Il y a un mois, nous vous proposions de découvrir pas moins de 7 films courts en lice pour les Oscars 2019. Voici 3 courts supplémentaires disponibles sur la Toile, profitez-en !
Documentaire
A Night at the Garden de Marshall Curry (Etats-Unis)
Notre 3ème soirée Sunday Shorts aura lieu le dimanche 27 janvier prochain à 19h30 au bar Le Central Park (Paris, 1er) et sera consacrée à notre tout premier festival Format Court créé à l’occasion du 10ème anniversaire de notre site. Pour info/rappel, notre festival aura lieu du mercredi 3 au dimanche 7 avril 2019, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).
Le 27 janvier, nous vous annoncerons les grandes lignes et les événements prévus durant ce tout nouveau festival mis en place à Paris. Trois films, en lien avec notre programmation, seront projetés pour l’occasion, tous représentés par leurs équipes.
Programmation
« Les vies de Lenny Wilson » de Aurélien Vernhes-Lermusiaux. Fiction, 26′, 2017, France, Noodles Production, Le Studio Orlando. Présélectionné aux César du Meilleur Court Métrage 2019. En présence de l’équipe
Synopsis : En sortant d’un casting, Boris rencontre Julia, qu’il n’avait pas vue depuis plusieurs années. Troublés de se revoir, tous deux vont devoir faire face au passé qu’ils avaient fui.
« Sexe faible » de Nicolas Jacquet. Animation, 14′, 2017, France, Joseph Productions. Présélectionné pour le prix Emile-Reynaud. En présence du réalisateur
Synopsis : Particulier loue femme mûre, quarante-sept ans, blonde, un mètre soixante-cinq, cinquante kilos, facile à vivre, ouverte, calme, attachante, courageuse, attentionnée, loyale, pour des moments chaleureux et conviviaux. Ref MCO586.
« Icare » de Nicolas Boucart. Fiction, 27′, 2017, France, Belgique, Offshore, Hélicotronc. En lice pour les Oscars 2019. En présence de Fabrice Préel-Cléach et Rafael Andrea Soatto (Offshore)
Synopsis : Sur une minuscule île couronnée de falaises abruptes, se dresse face à la mer une seule et unique maison. Obsédé par le rêve que l’homme puisse un jour voler à l’image de l’oiseau, un inventeur expérimente ses machines sur ce morceau de terre abandonné. Pour cet homme, seule une âme pure, légère, naïve est capable d’un tel exploit. Recruté du continent, Joseph, onze ans, semble être le parfait candidat.
En pratique
Sunday Shorts #3, spécial Festival Format Court !
Dimanche 27 janvier 2019, 19h30 : entrée libre
Central Park Paris : 5 Rue du Jour, 75001 Paris (métro : Châtelet – Les Halles)
Les votes du premier tour des César se clôturent ce 22 janvier 2019 à minuit. Nous vous avons déjà proposé de voir en ligne deux courts : Les Indes galantes de Clément Cogitore et Féroce d’Izù Troin (visibles ici).
Dernièrement, plusieurs producteurs présélectionnés ont également joué le jeu de la visibilité géniale procurée par le Net. C’est le cas notamment de Papy 3D Productions qui vient de mettre en ligne (Fool Time) JOB de Gilles Cuvelier, un film concourant pour le prix de l’animation.
Du 16 au 28 janvier, Agnès Varda est l’invitée de la Cinémathèque Française. Bon nombre de ses courts seront projetés en même temps que ses longs. 7 séances avec un ou plusieurs courts sont au programme, jetez-y un oeil sur le site dédié : http://www.cinematheque.fr/cycle/quinze-jours-avec-agnes-varda-491.html
Pour l’occasion, on vous invite à aller voir les courts (et les longs) de Dame Varda et de lire ou relire l’article que nous avions consacré au DVD de ses courts-métrages« Varda, tous courts », produit par Ciné Tamaris, co-édité en 2007 avec le Scérén-CNDP.
