Brest accueille depuis 26 ans un festival européen de courts métrages. C’est une tradition depuis trois ans : revoici la liste des films maintenus par le comité de sélection du festival. Beaucoup de films nous apparaissent comme inédits, et leurs pays d’origine (Slovaquie, Roumanie, Islande, Suède, …) nous attirent d’ores et déjà. En attendant notre Focus sur le festival qui se tiendra du 8 au 13 novembre, découvrez les titres qui seront prochainement départagés par le Jury.
Compétition 1
Crossing Salween de Brian O’Malley / Irlande
Hidden Soldier de Alejandro Suárez Lozano / Espagne
Strung Love de Victor Dragomir / Roumanie
Lost Tracks de Jon Stanford / Royaume-Uni
Skallamann de Maria Bock / Norvège
Compétition 2
Sing Me to Sleep de Magnus Arnesen / Pologne
MPU – Medizinisch Psychologische Untersuchung de Robert Bohrer / Allemagne
Krass de Tomas Johannesson / Islande
Pizzangrillo de Marco Gianfreda / Italie
Kattenkwaad de Nova van Dijk / Pays-Bas
Sailcloth d’Elfarel Adalsteins / Royaume-Uni
Compétition 3
J’Aurais Pu Être une Pute de Baya Kasmi / France
Obisk de Miha Mazzini / Slovénie
Vahetus d’Anu Aun / Estonie
Czech Please! de Juan David Salazar / République Tchèque
Jam Today de Simon Ellis / Royaume-Uni
Det Kommer Aldrig Att Gå Över d’Amanda Kernell / Suède
Compétition 4
Elder Jackson de Robin Erard / Suisse
Le Vivier de Sylvia Guillet / France Casus Belli de Yorgos Zois / Grèce
El Pibe de Oro d’Aymeric Messari / France
Compétition 5
3 Hours de Regan Hall / Royaume-Uni
Dom Smierci de Matej Bobrik / Pologne
Apele Tac d’Anca Miruna Lazarescu / Allemagne – Roumanie
Lel Chamel de Youssef Chebbi / Tunisie – France
Maquillaje d’Alex Montoya / Espagne
Compétition 6
Un Homme Debout de Foued Mansour / France
Finale de Balazs Simonyi / Hongrie
Einstein était un Réfugié de Solange Cicurel / Belgique
Salvatore de Bruno Urso et Fabrizio Urso / France – Italie
Deux Inconnus de Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein / France – USA
Compétition 7
Szelest de Leszek Korusiewicz / Pologne
O Inferno de Carlos Conceição / Portugal
15 Iulie de Cristi Iftime / Roumanie
Baby de Daniel Mulloy / Royaume-Uni
Suiker de Jeroen Annokkee / Pays-Bas
Compétition 8
The Christening d’Oonagh Kearney / Irlande
Tro, håb og sex d’ Emma Balcázar / Danemark
Der solist de Pierre Hansen / Luxembourg
25km2 de Jana Minarikova / Slovaquie
La Huida de Victor Carrey / Espagne
Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Rémy réalisent ce premier court-métrage en 1994. Fans de Tati (le désaxé par excellence) et du clown Etaix, ils se sont rencontrés dans les années 80 à l’école Jacques Lecoq dont la formation s’articule autour du mime et de l’expression corporelle. Depuis lors, ils ne cessent d’invoquer les grands noms du burlesque. Et pourtant…les trois réalisateurs tiennent le pari d’inventer, à partir de ces citations, leur propre langage visuel. A la maladresse des corps et des sentiments, répond une rigueur certaine de la mise en scène.
« Merci Cupidon » pourrait être le récit de leur rencontre : deux êtres esseulés aux corps dégingandés se découvrent par hasard dans un troquet au moment des fêtes de Noël. Tout comme dans « La Fée », le couple formé par Dom et Fiona se plait à fréquenter l’univers des bars et des serveurs (toujours interprétés par Romy, leur 3ème acolyte). Pourquoi ? Sûrement parce que toutes sortes d’êtres s’y croisent : des vieux, des jeunes, des attardés, des animaux domestiques… Et que les réalisateurs se délectent de cette mixité sociale et générationnelle.
