Men of the Earth d’Andrew Kavanagh

Le contremaître est mort, vive le contremaître !

Sélectionné en compétition Labo à Clermont-Ferrand cette année, « Men of the Earth » n’est que le deuxième opus du jeune Australien Andrew Kavanagh, mais affirme déjà son style caractéristique et inimitable. Tout aussi singulier que « At the Formal », découvert l’an dernier, la ciné-expérience aborde, cette fois-ci, les rituels mystérieux auxquels se prêtent des ouvriers de la voirie.

Un travelling lisse suit les travaux dans les coulisses d’une route momentanément fermée à la circulation. Sous un soleil brûlant, des ouvriers municipaux coordonnent méticuleusement leurs activités. Cette scène des plus quelconques – en contraste frappant avec le tableau esthétisé de « At the Formal » – réussit néanmoins à capter l’attention, tant la chorégraphie représentée dément l’impression de banalité. En effet, l’anguille émerge de sa roche dès lors qu’un des ouvriers est mis à nu, rituellement lavé et rhabillé par ses confrères. Il se révèle alors que la caméra oblective mais intrusive a pour vocation de filmer un enterrement formel et la transmission du casque du contremaître défunt à son successeur.

Le temps est comme suspendu d’un bout à l’autre du film, précisément entre le moment où une voiture de jeunes, filmée en plan subjectif, attend la réouverture de la route après la cérémonie d’inhumation. À l’intérieur de cet encadrement temporel, Kavanagh, usant de moyens narratifs étonnamment économes et surtout très réalistes (rappelons-nous a contrario le sacrifice surréaliste à la fin de son premier film), parvient à créer un univers de magie cinématographique, où le spectateur est transporté autant dans les sensations que dans l’émotion. La superbe partition musicale sous forme d’un chant funèbre arrangé pour voix d’hommes a capella mérite une mention particulière dans ce contexte.

Encore une fois, Kavanagh piège même le plus sceptique d’entre nous par sa créativité envoûtante qui consiste à creuser une situation anecdotique pour y découvrir toute une dimension insoupçonnée et remettre en question notre manière de voir le quotidien.

Adi Chesson

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Swięto Zmarłych (La fête des morts) d’Aleksandra Terpińska

Les voitures dans la ville et les trains à vive allure glissent dans le paysage en traçant des lignes horizontales. Les larmes et la pluie ont, quant à elles, un autre point commun; celui de tomber à la verticale. Les premiers plans de «La fête des morts » d’Aleksandra Terpińska semblent nous rappeler ces évidences cachées; à l’image, les clignotements urbains se mêlent aux coulées de pluie.

La logique de la sensation à laquelle invitent ces images d’introduction semble d’emblée assumer que la grisaille atteint parfois les choses de la vie : les troubles intérieurs, lorsqu’il est question de généalogie, doivent trouver des réponses dans l’extériorité. Car la sensation n’est pas le synonyme d’un retrait en soi-même. Au contraire, le regard porté sur sa propre histoire, plutôt que de laisser place au récit — c’est-à-dire à une interprétation rapide, empirique, bancale —, ouvre vers une échappée belle, à la recherche d’une vérité stricte, qu’il appartient ensuite au sujet de s’approprier.

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Plus généralement, «La fête des morts » trace en filigrane une quête identitaire, ou plutôt un déclic existentiel, auquel Léna, la protagoniste, devra se frotter. Le film donne à voir le trajet à la fois géographique et mental accompli par cette dernière, qui célèbre à sa manière ses dix-huit ans le jour traditionnel d’Halloween. Elle veut comprendre une double absence qui la torture : comment vivre après la disparition de sa mère ? Pourquoi son père les a-t-il abandonnés, son frère et elle, lorsqu’ils étaient enfants ? Le film, seul opus polonais en compétition au Festival de Clermont-Ferrand, entend donner l’occasion à l’adolescente de percer les mystères familiaux.

Drôle de jour pour une rencontre

Étrange fête des morts à laquelle le film invite le spectateur. Nous sommes le 31 octobre, dans une Varsovie grise et songeuse. Léna dort encore quand son frère vient la réveiller, affublé d’un déguisement de mort-vivant. À côté du rituel et des symboles liés à la célébration d’Halloween et de la Toussaint, événement particulièrement suivi par la population polonaise, avoir dix-huit ans fait de ce jour un moment particulièrement chargé symboliquement pour la protagoniste. Cependant, ce n’est pas avec un sentiment d’euphorie qu’elle aborde la journée. Léna semble contrariée, son esprit est occupé par un autre problème. La photographie qu’elle observe longuement en sortant du lit — représentant une femme et une petite fille courant sur une plage — donne un indice de ses pensées : Léna doit régler un problème familial. À l’image de l’ensemble du film, l’histoire avance selon une économie plus visuelle que verbale, fondée sur une combinaison de détails visibles marquants, laissant au spectateur le soin de les recouper pour comprendre les épisodes de sa quête.

