Tous les articles par Katia Bayer

Cannes 2017, les courts-métrages en compétition officielle

La veille de la conférence de presse de la 70ème édition de Cannes, voici les 9 films (8 fictions, une animation) retenus par le comité de sélection (sur 4843 courts métrages reçus), concourant pour la Palme d’Or, décernée par Cristian Mungiu et son Jury.

Films en compétition

Katto de Teppo Airaksinen (Finlande)

Pépé le Morse de Lucrèce Andreae (France)

A Drowning man de Madhi Fleifel (Royaume-Uni/Danemark/Grèce)

Lunch Time d’Alireza Ghasemi (Iran)

Across my land de Fiona Godivier (Etats-Unis)

Koniec widzenia de Grzegorz Molda (Pologne)

Xiao cheng er yue de Qiu Yang (Chine)

Damiana d’Andrés Ramirez Pulido (Colombie)

Push it de Julia Thelin (Suède)

Rappel. Soirée Format Court, ce jeudi 13 avril 2017 !

Format Court a le plaisir de vous inviter ce jeudi 13 avril 2017, à 20h30 à assister à sa nouvelle soirée de courts-métrages au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

Quatre films français, belges, italiens et danois sélectionnés et primés en festivals, seront projetés en présence de nos invités : Emmanuel Marre, réalisateur du moyen-métrage « Le film de l’été » (Prix Format Court au Festival de Brive 2017 & Grand Prix National au Festival de Clermont-Ferrand 2017) et Carlo Sironi, réalisateur de « Valparaiso », primé au Festival de Locarno 2016.

Venez les rencontrer !

En bonus : une exposition de dessins & croquis préparatoires sera consacrée au film d’animation « Between Walls » de Sara Jespersen Holm !

En pratique

– Projection : 20h30, accueil : 20h
– Durée de la séance : 70′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
– Evenement Facebook
Entrée : 6,50 €
Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Kiss my brother de Rasmus Kloster Bro

Kiss my brother de Rasmus Kloster Bro. Fiction, 15’20 », 2010, Danemark, Beofilm, Super16

Lasse se rend à une fête du nouvel an organisée chez une jeune fille qui lui plaît beaucoup. Pour l’occasion, il a transformé son fauteuil roulant en rampe de lancement pour fusées. Il est accompagné de Simon, son frère aîné, qui est là pour l’aider. Lorsque Lasse a l’opportunité de se retrouver seul avec la jeune fille, un bras de fer s’engage entre les deux frères. Le malaise s’installe…

L’amour en général est difficile, mais il pose de nombreuses limites lorsqu’il est question de handicap. A cet effet, « Kiss my brother » soulève la dure réalité de l’invalidité face aux épreuves quotidiennes et filme avec douceur la relation complexe entre deux frères, confrontés à quantité d’obstacles dont l’amour, faisant souvent bien plus mal que les autres difficultés.

Ce film d’école réalisé par Rasmus Kloster Bro a beau dater de 2010, il demeure encore et toujours très actuel dans sa perception du handicap engendrant malaise comme humanité en nous, des sentiments bien inhérents à nos sociétés.

Clément Beraud

Le film de l’été d’Emmanuel Marre, Prix Format Court au Festival de Brive 2017

Depuis 4 ans, Format Court accompagne le festival de Brive et soutient des auteurs maîtrisant l’art de raconter des histoires singulières et originales.

Cette année, le jury Format Court (composé de Aziza Kaddour, Marie Winnele Veyret et Katia Bayer) a choisi de remettre une Mention Spéciale en plus de son prix annuel.

La Mention Spéciale revient à un film d’école touchant et offre un regard particulièrement fin sur une famille roumaine, porté par une photo superbe, « Valentina » de Maximilian Feldmann.

Valentina de Maximilian Feldmann, Documentaire, 2016, 51′, Allemagne, Filmakademie Baden-Württemberg

Syn. : Un camp de gitans. Valentina, 10 ans, nous invite à rencontrer sa famille. S’ensuit une succession d’anecdotes bizarres et de rêveries, vues à travers le prisme du documentaire.

Le Jury Format Court a souhaité également récompenser un film fort et ambitieux, porté par des personnages singuliers et attachants en distinguant « Le film de l’été » d’Emmanuel Marre.

Le film de l’été d’Emmanuel Marre, Fiction, 30′, 2016, France, Belgique, Kidam, Michigan Films

Syn. : C’est un film d’autoroute, de touristes en transhumance, de tables de pique-nique en béton, de files d’attente pour les WC, de melons tièdes et de Carwash. C’est le film d’un homme qui veut partir et d’un petit garçon qui le retient. C’est le film de l’été.

Programmé à Paris ce jeudi 13 avril 2017 à 20h30 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), en présence du réalisateur, le film fera l’objet d’un focus spécial sur Format Court. Le réalisateur bénéficie également d’un DCP pour un prochain court-métrage – dans un délai de 2 ans – doté par le laboratoire numérique Média Solution.

Panthéon Discount de Stéphan Castang

Résistance des corps

La salle d’attente d’un établissement médical, crépusculaire, inquiétante, aux pas et aux paroles feutrés, aux chuchotements indistincts : des lignes noires verticales barrent la lumière, une musique planante esquisse un sentiment d’irréalité. Puis, le personnage qu’on voyait au fond de la salle passe dans une sorte de scanner angulaire flottant au milieu du noir total. Les paroles et les gestes mécaniques de l’infirmière ne nous rassurent pas vraiment, lui non plus vu l’angoisse de ses expressions. Trois personnages sont ainsi convoqués dans ces machines épurées à peine futuristes.

Le scanner dans lequel ils sont analysés précédemment se nomme le Sherlock : il livre les diagnostics, s’occupe des traitements. Il «ne peut pas se tromper», selon les dires d’un médecin.

S’ensuivent trois confrontations montées en parallèle, entre un médecin, dont la caméra épouse le point de vue, et ses patients. C’est là que « Panthéon Discount », Prix de la Jeunesse et Prix du Public au Festival de Clermont-Ferrand 2017, révèle tragiquement son sens : nous sommes dans un univers dystopique étrangement proche du nôtre où la médecine est allée puiser du côté du post-humanisme pour contrôler la vie des gens, leur mémoires, leur visions, leur morts.

