Nouvelle soirée Format Court, jeudi 9 mai au Studio des Ursulines !

Notre avant-dernière séance de l’année approche. Avant de partir à Cannes, nous vous proposons de découvrir le jeudi 9 mai 2013 prochain, dès 20h30, cinq films de notre choix, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Notre programmation croise pas moins de trois films d’animation (dont « I Am Tom Moody » de Ainslie Henderson, notre dernier Prix Format Court remis au Festival Anima à Bruxelles) et deux fictions, l’une française, l’autre belge. Pour marquer le coup, trois équipes seront présentes ce soir-là pour répondre à vos questions à l’issue de la projection : Chen Chen (réalisateur, « M’échapper de son regard »), Denis Eyriey, Antoine Mathieu, Guillaume Dreyfus (comédiens et producteur de « Fille du calvaire » de Stéphane Demoustier), Emilia Giudicelli et Emmanuel Deruty (danseuse et designer sonore de « Sonata » de Nadia Micault).

Programmation

Sonata de Nadia Micault (Animation, 11′, 2012, France, sans dialogues, Autour de Minuit). Sélectionné au Festival d’Annecy 2013. En présence de l’équipe

Synopsis : Dans un univers imaginaire et musical, une jeune femme se fuit, se perd et fait l’expérience de ses propres limites. Petit à petit, elle se laisse apprivoiser pour mieux se recomposer.

One de Serge Mirzabekiantz (Fiction, 23′, 2007, Belgique, Hélicotronc). Prix du Jury Jeune au Festival de Brest 2007, Prix de la Meilleure Photo au Festival Media 10/10 2007, Grand Prix de la compétition nationale au Festival International du Film Indépendant de Bruxelles 2007

Synopsis : Quelle image vous restera-t-il de votre vie ? Suite à un accident de voiture, Sarah meurt. Son père, Lucas, était au volant. Il avait tenté d’éviter un sanglier. Depuis ce drame, Lucas ne dort plus, ne raisonne plus et ne parvient plus à parler à sa femme. Il découvre lors de ses nuits de veille qu’il s’était éloigné de sa fille et de sa femme bien avant l’accident. Il tente de refaire surface et questionne les dernières personnes que Sarah a côtoyées. Il rassemble les seuls souvenirs qu’il a d’elle, reconstitue ses derniers instants et décide d’admettre ceux de cette nuit tragique.

I Am Tom Moody de Ainslie Henderson (Animation, 6’55’’, 2012, Grande-Bretagne, Edinburgh College of Art). Prix Format Court du meilleur film d’étudiants au Festival Anima 2013, Prix du Public au Festival de Glasgow, sélectionné au Festival Premiers Plans 2013 et au Festival d’Annecy 2013

Synopsis : Voyage surréaliste dans le subconscient d’un musicien tourmenté qui lutte contre lui-même pour arriver à chanter.

Article associés : la critique du film et l’interview d’Ainslie Henderson

Fille du calvaire de Stéphane Demoustier (Fiction, 20′, 2012, France, Année Zéro). Sélectionné au Festival international du court-métrage de Nimègue (Go Short), Pays-Bas, 2013. En présence de l’équipe

Synopsis : Jérôme est tombé amoureux d’une jeune femme qu’il essaye de séduire. Jour après jour, il raconte l’évolution des opérations à son ami Patrick qui dispense ses conseils et vit par procuration les aventures de son cadet.

M’échapper de son regard de Chen Chen (Animation, 3’40’, 2010, France, La Poudrière). Prix de la Meilleure Musique Originale (SACEM) au Festival de Clermont-Ferrand 2011, sélectionné au Festival international du film d’animation de Genève (Animatou) 2011. En présence du réalisateur

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Synopsis : Un jour, Monsieur Wang remarque qu’il y a un coq sur un marché qui le regarde.

En pratique

► Projection des films : jeudi 9 mai 2013, à 20h30. Durée du programme : 63’

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon).
 RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée).

Entrée : 6 € !

Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Prochaine séance : jeudi 13 juin : Soirée spéciale Quinzaine des Réalisateurs

Bertrand Bonello : « La contrainte peut être le début de la névrose mais aussi du style »

En début de mois, Bertrand Bonello, parrain du festival Silence, on court !, présentait aux Voûtes parisiennes un court métrage documentaire iranien méconnu « La Maison est noire », réalisé par la poétesse Forough Farrokhzad. À cette occasion, nous avions rencontré le réalisateur de « Cindy : The Doll Is Mine » et de « L’Apollonide : Souvenirs de la maison close » pour parler d’enjeux, de contraintes, de légèreté et de rêverie.

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© Anthony Dausseur

Vous parlez plus de formes courtes que de court métrage.

Je parle plus de formes courtes parce que c’est juste une histoire de durée. Films longs ou courts : il s’agit avant tout de films. L’idée, c’est de les mettre sur un pied d’égalité alors que souvent, quand on parle de court métrage, on se réfère à des choses qui appartiennent soit à l’apprentissage, soit à l’école, soit au début d’une carrière et sur lesquelles on ne revient pas. L’analogie est assez simple mais lorsqu’on considère la littérature, les grands romanciers, arrivés à maturité, commencent à faire des nouvelles parce que la forme courte est toujours plus difficile à faire que la forme longue. C’est quelque chose que l’on voit rarement au cinéma. Je cite souvent l’exemple de Jean Eustache qui a fait des films de quatre heures, de quarante minutes, … Il ne s’est jamais posé la question du basculement vers le court métrage.

Ce qui différencie beaucoup, ce sont les modes de financement et la façon dont on montre les choses. En dessous d’une heure, on a le droit à tel financement et au dessus, on a le droit à tel autre, mais globalement ce sont des minutes de film, des histoires. Si on enlève la considération commerciale (la salle, le distributeur, etc.), ce qui est quand même difficile, trop de films ont la même durée. Si devant un film de deux heures, on se dit qu’il aurait pu être plus long ou plus court, c’est qu’il n’a pas trouvé sa bonne durée. Et c’est important qu’il la trouve.

Quand avez-vous appris à trouver la bonne durée ?