Dès les premières images, les personnages secondaires en disent long sur ce qui va suivre : par paires, ils forment tous des couples improbables qui se comportent de la même façon au même moment tels des automates (les cinéastes appliquent ici à la lettre la mécanique du rire développée par Bergson). Par ailleurs, bien que ceux-ci soient réunis dans le cadre, ils ne sont jamais amenés à se regarder dans les yeux, sauf à la fin – la scène du champagne est un sommet d’euphorie. Les champs-contrechamps s’opèrent surtout entre eux et le groupe de musique qui prend alors le relais de leurs états-d’âme. Au milieu de cette faune haute en couleurs se dressent toujours les deux corps maladroits du couple.
Le décor, quant à lui, est fait de bric et de broc, (des papillons bleus actionnés à la main survolent les énergumènes qui peuplent le troquet, les néons ont tout des années 70), et le tempo rétro est donné par un groupe de musique fantasque. A la manière d’un film muet, cette musique illustre les émotions que les personnages sont incapables de formuler par les mots. Pourtant, les protagonistes prennent le risque d’une tentative : la fille balbutie un « je suis très gênée » auquel on ne porte presque pas attention et le garçon répond par un timide « moi aussi » équivoque (étant donné qu’il lui a pris son argent) : ce seront leurs seules paroles.
Proprement théâtrale, la mise en scène insiste donc sur la solitude des personnages qui sont à la fois réunis et séparés. Si les plans rapprochés semblent les réunir, à l’inverse, les gros plans sur leurs sourires et leurs regards (qui s’apparentent plutôt à des grimaces et à des tics) mettent finalement en avant leur incapacité à communiquer et leurs fantaisies solitaires. Cette mise à distance est accentuée par les couleurs saturées qui donnent au film des allures de cartoon et qui contribuent à le déréaliser. Ces éléments préparent l’irruption du fantastique ou, plus précisément, de l’onirisme : l’apparition inopinée de Cupidon constitue un aparté pour le personnage masculin qui, là encore, se perd en une rêverie solitaire. Le coup de foudre a opéré mais la scène nous dit déjà qu’il sera à sens unique.
À la fin du film, la boucle est bouclée, à la manière du plan d’ouverture (ils se croisent sans se voir et tombent de leur vélo), la rencontre entre les deux personnages est à la fois joyeuse et « déceptive ». Ils restent chacun de leur côté et retrouvent leur position initiale face caméra tandis que les autres couples les encadrent créant ainsi une ronde désenchantée…
Depuis deux jours et ce jusqu’au 18 octobre, le Cinéma St-André-des-Arts (Paris) accueille le le 6ème Festival Franco-Coréen du Film (FFCF). Avant-premières, rencontres, projos en tous genres … : vous avez encore quelques jours pour découvrir la vitalité et l’éclectisme des films du Pays du Matin calme. Si vous n’avez pas la possibilité de vous rendre au festival, une bonne nouvelle existe pour les courts : la sélection Shortcuts est visionnable en ligne, gratuitement et légalement, jusqu’au 30 octobre sur le site Mubi.com, portail VOD spécialisé dans les films d’auteur.
Synopsis : Au cœur d’une fête foraine, Rosita, une voyante déchue, et Raoul, son assistant dévoué, luttent pour maintenir une clientèle qui se fait de plus en plus rare. Les catastrophes s’enchaînent, et ils se trouvent de plus en plus démunis.
Genre : Fiction
Durée : 13’
Année : 1997
Pays : Belgique
Réalisation : Dominique Abel, Fiona Gordon
Scénario : Dominique Abel, Fiona Gordon
Image : Claire Childéric
Son : Henri Morelle
Montage : Anne-Laure Guegan
Musique : Jacques Luley
Interprétation : Fiona Gordon, Dominique Abel, Charles Martigue, Philippe Martz, Pol Deranne
Réalisé en 1997, trois ans après leur premier film « Merci Cupidon », « Rosita » est le deuxième court métrage d’Abel et Gordon. Consolidant l’évolution du duo comique vers l’expression cinématographique, ce film de 13 minutes, quasiment introuvable pour le grand public, se démarque de leur filmographie pour être le seul à avoir été écrit et filmé sans la collaboration du réalisateur Bruno Romy. Il s’inspire d’ailleurs directement d’une de leur création théâtrale, « Poison » (1994).
