Tous les articles par Katia Bayer

Les courts primés à Venise

Le 75ème festival de Venise a dévoilé ses lauréats. Du côté des courts, deux films ont été primés parmi les douze titres en lice dans la section Orizzonti.

Prix Orizzonti du Meilleur Court Métrage : Kado de Aditya Ahmad (Indonésie)

Syn : Isfi a le droit de porter son pantalon confortable parmi ses amis mais doit porter le hijab pour être acceptée dans la maison de Nita. Deux jours avant l’anniversaire de Nita, tout ce qu’Isfi désire, c’est préparer le meilleur cadeau possible dans la chambre de Nita.

Nomination pour le Meilleur Court Métrage Européen 2018 : Gli Anni de Sara Fgaier (Italie, France)

Syn. : Quelques fragments des Années d’Annie Ernaux et des images arrachées à la mémoire, rassemblés sur les rivages d’une Sardaigne éternelle.

Etrange festival, notre sélection de films en ligne

L’Etrange festival est de retour ! Pour sa 24ème édition, figurent pas moins de 7 sélections de courts métrages toutes les plus affolantes les unes que les autres. Parmi plus de 50 films, voici un aperçu de ce que vous pourrez découvrir au Forum des Images jusqu’au 14 septembre 2018.

Barbeque de Jenny Jokela – Grande-Bretagne – 5’45 » – Animation

Synopsis : Ce film passe en revue les moyens de faire face au stress post-traumatique, et analyse les sentiments de honte et de désincarnation.

Ape Sodom de Maxwell McCabe-Lokos – Canada – 14’15 » – Fiction

Synopsis : Sur une montagne de déchets, un homme cherche à se nourrir. Une satire dérangée et dérangeante de l’illumination post-consumériste.

Ugly de Nikita Diakur – Allemagne – 11’55 » – Animation

Synopsis : Expérimentation à base de pixels, de chats et d’un gourou.

Erodium Thunk de Winston Hacking – USA – 2’50 » – Animation/Expérimental

Synopsis : Jeux de collages aléatoires de vieilles réclames.

Pour découvrir l’ensemble de la programmation des courts métrages, cliquez ici.

Pour information, ne ratez pas dans la « séance monstrueuse » (n°1) Histoires De – Histoire de Supersonic de Vincent Paronnaud (alias Winshluss) !

Bon festival à tous !

Short Screens : les shorts d’été

Pour marquer la rentrée, Short Screens est fier de présenter son premier mini-festival d’été. Trois jours, trois séances, trois thématiques très variées pour plaire à tous les goûts et terminer les vacances en beauté !

Rendez-vous les 29, 30 et 31 août au Cinéma Aventure !

Consultez la page Facebook de l’événement ici.

#85 : KIDS (4-12 ANS) – MERCREDI 29 – 17h

Le petit chaperon rouge rural de Tex Avery, animation, Etats-Unis, 6’, 1949

L’adaptation version champêtre du Petit Chaperon Rouge.

Sientje de Christa Moesker, animation, Pays-Bas, 4’26’’, 1997

Une petite fille pique une crise de nerfs suite à une dispute avec ses parents. Mais que peut-elle faire pour se calmer ?

Laszlo de Nicolas Lemée, animation-fiction, France, 4’03’’, 2010

Laszlo est un homme sans racines qui aimerait juste vivre en paix, peu importe le lieu.

Lila de Carlos Lascano, animation-fiction, Argentine, 9’10’’, 2014

Lila utilise son imagination et ses talents de dessinatrice pour modifier la réalité.

Chromophobia de Raoul Servais, animation, Belgique, 10′, 1966

Des armées grises et uniformes ont envahi le monde dans l’intention d’imposer la domination totale du noir-gris-blanc. La résistance se manifestera sous la forme d’un bouffon écarlate.

Raconte-moi… Le petit Prince de Jad Makki, fiction-animation, Belgique, 14’45’’, 2015

Entre rêve et réalité, le Petit Prince, perdu dans un univers qui n’est pas le sien, devient pour un temps l’unique compagnon de l’aviateur. Court-métrage en trois chapitres où se déploient plusieurs procédés audiovisuels, proposant une nouvelle lecture du célèbre conte de Saint-Exupéry. Avec Igor Van Dessel et Christian Dalimier.

#86 : INDIE SHORTS / AUTO-PRODUCTIONS – JEUDI 30/8 – 19h30

Edgar et la douze demoiselle de Frederic Legrand, fiction, Belgique, 2014, 13’

Un jour Edgar, une créature étrange ignorée de tous, fait la rencontre de Douze, une automate désarticulée et rafistolée.

Syria de Nejm Michel Patoulatchi, expérimental, Belgique, 3’44’’, 2016

Via le langage du corps et de la danse, l’histoire d’un jeune, isolé, qui va se faire embrigadé dans une guerre au nom d’un dieu.

Tamam de Catherine Levêque, documentaire, Belgique, 9’08’’, 2017

Des jeunes réfugiés syriens racontent leur parcours et leurs espoirs et apportent un témoignage à contre-courant de la morosité ambiante.

Angle mort de Cédric Larcin, fiction, Belgique, 4’23’’, 2015

Atmosphère pleine de tension dans la rue, au lendemain d’un attentat.

Zeus de Quentin Van Roye, fiction, Belgique, 8’34’’, 2014

Isaac se rend à un entretien d’embauche pour un travail un peu particulier.

Selfportrait de Isobel Blank, expérimental, Italie, 2’54’’, 2009

L’autoportrait comme récréation de soi. Il y a la réalité et il y a le filtre qui rend surréaliste ce qui est réel.

Un minuto en la carretera de Carmen Barriuso Lajo, Espagne, 3’20’’

Un père et un fils confrontés à l’inéluctable.

Panneau de Gilles de Trazegnies, fiction, Belgique, 14’10’’, 2005

Lydia, non-voyante est accueillie par Gérard venu la conduire jusqu’au centre médical. Ils font un détour par un petit musée où Lydia se perd dans les couloirs.

L’émissaire de l’accélération de la normalisation ds choses de Haroun Zelakiev, fiction-expé, Belgique, 6’38’’

La normalisation universelle ou enfin comprendre comment le monde fonctionne… ou pas.

Adoption de Star Kim (aka Cho Mihee, aka Kimura Byol, aka Nathalie Lemoine), expérimental, Belgique, 7’35’’, 1988

Une adoptée coréenne écrit une lettre à sa mère biologique. Elle décrit ses sentiments dans son pays d’adoption. Grand Prix « Etre jeune aujourd’hui en Europe » – Festival International du Film Indépendant de Bruxelles 1988.

#87 : HOT SHORTS (18+) – VENDREDI 31/8 – 21H

O poetas das  coisas horriveis de Guy Charnaux, animation, Brésil, 5’16’’, 2017

Un fils annonce à son père qu’il veut devenir poète. Le père essaie d’aider son fils à s’accomplir, mais il échoue lamentablement. Adaptation d’un texte de Rafael Sperling, auteur sans concession et provocateur, pour public averti.