Je ne l’ai pas vraiment appris. On essaye. J’ai l’impression que quand on met un film en route, le plus gros du travail est de savoir le regarder. Et à un moment donné, c’est presque lui qui se modèle de telle ou manière. Après, c’est vrai qu’on est déjà beaucoup formaté dès l’écriture : on sait très bien d’avance qu’on va plutôt vers un film d’1h45 ou de vingt minutes. Mais on devrait être plus libre en tout cas. Sauf que les moyens de financer les films et de les montrer ne tendent pas vers cette liberté, et c’est regrettable.

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Le fait de jouer avec les durées vous permet-il de retrouver un semblant de liberté ?

Ça permet de retrouver de l’air, de la légèreté et de la souplesse; après c’est ponctué par quelque chose qui est plus lourd : le long métrage, son financement, la sortie en salles, etc. Ça me rend heureux par contre, les courts, ces petites choses un peu légères.

Comment travaillez-vous ?

Je suis assez intuitif, je ne suis pas un théoricien.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ?

Rien. Je pense que je m’ennuyais un peu, et je me suis dit que dans le cinéma, on ne devait pas s’ennuyer donc j’y suis allé un peu au hasard.

Et au final, vous ne nous êtes pas ennuyé ?

Je souffre mais je ne m’ennuie pas.

En 2005, vous avez réalisé « Cindy : The Doll Is Mine », un film important à vos yeux.

Avec ce film, c’était vraiment le plaisir de faire quelque chose pour rien, sans enjeux, par opposition à un cinéma plus lourd. Dès qu’on commence à vouloir faire du long métrage, il y a tout de suite des enjeux, évidemment économiques, et puis il y a beaucoup de gens. Je pensais que « Cindy : The Doll Is Mine » ne serait jamais vu donc ça a été très agréable à faire. C’était une petite commande qui n’était pas du tout destinée à être envoyée en festival à la base, c’était plus pour une collection. Ça c’est donc fait sans aucune pression. Et ça ne m’est jamais arrivé, mais tout à fonctionné dans le film : le tournage a été gracieux, l’écriture rapide, le montage a été trouvé en une seule fois. Après coup, c’est probablement le film que je préfère, que je trouve le plus réussi. Je me dis souvent qu’il faudrait retrouver cette légèreté-là mais ce n’est pas simple.

C’est peut-être parce que, justement, dans ce film-là, il n’y avait pas d’enjeu.

Mais c’est très bien de faire des films sans enjeux, c’est très agréable. Après, il ne faut pas faire n’importe quoi parce qu’il n’y a pas d’enjeu. « Cindy » restait quand même un film en pellicule donc on ne pouvait pas tourner beaucoup. On met peut-être trop d’enjeux sur les films. Des fois, c’est bien parce que ça pousse à trouver des solutions et puis parfois ça empêche les choses, ça les étouffe, ça fait un peu office de barrières. Il faut savoir naviguer entre les deux.

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C’est ce qui s’est passé quand j’ai tourné mon court « Where the Boys are ». Ça s’est passé juste avant « L’Apollonide : Souvenirs de la maison close ». C’est un film qui c’est fait vite et très librement. Je n’avais pas besoin de scénario pour ce film parce qu’on ne m’en avait pas demandé, donc j’ai pu essayer des choses. Je n’avais pas besoin de gens connus donc j’ai tourné avec de jeunes actrices. Travaillé avec un petit groupe de filles m’a servi. Ça m’a mis dans le bain avant de faire un film plus lourd. C’est un peu comme les dessins et la peinture. Quand je revois des travaux de peintres, je trouve les croquis seuls très beaux.

Comment gère-t-on les contraintes budgétaires et son propre mode de création ?

C’est un tout donc on ne les sépare pas. C’est un équilibre à trouver, il ne faut pas que la rêverie prenne le pas sur le réel et inversement. Il faut être un peu funambule. La forme courte offre plus de liberté, mais trop de liberté est quelque chose de dangereux parce qu’on peut se laisser aller. Tout ce qui touche aux contraintes fournit une forme de tension à l’intérieur de soi, donc ça pousse aussi à faire des choses. La contrainte peut être le début de la névrose mais aussi du style. Ça nous pousse à trouver des idées et ça nous ramène au réel. Le cinéma, ce n’est pas du discours, de la théorie, c’est une caméra et ce qu’on y met derrière. Après, il ne faut jamais perdre la rêverie non plus de vue.

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© Anthony Dausseur

Comment abordez-vous la musique dans vos films, courts comme longs ?

On tente des choses dans les courts métrages. Je n’aime pas trop que les courts métrages racontent des histoires. J’ai l’impression qu’on n’a pas toujours le temps de raconter des histoires. Je préfère m’attaquer à un moment et y introduire une partie musicale qui va prendre énormément d’ampleur parce qu’on n’est pas dans une narration type. Donner de la place à la musique dans le court métrage, c’est tenter un truc. Ça ne peut pas être le cas dans un long-métrage. C’est vraiment dans les courts métrages que j’ai essayé des choses nouvelles, des rapports différents à la musique. Celle-ci travaille sur la durée, sur le temps. C’est important.

Propos recueillis par Géraldine Pioud et Katia Bayer

Silence on court 2013 !

Début avril, Silence on court ! proposait pendant une semaine une compétition de 24 films courts internationaux projetés dans six salles parisiennes. Depuis six ans, ce festival – dont nous sommes partenaires pour la première année – s’intéresse au travail de jeunes réalisateurs tous âgés de moins de trente ans. Après Claire Denis, Bertrand Bonello a soutenu et parrainé, cette année, l’initiative mise en place par d’anciens et d’actuels étudiants.

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Retrouvez dans ce focus :

La critique de « Comme des lapins » de Osman Cerfon (France)

– Retour sur la 6e édition de Silence on court !, notre reportage

– Silence, on court !, le palmarès 2013

Festival Arts des Suds 2013, appel à films

Le Festival Arts des Suds aura lieu du 20 au 24 novembre 2013. Il organise depuis huit ans un festival de cinéma autour de films/réalisateurs issus de l’Afrique et de sa diaspora (Caraïbe, Amérique du Sud …). Depuis l’an dernier, il organise une compétition pour la catégorie courts métrages intitulée sélection « Courts Suds », dont voici l’appel à films.