L’originalité de « Panthéon Discount », c’est d’abord son ambiguïté spatio-temporelle : ces trois patients sont vêtus d’habits courants de notre époque, ont des problèmes très actuels comme les dettes ou la retraite, et sont brutalement placés dans cet univers en noir et blanc, comme dans un cauchemar géométrique. Ce décalage crée un sentiment d’étrangeté, accentué par le noir et blanc, l’abstraction du décor et l’absence de contexte. D’où l’identification assez immédiate à ces personnages qui sont le seul dénominateur commun entre notre monde et la fiction.

Stéphan Castang explore le même dispositif que dans son précédent court-métrage « Jeunesse Françaises » : les personnages sont placés face caméra, et discutent avec un interlocuteur dont nous, spectateurs, ne connaissons que la voix.

Dans « Panthéon Discount », le réalisateur se situe à première vue du côté du médecin, qui rappelle dans son innocence feinte l’idée d’un système dont il est seulement un rouage, obéissant aveuglement aux commandements du Sherlock. Comme pour les patients, le réalisateur joue sur un décalage : ses intonations bienveillantes, ses formulations communes, la forme de ses paroles, tout cela contraste avec le fond, c’est-à-dire des propositions autoritaires et sordides, qui laissent très peu de place à la volonté des trois patients.

Pour justifier la soumission des patients face au médecin, celui-ci convainc d’abord par son statut, un peu comme dans l’expérience de Milgram, mais également par sa rhétorique liée à l’argent. Par exemple lorsqu’il propose au patient M. Bove, atteint du cancer, un suicide assisté, il ajoute que cette alternative pourra éviter d’endetter ses enfants. Il précise aussi avec une ironie noire : « on est tous un peu obligé de terminer ».

Le cadre est alors vu comme symbolisant l’enfermement des personnages dans un système qui les contrôle, les broie, leur enlève jusqu’à ce qui constitue leur humanité : leurs souvenirs.

Un autre élément constitutif du court-métrage est la présence d’informations numériques qui s’affichent autour des personnages, étant donné que nous voyons l’action du point de vue du médecin et qu’il a fait subir une augmentation à ses yeux en y plaçant des implants. Résultat : il connaît exactement la situation économique, familiale et administrative de ses patients.

Ici, le réalisateur propose une alternative. Le spectateur peut se concentrer sur ces informations, comme le médecin, et ainsi constituer sa vision des personnages sur leurs rapports à la société.Il peut aussi aller au-delà de cet océan numérique toujours en mouvement, et voir la nuance des visages, des expressions, des regards des patients. L’humanité opposée aux possibilités numériques, tel semble être l’affrontement conceptuel central du film.

« Panthéon Discount » est un récit d’anticipation, se situant dans un futur proche mais peut-être bien plus proche de notre époque que nous pouvons le penser à première vue. Rappelons par exemple que les Google Glass sont en phase de test depuis 2012 et qu’elles ont été utilisées dans le secteur médical depuis 2014.

Plus quotidiennement, nos visions ne sont-elles pas déjà occupées par toute sortes d’images, d’écrans censés rendre nos vies plus efficaces, à l’image des implants améliorant la vision du médecin du film ? Nous ne sommes pas à l’abri de la déshumanisation semble nous dire Stéphane Castang, en représentant ce même médecin dont nous découvrons à la toute fin le visage et qui est mis face à ses propres contradictions par un de ses patients: « Il y a un fond de tristesse en vous» lui dit-il. Pas de réponse possible.

Thibaud Fabre

Consulter la fiche technique du film

P comme Panthéon Discount

Fiche technique

Synopsis : En 2050, la médecine est remplacée par une machine : le Sherlock. Sorte de super scanner qui non seulement diagnostique, mais soigne également suivant les moyens du patient. Le docteur n’est plus qu’un conseiller financier qui propose des assurances, des mutuelles et des solutions plus ou moins radicales.

Genre : Fiction

Durée : 14’44’’

Pays : France

Année : 2016

Scénario : Stéphan Castang

Image : Jean-Baptiste Moutrille

Son : Émilie Mauguet

Montage : Stéphan Castang

Décor : Florent Gauthier

Musique : John Kaced

Production : Takami Productions

Article associé : la critique du film

Nouvelle Soirée Format Court, jeudi 13 avril 2017 !

Format Court a le plaisir de vous inviter le jeudi 13 avril 2017 à 20h30 à sa nouvelle soirée de courts-métrages au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Pour l’occasion, quatre films français, belges, italiens et danois sélectionnés et primés en festivals, seront projetés en présence de nos invités : Emmanuel Marre, réalisateur du moyen-métrage « Le film de l’été » (Prix Format Court au Festival de Brive 2017 & Grand Prix National au Festival de Clermont-Ferrand 2017) et de Carlo Sironi, réalisateur de « Valparaiso », primé au Festival de Locarno 2016. Venez les rencontrer !

En bonus : une exposition de dessins & croquis préparatoires sera consacrée au film d’animation « Between Walls » (Mellem Vaeggene) de Sara Jespersen Holm !

Programmation

Le film de l’été d’Emmanuel Marre, Fiction, 30′, 2016, France, Belgique, Kidam, Michigan Films. Prix Format Court au Festival de Brive 2017, Grand Prix National au Festival de Clermont-Ferrand 2017, sélectionné à la Berlinale 2017. En présence du réalisateur

Synopsis : C’est un film d’autoroute, de touristes en transhumance, de tables de pique-nique en béton, de files d’attente pour les WC, de melons tièdes et de Carwash. C’est le film d’un homme qui veut partir et d’un petit garçon qui le retient. C’est le film de l’été.

Between Walls (Mellem Vaeggene) de Sara Jespersen Holm, Animation, 8’03’’, 2015, Danemark, The Animation Workshop. En sélection au Festival Anima 2017, programmé au Poitiers Film Festival 2016

Synopsis : Un écrivain en panne d’inspiration essaie d’écrire un poème. L’énergie négative qu’il dégage se matérialise en corbeaux noirs, que seule sa fille Millie semble être capable de voir.