Ciné Palace de Séverine De Streyker Day, fiction, Belgique, 14’19’’, 2011

Dans un cinéma porno, une strip-teaseuse, des rencontres, des fantasmes et les surprises qui se cachent dans ce petit théâtre de la vie.

Vadātājs (The Evil One) de Janis Krivans et Armands Erglis, fiction, Lettonie, 5’24’’, 2010

Bon nombre de personnes se seraient égarés à cause du Vadātājs, démon de la mythologie lettone. Il peut être visible ou invisible. Dans ce court métrage coquin, nous dépassons la forme invisible du démon.

Tampa de Kyle Henry, fiction, Etats-Unis, 17’, 2011

A Tampa, un homme en proie à une crise de confiance personnelle cherche satisfaction dans les toilettes d’un centre commercial. Comédie extraite de Fourplay, anthologie de 4 courts métrages délirants.

Un chant d’amour de Jean Genet, fiction, France, 25’, 1950

Depuis leurs cellules, deux prisonniers arrivent à communiquer grâce à un trou percé dans le mur qui les sépare. Avec la complicité silencieuse du gardien qui les observe par le judas, ils vont établir un contact amoureux et érotique. Unique film de Jean Genet, censuré pendant plus de 25 ans.

Le plombier de Xavier Seron et Méryl Fortunat-Rossi, fiction, Belgique/France, 13’54’’, 2016

Tom, un comédien flamand, remplace au pied levé un ami sur l’enregistrement d’un doublage. Une fois dans le studio, il s’aperçoit qu’il s’agit d’un porno à doubler en français. Magritte 2017 du meilleur court métrage.

Nouvelle carte blanche Format Court au Point Ephémère, jeudi 13 septembre 2018 !

Les Séances au top Format Court, organisées tout l’été  sur le rooftop du Point Ephémère (Paris 10ème), touchent à leur fin. Notre cinquième et dernière soirée de projection aura lieu le jeudi 13 septembre de 21h à 22h30. 4 films repérés cette année, pour la plupart chroniqués sur notre site, seront projetés sur le toit du Point, en présence de Yohan Levy (Format Court) Nicolas Boone (Las Cruces) et de Charline Bourgeois-Tacquet (Pauline asservie). Soyez de la partie !

Programmation

Las Cruces de Nicolas Boone, Fiction, 29′, 2018, France. Prod. : Noodles Production, Tournage 3000, Imaginaria cine. Sélection à la Quinzaine des Réalisateurs 2018. En présence du réalisateur

Syn. : Las Cruces est un quartier défavorisé de Bogotá. En suivant certains de ces habitants, on plonge avec eux dans un monde intense où la violence côtoie l’espoir et la joie.

Article associé : la critique du film

Le Paon de Wenqian Gao, Xue Bing et Son Jixiang, animation, expérimental, 3’50 », 2016, France, Chine. Prod. : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Sélectionné au Festival Chalon Tout Court 2018

Syn. : Les Taoïstes pensent que la vie est une scène de rêve éveillé. Les gens sont manipulés par leurs rêves et l’idéal qu’ils se font de la vie. Mais la vie est un rêve absurde.

Article associé : notre reportage sur le festival Chalon Tout Court 2018

Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet. Fiction, 24′, 2017, France. Prod : Année Zéro. Sélectionné à la Semaine de la Critique 2018. En présence de la réalisatrice

Syn. : Pauline n’a aucune nouvelle de Bruce, l’homme marié avec lequel elle a une histoire. En vacances à la campagne avec son amie Violette, elle va passer tout le séjour à attendre… un texto. En expérimentant les mille et une phases de l’obsession amoureuse.

Impossible Figures And Other Stories III de Marta Pajek. Animation, 12′, 2018. Prod : Animoon Sp. z o.o. En compétition officielle, Cannes 2018

Syn. : Un homme et une femme se rencontrent dans une salle d’attente. Ils se rapprochent petit à petit. Leur face-à-face vire au jeu de séduction réciproque, et la violence va crescendo.

Article associé : notre reportage sur le festival de Cannes 2018

En pratique

Le Point Éphémère : 200 Quai de Valmy – 75010 Paris
Métro Jaurès (lignes 5, 2 et 7 bis), Louis Blanc (ligne 7), Bus 26, 46, 48 : Goncourt, Couronnes, Parmentier)
Projection de 21h à 22h30. Accueil, billetterie : 20h30
5 € sur place
Event Facebook

Silhouette, notre sélection de films en ligne

Le Festival Silhouette, dont nous sommes partenaires, a débuté ce vendredi 24 août 2018. En guise d’avant-goût, voici 6 films (dont 3 auto-productions) programmés au festival, visibles en ligne, repérés dans plusieurs sections officielles et parallèles. Enjoy !

Everything de David O’Really – Double Fine Productions  – Royaume-Uni, 2017, 11’, animation (compétition internationale)

Syn. : Everything est à la fois une expérience interactive et un jeu en réalité virtuelle transformé en court métrage par la voix d’Alan Watts, brillant philosophe anglais.

Legacy de David Pagaille – Auto-production, France, 2017, 6’, pop folk. Musique : Anton Oak feat Loïc Fleury (Isaac Delusion) – Label : XVIIIIEMEPENINSULE (compétition clips)

Vers le silence de Stéphane Bron – Opéra National de Paris, Les Films Pelléas, France, 2018, 9′, documentaire (compétition documentaire)

Syn. : Au plus près du travail de création de Philippe Jordan, directeur musical de l’Opéra national de Paris, nous suivons les répétitions de la Symphonie n°9 de Gustav Mahler.

RGB+ Roberto d’Alessandro – Auto-production – France, Italie, 2017, 6’, expérimental (complétion hybride)

Syn. : Figée sur un support numérique et mue par les variations d’un son analogique, la danse produite par les abstractions colorées d’un vieil écran à tube cathodique révèle de nouvelles formes visuelles.

Corpo Líquido de Ana Lúcia Diniz et Alan Tonello – Auto-production – Brésil, 2011, 7’, expérimental, Focus Pernambuco)

Syn. : Figée sur un support numérique et mue par les variations d’un son analogique, la danse produite par les abstractions colorées d’un vieil écran à tube cathodique révèle de nouvelles formes visuelles.

Contact de Katy Wang – Kingston University – Royaume-Uni, 2017, 7’, animation (section Passages, dès 13 ans)

Syn. : Bloqué sur une lointaine planète, un astronaute envoie un signal à travers l’espace dans l’espoir de nouer un contact humain.

Le film de la semaine : Prematur de Gunhild Enger

Prematur, le cinquième court-métrage de la réalisatrice norvégienne Gunhild Enger met en scène Martin, norvégien, et sa petite-amie espagnole, Lucia, dans l’espace confiné et clos d’une voiture, 17 minutes durant. Pour la jeune femme enceinte, c’est un premier contact avec la Norvège et ses beaux-parents.