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Conditions de participation

– Les films devront être réalisés par des personnes originaires d’un pays du Sud ou traitant d’une thématique en lien.

– Durée : jusqu’à 20 mins

– Date de réalisation : après le 1er Janvier 2012

– Format : DVD, Blu-Ray

– Adresse d’expédition des films pour soumission à sélection :

Arts des Suds
561 Avenue du Colonel Rozanoff
40000 Mont de Marsan
France

– Date limite d’envoi : 25 Septembre 2013

Le site du festival : http://www.artsdessuds.com/

Festival Le Court en dit long, 21ème édition

Depuis vingt ans, le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris consacre une semaine au court métrage produit et coproduit en Wallonie et à Bruxelles. Le court métrage est un format qui permet tous les apprentissages, toutes les audaces et toutes les libertés. Films d’écoles et d’ateliers (INSAS, IAD, La Cambre, Haute Ecole Albert Jacquard, Zorobabel), films indépendants ou soutenus par le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, tous les genres se mêlent : fiction, animation et expérimental. Pour cette 21ème édition, le Festival propose un programme varié :

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– Une compétition de 38 films inédits, répartis en 6 programmes

– Une rétrospective des films primés depuis dix ans

– Une soirée spéciale et musicale le 7 juin : projection de CLIP AND ROLL suivie d’un concert de PAON, groupe de rock bruxellois

– Une rencontre professionnelle, en partenariat avec la Maison du Film Court, à destination des comédiens (samedi 8 juin à 15h)

– Chaque soir à 19h45, le forum avec les équipes de films

– Un espace « Marché du film » ouvert aux professionnels

– Une avant-première, après la Remise des Prix : « Chez nous c’est trois ! » de Claude Duty

Découvrez le détail complet de tous les programmes dans le dossier de presse.

Quinzaine des Réalisateurs : les neuf courts retenus

Ce matin, la conférence de presse de la prochaine Quinzaine des Réalisateurs s’est tenue au Forum des images. À cette occasion, les titres des neuf courts métrages retenus ont été dévoilés par Edouard Waintrop, le Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs. Parmi les noms cités, on retrouve avec intérêt ceux de João Nicolau (« Cançao de amor e saúde – Chanson d’amour et de bonne santé », de Marie-Elsa Sgualdo (« On The Beach ») et d’Eduardo Williams (« Pude ver un puma »).

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Les courts métrages sélectionnés

– Gambozinos de João Nicolau (Portugal)

Lágy Eső de Dénes Nagy (Hongrie)

Le Quepa sur la Vilni ! de Yann Le Quellec (France, Belgique)

Man kann nicht alles auf einmal tun, aber man kann alles auf einmal lassen de Marie-Elsa Sgualdo (Suisse)

– O umbra de nor de Radu Jude (Roumanie)

– Pouco mais de um mês de André Novais Oliveira (Brésil)

– Que je tombe tout le temps de Eduardo Williams (France)

– Solecito de Oscar Ruiz Navia (Colombie, Danemark, France)

– Swimmer de Lynne Ramsay (Royaume-Uni)

Semaine de la Critique, la sélection courte 2013

La Semaine de la Critique a dévoilé hier après-midi sa 52ème sélection de courts et de longs-métrages sur son site internet. Voici les titres des 10 courts de la Semaine qui seront présentés le mois prochain, pendant le Festival de Cannes.

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– Vikingar de Magali Magistry (France/Islande)

– Agit Pop de Nicolas Pariser (France)

– Pátio d’Ali Muritiba (Brésil)

– Come and Play Komm und Spiel de Daria Belova (Allemagne)

– The Opportunist de David Lassiter (États-Unis)

– Pleasure de Ninja Thyberg (Suède)

– Océan d’Emmanuel Laborie (France)

– Tau Seru de Rodd Rathjen (Inde/Australie)

– La lampe au beurre de Yak HU Wei (Chine/France)

– Breathe me de HAN Eun-young (Corée du Sud)

16ème Brussels Short Film Festival du 24 avril au 4 mai 2013

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Il va pleuvoir des courts métrages pendant 10 jours, à Bruxelles ! Le Brussels Short Film Festival ouvre ses portes le 24 avril et vous invite à découvrir plus de 300 films issus de 40 pays, présentant le top de la production nationale et internationale. Aux côtés des compétitions officielles, retrouvez les séances Très courts, Trash, Expé, Irlande ou encore Best of !

Plus d’information sur : http://bsff.be/

Paris Courts Devant 2013, appel à films !

Vous pouvez inscrire vos films pour l’édition 2013 du festival Paris Courts Devant. La durée des films admis passe de 20 à 25 minutes pour les fictions, et est toujours 26 minutes pour les documentaires. Les dates limites restent le 30 avril pour les films de 2012 et 15 juin pour les films de 2013. Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur la plateforme d’inscription en cliquant ici.

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Le site du festival : http://www.courtsdevant.com/

SHORT SCREENS #25: le court métrage sur grand écran

Depuis que le soleil a (enfin) pointé le bout de ses rayons, rien n’est plus pareil : terrasses et barbecues sont aux rendez-vous. Short Screens en profite aussi pour fêter le printemps! Venez découvrir cinq courts métrages exceptionnels qui vous feront voyager du Mexique à la Norvège, ce jeudi 25 avril au cinéma Aventure à 19h30.

the-devil-periotThe Devil
Jean-Gabriel Périot
France/2012/expérimental/7′

Vous ne savez pas qui nous sommes…





quand-passe-le-train1Quand passe le train
Jérémie Reichenbach
France/2013/documentaire/30′

La Patrona. Mexique. A chaque passage d’un tran de migrants, l’épicière Norma et ses amies se précipitent pour leur fournir des vivres à la volée.



history-of-petsHistory of Pets
Kris Genijn
Pays-Bas/2013/animation/5’32 »

Requiem pour tous ces animaux domestiques de l’enfance qui ont disparu dans de mystérieuses circonstances…




robyn-o-14Robyn O (14)
Cecilia Verheyden

Belgique/2012/fiction/25′

Robyn est une ado qui fait tout son possible pour accompagner ses grands frères à des soirées, mais ils ne veulent pas d’elle…

tuba-atlantic-1Tuba Atlantic
Hallvar Witzø

Norvège, 2011, fiction, 25′

Tout le monde va mourir un jour. Oskar, 70 ans, va mourir dans six jours. Il est prêt à pardonner à son frère, qui habite de l’autre côté de l’Atlantique. Mais parviendra-t-il à le retrouver avant qu’il ne soit trop tard ?


