Il s’appelle Willy Holt. Son nom pourrait faire penser à un mercenaire, à un fuyard intrépide, élancé sur son cheval, dans un western hollywoodien. Le personnage en a la carrure physique : de grande taille, plutôt mince, les pupilles repoussées au fond des cavités oculaires, les cheveux mi-longs aux reflets désormais blafards flanqués en arrière. À des distances plus extrêmes, de loin ou de près, certains détails en font pourtant une individualité indéfiniment plus complexe, intrigante. Sa démarche, d’abord : il avance par minimes élans successifs, comme s’il n’était pas possible de tirer un trait droit dans l’espace.
Fondée en 2002, la maison Lowave propose un véritable point de vue sur le cinéma expérimental et la vidéo contemporaine. Si aujourd’hui, elle a développé de multiples activités autour de ces genres, le label continue à éditer des DVD qui demeurent des socles solides pour la diffusion de films innovants trop peu vus par les publics.
Depuis dix ans, l’éditeur DVD Lowave investit le champ du cinéma expérimental et de l’art vidéo. Spécialisé dans les images en mouvement, en quête d’auteurs émergents (venus surtout d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique), Lowave compte un catalogue important de courts et de longs métrages, de portraits d’artistes et de travaux interdisciplinaires. Entre deux focus, Format Court a repéré quelques titres révélateurs de la variété du catalogue de cet éditeur à la pointe, curieux et interculturel.
Le Best of Anima 2012, le huitième du genre, édité par Folioscope en collaboration avec Les Films du Nord, regroupe huit courts métrages primés au Festival Anima en 2012, accompagnés de trois coups de cœur du festival et de quelques bonus (bande-annonce, autoportraits). Parmi cette sélection, on retrouve des œuvres présentées et récompensées dans de nombreux festivals, telles que « Luminaris » de Juan Pablo Zaramella ou « Pixels » de Patrick Jean. À leurs côtés, on découvre avec plaisir d’autres créations de tout horizon, issues des compétitions professionnelles comme étudiantes.
« One Million Love Songs… and love stories » fait partie des nouveaux DVD édités par Chalet Pointu. Cette compilation est à l’origine un programme du Festival d’Annecy, conçu par Laurent Million, sélectionneur au festival. Du rose, des cœurs et une typographie romantique sur la jaquette, voilà qui ne saurait être un message plus que clair : nous avons affaire à des films d’amour ! Mais attention, ici pas de films mièvres ou à l’eau de rose; des courts métrages qui parlent d’amour en animation traditionnelle (2D, 3D, pixillation) et en chanson!
L’édition Chalet Pointu du DVD de « Chienne d’histoire », lauréat de la très convoitée Palme d’Or du court métrage à Cannes en 2011, inclut le documentaire « Histoire de chiens » coécrit par Serge Avédikian et Catherine Pinguet, auteure de l’ouvrage « Chiens d’Istanbul » dont s’est inspirée le film d’animation.
A revoir aujourd’hui rassemblés en un double DVD les premiers films de Claire Simon, on réalise à quel point la réalisatrice de « Les Bureaux de dieu » et de « Récréations » nous montre, par sa façon d’appréhender le cinéma du réel, une jolie preuve de sa fascination pour l’Autre.
Alain Cavalier, filmeur de longue date, ayant fait ses premiers pas avec un court, « L’Américain » (1958), est revenu il y a quelques années à la forme brève avec « Les Braves », trois témoignages inédits d’hommes “n’ayant pas eu froid aux yeux (…) et ayant refusé de se plier devant l’injustice”, censés être les premiers d’une série de ce genre. Ces films sont réunis sur un DVD, édité l’an passé, par les Collections particulières de l’association Documentaire sur Grand Ecran.
Depuis un an, le DVD traînait dans la pile des non vus, non traités, non évalués. Dépoussiéré, “Estran – 21 courts métrages” intègre, une édition plus tard, notre dossier spécial consacré au Festival du Film Court de Brest.
Les coïncidences font bien les choses. Le festival d’Annecy s’est terminé il y a 10 jours et il restait un DVD thématique dans la barbe de Noël Père. Réalisé à l’occasion d’une exposition sur le film d’animation publicitaire en France, présentée au Musée de la Publicité à Paris en 2007-2008, le support, rond comme un ballon, met en parallèle perles d’époque, pionniers du genre et animation riche et variée.