Et quoi de mieux pour briser la glace que d’échanger des banalités et des clichés éculés sur la culture de l’autre? Dans l’ordre, le temps : « Brrr brrr (« ffff ffff » en norvégien), il y a du vent dehors! ». Le voyage : « Le vol s’est bien passé ? Pas de turbulences? Vous avez récupéré tous vos bagages? » La jeune Lucia ose même un « tusen takk » (« merci beaucoup » en norvégien). Petits rires satisfaits. Enfin, les stéréotypes sur les deux cultures : « Ahh! L’Espagne! Les tapas! Le flamenco! La sangria! Julius Inglesias! Comment ça il s’appelle Julio? Quoi, Martin?! Tu ne lui a pas parlé des vikings?? Enfin! C’est important! Ce peuple de braves conquérants qui a combattu jusqu’en Espagne! Si si. » Blanc.

Chacun a sorti sa petite formule d’usage mais la conversation n’a pas pris. Alors, c’est la maman de Martin qui se charge de combler le vide en animant -seule- la conversation. Sauf qu’à trop vouloir jouer les chefs d’orchestre, c’est elle qui finit par faire monter le malaise crescendo. 17 minutes, c’est peu et pourtant une éternité pour ce trajet en voiture plein de tensions, de malentendus et d’incompréhensions.

C’est que, petit à petit, la connivence et les sourires s’effacent sous l’accumulation de quiproquos. Ils disparaissent totalement lorsque la mère offre son cadeau à Lucia : une « negro doll » qui ne semble pas faire l’unanimité. Décidément, les goûts et les couleurs … Le point de non-retour est atteint quand la mère, toujours elle, sous couvert de complicité femme-femme, évoque et insiste sur l’éventualité d’un enfant prématuré. Dérapage calculé ou maladresse involontaire? Le film nous laisse le soin de décider.

Fidèle à son dispositif radical (peu de décor, pas de musique, pas d’effets) et à son obsession du cadre, Gunhild Enger, la réalisatrice diplômée de Göteborg (Suède) qui a fait ses premières armes en Ecosse, croque avec finesse et humour cette rencontre entre générations et cultures différentes. Elle exploite ici son concept favori, celui du tableau et du plan unique, dans le cadre étroit d’une voiture. Elle choisit d’épingler une fois de plus la nature humaine et ses petits travers. Et montre avec justesse une situation où l’incapacité à communiquer mène à l’impasse. Les personnages, sans jamais se faire face, vivent pourtant une rencontre très frontale dans l’environnement fermé du véhicule en marche qui créé un huis-clos efficace.

Prix Format Court au Festival de Brest 2012, Prematur est une brillante confrontation des cultures et des générations qui réussit, en un seul plan à mettre le spectateur dans l’inconfort de la scène. C’est drôle sans être grotesque, réaliste, réussi. On se dit seulement qu’à la place de Lucia, on aurait feint (ou pas) la nausée, pour sortir au plus vite de l’habitacle.

Emilie Sok

Articles associés : la critique du film, l’interview de la réalisatrice, notre reportage sur les films de Gunhild Enger

Carte blanche Format Court/Short Screens, spécial Belgique / Point Éphémère, mercredi 8/8 !

Les séances estivales sur le toit du Point Éphémère se poursuivent ce mercredi 8 août 2018, de 21h30 à 23h, avec une sélection de films belges mettant à l’honneur l’humour caractéristique du plat pays. Une programmation éclectique de films d’hier et d’aujourd’hui, sélectionnée et présentée par Adi Chesson (Format Court, Short Screens) et Luc Vanden Eede (Short Screens).

Programmation

Welkom de Pablo Munoz Gomez, fiction, Belgique, 2013, 17′ (Institut des Arts de Diffusion), Magritte du meilleur court métrage 2014

Jorge aime son père. Son père aime une poule. Jorge n’aime pas la poule, il veut la mettre dans un poulailler. Avant de construire ce poulailler, Jorge doit se procurer un permis de bâtir. Mais difficile d’obtenir quelque chose quand son jardin est en Flandre et qu’on ne parle pas le flamand.

May Day d’Olivier Magis et Fedrik De Beul, fiction, Belgique, 2017, 22′ (Eklektik Productions). Prix du Meilleur Court Métrage, Festival de Varsovie 2017

Dans le salon de Thierry, plusieurs personnes qui ne se connaissent pas sont venues nourrir le même rêve : trouver un travail, et vite. Mais comme nous sommes à Bruxelles, rien ne se passe comme prévu.

La Dame dans le tram de Jean-Philippe Laroche, fiction, Belgique, 1993, 7’45’’ (Nota bene)

Une rencontre forcée entre une dame acariâtre et un jeune homme noir dans le tram bruxellois.

Alice et moi de Micha Wald, fiction, Belgique, 2006, 19’ (Versus production). Sélectionné à la Semaine de la Critique 2007

Simon, trente ans, est peu sûr de lui. Aujourd’hui, il doit conduire sa vieille tante Mala à la mer, en compagnie de Lydia et Colette, deux amies de Mala. Pendant le trajet, Alice, sa petite amie, lui téléphone et ils se disputent. En bonnes grand-mères juives, les trois femmes s’immiscent petit à petit dans l’histoire de Simon ce qui, bien sûr, n’arrange rien à la situation.

Article associé : la critique du film

Tanghi Argentini de Guido Thys, fiction, Belgique, 2006, 14’ (Another Dimension Of An Idea). Nominé pour le meilleur court métrage aux Oscar 2007

Via Internet, André fait connaissance de Suzanne. Il lui fait croire qu’il est un danseur de tango émérite et le couple convient donc de se rendre ensemble à une soirée dansante. Mais André n’est en réalité qu’un piètre danseur et il demande à son collègue Frans, plus à l’aise dans la discipline, de le préparer à son rendez-vous.

Article associé : la critique du film

En pratique

Mercredi 8 août 2018, de 21h30 à 23h
Le Point Éphémère : 200 Quai de Valmy – 75010 Paris
Métro Jaurès (lignes 5, 2 et 7 bis), Louis Blanc (ligne 7), Bus 26, 46, 48 : Goncourt, Couronnes, Parmentier)
Projection de 22h à 23h30
5 € sur place, accueil : 21h
Event Facebook
Prochaine & dernière carte blanche Format Court au Point Éphémère : jeudi 19/9

Le film de la semaine : The Aftermath Of The Inauguration Of The Public Toilet at Kilometer 375 de Omar El Zohairy

C’est un grand jour pour le peuple égyptien : au kilomètre 375, là-bas dans le désert, on inaugure les nouvelles toilettes publiques. Du sable à perte de vue, une chaleur écrasante, cinq hommes en grande pompe et un âne, tout le monde est en place, la voiture du grand chef arrive, silence. Jamais a-t-on vu pareille solennité. Armé de sa truelle, le maître scelle la dernière brique. Applaudissements, silence. Oui mais voilà, un petit fonctionnaire vient d’éternuer, trois fois. Pourra-t-il un jour réparer sa faute et réussir à dormir sur ses deux oreilles ?