Depuis l’identité donnée vers le choix personnel

Il s’agit d’un trajet libre à la recherche d’une vérité nécessaire. Léna, pour la première fois, met tout en œuvre pour retrouver son père, un certain Michał Stanek. Après quelques fausses pistes, elle l’aperçoit dans les faubourgs de la capitale. Ils se retrouvent tous deux dans une voiture. Les paroles fusent et la franchise permet de toucher rapidement au cœur des choses. Léna lui annonce qu’elle est sa fille, et veut connaître les raisons qui ont poussé son père à l’abandonner. La vérité est aussi simple que tranchante : « Je ne vous ai pas abandonnés. Ta mère a rencontré un autre homme ». Léna continue donc son parcours urbain. Au cimetière, elle allume une bougie, comme pour enchaîner son malaise individuel avec l’événement métaphysique (et presque patriotique) — que représente la Toussaint au pays de Jean-Paul II. De ses retrouvailles avec son père, Léna ne peut se détacher. Elle doit désormais faire face à ce qui s’oppose à l’identité, c’est-à-dire ne plus obéir à ce qui est donné : il y a une alternative. Choix de se retrancher dans le leurre de l’absence, ou bien choix d’aborder doucement la complexité des sentiments. Plus qu’une quête proprement identitaire, le film s’avère finalement davantage un trajet initiatique vers la conscience de soi.

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Ritualisation contemporaine

Conte désenchanté sur les mystères qui préfigurent la naissance des êtres, ce court-métrage ne laisse pas le spectateur indifférent. Il s’agit d’un portrait sans concession abordant les rapports que l’on peut entretenir avec ses parents, ceux qui ont disparu et ceux qui restent. La mise en scène montre la protagoniste avec une distante compassion et dissèque les différentes ritualisations qui pavent notre rapport au passé dans le temps présent. Il y a les rites collectifs et il y a les rites inventés à une échelle plus restreinte. À la fin du film, à la manière d’un cérémonial séculaire et déconcertant, le petit frère de Léna reconstitue dans la chambre de sa sœur une plage — touchante représentation du lieu où Léna courait enfant aux côtés de sa mère, comme pour faire rejaillir dans le présent le spectre maternel mais aussi un semblant d’harmonie familiale. Par conséquent, le passé et le futur ne sont pas l’objet d’une nostalgie illusoire. Le passé surgit comme une source en recomposition, comme du sable lancé à travers le ciel, entre le réel et l’imaginaire, lui permettant d’appréhender l’histoire qui l’a précédée et, avec un surcroît de conscience, de réapprendre à vivre avec les composantes de la vérité. Cette appropriation aura sans doute pour conséquence de la laisser à nouveau courir les cheveux aux vents.

Mathieu Lericq

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S comme Swięto Zmarłych (La fête des morts)

Fiche technique

Synopsis : Léna se réveille : elle a dix-huit ans aujourd’hui. C’est aussi le jour de la Toussaint. Les esprits hantent ce jour et donne envie à la protagoniste d’en savoir plus sur le passé trouble de ses parents. Au cours de ce conte initiatique, elle trouve la vérité.

Genre : Fiction

Durée : 18’

Pays : Pologne

Année : 2012

Réalisation : Aleksandra Terpińska

Scénario: Aleksandra Terpińska

Interprétation : Jaśmina Polak, Ewa Dałkowska, Mariusz Bonaszewski, Anatol Fuksiewicz

Images : Bartosz Bieniek

Son : Jan Moszumański

Montage : Daniel Gąsiorowski

Production : Faculty of Radio and Television and the University of Silesia

Article associé : la critique du film

2ème ciné-soupe. Rétrospective sur le travail de Bertrand Mandico en sa présence, le mercredi 6 février à Clermont-Ferrand

Après Jean-Gabriel Périot ce lundi soir, c’est au tour de Bertrand Mandico de venir présenter ses films dans le cadre chaleureux et sympathique du café associatif l’Atelier Jaune, autour d’un deuxième ciné-soupe. Le temps d’une soirée, l’auteur, à qui nous avons dédié un focus, et dont le dernier film passe au festival de Clermont-Ferrand (Living Still Life (« La Résurrection des natures mortes »), accompagnera la rétrospective d’une grande partie de ses films pour nous faire (re)découvrir son univers poétique et fantasmagorique tout emprunt de surréalisme.

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Format Court vous invite à cet événement cinématographique et gastronomique, le mercredi 6 février à partir de 20h30 dans les locaux de l’Atelier Jaune, 14 rue de la treille, à Clermont-Ferrand. Durée du programme : 2 x 1h.

Entrée libre : Adhésion requise à l’Atelier Jaune 2€ + prix libre pour le ciné-soupe

Patricia de Sabine Massenet

En 2008, l’artiste vidéaste Sabine Massenet cachait au hasard des livres de dix-sept bibliothèques de Seine-Saint-Denis une petite carte qui disait « Si vous trouvez cette carte veuillez écrire à l’adresse suivante ». Pendant deux ans, elle a ainsi correspondu avec des lecteurs et des lectrices ayant découvert cette missive étrange. Dix-neuf ont accepté d’être filmés et d’évoquer leur rapport aux livres et à la lecture. Patricia, qui donne son nom à ce court métrage étonnant présenté en sélection à Clermont-Ferrand, a été la première.