Valparaiso de Carlo Sironi. Fiction, 20′, 2016, Italie, Kino produzioni, Prix « Film Fonds Video Untertitelung » au Festival de Locarno 2016. En présence du réalisateur

Synopsis : Rocio, 20 ans, détenue dans le centre de rétention administrative de Rome, attend d’être renvoyée dans son pays d’origine. Tombée enceinte pendant sa détention, elle ne veut révéler ni les circonstances ni l’identité de l’homme, préférant se taire. La loi n’autorisant pas l’État à retenir une femme enceinte dans un centre de rétention, Rocio est donc relâchée au quatrième mois de grossesse avec un titre de séjour temporaire pour cause de maternité. Désormais libre, elle doit faire face à une grossesse non désirée.

Nymphet de Laura Hermanides. Fiction, 12′, 2015, Belgique, Unity Productions. Grand Prix du Jury au Sundance London Film Festival 2016, en sélection au Festival Go Short 2017

Synopsis : Une adolescente de douze ans joue à un jeu dangereux et doit faire face aux conséquences.

En pratique

– Projection : 20h30, accueil : 20h
– Durée de la séance : 70′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
– Événement Facebook : ici !
Entrée : 6,50 €
Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Des nouvelles de Simon Coulibaly Gillard

Le 39ème Festival Cinéma du Réel s’est terminé ce weekend. L’un de nos anciens Prix Format Court, Simon Coulibaly Gillard, que nous avions récompensé au Festival Filmer à tout prix, à Bruxelles, en 2013 pour son film Anima, vient d’être récompensé du Prix du Patrimoine de l’Immatériel pour son nouveau film Boli Bana.

Nous vous invitons à redécouvrir le dossier spécial que nous avions consacré à son auteur passionné par l’Afrique et le cinéma documentaire et à jeter un oeil au teaser ci-dessus.

Bonne info : le film est à découvrir ce mercredi 5 avril à 14h à La Scam (5 Avenue Velasquez, 75008 Paris) à l’occasion de la reprise d’une sélection de films primés au 39e Cinéma du réel – Festival international de films documentaires – Festival international de films documentaires.
Réservation souhaitée à culture@scam.fr
Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Infos : ici !

Synopsis : La nuit, le jeune Ama et sa bande voyagent dans la brousse de Boli Bana. Des bêtes immenses et bienveillantes les accompagnent. Ils se jaugent, se cherchent, s’apprivoisent. Le jour, la jeune Aissita est l’attention du village de Boli Bana. Une sorcière est venue pour un rituel : Assista rentre dans l’âge adulte. A travers les yeux de ces enfants se dessine l’histoire d’un monde nomade et mystique. Une enfance peulhe au Burkina Faso.

En lien avec cet article : le palmarès entier de la 39ème édition du Cinéma du Réel

Wednesday with Goddard de Nicolas Ménard

Animation, 4’30″, 2016, Royaume-Uni, Nexus Studios

Synopsis : Une quête pour le développement spirituel mène à la romance et au désespoir.

Prix du Public et Prix Spécial du Jury aux Sommets du cinéma d’animation à Montréal en 2016, « Wednesday with Goddard » de Nicolas Ménard fait partie de nos coups de cœur récents.

Programmé à notre dernière Soirée Format Court mi-mars, le film a eu la bonne idée de rejoindre rapidement la Toile, muni de son humour mordant, son graphisme hallucinant, son bon rythme et ses couleurs folles.

Quête spirituelle, coup de foudre, désespoir, personnages aux curieuses proportions, durée chouette (4 minutes), titre énigmatique, voire cinéphile : « Wednesday with Goddard » a tout du film de chevet aimé/animé, entre « smartitude » et clin d’oeil amusé. Son auteur, le réalisateur canadien Nicolas Ménard, diplômé du Royal College of Art, est bel et bien un nom à retenir et à suivre. Très actif, ses autres pubs et courts fous, absurdes et colorés sont également à découvrir sur Vimeo.

Katia Bayer

Fixeur d’Adrian Sitaru en salles

En juin 2016, nous vous parlions de la sortie d’« Illegitime » du cinéaste roumain, Adrian Sitaru, que nous avions primé en 2014 au Festival du film francophone de Namur pour son très beau court-métrage, « Art ».

Son nouveau long-métrage, le quatrième de cet auteur très prolifique, « Fixeur », est à découvrir en salles (à Paris au MK2 Beaubourg et au Reflet Médicis). Le film est distribué par Damned Films, très proche du cinéaste (à l’origine également de la sortie en salles et en DVD d’« Illegitime »).

Synopsis : Radu, un jeune et ambitieux journaliste veut se faire un nom dans la presse internationale. Quand deux prostituées mineures sont rapatriées de France, il est engagé comme fixeur dans l’équipe d’une chaîne de télévision française dirigée par un journaliste reconnu. Mais durant le voyage, les intentions, les ambitions et les limites de chacun vont se révéler.

Concours : 5X2 places pour le Festival du Cinéma Israélien

Le 17ème Festival du Cinéma Israélien a lieu du 21 au 28 mars 2017, au Majestic Passy (18 rue de Passy 75016). En parallèle des ses séances de longs-métrages et de quelques courts en avant-programmes, le festival propose une séance de courts-métrages de l’Université de Tel-Aviv, le lundi 27 mars prochain, à 17h15. Bonne info : Format Court vous offre 5×2 places pour cette projection. Intéressé(e)s ? Contactez-nous !

The Postman in Underwear de Daniel Binsted & Ben Ziv, 14’38″

Deux frères racontent l’histoire d’un facteur excentrique qui tombe amoureux pour la première fois de sa vie. En essayant de l’aider à exprimer son amour, ils nous emmènent dans une aventure où ils comprendront la différence entre le fantasme et l’amour réel.

What follows the night de Neta Shenitzer, 18’17″

Dans une Tel-Aviv des temps modernes, située dans une réalité parallèle, c’est l’histoire sombre et mystérieuse d’une jeune couturière désespérée et sa rencontre avec sombre inconnu qui change sa vie.

Borderline de Dimitry Konoplov, 15’05 »

Odet, un trafiquant de drogue, épuisé par son travail part à la frontière israélienne pour un échange de marchandise. La personne de l’autre côté de la frontière est un joueur de football palestinien frustré qui n’arrive pas à lui faire passer le colis.

