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M comme Mémorable

Fiche technique du film

Synopsis : Depuis peu, Louis, artiste peintre, et sa femme Michelle, vivent d’étranges événements. L’univers qui les entoure semble en mutation. Lentement, les meubles, les objets, des personnes perdent de leur réalisme. Ils se déstructurent, parfois se délitent.

Genre : Animation

Durée : 12’03″

Pays : France

Année : 2019

Réalisation : Bruno Collet

Scénario : Bruno Collet

Image : Fabien Drouet

Son : Léon Rousseau

Montage : Jean-Marie Le Rest

Musique : Nicolas Martin

Son : Léon Rousseau, Anouk Septier

Voix : André Wilms, Dominique Reymond, Eric Lichou et Philippe Robert

Production : Vivement lundi !

Articles associés : la critique du film, l’interview de Bruno Collet

Oscars 2020, les derniers courts en lice

Ce lundi 13 janvier 2020, les  nominations aux Oscars 2020 ont été annoncées. Côté courts, 15 titres (5 par section : fiction, animation, documentaire) ont été choisis par les membres de l’Académie. Le 9 février prochain, à L.A., les gagnants de chaque section seront connus.

En attendant, après vous avoir présenté ces derniers jours les 10 shortlistés par catégorie, voici les 15 films et équipes chanceux. Cerise sur l’Oscar : de nombreux courts sont toujours disponibles en ligne grâce à leurs producteurs. Les voici, ci-dessous dans cette actu spéciale.

Meilleur court métrage de fiction

Brotherhood de Meryam Joobeur (Tunisie, Canada, Qatar, Suède)

Nefta Football Club d’Yves Piat (France, Tunisie)

The Neighbors’ Window de Marshall Curry (USA)

Saria de Bryan Buckley (USA)

Une sœur de Delphine Girard (Belgique)

Meilleur court métrage d’animation

Dcera (Daughter) de Daria Kashcheeva (République tchèque)

Hair Love de Matthew A. Cherry (USA)

Kittbull de Rosana Sullvin (USA)

Mémorable de Bruno Collet (France)

Sister de Siqi Song (USA, Chine)

Meilleur court métrage documentaire

In the Absence de Yi Seung-Jun (Corée du Sud, USA)

Learning to Skateboard in a Warzone (If You’re a Girl) de Carol Dysinger (USA, Royaume-Uni)

Life Overtakes Me de Kristine Samuelson et John Haptas (Suède, USA)

St. Louis Superman de Smriti Mundhra, Sami Khan (Royaume-Uni)

Walk Run Cha-Cha de Laura Nix (USA)

Les 10 courts d’animation shortlistés aux Oscars 2020

Après vous avoir proposé une sélection de courts shortlistés aux Oscars 2020 côté fiction et documentaire, voici la liste des 10 courts shortlistés à l’Oscar du Meilleur Court d’Animation 2020. Bonne info, à nouveau : 4 films sont visibles dans leur intégralité sur la Toile.

Films en lice pour l’Oscar du Meilleur Court d’Animation

Dcera (Daughter) de Daria Kashcheeva (République tchèque)

Hair Love de Matthew A. Cherry (USA)

He can’t live without cosmos de Konstantin Bronzit (Russie)

Hors Piste de Léo Brunel, Loris Cavalier, Camille Jalabert, Oscar Mallet (France)

Kittbull de Rosana Sullvin (USA)

Mémorable de Bruno Collet (France)

Mind My Mind de Floor Adams (Pays-Bas)

The Physics of Sorrow de Theodore Ushev (Canada)

Sister de Siqi Song (USA, Chine)

Oncle Thomas – La comptabilité des jours de Regina Pessoa (Canada, France, Portugal)

Le Top 5 de l’équipe de Format Court

Depuis 10 ans déjà, les membres de Format Court se prêtent à l’exercice du Top 5 des meilleurs courts-métrages de l’année. Rituel oblige, voici les films qui ont marqué notre équipe en 2019 ! N’oubliez pas que vous avez jusqu’au lundi 13 janvier inclus pour nous envoyer votre propre Top 5 par mail.  Nous publierons vos films préférés sur Format Court également.

Katia Bayer

1. Mémorable de Bruno Collet (France)
2. The Van de Erenik Beqiri (Albanie, France) et La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos (Grèce, France) ex aequo
3. The Sign de Eleonora Veninova et Yona Rozenkier (Macédoine, Suisse, Israël)
4. Electric Swan de Konstantina Kotzamani (Grèce, France)
5. Olla d’Ariane Labed (France, Royaume-Uni)

Clément Beraud

1. La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos (Grèce, France)
2. De la joie dans ce combat de Jean-Gabriel Périot ( France)
3. All inclusive de Teemu Nikki (Finlande)
4. Flow de Adriaan Lokman (France, Pays-Bas)
5. One off incident (Finlande)

Karine Demmou

1. Flow de  Adrian Lockman (Pays-Bas, France)
2. Sous le cartilage des côtes de Bruno Tondeur (Belgique, France)
3. Mémorable de Bruno Collet (France)
4. Je sors acheter des cigarettes de Osman Cerfon (France)
5. L’Heure de l’ours d’Agnès Patron (France)

Pierre Le Gall

1. Blessed Land de Pham Ngoc Lan (Vietnam)
2. D’un château l’autre de Emmanuel Marre (Belgique)
3. Nus dans la nuit de Benoît Rambourg (France)
4. Je sors chercher des cigarettes de Osman Cerzon (France)
5. The Christmas Gift de Bogdan Muresanu (Roumanie)