Au cœur d’une fête foraine, la vieille caravane de Rosita peine à attirer les clients, et malgré les rabais offerts sur les prestations, rares sont les passants qui sortent convaincus par ses numéros de voyance. Harcelés par un percepteur de foire qu’on croirait directement sorti des films muets de Buster Keaton, Rosita et son compagnon Raoul s’enfoncent dans une déchéance qui pourrait mettre en péril leur amour et leur mode de vie.
Fidèles au registre burlesque qui les a révélés au théâtre, Abel et Gordon développent dans « Rosita » toute leur énergie comique avec un jeu clownesque très physique du corps et des visages qui nous rappelle que ce sont avant tout des comédiens de grand talent. Le personnage de la voyante déchue comme celui de son assistant maladroit et un peu simple d’esprit sont parfaitement convaincants dans un registre d’émotions à la fois drôle et tendre qui pourrait complètement se passer des quelques scènes dialoguées. Les décors, costumes et maquillages, réussis, renforcent même avec brio l’atmosphère générale du film.
Côté réalisation, les mouvements de caméra sont presque inexistants, et la succession de plans fixes donne au film un côté un peu statique qui agit peut-être au détriment de l’action. Toutefois, l’enchainement de scènes de gags parvient à mettre à contribution le spectateur en tissant un lien de complicité avec lui. Lorsque dans sa caravane, la voyante en transe tente d’embobiner des badauds ébahis, on assiste avec plaisir aux efforts vains d’un Raoul essayant péniblement d’activer dans l’ombre des effets spéciaux désastreux. Boules de cristal en ballon de baudruche, numéro de spiritisme bidons, pathétiques visions extralucides, rien ne fonctionne vraiment dans la caravane de Rosita, sauf peut-être l’amour et l’humour qui les fait triompher. Conte social humoristique ou comédie légère et optimiste, « Rosita » est un essai cinématographique plutôt réussi qui met en réalité surtout en valeur l’immense talent de comédiens de Abel et Gordon.
3 courts, 3 longs, 3 noms : Fiona, Dominique et Bruno. L’esthétique de ces Belges et de ce Français de cœur repose sur la force du trio. Depuis le commencement de leur collaboration, ils bricolent, écrivent, et s’essayent à 6 mains. Après avoir essuyé les planches avec des spectacles de clowns, ils se prennent au jeu du cinéma dans les années 90. Dès leurs débuts à l’écran, le style est enlevé, la mise en scène surprenante. S’inspirant des grands noms du burlesque tels Tati ou Chaplin, leurs films n’en sont pas moins inventifs. Leur premier long, « l’Iceberg », soutenu par Mk2, remporte en 2005, un vrai succès critique et public. Il sera suivi par « Rumba ». Avec « la Fée », leur troisième long métrage, sorti le mois dernier, ils nous font découvrir de nouveaux territoires du burlesque, oscillant entre farce sociale et comédie populaire.
Hasard du calendrier ? Alors que la liste des 12 pré-sélectionnés au César du Court est de sortie, Court-Circuit, le magazine d’ARTE consacré au court métrage, propose de découvrir pendant quelques jours un des films retenus par l’Académie : « La France qui se lève tôt », de Hugo Chesnard, une puissante comédie musicale sur les sans-papiers, inspirée d’une histoire vraie.
Souleymane vit et travaille en France depuis des années, sans avoir de permis de séjour. Un jour, son patron le dénonce. Souleymane doit alors quitter le pays et son épouse enceinte. Mais il n’a pas l’intention de se laisser faire…
Le Comité Court Métrage de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma a fait connaître les 12 films parmi lesquels le César du Meilleur Court Métrage 2012 sera élu lors de la prochaine cérémonie des César, en février 2012. Au terme d’un premier tour de vote, les membres de l’Académie détermineront en janvier les cinq films nommés pour la statuette convoitée.