Le mercredi 9 janvier 2019, Format Court a fêté ses 10 ans d’existence. Le dimanche 27 janvier, nous vous invitons à nous rejoindre dès 19h30 au bar Le Central Park Paris (5 rue du Jour, 75001 Paris) pour trinquer avec nous pour le 10ème anniversaire du site, assister à une projection de courts-métrages (en présence de leurs équipes) et participer au lancement officiel du premier Festival Format Court qui se tiendra du 3 au 7 avril 2019 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème).
Format Court étant un projet collectif, nous vous invitons à afficher votre soutien au site en nous envoyantavant le vendredi 1er février une vidéo/un dessin/une photo sympa vous présentant, évoquant votre intérêt pour le court, l’anniversaire de Format Court, notre festival et la campagne de financement participatif prévue dès fin janvier pour mener à bien ce tout nouveau projet. Nous ne manquerons pas de publier les éléments reçus sur nos réseaux divers !
L’équipe de Format Court vous souhaite une excellente année 2019 ! Pour bien démarrer le mois, nous vous donnons rendez-vous le dimanche 27 janvier à 19h30 au bar Le Central Park Paris, 5 rue du Jour (75001 Paris) pour un nouveau Sunday Shorts.
Après deux projections de courts en octobre et décembre, nous vous invitons à nous rejoindre pour trinquer à la nouvelle année, fêter les 10 ans de Format Court mis en ligne le 9 janvier 2009 (super bouchon!) mais aussi découvrir notre tout nouveau projet, à savoir notre tout premier festival, accompagnant le 10ème anniversaire du site.
Retenez bien ces dates : le Festival Format Court aura lieu du mercredi 3 au dimanche 7 avril 2019, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), qui a accueilli pendant plus de 5 ans, de 2012 à 2017, nos projections mensuelles de courts-métrages.
Le 27 janvier, nous vous annoncerons les grandes lignes du festival, et les événements prévus durant ces 5 jours de programmation. Pour participer à cette soirée (en libre accès), veuillez nous envoyer un mail à festivalformatcourt@gmail.com. Pour info, dès le lundi 28 janvier, une campagne de crowdfunding sera lancée sur la Toile pour nous aider à mener à bien ce tout nouveau projet monté en un temps record !
En pratique
Sunday Shorts #3, spécial Festival Format Court !
Dimanche 27 janvier 2019, 19h30 : entrée libre
Central Park Paris : 5 Rue du Jour, 75001 Paris (métro : Châtelet – Les Halles)
Depuis 9 ans déjà, les membres de Format Court se prêtent à l’exercice du Top 5 des meilleurs courts-métrages de l’année. Rituel oblige, voici les films qui ont marqué notre équipe en 2018 ! Dès demain, découvrez les courts-métrages qui vous ont le plus intéressés cette année…
Fanny Barrot
1. Bonobo de Zoel Aeschbacher, Suisse
2. Min Börda de Niki Lindroth von Bahr, Suède
3. Roujoula de Ilias El Faris, Maroc, France
4. Acide de Just Philippot, France
5. Un peu après minuit de Jean-Raymond Garcia, Anne-Marie Puga, France
Katia Bayer
1. J’mange froid de Romain Laguna, France
2. J’attends Jupiter d’Agathe Riedinger, France
3. Les Indes Galantes de Clément Cogitore, France
4. Vihta de François Berry, France, Belgique
5. III de Marta Pajek, Pologne
Julien Beaunay
1. Mr. Deer de Mojtaba Mousavi, Iran
2. Re-vue de Dirk de Bruyn, Australie
3. Ape Sodom de Maxwell McCabe-Lokos, Canada
4. Falling de Ewen Wright, Etats-Unis
5. Telefonul de Anca Damian, Roumanie
1. La Mazda jaune et sa sainteté de Sandra Heremans, Belgique, Rwanda
2. KA de Claudio Capant, Belgique
3. Turkkiosken de Bahar Pars, Suède
4. KL de William Henne, Yann Bonnin, Belgique
5. One-up de Eimi Imanishi & Julia Thompson, Etats-Unis
Pierre Le Gall
1. The Final day of Rudolf Nietsche de Blaz Kutin, Slovénie
2. Ultra Pulpe de Bertrand Mandico, France
3. La Chanson de Tiphaine Raffier, France
4. Fauve de Jérémy Comte, Canada
5. Ce magnifique gâteau ! de Emma de Swaef et Marc James Roels, Belgique, France
1. Hurlevent de Fréderic Doazan, France
2. Fauve de Jérémy Comte, Canada
3. Bavure de Donato Sansone, France
4. La Mort, père et fils de Denis Walgenwitz et Winshluss, France
5. Reruns de Rosto, Pays-Bas, France, Belgique
Repéré à Clermont-Ferrand et à Angers, programmé par Format Court au festival Séquence Court Métrage, Port Nasty, réalisé par Rob Zywietz alors étudiant à la National Film and Television School (NFTS), nous avait enchantés à l’époque de sa diffusion (2015). Depuis un mois, le film est en ligne sur la Toile.
