Interviews

Sarah Hirtt & Jean-Jacques Rausin, de la cinéphilie à la profession

Sarah Hirtt & Jean-Jacques Rausin, de la cinéphilie à la profession

Parmi les 18 films d’étudiants mis de côté cette année par Dimitra Karya, directrice de la sélection de la Cinéfondation, figurait un film belge de l’INSAS traitant avec humour de la fratrie et de ses (dés)illusions. « En attendant le dégel » (c’est son nom) a obtenu à Cannes le deuxième prix de la Cinéfondation des mains de Jane Campion et de son jury (Maji-da Abdi, Nicoletta Braschi, Nandita Das et Semih Kaplanoğlu). Au lendemain de la remise des prix, Sarah Hirtt, la réalisatrice et Jean-Jacques Rausin, l’un des trois comédiens du film, reviennent sur leurs parcours, leurs envies et leur lien au court.

«  L’Aurore boréale  » par Keren Ben Raphaël, Rémi Bertrand, Ana et Hippolyte Girardot, Delphine et Élise Benroubi

«  L’Aurore boréale  » par Keren Ben Raphaël, Rémi Bertrand, Ana et Hippolyte Girardot, Delphine et Élise Benroubi

Au dernier Festival de Cannes, avant la présentation de la Collection Canal + à la Semaine de la Critique, Format Court a eu l’opportunité de rencontrer l’équipe au complet – ou presque – du film «  L’Aurore boréale  » de Keren Ben Raphaël écrit pour Ana et Hippolyte Girardot et produit par Palikao Films.

Hu Wei. Rêve & réalité, désir & cinéma

Hu Wei. Rêve & réalité, désir & cinéma

En novembre dernier, nous avons découvert au Festival de Brest « Le Propriétaire », un film noir à l’esthétique très marquée. Son auteur, Hu Wei, actuellement étudiant au Fresnoy (comme Eduardo Williams, réalisateur de « Que je tombe tout le temps ? »), réapparaît dans nos fenêtres avec un nouveau film hybride dans lequel des familles tibétaines défilent devant l’objectif, sur fond d’arrières-plans diversifiés. « La Lampe au beurre de Yak » vient de commencer son parcours en festivals avec une sélection à la dernière Semaine de la Critique, à Cannes.

Ali Asgari : « Le cinéma iranien s’inspire de la vie »

Ali Asgari : « Le cinéma iranien s’inspire de la vie »

Si cette année, à Cannes, Asghar Farhadi a défendu son « Passé » en compétition officielle, du côté des courts, trois auteurs iraniens se sont fait repérer, que ce soit du côté de la Cinéfondation ou de la compétition officielle des courts. Dans la section réservée aux films d’écoles, Anahita Ghazvinizadeh a remporté le Premier Prix pour son piquant « Needle » et Navid Danesh nous a intéressés pour ses plans d’amour mobile. À l’officielle, Ali Asgari, le réalisateur de « Bishtar Az Do Saat » (« Plus de deux heures ») a développé, pour sa part, une histoire de transgression vécue dans une société traversée par les tabous.

Omoi Sasaki : « Ce court métrage est complètement différent des autres films que j’ai pu réaliser. J’ai souhaité travailler dans un esprit de tradition visuelle du Japon »

Omoi Sasaki : « Ce court métrage est complètement différent des autres films que j’ai pu réaliser. J’ai souhaité travailler dans un esprit de tradition visuelle du Japon »

Omoi Sasaki, réalisateur de « Inseki + Impotence », et Yuko Nobe, en charge de la promotion internationale des courts métrages japonais, nous ont parlé du film sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes. Omoi Sasaki nous livre quelques clés, à saisir à la volée, sur son incroyable court métrage qui parle de la société japonaise actuelle et qui rend hommage au cinéma de science-fiction nippon.

Jane Campion : « La façon dont on raconte une histoire, ce que cela dit de vous, est plus important que l’attachement à une technique »

Jane Campion : « La façon dont on raconte une histoire, ce que cela dit de vous, est plus important que l’attachement à une technique »

Jane Campion est souvent présentée comme la seule femme de l’histoire du Festival de Cannes à avoir reçu une Palme d’Or (pour « La Leçon de Piano »). Seulement Dame Jane, comme l’appelle Gilles Jacob, n’a pas reçu une mais bien deux Palmes d’Or (la première lui a été remise pour son court métrage « Peel » en 1986). Cette année, elle présidait le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages. Entretien exclusif.

Adriano Valerio : « Je voulais vraiment arriver comme une page blanche à Tristan Da Cunha pour essayer d’être le plus possible à l’écoute de cet endroit »

Adriano Valerio : « Je voulais vraiment arriver comme une page blanche à Tristan Da Cunha pour essayer d’être le plus possible à l’écoute de cet endroit »

Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes, lauréat depuis hier d’une Mention Spéciale, « 37°4S » est un court métrage tourné au bout du monde, sur une île où deux adolescents amoureux se confrontent aux questions de l’attachement et du départ. Adriano Valerio est parti sur l’île de Tristan Da Cunha pour tourner ce film et revient sur cette expérience inédite et bouleversante.