Born in Jerusalem and still alive de Yossi Attia, 8’07″

Ronen Matalon, né et élevé à Jérusalem, commence à faire le guide. Le tour qu’il propose s’appelle “ du traumatisme aux rêves”, et mène les gens dans les lieux d’attaques terroristes essayant de toucher le traumatisme collectif chez les touristes.

Lamps lit on a towpath de Efim Graboy & Vitali Fridland, 15’. En présence du réalisateur Efim Graboy 

Juste avant son mariage, Uri est hanté par ses souvenirs d’enfance et revoit la relation qu’il avait avec ses parents atteints d’un cancer. Il note un parallèle avec la relation qu’il entretient avec sa fiancée et cela freine son désir de se marier.

Letter of agreement de Michal Zecharia, 16’27

Dans le cadre d’un groupe de soutien aux mariés qui ne s’entendent plus, un vieux couple a pour mission de refaire le voyage de leur jeunesse afin de retrouver l’amour qu’ils avaient autrefois.

Dans la joie et la bonne humeur de Jeanne Boukraa

Animation, 5’52’’, Belgique, 2014, La Cambre

Synopsis : À travers des scènes du quotidien, les dégénérescences d’une société où la technologie grandissante a permis de réaliser le rêve ultime de tous les hommes : L’immortalité.

L’immortalité, la longévité, autant de questions qui n’ont eu de cesse d’obséder l’humanité pendant des millénaires. Jusqu’à une avancée scientifique qui s’avère décisive : l’incorporation d’un génome de méduse auto-régénérant à l’ADN humain. Le nouvel Homme est maintenant invincible, mais est-il pour autant heureux ?

Réalisé par Jeanne Boukraa, ce film d’anticipation, Grand Prix au Festival BD6né en 2015, volontairement violent et dérangeant, détaille les comportements sociaux de ce nouvel humain, amélioré physiologiquement et complètement désinhibé par rapport aux questions de mort et de douleur. Il n’y a plus aucune limite, toutes les perversions sont de mises et l’humanité, devenue impersonnelle, sombre à petit feu, en se décomposant dans une soupe primordiale infinie.

Julien Savès

Cristian Mungiu, Président du Jury de la Cinéfondation et des Courts Métrages

Pour la 70e édition du Festival de Cannes (17-28 mai), Cristian Mungiu va présider le Jury de la Cinéfondation et des Courts Métrages, après avoir siégé au jury de Steven Spielberg en 2013. Réalisateur, scénariste et producteur, il succède dans ce rôle à Naomi Kawase, Abderrahmane Sissako, Abbas Kiarostami ou Jane Campion.

Représentant éminent de la Nouvelle Vague roumaine, Cristian Mungiu partage avec le Festival une longue et brillante histoire. Après la Palme pour son deuxième film coup-de-poing, « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », il a reçu les Prix du scénario et de l’interprétation féminine pour « Au-delà des collines » et celui de la mise en scène pour « Baccalauréat ».

Cristian Mungiu © Dan Beleiu

Si la filmographie de ce cinéaste exigeant et engagé est ainsi saluée par des jurys successifs, c’est qu’elle porte avec force sur la société roumaine un regard aigu aux résonances universelles. Ses œuvres ambitieuses examinent au scalpel la nature humaine avec une rare intelligence : satire tendre du rêve d’ailleurs de jeunes Roumains dans l’après-communisme (« Occident », 2002) ; récit glaçant d’un avortement clandestin dans une petite ville (« 4 mois, 3 semaines, 2 jours », 2007) ; légendes urbaines surréalistes et pince-sans-rire sur le système Ceauşescu (« Contes de l’âge d’or », 2009) ; exorcisme sur fond d’intégrisme religieux et d’héritage communiste (« Au-delà des collines », 2012) ; conte moral sur les compromissions et la corruption dans la société roumaine (« Baccalauréat », 2016).

Maike Mia Höhne. Court, radicalité et sensation à la Berlinale

Maike Mia Höhne est réalisatrice et responsable des courts-métrages à la Berlinale depuis 10 ans. Cette année, assistée par son comité de sélection, elle a retenu 24 films venant de 19 pays différents. Aux abords du festival, nous lui avons demandé de nous soumettre son film de la semaine (son choix a porté sur « Better than friends », un documentaire vietnamien de de Tuan Nguyen que nous vous invitons à découvrir sur notre site web). Nous l’avons également interrogée sur la place du court à Berlin, son travail de programmatrice et son intérêt pour la prise de risques.

En tant que réalisatrice, comment juges-tu le travail des autres ?

Pour moi, les courts sont comme des diamants. J’adore cette forme ! Quand on vient de la réalisation et de la production, on comprend bien les difficultés vécues par les courts-métragistes. Notre but, dans le cadre du festival, est de s’approcher le plus des sensations. Pour nous, l’histoire n’est pas ce qui compte. L’important, ce qui nous touche le plus, c’est la radicalité. Le film doit être beau, dense, relier l’individu à soi. Quand je programme, ce qui compte, c’est l’expérience vécue, le fait que le film me fasse réfléchir sur le monde.

Qu’est-ce qui a changé en 10 ans de programmation ?

Pour moi, il y a une vraie césure avec les années 90. Aujourd’hui, il y a une multitude de possibles. Le niveau technique, la forme, les partis pris par les réalisateurs ont été très intéressants à suivre. Quand j’ai commencé dans les années 90 à Buenos Aires et à Hambourg, on tournait seulement en 16 mm. Quand je regarde les travaux d’aujourd’hui, le niveau des courts s’est vraiment amélioré de manière générale.

Il y a 10 ans, quand je programmais, j’étais souvent à la recherche d’histoires et de points de vue féminins, mais il me manquait toujours quelque chose.

Le court métrage peut offrir plusieurs perspectives. Il faut se montrer plus consistant que dans le long-métrage, savoir pourquoi on raconte telle histoire et de telle manière. C’est très facile d’une certaine manière via les courts de toucher les gens avec des histoires personnelles, mais comment faire la différence ? J’aime bien l’idée de l’essai, de la liberté qui s’en dégage, des personnes ouvertes d’esprit. Je cherche des auteurs qui développent vraiment une écriture contemporaine. Jonathan Vinel [co-réalisateur de « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes »,  Ours d’Or à Berlin 2014, en sélection cette année avec « Martin pleure »], par exemple, est différent, il est capable de parler de ses sentiments, et c’est quelque chose qui m’intéresse.