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« Patricia » n’est qu’un des dix-huit portraits en trois chapitres (3x 6 portraits) réunis dans l’installation « Image trouvée », présentée pour la première fois à l’espace Khiasma en février 2011. Pointe de l’iceberg donc mais choix judicieux de la part de la vidéaste tant l’histoire de cette femme addict à la lecture qui, enfant, volait des livres de poche tous les jours au Monoprix, est passionnante.

« Patricia », c’est d’abord une voix qu’on entend sur des images en diptyque d’un parc de Bobigny. Une belle voix, grave, posée qu’on imagine celle d’une fumeuse. Elle n’apparaît qu’au milieu du film, c’est une femme aux cheveux clairs avec un visage dur aux traits fins. La voix qu’on associe à Patricia n’est en fait pas la sienne. On l’apprend au générique de fin, une autre femme a lu ses mots. Parti pris étonnant et déroutant mais qui semble renvoyer au principe même de la lecture – sujet du film- celui du lecteur qui lit les mots d’un autre, l’écrivain. Patricia, qui parle des écrivains, devient donc ici en quelque sorte elle aussi quelqu’un que l’on lit, dont on porte la voix.

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Sabine MASSENET : Patricia (extrait) sur Vimeo

Issue d’une famille nombreuse, Patricia trouve refuge pendant son enfance dans les livres qu’elle dévore seule, cachée sous l’étagère à côté de l’aspirateur et des pots de peinture. Elle qui définit son adolescence comme celle d’une « racaille » enchaîne les confidences et les anecdotes sur les livres qu’elle a lus ou qu’elle ne voulait pas lire. À commencer par ceux des écrivains « aux noms ridicules » comme Marguerite Duras ou Marcel Aymé (« je me disais ça doit être un con »). Le moment le plus fort du film est sans doute le récit de la découverte de « Crimes et Châtiments », cadeau de sa mère qui pensait lui offrir un polar. Cette mère qu’elle n’a « jamais vu lire » ne savait pas alors qu’elle était celle qui permettrait à sa fille de connaître sa plus grande expérience de lecture. Un livre si important pour elle qu’elle souhaiterait plus tard être incinérée avec. La force de Patricia est d’évoquer la lecture dans ce qu’elle a de plus ludique ou banal (le choix des livres en fonction de leur couverture) jusqu’à ce qu’elle touche de plus intime en nous. Le balancement entre les deux se fait sans heurt et sans jugement.

Récit d’une existence portée par les livres, « Patricia » est un portrait d’une rare intelligence esquissant les contours d’une vie qu’on imagine difficile sans jamais s’y appesantir.

Amaury Augé

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« Patricia » est projeté au Festival de Clermont-Ferrand dans le programme national F7

P comme Patricia

Fiche technique

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Synopsis : Début 2010, Sabine Massenet glissait plusieurs centaines de cartes anonymes dans les livres de 17 bibliothèques de Seine-Saint-Denis, invitant ceux qui les trouvaient à lui écrire par email. Patricia est la première des 19 correspondants qui ont accepté d’être filmé.

Genre : Documentaire

Durée : 10′

Pays : France

Année : 2012

Réalisation Sabine Massenet

Scénario, image , montage : Sabine Massenet

Son : Frédéric Minière

Interprétation : Patricia Billoir

Avec la voix de Clotilde Ramondou

Production : Khiasma

Article associé : la critique du film

Miniyamba (Walking Blues) de Luc Perez

« L’exode ne reconnaît pas la valeur humaine. Le destin est plus ancien que son détenteur »

Comment rendre hommage à celles et ceux qui ont essayé ou qui tenteront un jour de quitter leur pays pour entrer clandestinement dans une contrée riche afin d’y établir un destin plus indulgent ? Tel semble le souhait des concepteurs de « Miniyamba » qui nous emmène d’Aguelhoc, au nord du Mali, jusqu’en Espagne. C’est un sujet très difficile. Il n’y a qu’à se rappeler le long métrage « Biutiful » d’Iñarritú pour savoir qu’une fois en Europe, les clandestins sont souvent sur la liste d’attente du cimetière ou des emplois les plus précaires.

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Les frontières entre les pays pauvres et les pays riches étant de plus en plus violentes, il fallait au moins recourir à la musique et à l’animation pour nous les faire passer dans le merveilleux et vivre ou découvrir les différentes étapes de la transhumance d’Abdu et Bakari. Nous sommes dès lors parcourus par le récit : dans « Miniyamba », la musique, les dessins, les couleurs et les voix détèlent l’émotion.