Julien Savès

1. L’Île des morts de Benjamin Nuel (France)
2. Swatted d’Ismaël Joffroy Chandoutis (France)
3. Chicken of the Dead de Julien David (France)
4. Make It Soul de Jean-Charles Mbotti Malolo (France)
5. La chute de Boris Labbé (France)

Julia Wahl

1. Mono No Aware: a tale of loneliness ans screens de Raphael Duracell (France)
2. Moi na mo de Rafiki Fariala (République centrafricaine)
3. Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet (France)
4. L’Heure de l’ours d’Agnès Patron (France)
5. Saint-Jacques Gay Lussac de Louis Séguin (France)

Gaspard Richard Wright

1. Je te tiens de Sergio Caballero (Espagne)
2. Sapphire Crystal de Virgil Vernier (Suisse, France)
3. En faire le tour de Philippe Ulysse (France)
4. La chanson de Tiphaine Raffier (France)
5. Le péril jaune de Thibault le Goff et Owen Morandeau (France)

Et pour vous, quels sont les meilleurs courts de 2019 ?

Bonne année ! Depuis 10 ans, l’équipe de Format Court se prête à l’exercice du Top 5 des meilleurs courts-métrages de l’année. Découvrez en ligne notre nouveau Top lié aux films qui ont marqué l’équipe en 2019.

Depuis 4 ans, nous vous invitons à nous indiquer, vous aussi, vos 5 courts-métrages préférés de l’année par mail

L’an passé, 5 films vous ont le plus marqués : Les petites mains de Rémi Allier (France, Belgique), Ondes noires de Ismaël Joffrey Chandoutis (France),  May Day de Olivier Magis et Fedrik de Beul (Belgique),  Pépé le Morse de Lucrèce Andreae (France) et Fauve de Jérémy Comte (Canada).

Faites-nous part jusqu’au lundi 13 janvier inclus de vos 5 courts-métrages favoris en 2019, tous pays et genre confondus, par ordre de préférence, en n’oubliant pas de mentionner leurs réalisateurs et pays d’appartenance.

Nous ne manquerons pas de publier les résultats de vos votes sur Format Court ! À vos tops, prêts ? Partez !

Lauriane Escaffre, Yvonnick Muller : « On écrit ensemble mais pour le tournage, c’est plus segmenté »

Pile Poil raconte avec légèreté et tendresse la déchirure d’une jeune femme partagée entre ses envies d’envol et les projets que son père boucher a formés pour elle. Après avoir été récompensé du Prix du Rire lors du dernier Festival de Clermont-Ferrand, le court métrage du duo Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller fait partie des courts présélectionnés aux César 2020. Nous avons rencontré Lauriane et Yvonnick en compagnie de l’actrice de du film, Madeleine Baudot.

Faire un film à deux, ça fonctionne comment ?

Lauriane : Pour l’écriture, on est vraiment ensemble. On écrit les dialogues ensemble parce qu’il ne faut pas oublier qu’on est comédiens.

Yvonnick : Mais pour le tournage, c’est plus segmenté. Madeleine, est-ce que je t’ai parlé une fois pendant le tournage ? (Madeleine fait non de la tête). Voilà, Lauriane s’occupe des comédiens, et même quand j’ai un truc à leur dire, je passe par elle. Pour la technique, c’est l’inverse. Ca sert à éviter d’envoyer des indications contradictoires.

Lauriane : Et du coup on est super zen, ça fait deux fois moins de travail. Moi j’arrive, tranquille, je discute avec les comédiens.

Yvonnick : Et moi j’arrive tranquille, je m’occupe du cadre.

Madeleine : Ah vous n’en foutez pas une en fait. Là, avec leurs mots, ils sont en train de te dire qu’ils n’en foutent pas une, en gros.

Yvonnick : Exactement, mais je crois qu’on n’a rien inventé. J’ai découvert après Pile Poil que les frères Coen font pareil, et Toledano et Nakache aussi. On aurait aimé être les premiers mais, en fait, on est banal.

Racontez-moi votre rencontre, le club échangiste tout ça.

Lauriane : Mais comment tu sais ? T’étais là ? Sérieusement, on habite vraiment au-dessus d’un club échangiste, quelle intuition de génie. C’est manifestement une interview exceptionnelle. En revanche, rien à voir avec notre rencontre. On a créé un collectif avec des amis comédiens et scénaristes, le Happy Collectif puisque nous sommes des gens happy et assez axés comédies, et on co-écrivait et réalisait par groupe de 5-6 puis chacun a ressenti le besoin de raconter sa propre histoire, donc on s’est associé avec Yvo.

Yvonnick : On avait déjà fait un premier film au sein du collectif puis on en a fait un deuxième hors collectif écrit par Lauriane et qu’on a réalisé à deux, Chèvre ou vache, grâce auquel on a rencontré notre producteur. Il a flashé dessus à un festival puis il nous a demandé ce qu’on avait en besace. On a parlé de Pile Poil et il a adoré l’idée.

Comment avez-vous déniché Madeleine ?

Yvonnick : Après que Grégory Gadebois ait dit oui pour le rôle du boucher, on s’est mis à éplucher les trombinoscopes pour trouver sa fille. Je suis tombé sur une photo de Madeleine, et j’ai eu un flash. Lauriane a approuvé, on l’a vue en casting et elle était super. C’est la première comédienne qu’on a vue. On en a vu d’autres pour être sûrs et quand je regarde le film, je me dis qu’on a fait le bon choix. Le duo marche bien, la ressemblance est troublante avec Grégory, qui croyait voir sa sœur. Y a un truc commun dans leur humanité.