Quelle est la place du court-métrage à la Berlinale ?

C’est un festival de longs-métrages, incontestablement, mais on donne quand même des prix aux courts-métrages dont un Ours d’Or. Le directeur du festival, Dieter Kosslick, aime le court et me fait confiance en ce qui concerne la programmation. Plus de 1.000 personnes se déplacent aussi pendant le festival pour voir des courts, à raison de 3 séances par jour. Comme il est difficile en temps normal de les voir, les spectateurs se saisissent de l’opportunité de la Berlinale pour les découvrir.

Parallèlement à notre compétition, la section Génération accueille des films racontés dans une perspective d’enfant. Nous avons de très bonnes relations avec les sélectionneurs et leur recommandons parfois des films qui ne correspondent pas à notre ligne mais qui pourraient trouver une place chez eux.

La Berlinale fait partie des festivals de type A. Les mêmes règles s’appliquent pour le court-métrage que pour le long-métrage : les films font leur première internationale chez vous. Qu’est-ce que ça implique comme responsabilité ?

Je reçois beaucoup de films. J’en prends peu. Je sais que j’endosse une responsabilité en ne programmant qu’une variété restreinte d’idées. J’aime bien prendre des risques en termes de programmation en sachant que les films bénéficieront de la visibilité du festival et attireront l’attention d’autres programmateurs qui les sélectionneront peut-être après. Un film bon, c’est un film que je ressens. Parfois, je ne suis pas d’accord sur certains films. On discute beaucoup avec mes collègues autour de la forme, de la morale. Qu’est-ce qu’on veut montrer et qu’est-ce qu’on ne veut pas montrer à la Berlinale ? C’est là que se situe tout l’enjeu de notre travail.

Propos recueillis par Katia Bayer

4ème Prix Format Court au Festival de Brive

Le mois prochain, Format Court attribuera pour la quatrième année consécutive un prix à l’un des 22 films sélectionnés en compétition européenne au 14ème Festival de Brive (4-9 avril 2017). Le Jury Format Court élira le meilleur film en compétition.

Le moyen-métrage primé bénéficiera d’un focus spécial en ligne, sera programmé lors d’une séance Format Court organisée au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) et bénéficiera d’un DCP doté par le laboratoire numérique Média Solution.

Films en compétition

A DISCRETION de Cédric Venail, France
ALLELUIA ! de Jean-Baptiste Alazard, France
APRES de Wissam Charaf, France – Liban
BLIND SEX de Sarah Santamaria-Mertens, France
DANIELLE ARBID – UN CHANT DE BATAILLE de Yannick Casanova, France
DU ROUGE AU FRONT de Lucas Delangle, France
ET IL DEVINT MONTAGNE de Sarah Leonor, France
HUGUES de Pascal Cervo, France
LA COUR DES MURMURES de Grégory Cohen, en collaboration avec Manon Ott, France
LE FILM DE L’ETE d’Emmanuel Marre, France, Belgique
MADAME CLEANTE N’IRA PAS AU CIMETIERE de Pamela Varela, France
MADAME SAIDI de Bijan Anquetil et Paul Costes, France
MANODOPERA de Loukianos Moshonas, France – Grèce
MATA ATLANTICA de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, France
MINUTE BODIES : THE INTIMATE WORLD OF F. PERCY SMITH de Stuart A. Staples, Royaume-Uni
PAS COMME DES LOUPS de Vincent Pouplard, France
RIEN SAUF L’ETE de Claude Schmitz, Belgique – France
SIMBA IN NEW YORK de Tobias Sauer, Allemagne
THE DEMON, THE FLOW AND ME de Rocco Di Mento, Allemagne
THE HUNCHBACK de Gabriel Abrantes et Ben Rivers, France – Portugal
VALENTINA de Maximilian Feldmann, Allemagne
3 VISAGES de Christophe Loizillon, France

Roxana Stroe, entre confinement et exutoire

En trois films à peine, Roxane Stroe s’est imposée comme l’une des figures incontournables de la nouvelle génération du court-métrage roumain. En primant « O noapte in Tokoriki » (« Une Nuit à Tokoriki ») au Festival international du film francophone de Namur 2016, le Jury Format Court a découvert un chemin le long duquel se lovait un cinéma incisif, empreint d’une nostalgie tantôt absurde tantôt sentimentale. Les deux courts métrages précédents de Roxana Stroe, « Plante perene » (« Plante pérenne », 2013) et « Black Friday » (2015), nous confirment que l’étudiante de l’Universitatea Nationala de Arta Teatrala si Cinematografica « I.L. Caragiale » de Bucarest privilégie le huis-clos comme exutoire d’un malaise sociétal.

Dans la conclusion de sa critique sur « L’autobiographie de Ceausescu » (Andrei Ujica, 2010), publiée dans le journal Le Monde du 12 avril 2011, Jacques Mandelbaum affirme que l’iconographie de la Roumanie communiste, générée par le « Conducator », serait le roman d’origine qui permettrait de lire et de comprendre le cinéma de la nouvelle vague roumaine, apparu au beau milieu des années 90. Les cinéastes y expriment d’une façon toute singulière leur colère mêlée de nostalgie et d’humour face à la société roumaine post-Ceausescu. Il serait dès lors presque inévitable de suggérer que les films de Roxana Stroe, réalisés une dizaine d’années après, n’échappent pas à ce constat.

Dès son premier court métrage « Plante perene » (2013), Roxana Stroe regarde la mort en face par le prisme d’une veuve qui a déjà tout préparé pour son dernier voyage. Cette plante pérenne accueille chez elle une équipe de deux journalistes venus filmer son témoignage. La mise en scène de la jeune réalisatrice n’est pas sans rappeler l’emblématique faux documentaire « C’est arrivé près de chez vous » (Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde, 1992), le sulfure du scandale en moins.

