus à Brest, traitant eux aussi de violence, soulèvent des questions tant leur réalisation et/ou leur histoire pose problème.
Commençons par l’espagnol « Aquel no era yo ». Certes, le film de Esteban Crespo concourt pour l’Oscar du meilleur court métrage (avec « Avant que de tout perdre » de Xavier Legrand et trois autres chanceux). Seulement, cette histoire se passant en Afrique, dans une zone de guerre interethnique, provoque un certain malaise. Lorsqu’un couple de médecins espagnols en mission humanitaire est arrêté par une milice d’enfants soldats, dirigée par un Général fou à lier, l’espoir est aussi mince que la tension est palpable. Comment retrouver l’insouciance de la jeunesse quand on est une machine à tuer, âgée de dix ans ? Comment apprendre à pardonner quand on a perdu son double et qu’on a subi un viol ? Comment vivre après la guerre et pourquoi témoigner ? Le film propose ses propres réponses via des flashbacks et le témoignage d’un ex-assassin racontant son histoire à des adolescents de son âge. Parmi les points forts du film, relevons le traitement du mal et de la tension ainsi que les sentiments d’appartenance/d’exclusion à une communauté et de culpabilité/d’acceptation face à la violence. Parmi les points faibles, certaines images insoutenables ne passent pas tout comme le tire-larmes appuyé provoqué par les gros plans et la musique de fin. Dommage.
Autre film du genre pas assez abouti à nos yeux : « Skin » de Cédric Prévost. Dans le métro parisien, à une heure tardive, une jeune femme noire cherche à éviter un homme louche, passablement ivre, au regard hagard. Il la rattrape cependant dans un couloir et lui réclame son portefeuille, en la menaçant d’une arme. S’ensuit un dialogue où il est question de skinheads, d’amour, de fratrie et de crime raciste. Malgré un début réussi, un casting efficace (Fatou N’Diaye, Grégory Givernaud) et une tension ressentie de A à Z, le film ne prend pas. La faute à un simpliste “pardon” peu significatif et un clap de fin survenu trop tôt ou trop tard.
Du côté des comédies
Pour souffler un peu entre ces films durs, Brest a heureusement retenu quelques comédies. Si « Stufe Drei » de Nathan Nill (Allemagne) et « Metube » de Daniel Moshel (Autriche) peuvent passer pour des films sympathiques (le premier confronte un jeune délinquant à un groupe handicapés, le deuxième propose un air d’opéra décalé), deux autres comédies, bien ficelées quoique très différentes, nous ont réellement marqués. En premier lieu, « Misterio », réalisé par un auteur espagnol que nous avions déjà repéré par le passé, Chema Garcia Ibarra, auteur de « Protoparticulas ». « Misterio » évoque le quotidien plus que banal de Trini, une femme d’âge moyen passionnée par l’exploration de l’espace et les chats (malgré son allergie à ceux-ci). Sa vie bascule le jour où elle apprend que le fils d’une connaissance est en contact étroit avec la Vierge. Complètement décalé, assumant des silences et des plans totalement absurdes, le film dénote par son aspect totalement ubuesque et son invitation au voyage, aussi lointain soit-il. Le film a remporté notre Prix Format Court et a emmené son réalisateur dans de nombreux festivals, en premier lieu à la Berlinale et tout récemment au festival de Sundance.
Dans un tout autre genre comique, isolons « Locked Up », une comédie brève de Bugsy Riverbank Steel. Le film raconte avec un humour de situation sans pareil le braquage d’une banque tournant mal, avec comme originalité celle de coincer ses protagonistes à proximité des lieux de leur méfait et de libérer leur parole de malfrats amateurs. Ping-pong verbal, humour en cascade, nonsense, huis clos : le savoureux « Locked Up » nous ravit et nous renvoie à « Höstmannen », un autre film (suédois) découvert il y a quelques années à Brest, racontant également le quotidien de pauvres minables.