Madeleine : Moi, belge de Liège, je ne connaissais pas ces deux personnages. Quand j’ai reçu le scénario, je venais de faire un film 100% pur porc où je jouais une bouchère. Je lis les deux premières pages : dans une boucherie, une main découpe violemment une épaule d’agneau. Je ferme le scénario et je me dis : « C’est bon là, jamais deux sans trois, après ce sera une pub pour Cochonou ou quoi ? J’ai un minimum de glamour. » Mais quand j’ai relu, j’ai vu qu’y avait bien plus que ça. Je les ai rencontrés et, après qu’ils m’ont fait poireauter pendant deux mois, ça a été le début d’une longue histoire d’amour.

Vous pensez au long ?

Lauriane : Oui, on est en développement de Pile Poil le long métrage, Pile Poil two.

Yvonnick : On a fait le court en pensant uniquement au court, mais suite à l’engouement en festivals de différentes sociétés de production, on s’est demandé si on avait assez de choses à raconter sur une heure et demie et on s’est dit que oui. On a eu pas mal de rendez-vous suite au festival de l‘Alpe d’Huez, où on a gagné le Grand Prix. On continue avec Emmanuel Wahl, le producteur du court, mais en co-production avec d’autres boites.

Vous êtes-vous mis à l’écriture pour arrêter d’être dans l’attente en tant que comédiens ?

Lauriane : Décidément, quelle intuition de génie encore une fois !Être toujours dans l’attente du désir de l’autre, c’est vrai que ce n’est pas agréable. Et puis ça ne marche pas : quand il y a écrit sur ton front « prends moi prends moi prends moi », on ne voit plus que ça (rires de Madeleine). C’est bien d’avoir autre chose et d’être moteur, d’être actif. J’ai commencé à écrire pour m’écrire des rôles. Je joue d’ailleurs l’examinatrice dans Pile Poil. J’adore jouer dans mes films et dans le prochain, je vais essayer de grossir mon rôle.

Yvonnick : Moi j’ai une réponse différente. J’aime beaucoup mon métier de comédien, qui consiste à être un élément de l’histoire, de l’œuvre d’un autre. Mais je trouve ça cool aussi de porter un projet de A à Z, ça m’éclate complètement de me démener pour savoir quoi raconter, quoi filmer, quoi monter, sans avoir besoin d’être comédien. On a toujours eu ce goût de l’histoire, on s’est formé après le collectif : Lauriane à fait l’atelier de la Fémis, moi une autre école de scénaristes, le CEEA (Conservatoire européen d’écriture audiovisuelle).

Qu’est-ce vous avez voulu raconter avec Pile Poil le court et que raconterez-vous dans Pile Poil le long ?

Lauriane : Ce qui nous intéressait dans le court, c’est le moment de séparation où les enfants quittent le nid. Le père aurait envie que la fille reste et reprenne la boucherie mais il va accepter de la laisser prendre son envol. Dans le long, on commencerait l’histoire le jour où Elodie quitte la maison pour commencer son année d’études de CAP esthéticienne et revient tous les week-ends à la boucherie, le temps que le père trouve un apprenti et on finirait avec l’examen. L’examen a été hyper payant dans les salles et on a encore de la matière pour le développer. On a été tellement impressionné par les rires à Clermont qu’on se demandait si les gens ne revenaient pas d’un cocktail arrosé !

Comment vous est venue l’histoire ?

Lauriane : J’étais en week-end chez une copine en Normandie quand sa sœur a débarqué en panique car elle cherchait un modèle pour l’examen de son CAP esthéticienne. En gros, j’ai compris qu’il fallait avoir une très très bonne copine qui, au plein milieu du mois de juin, accepte de se laisser pousser les aisselles, le maillot ou les jambes d’au moins 1 centimètre pour se faire épiler le jour de l’examen. Et en fait c’est souvent la mère ou la sœur qui s’y colle. On s’est dit que ça ferait une super anecdote et on a construit la relation père-fille autour.

Propos recueillis par Yohan Levy

Les 10 documentaires shortlistés aux Oscars 2020

Quelques jours après avoir publié la liste des 10 courts shortlistés à l’Oscar du Meilleur Court de Fiction 2020 (dont 6 sont visibles en ligne), nous vous proposons celle relative aux 10 courts en lice pour l’Oscar du Meilleur Documentaire. Bonne info, à nouveau : 5 films, soit la moitié des films shortlistés, peuvent être vus sur la Toile.

Films en lice pour l’Oscar du Meilleurs Court Documentaire

After Maria de Nadia Hallgren (USA)

Fire in Paradise de Drea Cooper, Zackary Canepari (USA)

“Ghosts of Sugar Land de Bassam Tariq (USA)

In the Absence de Yi Seung-Jun (Corée du Sud, USA)

Learning to Skateboard in a Warzone (If You’re a Girl) de Carol Dysinger (USA, Royaume-Uni)

Life Overtakes Me de Kristine Samuelson and John Haptas (Suède, USA)

The Nightcrawlers de Alexander A. Mora (USA)

St. Louis Superman de Smriti Mundhra, Sami Khan (Royaume-Uni)

Stay Close de Luther Clement & Shuhan Fan (USA, Chine)

Walk Run Cha-Cha de Laura Nix (USA)

Les courts de fiction shortlisés aux Oscars 2020

Les courts-métrages shortlistés pour les Oscars 2020 (fiction, documentaire et animation) ont été dévoilés la semaine dernière. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir la liste des 10 films en lice pour l’Oscar du meilleur court-métrage de fiction. Bonne info : de nombreux films sont visibles en ligne ! Format Court vous propose de les (re)voir gratuitement sur la Toile. Place d’ores et à déjà à 6 fictions disponibles sur le Net !