À l’instar du long-métrage belge, Roxana Stroe met en place un dispositif qui permet une distanciation ironique voire cynique avec la réalité qu’elle désire montrer. Le noir et blanc, les images tremblotantes (suggérant la caméra à l’épaule du cinéma direct) ainsi que les plans mal cadrés rendent compte non seulement de l’incompétence des hommes de la télévision mais surtout de leur indifférence. En effet, l’interactivité malvenue entre les journalistes et la veuve et sa voisine (alors que la sexagénaire fait part de son mécontentement des autorités locales) est bruyamment interrompue par la sonnerie du téléphone portable du journaliste. Le quotidien des petites gens est devenu spectacle mais celui-ci n’intéresse plus personne. « Plante perene » dénonce à sa façon le sensationnalisme de certains médias tout en les rendant ridicules. L’absurdité de la situation est renforcée par la mise en scène où le confinement des personnages dans la cuisine, sorte de huis-clos, peut se voir comme le reflet de l’impasse dans laquelle se retrouve la veuve et par extension, la société roumaine post-communiste.

Poursuivant sur sa lancée et la volonté de mettre en scène le morbide, Roxana Stroe, va encore plus loin dans son deuxième court métrage « Black Friday » (2015) qui est une adaptation de l’œuvre de Vladimir Sorokin « A Morning Sniper ». Elle plonge le récit dans la Roumanie communiste où récession et rationnement alimentaire étaient la norme. Face à cette situation, Mihail, un homme sans histoire, trouve un exutoire funeste. Le dispositif cinématographique mis en place ici est minutieusement travaillé dans le but de démultiplier les réalités (celle de Stroe, celle de son personnage et celle du spectateur) renforçant cette impression de perte de repères.

Si « Plante perene » se voulait anxiogène dans la réclusion, « Black Friday » l’est davantage à l’air libre. Et semblable à une peinture d’Edward Hopper, les plans montrent des édifices géométriques, sans âme qui vive. L’angoisse n’est plus cultivée par la sensation d’étouffement et par l’indifférence des uns par rapport aux autres mais plutôt par la disparition totale de conscience humaine dans un lieu dépourvu de ses murs de protection. Situé sur le toit d’un immeuble, le héros toise le monde et ses contemporains qu’il voit comme des « rivaux » à abattre.

Contrairement à la veuve de « Plante perene », qui est encore en interaction avec ses contemporains, Mihail de « Black Friday », du haut de son toit, ne fait déjà plus partie du monde. La mise en scène de Roxana Stroe oscille volontairement tout au long du film entre lyrisme et cynisme. Jouant tour à tour avec les émotions du spectateur grâce à un savant dosage de moments imprégnés de musique d’opéra (« La Danse des Chevaliers » de Prokoviev) et d’autres colorés uniquement de sons d’ambiance. Permettant ainsi tantôt une identification et/ou une empathie et tantôt une distanciation.

Avec son troisième opus « Une Nuit à Tokoriki », tout juste primé également au Festival de Films de Femme de Créteil, la Roumaine, poursuit dans la veine de l’absurde dans un kitsch assumé pour traiter avec habileté du trio amoureux. À la manière d’une tragi-comédie, elle se joue des codes pour mieux les démasquer. Une chose est sûre : une cinéaste est née !

Marie Bergeret

Article associé : la critique de « Une Nuit à Tokoriki »

Short Screens #70: « A Films ouverts »

Dans le cadre du Festival « A films ouverts » pour l’interculturalité – contre le racisme (du 10 au 25 mars), Short Screens accueille avec plaisir le programme Courts métrages et vote du public. Une sélection de films réalisés dans des ateliers pour la plupart où jeunes et moins jeunes s’expriment au travers d’œuvres originales qui abordent la question de l’Autre et l’importance de lutter contre les clichés afin de valoriser la différence.

La remise des prix aura lieu lors de la cérémonie de clôture le samedi 25 mars aux Riches-Claires. Un prix du public y sera décerné en fonction des résultats des séances « Vote du public ».

La projection sera suivie d’un débat animé par Media Animation.

Rendez-vous le jeudi 23 mars à 19h30, au cinéma Aventure, Galerie du Centre, Rue des Fripiers 57, 1000 Bruxelles – PAF 6€

Visitez la page Facebook de l’événement ici!

Soirée Format Court, les photos

Ces jours-ci, Format Court est en vacances… En attendant notre retour, voici quelques images glanées lors de notre dernière Soirée Format Court organisée le jeudi 9 mars 2017, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), prises par Stenny Sigere.

Pour rappel, nos invités, ce soir-là, étaient Alice Diop et Patrick Zingile, réalisatrice et comédien de « Vers la tendresse », Cesar du Meilleur Court Métrage 2017 ex aequo, mais aussi Lola Quivoron et Margaux Juvénal, réalisatrice et productrice de « Au loin Baltimore » (sélectionné à Locarno, Angers, Clermont, …).

À noter : notre prochaine Soirée Format Court aura lieu le jeudi 13 avril 2017 (la programmation sera bientôt annoncée ) !

5 ans de programmation au Studio des Ursulines

Ce mois-ci, Format Court fête ses 5 ans de programmation au Studio des Ursulines. Ce sera l’occasion de le rappeler ce jeudi 9 mars 2017 à l’occasion de notre toute nouvelle soirée de courts-métrages.

« Au loin Baltimore » de Lola Quivoron

Nos séances mensuelles et internationales ont en effet démarré il y a cinq ans jour pour jour, le 8 mars 2012 dans cette même jolie salle du 5ème arrondissement parisien avec l’envie de diffuser du (bon) court et de donner la parole aux réalisateurs, comédiens, techniciens, producteurs mais aussi aux sélectionneurs de festivals.

En fouillant dans nos archives, nous avons retrouvé le visuel ci-dessous. C’était il y a 5 ans, notre affiche était signée Gwendoline Clossais, et nous proposions alors de découvrir cinq films français, belges et suédois à travers la formule – sympathique – suivante :

« 8 mars prochain. Jour de la femme, deuxième jeudi du mois, Saint-Machin, … Mais aussi, première projection de courts métrages, organisée par Format Court au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Si l’envie vous prend de fuir la civilisation, de chercher l’inspiration dans un paquet de bonbons, d’occuper votre ancien lieu de travail, de vous mettre au nudisme et de mettre votre plus belle cape de magicien, cette séance est bel et bien pour vous ».