Doté d’une bande-son bien foutue et d’un trio de couleurs assumé (bleu, blanc, noir), le film parle d’intégration, de solidarité, de mise à mort, de fonds marins, d’hommes sans femmes et de chasse à la baleine.
Port Nasty ? Un film d’école, un film d’atmosphère beau, fort, sombre, clair, un film dans lequel le ciel se fond avec la mer, la solitude rejoint le collectif, la simplicité apparente du graphisme émerge dans l’étendue des plans. Ici et là, des mains, un visage, des silhouettes, un œil ou encore une queue de cétacé se détachent, se découpent, dans la nuit noire, en apparence calme, en réalité menacée par les hommes et leur environnement naturel.
Les films shortlistés pour les Oscars 2019 ont été annoncés cette semaine. Parmi les courts présélectionnés (retrouvez la liste complète sur le site de l’Académie), 6 films documentaires, animés et fictionnels sont en ligne. Les voici.
Documentaire
Black Sheep de Ed Perkins, Royaume-Uni
My Dead Dad’s Porno Tapes de Charlie Tyrell, États-Unis
Animation
Lost & Found de Andrew Goldsmith & Bradley Slabe (Australie)
Depuis 9 ans, l’équipe de Format Court se prête à l’exercice du Top 5 des meilleurs courts-métrages de l’année. D’ici quelques jours, nos choix seront publiés sur notre site internet qui s’apprête à fêter son 10ème anniversaire (on y reviendra très prochainement).
Depuis 3 ans, nous vous invitons à nous indiquer, vous aussi, vos 5 films préférés de l’année par mail.
Faites-nous part jusqu’au vendredi 28 décembre 2018 inclus de vos 5 courts-métrages favoris de l’année, tous pays et genre confondus, par ordre de préférence, en n’oubliant pas de mentionner leurs réalisateurs et pays d’appartenance.
Nous ne manquerons pas de publier les résultats de vos votes sur Format Court ! À vos tops, prêts ? Partez !
Après une première séance Sunday Shorts en octobre, Format Court vous donne à nouveau rendez-vous ce dimanche 9 décembre à 19h au Central Park, 5 rue du Jour (75001 Paris) pour une deuxième projection gratuite de films, tous les quatre présélectionnés au César du Meilleur Court Métrage 2019, en présence de certaines équipes.
Programmation
Ato San Nen de Pedro Collantes. Fiction, France, Espagne, 25′, 2017, Easy Tiger, Mizunonaka. En présence de Marc-Benoît Créancier (producteur délégué) et Marine Mary (productrice exécutive)
Synopsis : Marisa est une veuve qui vit seule dans un petit village de campagne, avec la seule compagnie de son chien, Tico. Un jour, Marisa et Tico reçoivent la visite inespérée d’Hiroshi, un Japonais qui dit être un ami du fils de Marisa. Malgré la barrière de la langue, Hiroshi et Marisa font des efforts pour communiquer.
Ordalie de Sacha Barbin. Fiction, France, 15′, 2017, Yukunkun Productions, Vixens
Synopsis : À l’heure du thé, on sonne à la porte de M. Kaplan. Le cinquantenaire se trouve nez à nez avec un jeune homme qu’il ne connaît pas, une visite qu’il n’attendait plus.