Fraichement diplômé de l’Academy of Arts High Cinema Institute, le jeune réalisateur égyptien Omar El Zohairy ̶ ayant travaillé comme assistant réalisateur auprès de Yusri Nasrallah, puis de Tamer El Said sur Les derniers jours d’une ville ̶ présentait en 2014 à la Cinéfondation son film de fin d’études The Aftermath Of The Inauguration Of The Public Toilet at Kilometer 375. Un très long titre saugrenu pour raconter l’histoire toute aussi absurde d’un éternuement devenu affaire d’Etat.

L’absurde y est politique. L’ Égypte de 2014 a vu ses espoirs révolutionnaires dissolus dans de malheureuses promesses. À travers l’histoire de cet homme qui, ayant passé sa vie à se faire petit – aussi grand qu’il puisse être – est terrifié par l’idée d’avoir dérangé un éminent homme d’état en éternuant, El Zohairy porte le message d’une jeunesse qui refuse ce retour forcé à la crainte devant l’ordre. Mais l’absurde est aussi poétique. Le désert regarde la mer sur un poste de télévision, les personnages grands, minces et silencieux rêvent d’eau dans de grands espaces vides, quand un énorme poisson se retrouve, lui, bien à l’étroit dans son bocal rempli d’eau.

Les plans fixes à la fois épurés et très composés, la désolation de cet employé et de sa femme résignés, et le seul souffle du vent comme bande sonore donneraient presque à cette adaptation de la nouvelle La mort d’un fonctionnaire de l’écrivain russe Anton Tchekhov, des airs de western moderne, où les employés administratifs soumis à de désuètes lois hiérarchiques seraient les cowboys peu fringants d’une Égypte en costume noir désertée par la raison.

L’espoir est pourtant là. L’eau arrive jusque dans le désert au kilomètre 375 pour faire fonctionner les toilettes, et El Zohairy, loin d’avoir asséché les ressources de l’absurde, poursuit son geste libérateur des craintes de l’asservissement dans un premier long-métrage en préparation, Feathers of a father, sélectionné en résidence à la Cinéfondation.

Noémie Moutonnet

Short Screens #84: « Un monde (encore) meilleur »

Notre dernière séance du 28 juin sur le beau thème « Un monde meilleur » a malheureusement dû être interrompue suite à un problème technique. Pour ce mois de juillet, voici donc la suite de la programmation complétée de quelques nouveaux titres.

Une sélection de courts métrages engagés qui questionnent la place qu’occupe l’être humain au sein de son environnement, et énoncent tantôt des constats alarmants tantôt des rayons d’espoir pour un monde et un mode de vie plus durables, plus justes, plus en phase avec la Nature.

Rendez-vous le jeudi 26 juillet à 19h30, au cinéma Aventure, Galerie du Centre, Rue des Fripiers 57, 1000 Bruxelles – PAF 6€

Visitez la page Facebook de l’événement ici !

PROGRAMMATION

Il était une fois Marc et Lotti..;et leur âne de Çiva de Gandillac, documentaire, France, 2002, 25’

A l’heure où le pétrole flambe, voici un bel exemple d’écocitoyenneté et d’autonomie…Marc et Lotti vivent leur idéal, à 100 kilomètres des Pyrénées, et nous offrent un bol d’air salvateur.

The Cow Who Wanted To Be A Hamburger de Bill Plympton, animation, Etats-Unis, 2010, 5’50” (Plymptoons Studio)

Hypnotisé par un panneau publicitaire, un veau rêve de devenir un hamburger et est prêt à tout pour y parvenir.

Article associé : la critique du film

Burkinabè Bounty de Iara Lee, documentaire, Burkina Faso/Etats-Unis/Bulgarie, 36’37 », 2018 (Cultures of Resistance Films)

Chronique de la résistance agricole au Burkina Faso contre l’agriculture d’entreprise et des compagnies comme Monsanto, par des agriculteurs engagés, étudiants, femmes gagnant leur indépendance économique, artistes et dirigeants du mouvement local Slow Food International, Tous créent des initiatives pour reprendre le contrôle de leur nourriture, leurs graines et leur avenir.

Copier-Cloner de Louis Rigaud, animation, France, 2009, 3’16 » (Autoproduction)

Un programme informatique qui se mêle d’élevage de vaches se transforme en mauvais plan incontrôlable.

Ensemble! (Together!) de Güldem Durmaz, Belgique, 2017, 21’49 » (Altitude 100)

Réalisé dans le prolongement de l’exposition « Energie, les nouveaux rêves » au PASS (Parc d’aventures scientifiques), Ensemble ! est un film résolument positif, qui donne à voir une mosaïque d’initiatives innovantes, créatives et durables, loin du fatalisme ambiant.

Carte blanche Format Court, spécial Finlande / Point Éphémère, jeudi 26.7 !

Cet été, les séances au top sur toit du Point Éphémère se poursuivent et apportent ce jeudi 26 juillet 2018, de 21h30 à 23h, un peu de fraîcheur nordique. Format Court vous présente en effet une série de courts-métrages venus de Finlande, sélectionnés par Clément Beraud.

La Finlande, petit pays du nord de l’Europe, où vivent 5 millions d’habitants, se démarque par un cinéma souvent expérimental, toujours poétique. À l’occasion de cette nouvelle projection, 6 films issus du catalogue de AV-Arkki, centre national de distribution de l’art vidéo finlandais, seront projeté sur le toit du Point Éphémère, permettant ainsi de découvrir plusieurs films de pointures du cinéma finlandais ainsi qu’une valeur montante, Azar Saiyar, déjà évoquée sur notre site. Clément Beraud (Format Court) et Lauri Astala (réalisateur programmé) présenteront cette nouvelle carte blanche. Soyez de la partie !

Programmation

Birds in the earth (​Eatnanvuloš lottit) de Marja Helander. Expérimental, danse, 10′,40 », Finlande, 2018. Grand prix et Prix Risto Jarva au Tampere Film Festival 

Synopsis : Deux jeunes danseuses de ballet, d’origine ​Sámi : Birit et Katja Haarla racontent à travers leur danses, une histoire douce et mélancolique sur la nature et l’histoire des jeunes Sámi. Mais le film soulève aussi la question plus profonde de ce territoire et l’identité Sámi (Peuple originel de Laponie et de la péninsule de Kola et l’un des derniers peuples indigènes d’Europe), son histoire et leurs droits dans la Finlande d’aujourd’hui. La contradiction entre la Nature et le mode de vie moderne se confond alors avec un humour pinçant.

The Committee (Le comité) de Jenni Toivoniemi & Gunhild Enger. Fiction, 14′, 2016, Finlande,  Norvège, Suède. Sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2017

Synopsis : Trois représentants de la Suède, la Norvège et la Finlande se réunissent en Laponie pour choisir une œuvre d’art qui sera installée à la jonction des trois frontières. Mais le comité est perplexe lorsque l’artiste leur présente son projet : la « danse nordique ».