Le projet initié il y a 5 ans avec Florian Delporte, le programmateur et directeur du Studio des Ursulines, était clair et ambitieux à la fois : rendre visibles des films un peu trop discrets, diffuser des oeuvres d’ici et d’ailleurs, récentes comme plus anciennes, et associer les professionnels aux rencontres prévues. Faire du lien, être des passeurs, identifier des films de qualité, des propositions fortes, les accompagner en salle, créer un rendez-vous, s’adresser à un public curieux et cinéphile. Montrer la diversité et la vitalité du court, qu’il soit animé, fictionnel, documentaire ou expérimental, construire des programmations éclectiques, originales, multiculturelles et très rarement thématiques.

On a fait le compte. En cinq ans, de 2012 à 2017, nous avons projeté pas moins de 249 courts-métrages : des très courts, des moyens, des clips, des pubs, des films d’écoles, des films d’époque, des classiques comme des propositions plus récentes.

« L’Homme à la tête de caoutchouc » de Georges Méliès

Un mot sur les classiques. Nous avons eu le grand plaisir de diffuser les films suivants (pour ne citer qu’eux) en accompagnement de films plus « actuels » (voir plus bas) : « L’Homme à la tête de caoutchouc » (1901) et « Le Roi du Maquillage » de Georges Méliès (1904), « Symphonie bizarre » de Segundo de Chomon (1909), « The Rounders » de Charlie Chaplin (1914), « One Week » (La Maison démontable) de Buster Keaton et Edward F. Cline (1920), « His Wooden Wedding » (1925) et « Mighty like a moose » de Leo Mac Carey (1926), « Betty Boop’s Crazy Inventions » de Dave Fleischer (1933), « Un Monsieur qui a mangé du taureau » de Eugène Deslaw (1935), « Tulips shall grow » de George Pal (1942), « Rentrée des classes » de Jacques Rozier (1955), « L’Amour existe » de Maurice Pilat (1960), « The Heart of The World » de Guy Maddin (1961), « Rupture » (1961) et « Heureux Anniversaire » (1962) de Pierre Etaix, « Feest » de Paul Verhoeven (1963), « L’acteur » de Jean-François Laguionie (1975),« Les Possibilités du dialogue » de Jan Švankmajer (1982), « L’Illusionniste » de Alain Cavalier (1990), « Walking on the Wild Side » de Dominique Abel et Fiona Gordon (2000), …

« Larp » de Kordian Kądziela

Parmi les films plus contemporains, il serait bien vain de citer tous les films que nous avons programmés (tout est archivé sur notre site). Citons toutefois quelques perles que nous avons été particulièrement fiers de repérer très tôt et de programmer sur l’écran des Ursulines : « Oh Willy » de Emma de Swaef et Marc Roels (Belgique, France, Pays-Bas), « Fais croquer » de Yassine Qnia (France), « Sinner » de Meni Philip (Israël), « Andong » de Rommel Milo Tolentino (Philippines), « Posledný Autobus » de Ivana Laucikova et Martin Snopek (Slovaquie), « Vivre avec même si c’est dur » de Pauline Pinson, Magali Le Huche et Marion Puech (France), « Edmond était un âne » de Franck Dion (France), « Wrong Cops » de Quentin Dupieux (France), « Bisclavret » d’Emilie Mercier (France), « El Empleo » de Santiago Grasso (Argentine), « Tanghi Argentini » de Guido Thys (Belgique), « Mompelaar » de Wim Reygaert et Marc Roels (Belgique), « John and Karen » de Matthew Walker (Royaume-Uni), « Mourir auprès de toi » de Spike Jonze et Simon Cahn (France), « Tiger Boy » de Gabriele Mainetti (Italie), « Abgestempelt » de Michael Rittmannsberger (Autriche), « Sonata » de Nadia Micault (France), « M’échapper de son regard » de Chen Chen (France), « Las Palmas » de Johannes Nyholm (Suède), « Solecito » d’Oscar Ruiz Navia (Colombie, Danemark, France), « Fourplay : Tampa » de Kyle Henry (Etats-Unis), « La lampe au beurre de Yak » de Hu Wei (Chine, France), « Les Jours d’avant » de Karim Moussaoui (France, Algérie), « Us » de Ulrich Totier (France, Belgique), « Apele Tac » de Anca Miruna Lazarescu (Allemagne), « Ichthys » de Marek Skrobecki (Pologne), « Hvalfjordur » de Gudmundur Arnar Gudmundsson (Islande), « Misterio » de Chema García Ibarra (Espagne), « Die Schaukel des sargmachers » d’Elmar Imanov (Allemagne), « Noah » de Walter Woodman et Patrick Cederberg (Canada), « The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at kilometer 375 » de Omar el Zohairy (Egypte), « Smafuglar » de Rúnar Rúnarsson (Islande), « Oh Lucy ! » de Atsuko Hirayanagi (Japon, Singapour, Etats-Unis), « Guy Moquet » de Demis Herenger (France), « Boles » de Spela Cadez (Slovénie, Allemagne), « Lágy Eső » de Dénes Nagy (Hongrie),« Beauty » de Rino Stefano Tagliafierro (Italie), « Le Skate moderne » d’Antoine Besse, « Art » de Adrian Sitaru (Roumanie), « Eût-elle été criminelle » de Jean-Gabriel Périot (France), « Le Sens du toucher » de Jean-Charles Mbotti Manolo (France), « Symphony no. 42 » de Réka Bucsi (Hongrie), « Petit Frère » de Rémi St-Michel (Canada), « Cutaway » de Kazik Radwanska (Canada), « Nashorn im Galopp » d’Erik Schmitt (Allemagne), « La route du bout du monde » d’Anaïs Le Berre et Lucille Prin (France), « Onder ons » de Guido Hendrikx (Pays-Bas), « The Mad Half Hour » de Leonardo Brzezicki (Danemark, Argentine), « Oripeaux » de Sonia Gerbeaud et Mathias Panafieu (France), « Guida » de Rosana Urbes (Brésil), « Le Repas dominical » de Céline Devaux (France), « Dans les eaux profondes » de Sarah Van Den Boom (France), « Coups de hache pour une pirogue » de Gilde Razafitsihadinoina (Madagascar), « Paandhrya » de Sandeep Mane (Inde), « Renaître » de Jean-François Ravagnan (Belgique), « Kwa Heri Mandima » de Robert-Jan Lacombe (Suisse), « Emilie Muller » de Yvon Marciano (France), « In uns das universum » de Lisa Krane (Allemagne), « Varicella » de Fulvio Risuleo (Italie), « Shipwreck » de Morgan Knibbe (Pays-Bas), « La Maison de Poussière » de Jean-Claude Rozec (France), « Larp » de Kordian Kądziela (Pologne), « Sonámbulo » de Theodore Ushev (Canada), « Decorado » d’Alberto Vazquez (Espagne), « Il Silenzio » de Ali Asgari et Farnoosh Samadi Frooshani (Italie), « Chasse royale » de Lise Akoka et Romane Guéret (France), « L’Île jaune » de Léa Mysius et Paul Guilhaume (France), « Hopptornet » de Maximilien Van Aertryck et Axel Danielson (Suède), « Une nuit à Tokoriki » de Roxana Stroe (Roumanie).