Bon à savoir également : dans les prochains jours, nous vous proposerons d’en savoir plus sur les documentaires et films d’animation, en lice pour les 2 autres Oscars du court.

Films en lice pour l’Oscar du Meilleur Court de Fiction

Brotherhood de Meryam Joobeur (Tunisie, Canada, Qatar, Suède)

Cadoul de Craciun de Bogdan Muresanu (Roumanie)

Les petites mains de Rémi Allier (Belgique, France)

Miller & Son de Asher Jelinsky (USA)

Nefta Football Club d’Yves Piat (France, Tunisie)

The Neighbors’ Window de Marshall Curry (USA)

Refugee de Brandt Andersen (USA)

Saria de Bryan Buckley (USA)

Une sœur de Delphine Girard (Belgique)

Sometimes, I Think About Dying de Stefanie Abel Horowitz (USA)

Charline Bourgeois-Tacquet & Sigrid Bouaziz : « Suis-je amoureux ? Oui, puisque j’attends ».

La réalisatrice Charline Bourgeois-Tacquet et son actrice Sigrid Bouaziz reviennent sur leur court-métrage Pauline asservie avec Anaïs Demoustier dans le rôle titre, sélectionné à la Semaine de la Critique 2018 et pré-sélectionné au César du Meilleur Court-Métrage 2020.

Interview : Samuel Boujnah

Article associé : la critique du film

André Chotin, 3 courts-métrages

La société de conservation et restauration de films anciens Lobster Films a édité le mois dernier un coffret réunissant trois courts-métrages d’un réalisateur quelque peu oublié de l’histoire du cinéma : André Chotin. Son oeuvre s’étale du début des années 1930 à la fin des années 1940, en plein dans l’âge classique du cinéma français, avec des réalisateurs comme Jean Renoir, Marcel Carné, Sacha Guitry, pour ne citer qu’eux.

Ce coffret comprends les trois courts-métrages suivants : La fine combine (1931) avec Fernandel, Raoul Marco et Edwige Feuillère, Bric-à-brac et compagnie (1931) avec Fernandel, Raoul Marco et Madeleine Guitty, et En plein dans le mille (1932) avec Jean Gobet, Christiane Dor et Georges Cahuzac.

Nous sommes à un moment de transition dans l’histoire du cinéma: en France le parlant est apparu en 1929 mais ne s’est imposé pleinement qu’en 1934, des films muets continuent ainsi de circuler dans les années 1932 et 1933.

Ces trois films gardent des traces du burlesque muet: on y trouve des chutes, des accrochages ou des coups de poings involontaires. C’est Monsieur Topinois, de La Fine combine, qui contrôle mal son corps pataud, ou qui est ridiculisé par sa maîtresse qui lui enroule les dernières touffes de cheveux sur sa tête. Ou c’est encore Octave dans En Plein dans le mille, qui se fait bousculer plusieurs fois par une porte qui s’ouvre dans son dos, comique de répétition qui prépare le retournement où il va reprendre confiance en lui.

Les dialogues ajoutent une dimension comique supplémentaire avec des quiproquos, des expressions savoureuses, des surnoms cocasses. Ces films sont le résultat de ce curieux mélange, témoins d’une époque encore hésitante à abandonner les gags visuels du cinéma muet.

Les récits tournent autour des thèmes de la vie domestique, de l’adultère, du mariage, avec des personnages esquissés à grand traits mais pourtant attachants. André Chotin n’hésite pas à dresser des portraits de bourgeois ridicules, comme le couple Topinois dans La fine combine : la femme essaie désespérément de perdre du poids tandis que le mari échafaude des plans pour retrouver sa maîtresse qui en fait se joue de lui. Il se permet également une satire des moeurs en jouant avec l’hypocrisie liée à l’argent, comme dans En plein dans le mille où un le patron d’une banque qui cherche à écraser un employé est pris à son propre jeu.

Ces films sont ponctués par des plans, tournés en extérieurs, qui d’une part rythment l’action et d’autre part ancrent les histoires dans des lieux et des pratiques. Dans En plein dans le mille, nous découvrons le célèbre Palais Brongniart qui accueillait la bourse de Paris et ses occupants, où tout se passait à la criée, avant l’ère des ordinateurs. Dans La fine combine, c’est le champ de courses qui est filmé, avec ses constellations de chapeaux Panama dans le public et ses rituels autour des chevaux.

Ces plans rappellent les vues des Frères Lumière, scènes quotidiennes filmées en extérieur entre 1895 et 1900, à la différence que dans les films d’André Chotin une dimension frictionnelle est reliée à ce décor réel, qu’un personnage traverse le paysage urbain ou qu’un enjeu narratif soit relié à ces scènes.

