Interviews

Maryna Svroda. L’amour pour Tolstoï, le désir de sincérité et la coproduction franco-ukrainienne

Maryna Svroda. L’amour pour Tolstoï, le désir de sincérité et la coproduction franco-ukrainienne

Le cross est le nom d’une course à pied qui se pratique sur un terrain ayant des obstacles naturels. « Cross » est aussi le titre du court-métrage qui a remporté la Palme d’or du 64ème festival de Cannes. Réalisé par la réalisatrice ukrainienne Maryna Svroda, c’est un film poétique qui réussit à renvoyer le spectateur à l’essence même de notre condition d’être humain. Rencontre.

Jens Assur : « Mon but est d’emmener le public dans un voyage vers de nouvelles contrées »

Jens Assur : « Mon but est d’emmener le public dans un voyage vers de nouvelles contrées »

Stimulé par le sens de l’éthique et les sujets politiques, l’ancien reporter de guerre Jens Assur, repéré avec « The Last Dog in Rwanda », Grand Prix de la compétition internationale à Clermont-Ferrand 2007, revient au court métrage avec « Killing the Chickens to Scare the Monkeys », présenté en mai à la Quinzaine des Réalisateurs. Derrière un titre inspiré par un proverbe chinois, le film montre la vie quotidienne d’une jeune femme prisonnière d’un système qui la dépasse.

Jonas Odell : « Dans mes films, j’essaie de laisser les personnages exprimer ce qui leur tient à cœur dans leurs propres histoires »

Jonas Odell : « Dans mes films, j’essaie de laisser les personnages exprimer ce qui leur tient à cœur dans leurs propres histoires »

Jonas Odell vit et travaille à Stockholm. L’homme est connu pour ses films-témoignages, ses effets miroir, ses couleurs psychédéliques, ses images monochromatiques, ses collages d’éléments et son sens du graphisme hors du commun. Bref entretien autour du documentaire animé, des images vides et de l’expérimentation.

Valéry Rosier : « Un court, ça part d’un sentiment. On peut parler pendant 20 minutes de ce sentiment-là ».

Valéry Rosier : « Un court, ça part d’un sentiment. On peut parler pendant 20 minutes de ce sentiment-là ».

De l’ingénierie au cinéma, il n’y a qu’un pas. Du cafard dominical à un film primé à la Semaine de la Critique aussi. Des raisons suffisantes pour rencontrer Valéry Rosier, réalisateur très spontané de « Dimanches », autour de l’ennui, du trouble, des comédiens non professionnels, du mélange entre fiction et documentaire et de l’improvisation.

Tae-gyum Son : « Si mon film n’avait pas été invité au festival de Cannes, ça aurait été le dernier »

Tae-gyum Son : « Si mon film n’avait pas été invité au festival de Cannes, ça aurait été le dernier »

Sorti de la Chung-Ang University de Séoul, Tae-gyum Son a remporté il y a peu le troisième prix de la Cinéfondation avec son film « Ya-Gan-Bi-Hang » (Fly by Night). Accompagné de sa distributrice et traductrice Jihye Park, il livre son point de vue en V.O. sur l’adolescence au cinéma, ses grands maîtres à penser, ses difficultés à s’insérer dans l’industrie coréenne et l’influence de Cannes sur la poursuite de sa carrière.

Attila Till : « J’aime montrer le matériel humain, le réalisme au possible »

Attila Till : « J’aime montrer le matériel humain, le réalisme au possible »

On était plutôt ravi de vous proposer Attila Till en images. La rencontre avec l’auteur hongrois de l’épatant et terrible « Csicska », montré à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, avait eu lieu dans un pavillon tunisien, le long de la Croisette. C’était sans compter les soucis techniques renvoyant cette interview aux considérations écrites. Attila Till filmé, parlant anglais et demandant une clope à la volée, ce sera pour une prochaine. En attendant, le voici en français dans le texte.

Kyle Henry : « Donnez à vos acteurs l’opportunité de contribuer à votre film »

Kyle Henry : « Donnez à vos acteurs l’opportunité de contribuer à votre film »

Six ans après être venu présenter son premier long, « Room » à la Quinzaine des Réalisateurs, Kyle Henry revient à Cannes avec un court, « Fourplay : Tampa », l’un des quatre films d’une série sur les transgressions sexuelles. Entre humour, religion et sperme à la vanille, il explicite son intérêt pour l’être humain, son goût pour l’intuition des acteurs et son envie de continuer à grandir en tant qu’artiste. Entretien sans pareil.