En dédiant ce film à la mémoire de Robert Johnson et Ali Farka Touré, le bluesman noir américain et le bluesman malien, aujourd’hui décédés, tous deux des références pour tout adepte du blues comme pour bon nombre de musiciens, Luc Perez a choisi des hommes libres ainsi que des hommes reliés entre eux par delà la mer et la mort. En nous redonnant leurs dates d’existence (1911-1938 pour Johnson et 1939-2006 pour Farka Touré) au début de « Miniyamba », en faisant apparaître par allusions d’autres grands noms de la musique noire tels Marvin Gaye ou Bob Marley ( le sous-titre « Walking Blues » doit bien avoir une petite parenté avec le titre Talkin’ Blues de Bob Marley….), Perez semble nous indiquer qu’il croit à la réincarnation et à la mémoire. Et on a envie d’y croire. Après tout, nous ignorons parfois les raisons pour lesquelles certaines musiques et certaines histoires nous parlent plus qu’à d’autres.

« Miniyamba » est aussi l’histoire d’une amitié entre un homme d’âge mur, l’itinérant Abdu, le joueur de N’Goni (qui, tel Robert Johnson, selon une certaine légende, pouvait prendre le premier train qui se présentait) et le jeune Bakari qu’il décide de parrainer. Pourquoi ? On n’en sait rien. Mû par une intuition ou simplement par le pouls de la fraternité, Abdu accepte Bakari comme celui qui va le seconder et à qui il va transmettre une bonne partie de tout ce qu’il a «  dans la tête » sur une cassette audio qui contient sa musique. Réalisé à l’époque du MP3 et de la musique dématérialisée, « Miniyamba » se veut donc aussi comme la persistance concrète d’un monde et aussi de la dignité d’hommes et de femmes contraints de s’exiler. Aux incultes que nous sommes, il rappelle que le N’Goni était l’instrument réservé aux princes et aux grands guerriers et que toutes ces femmes et ces hommes participant à l’exode sont les princes et les grands guerriers ignorés d’aujourd’hui.

Franck Unimon

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Article associé : l’interview de Luc Perez

M comme Miniyamba (Walking Blues)

Fiche technique

Synopsis : Au Mali, dans un restaurant, Abdu, le joueur de N’Goni fait la connaissance de Bakari, un jeune serveur. Abdu veut passer la frontière pour partir faire carrière en Europe avec sa musique. Bakari voudrait le suivre mais se sent « coincé ici… ».

Genre : Animation

Durée : 14’47 »

Pays : Danemark, France

Année : 2012

Réalisation : Luc Perez

Scénario : Michel Fessler, Luc Perez

Interprétation : Moussa Diallo, Mountaga Diabaté, Samba Diabaté

Peinture et animation : Luc Perez

Musique : Moussa Diallo

Son : Yann Coppier

Production : Bezzo Productions APS

Articles associés : la critique du film, l’interview de Luc Perez

Velocity de Karolina Glusiec

Dessin et mémoire

Dessins instinctifs, musique lancinante, voix off hypnotisante : tous les ingrédients sont réunis pour une immersion dans les vestiges de la mémoire. « Velocity », film d’école issu du Royal College of Art, présenté en Labo à Clermont-Ferrand, est un film qui parle avant tout à nos sens. C’est une réflexion sur la mémoire et ses multiples perceptions, sous une forme peu commune : celle de dessins en noir et blanc inspirés par les souvenirs de son auteur.

Le trait de Karolina Glusiec possède quelque chose de primaire et d’instinctif. Elle parvient à retranscrire avec beaucoup d’authenticité un état ou une émotion qui appartient au passé, avec un effet de réel saisissant. Devant nos yeux, les paysages, les impressions, les visages extirpés de sa mémoire reprennent vie. Ses souvenirs d’enfance enfouis réapparaissent furtivement; le temps d’un instant, nous les partageons avec elle.

Comme à bord d’un train, nous apercevons, pendant quelques secondes, de notre fenêtre des formes qui finissent par devenir familières. Le train fait d’ailleurs partie des motifs récurrents du film. Chaque jour, à la même heure, année après année, il emprunte le même trajet. « Je pensais que je connaissais tout cela par cœur : les pavés, les immeubles, les gens (…) », entend-on. Avec le temps, ces lieux lui sont pourtant devenus étrangers. En les dessinant de mémoire, Karolina Glusiec tente de retrouver ce monde qu’elle a connu enfant et qui a cessé d’exister.

L’immersion dans cet univers se fait d’abord par la voix profonde et hypnotique du narrateur (Dougie Hastings). Les mots qu’il prononce donnent de la couleur aux souvenirs de réalisatrice, ils nous guident à travers les méandres de sa mémoire. La musique obsédante et itérative participe aussi de cette ambiance.

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La répétition des formes, des mots et des sons instille un rythme qui – si on veut bien prendre le temps de le découvrir – nous plonge dans une espèce d’état second. Nous nous retrouvons alors dans une sorte de monde parallèle dessiné – un monde qui n’aurait pas effacé sa propre mémoire. « Cet endroit ne ressemble plus à cela maintenant. Cette image n’existe pas. Le dessin est réel mais la mémoire n’est plus que dans ma tête », poursuit le narrateur.

Tel le héros de « La Jetée » de Chris Marker, présenté en ouverture du Festival de Clermont, le narrateur possède une qualité rare, poétique et empreinte d’une certaine nostalgie : celle de pouvoir habiter ses souvenirs. « Je me rappelle regarder passer les trains, je me rappelle à quoi tout cela ressemblait. Mais je ne me rappelle pas quand tout a changé » redit la voix. À travers cette expérience intime et sensorielle, le narrateur prend conscience que le monde ne l’a pas attendu, et par la même expérimente sa propre finitude.