Voilà pour les réussites humoristiques et décalées de Brest. Du côté des comédies recalées vues au festival, mentionnons « La femme qui flottait » de Thibault Lang Wilar, un polar totalement inintéressant sur deux voisins cherchant à faire disparaître une jeune femme inconsciente, retrouvée dans la piscine d’un d’eux. Service minimum des comédiens, chute pas drôle, histoire peu originale : l’ennui est de mise devant ce film censé représenter la France à Brest. L’ennui, c’est ce qu’on retrouve aussi devant « Arbuz », un film d’école polonais de Tato Kotetishvili, évoquant la concurrence entre deux vendeurs de pastèques aux abords d’une route peu fréquentée. Difficile de déterminer la substance de film bien fade, mis à part son énergique lancer de grosses pastèques.
Drôle de drames
Dernière catégorie de ce reportage brestois : les films dramatiques. Du côté de l’originalité et de la différence, difficile de passer à côté de « Stew and punch » du britannique Simon Ellis. Auteur de nombreux courts, le réalisateur du très remarqué « Soft », Prix du Jury à Sundance en 2008 (chroniqué il y a quelques temps sur notre site), nous propose cette fois un film en “trois actes, trois pièces et trois prises de vues.” Lorsqu’un couple accueille des amis à sa pendaison de crémaillère, le ponche s’invite à la fête et les langues s’autorisent tous les excès. Paré d’une mise en scène très maîtrisée, d’un sens du plan-séquence et de comédiens au jeu très naturel, « Stew and punch » fait partie de nos films préférés vus à Brest.
Dans un tout autre genre, on retrouve « Chefu » de Adrian Sitaru, sélectionné à Indie Lisboa, Rotterdam et Oberhausen. Adrian Sitaru est l’auteur de plusieurs courts à succès. Son dernier projet, « Chefu », illustre la relation entre un fils et sa mère de retour chez elle après quelques jours passés à Bucarest. Pendant son absence, son fils resté seul à la maison a organisé une fête, ce qui a déchaîné les passions des voisins de l’immeuble. Dénonciation, suspicion, rapports de proximité, esprit de famille. Adrian Sitaru prend tout son temps pour croquer ces thèmes avec subtilité et grande intelligence.
Terminons avec nos deux derniers recalés. « Lucas », de l’Espagnol Álex Montoya, évoque l’histoire d’un adolescent cherchant à améliorer son quotidien et à s’intégrer parmi les jeunes de sa classe en acceptant de faire des photos “innocentes” chez un particulier. En voulant explorer les limites de la jeunesse et de l’autonomie, le réalisateur propose un drame tendu ayant trait au voyeurisme, à la pédophilie et à la quête de soi sans grande valeur. Si l’innocence de l’adolescent disparaît au fur et à mesure que le vrai visage de l’adulte surgit, il manque indéniablement de la substance à ce film pourtant shortlisté pour les Goyas (les Oscars espagnols).
Quant à « 216 mois » de Valentin et Frédéric Potier déjà peu apprécié au festival de Grenoble, il cumule toujours de curieuses idées. L’histoire, d’abord, celle d’une chanteuse ventriloque obèse, enceinte en secret de son fils âgé de 18 ans (comprenez 216 mois) et refusant la liberté à ce dernier. Les aberrances scénaristiques, ensuite : la naissance accidentelle de l’enfant, son histoire d’amour, son futur role de père. L’univers visuel, enfin : le cocon dans lequel évolue l’enfant, censé représenter le ventre maternel, souffre d’un manque de crédibilité, faute de moyens peut-être. Dans ce film, les thèmes imaginés (l’emprisonnement, le mensonge, le chantage, l’amour filial et conjugal) ne marchent pas une seule seconde à l’écran. Dommage tant le refus de couper le cordon était une bonne idée de base.
Voilà pour les plus et les moins de Brest. Malgré tout, le festival reste à nos yeux un repaire incontournable de nouveaux auteurs européens. Raison pour laquelle, comme l’an passé, nous organiserons une nouvelle séance autour du festival de Brest, le jeudi 13 mars 2014 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). « Die Schaukel des sargmachers », « Hvalfjordur », « Misterio », « Locked Up » ainsi que « Miniyamba » et « Guillaume le désespéré », seront présentés sur grand écran, en présence de leurs équipes.