Les Petites Mains de Rémi Allier. Fiction, France, 15′, 2017, Films Grand Huit, Wrong Men. En présence de Rémi Allier
Synopsis : Léo, un an et demi, est le fils du directeur d’une usine de produits chimiques. Quand les employés apprennent la fermeture du site, Bruno, un ouvrier plus radical, enlève Léo pour tenter de négocier.
J’mange froid de Romain Laguna. Fiction, France 18′, 2017, Les Films du clan. En présence de Romain Laguna et de Charles Philippe (producteur)
Synopsis : Veille de concert pour Melan, Selas et Abrazif. Entre l’affiche, la Nintendo et la pizza froide, les trois rappeurs s’embrouillent.
Du 6 au 11 novembre dernier à Brest, se tenait la 33ème édition du Festival européen du Film Court. Avec 30.000 entrées et près de 200 professionnels accrédités, la ville bretonne comptait encore cette année parmi les plus importants festivals de courts-métrages en Europe.
À chaque édition, son lot d’incontournables : les compétitions européennes, françaises, Made in Breizh ou encore ovni. Et, d’une année sur l’autre, quelques nouveautés venues étoffer les festivités. C’était le cas pour cette édition, du rapport étroit entre musique et cinéma, mis à l’honneur au travers d’une projection, de rencontres avec les compositeurs et d’un Prix de la meilleure musique originale. Format Court est allé y faire un tour. Au programme, des bonnes surprises, des moins bonnes, des déjà vu, des piscines, quelques zombies et de la pluie évidemment !
Avec 38 films en provenance de 20 pays, l’Europe était une nouvelle fois bien représentée. À côté des habituelles Belgique, Allemagne et Grande-Bretagne, les jeunes cousins : la Serbie (dont le film Sretan Put de Sinisa Galic est reparti avec le prix du jury jeune), la Pologne, Chypre ou Malte donnaient le change. Les 7 compétitions européennes ont donné lieu à un panorama riche et subjectif de la création européenne d’aujourd’hui. Si les propositions – drôles, décalées ou engagées – ne se valaient pas toutes, certains films n’ont pas manqué de nous enthousiasmer. Du côté des réalisations primées, voici les trois films qui ont retenu notre attention.
C’est avec plaisir que l’on a retrouvé le premier court-métrage de la comédienne Tiphaine Raffier, La Chanson, adapté de sa troisième pièce de théâtre, dont vous pouvez retrouver la critique et l’interview de la réalisatrice sur le site de Format Court. Le film qui se déroule dans l’environnement étrange de Val d’Europe met en scène trois amies d’enfance qui rêvent de gagner un concours de sosies ensemble mais dont l’une, Pauline, se désolidarise pour écrire en solo. Pour sa première réalisation au cinéma, Tiphaine Raffier s’est amusée à déconstruire la ville dans laquelle elle a vécu les premières 20 années de sa vie. Une ville, copie artificielle du patrimoine architectural européen, entièrement pensée et conçue par l’homme, qu’elle a quitté pour mieux la raconter. Elle a choisi de suivre Pauline, le personnage principal, dans son parcours vers l’émancipation du groupe et de la norme. Si l’on se moque d’abord un peu de cette jeune femme différente, on sourit aussi parce qu’elle est touchante cette fille, avec ses paroles de chansons pour le moins habituelles qui décrivent le fonctionnement d’objets manufacturés. Et puis, très vite, on perçoit la portée philosophique du film. Dans La Chanson, Tiphaine Raffier raconte la difficulté d’être singulière dans un univers où tout n’est qu’immitation et celle de partager ses rêves avec ses meilleures amies. Le film marque pas sa forme, l’absence de linéarité et l’intégration d’images documentaires.