La Quinzaine des Réalisateurs, sélection parallèle à la compétition officielle du Festival de Cannes, offre depuis 1968 une fenêtre aux œuvres d’artistes peu connus qui finissent inévitablement par être propulsés au rang de célébrité. Akerman, Herzog, Fassbinder, Oshima ne sont que quelques exemples illustres sur une liste kilométrique. Pour la première fois cette année, la Quinzaine a édité un coffret rétrospective, une sorte de best-of reprenant un échantillon des dix dernières années, dont « Killing the Chickens to Scare the Monkeys » de Jens Assur et « Mary Last Seen » de Sean Durkin. Revue de quatre titres au choix.
En 2004, la collection Selected Shorts, éditée par le Festival du court métrage de Louvain (IKL), voyait le jour avec le but de publier chaque année un DVD reprenant une anthologie de films courts primés ou simplement sélectionnés au Festival. Florilège de 5 films.
Créé à Bristol en 1972 par David Sproxton et Peter Lord, le studio Aardman a acquis une solide réputation dans le milieu artistique avec les aventures à succès de Wallace et Gromit, un esprit malicieusement anglais et le maniement raffiné de l’animation en pâte à modeler. Rencontrer Peter Peake, animateur chez Aardman, permet de fouiller dans sa besace de DVD et d’en extirper un disque aussi plat qu’un pain azyme, consacré aux chefs-d’oeuvre du célèbre studio de production.
Amérique, années 20 ou folles. Encore muet, le cinéma burlesque faisait beaucoup parler de lui. Les silhouettes et les gags de Buster Keaton, de Charlie Chaplin, de Harold Lloyd, de Stan Laurel et de son associé Oliver Hardy habillaient facétieusement les écrans. Mais les rires naissaient également du talent d’un autre, tour à tour acteur, réalisateur et producteur entre 1920 et 1940 : le très populaire Charley Chase. Oublié aujourd’hui, il était discernable par ses rôles de dandy séducteur à la tronche impayable (fine moustache, oreilles décollées, yeux facétieux, bouche pitre) assortie à ses cheveux coiffés à la brillantine.
C’est en 1998 que débute la fabuleuse aventure des Lutins du court métrage, une association qui vise à promouvoir et à diffuser la forme courte à travers différents évènements, tels que le Tour de France des Lutins ou encore la Nuit des Lutins. En attendant le mois de juin et sa prochaine nuit étoilée, un DVD « Les Lutins du court métrage : 10 ans, 10 films » édité chez DVD Pocket retrace la décennie en 10 films de référence récompensés lors des éditions précédentes. Lumière sur 5 feux follets.
En 2007, les Rencontres Henri Langlois, grandes partisanes de films d’étudiants, enregistraient leur 30ème édition, et éditaient en DVD une sélection de 14 courts métrages primés en interne, pour accompagner cet anniversaire. Après vision, trois d’entre eux s’installent en toute impunité dans cette chronique très marquée par le noir et blanc.
Tout amateur d’animation en a entendu parler ou a vu sa tronche, surmontée d’un n°6, quelque part. « Harvie Krumpet » est un anti-héros en pâte à modeler, porté sur les faits, les clopes, le nudisme et l’affranchissement des poules. Son étoile n’est pas spécialement bonne, mais cela ne l’empêche pas d’attirer la sympathie de ses juges (Prix du Public, du Jury, Fipresci à Annecy, en 2003, et Oscar du meilleur court métrage d’animation en 2004).
Fondée en 1968 par la SRF (la Société des Réalisateurs de Films), la Quinzaine des Réalisateurs est une section parallèle, indépendante, internationale et non compétitive du festival de Cannes. En 69, elle apparaît, sous le nom de « Cinéma en liberté ». Dès sa première édition, la manifestation s’intéresse aux jeunes et nouveaux cinéastes, aux preneurs de risques, aux audacieux, aux avant-gardistes, aux poètes, aux défenseurs d’un cinéma d’auteur indépendant et original.
Récompensé à Clermont-Ferrand, mais aussi à Fréjus ou encore à Angers, le second court métrage d’Antoine Bigeard vient d’être édité en DVD par la Fnac, qui en a fait son « Attention Talent » de l’année 2008. Diffusée dans les magasins de la chaîne de distribution de biens culturels (sic), cette édition, conçue par le réalisateur, permet de découvrir ses deux films et quelques bonus où il se met en scène, pour le meilleur et pour le pire.