À l’occasion du festival de Clermont-Ferrand, la SRF (Société des Réalisateurs de Films) invite les festivaliers à se rendre au traditionnel Bar des Réalisateurs qui se tiendra du mardi 4 au vendredi 7 février de 18h à 20h à l’Hôtel Océania (82, boulevard François Mitterand, en face de la Maison de la Culture).
Pendant le festival, la SRF organise également un débat le jeudi 6 février à 14h30 à l’espace Forum du Marché du film autour du passage du court au long. Hélier Cisterne (« Vandal ») et Thierry de Peretti (« Les Apaches ») évoqueront les étapes qu’ils ont eu à franchir pour que leur premier long-métrage voie le jour en 2013. Ils témoigneront de leur expérience et échangeront avec les réalisateurs de court-métrage présents. Le débat sera modéré par Frédéric Farrucci, cinéaste élu au Conseil d’Administration de la SRF.
La vingt-sixième édition du festival Premiers Plans d’Angers s’est achevée ce weekend lors de la cérémonie de clôture au cours de laquelle le palmarès a révélé les coups de cœur des différents jurys, incluant le tout récent prix Format Court. Voici la liste des films primés, côté courts.
L’histoire du blues sur fond de racisme et de désespoir amoureux. Ces thèmes ne sont pas très gais et pourtant, le réalisateur belge Rémi Vandenitte a de quoi se réjouir en ce début d’année 2014 : son film Betty’s Blues a déjà été sélectionné dans 59 festivals aux quatre coins de la planète (Anima, Annecy…) en plus de figurer parmi les 10 films présélectionnés dans la catégorie animation aux César 2014. Rémi Vandenitte est licencié en illustration aux Beaux-Arts de Bruxelles et en cinéma d’animation à La Cambre et, avec ce premier film post-école, il laisse à penser que sa carrière ne s’arrêtera pas là. Betty’s Blues, co-produit avec la France (Les Films du Nord, les Trois Ours et Lunanime), concourt ces jours-ci au 26e Festival Premiers Plans d’Angers.
Le film raconte l’histoire d’un jeune guitariste qui tente sa chance dans un vieux bar de blues de Louisiane en chantant la légende de Blind Boogie Jones. Ce dernier était un musicien de la Nouvelle-Orléans des années 20 qui a connu une histoire d’amour puis de vengeance suite à des actes racistes. Pour évoquer le flash-back, ou tout du moins, la plongée dans la légende de Blind Boogie Jones, Rémi Vandenitte a eu l’ingénieuse idée de mettre en place deux techniques différentes : les marionnettes en stop motion pour ce qui est de la vie réelle, du présent du film, et l’animation 2D traditionnelle pour ce qui est du passé ou de la fable racontée. Néanmoins, les deux techniques restent connectées puisqu’elles respectent l’une et l’autre l’univers de la Louisiane, de l’esclavage et du blues : les marionnettes sont brutes et boisées, évoquant la couleur noire de la peau des esclaves ainsi que leur vie laborieuse dans les champs, et l’animation 2D rappelle la linogravure, assez utilisée à cette époque et dans les BD autour de l’histoire de la musique jazz & blues. Si bien que de la pénombre de ce bar où le guitariste entonne sa chanson devant une petite assemblée blasée, on plonge naturellement dans les tristes mésaventures de Blind Boogie Jones, et on passe d’une animation à l’autre sans soubresauts.
Il faut dire que la musique conduit à la perfection les images et les changements d’époque puisque sa propre histoire est évoquée ici: du blues et du boogie de grande qualité nous entraînent tout le film durant. Autrement dit, la musique est à la fois utilisée pour raconter l’histoire et être racontée. Elle accompagne l’intrigue, crée des rebondissements et donne le ton. Par ailleurs, Blind Boogie Jones se sert de cette même musique dans son histoire d’amour puis pour sa vengeance : il vit une romance avec une jeune fille qu’il a attiré par ses rythmes à la guitare, puis après l’avoir perdue à cause d’un groupe du Ku Klux Klan et être devenu aveugle, il hérite d’un don musical venu des limbes qui fait danser absolument tous ceux qui l’écoutent. Sa musique fédère les gens jusqu’à ce qu’il retrouve les blancs esclavagistes coupables de son malheur qui, ne sachant pas danser, vont courir à leur perte en écoutant ces rythmes de blues quasi endiablés. On a donc ici les origines fantasmées du blues en pleine ségrégation américaine : une musique avec un rythme afro et des propos porteurs d’espoirs chantés par des Noirs au cœur d’une histoire tragique, celle de l’esclavage et du racisme.