Le court-métrage, avait déjà fait l’objet d’une sélection à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, il a également convaincu le jury brestois en emportant le Grand Prix du Film court de la ville de Brest. Nous, on attend la prochaine réalisation de Tiphaine Raffier…
La technique qui consiste, dans les rayonnages de supermarchés, à placer les produits les plus frais derrière les plus avancés a un nom : le « first in first out » ou FIFO. C’est aussi celui du film de Sacha Ferbus et Jérémy Puffet qui montre un employé de supermarché, Stéfan, tiraillé entre ses obligations professionnelles et sa difficulté à détruire les produits bientôt périmés sous les yeux des personnes qui pourraient les consommer. Mais sa supérieure est intraitable : les produits dont la date de consommation arrive à expiration doivent être détruits à grands coups de Javel. Dans le parking glauque d’un supermarché, le spectateur, comme Stéfan, se confronte à cette triste réalité terriblement actuelle. Le film convainc par son image presque documentaire et sa critique, sans véhémence, de la société de consommation dans laquelle nous vivons et de ses absurdités. La réalisation étudiante (produite par l’IAD en Belgique) avait déjà été récompensée par le Prix Arte du Jury professionnel lors du concours de fiction organisé par le magazine Court-circuit d’ARTE. À Brest, elle est repartie avec le prix spécial du jury et c’est mérité !
Venerman, le premier court-métrage de l’acteur césarisé Swann Arlaud, est une histoire de famille! Co-réalisé avec sa mère Tatiana Vialle, il raconte le passage à l’âge adulte un peu particulier de son frère, Tobias Nuytten, qui joue son propre rôle dans le film. Charles, Tobias Nuytten donc, a 18 ans et vit dans une campagne tranquille en rêvant d’être noir et de vivre en ville. Il fait du rap et son fantasme a un nom : Black Charles, son double qui l’accompagne partout, y compris dans cette journée où il décide sur un coup de tête de rompre avec son quotidien pour rejoindre son frère aîné à Paris, dans l’espoir d’une nouvelle vie. Il y a du rythme et du rap dans ce film pour exprimer une crise universelle, celle du passage vers l’âge adulte avec son corollaire, la résignation et le désenchantement. Une belle entrée dans le monde de la réalisation pour Swann Arlaud puisque le film est reparti avec le prix du public de la compétition française. À quand la version longue?
J+7, voici une sélection de photos de la soirée After Short, consacrée aux courts-métrages présélectionnés aux César 2019, organisée au Point Ephémère (Paris, 10ème) le jeudi 22/11/2018.
Pour l’occasion, 35 pros, représentant 21 courts, avaient fait le déplacement ! Merci à eux, à l’Académie des César, à l’ESRA, aux étudiants & à vous tous pour cette super soirée !
Pour fêter le 20ème anniversaire de Festen, Doriane Films a sorti le 6 septembre dernier, une nouvelle édition DVD contenant le film, deux courts-métrages de Thomas Vinterberg, ainsi que Free Dogme, un documentaire de Roger Narbonne et Marie Berthélius, abordant les principes du Dogme95.
Pour rappel, Festen fut projeté pour la première fois au Festival de Cannes en 1998 et repartit avec le Prix du Jury (ex aequo avec La Classe de Neige de Claude Miller). Le film est la première œuvre manifeste du Dogme95 avec Les Idiots de Lars Von Trier.
Daté et proclamé en mars 1995 par les deux réalisateurs danois, ce dogme impose aux réalisateurs désireux de s’y plier, dix règles de fabrication très strictes. Selon le dogme, c’est en se forçant à éliminer tout élément superficiel pendant leurs tournages que les cinéastes retrouveront la forme de cinéma la plus pure possible. Interdiction donc d’utiliser des lumières artificielles, du maquillage, de la musique extradiégétique… Le but du Dogme95 est simple : contrer les grosses productions formatées et bourrées d’effets spéciaux, pour projeter sur les écrans une création libre et engagée.
Alors que le Dogme95 l’exigeait, Festen n’a pas pu être tourné en 35mm à cause de soucis de production. Avec son chef opérateur Anthony Dod Mantle, Thomas Vinterberg décide par conséquent d’explorer les balbutiements du numérique, en se tournant vers les caméras DV bon marché. L’image de Festen est aussi réaliste que plate, loin de ce que l’on a l’habitude de voir jusqu’alors. L’effet de proximité devient saisissant : on a l’impression de regarder un film de famille filmé par l’un de ses membres. La mise en scène est alors en totale adéquation avec son sujet…
Car Festen retrace l’anniversaire d’un patriarche de famille bourgeoise qui, devant une assemblée réunie en son honneur, va être accusé d’agression sexuelle par son fils aîné. À sujet choc, traitement cru : la caméra DV tenue au poing est au plus près des personnages et le ressenti est frontal. L’image est sans cesse en mouvement et les angles de prises de vues sont multiples et omniscients. Le tout donne vite le tournis mais crée une nouvelle dramaturgie au sein même de l’image.