Ajoutons que La fine combine et Bric-à-brac et compagnie font partie des premiers films de Fernandel, puisqu’auparavant il n’a tourné que dans deux courts-métrages de Marc Allégret en 1930. Nous constatons qu’il avait déjà sa verve hilarante, dans le rôle d’un domestique témoin des combines de ses maîtres ou d’un vendeur survolté aux puces de Saint-Ouen. Même si André Chotin n’aura pas connu la même renommée que l’acteur, il y a une véritable richesse dans ses films que Lobster Films nous permet de redécouvrir.

Thibaud Fabre

André Chotin, 3 courts-métrages, Edition Lobster Films : https://shop.lobsterfilms.com/fr/products/andre-chotin-3-courts-metrages

Roberto le canari de Nathalie Saugeon

Parmi les courts-métrages présélectionnés à l’édition 2020 des Césars, il faut compter sur Roberto le Canari, déjà sélectionné à Clermont en 2019. Il tisse un parallèle subtil entre les peines des enfants et celles des adultes. Réalisatrice et scénariste, Nathalie Saugeon a notamment écrit le scénario de Ma Révolution, réalisé par Ramzi Ben Slimane (Festival Premiers Plans d’Angers en 2016), et de Le Fils de l’autre, de Lorraine Lévy (Grand Prix au Festival international du Film de Tokyo en 2009).

Roberto, le canari de Max et Cléo, vient de mourir : c’est le petit Max qui l’annonce à ses parents, un matin de vacances. On l’enterra dimanche chez Grand-Mère, où Cléo, en vacances chez son oncle et sa tante, rejoindra pour la cérémonie son frère et ses parents.

Si Roberto ne perdra plus ses plumes, Elsa, la mère des deux enfants, perd ses cheveux. La prochaine fois qu’elle la verra, dit-elle à sa mère, elle sera blonde. Evoquée avec légèreté, par le seul prisme capillaire, la maladie de la mère fait écho à la mort prématurée, et finalement dérisoire, de l’oiseau.

Magnifique de gravité et de tendresse, Elodie Bouchez donne à Elsa une profondeur mêlée de simplicité. Ni Mère Courage ni malade pathétique, la comédienne joue ce personnage avec naturel et sobriété. Le grain de sa peau, dont on perçoit les ridules et les aspérités, est filmé de près, ce qui accroit encore le sentiment de sérénité diffusé par le personnage.

Un sentiment de sensualité aussi : c’est alors qu’elle s’apprête à faire l’amour qu’Elsa se retrouve, pour la première fois, avec une mèche de cheveux dans la main. Surtout, les plans rapprochés sur son visage filment des regards et sourires à destination de son mari, joué par David Kammenos, dont on ne saurait se méprendre sur le sens. Les regards que l’un et l’autre s’échangent semblent planer au-dessus des autres et du quotidien, comme si, malgré la mort et la maladie, leur désir était seul au monde. La musique des Pêcheurs de perles de Bizet, choisie pour accompagner l’enterrement du canari, résonne on ne sait plus pour qui. N’est-elle pas, d’ailleurs, quelque peu grandiloquente pour un simple oiseau domestique ? C’est ce que nous laisse supposer le fou-rire final des deux parents.

Car, en dépit des thèmes abordés, Roberto le canari fait la part belle à l’humour : ainsi en est-il du second baptême que Julien, le père, donne à l’oiseau quand il le place au congélateur pour le conserver jusqu’à l’enterrement : « Courjault », en référence à une congélation bien connue. C’est là l’une des importantes qualités de ce film que de parvenir à réunir humour et gravité, quotidien et sensualité. Un film également dont la subtilité permet différents degrés de lecture que l’on ne saurait épuiser.

Julia Wahl

Consulter la fiche technique du film

Voir le film en ligne ici

R comme Roberto, le canari

Fiche technique

Synopsis : Un père voit l’équilibre de sa famille se fragiliser à la suite d’un accident dont est témoin son fils.

Genre : Fiction

Durée : 19’26″

Pays : France

Année : 2018

Réalisation : Nathalie Saugeon

Scénario : Nathalie Saugeon

Image : Vincent Mathias

Son : Maxime Gavaudan

Montage : Marie-Pierre Frappier

Musique : Baptiste Charvet

Interprétation : Élodie Bouchez, David Kammenos, Keanu Peyran, Michèle Simonnet, Clément Bresson, Laurie Lévêque

Production : 10:15 Productions

Article associé : la critique du film

2ème Festival Format Court, appel à films !

En route pour le 2ème Festival Format Court !

Après une première édition en 2019 avec Damien Bonnard et Philippe Rebbot comme parrains, le Festival Format Court revient cette année du mercredi 22 au dimanche 26 avril 2020, au cinéma le Studio des Ursulines (Paris 5e). Cette année pas de parrains/marraines… mais un jury ! Car oui, le Festival s’ouvre pour la première fois à la compétition, tout en gardant bien sûr une partie rétrospective et thématique.

Au fur et à mesure des mois nous vous dévoilerons la composition des programmes thématiques, les jurés, les prix et mille et une autres surprises … Mais pour l’heure c’est à vous de jouer :

Vous avez réalisé ou produit un court-métrage de fiction, d’animation, documentaire ou expérimental de moins de 30 minutes hors films d’écoles ? Nous avons hâte de voir votre œuvre qui peut-être sera sélectionnée pour notre programme compétitif !

Pour postuler :

– Prendre connaissance du règlement téléchargeable sur le site de Format Court (www.formatcourt.com)
– Télécharger et compléter la fiche d’information
– Nous l’envoyer à films.festivalformatcourt@gmail.com avant le 31/01/2020 à minuit avec un lien de visionnage en ligne ainsi que son mot de passe.