PAF : 6 euros
Une initiative de Artatouille.org et Format Court

Les Rencontres du moyen-métrage de Brive ont 10 ans

Du 2 au 7 avril 2013, le Festival de Cinéma de Brive, organisé par la Société des Réalisateurs de Films, fêtait son 10ème anniversaire. Un anniversaire qui offrait une nouvelle occasion pour la SRF de mettre en valeur un format ayant peu de visibilité dans la majorité des festivals de courts métrages : les films d’une durée comprise entre 30 et 60 minutes. Sous le signe des rencontres, ce rendez-vous a réuni de nombreux réalisateurs français et européens autour des meilleures tables de la cité gaillarde, et d’une programmation riche comprenant entre autres une compétition européenne, un panorama sur le cinéma anglais, des focus sur le cinéma d’animation et les films de Ernst Lubitsch, et des séances rétrospectives sur les 10 ans du festival rassemblant les neuf derniers prix du public.

Avec 23 films sélectionnés parmi plusieurs centaines, la compétition européenne du festival témoigne de la vivacité d’un format auquel restent attachés de nombreux réalisateurs, tant du fait de ses possibilités artistiques potentiellement plus riches que l’expression en court, que pour l’absence de contraintes commerciales qui caractérisent les longs. Une sélection où les fictions avaient la part belle avec notamment quelques films qui poursuivent une carrière brillante en festivals comme « Avant que de tout perdre » de Xavier Legrand, récemment primé à Clermont-Ferrand et à Angers, ou encore « Le Monde à l’envers » de Sylvain Desclous, Prix Format Court au dernier Festival de Vendôme. Si parmi les films sélectionnés, on ne retrouvait finalement qu’un seul film documentaire avec « L’âge adulte » de Eve Duchemin, on pouvait constater une certaine tendance au mélange des genres fictionnel et documentaire. Le film de Robin Harsh, « Les cheveux courts, ronde, petite taille », s’inscrit complètement dans cette tendance. Avec un parti pris de réalisation originale où l’auteur filme sa voisine d’en face de façon obsessionnelle en cultivant à travers elle le souvenir de sa mère défunte, le spectateur est confronté à une mise en scène du réel au service de l’imaginaire du réalisateur. D’une façon un peu différente, « Orléans » de Virgil Vernier suit le parcours de jeunes strip-teaseuses pendant les fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans. L’auteur parvient alors à mêler intelligemment actrices et vraie strip-teaseuse, situation fictionnelle et commémoration historique réelle, où le passage de l’un à l’autre s’exécute de façon troublante. À l’ère des avatars et de la communication numérique globalisée, la confusion entre la réalité et ses représentations imaginaires semble trouver naturellement un prolongement dans la création cinématographique présentée à Brive.

Une tendance qu’on a d’ailleurs pu retrouver aussi au sein du panorama sur le jeune cinéma anglais présenté par le programmateur du London Short Film Festival, Philip Ilson. En ce sens, le film de Charlotte Ginsborg « Over the Bones » met en scène à la façon d’un documentaire, l’histoire entre deux personnages a priori diamétralement opposés, un chauffeur routier solitaire et une chanteuse Soul, dont la rencontre lors d’un accident dramatique bouleverse profondément la vie. En utilisant le procédé du documentaire, mêlant interviews et témoignages, auquel viennent s’ajouter des scènes qu’on croirait de recomposition du réel, Charlotte Ginsborg réalise une fiction touchante qui parvient à nous faire croire avec talent à la nature quasi surnaturelle de certaines rencontres humaines et à leur potentiel magique. À noter par ailleurs dans ce programme spécifique sur le cinéma anglais, les deux documentaires expérimentaux de Ben Rivers « I Know Where I’m Going » et « Slow Action » dont les univers visuels et sonores fascinants nous emmènent à la découverte de territoires extrêmes dans une recherche esthétique où le sens de la civilisation humaine est perpétuellement remis en question.

Cette année, le festival a innové en consacrant un programme spécial aux films d’animation, genre cinématographique qui privilégie plus habituellement les formats courts, voir même très courts, ou alors le long métrage destiné à la projection en salles. C’est à Francis Gavelle, journaliste, critique de cinéma à Radio Libertaire et membre du comité animation de l’Académie des César, que l’on doit cette sélection d’une dizaine d’œuvres où s’associaient habilement films de patrimoine et créations plus récentes. L’occasion de revoir « Le Conte des contes » du maître de l’animation russe Youri Norstein, ou de découvrir dans la même séance un film d’animation en marionnettes de 1964 du Tchèque Jiri Trnka « L’Archange Gabriel et Madame l’Oye », où un moine se déguise en archange pour séduire une dévote, et le travail d’Alain Escalle, artiste contemporain mêlant prise de vues réelles, chorégraphie, et composition numérique en 2D et 3D, dans une œuvre surréaliste sur le drame d’Hiroshima, « Le conte du monde flottant ». Une sélection de films plutôt destinée à un public adulte que venait compléter des séances ouvertes aux scolaires mettant en valeur le travail de Izù Troin avec trois de ses films « Le Carnet », « Le bûcheron des mots » et « Ceux d’en haut ».