Julien Beaunay

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V comme Velocity

Fiche technique

Synopsis : J’ai toujours pensé que j’avais une mémoire parfaite. Je voulais vous montrer ces dessins.

Genre : Documentaire animé

Pays : Royaume-Uni

Année : 2012

Durée : 6′

Réalisation : Karolina Glusiec

Scénario : Karolina Glusiec

Son : Zuzanna Ziolkowska

Musique : Tadeusz Kulas , Krzysztof Grudzinski

Montage : Karolina Glusiec

Voix : Dougie Hastings

Décors : Karolina Glusiec

Production : Royal College of Art

Article associé : la critique du film

Festival Anima 2013 : Prix Format Court du meilleur film d’école en compétition internationale

À l’occasion de la 32ème édition du festival d’animation de Bruxelles (Anima, 8-17 février 2013), Format Court attribuera son deuxième Prix, après « Tussilago », remis à Jonas Odell en 2011. Cette fois-ci, le Jury, composé d’Agathe Demanneville, Nadia Lebihen-Demmou et Géraldine Pioud, se penchera sur la compétition internationale de films d’étudiants, reprise ci-dessous. L’heureux(se) gagnant(e) bénéficiera d’un focus personnalisé sur le site ainsi que d’une projection de son film au détour d’une séance mensuelle Format Court, au Studio des Ursulines.

Films d’écoles en compétition internationale

– A la française, Morrigane Boyer, Julien Hazebroucq, Ren Hsien Hsu, Emmanuelle Leleu, William Lorton (F)
– Au Loin, Anaëlle Moreau, Nicolas Fuminier, Thomas Poulain, Clément Bigot (F)
– Azul, Remy Busson, Françis Canitrot, Aurélien Dyhayon, Sébastien Iglesias, Maxence Martin, Paul Monge (F)
– Bear me, Kasia Wilk (D-PL)
– Carn, Jeffig Le Bars (F)
– Conformis, Martin Grötzschel, Benjamin Manderbach (D)
– Dipendenza, Panna Horváth-Molnár, Virág Zomborácz (H)
– The Gathering Dust, Amy Brutton, Yann Drevon, Audric Escales, William Ohanessian, Raphaël Tillie
– Hark the Angel Sings, Chaotung (Thomas) Huang (USA)
– Head On, Lior Ben Horin (IL)
– I Am Tom Moody, Ainslie Henderson (GB)
– International Father’s Day, Edmunds Jansons (LV)
– Kostya, Anton Dyakov (RUS)
– Nana Bobo, Lucas Wild do Wale, Andrea Cristofaro, Francesco Mereu, Valentina Delmiglio (I)
– Night of the Loving Dead, Anna Humphries (GB)
– O Meu Nome, Ruben Monteiro (NL)
– Pishto goes away, Sonya Kendel (RUS)
– Pripad / Case (The), Martin Zivocky (CZ)
– Rhapsodie pour un pot-au-feu, Charlotte Cambon de Lavalette, Stéphanie Mercier, Soizic Mouton, Marion Roussel (F)
– Snail Trail, Philipp Artus (D)
– Soeur et frère, Marie Vieillevie (F)
– Three Boons of a Politician, Abhilash Jose (IND)
– Trois Petits Chats, Benoît Delaunay, Albane Hertault Lacoste, Maïwenn Le Borgne, Alexia Provoost (F)
– Vie et mort de l’illustre Grigori Efimovitch Raspoutine, Céline Devaux (F)
Wallflower Tango, Wolfram Kampffmeyer (D)

Mademoiselle Kiki et les Montparnos d’Amélie Harrault

Même si ce n’est pas sa spécialité, le Festival de Clermont-Ferrand sélectionne année après année bon nombre de films d’animation, notamment en compétition nationale et en section labo. En épluchant le catalogue, « Cornée », « Tram », « Peau de chien », « Kali le petit vampire », « Fleuve rouge, Song Hong » ou « Edmond était un âne » nous reviennent en mémoire. Des nouveautés aussi surgissent, à l’instar de « Mademoiselle Kiki et les Montparnos », un premier film d’Amélie Harrault, concourant à la fois en compétition nationale et internationale.

Le film, conçu comme un docu-fiction animé, narre en moins d’un quart d’heure la vie de Kiki de Montparnasse, muse et icône de son époque, ayant fréquenté du bien beau monde (Utrillo, Kisling, Soutine, Cocteau, Modigliani, Hemingway, Man Ray, Desnos, …) en son temps, malgré des origines plus que modestes. Elevée chez sa grand-mère, avec d’autres enfants de l’amour non reconnus par leurs pères respectifs, elle s’affranchit de sa condition en commençant à devenir modèle, à poser pour les plus grands peintres avant-gardistes et à devenir peu à peu une dame acceptée et acceptable.