Un très grand nombre de films sont généralement envoyés les dernières semaines avant les clôtures d’inscriptions, n’hésitez pas à postuler au plus tôt !

À très vite !

L’équipe de Format Court

Merci à tous pour vos participations : l’appel à films est clos depuis ce 31/1/2020 à minuit !!!

Short Screens, séance spéciale Jour Le Plus Court !

À l’occasion de la 6ème édition du Jour Le Plus Court, l’Agence belge du court métrage et Short Screens s’associent pour vous concocter avant les fêtes de fin d’année, une séance spéciale avec 6 courts belges le jeudi 19 décembre prochain, de 19h30 à 21.30.

Programmation

A New Old Story de Antoine Cuypers, Belgique, fiction, 2012, 24′. Prix d’interprétation féminine pour Sophia Leboutte au Festival du Film de Cabourg 2012 / Prix du meilleur court-métrage au Festival international du Film Francophone de Namur 2012.

Au fil de leur errances quatre individus se croisent dans des lieux de passages. Peu à peu, aux échanges prudents des uns répondent les corps vibrants des autres, formant l’image de rencontres décisives.
Avec Arno.

Article associé : la critique du film

Dji Vou Veu Volti de Benoit Feroumont, Belgique, animation, 2006, 11’45 ».

Dans le jardin du château royal, un troubadour chante une sérénade en wallon pour une belle princesse. Soudain, le sous-titre du film, excédé par les paroles niaises de la chanson, se rebelle contre autant de guimauve. Jusqu’à ce qu’il tombe, lui aussi, sous le charme de la belle.

Granitsa de Vanja d’Alcantara, Belgique, fiction, 2006, 15′

Une femme étrangère voyage dans un train qui traverse la Russie. Elle regarde le paysage qui défile, et observe les gens sur les quais. Un jeune homme monte dans le train. Ils tentent un début de conversation, mais ne se comprennent pas.

Maintenant il faut grandir de Bruno Tondeur, Belgique, animation, 2012, 8′. Premier prix à Courts mais Trash 2013 / Meilleur court métrage beTV au Festival Anima 2013.

Ours a peur du monde extérieur. retranché dans son appartement, qu’il ne quitte que pour se nourrir, il passe son temps sur son ordinateur. Entre les jeux en ligne et les sites pornos il rencontre Cutieflower sur un réseau social. Il en tombe directement amoureux.

Poulet Poulet de Damien Chemin, Belgique/France, fiction, 2006, 9’30

Sylvie et Antoine sortent au restaurant chinois. Un plat de curry leur cause de graves ennuis. Choisir un plat est en effet parfois plus compliqué qu’on ne le croit.

Vieux comme le Monde de Hubert Fiasse et Carlos Gerardo Garcia, Belgique/France, documentaire, 2013, 11′

Et toi l’infidélité… ça te parle ? Tu pourrais peut-être nous en toucher un mot ?

En pratique

Jeudi 19.12.2019 : 19h30 – 21.30

Cinéma Aventure : 15, rue des Fripiers, 1000 Bruxelles

Tarif : 8€

Event Facebook : https://www.facebook.com/events/568158893996326/

Pauline asservie de Charline Bourgeois-Tacquet

« – Suis-je amoureux ? – Oui, puisque j’attends ». C’est par ces mots énigmatiques, extraits des Fragments d’un discours amoureux, de Roland Barthes, que s’ouvre le dernier court-métrage de Charline Bourgeois-Tacquet, Pauline asservie, sélectionné à la Semaine de la Critique 2018. La jeune cinéaste déploie avec une grande aisance et beaucoup de finesse un topos de la littérature amoureuse : l’attente. En quoi l’attente de l’être aimé constitue-t-elle une forme de servitude pour celle / celui qui attend ? Et comment mettre en scène et en tension cette attente, a priori passive, pour nouer le drame d’un film où il ne se passe apparemment rien, si ce n’est précisément l’attente d’un homme qui ne viendra pas ? C’est ce double défi que la réalisatrice s’emploie à relever, à travers l’histoire de Pauline.

Mais qui est-elle, cette Pauline asservie ? Une pétillante étudiante en thèse de littérature (Anaïs Demoustier), partie quelques jours à la campagne pour respirer le grand air, accompagnée de Violette (Sigrid Bouaziz), son amie et sa confidente. Dès l’ouverture du film, à peine arrivée en gare, Pauline expose à Violette ses doutes face au silence de Bruce, un homme marié beaucoup plus âgé qu’elle, avec qui Pauline entretient une liaison enflammée, et qui depuis quelques jours se montre évasif. Alors que Pauline et Violette s’installent dans la grande maison de campagne, Pauline se lance sans discontinuer dans une longue logorrhée, imaginant une à une toutes les raisons pour lesquelles Bruce tarde à lui répondre. Prisonnière de cette attente, au milieu du silence environnant de la campagne et de l’indolence de son amie Violette, Pauline, asservie, s’exaspère.