En marge des projections, la SRF organisait également différentes rencontres professionnelles destinées à dynamiser la production de films de moyen métrage et à pousser la réflexion sur l’état du cinéma français aujourd’hui. Parmi ses initiatives, on pouvait par exemple assister à une session assez classique de pitch de films en gestation présentés devant un panel de producteurs et diffuseurs. En matinée, plusieurs tables rondes étaient organisées pour traiter de différents sujets comme la relation entre compositeurs et réalisateurs dans le cycle de création, ou encore sur la question du court métrage autoproduit et de ses possibilités de diffusion. Sur ce dernier thème, la SRF présentait une étude menée récemment sur l’analyse des films autoproduits destinée à solliciter le CNC pour un soutien à ce secteur créatif indépendant. On regrettera toutefois que dans ces débats, la question de la convention collective du cinéma, actuellement en négociation avec le gouvernement et dont la SRF est signataire, ait été passée sous silence.

Xavier Gourdet

Brive 2013

Début avril, la Société des Réalisateurs de Films organisait les 10èmes Rencontres du moyen-métrage, un festival intégralement dédié à un format cinématographique à la diffusion limitée, difficilement accessible pour les spectateurs, à moins de se rendre à Brive. Pour cette dixième édition, le festival de Brive nous a ouvert ses portes, l’occasion de découvrir une compétition européenne pleine d’expériences surprenantes, ainsi qu’un panorama sur le jeune cinéma anglais, un focus sur les films d’animation, un zoom sur le parcours d’Ernst Lubitsch, une rétrospective sur les 10 ans du Festival, et des rencontres professionnelles en marge des projections.

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Retrouvez dans ce focus :

La critique de « L’âge adulte » de Eve Duchemin (Belgique, France)

La critique de « Retenir les ciels » de Laura et Clara Laperrousaz (France)

Notre reportage sur l’édition 2013

Le palmarès

Les films en compétition

Soirée Format Court, spéciale Lobster Films : les photos !

Jeudi passé, notre séance Format Court était consacrée à Lobster Films, spécialisée dans la conservation et la restauration de films anciens. Lors de cette soirée, 16 films curieux, drôles, émouvants, menacés par le temps et l’oubli, réalisés entre 1904 et 1948, furent présentés par Serge Bromberg, président de Lobster Films. Moins d’une semaine après, voici une trace photographique de cette séance drôle et touchante, marquée par une profusion d’anecdotes et de bonds dans le temps.

Photos : Julien Ti.i.Taming

Prochaine séance : jeudi 9 mai 2013 (réservations : soireesformatcourt@gmail.com)

Cannes 2013 : la sélection de la Cinéfondation

La sélection Cinéfondation a choisi 18 films (14 fictions et 4 animations) parmi les 1550 qui ont été présentés cette année par 277 écoles du monde entier. La Sélection reflète la diversité de l’enseignement du cinéma en mettant l’accent sur la qualité du travail d’écoles moins reconnues que les références traditionnelles. Cet élargissement du champ d’investigation est significatif cette année, avec un tiers d’écoles en sélection pour la première fois et un pays, le Chili, jamais encore représenté. Les trois Prix de la Cinéfondation seront remis par le jury de la Cinéfondation et des courts métrages, présidé par Jane Campion, lors d’une cérémonie précédant la projection des films primés le vendredi 24 mai, salle Buñuel.

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La sélection de la Cinéfondation

The norm of life d’Evgeny Byalo – 23′ – High Courses for Scriptwriters and Film Directors – Russie
The magnificient lion boy d’Ana CARO – 10′ – NFTS – Royaume Uni
O Šunce d’Eliška Chytkovà – 6′ – Tomas Bata University in Zlίn – République Tchèque
Duet de Navid Danesh – 24′- Karnameh Film School – Iran
Babaga de Gan DE LANGE – 26′ – The Sam Spiegel Film & TV School – Israël
Needle d’Anahita Ghazvinizadeh – 21′ – The School of the Art Institute of Chicago – Etats-Unis
En attendant le dégel de Sarah Hirtt – 20′ – INSAS – Belgique
Contrafàbula de una nina disecada d’Alejandro Iglesias Mendizabal – 25′ – CCC – Mexique
Stepsister de Joey Izzo – 184 – San Francisco State University – Etats-Unis
Au-delà de l’hiver de Jow Zhi Wei – 19′ – Le Fresnoy – France
În acvariu de Tudor Cristian Jurgiu – 20′ – UNATC – Roumanie
Seon de Kim Soo-Jin – 27′ – Chung-Ang University – Corée du Sud
Asuncion de Camila Luna Toledo – 21′ – Pontificia Universidad Católica – Chili
Going south de Jefferson Moneo -15′ – Columbia University – Etats-Unis
Danse macabre de Małgorzata Rzanek – 5′- Academy of Fine Arts in Warsaw – Pologne
Manana todas las cosas de Sebastián Schjaer – 17′ – UCINE – Argentine
Exil de Vladilen Vierny – 16′- La fémis – France
Pandy de Matúš Vizar – 12′- FAMU – République Tchèque

Cannes 2013, les 9 courts métrages en compétition officielle

Alors que la sélection officielle des longs métrages du 66e Festival de Cannes sera présentée ce jeudi 18 avril, celle des courts métrages a été dévoilée en avant-première hier soir. Cette année, le comité de sélection a reçu 3500 courts métrages, représentant 132 pays de production différents. Neuf films retenus vont concourir pour la Palme d’or du court-métrage, qui sera remise par Jane Campion, Présidente du Jury, lors de la Cérémonie de clôture du 66e Festival de Cannes, le 26 mai prochain. Pour la première fois, un film palestinien participe à la compétition des courts métrages.

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Les 9 courts métrages en compétition

Bishtar Az Do Saat (More than two Hours) – Ali Asgari – 15′- Iran

Condom Lead – Mohammed et Ahmad Abou Nasser – 14′ – Palestine, Jordanie

Hvalfjordur (Whale Valley) – Gudmundur Arnar Gudmundsson – 15′ – Islande, Danemark

Inseki to Impotence (The Meteorite and Impotence) – Omoi Sasaki – 10′ – Japon

Mont Blanc – Gilles Coulier – 14′ – Belgique

Olena – Elzbieta Benkowska – 14′ – Pologne

Ophelia – Annarita Zambrano – 15′ – France

Safe – Byounggon Moon – 13′ – Corée du Sud

37°4 S – Adriano Valerio – 11′ France

Silence, on court !, le palmarès 2013

La 6ème édition du festival Silence, on court ! s’est terminée samedi soir au Forum des images. Voici le palmarès établi par les différents jurys (pro, public, lycéen).