Corneliu Porumboiu : « Quand on est au début de sa carrière, c’est important que les réalisateurs dont on aime le travail nous disent qu’on est sur la bonne voie »

Corneliu Porumboiu : « Quand on est au début de sa carrière, c’est important que les réalisateurs dont on aime le travail nous disent qu’on est sur la bonne voie »

En 2004, Corneliu Porumboiu, étudiant à l’Université « I.L.Caragiale » de Bucarest, était invité à présenter son film « A Trip to The City » à la Cinéfondation. Le festival de Cannes est resté une bonne adresse pour lui puisqu’il a remporté la Caméra d’Or avec son premier long-métrage « 12:08 à l’est de Bucarest » présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et a reçu le Prix du Jury et le Prix Fipresci pour « Policier, Adjectif », sélectionné à Un Certain Regard. En mai dernier, Corneliu Porumboiu opérait un retour aux sources à Cannes en tant que membre du jury de la Cinéfondation, sept années après y avoir vu sa carrière débuter.

Nicolas Roy. Le cinéma sans compromis

Nicolas Roy. Le cinéma sans compromis

Après avoir tourné plusieurs courts, le réalisateur québécois Nicolas Roy est sélectionné en compétition officielle à Cannes avec « Ce n’est rien ». Refusant de prendre le spectateur par la main, il signe là un film poignant sur l’inceste d’un point de vue original : celui d’un père, découvrant avec horreur ce que sa fille a subi et décidant de « régler » la situation au sein du cercle familial. Tension dramatique, sobriété, économie de moyens, direction d’acteurs, … : Nicolas Roy fait le point.

Michel Gondry : « L’inspiration, il faut la voir comme une stimulation, pas comme une influence »

Michel Gondry : « L’inspiration, il faut la voir comme une stimulation, pas comme une influence »

Il s’est fait connaître par le clip avant de se risquer au court et au long métrage. Continuant à faire des va-et-vient entre les formes et les idées, il vient de présider le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages officiels au dernier festival de Cannes. Rencontre avec Michel Gondry, filmeur filmé.

Le Voyage dans la lune de Georges Méliès par Serge Bromberg

Le Voyage dans la lune de Georges Méliès par Serge Bromberg

Présenté en ouverture officielle du festival de Cannes avant le film de Woody Allen et en séance de rattrapage quelques jours plus tard grâce aux demandes insistantes des membres de la presse et des festivaliers, « Le Voyage dans la lune » de Georges Méliès a été projeté dans une version inédite, en couleurs et en musique. Le court métrage le plus célèbre du magicien français, premier film classé au patrimoine de l’UNESCO, montre une succession de tableaux en couleurs originales peintes à la main avec une musique additionnelle écrite par le groupe Air.

Ann Sirot et Raphaël Balboni : inventeurs d’univers décalés

Ann Sirot et Raphaël Balboni : inventeurs d’univers décalés

Sirot-Balboni, le nom sonne comme un remède à la morosité ambiante et pour cause, à en juger leur dernier film “La Version du loup” qui revisite avec beaucoup d’humour, le conte du “Petit chaperon rouge”. Sélectionné en compétition nationale au Festival du court métrage de Bruxelles, le film a reçu une Mention Spéciale pour le Prix Be TV. Rencontre avec le couple qui subit les influences positives de Gilliam, Fellini, Greenaway ou encore Abel et Gordon.

Gérard Courant : « Mon cinéma peut être ethnographique, militant, même expérimental dans certains cas, mais c’est avant tout du cinéma »

Gérard Courant : « Mon cinéma peut être ethnographique, militant, même expérimental dans certains cas, mais c’est avant tout du cinéma »

Gérard Courant a filmé plus de 2000 personnalités artistiques dont Jean-Luc Godard, Manoel de Oliveira, Wim Wenders, Philippe Sollers, Terry Gilliam, Samuel Fuller, Ettore Scola, Merzak Allouache F.J. Ossang, Boris Lehman, Jonas Mekas, Philippe Garrel, Maurice Pialat et Laszlo Szabo. Son idée ? Le Cinématon, une galerie de portraits filmés.