Les films retenus sont les suivants :
L’Accordeur d’Olivier Treiner
Anne Et Les Tremblements de Solveig Anspach La Dame Au Chien de Damien Manivel
Diane Wellington d’Arnaud Des Pallières
La France Qui Se Lève Tôt de Hugo Chesnard
J’Aurais Pu être Une Pute de Baya Kasmi
Je Pourrais être Votre Grand-mère de Bernard Tanguy Le Marin Masqué de Sophie Letourneur Pandore de Virgil Vernier
Tremblay-en-france de Vincent Vizioz
Un Homme Debout de Foued Mansour Un Monde Sans Femmes de Guillaume Brac
Le 26ème Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) s’est clôturé hier soir par la cérémonie de remise des Bayards d’Or. Voici le palmarès des courts métrages en compétition officielle, nationale et internationale.
Compétition Internationale
Composition du Jury : Emilie Simon, Mehdi Dehbi, Maxime Giroux, Eileen Hofer, Ozana Oancea
Bayard d’Or du Meilleur Court Métrage – Prix François-Bovesse : « Un mardi » de Sabine El Chamaa (Liban / France)
Prix du Jury : « Mokhtar » de Halima Ouardiri (Québec / Suisse / Maroc )
Mention Spéciale attribuée au comédien Swann Arlaud pour le court métrage « Alexis Ivanovitch vous êtes mon héros » de Guillaume Gouix
Compétition Nationale
Prix du Meilleur Court Métrage : « Le Petit Chevalier » d’Emmanuel Marre (Belgique)
Prix du Jury : « L’Oeil du Paon » de Gerlando Infuso (Belgique)
Prix d’interprétation : Jean-Jacques Rausin pour le film « Mauvaise Lune » de Xavier Seron & Meryl Fortunat-Rossi (Belgique)
Prix de la Meilleure photographie : Olivier Boonjing pour le film « Dimanches » de Valéry Rosier (Belgique)
Mentions Coup de Coeur décernées au comédien Tom Boccara pour le film « Ciao Bambino » de Thibaut Wolfahrt et au réalisateur Bruno Tracq pour le film « Walking Ghost Phase »
Prix BeTV – Court Métrage belge : « Ciao Bambino » de Thibaut Wolfahrt (Belgique)
Prix du Public Court Métrage UniversCiné : « La Maison » de Vania Leturcq (Belgique/France)
Dynamiteur depuis plus d’une décennie du cinéma belge avec des œuvres majeures comme « Ex-Drummer », Koen Mortier était de passage à l’Etrange Festival pour présenter son nouveau film « Soudain le 22 Mai ». Nous avons sauté sur l’occasion pour le questionner sur ses courts métrages, sa maison de production et son avis sur le cinéma de Flandre.
Le 16 octobre prochain, l’équipe de Format Court attribuera le Prix du Meilleur Premier Film à l’une des quinze premières réalisations programmées au Festival Paris Courts Devant (13-16 octobre, Cinéma des Cinéastes). Le Jury constitué de Nadia Demmou, Fanny Barrot, Julien Savès et Julien Beaunay dévoilera l’identité du gagnant lors de la cérémonie de clôture du festival. Le lauréat bénéficiera d’un focus personnalisé sur Format Court et verra son film projeté en salle. Rendez-vous dans deux dimanche sur le site pour en savoir un petit peu plus…
Les films concourant pour ce prix sont les suivants :
– L’attaque du monstre géant suceur de cerveaux de l’espace – Guillaume Rieu – France – 19’20 » – Catégorie Films de musique
– À trois – Vanessa Clément – France – 9’25 – Catégorie Fiction & co
La septième aventure cinématographique de Paris Courts Devant, le « Festival des films courts qui avancent » se déroulera du 13 au 16 octobre 2011 au Cinéma des Cinéastes, à Paris. Pendant 4 jours, une sélection de 70 films courts, français et étrangers, projetée en 2K (nouvelle norme numérique haute définition), se mêlera à des rencontres professionnelles et des concerts.
Sélections en compétition
• Si loin si proche, une sélection des meilleurs courts du monde entier.
•Fiction et Compagnie, fictions produites par des sociétés de production françaises.
• Films de musique, les films où la musique tient le rôle principal.
• Les petits Courts Devant, séance pour les enfants des écoles (prix attribué par les enfants lors de la soirée de clôture)
• Des courts pour des longs : quatre courts-métrages produits pour doper la production de longs-métrages. L’aventure du cinéma, racontée en mots et en images par ceux qui la vivent.