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Grand Prix du Jury : Chantier 00 de Denis Frères (France)

2ème prix :  À nos terres de Aude Verbiguié (Belgique)

3ème prix : Comme des lapins : chroniques de la poisse de Osman Cerfon (France)

Le Prix du public : Riolette Autopsie de Rémi Gendarme (France)

Prix International : Die Schaukel des Sargmachers de Elmar Imanov (Allemagne)

Prix des lycéens : En équipe de Steve Achiepo (France)

Roman Klochkov : « L’énergie et la spontanéité du début, des esquisses, ne doivent pas disparaître »

Roman Klochkov est un animateur russe, né au Kazakhstan. Après nous avoir épatés avec son film de fin d’études, « Administrators » tourné à KASK, une école d’animation belge située à Gand, il revient avec son premier film professionnel, « Natasha ». Le film chroniqué le mois dernier sur le site a remporté le Prix du Meilleur Film d’Animation au dernier festival Aubagne. Sur place, nous avons rencontré Roman Klochkov, pour un entretien mélangeant l’humour, l’allégorie et les petits rêves.

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Je t’ai beaucoup vu dessiner dans ton agenda, pendant le festival. Qu’est-ce qui te plait dans le dessin, dans l’animation ? Qu’est-ce qui t’a incité à étudier à Gand ?

J’ai toujours dessiné et ça a été une chance d’étudier en Belgique. C’était un rêve de faire des films d’animation. Je vivais à Gand comme réfugié, le KASK s’y trouvait. Je la connaissais pour sa très bonne réputation, et j’ai eu l’opportunité d’y entrer et d’y étudier.

Quand es-tu arrivé en Belgique ?

En 1999, il y a 13 ans.

Dans « Administrators », tu parles de l’administration, de la bureaucratie, et dans « Natasha », tu évoques l’immigration, la situation des réfugiés…

Dans les deux films, je parle des problèmes capitaux du monde (rires) !

Est-ce que tu t’es basé sur des expériences personnelles pour nourrir ces deux films ?

Je me suis basé sur mon expérience, il y a beaucoup de réalisme dans les deux films. J’ai aussi voulu filmer l’allégorie dans « Natasha », en montrant le quotidien d’immigrés arrivant en Europe et recevant des boulots pas terribles.

Qu’est-ce qui t’intéresse justement dans l’allégorie ?

Les problèmes, les conflits, la philosophie ayant trait à la frustration des gens.

Pourtant, cette idée de frustration est commune aux deux films. Dans le premier, le personnage d’Igor le lapin n’arrive pas à éteindre le feu, il court d’une administration à l’autre. Dans le deuxième, Nicolaï l’ours n’arrive pas à être lui-même, il est bloqué, confiné dans un tout petit espace.

Oui, mais malgré tout, j’essaye toujours d’aller vers quelque chose de différent. Mon but n’est pas de me répéter. J’ai travaillé pendant six ans sur « Natasha », après mon film d’école. Je suis allé voir un producteur qui a accepté de me suivre sur ce projet. Je voulais raconter l’histoire d’un grand ours qui arrivait en Europe, sans trop savoir ce que j’allais en faire. Depuis 2006, j’ai beaucoup retravaillé le scénario car je n’étais pas content, sauf qu’à un moment, j’ai bien dû arrêter de tout changer.

Dans ce film, tu cultives l’humour noir, tu joues avec les stéréotypes sur les pays et les nationalités. Travailler autour des clichés t’intéresse ?

Au moment où j’ai fait le film, oui. Si maintenant j’avais la possibilité de le refaire, je retravaillerais ces clichés, je les rendrais plus subtils. Je voulais faire une blague, raconter une histoire, mais je n’aime plus trop ces stéréotypes.

À un moment, un de tes personnages dit que les gens ne vivent pas dans un rêve. Quand les animaux arrivent en Europe, ils ont peut-être des espoirs, des rêves, mais quand ils se confrontent à la réalité, ils déchantent très vite.

Quand tu atteins le rêve, il est vide, alors, je préfère ne pas trop rêver. Quand j’ai un but, je rêve avec précaution. Je pense toujours à ce qui peut mal se passer. Je ne rêve pas trop en grand.

Sur quoi travailles-tu actuellement ?

Je travaille sur un film autour de la paix, cent après la fin de la première guerre mondiale. Il s’agit d’un projet qui englobe une petite dizaine de personnes; chacune anime une histoire courte d’une minute autour de la paix. Mon histoire est celle d’un ours et d’un lapin qui se préparent pour la guerre et puis… C’est la fin !  Je ne la raconterai pas pour ne pas dévoiler le film !

Pourquoi es-tu si intéressé par les lapins ? Dans chacun de tes films, il y en a un !

C’est ma marque. Je ne veux pas répéter de concept mais c’est vrai que je reproduis le personnage du lapin. J’aime le dessiner comme un personnage mixte : frustré, toujours effrayé, plein d’esprit.

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« Natasha » est très marqué musicalement. Le film est plutôt drôle, mais dès que l’ours commence à jouer au piano, cela devient émouvant et triste.

La musique sauve tout : la situation, le film, Nicolaï, son amour et la fin dont nous ne parlerons pas ! La musique est très importante, c’est le coeur même du film. Ici, à Aubagne, le festival s’intéresse de près à la combinaison entre musique et cinéma, et dans « Natasha », cela se ressent bien.

Comment as-tu travaillé avec la compositrice, Tifany Veys ?

J’avais travaillé avec elle pour « Administrators », donc ça a été très rapide. On se connait bien, elle sait ce que je veux. Je lui ai expliqué mes envies sur le film. Elle travaille avec son mari, ils ont écouté mes remarques et m’ont proposé une version que j’ai aimé. Ils m’ont aussi envoyé une petite vidéo de mains jouant au piano, car je ne savais pas comment animer les doigts, le toucher. La musique est très importante dans le film, c’était une remarquable collaboration.

