Pour son tout premier film, la jeune réalisatrice sud-coréenne Sujin Moon se distingue en compétition officielle à Cannes, avec une courte animation singulière. Elle dépeint de façon glaçante et habile la manière dont la société nous pousse à porter un masque social. Le film se déroule essentiellement dans le huis-clos d’une salle de bain. Une femme au teint très blanc enfile à la manière d’une combinaison, une « peau » identique à elle-même à l’allure bien plus soignée, dès qu’elle est confrontée à des interactions sociales.
Présenté en programme labo L4, à Clermont-Ferrand, le très esthétique « Love Games » de la coréenne Joung Yumi apporte un petit moment de quiétude tout en volupté retenue, de la délicatesse dans le propos et dans le trait qui ravissent les yeux.
Un homme et femme qui s’adonnent à des jeux amoureux. Assis sur un tapis imaginaire dessiné dans l’espace, ils plient et assemblent des pièces du Tangram, jouent au docteur et à l’infirmière, boivent du thé, jouent à cache-cache… Chaque jeu amoureux en entraîne un autre. Les situations stéréotypées se transforment en quelque chose d’unique ─ unique comme l’amour.
Réal. : Joung Yumi
Animation, 15′, 2013
Corée du sud
Ayant fait couler beaucoup d’encre à sa sortie, de par la renommée d’un de ses auteurs, Park Chan-wook, réalisateur sud-coréen très prisé en France pour ses longs métrages hallucinés (« JSA », « Sympathy For Mr Vengeance », « Old Boy », « Lady Vengeance », « Je Suis un Cyborg », « Thirst »), mais aussi de par sa confection technique unique, le film ayant été entièrement shooté à l’Iphone 4, « Night Fishing » (« Paranmanjang » en version originale) se pose en véritable ovni de la sélection clermontoise de cette année, après son passage triomphant à Berlin l’année dernière, où il remporta l’Ours d’Or et le Grand Prix du Jury du meilleur court métrage.
Au fin fond de la forêt, à travers un épais brouillard, un homme marche, un panier de pêcheur à la main. Il arrive au bord d’une rivière. L’homme prépare tranquillement son matériel de pêche et lance ses hameçons. Quelques heures plus tard, la nuit tombe peu à peu sur les berges tranquilles. L’homme n’a pas attrapé grand-chose mais reste assis à attendre. C’est alors qu’une de ses cannes à pêche plie sous le poids d’une prise qui semble très lourde…
Réal. : Park Chan-Wook, Park Chan-Kyong
Fiction, Expérimental, 33′, 2011
Corée du Sud
Sorti de la Chung-Ang University de Séoul, Tae-gyum Son a remporté il y a peu le troisième prix de la Cinéfondation avec son film « Ya-Gan-Bi-Hang » (Fly by Night). Accompagné de sa distributrice et traductrice Jihye Park, il livre son point de vue en V.O. sur l’adolescence au cinéma, ses grands maîtres à penser, ses difficultés à s’insérer dans l’industrie coréenne et l’influence de Cannes sur la poursuite de sa carrière.
Un garçon qui n’a d’autre famille que son frère aîné couche avec un homme pour de l’argent. À court d’espèces, l’homme suggère une nouvelle rencontre pour le lendemain et lui demande son numéro de téléphone. Mais le portable du garçon est confisqué par son frère qui refuse de le rendre.
Réal. : Tae-gyum Son
Fiction, 21′, 2010
Corée du Sud
Derrière un titre des plus complexes se cache un film des plus intéressants. Troisième prix de la Cinéfondation, Ya-gan-bi-hang de Tae-guym Son, réalisé en Corée du Sud, lie passage à l’âge adulte, amours nocturnes et rapports fraternels. Un autre aperçu de l’intimité et de l’amour au-delà des distinctions d’âge ou de genre.