The World de Mika Taanila. Expérimental, 7′, Finlande, 2018. Sélectionné au Festival de Rotterdam 2017

Synopsis : L’homme qui venait d’ailleurs (The man who fell to the earth – 1976) (réal. Nicolas Roeg) retourné et réétudié. Des paysages abandonnés, des animaux, des meubles et des véhicules sont laissés là, prêt pour le désastre. “We must have died alone, a long time ago” (Nous avons dû mourir seuls, il y a très longtemps) (David Bowie.)

Helsinki-Tehran de Azar Saiyar. Documentaire, 22′, 2009, Ecole des arts et design d’Helsinki.

Synopsis : Helsinki-Tehran est un essai cinématographique sur l’immigration et sa mémoire. A travers les gestes, les paroles et les émotions qui en découlent et qui traversent les générations années après années.

Article associé : la critique du film

Zoo de Salla Tykkä. Experimental, 11′, 2006, Finlande. Sélectionné au Festival de Locarno 2007

Synopsis : Une femme photographie dans un zoo. Les animaux la regardent, la suivent des yeux. Les rôles s’inversent. La femme plonge dans une eau profonde où a lieu un violent match de rugby. Elle revient à la surface, respire, mais le viseur de son appareil photo la bloque sans aucune échappatoire. Dans le désespoir, elle prend une décision extrême.

Transit de Lauri Astala. Expérimental, 9’30 », 2014, Finlande, USA. En présence du réalisateur

Synopsis : Point de vue documentaire de New-York altéré par des mouvements de caméra, d’angles et de cadres. Un nouvel espace urbain fictif se construit, où le visuel devient l’histoire du film. Le thème de Transit tourne autour de l’idée de cinématographie et des notions d’environnement urbain.

En pratique

Le Point Éphémère : 200 Quai de Valmy – 75010 Paris
Métro Jaurès (lignes 5, 2 et 7 bis), Louis Blanc (ligne 7), Bus 26, 46, 48 : Goncourt, Couronnes, Parmentier)
Projection de 22h à 23h30
5 € sur place, accueil : 21h
Event Facebook

Prochains rendez-vous Format Court au Point Ephémère : le mercredi 8 août (spécial Belgique) et jeudi 13 septembre (programme hybride).

Biciklisti de Veljko Popović

Il y a peu, la France et la Croatie s’affrontaient en finale de la coupe du monde. À cette occasion, Format Court vous propose de découvrir un court métrage d’animation franco-croate : Biciklisti (Cyclistes).

Veljko Popović, le réalisateur, nous fait voyager dans son pays natal, la Croatie, en nous dépeignant une de ses petites villes de bords de mer. Les couleurs vives et chaudes, le mouvement hypnotisant de la mer et le bruit incessant des cigales : tout y est. En un rien de temps, nous voila transportés ailleurs, on sentirait presque l’air iodé sur notre visage.

Les couleurs bleue et rouge s’affrontent ici dans une compétition de vélo. Il s’agit de l’attraction principale du village et tous les habitants suivent avec attention le périple des athlètes. Nous aussi.

Ces derniers doivent braver les côtes et la chaleur du littoral croate. Heureusement, les sportifs ont de quoi se motiver : en plus du trophée, ils comptent tout deux sur la victoire pour obtenir les faveurs d’une femme. À moitié dénudée, celle-ci les observe depuis sa fenêtre. Le vent marin fait voler ses rideaux et sa robe blanche. C’est une figure simple et efficace de l’érotisme qui fait naitre des fantasmes chez nos cyclistes.

Avec une impressionnante fluidité, ce court-métrage nous fait circuler de leurs songes à la course en jouant sur plusieurs techniques d’animation, de séquences au crayon très épurées à d’autres bien plus chargées. L’univers visuel est d’ailleurs très différent de celui des autres films de Veljko Popović, habituellement beaucoup plus froids, triste et saccadés.

Ses autres travaux abordent en effet des thématiques plus pesantes et sociales comme la société de consommation dans She who measures en 2008, la routine dans Dove sei Amor Moi en 2011 ou la difficile paternité via sa contribution à Father en 2012. Avec Biciklisti, directement inspiré du travail de Vasko Lipovac, artiste pluridisciplinaire croate qui a bercé son enfance, Veljko Popović nous propose un film plus joyeux à l’animation plus lisse et colorée.

La limpidité du film est également rendue possible par la bande-son et la musique de Pablo Pico. Comme dans Dripped (2010) de Léo Verrier, le jazz envoûtant du compositeur donne corps au film, s’adaptant à ses moindres besoins. Ici, notes de jazz, souffles des athlètes, échos de la nature, du village et des ébats se confondent pour ne faire plus qu’un. Cet ensemble sonore capte et transmet particulièrement bien l’essence de ces villages du littoral méditerranéen.

Mention spéciale du jury au dernier Festival international du film d’Annecy, Biciklisti, ce très beau film reste avant tout léger et drôle, parfois absurde. C’est, en somme, une parfaite parenthèse de vacances, une respiration avec ses 7 délicieuses minutes d’été.

Juliette Lytovchenko

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B comme Biciklisti (Cyclistes)

Fiche technique

Synopsis : En Croatie, dans une petite ville du bord de mer, la saison des compétitions cyclistes bat son plein. Les deux leaders s’affrontent pour remporter la victoire, mais également pour conquérir une femme. C’est sans compter sur l’arrivée au port du plus grand navire de croisière et de son mystérieux capitaine.

Genre : Animation

Durée : 7’23″

Pays : Croatie, France

Année : 2018

Réalisation : Veljko Popović

Scénario : Veljko Popović

Son : Jean-Baptiste Saint-Pol

Montage : Veljko Popović

Musique : Pablo Pico

Production : Bagan Films, Lemonade3d

Article associé : la critique du film

Concours : soirée de lancement du Festival Silhouette 2018

Le Festival Silhouette, dont nous sommes à nouveau partenaires cette année, inaugurera sa prochaine édition (la 17ème déjà), avec une soirée spéciale d’annonce de programmation le mercredi 18 juillet 2018 à partir de 19h au Trabendo (Parc de la Villette, 211, avenue Jean Jaurès, 75019 Paris). Le festival, lui, se déroulera du 24 août au 1er septembre, au Parc de la Butte du Chapeau Rouge.

Nous vous proposons 5×2 places pour assister à cette soirée de lancement au cours de laquelle la programmation du festival sera dévoilée, en présence de certains réalisateurs sélectionnés, et qui sera ponctuée par des projections de courts & de clips brésiliens, des concerts et un DJ set.

Intéressé(e)s par ce nouveau concours ? Contactez-nous !

5 clips animés à voir en ligne !

L’été a enfin pointé le bout de son nez. La chaleur du soleil, le bruit des vagues, le bourdonnement des terrasses et l’effervescence des festivals emplissent peu à peu l’atmosphère. En ville comme à la plage, la musique devient omniprésente. À cette occasion, Juliette Lytovchenko vous propose une petite sélection de clips animés pour s’évader. Bonne écoute et bel été !