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Tes films se distinguent par une ligne, un contour noir, imparfait, encerclant les personnages…

Une ligne grasse, oui. Le trait doit être imparfait et rapide pour être plus énergique et volumineux. Ça rend les personnages plus lumineux, ça leur donne plus d’épaisseur. J’adore animer comme ça, j’aime que ce soit un peu sale. Il ne faut pas que tout soit superbe dans un film, qu’on consacre trop de temps à ce côté lisse. L’énergie et la spontanéité du début, des esquisses, ne doivent pas disparaître. C’est ce que j’ai appris de Michaela Pavlátová, qui, elle aussi cherche à ne pas se répéter de film en film.

Qu’est-ce qui a changé entre le film d’école et le film pro ? La notion de liberté ?

Non, à KASK comme maintenant, j’étais libre. Au début, à l’école, je voulais juste faire des blagues qui feraient rire et qui rendraient tout le monde joyeux et heureux. Depuis, je veux dépasser l’effet de blague, raconter des histoires, mais pas pour autant faire des films très tristes à l’image des 90% des productions actuelles.

L’humour est important, il est à conserver pour l’avenir ?

Oui, absolument. Il ne faut pas donner plus de tristesse à l’écran qu’il y en a déjà. La plupart des films parle de problèmes, de situations difficiles. « Natasha » aussi, mais je ne veux pas que les gens soient déprimés en regardant mes films. Parfois, il faut qu’il y ait un peu d’humour….

Propos recueillis par Katia Bayer

Articles associés : la critique de « Natasha », celle d’« Administrators »

Soirée Croq’LaBelle, mercredi 17 avril à la Bellevilloise

Le festival d’animation de Paris, Croq’Anime lance cette semaine sa première Soirée Croq’LaBelle, lors d’une séance Spéciale Film d’Animation organisée en partenariat avec la société de production les 3 Ours. De la partition inspirée de la musique française des années 20 de « Mademoiselle Kiki et les Montparnos » d’Amélie Harrault à la création sonore envoûtante de « Saison mutante », en passant par le blues acoustique de « Betty’s Blues » et la musique mystérieuse et lancinante d’inspiration japonaise du « Le Printemps », les 3 Ours proposent un voyage visuel et sonore qui sera agrémenté d’invitations à deux clips musicaux particulièrement inventifs « MumBo JumBo » et « Le Soleil chante » (interprété en live par Ignatus).

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Infos

Soirée Croq’LaBelle

Mercredi 17 Avril de 20h à 22h à la Bellevilloise, 21 rue Boyer 75020 Paris

Entrée gratuite

Michael Rittmannsberger : « D’un film à l’autre, j’ai appris à avoir confiance dans mes choix, mes désirs et mes visions »

Parmi les 41 films européens sélectionnés cette année au Festival de Brest, se trouvait « Abgestempelt », réalisé par un jeune Autrichien, Michael Rittmannsberger. À l’époque, nous avions découvert et apprécié ce film très rythmé et très bien construit dans le cadre du Prix Format Court remis à Brest. Après l’avoir projeté à notre séance spéciale Brest le mois passé, en présence de Michael Rittmannsberger, nous avons retrouvé celui-ci au Festival d’Aubagne où il présentait son film, en compétition internationale cette fois. Cela fait longtemps que nous souhaitions sortir son interview. La voici, enfin.

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Comment as-tu commencé à t’intéresser au cinéma ?

J’ai commence à m’y intéresser assez tard, à l’âge de 20 ans. J’étais plutôt attiré par à la musique. Pendant mes études, j’ai eu un professeur d’allemand, passionné de cinéma, qui nous faisait écrire des critiques de films. Ça m’a incité à m’y intéresser, et je me suis rendu compte que je me laissais vite transporter par les univers de certains films. Je me suis alors spécialisé en cinéma à l’Université de Multimédia de Salzburg. Raconter des histoires par le biais d’images est quelque chose qui m’intéresse très fort. Dans mes films, il n’y a d’ailleurs pas beaucoup de dialogues.

Comment étaient les cours à Salzburg ?

On faisait des films à l’université. C’est sûrement le cas pour beaucoup de réalisateurs mais la plupart de mes connaissances actuelles, je les dois à mon expérience des plateaux,à  des petits films. Je travaillais sur les films des autres étudiants, j’expérimentais pas mal de choses.

Qu’est-ce qui était le plus intéressant pendant ces années-là ?

Récemment, j’ai remarqué quelque chose de très important : juste de croire en soi. Au début, quand tu fais un film, tu es celui qui prend des décisions, tout le monde te pose des questions, tu dois savoir ce que tu veux. D’un film à l’autre, j’ai appris à avoir confiance dans mes choix, mes désirs et mes visions.

Les images peuvent être plus importantes que les mots. Tes films marchent beaucoup avec les silences et les regards. Pourquoi ?

Je ne sais pas trop. J’aime l’observation, c’est lié aux films que j’aime, comme ceux de Kubrick et d’Haneke. Dans les films de ce dernier, il n’y a pas beaucoup de dialogues non plus. Le fait de n’avoir que des images m’apparaît comme quelque chose de très astucieux. C’est particulièrement vrai dans « Abgestempelt » , les comédiens ne parlent pas beaucoup, cela permet aux spectateurs de se faire leurs propres interprétations. Un regard, par exemple, peut être lu de différentes manières. Je préfère créer une atmosphère particulière, ne pas expliquer trop les choses, et faire des films très ouverts à l’interprétation, sans mots, comme « Sister ». Sur ce film, je me souviens avoir entendu des interprétations très intéressantes de la part des spectateurs.

Est-ce que le scénario de « Abgestempelt » a été beaucoup réécrit ?

Oui. J’ai passé beaucoup de temps dessus. J’ai commencé à écrire le scénario, je l’ai mis de côté pour d’autres projets, puis, je l’ai repris. Grâce à cela, j’avais une certaine distance qui me permettait de le relire différemment.

Au début, le petit garçon du film ne figurait pas dans le scénario, puis, je l’ai ajouté parce que je voulais bénéficier d’un air innocent sur la situation décrite dans le film. Maintenant, le petit garçon est très présent dans le projet. J’ai fait beaucoup de réécritures qui n’ont rien à voir avec l’interprétation. Les changements ont été faits pour améliorer le scénario.