Dénes Nagy : « Je sens que je dois être ouvert à ce qui me touche »

Dénes Nagy : « Je sens que je dois être ouvert à ce qui me touche »

Dénes Nagy est un réalisateur hongrois que nous avons rencontré à Cannes. Après avoir étudié l’Université d’Art Dramatique et Cinématographique de Budapest et avoir passé un an à la Berlin Film Academy (DFFB), il a réalisé « Lágy Eső », un film touchant sur l’adolescence et le passage difficile à l’âge adulte. Le film, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, est le fruit d’une coproduction entre trois pays : la Hongrie, la Belgique et la Suisse. Entretien autour de l’observation, de la proximité avec les personnages, du hasard et de la difficulté de création.

Ainslie Henderson : « J’aime les films basés sur des souvenirs parce qu’on y ressent une forme de sincérité »

Ainslie Henderson : « J’aime les films basés sur des souvenirs parce qu’on y ressent une forme de sincérité »

En plein tournage de son prochain film, Ainslie Henderson, ce jeune Écossais fasciné par le stop-motion, lauréat de notre Prix Format Court au Festival Anima (pour son film « I Am Tom Moody »), nous a accordé quelques instants pour répondre à nos questions. De quoi satisfaire notre curiosité à l’égard de ce compositeur-chanteur devenu cinéaste.

Bertrand Bonello : « La contrainte peut être le début de la névrose mais aussi du style »

Bertrand Bonello : « La contrainte peut être le début de la névrose mais aussi du style »

En début de mois, Bertrand Bonello, parrain du festival Silence, on court !, présentait aux Voûtes parisiennes un court métrage documentaire iranien méconnu « La Maison est noire », réalisé par la poétesse Forough Farrokhzad. À cette occasion, nous avions rencontré le réalisateur de « Cindy : The Doll Is Mine » et de « L’Apollonide : Souvenirs de la maison close » pour parler d’enjeux, de contraintes, de légèreté et de rêverie.

Roman Klochkov : « L’énergie et la spontanéité du début, des esquisses, ne doivent pas disparaître »

Roman Klochkov : « L’énergie et la spontanéité du début, des esquisses, ne doivent pas disparaître »

Roman Klochkov est un animateur russe, né au Kazakhstan. Après nous avoir épatés avec son film de fin d’études, « Administrators » tourné à KASK, une école d’animation belge située à Gand, il revient avec son premier film professionnel, « Natasha ». Le film chroniqué le mois dernier sur le site a remporté le Prix du Meilleur Film d’Animation au dernier festival Aubagne. Sur place, nous avons rencontré Roman Klochkov, pour un entretien mélangeant l’humour, l’allégorie et les petits rêves.

Michael Rittmannsberger : « D’un film à l’autre, j’ai appris à avoir confiance dans mes choix, mes désirs et mes visions »

Michael Rittmannsberger : « D’un film à l’autre, j’ai appris à avoir confiance dans mes choix, mes désirs et mes visions »

Parmi les 41 films européens sélectionnés cette année au Festival de Brest, se trouvait « Abgestempelt », réalisé par un jeune Autrichien, Michael Rittmannsberger. À l’époque, nous avions découvert et apprécié ce film très rythmé et très bien construit dans le cadre du Prix Format Court remis à Brest. Après l’avoir projeté à notre séance spéciale Brest le mois passé, en présence de Michael Rittmannsberger, nous avons retrouvé celui-ci au Festival d’Aubagne où il présentait son film, en compétition internationale cette fois. Cela fait longtemps que nous souhaitions sortir son interview. La voici, enfin.

Benjamin Renner : « Je n’aime pas trop les projets extrêmement ambitieux, je préfère rester dans quelque chose de très modeste graphiquement »

Benjamin Renner : « Je n’aime pas trop les projets extrêmement ambitieux, je préfère rester dans quelque chose de très modeste graphiquement »

En quatre ans et des poussières, nous avons suivi le travail de Benjamin Renner. Au tout début, il y a eu « La Queue de la souris », son film malin et touchant de fin d’études de La Poudrière, récompensé du Cartoon d’Or en 2008. Quelques années plus tard, on l’a retrouvé autour de son projet de long-métrage, « Ernest et Célestine », présenté pendant le festival d’Annecy. Par la suite, son film, co-réalisé avec Vincent Patar et Stéphane Aubier, les créateurs de « Panique au village » et des drolatiques Pic Pic et André, est sorti en salle (il y est toujours, allez ou retournez le voir !).

Gunhild Enger : « C’est extrêmement étonnant, tout ce qu’une image peut révéler »

Gunhild Enger : « C’est extrêmement étonnant, tout ce qu’une image peut révéler »

Gunhild Enger, que nous avons rencontrée le mois dernier à Clermont-Ferrand, est la réalisatrice de « Prematur », une confrontation drôle et tendue entre deux générations (enfants-parents) et deux cultures (Espagne-Norvège). Au Festival de Brest, le film nous avait beaucoup plu pour ses non-dits familiaux et sa forme épurée, le temps d’un trajet de voiture sans retour. Il avait remporté le Prix Format Court, le Prix européen du Conseil régional de Bretagne et le Prix des Passeurs de courts.