Rémi Vandenitte parvient littéralement à nous emporter avec son film en mêlant à merveille les aspects techniques et musicaux à la narration artistique. On notera peut-être un petit manque de rythme sur la fin, mais on demeure cependant séduit par ce premier film, qu’on apprécie ou non le blues, qui plus est parce que le réalisateur a su faire de cette histoire cruelle un réel conte musical porteur d’un message universel.
Pour sa 26e édition, le festival Premiers Plans d’Angers fait à nouveau la part belle aux courts-métrages en proposant à ses festivaliers un éventail de sélections riches et variés. Dans la compétition, un programme de premiers courts-métrages français, un autre de premiers courts européens et deux sélections de films issus d’écoles de cinéma nous donnent l’occasion de découvrir un panorama de la jeune création de courts-métrages et de ses auteurs émergents dans toute l’Europe. Pour la première fois cette année, six rédacteurs de Format Court (Amaury Augé, Katia Bayer, Agathe Demanneville, Camille Monin, Xavier Gourdet et Marc-Antoine Vaugeois) composeront un jury qui décernera un prix à un court-métrage de la sélection des Plans Animés. Le lauréat bénéficiera d’un focus en ligne et verra son film projeté lors d’une séance au Studio des Ursulines, à Paris.
D’autres sélections et programmes parallèles du festival permettent également de faire des (re)découvertes. Hors compétition, les « Figures Libres » mettent en avant des courts-métrages hors normes, souvent trop singuliers pour s’insérer dans la compétition. Du côté des rétrospectives, celle consacré à Lars Von Trier propose de découvrir les courts de ce réalisateur danois de premier ordre, tandis que le programme « Métamorphose » invite à découvrir cinq courts-métrages tournant autour de cette thématique, du très récent « Junior » de Julia Ducourneau au classique « Your Face » de Bill Plymphton. L’occasion de réviser ses classiques et de faire le plein de nouveaux films en ce début d’année !
Avec son titre évocateur, Short Screens démarre l’année en force en proposant cinq courts documentaires qui bousculent les clichés de l’imaginaire carcéral. Des œuvres éloquentes, issues de la rencontre entre artistes en liberté et artistes en détention, qui explorent chacune à leur manière les recoins de la prison, ce monde caché et habité par des oubliés de la société. En créant des ponts entre l’intérieur et l’extérieur, infime espace de liberté, les films laissent entrevoir un dialogue; tantôt cri tantôt murmure.
En présence de Valérie Vanhoutvinck, Naser Naziri, Ravel Dilua et Maxime Le Hung.
Rendez-vous jeudi 30 janvier 2014 à 19:30, au cinéma Aventure, au 57 Galerie du Centre à 1000 Bruxelles.
Un projet à l’initiative de l’asbl Artatouille et Format Court
Ce lundi 20 janvier 2014 à 20h, le Studio des Ursulines (Paris, 5ème) accueille la reprise des films primés au 20e festival national du film d’animation de Bruz. La séance sera suivie d’une rencontre avec les réalisateurs présents.