« L’impératrice – Agitations tropicales »

Polo & Pan – Plage isolée (2015, Caravelle)

Pépite – Hiéroglyphes (2016, Les bateaux)

Sébastien Tellier – Love (2014, L’Aventura)

L’impératrice – Agitations tropicales (2015, L’Odyssée)

Björk – Crystalline (2011, Biophilia)

Une tête disparaît de Franck Dion

Déjà auteur de trois courts métrages d’animation dont Edmond était un âne et Monsieur Cok, Franck Dion continue sur sa lancée avec un quatrième court métrage : Une tête disparaît. Récompensé du Cristal du court métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy en 2016, Une tête disparaît expose un thème qui se complaît dans son universalité sans manquer d’originalité.

Un poulet sans tête, une tête sans corps. Dans ce court, la tête ne reste jamais en place. Jacqueline, une femme d’un certain âge se prend littéralement la tête, qu’elle porte sous son bras. C’est son anniversaire et comme tous les ans, elle s’en va prendre le train, pour se rendre à la plage. Mais voilà, une grande bécasse ne cesse de la suivre et de l’appeler ‘maman’.

Une perte de repères et une vision altérée du monde qui l’entoure. De fait, la hauteur disproportionnée, les yeux exorbitants et les lèvres serrées, Jacqueline voit sa fille comme une menace à la tranquillité de son voyage. Cette représentation fortement contrastée de ces deux personnages est typique du cinéma de Dion. Une représentation que l’on retrouve dans Edmond était un âne (Prix du Jury à Annecy en 2012) ; par sa petite taille et son bonnet d’âne, Edmond est un marginal dans une société où la différence se vit comme une tare. Par ailleurs, avec Une tête disparaît, Franck Dion cherche à rendre intelligible le discours d’une femme, souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Jacqueline sait que quelque chose ne va pas très bien avec sa tête. Mais il est important pour elle de prendre ce train seule, comme une grande. Consciente de sa pathologie sans être capable de la surmonter. C’est là, tout le drame de cette femme qui, au reste, ne se bat plus que pour sa dignité. Tant qu’elle peut encore se prendre la tête sous le bras, et sentir qu’elle en possède une, elle espère être traitée en adulte responsable. La complexité de cette maladie nous est, in fine, révélée par un concept simple et efficace.

Franck Dion a su, par ses dessins épurés, presque fantomatiques, saisir ces mouvements de déraison qui rongent Jacqueline et lui font croire à de nouveaux souvenirs, si ce n’est de nouveaux repères. Il a réussi à nous embarquer dans un voyage poétique et fantastique, au cœur de l’intériorité d’un personnage désorienté. À bord de ce train qui paraît très transparent, ce sont les souvenirs de Jacqueline qui semblent s’effacer.

La musique déstructurée et violente composée par Pierre Caillet accompagnée du fabuleux saxophoniste hongrois Akosh rend le film palpitant d’émotions. Cette recherche de la mémoire, cette volonté de se remettre la tête sur les épaules, est immédiatement ravivée à l’écoute du Beau Danube Bleu de Johann Strauss II, qui donne au film une légèreté exquise. Légèreté qui créée chez nous une grande empathie pour Jacqueline. Sur un air de free jazz, le spectateur plonge dans ses souvenirs sans jamais oublier ce mal affreux, au cœur du film : la perte de la mémoire; la perte d’une vie.

Au-delà de l’émotion, Une tête disparaît, frappant de lucidité, met au jour l’ironie d’une maladie désastreuse. Dans sa fulgurance, le genre animé nous prouve, ici, son pouvoir d’évocation de la souffrance mentale, avec pudeur et justesse.

Marie Winnele Veyret

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Best of & films en ligne

Vous le savez peut-être, Format Court dispose d’une vidéothèque en ligne riche de plusieurs centaines de films disponibles gratuitement et visibles dans leur intégralité sur notre site.  Au vu de la multitude de titres de notre catalogue et de la durée de vie limitée de l’information sur le web, nous vous proposons un focus dédié à nos sélections de films en ligne, régulièrement mis à jour.

Par le biais de catégories (genres, pays, modes de production/de diffusion …), nous vous proposons nos best of de films courts français et étrangers, récents ou non, stars de festivals ou simples films anonymes, glanés au hasard des découvertes sur le Net.

« Quelqu’un d’extraordinaire » de Monia Chokri

Bonnes (re)découvertes à tous !

Pages à consulter :

4 films sélectionnés aux César 2018, à voir en ligne

– Etrange festival, notre sélection de films en ligne

Festival Silhouette, notre sélection de films en ligne

– 5 clips animés à voir en ligne !

5 documentaires de qualité à voir en ligne

5 bons films espagnols à voir en ligne

5 bons films belges à voir en ligne

5 courts primés aux Cesar en ligne

5+1 bons courts suédois à voir en ligne

5 bons films canadiens à voir en ligne

5 bons films d’animation à voir en ligne

Annecy, notre sélection de films en ligne

Quelques bons films à voir sur l’émission Court-Circuit

Clermont-Ferrand, notre sélection de films à voir en ligne

– …

2ème Séance au top, ce jeudi 5/7 sur le rooftop du Point Ephémère !

Les Séances au top Format Court se poursuivent sur le rooftop du Point Ephémère (Paris 10ème) cet été. Après notre première carte blanche le 20 juin passé, nous vous donnons rendez-vous ce jeudi 5 juillet de 22h à 23h30 pour une nouvelle séance intitulée « The place to be », programmée par Fanny Barrot (Format Court).

Pour info/rappel, nos 3 prochaines cartes blanches auront lieu les 26 juillet, 8 août et 13 septembre prochains. Retrouvez-nous d’ores et déjà pour cette deuxième date avec au programme : du cinéma sur le toit, un écran géant, des casques audio, du pop corn au Wasabi, des chouchous caramélisés et des courts français et étrangers, repérés et primés en festivals !

Programmation

Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh. Fiction, France, 2015, 15’30, Caporal Films. Grand prix du jury de HLM sur cour (t) 2015

Syn. : Youri a vingt ans. Il vit avec sa mère à Ivry dans la cité qui l’a vu grandir. Mais la démolition approche : le décor de ses rêves d’enfant va disparaître. Comment prendre son envol quand on n’a plus de vaisseau spatial ?

Vibrato de Sébastien Laudenbach. Animation, France, 2017, 07’07 », Les Films Pelléas, Opéra national de Paris. Sélectionné au Festival d’Annecy 2018

Syn. : 1899. La veuve de l’architecte Charles Garnier évoque son passé intime dans les loges et les coulisses de ce palais d’or et de velours.

Vihta de François Bierry. Fiction, France, Belgique, 2017, Fiction, 21′, Offshore, Hélicotronc, CZAR Films, Ultime Razzia Productions. Prix Spécial du Jury (compétition nationale) au Festival de Clermont-Ferrand 2018

Syn. : Serge et ses quatre collègues sont salariés d’une petite entreprise, fraîchement rachetée par un grand groupe. En cadeau de bienvenue, ils sont conviés par leur nouvel employeur à une journée détente dans un centre thermal.