Sekhar Mukherjee : « L’Inde est un pays dingue et complexe, qui commence doucement à raconter ses histoires par le biais de l’animation »

Sekhar Mukherjee : « L’Inde est un pays dingue et complexe, qui commence doucement à raconter ses histoires par le biais de l’animation »

Créé en 1985, le département de l’animation du National Institude of Design (NID) à Ahmedabad se profile aujourd’hui comme la première école d’animation en Inde. Son directeur Sekhar Mukherjee était invité en tant que membre du Jury international à Anima cette année. Pour l’occasion, il a concocté une petite rétrospective représentative de la diversité de leur production. À peine arrivé au festival, Sekhar a pris un moment pour parler de l’institut, de l’Inde et réinventer le monde à travers son médium de prédilection.

Liova Jedlicki : « J’ai voulu que mon film soit une réelle expérience pour le spectateur »

Liova Jedlicki : « J’ai voulu que mon film soit une réelle expérience pour le spectateur »

Nous avons rencontré le réalisateur du film « Solitudes » lors du dernier Festival de Clermont-Ferrand où il a remporté le Prix Adami de la meilleure interprétation féminine, une Mention du Jury Télérama ainsi qu’une Mention « Pialat » du jury officiel. Le jeune homme était pour la première fois au festival, et conscient que son film (mettant en relation une prostituée roumaine violée et un traducteur pour les services de police) n’est pas simple, il n’a pas lésiné en explications et argumentations sur ce qu’il a cherché à raconter.

Luc Perez : « Je ne crois pas aux fantômes mais je crois que les énergies se passent. Il faut bien qu’elles aillent quelque part »

Luc Perez : « Je ne crois pas aux fantômes mais je crois que les énergies se passent. Il faut bien qu’elles aillent quelque part »

Transhumance sonore et graphique, hommage aux musiciens décédés Robert Johnson et Ali Farka Touré ainsi qu’au blues, au Mali, aux migrants traversant le désert dans l’espoir d’atteindre un plus bel avenir en Europe, « Miniyamba » de Luc Perez, cette année en compétition à Clermont-Ferrand, pourrait tout aussi bien être l’histoire de Moussa Diallo, le compositeur du film, ainsi que celle de cette amitié avec son réalisateur. Rencontre avec ce dernier.

Pierre Murat : « Ce qui m’intéresse dans les films, c’est de sentir une personnalité, que le sujet traité me plaise ou non »

Pierre Murat : « Ce qui m’intéresse dans les films, c’est de sentir une personnalité, que le sujet traité me plaise ou non »

Au Festival de Clermont-Ferrand, les journalistes ne manquent pas. Venus de France, de Belgique, du Liban, d’Italie, de Pologne et d’ailleurs, ils sont nombreux à être accrédités et à se croiser au petit déjeuner à l’Hôtel Kyriad ou en salle de presse, installée à l’étage de la piscine municipale. Si on peut regretter ces dernières années l’absence d’un prix de la presse, on peut s’étonner de la présence d’un prix Télérama au palmarès.

Matthias Zuder : « Les médiations sont supposées être satisfaisantes pour la victime et c’est pour cela que ça existe »

Matthias Zuder : « Les médiations sont supposées être satisfaisantes pour la victime et c’est pour cela que ça existe »

Au point conférence du festival de Clermont-Ferrand, édition 2013, Matthias Zuder nous explique qu’à la suite d’un malentendu, il a dû se plier à la pratique de la médiation. Réflexion sur la violence, son film « Mediation » installe un agresseur et sa victime dans un tête-à-tête surprenant. Mais si le réalisme de l’histoire nous interpelle, il est aussi tout étonnant de constater le soin que prend Matthias Zuder, à l’image de l’agresseur de son propre film, à se livrer le moins possible : le scénario n’est pas de lui et ses réponses lors de cette interview polissent un certain mystère.

Emmanuel Chaumet : « Ce qui m’intéresse beaucoup dans le cinéma, c’est l’aspect « jeu » et « liberté d’expression » que je retrouve probablement plus chez des auteurs provenant des domaines artistiques »

Emmanuel Chaumet : « Ce qui m’intéresse beaucoup dans le cinéma, c’est l’aspect « jeu » et « liberté d’expression » que je retrouve probablement plus chez des auteurs provenant des domaines artistiques »

Lors du Festival de Clermont-Ferrand en 2012, le 16e Prix Procirep du producteur de court métrage de l’année a été remis à Ecce Films. Autrement dit à Emmanuel Chaumet, le producteur gérant de la société, qui succédait ainsi à Jean-Christophe Reymond (Kazak Productions). Ce prix est doté par la commission d’aide à la création cinéma d’un montant de 5.000€, à réinvestir par la société lauréate dans un prochain projet de court et il est accompagné d’une « carte blanche » offerte par le Festival de Clermont-Ferrand pour l’année suivant l’obtention du prix.