À travers son personnage, la cinéaste, à la manière de Barthes, nous met ainsi face, en actes et en paroles, à toutes les phases successives que traverse l’amante qui attend : l’inquiétude (putain si ça se trouve il est mort ? Son avion s’est crashé), la jalousie (il a une maitresse), la mélancolie, l’émancipation manquée (y’a pas d’histoire, alors maintenant je m’émancipe et on zappe ce bouffon) et la rechute (ça fait huit jours que j’attends un signe de Bruce, j’ai failli crever pour lui…). Comme le résume Barthes, « l’attente est un délire ». C’est ce délire que Charline s’emploie à révéler, par strates et par éclats, servie par le jeu magnétique et lumineux de sa comédienne Anaïs Demoustier, qui oscille constamment entre l’ultra rationalité de sa stature de jeune intellectuelle, et l’aliénation pathologique liée à sa condition d’amante égarée en proie aux pires tourments. La réalisatrice joue de ce décalage avec humour et légèreté, sans pour autant rien retrancher au drame, non moins réel, que vit Pauline, asservie à son désir, à son délire, dans l’attente d’un signe ou d’un message dont l’issue ne sera finalement qu’esquissée à la toute fin du film.

Rythmé, intelligent, baigné d’une douce lumière d’automne et tenu par un scénario solide et original (même si l’on regrettera peut-être que les personnages secondaires, les amis de Pauline, venus lui rendre visite à la campagne, ne soient pas un peu plus creusés), le film préfigure aussi le premier long-métrage de son auteure, Un amour d’Aliénor, qui approfondit ces mêmes questionnements, notamment à travers la triangulation du désir amoureux, chère à René Girard. Quelque part entre Eric Rohmer et Valérie Donzelli, dans cette zone du cinéma français qui fait d’un drame une comédie ou d’une comédie un drame, qui prend la vie par les deux bouts pour nous faire éprouver l’insoutenable légèreté de l’être, Charline Bourgeois-Tacquet signe avec Pauline asservie un très beau film sur l’attente et un sérieux prétendant pour le César du Meilleur Court-métrage 2020.

Samuel Boujnah

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P comme Pauline asservie

Fiche technique

Synopsis : Pauline n’a aucune nouvelle de Bruce, l’homme marié avec lequel elle a une histoire. En vacances à la campagne avec son amie Violette, elle va passer tout le séjour à attendre un texto. En expérimentant les mille et une phases de l’obsession amoureuse.

Genre : Fiction

Durée : 24′

Pays : France

Année : 2018

Réalisation : Charline Bourgeois-Tacquet

Scénario : Charline Bourgeois-Tacquet

Image : Noé Bach

Son : Vincent Brunier, Grégoire Chauvot, Vincent Verdoux

Montage : Nobuo Coste

Interprétation : Anaïs Demoustier, Sigrid Bouaziz, Coline Béal, Léonard Bourgeois-Tacquet, Ambre Dubrulle, Grégoire Montana-Haroche, Bernard Cupillard

Production : Année Zéro, Ciné-@

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H comme L’Heure de l’ours

Fiche technique

Synopsis : Ce soir-là, les maisons prendront feu. Les hommes et les femmes se mettront à trembler. Les enfants se rassembleront en hordes hurlantes, dansant seuls parmi les cendres, rappelant à eux les ours sauvages. Car le cri d’un seul suffira à tous les réveiller !

Genre : Animation

Durée : 14′

Pays : France

Année : 2019

Réalisation : Agnès Patron

Scénario : Johanna Krawczyk, Agnès Patron

Image : Nadine Buss

Animation : Augustin Guichot, Agnès Patron, Sandra Rivaud

Son : Mathias Chaumet

Montage : Agnès Patron

Musique : Pierre Oberkampf

Production : Sacrebleu Productions

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L’Heure de l’ours de Agnès Patron

En compétition officielle au Festival de Cannes en 2019 et lauréat du jury étudiants de l’édition 2019 du Festival Paris Courts devant, L’Heure de l’ours, d’Agnès Patron, marque surtout par son jeu des couleurs et des contrastes.

Diplômée de l’ENSAD en 2011, Agnès Patron aime à travailler des matériaux originaux. C’était le cas déjà de Chulyen, histoire de Corbeau, sorti en 2015, mais aussi de ses aquateintes et de ses sérigraphies, qui reposent en grande partie sur des oppositions franches entre le blanc et le noir. Ainsi en est-il de L’Heure de l’ours, fait d’aquarelle sur papier noir.

Alors qu’il fait nuit, un petit garçon suit, fasciné et inquiet, les dérèglements permis par l’obscurité : l’accouplement des hommes et des sauterelles, mais aussi les maisons qui s’enflamment, les ours qui débarquent, les farandoles sans queue ni tête des adultes, le débordement des couleurs.

Car, s’il est une histoire que raconte ce court-métrage, c’est bien celle de la débauche des couleurs, qui semble suivre – ou anticiper – la dépravation du monde, tel que le voit l’enfant. Un monde d’abord trichromique, où l’opposition franche entre les traits blancs et le fond noir fait ressortir le rouge, presque fluorescent, des toits de maisons et des cheveux des personnages. Un monde multicolore ensuite, où cette tripartition se trouve annihilée par des bacchanales bariolées.

Un film sur le regard ensuite, puisque nous perdons très vite pied dans cet imbroglio et peinons à distinguer ce qui relève du fantasme de l’enfant de ce qui serait la réalité. Cela vaut-il seulement la peine de s’y essayer ? Puisque tout, lors de « l’heure de l’ours », est possible, pourquoi pas ce Carnaval aux allures de fin du monde ?