Bonobo de Zoel Aeschbacher. Fiction, Suisse, 2017, 19’00, Nouvelle Tribu, École Cantonale d’Art de Lausanne. Prix du Public au Festival de Clermont-Ferrand 2018

Syn. : Un film choral sur différents personnages vivant dans le même logement social et tous à la recherche de bonheur et de sens.

Min börda de Niki Lindroth von Bahr. Animation, Suède, 2017, 14’15, Malade AB. Cristal du court métrage au Festival d’Annecy 2017

Syn. : Comédie musicale animée aux accents apocalyptiques, en quatre épisodes qui se déroulent dans un supermarché, un hôtel pour séjours de longue durée, une plateforme téléphonique et un fast-food.

En pratique

Le Point Éphémère : 200 Quai de Valmy – 75010 Paris
Métro Jaurès (lignes 5, 2 et 7 bis), Louis Blanc (ligne 7), Bus 26, 46, 48 : Goncourt, Couronnes, Parmentier)
Projection de 22h à 23h30
5 € sur place
Event Facebook

Short Screens #83: « Un monde meilleur »

Face aux inquiétudes et à l’urgence d’un monde assailli par la surconsommation et la pollution, une prise de conscience citoyenne est apparue avec une série de visions et d’initiatives pour un mode de vie alternatif, plus durable, plus juste, plus en phase avec la Nature. Au mois de juin, Short Screens pose un regard sur la place qu’occupe l’être humain au sein de son environnement et propose une sélection de courts métrages engagés, tantôt des constats alarmants tantôt des rayons d’espoir pour un avenir meilleur.

Rendez-vous le jeudi 28 juin à 19h30, au cinéma Aventure, Galerie du Centre, Rue des Fripiers 57, 1000 Bruxelles – PAF 6€

Visitez la page Facebook de l’événement ici !

PROGRAMMATION

Il était une fois Marc et Lotti..;et leur âne de Çiva de Gandillac, documentaire, France, 2002, 25’

A l’heure où le pétrole flambe, voici un bel exemple d’écocitoyenneté et d’autonomie…Marc et Lotti vivent leur idéal, à 100 kilomètres des Pyrénées, et nous offrent un bol d’air salvateur.

The Cow Who Wanted To Be A Hamburger de Bill Plympton, animation, Etats-Unis, 2010, 5’50” (Plymptoons Studio)

Hypnotisé par un panneau publicitaire, un veau rêve de devenir un hamburger et est prêt à tout pour y parvenir.

Article associé : la critique du film

Bikpela Bagarap (Big Damage) de David Fedele Filmmaker, documentaire, Australie/Royaume-Uni, 24′, 2011 (David Fedele)

Un conte sur l’exploitation et les promesses brisées en Papouasie-Nouvelle-Guinée où les indigènes sont traités comme des citoyens de seconde zone dans leur propre pays, par des compagnies forestières et des politiciens corrompus.

Copier-Cloner de Louis Rigaud, animation, France, 2009, 3’16 » (Autoproduction)

Un programme informatique qui se mêle d’élevage de vaches se transforme en mauvais plan incontrôlable.

Ensemble! (Together!) de Güldem Durmaz, Belgique, 2017, 21’49 » (Altitude 100)

Réalisé dans le prolongement de l’exposition « Energie, les nouveaux rêves » au PASS (Parc d’aventures scientifiques), Ensemble ! est un film résolument positif, qui donne à voir une mosaïque d’initiatives innovantes, créatives et durables, loin du fatalisme ambiant.

Concours : 10×2 places à gagner pour revivre le palmarès d’Annecy

Le Festival d’Annecy s’est clôturé ce weekend. Nous reviendrons prochainement sur cette manifestation clé de l’animation internationale. Pour accompagner cette dernière, nous vous proposons de remporter 10×2 places pour l’une des deux séances des courts primés au festival, organisée le jeudi 28 juin à 17h au Forum des images, à Paris. Cette projection d’1h30 sera présentée par Yves Nougarède, chargé des films et de la programmation au Festival d’Annecy.

Intéressé(e)s ? Contactez-nous !

« Ce Magnifique gâteau »

Programmation

La Mort, père & fils de Denis Walgenwitz, Vincent Paronnaud (dit Winshluss). (France 2017, couleur, 13min.07, sans dialogue). Prix du jury junior pour un court métrage

Ce Magnifique gâteau de Marc James Roels, Emma De Swaef (Belgique/France/Pays-Bas 2018, couleur, 44min.). Prix André-Martin pour un court-métrage français

Cadavre exquis de Stéphanie Lansaque, François Leroy (France 2018, couleur, 12min.50, sans dialogue). Prix SACEM de la meilleure musique originale pour un court métrage

Vivat Musketeers de Anton Dyakov (Russie 2017, couleur, 5min.30, sans dialogue). Prix jeune public

Garoto transcodificado a partir de fosfeno de Rodrigo Faustini (Brésil 2017, couleur, 2min.06, sans dialogue). Prix du film «Off-Limits» (ex aequo)

The Robot Chicken Walking Dead Special: Look Who’s Walking de Thomas Sheppard (Etats-unis 2017, couleur, 22min.37, vostf). Prix du jury pour un special TV

Biciklisti de Veljko Popovic (Croatie-France 2018, couleur 7min.19, sans dialogue). Mention du jury court métrage

CIEL, du cinéma indépendant en ligne et en libre accès !

Où voir du court ? La question se pose indiscutablement quand on s’intéresse comme nous au court-métrage. Par le passé, nous avons déjà attiré à plusieurs reprises votre attention au sujet de CIEL. Ne regardez pas en haut, mais plutôt droit devant : CIEL alias Cinéma indépendant en ligne est un site internet, un webzine coloré proposant tous les trimestres des films courts en ligne et en libre accès. Le projet lancé en décembre 2014 par Ciclic, organisme très actif dans la promotion du cinéma en région Centre-Val de Loire (France), valorise comme il se doit le court, format peu visible par excellence, via des numéros thématiques, des cartes blanches, des premiers films de cineastes faisant l’actualité, des entretiens, des liens utiles (critiques, interviews, …). Comme le propose le site dédié, CIEL, c’est « la fête du court métrage toute l’année ».

« Tennis Elbow »

Lancé il y a peu, le dernier numéro, le 13ème déjà, s’intéresse au sport, à la musique et au cinéma et fait le lien avec deux festivals de type A (Cannes, Annecy), les événements sportifs (Roland Garros, la Coupe du Monde de football, le Tour de France) et les prochaines sorties de longs-métrages. Jusqu’au 25 septembre, CIEL vous propose aussi de voir et de revoir des films de qualité, qu’ils soient documentaires, animés, fictionnels, musicaux, récents ou plus anciens, très courts ou moyens-métrages.