Au programme
La Vie sans truc | Prix du public | d’Anne-Laure Daffis et Léo Marchand – LARDUX FILMS – 27′
Otop | Prix SACD du meilleur film de fin d’études | de Luca Fiore – ENSAD – 06’27
Lonely Bones | Prix SACEM de la meilleure composition musicale | de Rosto – Valk Producties, Autour de Minuit – 10’
Rideau | Mention spéciale du Jury Professionnel pour un film de fin d’études | de Rémy Schaepman – La Poudrière – 04’05
Bandits manchots | Mention spéciale du Jury Professionnel pour la composition musicale | de Gianluigi Toccafondo
Fellows in the Woods | Prix Arte Créative | de Laura Carton – EMCA – 05’18
La Nuit américaine d’Angélique | Grand Prix du Jury Media | de Pierre-Emmanuel Lyet et Joris Clerté – Doncvoilà productions, Senso Film – 07’25
Miniyamba | Mention spéciale du Jury Média et Prix du Jury Jeune |de Luc Perez – 24 images – 14’47
Marchant grenu | Mention spéciale court métrage du Jury Professionnel | de François Vogel – Drosofilms – 02’20
Le 12ème Homme | Grand Prix du meilleur film de fin d’études | de Thomas Pons – ENSAD – 08’41
Comme des lapins | Grand Prix du meilleur court métrage professionnel | d’Osman Cerfon – Je suis bien content – 08’
Infos pratiques
STUDIO DES URSULINES | 10 rue des Ursulines | Paris (5e)
Accès : RER B | arrêt Luxembourg | sortie rue de l’Abbé de l’Epée; BUS 21 et 27 | arrêt Feuillantines / BUS 38 et 82 | arrêt Auguste Comte
Tarif réduit unique : 3 €
Gratuit sur présentation de la carte d’adhérent de l’AFCA, dans la limite des places disponibles.
Pour plus de de renseignements et pour réserver votre place, merci de contacter directement l’AFCA : 01 40 23 08 13 – contact@afca.asso.fr
Collectif Prod lance la deuxième édition du festival BD6Né, premier festival entièrement consacré aux apports de la BD dans le cinéma et à toute la richesse des échanges entre ces deux arts. Pour la compétition de courts métrages, le festival recherche des films français et internationaux, d’une durée maximale de 20 minutes (générique inclus), produits après le 31 décembre 2011, qui rendent compte d’un attachement ou d’une passerelle entre l’art cinématographique et la bande dessinée.
Date limite d’inscription : 28 février 2014
Trois manières de procéder pour votre candidature :
– s’inscrire via la plateforme Film Fest Platform : http://www.filmfestplatform.com/
– ou retourner la fiche d’inscription signée, accompagnée d’un DVD de visionnage à l’adresse suivante : Savès Julien / 9 rue de la Gare de Reuilly – 75012 Paris
– ou envoyer la fiche d’inscription par internet, accompagnée d’un lien vidéo de visionnage à l’adresse mail suivante : festivalbd6ne@gmail.com
Ce jeudi 16 janvier 2014, à 20h30, notre site internet fête ses 5 ans au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Six courts français et étrangers (incontournables, films récents et anciens, plans animés) font partie de cette programmation anniversaire, suivie d’un verre offert. Deux équipes de films sont représentées : « Us » (Julie Rousset, co-réalisatrice et co-scénariste) et « Skhizein » (Wendy Griffiths et Stéphane Piera, producteurs/Dark Prince).
En pratique
► Séance : Jeudi 16 janvier 2014, à 20h30
► Durée du programme : 92′
► Adresse : Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Epée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon), Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton
Si « Locked up » de Bugsy Riverbank Steel était un peu à part dans la sélection du Festival de Brest, en novembre, ce n’était pas seulement pour son coté tragi-comique anglais. Son réalisateur est un de ces brillants touche-à-tout, issu de la publicité et du vidéoclip. Le court métrage de fiction sert donc ici de bascule du professionnel au personnel, permettant de créer un geste de cinéma grâce à une maîtrise des images déjà bien solide.
Ici, le prétexte est un petit film de braquage montrant un getaway driver, chauffeur d’une voiture en fuite, égarer ses clés et enfermer toute sa bande à la sortie d’un hold-up. Le réseau de référence est bien assumé et le film est à mi-chemin entre un Alfred Hitchcock britannique des années 1930 (au hasard, « Jeune et Innocent » de 1937 se déroulant en grande partie en voiture) et un passage de « Snatch » de Guy Ritchie (2000). Le rythme est rapide, malgré le huis clos automobile. Dans une même idée totalisante, le film commence comme un drame social réaliste et se termine comme une comédie familiale.
Mais l’intelligence du film est ailleurs. Elle se situe justement dans les moyens visuels mis au diapason des émotions à transmettre et qui font fonctionner l’ensemble. De ses quatre courts-métrages précédents -deux tragiques (« PACU » et « Oldman »), et deux plus humoristiques (« Guesthouse » et « I hate fancy dress »), Bugsy Riverbank Steel conserve pour « Locked up », un goût pour les espaces confinés et les flous maniérés. Une petite troupe d’acteurs qu’on imagine proche du réalisateur, revient aussi régulièrement d’un film à l’autre, aidant à rendre les personnages immédiatement crédibles.