Comme Vinterberg fuit tout esthétisme, le film dérange par son rendu sale et improvisé. Le montage décomplexé – entre jump cuts et faux raccords – amplifie la dimension étouffante et impudique de l’événement familial, et le huis clos devient violemment ludique ! En fustigeant la figure du patriarche et de la bourgeoisie, Thomas Vinterberg s’attaque métaphoriquement à la réception lénifiante et confortable des grosses productions balisées, celles-là même qui affadissent notre œil critique de spectateur et notre pensée.
Mais habitué à une certaine grammaire de la mise en scène, le spectateur est malmené jusqu’à l’indigestion. Par ce choix revendiqué de détruire les codes esthétiques, Thomas Vinterberg nous projette au cœur d’une destruction familiale plus vraie que nature. L’expérience est viscérale tant le dispositif technique rend physique et réaliste les scènes de joutes verbales et de bagarres. On ressent la même tension que devant un film d’action à la postproduction luxueuse, sauf que dans Festen tout repose sur la captation de l’instant T entre performance et improvisation.
En explorant les bonus du DVD, deux court-métrages de Thomas Vinterberg nous éclairent sur les obsessions du cinéaste. Un dernier tour, premier court-métrage professionnel tourné en 1993, suit les dernières heures d’un jeune homme condamné à mourir.
Le garçon qui marchait à reculons, deuxième et dernier court-métrage professionnel, sorti en 1994, retrace le parcours du jeune Andreas qui est persuadé de pouvoir faire revenir à la vie son grand frère décédé s’il passe toute une journée à reculons.
Malgré des sujets lourds, le réalisateur danois s’amuse à rendre ces histoires excentriques et imprévisibles. Le spectateur ne sait plus s’il doit ressentir de la joie ou de la tristesse pour ces protagonistes qui basculent peu à peu dans la folie, seul refuge exutoire contre la dépression et la mort. On retrouve alors les thématiques fortes du réalisateur (le deuil, la fraternité, l’imaginaire) travaillées toujours de façon ludique via des projections subconscientes.
On retrouve ce même goût pour le jeu dans Festen, que ce soit dès le scénario (quand Christian demande à son père de choisir entre le discours vert ou le discours jaune), ou lors du tournage. Vinterberg raconte s’être amusé à tourner la scène du fameux discours deux semaines après le début du tournage ; ainsi les figurants incarnant le reste de la famille, et qui ne connaissaient pas le script, furent choqués en découvrant en direct le contenu du discours. Ce malaise spontané capté par les caméras DV se ressent dans le film fini, estompant d’autant plus la frontière entre le réel et la fiction.
Sur un DVD à part, le documentaire Free Dogme, tourné en 2000, vient parfaire l’exploration du Dogme95 via une conversation téléphonique émise simultanément entre Lars Von Trier, Wim Wenders, Jean-Marc Barr et Lone Scherfig. Pendant 60 minutes, durée d’une cassette DV, chaque cinéaste se filme pendant qu’il participe à la conversation. Le film final, monté en images alternées et en temps réel, réunit géographiquement les cinéastes autour d’une réflexion précieuse sur la nécessité de ne jamais cesser de repenser le cinéma.
Comme vous l’aurez compris, cette édition DVD très complète est l’argument parfait pour revoir l’un des films cultes des années 90. Même si nos yeux ont vu défiler des milliers d’heures d’images numériques en 20 ans, Festen est resté ce petit bijou d’impertinence et de modernité qui marqua éternellement nos souvenirs de cinéphile.
Pour ceux qui aimeraient le (re)découvrir sur grand écran, sachez que le film est ressorti en salles ce 14 novembre. Pour les plus curieux, une adaptation théâtrale signée Cyril Teste tourne dans toute la France depuis un an. De quoi relativiser sur sa propre famille à quelques semaines des fêtes de fin d’année…
Depuis fin octobre, Pépé le Morse est visible sur grand écran aux cotés de 5 autres courts-métrages dans le progamme « Ta mort en short(s) ».