L’exploration démarre avec 2 documentaires. En premier lieu, La Reprise du travail aux usines Wonder de Pierre Bonneau et Jacques Willemont en hommage au 50ème anniversaire de mai 68. Le court est une séquence retrouvée du film perdu Sauve qui peut Trotsky tourné en mai et juin 1968. Plan-séquence de 9 minutes, ce court militant est une immersion-vérité aux portes des usines Wonder où l’on voit une ouvrière refuser à tout prix de remettre les pieds dans son ancienne boîte à cause des « conditions dégueulasses » qu’elle y vit tous les jours. Film fort, film nécessaire, film documentaire aussi, La Reprise du travail aux usines Wonder est incontestablement notre coup de cœur de cette sélection.

Autre documentaire, consacré à l’école pour le coup : Espace d’Eléonor Gilbert, réalisé en 2014 et primé au Cinéma du Réel. Filmée dans un cadre fixe, une petite fille parle de ses déboires en cour de récréation. Déterminée, croquis à l’appui, elle explique à la réalisatrice que même si l’espace de jeu est censé appartenir à tout le monde, l’inégalité subsiste entre filles et garçons. Ces derniers « prennent toute la place, ils colonisent le terrain » et les filles peuvent à peine y jouer, et encore moins au foot. Cet état de fait est illustré de schémas, de traits tracés ou raturés, au crayon noir. Le constat est amer : les filles restent à la marge. Du terrain, de l’espace, de la société.

Côté fiction, CIEL s’intéresse dans ce 13ème numéro à plusieurs films. En premier lieu, Le Quepa sur la Vilni ! de Yann Le Quellec, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs et Prix Jean Vigo en 2013, et chroniqué par le passé sur Format Court. Ce moyen-métrage d’un peu moins de 40 minutes au casting sympa (Christophe, Bernard Hinault, Bernad Menez et Finnegan Oldfield) est une comédie “rassemblant autour du vélo une bande de bras cassés” dans laquelle interviennent un frimeur nommé Tarzan, un maire à dos d’âne, des syllabes à vélo, des jolies filles à fleurs, un ancien champion sportif, un point d’exclamation retardataire, et même un groupe d’hippies déluré sur fond de vie en jaune !

Comédie encore avec Tennis Elbow de Vital Philippot (2012), également repéré en son temps sur Format Court. Un père (Philippe Rebot, vu récemment dans Les Bigorneaux d’Alice Vial) et son fils (Marc Chaulet, bluffant dans Aglaée de Rudi Rosenberg) s’affrontent comme chaque année sur un terrain de tennis. En jouant, le père fait preuve d’une mauvaise foi jouissive, ne lâche rien, tant il est mauvais perdant, râleur, impossible. Son fils adolescent, lui, préfère à la raquette les joints, les filles et les copains. Le temps d’un match, ils s’affrontent devant Henri, le petit dernier, fan de tennis et de son père.

Fiction toujours avec After school knife fight, projeté l’an passé en séance spéciale à la Semaine de la Critique. Ses auteurs, Caroline Poggi et Jonathan Vinel, ont par le passé co-réalisé Tant qu’il y aura des fusils à pompe (Ours d’Or, Berlin 2014) et terminent actuellement leur premier long-métrage, Jessica Forever. Avec After school knife fight, trois garcons et une fille, amis et musiciens, se retrouvent pour leur ultime répétition dans la forêt, la fille, Laëtitia, s’en allant pour d’autres horizons. Entre départs et sentiments, confessions à 2 et marches à 4, le film est cisaillé par l’avenir et les souvenirs, les pas en avant et ceux à l’arrêt, les notes spontanées et les mots qui n’osent pas se dire.

Côté animation, 3 films aux techniques et aux tons très différents se laissent (re)découvrir avec beaucoup de plaisir sur CIEL. Au premier chef, Yùl et le serpent de Gabriel Harel. Celui-ci vient de réaliser La Nuit des sacs plastiques que nous venons de repérer à la Quinzaine des Réalisateurs 2018. Yùl et le serpent (2015), lauréat du Cartoon d’Or en 2016, suit le parcours de deux frères confrontés à Mike, une ordure locale, et son chien tout aussi brutal, Tyson (bien joué, les prénoms des personnages!). Scénaristiquement et musicalement, le film se démène plutôt bien entre suspense, fantastique, détermination, angles de vues et retournements de situation.

Rhizome de Boris Labbé, Prix André Martin au 39ème festival d’animation d’Annecy fait également partie de cette sélection. Infiniment petit ou grand, interaction, recomposition, tourbillon, métamorphose, travail étonnant sur le son : ce premier film professionnel datant de 2015 est un voyage, une expérience étonnante, affolante, précise et hypnotique, à voir sur très grand écran, mélangeant le dessin et la 2D. L’œil, l’oreille ne savent plus à quoi se raccrocher, tant l’envahissement est étrange, fantastique, déroutant. À noter que le nouveau projet de Boris Labbé, La Chute, sélectionné cette année à la Semaine de la Critique est tout aussi curieux, expé et fascinant. Chroniqué sur Format Court à l’occasion de Cannes, le film vient de remporter à Annecy le Prix Fipresci et une Mention spéciale André-Martin pour un court métrage français.

On termine avec une capsule des animateurs-réalisateurs belges Vincent Patar et Stéphane Aubier qu’on adore. Dans Panique au village, la course cycliste (2002), Cow boy, Indien et Cheval participent à une course à vélo. En découvrant l’énorme coupe attribuée au gagnant, Cow boy et Indien cherchent à tout prix à se l’approprier, quitte à user et abuser de tous les stratagèmes possibles. En 5 minutes, ce court issu de la série Panique au village qui donnera lieu au long-métrage éponyme, fait mouche avec ses figures en plastique, ses couleurs criardes, son ton cocasse, son excellent sens du rythme et ses accents belges pas possibles. On en redemande !

Pour rappel, ces films et d’autres encore tels que Les Astres noirs de Yann Gonzalez réalisé en 2009 (avec Julien Doré, dans l’un de ses premiers rôles), Cadrage débordement d’Eric Savin (2013), avec le formidable Kacey Mottet Klein, Un amour de télés de Denis Walgenwitz (2008) avec Christophe Salengro récemment disparu, Paris de Justine Vuylsteker (2015) dédié à Robert Desnos avec la voix de Jacques Gamblin, … sont disponibles jusqu’au 25 septembre. Une bonne opportunité pour faire le plein de bons courts, de (re)voir ces films qui font echo avec l’actualité, d’effectuer en un clic des jolis bonds dans le temps (de 1968 à 2015) et d’en savoir plus sur tous ces univers singuliers grâce aux liens associés. En attendant le 14ème numéro de CIEL et la poursuite de la fête du court.

Katia Bayer

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet dédié à CIEL : ciel.ciclic.fr.

Pour accéder directement au numéro 13 reprenant les films précités, cliquez ici : http://ciel.ciclic.fr/ciel13-sport-musique-et-cinema