Mais là où le film devient brillant, c’est quand il utilise ses propres contraintes comme des atouts. En enfermant ses personnages dans une voiture, la confrontation entre les personnages peut être montrée sans coupe, puisqu’ils sont assis l’un à côté de l’autre. Les inserts sur des détails et les surcadrages induits par les éléments de la voiture (cadre des portières, de la custode ou des sièges) viennent participer à cette impression de proximité. Le découpage est l’un des points forts du film et les informations arrivent à point nommé pour maintenir la tension.
Au-delà des rires, les enjeux se dessinent et on se surprend à s’attacher à ces personnages un brin dérisoires, un brin minables qui s’enfonce dans un nonsense absolument britannique. Tout est là, y compris le twist final. « Locked up » fait montre d’un sens du rythme qui donne envie d’en voir plus de son auteur-clippeur. En attendant, il sera projeté le jeudi 13 mars 2014 lors de la séance Format Court consacrée au Festival de Brest.
Le festival de Clermont-Ferrand commence à la fin du mois, le 31/1. Parallèlement aux sélections nationale et Labo, le festival se dote d’une compétition internationale de 75 titres dans laquelle on retrouve avec plaisir les noms de Karim Moussaoui (Prix Format Court au Festival International du Film Francophone de Namur), Adrian Sitaru ou Chris Landreth. La découverte est également au rendez-vous puisque de nombreux réalisateurs étrangers inconnus en France sont en sélection cette année.
Liste des films sélectionnés
Les Jours d’avant de Karim Moussaoui, Algérie, France
Feux et barbecues interdits de Simon Ketteniss, Allemagne
Nashorn im Galopp de Erik Schmitt, Allemagne
Puma, mi bienamado de Nadina Marquisio, Laura Martinez, Tom Maver, Argentine
140 Drams de Oksana Mirzoyan, Armenie, Etats-Unis
Perception de Miranda Nation, Australie
Ghost Train de James Fleming, Kelly Hucker, Australie
Metube : August sings Carmen ‘Habanera’ de Daniel Moshel, Autriche
Welkom de Pablo Munoz Gomez, Belgique
De Honger de Benoit De Clerck, Belgique
Meu amigo Nietzsche de Fáuston Da Silva, Brésil
A Onda Traz, O Vento Leva de Gabriel Mascaro, Brésil, Espagne
Xe tải của bố de Mauricio Osaki, Brésil, Vietnam Pride de Pavel Vesnakov, Bulgarie, Allemagne
Flammable de Samuel Plante, Canada Subconscious Passwordde Chris Landreth, Canada
Un pays de silences de Paul Tom, Canada, Québec
Pork & Luna de Yu Du Xiao, Chine
Downstream de Zune Kwok, Chine, Hong Kong
Esa Música de Dario Vejarano, Colombie
The Boy de Ji-yeon Jung, Corée du Sud
The Incredible Shrinking Man de Baik Kim, Corée du Sud
The Way Back de Halla Kim, Corée du Sud
El Carro azul de Valerie Heine, Cuba, Allemagne
Ud, spring over, ind de Thomas Daneskov, Danemark
Wardyat Yanayer de Emad Mabrouk, Egypte
Elkartea de Ander Lendinez, Kote Camacho, Espagne
Sin respuesta de Miguel Parra, Espagne
Un lugar mejor de Moises Romera, Marisa Crespo, Espagne
Minerita de Raúl De la Fuente, Espagne, Bolivie
Olga de Kaur Kokk, Estonie
Solidarity de Dustin Brown, Etats-Unis
Ni-Ni de Melissa Hickey, Etats-Unis
For Spacious Sky de Coy Middlebrook, Etats-Unis
Everyone Thinks They’re Special. Nobody Cares. de Dara Bratt, Etats-Unis, Canada
Sequence de Carles Torrens, Etats-Unis, Espagne
Paratiisin avaimet de Hamy Ramezan, Finlande
Dinola de Mariam Khatchvani, Géorgie
Red Hulk de Asimina Proedrou, Grèce
Chidiya Udh de Pranjal Dua, Inde
Fitri de Sidi Saleh, Indonésie
Namo de Salah Salehi Iran
Ghost Train de Lee Cronin, Irlande, Finlande
In Search of Livingstone de Vera Sölvadóttir, Islande
Deserted de Yoav Hornung, Israël