Dans ce film d’animation produit par Caïmans Productions, Lucrèce Andreae nous parle avec une grande justesse et beaucoup de poésie du deuil en nous présentant une famille qui, après la mort du grand-père, vient se recueillir sur la plage où il passait le plus clair de son temps. Loin du pathos, elle déconstruit les clichés de la mort et de la famille avec une grande subtilité.
Sa prouesse est également esthétique. Fruit de 4 ans de travail, le film mêle décors à l’aquarelle et animations numériques pour un rendu très fin inspiré des photographies de Shōji Ueda. Cette pépite, récompensée à de nombreuses reprises, notamment du Cesar du Meilleur Film d’Animation 2018, est disponible en ligne pour notre plus grand plaisir !
Comme les années précédentes, les courts métrages en lice pour les César des Meilleurs Films de Fiction et d’Animation seront visibles avant la cérémonie de 2019. Les films de fictions seront montrés au Balzac (une séance a déjà eu lieu), ceux d’animation seront diffusés au au Cinéma Les 3 Luxembourg.
L’entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles, la plupart des équipes (35 pros!) seront présentes à notre soirée de networking After Short, spécial Cesar, organisée en partenariat avec l’ESRA le jeudi 22/11 prochain, à 19h30 au Point Éphémère (Paris, 10ème). 2 bonnes raisons de se (re)mettre au goût du court.
La DIFFUSION KVA organise en partenariat avec France Télévisions, la Collectivité de Corse (en partenariat avec le CNC), Air Corsica, Air France, Le Cors’Hotel, Corsica Pôle tournages, l’Université de Corse, Cinefeel Prod, le 8e concours de scénario de court-métrage en Corse dans le cadre du festival Les Nuits MED di u filmu cortu.
Le concours d’écriture scénaristique s’adresse à des auteurs – réalisateurs qui ont déjà réalisé un court métrage projeté dans un cinéma et/ou sélectionné dans un festival et/ou diffusé par une chaine de télévision. Les candidats concourent avec un scénario original d’une fiction de quinze minutes qui sera tournée en Corse.
Les lauréats seront accompagnés pendant une résidence d’écriture à Furiani en Corse, ensuite, ils présenteront oralement leur projet devant des professionnels à l’occasion du Festival Les Nuits MED di u filmu cortu. Un Grand jury décernera un Premier prix à la production doté d’un préachat du magazine Libre court (sur France 3) par France Télévisions (Partenaire exclusif). Les membres du jury apporteront des conseils aux autres lauréats pour poursuivre le développement de leur projet.
Inscription jusqu’au 8 décembre 2018. Cliquer ici pour en savoir plus.
Il y a des jours comme ça… Anna Mantzaris, jeune réalisatrice suédoise ayant fait ses études à Londres et au Royal College of Art, a réalisé en première année, en 2017, un tout petit film de 2 minutes d’animation, Enough. Depuis septembre, le film est en ligne.
Inspiré par sa nouvelle vie à Londres et ses tracas quotidiens (la foule dans la ville, le métro, les accros au portable, …), Anna Mantzaris a choisi de faire un film sur ces situations qu’on connaît tous, qui nous irritent et devant lesquelles on agit presque jamais, par auto-censure et peur du regard d’autrui (les deux vont souvent de pair). Enough résume bien la société de plus en plus individualiste d’aujourd’hui, coincée entre machins électroniques et pauvreté de liens réels, amoureux, familiaux, professionnels. Le film, drôle et bien rythmé, raconte sans mots et par gestes choisis, le stress, l’exaspération, le sentiment de solitude dans notre monde ultra moderne et cette hypothèse bien sentie (si au lieu d’endurer les difficultés, on se laissait aller à nos besoins simples, primaires, qu’arriverait-il?).