Yorgos Zois : « Voir à quel point Theo Angelopoulos s’est battu comme un nouveau venu pour obtenir de l’argent, trouver des acteurs et tourner a été la meilleure leçon d’humilité pour moi »

Yorgos Zois : « Voir à quel point Theo Angelopoulos s’est battu comme un nouveau venu pour obtenir de l’argent, trouver des acteurs et tourner a été la meilleure leçon d’humilité pour moi »

Son film « Casus Belli » s’est laissé aimer à Venise, Clermont-Ferrand, Dubaï, et Bruxelles. Pour en savoir davantage sur la métaphore, les caddies et les enfants-dominos, c’est avec Yorgos Zois qu’il faut prendre rendez-vous.

Abbas Kiarostami : « Mon premier film a été réellement compliqué. Par la suite, je me suis dirigé vers de plus en plus de simplicité »

Abbas Kiarostami : « Mon premier film a été réellement compliqué. Par la suite, je me suis dirigé vers de plus en plus de simplicité »

Pour la toute première fois, la Région du Golfe accueillait, lors du festival du Golfe de Dubaï, Abbas Kiarostami pour une master class à destination de 45 jeunes réalisateurs triés sur le volet, provenant essentiellement du Moyen-Orient. Quelques jours auparavant, trois de ses courts avaient été montrés en salle (« Ducks », « Sea eggs », « Roads of Kiarostami »)

Javier Packer-Comyn : « Je suis toujours attentif à la manière dont le film travaille le monde et à celle dont le monde traverse le film »

Javier Packer-Comyn : « Je suis toujours attentif à la manière dont le film travaille le monde et à celle dont le monde traverse le film »

Avant de devenir le directeur artistique du Cinéma du Réel, le festival dédié au documentaire de création, organisé par le Centre Pompidou fin mars-début avril, Javier Packer-Comyn a œuvré pendant plusieurs années en faveur du même cinéma à Bruxelles, en faisant venir des auteurs, et en montrant des films méconnus via l’association Le P’tit Ciné. D’une ville à l’autre, d’une expérience de travail à l’autre, des fondamentaux sont restés : dialogue entre passé et présent, statut de l’image, regards sur le monde, solitude groupée, et points d’entrée. Entretien.

Andreas Hykade : « Animer, faire bouger les dessins, voir une chose en devenir une autre, est le moment le plus épanouissant pour moi »

Andreas Hykade : « Animer, faire bouger les dessins, voir une chose en devenir une autre, est le moment le plus épanouissant pour moi »

Simplicité complexe. Poésie psychédélique. Abstraction torturée. Musicalité pour enfants comme pour adultes. Noir, blanc et autres couleurs. Le travail d’Andreas Hykade, récompensé du Grand Prix à Anima pour “Love & Theft”, ne manque pas de combinaisons multiples. Entretien en fin de séance et en ouverture d’un nouveau chapitre.

Gil Alkabetz : « I feel every film I make is the first and the last one. I never believe I can make another. »

Gil Alkabetz : « I feel every film I make is the first and the last one. I never believe I can make another. »

Filmmaker of some renown, Gil Alkabetz has wowed the animation world on several occasions, notably with his riotously hilarious « Rubikon », winner of the Funniest Film Award at Annecy, and more recently with « Der Da Vinci Timecode », an incomparable experience that redefines the perception of classical art by subjecting it to the specificity of film language.

Gil Alkabetz : « C’est comme si chaque film que je faisais était le premier et le dernier. Je ne crois jamais que je pourrai en faire un autre. »

Gil Alkabetz : « C’est comme si chaque film que je faisais était le premier et le dernier. Je ne crois jamais que je pourrai en faire un autre. »

Le cinéaste Gil Alkabetz a impressionné le monde de l’animation à plusieurs reprises, entre autres avec « Rubicon », court hilare qui remporta le prix du film le plus drôle à Annecy, et « Der Da Vinci Timecode », expérience unique qui redéfinit la lecture d’une œuvre d’art classique en le soumettant aux spécificités du langage cinématographique. Membre du jury international lors du dernier Festival Anima à Bruxelles, l’animateur nous a consacré un moment pour aborder l’univers de l’animation en constante évolution et le fait que certains n’apprennent jamais de leurs expériences.