America de Alessandro Stevanon, Italie
Junk Head 1 de Takahide Hori, Japon
Madama Esther de Luck Razanajaona Ambinintsoa, Madagascar
La Banqueta de Anaïs Pareto, Mexique, Espagne
Colectia de Arome de Igor Cobileanski, Moldavie
A Tropical Sunday de Fabian Ribezzo, Mozambique
Foad de Farzad Samsami, Norvège
Killing Phillip de Adam Gunser, Nouvelle-Zélande
Though I Know the River is Dry de Robert Hamilton Omar, Palestine, Royaume-Uni, Angleterre, Egypte
I Love Hooligans de Jan-Dirk Bouw, Pays-Bas, Belgique
Kay Pacha de Alvaro Sarmiento, Pérou
Ojcze Masz de Kacper Lisowski, Pologne
Rhoma Acans de Leonor Teles, Portugal
Techos Rotos de Yanillys Perez, République Dominicaine, France
No Kaddish in Carmarthen de Jesse Armstrong, Royaume-Uni, Angleterre
Keeping Up with the Joneses de Michael Pearce, Royaume-Uni, Angleterre
Counterpart de Adrian Sitaru, Royaume-Uni, Angleterre
Zima de Cristina Picchi, Russie
Anesthesia de Daria Vlasova, Russie
That Afternoon We Went To See The Pandas de Ric Aw , Yue Weng Pok, Singapour
A Living Soul de Henry Moore Selder, Suède
Montauk de Vinz Feller, Suisse
Hasta Santiago de Mauro Carraro, Suisse, France
Springtime de Erica Liu Taiwan, Singapour
All-Powerful! de Aditya Assarat Thailande
Selma de Mohamed Ben Attia, Tunisie
Doroga de Max Ksjonda, Ukraine
Des(pecho)trucción de María Ruiz, Vénézuela
Voici la programmation Labo du prochain festival de Clermont-Ferrand. 29 films en font partie dont ceux de plusieurs auteurs déjà présentés sur notre site : Łukasz Konopa, Pekka Veikkolainen, Alberto Vázquez, Olivier Smolders, Felix Massie, Jean-Gabriel Périot, Virgil Vernier et Edouard Salier.
Liste des films sélectionnés
Vegas de Łukasz Konopa, Royaume-Uni, Angleterre
I Love You So Hard de Ross Butter, Royaume-Uni, Angleterre
Hätäkutsu Hannes Vartiainen de Pekka Veikkolainen, Finlande
Montaña en sombra de Lois Patiño, Espagne
Heir to the Evangelical Revival de Wendy Morris, Belgique
Notes on Blindness : Rainfall de Peter Middleton, James Spinney Royaume-Uni, Angleterre
Love Games de Joung Yumi, Corée du Sud
The North Sea Riviera de Joshua Wedlake, Royaume-Uni, Angleterre
The Rising de Nick Jordan, Royaume-Uni, Angleterre
It’s time for supper de Saki Muramoto, Japon
Sangre de Unicornio de Alberto Vázquez, Espagne
Cut de Matthias Mueller, Christoph Girardet, Allemagne
Ziegenort de Tomasz Popakul, Pologne
La Part de l’ombre de Olivier Smolders, Belgique
Marilyn Myller de Michael Please, Royaume-Uni, Angleterre
The Missing Scarf de Eoin Duffy, Irlande
Box Tarik de Abdel-Gawad, Etats-Unis
A Man on the Road is Best Left Alone de Sheena McCann, Etats-Unis
The Shirley Temple de Daniela Sherer, Royaume-Uni, Angleterre
The Age of Curious de Luca Toth, Royaume-Uni, Angleterre
Paleosol 80 south de Amir Yatziv, Israel
Panorama de João Rosmaninho, Francisco Ferreira, Portugal
Through the Hawthorn de Gemma Burditt, Anna Benner, Pia Borg, Royaume-Uni, Angleterre
Noah de Walter Woodman, Patrick Cederberg, Canada
We Are Not Here de Aaron Mirkin, Canada
In the Air Is Christopher Gray de Felix Massie, Royaume-Uni, Angleterre
Le Jour a vaincu la nuit de Jean-Gabriel Périot, France
Andorre de Virgil Vernier, France
Habana de Edouard Salier, France
Cette année, 60 films figurent en compétition nationale à Clermont-Ferrand. On y retrouve des habitués (Bastien Dubois, Angèle Chiodo, Claire Burger, Marie Amachoukeli, Benoît Delépine, Emma Luchini, Karim Bensalah, Alain Della Negra, Kaori Kinoshita, Sébastien Betbeder, Arthur Harari, Bertrand Mandico, Yann Le Quellec, Christophe Le Masne, Lorenzo Recio, Laurent Achard) mais aussi plein de nouveaux auteurs.