Si le film vaut surtout par la qualité du graphisme et du jeu des couleurs, il convoque aussi un certain nombre de références à la culture populaire et enfantine qui, sans doute, expliquent la fascination qu’il exerce. C’est, bien entendu, le cas du titre même, qui fait penser à « l’heure du loup », moment de la journée où l’obscurité rend tout possible. Mais le détournement de cette expression et le passage d’un animal à un autre nous amènent à délaisser Le Petit Chaperon rouge pour Boucle d’or, dont la brillance de la chevelure n’est pas sans évoquer celles des personnages du film. Enfin, comment ne pas penser, en voyant les enfants chevaucher ces ours monstrueux, aux éléphants d’Hannibal ?

Enfin, la musique de Pierre Oberkampf, avec ses percussions et son tuba, accompagne à la manière d’une marche militaire cet emballement du monde et des teintes, qui semble alors inexorable sans jamais paraître insoutenable. Elle le fait avec subtilité, presque à la barbe du spectateur, et sans jamais éclipser le travail plastique du film.

Julia Wahl

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Nouvel After Short spécial César, le 6 décembre 2019 !

Bonne nouvelle : le magazine en ligne Format Court vous invite à la reprise de ses After Short, ses soirées de networking réunissant la communauté active et dynamique du court-métrage, le vendredi 6 décembre 2019 à partir de 19h au Point Éphémère (Paris, 10ème).

Ce nouveau rendez-vous, organisé en partenariat avec l’ESRA, sera consacré aux courts présélectionnés aux César 2020, côté fiction et animation (attention : aucune projection n’est prévue !).

Cette soirée, ouverte à tous et en accès payant (sauf pour les étudiants et les anciens de l’ESRA), se déroulera en présence d’équipes de courts–métrages de fiction et d’animation présélectionnées aux César (soit de nombreux professionnels !), mais aussi des équipes de Format Court et de l’ESRA.

Une rencontre avec Rémi Allier (César 2019 du Meilleur Court Métrage, « Les Petites Mains »), Margaux Pierrefiche (responsable des courts-métrages au sein de l’Académie des César), Bernard Payen (membre du comité de sélection des courts), et Marie-Pauline Mollaret (membre du comité de sélection animation) introduira la séance dès 19h15.

S’ensuivra un Q&A avec les équipes suivantes (liste susceptible de modifications) :

– Nathalie Saugeon, réalisatrice de « Roberto le canari » (10:15 Productions)

– Wendy Griffiths et Stéphane Piera, producteurs de « Flow » de Adriaan Lokman (Dark Prince)

– Forentine Grelier et Marc Faye, réalisatrice et producteur de « Mon Juke-Box » (Novanima productions)

– Claude Schmitz, réalisateur de « Braquer Poitiers » (Les Films de l’autre cougar)

– Anne Azoulay, réalisatrice de « 2 ou 3 choses de Marie Jacobson » (Ysé Productions)

– Jérôme Barthélemy, producteur de « La Persistente » de Camille Lugan (Caïmans Productions)

– Eve Robin, productrice de « Le discours d’acceptation glorieux de Nicolas Chauvin » de Benjamin Crotty (Les Films du Bal)

– François-Pierre Clavel, producteur de « D’un Château l’autre » d’Emmanuel Marre (Kidam)

– Charlotte Vincent, productrice de « Souvenir inoubliable d’un ami » de Wissam Charaf (Aurora Films)

– Tiphaine Raffier, réalisatrice de « La Chanson » (Année Zéro)

– Marine Atlan et Maud Berbille, réalisatrice et productrice de « Daniel fait face  » (Bathysphere)

– Yvonnick Muller, Lauriane Escaffre et Emmanuel Wahl, co-réalisateurs et producteur de « Pile Poil » (Qui Vive !)

– Michael Dichter, Noël Fuzellier et Marine Lepaulmier, réalisateur et producteurs de « Pollux » (Les Films Norfolk)

– Fanny Liatard, Jérémy Trouille et Nerimen Hadrami, co-réalisateurs et productrice de « Le Chien Bleu » (Hirsi Production)

– Rafael Andrea Soatto, producteur de « Le chant d’Ahmed » (Offshore)

– Maxime Roy et Alice Bloch, réalisateur et productrice de « Beautiful loser » (TS Productions)

– Marine Levéel et Marthe Lamy, réalisatrice et productrice de « La traction des pôles » (Apaches Films)

– Frédéric Farrucci et Nicolas Brevière, réalisateur et producteur de « Entre les lignes » (Local Films)

En pratique

Vendredi 6 décembre 2019, de 19h à 23h

Le Point Éphémère : 200 Quai de Valmy, 75010 Paris

Métro Jaurès (lignes 5, 2 et 7 bis), Louis Blanc (ligne 7), Bus 26, 46, 48 : Goncourt, Couronnes, Parmentier)

Soirée ouverte à tous. PAF unique : 5 € (chèques/espèces)

Gratuit pour les étudiants et les anciens de l’ESRA (sur présentation de la carte d’étudiant)

Réservations obligatoires : aftershortformatcourt@gmail.com

Réservations ESRA : communication@esra.edu

Event Facebook : https://www.facebook.com/events/517512175765224/

Aurélie Cardin, Julia Cordonnier, le Festival Cinébanlieue

À l’occasion de la 14e édition du festival Cinébanlieue qui s’achève ce soir, rencontre avec sa déléguée générale Aurélie Cardin et sa présidente et co-programmatrice Julia Cordonnier. Elles nous parlent engagement, transmission et jeunes talents.

Interview : Elsa LévyGaspard Richard-Wright
Son : Elsa Lévy
Montage : Gaspard Richard-Wright