• Musiques des Toiles en partenariat avec la SACEM. Une matinée/spectacle de découverte des mondes croisés de l’image et de la musique, avec un mini-concert en apothéose. Jean-Michel Bernard, compositeur de musiques de films (« La science des rêves », « Soyez sympa,rembobinez » de Michel Gondry, « Madame Bovary » de Claude Chabrol, « Hugo Cabret » de Scorsese etc…) nous fait vivre son métier, joue en direct sur des extraits de films.
• Les courts qui rendent heureux !Court-métrage ne rime pas forcément avec austérité ou morosité. Le talent s’exprime aussi à travers le rire, la musique ou la fantaisie, et l’optimisme n’a jamais nui à la qualité artistique d’une œuvre. Une étincelle de bonheur à offrir, et de l’énergie positive à revendre…
• Cinq scénarios vivants : En partenariat avec Beaumarchais-SACD et Séquences 7. Des scénarios de courts-métrages non tournés, mis en mots, en musique et en sons avec gourmandise et en direct par des comédiens et des musiciens, pour la plus grande jubilation des professionnels et du
public.
• Les Thés à thème Fuji. En partenariat avec FUJIFILM. Auteurs, réalisateurs, producteurs, compositeurs et chefs opérateurs des films en compétition viennent, chaque jour, entre 16 h et 18 h, raconter leur aventure, débattre de leur œuvre et de leurs choix, partager leur expérience avec le public autour d’un thé et de quelques gourmandises.
Le palmarès sera remis lors de la cérémonie de clôture, le 16 octobre, par un Jury présidé par Julie Gayet, (productrice et comédienne) Constitué de : Agnès Soral (Comédienne), Bruno Putzulu (comédien), Sébastien Carfora (réalisateur), Christophe Taudière (chargé des programmes courts à France-Télévision) Corinne Bernard (directrice Beaumarchais-SACD), Erwann Kermorvant (compositeur de musiques de films), Benjamin Legrand (auteur, réalisateur.
Infos très pratiques
Festival Paris Courts Devant, du 13 au 16 octobre
Cinéma des Cinéastes – 7 avenue de Clichy, Paris 17ème
Site Internet : www.pariscourtsdevant.com
Télécharger leprogramme
Fer de lance de la Science-Fiction française, Marc Caro a accepté de répondre à nos questions à l’occasion de sa venue à l’Etrange Festival pour rejouer en live la bande sonore du « Bunker de la Dernière Rafale ». Rencontre avec un artiste intègre, polyvalent et passionné, pour qui la Science-Fiction est un sujet de prédilection.
On l’apprend à Paris au détour d’un buffet anglo-saxon de la bouche d’un de ses représentants, Antoine Lopez. Il vous est encore possible d’inscrire vos films au Festival et au Marché du Court Métrage de Clermont-Ferrand 2012 (27 janvier – 4 février) via le site www.shortfilmdepot.com.
COMPÉTITION INTERNATIONALE
– pour les films terminés en 2010 (après le 1er juillet 2010) :
Date limite d’inscription des films : 15 juillet 2011
Préférez le téléchargement d’un fichier vidéo à l’envoi de DVD
(Si envoi d’un DVD de visionnement, date limite de réception : 22 juillet 2011)
– pour les films terminés en 2011 (après le 1er janvier 2011) :
Date limite d’inscription des films :14 octobre 2011
Préférez le téléchargement d’un fichier vidéo à l’envoi de DVD
(Si envoi d’un DVD de visionnement, date limite de réception : 21 octobre 2011)
Frais d’inscription : gratuit
Conditions :
1) Film terminé après le : 1er juillet 2010
2) Durée maximale : 40 minutes
3) Origine : Tous pays sauf France
4) Support de projection au festival : 35 mm, Beta SP Pal ou Digital Betacam Pal
Date limite d’inscription et réception des films : 28 octobre 2011
Préférez le téléchargement d’un fichier vidéo à l’envoi de DVD
Frais d’inscription : gratuit
Conditions :
1) Film terminé après le : 1er novembre 2010
2) Durée maximale : 59 minutes
3) Origine : France comme pays de production principal
4) Support de projection au festival : 35 mm, Beta SP Pal ou Digital Betacam Pal
Le CNC organise le le 21 décembre prochain, jour du solstice d’hiver, le Jour le plus Court, une grande fête nationale consacrée au film court parrainée par Michel Gondry, Mélanie Laurent, Jeanne Moreau et Jacques Perrin. Toute personne qui le souhaite aura la possibilité de diffuser des courts métrages, sur les écrans et sur les murs, que ce soit en se référant à un catalogue de 300 films mis à disposition gratuitement par l’Agence du court métrage, en proposant son propre programme de films courts (dans le respect des droits des films), en organisant une Nuit du court, en prévoyant des débats et des rencontres professionnelles, etc.