D’où t’est venue l’idée du film ?

Dans les années 2000, j’étais à Londres dans le cadre d’un programme d’échanges d’étudiants. J’y suis arrivé peu de temps après les attentats dans le métro. La panique était toujours là pour les bagages abandonnés. Cette expérience a fait naître l’idée, mais j’ai commencé à écrire le scénario un an après. Et puis, j’ai réfléchi à la façon dont les choses se passeraient si une personne prévoyant un attentat se retrouvait dans une situation d’humanité, si on lui venait en aide sans qu’elle s’y attende. J’aime penser à ce qui aurait pu se passer dans ce genre de rêve.

Dans ton film, l’enfant demande à plusieurs reprises à son père pourquoi les êtres sont coupables. La faute, la culpabilité, c’est quelque chose qui t’intéresse ?

La question de la culpabilité, de la victime et de son identité, c’est quelque chose qui m’intéresse très fort. Le long-métrage sur lequel je travaille traitera aussi de ça.« Abgestempelt » va dans une direction et puis dans une toute autre, mais cette question le traverse, oui, c’est sûr.

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Qui sont tes comédiens ?

L’enfant a fait des photos, mais n’avait jamais fait de cinéma avant. Je crois qu’il a très envie de devenir acteur (rires) ! Sur le plateau, il était absolument génial et très actif ! Je devais parfois négocier avec lui. Il disait qu’il ne le ferait qu’une seule prise alors qu’on devait en faire 2 ou 3 autres !

Sami Loris, le comédien qui joue le rôle du père, est plutôt connu dans les films en langue allemande, il a joué dans des longs. Je l’ai rencontré il y a quelques années, je me suis dit qu’il serait très bon pour ce rôle et c’est ainsi qu’il a participé au projet. D’autres comédiens sont professionnels, celui qui joue l’un des contrôleurs est d’ailleurs Michael Fuith qui avait le rôle principal de « Michael » (réalisé par Markus Schleinzer), un film autrichien qui était en compétition officielle à Cannes il y a deux ans.

Tu as fait deux courts, tu travailles depuis sur un long. Penses-tu que le court t’a suffisamment aidé pour aborder une durée plus longue et un projet plus ambitieux ?

Je pense que c’est le bon moment pour écrire un long. Au début, j’ai toujours pensé au format long et puis, en faisant des courts, j’ai commence à penser au format court. Je suis toujours là-dedans mais je pense à nouveau au long. En fait, je n’ai plus d’idées pour des courts, seulement pour des longs. J’en ai quatre pour des longs, si je refais un court, ce sera entre deux longs car tout cela prendra du temps à se concrétiser.

Dans ton pays, les courts se financent-ils facilement ?

En Autriche, il y a de l’argent pour les courts mais il faut être bien vu du système. On n’a pas eu de financements publics pour monter « Abgestempelt », mais le producteur a reçu de l’argent pour produire un film promotionnel et c’est ce qui a permis de faire mon court. J’ai eu de la chance car cela représentait suffisamment d’argent pour faire le film. Après, on a demandé de l’argent pour la distribution en festival et on l’a eu. Avec les longs, si tu arrives à avoir l’argent une fois, ce n’est pas trop compliqué d’en avoir une deuxième fois, paraît-il. « Abgestempelt » marche bien en festival, il a eu quelques prix. J’espère que cela m’aidera à attirer l’attention des organismes de financement pour avoir un peu d’argent pour mon long.

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Pour mon film précédent, « Sister », on a demandé de l’argent, mais on n’en a pas reçu. Mon chef op’ et moi avons réglé les coûts qui étaient assez bas (moins de 2.000 euros). Pour le long, j’aimerais aussi me dire que si personne ne me donne d’argent pour le faire, je pourrais aussi le financer moi-même.

Beaucoup de gens peuvent attendre très longtemps pour trouver un producteur et pour que celui-ci dégote de l’argent. Cela peut prendre deux ans pour y arriver. Personnellement, je suis un peu impatient. Dès que j’ai le scenario, j’ai envie de commencer le casting et de filmer dès que possible. Si ça prend trop de temps, j’essaye de me débrouiller.

Propos recueillis par Katia Bayer

Article associé : Brest. Courts européens & petits comédiens

Consulter la fiche technique de « Abgestempelt »

Etaix et ses pairs en salle dès aujourd’hui

Heureuse initiative que celle de l’Agence du court métrage qui sort aujourd’hui en salles un programme de 5 courts métrages intitulé « Etaix et ses pairs » composé des trois courts métrages du génial Pierre Etaix et accompagnés à sa demande de ceux des maîtres que sont Chaplin et Keaton.

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L’articulation entre les films d’Etaix et ceux de Chaplin (« Charlot fait sa cure », 1917) et Keaton (« La maison démontable », 1920, présenté en octobre à notre séance Format Court) illustre parfaitement l’influence essentielle que ces deux génies burlesques ont pu avoir sur Etaix qui développera son propre personnage un brin dandy, un brin lunaire. C’est d’ailleurs Jean-Claude Carrière, son acolyte scénariste et réalisateur, qui l’emmena voir pour le première fois un film de Keaton à la Cinémathèque. Leur collaboration leur permettra ainsi d’obtenir l’Oscar du court métrage en 1963 pour « Heureux anniversaire », projeté également à l’une de nos séances, en septembre.

Nous avions rencontré Pierre Etaix en décembre 2010 au Festival de Vendôme alors que ressortaient sur les écrans ses longs métrages dans leur version restaurée et longtemps demeurés invisibles pour des questions de droits. À l’occasion de la sortie en salles du programme « Etaix et ses pairs », retrouvez cet entretien en ligne ainsi que la critique des films de Pierre Etaix et notre reportage sur ses courts métrages.

Le programme est présenté, pour le moment, dans 4 salles parisiennes:

Reflet Médicis / tous les jours à 13h50
MK2 Gambetta / mer, sam, dim à 10h40
Cinéma des cinéastes / mer, sam, dim à 12h
L’Archipel / mer 11h & 15h30, sam 14h, dim 17h30