Avec ce premier film, Amélie Harraut, ancienne étudiante l’EMCA d’Angoulême, illustre de manière très originale différentes facettes et périodes de la vie de celle qui fut élue reine de Montparnasse. À chaque étape importante dans le parcours personnel et professionnel de Kiki, correspond une technique d’animation différente. L’enfance fait intervenir le dessin, l’insouciance des années folles propose une peinture aux couleurs vives, la rencontre avec Man Ray s’illustre en photos originales et en collages, les premiers pas américains s’accompagnent en vidéo, … . Face à cette multiplication de techniques et de souvenirs, le spectateur se laisse complètement envahir par la liberté et la joie de vivre de ce personnage haut en couleurs. Jusqu’au moment où sans s’en rendre compte, il le découvre vieux, seul et rondouillard : les années ont passé, la fleur a fané et il ne reste que les souvenirs.

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Film-hommage, « Mademoiselle Kiki et les Montparnos » doit bien évidemment beaucoup à la variété de son animation et à la richesse de ses références, mais l’intonation de la voix de Marie-Christine Orri et la musique originale d’Olivier Daviaud, le compositeur de « Bisclavret », sont deux apports tout aussi cruciaux au projet. Amélie Harraut a réussi à bien s’entourer et cela rejaillit sur son tout premier film professionnel.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview d’Amélie Harrault

M comme Mademoiselle Kiki et les Montparnos

Fiche technique

Synopsis : Kiki de Montparnasse était la muse infatigable des grands peintres avant-gardistes du début du XXe siècle. Témoin incontestable d’un Montparnasse flamboyant, elle s’émancipera de son statut de simple modèle et deviendra reine de la nuit, peintre, dessinatrice de presse, écrivain et chanteuse de cabaret.

Réalisation : Amélie Harrault

Genre : Documentaire animé

Durée : 14′

Pays : France

Année : 2012

Scénario : Amélie Harrault

Voix off : Marie-Christine Orry

Son : Yan Volsy

Montage : Rodolphe Ploquin

Décors : Amélie Harrault, Delphine Chauvet

Musique : Olivier Daviaud

Production : Les Trois Ours

Articles associés : la critique du film, l’interview d’Amélie Harrault

M comme Malody

Fiche technique

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Synopsis : Dans le calme d’une cafétéria, une jeune femme malade est assise au comptoir. Autour d’elle, tout devient de moins en moins stable. Tandis que son univers bascule littéralement sens dessus dessous, le chaos qui s’ensuit déclenche d’inquiétants événements.

Genre : Expérimental

Durée : 12’10 »

Pays : Canada

Année : 2012

Réalisation : Phillip Barker

Scénario  : Phillip Barker

Image : Kris Belchevski

Son : Tom Third

Musique : Tom Third

Montage : Roland Schlimme

Interprétation : Thomas Hauff , Ashleigh Warren , Alex Paxton-Beesley , Ryan Granville-Martin

Décors : Rob Hepburn

Montage son : Steve Munroe

Production : Amanda Gordon

Article associé : la critique du film

Clermont 2013 : la SRF (Société des Réalisateurs de Films) inaugure le débat des réalisateurs, le mardi 05/02 !

Le festival de Clermont Ferrand est une occasion unique pour les réalisateurs du monde entier d’échanger sur tout ce qui les concerne, les préoccupe, les motive dans le court métrage. La SRF (Société des Réalisateurs de Films) vous convie cette année à un nouveau rendez-vous débat en ouverture du Bar des réalisateurs, le mardi 5 février de 16h à 18h, à l’hôtel Océania (82 bd. François Mitterrand), où des cinéastes européens viendront dialoguer et confronter leurs points de vue sur la diffusion du court : comment les réalisateurs européens montrent-ils leurs courts métrages, et dans quelles conditions ?

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Avec Véronique Jadin (réalisatrice, membre de l’ARRF, association officielle des réalisateurs de la Belgique francophone, Belgique), Aleksandra Terpinska (réalisatrice, sélectionnée en compétition internationale 2013 avec Swieto Zmarlych, Pologne), Christoph Wermke (réalisateur, sélectionné en compétition internationale 2013 avec Stolz des Ostens, Allemagne), Anne Zinn-Justin (réalisatrice, élue au CA de la SRF, France). Débat modéré par Katia Bayer (Format Court).

Pour info/rappel, le traditionnel Bar des Réalisateurs se tiendra du mardi 5 au vendredi 8 février de 18h à 20h à l’Hôtel Océania (en face de la Maison de la Culture).

Malody de Philipp Barker

Avec « Malody », un huis clos autour de la chute physique et mentale d’une jeune femme malade qui laisse autour d’elle un décor sans dessus dessous, Philipp Barker poursuit son expérimentation autour de ce que montre ou cache le cinéma et de ce que l’image recèle de mystère. Dans ses précédents films « I am always connected » et « Regarding », le réalisateur transportait déjà les spectateurs dans un jeu de faux semblants en élaborant des dispositifs cinématographiques, actionnés avec maestria, qui nourrissaient ses fictions tant d’un point de vue narratif que visuel.