Cette fête est participative et ouverte à tous les cinéastes professionnels, amateurs, à tous les particuliers, entreprises, associations, collectivités publiques… tout le monde est appelé à se mobiliser pour diffuser des films sur tous les écrans : salles de cinéma, chaînes de télévision, services de vidéo à la demande, sites internet, écrans mobiles… Il est aussi proposé de « libérer » l’image des écrans, pour investir de nouveaux espaces, murs des villes, lieux de création, salles de spectacles, musées, médiathèques, lieux « alternatifs », entreprises, bar-restaurants, friches, trains…
Pour vous inscrire en tant que participant à la fête, commander vos films, être référencé dans le programme… rendez-vous sur le site www.lejourlepluscourt.com à partir du 10 octobre 2011.
L’Étrange Festival a envahi une nouvelle fois le Forum des Images de Paris du 2 au 11 septembre dernier avec une sélection pleine de bruit et de fureur. Année après année, Frédéric Temps, le délégué général, et son équipe continuent de présenter à un public toujours plus nombreux une programmation hétéroclite et internationale en marge du cinéma dit « grand public ». Comme l’affirme l’édito de l’édition 2011 « ce parti pris (car c’en est un) a probablement longtemps expliqué « l’irrespectabilité » de la manifestation auprès d’une certaine presse, d’un certain pouvoir ou de certaines institutions. »
Le film de genre made in France a très rarement bonne presse dans l’Hexagone. Pourtant, au début du cinéma, avec Méliès, puis Feuillade et plus tard Tourneur, ce type de films rencontrait bel et bien les faveurs d’un large public. Depuis, le film de genre a progressivement cessé de compter au pays de la langue de Molière, relégué au rang de cinéma de seconde zone.
Pourtant, près de vingt ans après sa création, l’Étrange Festival est devenu un événement incontournable, le miroir d’un cinéma impertinent, qui dynamite les cloisons poreuses entre les genres, mettant au grand jour, dans les salles obscures, une sélection de films qui ne tiennent pas en place.
Sur les 71 programmes présentés, nous avons choisi de mettre l’accent sur quatre d’entre eux. Honneur au court métrage, un format plutôt apprécié au sein de ce festival, trois prix étant décernés à chaque édition, dont deux pour les courts.
LA GRAN CARRERA (Kote Camacho – Espagne – 2010 – 6’24 – Fiction – Noir & Blanc)– Prix du Public de l’Étrange Festival 2011
1914, Hippodrome de Lasarte – les parieurs s’affairent dans les tribunes, une course de chevaux un peu spéciale s’apprête à commencer…
Kote Camacho, le réalisateur de La Gran carrera installe habilement une atmosphère en jouant avec les images d’archives et les prises de vues réelles, et en utilisant avec parcimonie les effets spéciaux. Amplifié par l’enthousiasme des turfistes, il parvient à faire basculer son récit dans une inquiétante étrangeté, et à faire planer l’ombre de Luis Buñuel sur cet atypique hippodrome. Hasard ou coïncidence diabolique, l’hérétique et médusant moyen métrage Simon du Désert de Buñuel s’était également glissé dans la programmation de l’Étrange cette année.
ANA TEMNEI (Koen Mortier – Belgique – 1995 – 9’ – Fiction – Couleurs), A HARD DAY’S WORK (Koen Mortier – Belgique – 1997 – 10’ – Fiction – Couleurs)
Cette nouvelle édition a porté une attention toute particulière aux films de Koen Mortier. Venu présenter son dernier long métrage 22nd of May, il a répondu à nos questions, notamment à propos de ses deux premiers courts métrages, Ana Temnei et A Hard Day’s Work, ainsi que de son passage au long métrage.