« Une nuit à Tokoriki » de Roxana Stroe

En cinq ans, ont été programmés dans le cadre de nos séances des films français, belges, hollandais, italiens, espagnols, suisses, allemands, autrichiens, polonais, slovaques, slovènes, roumains, tchèques, hongrois, estoniens, lettons, arméniens, géorgiens, grecs, suédois, norvégiens, danois, islandais, canadiens, américains, marocains, tunisiens, algériens, égyptiens, iraniens, indiens, israéliens, argentins, colombiens, chiliens, brésiliens, philippins, chinois, japonais, taïwanais, sud-coréens, congolais et malgaches. 43 nationalités au total (pas mal, non ?).

Parmi ces films, nous avons diffusé 42 Prix Format Court en salle, la plupart en présence de leurs auteurs : « Comme une grande » d’Héloïse Pelloquet », « La Table » d’Eugène Boitsov, « Mr Madila » de Rory Waudby-Tolley, « Tourisme international » de Marie Voignier, « Ennemis intérieurs » de Sélim Azzazi, « Manoman » de Simon Cartwright, « Une Nuit à Tokoriki » de Roxana Stroe, « Anna » d’Or Sinai, « Dernière porte au sud » de Sacha Feiner, « Le Mali (en Afrique) » de Claude Schmitz, « A Strong Woman » de Iwona Kaliszewska et Kacper Czubak, « Corpus » de Marc Hericher, « Kijé » de Joanna Lorho, « Kanun » de Sandra Fassio, « The Weatherman and the Shadowboxer » de Randall Lloyd Okita, « Trespass » de Paul Wenninger, « Anima » de Simon Gillard, « Le Monde à l’envers » de Sylvain Desclous, … .

Jean Legrand, Hu Wei, Julien Féret (chef opérateur, réalisateur et producteur de « La Lampe au beurre de Yak »

Bon nombre de professionnels français et étrangers sont également venus présenter leur travail et échanger avec le public dans le cadre de ces rendez-vous mensuels : Emma de Swaef, Yassine Qnia, Matthieu Salmon, Léo Verrier, Antoine Blandin, Giovanni Sportiello, Franck Dion, Emilie Mercier, Christophe Le Masne, Christelle Lheureux, Houda Benyamina, Benjamin Parent, Sylvain Desclous, Myriam Boyer, Benjamin Renner, Florence Borelly, Diane Jassem, Olivier Catherin, Yan Volsy, Mathieu Bompoint, Hugues Hariche, Edyta Janczak-Hiriart, Serge Bromberg, Chen Chen, Guillaume Dreyfus, Dimitra Karya, Laurence Reymond, Philipp Mayrhofer, Xavier Legrand, Alexandre Gavras, Hu Wei, Julien Féret, Steve Achiepo, Vincent Maury, Marie Monge, Nicolas Mesdom, Sébastien Houbani, Virginie Legeay, Gudmundur Arnar Gudmundsson, Chema García Ibarra, Jean-Bernard Marlin, Shanti Masud, Arthur Harari, Nicolas Anthomé, Clément Tréhin-Lalanne, Olivier Chantriaux, Joris Clerté, Virginie Giachino, Giacomo Abbruzzese, Jean-Charles Mbotti Malolo, Erik Schmitt, Martin Razy, Erik Schmitt, Paul Hamy, Hélène Vayssières, Marie Voignier, Davy Chou, Céline Devaux, Sarah Van Den Boom, Robert-Jan Lacombe et Jan Czarlewski,Phuong Mai Nguyen, Lisa Krane, Rory Waudby-Tolley, Cécile Ducrocq, Laure Calamy, Yann Delattre, Fabrice Préel-Cléach, Jean-Christophe Soulageon, Natalie Beder, Nelson Ghrenassia, Ali Asgari, Farnoosh Samadi Frooshani, Lise Akoka, Romane Gueret, Léa Mysius, Paul Guilhaume, Donato Sansone, Nicolas Schmerkin, Or Sinai, Mees Peijnenburg, Ena Sendijarević, Roxana Stroe, Sélim Azzazi, Héloïse Pelloquet, Chabname Zariab, … .

Merci à eux, pour leur confiance et leurs films !

Merci également à Florian Delporte, aux projectionnistes, et à l’équipe de Format Court.

Katia Bayer

Rappel. Soirée Format Court, ce jeudi 9 mars 2017

La bonne info de la semaine. Format Court vous invite ce jeudi 9 mars 2017, à 20h30 à assister à sa nouvelle soirée de courts-métrages au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).

Cinq films français, britanniques et croates seront projetés pour l’occasion, en présence de deux équipes : Alice Diop et Patrick Zingile, réalisatrice et comédien de « Vers la tendresse », Cesar du Meilleur Court Métrage 2017 ex aequo, et Lola Quivoron et Margaux Juvénal, réalisatrice et productrice de « Au loin Baltimore » (sélectionné à Locarno, Angers, Clermont, …).

Venez les rencontrer !

En pratique

– Projection : 20h30, accueil : 20h
– Durée de la séance : 87′
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
– Evenement Facebook
Entrée : 6,50 €
Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com