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Barker invente un cinéma qui joue avec ses propres codes techniques. En rendant visible ce qui ne devrait pas l’être, il propose une nouvelle dimension esthétique. « Malody » est en ce sens sans doute la plus aboutie des ses réalisations. D’une part, il réussit à créer visuellement une ambiance surréelle en suspendant le temps, l’espace d’un instant à l’image du Nighthawks de Hopper. D’autre part, il pose sa caméra dans un décor de fast-food comme un œil qui détaille ce qui se passe dans la scène. Chaque objet, chaque mouvement est montré, parfois avec insistance, avec l’aide de gros plans ou encore de ralentis qui guident le regard du spectateur dans ce trompe l’œil. Observateurs autant que voyeurs, on scrute l’espace et on pénètre presque jusque dans les âmes des protagonistes. Le spectacle filmé par Barker, la défaillance physique et mentale d’une jeune femme malade, propose un récit expérimental qui s’appuie essentiellement sur ce qui est cadré et ce qui est hors cadre.

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L’obsession de la chambre noire

Philipp Barker prouve encore une fois avec « Malody » tout l’intérêt qu’il porte au processus de réalisation cinématographique. Obsédé par ce qui est symboliquement enfermé dans les caméras, il cherche où se situe l’écart entre ce qui est capté par l’œil et ce qui est rendu sur le film, la pellicule. Barker n’hésite pas à déconstruire la magie du cinéma. Il fait entrer des morceaux de réels dans ses fictions et déroute ainsi les schémas narratifs classiques. Réalisateur, production designer mais également artiste réalisant des installations monumentales, Barker travaille beaucoup sur le thème de l’observation, de ce qui est vu à travers les fenêtres, les miroirs et autres objets qui contraignent l’œil. Avec ces dispositifs filmés, Barker donne un peu à voir ce qui se passe dans la chambre noire. Il brise l’image cadrée initiale en montrant la façon dont sont créées les images avec leur hors champ. « Malody » est un film étrange qui piège le regard. Sa mise en scène est sans concession, et si le parti pris du réalisateur peut en laisser certains sur le bord de la route, il permet néanmoins de prouver encore une fois qu’on ne peut se fier à ce que les images nous donnent à voir.

Fanny Barrot

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After the class de Fereshteh Parnian

Les Iraniens n’ont vraiment pas leur pareil en matière de cinéma. De Kiarostami à la famille Makhmalbaf en passant par Jafar Panahi, une réelle école iranienne s’est créée, prônant un cinéma simple et proche de la vérité. La mise en scène est la plupart du temps minimaliste, s’attardant plus sur un moment de vie et laissant au spectateur le choix de comprendre toute l’importance du hors-champ. « After the class » de la jeune Fereshteh Parnian, sélectionnée dans la compétition internationale à Clermont-Ferrand, est de cette veine-là.

Le jour où Madame Ansari apprend qu’elle va être promue directrice du lycée où elle enseigne, sa fille vient la voir pour lui demander l’argent de son héritage car elle a décidé de quitter la maison et d’emménager avec une amie. Ce qui pourrait être banal en apparence revêt en réalité une tout autre dimension.

Dès l’arrivée de la fille de Madame Ansari sur son lieu de travail, la tension devient palpable. Cette tension est naturellement liée au fossé générationnel mais pas seulement. La mère, qui porte un tchador noir, classique, affronte sa fille vêtue d’un tchador assorti à son rouge à lèvres de couleur vive. Elle craint le regard des autres, c’est pourquoi elle ne peut/veut accepter la volonté d’indépendance de sa fille qui fera davantage de bruit que sa promotion.

Avec ce plan qui fait preuve d’une grande économie de moyens, la réalisatrice dit tout : la condition de la femme dans la société iranienne, le désir vital de la jeune génération de s’émanciper et de s’affranchir d’un modèle établi. Elle parle également de l’incompréhension de deux mondes : la tradition qui s’oppose à la modernité.

Le court métrage de Fereshteh Parnian immerge le spectateur in media res dans l’histoire sans donner trop d’explication et crée par là un suspens, un intérêt même pour la plus banale des réalités. La caméra est au plus près des protagonistes qui se défient du regard dans ce lieu symbolique qu’est l’école, endroit d’apprentissage par excellence. La mère semble désespérée face à cette fille indomptable et rebelle, qui fait fi de la tradition et de la transmission.

« After the class » met en images une conversation délicate entre une mère et sa fille. Au-delà de leur relation, le film aborde les problèmes liés à la condition de la femme dans un pays où la liberté d’expression continue à être mise à l’épreuve.

Marie Bergeret

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Article associé : l’interview de Fereshteh Parnian

A comme After the class

Fiche technique

Synopsis : Le jour où Mme Ansari, une prof de lycée, est promue au poste de directrice d’établissement, sa jeune fille vient l’informer d’une décision inattendue.