Liste des films sélectionnés
37°4S de Adriano Valerio
Abderrahman de Sfaxi Elias
Betty’s Blues de Rémi Vandenitte
Braconnière de Martin Tronquart
Cargo Cult de Bastien Dubois
Ce qui me fait prendre le train de Pierre Mazingarbe
Chiens de Angèle Chiodo
D’où que vienne la douleur de Khalil Cherti
Demolition Party de Claire Burger, Marie Amachoukeli
Duku Spacemarines de Hugo Paquin, Alice Suret-Canale, Nicolas Liautaud, Nicolas Dubois
Encore des changements de Benoît Guillaume, Barbara Malleville
Enfin la fin de Benoît Delépine
Ennui ennui de Gabriel Abrantes
Extrasystole de Alice Douard
Femme de Rio de Emma Luchini, Nicolas Rey
Fugue de Jean-Bernard Marlin
Gli immacolati de Ronny Trocker
Hashima mon amour de Aurélien Vernhes-Lermusiaux
Heures blanches de Karim Bensalah
Homme qui avait perdu la tête de Fred Joyeux
How Much Rain To Make A Rainbow ? de Alain Della Negra, Kaori Kinoshita
Insolation de Morgane Le Péchon
Inupiluk de Sébastien Betbeder
Jiminy de Arthur Molard
Juke-Box de Ilan Klipper
Kick Off de Fanny Sidney
Lame de fond de Perrine Michel La lampe au beurre de Yak de Hu Wei Lettres de femmes de Augusto Zanovello
Like a flower de Uriel Jaouen Zrehen
Maman de Ugo Bienvenu, Kévin Manach
Massacan de Romain Escuriola, Jason Girard
Mélodie pour Agnès de Marie Larrivé, Camille Authouart
Météo des plages Aude-Léa Rapin
Molii de Carine May, Mourad Boudaoud, Yassine Qnia, Hakim Zouhani
Nectar de Lucile Hadzihalilovic
Nuisible de Bruno Mangyoku, Tom Haugomat
La Nuit américaine d’Angélique de Pierre-Emmanuel Lyet, Joris Clerté
Oripeaux de Sonia Gerbeaud, Mathias de Panafieu
Pedro malheur de Camila Beltran
Peine perdue de Arthur Harari
Planètes après planètes de Titouan Bordeau
Prehistoric Cabaret de Bertrand Mandico Le Quepa sur la Vilni ! de Yann Le Quellec
Ringer de Chris Shepherd
Scars of Cambodia de Alexandre Liebert
Sexy Dream de Christophe Le Masne
Shadow de Lorenzo Recio
Shopping de Vladilen Vierny
Storia de Gérard Cairaschi
Supervenus de Frederic Doazan
T’étais où quand Michael Jackson est mort ? de Jean-Baptiste Pouilloux
Le Tableau de Laurent Achard
Todo se puede de Elias Belkeddar
Tout ce que tu ne peux pas laisser derrière toi de Nicolas Lasnibat
Trucs de gosse de Emilie Noblet
Un toit pour mes vieux os de Julien Silloray
Virée à Paname de Hakim Zouhani et Carine May
Vos violences de Antoine Raimbault
Yushka de Diana Rudychenko