Esthétiquement, Anna Mantzaris a choisi une animation en volume et des personnages en laine, qui rappelle bien évidemment le style des Belge Emma de Swaef et Marc Roels (Oh Willy..., Ce magnifique gâteau). Un tour sur son site et sa page Vimeo font découvrir qu’elle a travaillé sur des pubs, des courts sympas et L’Ile aux chiens, le dernier long de Wes Anderson. Enough, lui, a remporté une flopée de prix à Stuttgart, Anima Mundi, Klik, Fantoche et quelques autres. Faites-vous du bien en le voyant et en l’envoyant à votre entourage (on vous remet le lien), pour faire passer quelques messages et bien entamer la semaine !
Bonne nouvelle : le magazine en ligne Format Court vous invite à la reprise de ses After Short, ses soirées de networking réunissant la communauté active et dynamique du court métrage, le jeudi 22 novembre 2018 à partir de 19h au Point Éphémère (Paris, 10ème).
Ce nouveau rendez-vous, organisé en partenariat avec l’école l’ESRA, sera consacré aux consacré aux courts présélectionnés aux Cesar 2019 (attention : il n’y aura pas de projection prévue !).
Cette soirée, ouverte à tous et en accès payant (sauf pour les étudiants et les anciens de l’ESRA), se déroulera en présence d’équipes de courts–métrages de fiction et d’animation présélectionnées aux Cesar (soit 35 professionnels !), mais aussi des équipes de Format Court et de l’ESRA.
Une rencontre avec les équipes présentes aura lieu à 19h30 précises(liste susceptible de modifications) :
– Stéphane Demoustier, réalisateur et producteur de Allons enfants (Année Zéro)
– Marine Mary, productrice exécutive de Ato San Nen (Easy Tiger)
– David Bouttin et Thierry Aflalou, réalisateur et producteur de Boomerang (Comic Strip Production)
– Léopold Kraus, Philippe Wendling et Noël Fuzellier, réalisateur et producteurs de Grain de poussière (Les Films Norfolk)
– Agathe Riedinger et Elsa Rodde, réalisatrice et productrice de J’attends Jupiter (Germaine Films)
– Romain Laguna et Charles Philippe, réalisateur et producteur de J’mange froid (Les Films du clan)
– Pablo Muñoz Gomez, Emilie Dubois et Olivier Berlemont, réalisateur et producteurs de Kapitalistis (Origine Films)
– Sacha Barbin et Nelson Ghrenassia, réalisateur et producteur de Ordalie (Yukunkun Productions)
– Sarah Arnold et Helen Olive, réalisatrice et productrice de Parades (5 à 7 Films)
– Rémi Allier, Pauline Seigland, Lionel Massol, réalisateur et producteurs de Les Petites Mains (Films Grand Huit)
– Anne-Marie Puga et Jean-Raymond Garcia, réalisateurs de Un peu après minuit (UProduction)
– Aurélien Vernhes-Lermusiaux et Matthieu Deniau, réalisateur et co-producteur de Les Vies de Lenny Wilson (Noodles Production, Studio Orlando)
– Valérie Leroy et Rafael Soatto, réalisatrice et producteur associé de Laissez-moi danser/producteur d’Etreintes (Offshore)
– Nathalie Landais et Bérangère Crespi, productrice et assistante de production de Avaler des couleuvres (Takami Productions)
– Annabel Sebag, distributrice de 59 secondes, Reruns, La Mort, père & Fils (Autour de Minuit)
– Denis Walgenwitz, co-réalisateur de La Mort, père & Fils (Je suis bien content)
– Justin Pechberty et Damien Megherbi, producteurs de Vilaine fille (Les Valseurs)
– Richard Van den Boom, producteur de (Fool time) Job et Raymonde ou l’évasion verticale (Papy 3D Productions)
En pratique
Jeudi 22 novembre 2018, de 19h à 23h
Le Point Éphémère : 200 Quai de Valmy – 75010 Paris
Métro Jaurès (lignes 5, 2 et 7 bis), Louis Blanc (ligne 7), Bus 26, 46, 48 : Goncourt, Couronnes, Parmentier)
Soirée ouverte à tous. PAF : 10 € (chèques/espèces), adhérents Format Court : 5 €
Payement en ligne sur Leetchi (paiement sécurisé), possibilité de régler également sur place
Gratuit pour les étudiants et les anciens de l’ESRA (sur présentation de la carte d’étudiant)