Genre : Fiction

Durée : 12’

Pays : Iran

Année : 2012

Réalisation : Fereshteh Parnian

Scénario : Sahand Kabiri , Aryan Mozafari , Fereshteh Parnian

Image : Mouhamadreza Jahan Panah

Son : Kaveh Ghahreman

Montage : Fereshteh Parnian

Musique : Amir Hossein Norouz Naseri

Interprétation : Sadaf Sadri , Fereshteh Sadr Orafaei

Production : Fereshteh Parnian

Articles associés : la critique du film, l’interview de Fereshteh Parnian

Prochaine soirée Format Court, jeudi 14 février, à 20h30 !

À l’occasion de la Saint-Valentin (mais pas seulement), Format Court vous invite à une nouvelle soirée de courts-métrages éclectiques et singuliers au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Au programme : un classique de Leo Mac Carey mettant en scène l’irrésistible Charley Chase, une animation tissée par Spike Jonze et Simon Cahn, un premier film très pictural et onirique, une exploration juvénile des sensations et des sentiments et une joute animalière décalée. À l’image des précédentes soirées Format Court, cette séance sera suivie d’une rencontre avec les équipes de films présentes.

Programmation

Mourir auprès de toi de Spike Jonze et Simon Cahn (Animation, 6′, 2010, France, Realitism Films). Semaine de la Critique 2011. En présence de l’équipe

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Synopsis : La nuit tombe, un vieux libraire parisien ferme sa petite boutique. Les personnages des couvertures de livres disposés sur les étagères se réveillent. Une histoire d’amour naît entre Mina (la fiancée de Dracula) et le squelette de Macbeth.

Article associé : la critique du film

Mighty like a moose (À visage découvert) de Leo Mac Carey (Fiction, burlesque, muet sonorisé noir & blanc, 22’45, 1926, États-Unis, Hal Roach – Pathé Exchange)

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Synopsis : Monsieur et Madame Moose souffrent de leur difformités physiques respectives. Chacun de leur côté, ils décident de faire appel à la chirurgie esthétique. Cela devient un jeu d’enfant de conter fleurette ailleurs lorsque le conjoint ne reconnaît pas sa moitié.

Article associé : Quand Charley rencontre Leo

Mademoiselle Kiki et les Montparnos d’Amélie Harrault (Animation, 14′, 2012, France, Les 3 Ours). Sélectionné en compétition nationale au Festival de Clermont-Ferrand 2013. En présence de l’équipe

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Synopsis : Kiki de Montparnasse était la muse infatigable des grands peintres avant-gardistes du début du XXe siècle. Témoin incontestable d’un Montparnasse flamboyant, elle s’émancipera de son statut de simple modèle et deviendra reine de la nuit, peintre, dessinatrice de presse, écrivain et chanteuse de cabaret.

Article associé : la critique du film

Tous les garçons aiment ça de Philippe Deschamps (Fiction, 30′, 2012, France, Mezzanine Films).
En présence de l’équipe

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Synopsis : Un adolescent retrouve sa copine pour le week-end. Ils ont décidé de faire l’amour. Les parents sont absents et rien ne devrait empêcher leur première fois. Enfin, si l’on est dans un teenage movie !

John and Karen de Matthew Walker (Animation, 3′30″, 2007,  Royaume-Uni, Arthur Cox LTD). Prix Spécial du Jury au Festival International d’Animation d’Hiroshima 2008.

Synopsis : John l’ours polaire s’excuse auprès de Karen le pingouin à la suite d’une dispute; puis il prend du thé et un biscuit.

Article associé : Cartoon d’Or 2008 : les cinq finalistes

Infos pratiques

– Projection des films : jeudi 14 février 2013, à 20h30. Durée du programme : 78′

– Adresse : Studio des Ursulines – 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris – Accès : BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon).
 RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée).

Entrée : 6 € !

Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Événement Facebook : par ici !

Prochaine séance : le jeudi 14 mars 2013 (carte blanche au Festival européen du film court de Brest) !

« Ciné-soupe », rétrospective des films de Jean-Gabriel Périot, en sa présence, lundi 4 février à Clermont-Ferrand

À Clermont-Ferrand, pendant le Festival, le court-métrage est partout et suscite un réel engouement. En marge de l’événement officiel, Format Court s’associe à une initiative originale qui mettra en lumière le travail d’un cinéaste de la mémoire, fin analyste de l’image et sondeur passionné du sentiment humain, Jean-Gabriel Périot.

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Dans le cadre convivial et intime du café associatif clermontois l’Atelier Jaune, Jean-Gabriel Périot, à qui nous avons consacré un focus et un reportage sur ses deux films sélectionnés au Festival de Clermont-Ferrand (« Nos jours, absolument, doivent être illuminés » et « The Devil »), a accepté de se livrer au jeu d’un « Ciné-soupe ». L’occasion de (re)découvrir un grand pan de sa filmographie et d’en discuter avec l’auteur autour d’un bon bol de soupe auvergnat.

Rendez-vous ce lundi 4 février à l’Atelier Jaune de Clermont-Ferrand (14, rue de la treille) à partir de 20h30 pour un Ciné-soupe rétrospectif sur l’oeuvre de Jean-Gabriel Périot en sa présence. Durée du programme : 2 x 1h

Entrée libre : Adhésion requise à l’Atelier Jaune = 2 € + prix libre pour le ciné-soupe

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