Premier film très personnel, Ana Temnei trouve son origine dans un souvenir de son réalisateur, alors étudiant en anatomie. Un jour, un de ses professeurs a emmené un bébé mort pour le découper, dans le cadre d’une recherche, et s’est écrié à la classe : « Le premier qui le touche, je le tue ! »
Film expérimental parfois obscur, Ana Temnei dépeint un univers déshumanisé fait d’images désordonnées. Le réalisateur a cherché, souvent brutalement, à amener son public là où il le souhaitait c’est-à-dire là où ça fait mal. Résultat, on sort de ce film avec un petit goût amer dans la bouche….
Le deuxième court métrage de Mortier, A hard day’s work, est volontairement aux antipodes du premier. Le choix a été fait de laisser plus de place à la narration tout en gardant un ton dur et cynique non sans un traitement humoristique.
Dans une atmosphère proche de Trainspotting de Danny Boyle, un jeune homme de bonne famille entreprend de devenir une petite frappe sans jamais y parvenir. Le film suit les mésaventures de ce pauvre bougre désireux de prendre le contre-pied de l’éducation de ses parents et qui se casse les dents dans son entreprise, mais c’est avant tout un film sur la relation père/fils et sur les désaccords qui peuvent en résulter. Le film se clôt brutalement dans une pièce vide, laissant le spectateur face à ses interrogations. Encore une fois, Mortier surprend.
LE BUNKER DE LA DERNIERE RAFALE (Marc Caro, Jean-Pierre Jeunet – France – 1981 – 26’ – Fiction – Noir et Blanc)
L’Étrange Musique. Ainsi sont joliment labellisés les ciné-concerts organisés durant le festival. L’un d’eux présentait, cette année, le moyen métrage de Marc Caro et de Jean-Pierre Jeunet répondant au doux titre du Bunker de la dernière rafale accompagné d’une nouvelle et inédite version sonore interprétée en live par Mister Caro himself.
Prenant le contre-pied d’une tendance actuelle friande de bidouillages informatiques, il choisit d’utiliser sur scène uniquement une petite table de mixage analogique et différents boîtiers – sans l’aide d’aucun ordinateur. Ce projet original, Marc Caro l’a évoqué dans l’interview qu’il nous a accordés, dans lequel il est également revenu sur son rapport au court métrage.
Pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas, Le Bunker de la dernière rafale s’intéresse à une petite communauté de militaires, enfermés dans un bunker, dont le destin va basculer après la découverte d’un compteur défilant à rebours. Affolé, le groupe va peu à peu sombrer dans la folie…
Trente ans après sa sortie, le film n’a pas pris la moindre ride, la même impression de folie contagieuse confinée dans un lieu clos produit toujours son effet. La nouvelle approche sonore de Marc Caro décuple même cette impression, notamment par l’utilisation quasi exclusive de sons stridents et de basses fréquences, sans pratiquement l’écho de la moindre note de musique. Les options prises par la direction artistique (déco, maquillage, etc…), les thématiques abordées ainsi que l’absence de dialogues assurent au film une authenticité qui le fait échapper au cloisonnement d’une époque ou à un style donné. Le Bunker… est décidément un film bien à part dans le cinéma français.
COLD FISH – Tsumetai nettaigyo (Sono Shion – Japon – 2010 – 2h24 – Fiction – Couleurs)
Last but not least, nous avons choisi de vous parler d’un long métrage qui ne sortira probablement pas en salles (mais dont une sortie DVD est prévue chez Wild Side) pour clore cet aperçu de la foisonnante sélection 2011 de l’Étrange Festival.
Chaque famille a son vilain petit canard. Le label « Sushi Typhoon » n’échappe à la règle. Rendus célèbres auprès des cinéphiles du monde entier avec des films sexy-trash japonais au budget limité comme Machine Girl et Tokyo Gore Police (extrait ci-dessous), les films « Sushi Typhoon » viennent de faire l’objet d’une nuit spéciale à la 17ème édition de l’Étrange Festival.
Contrairement à ses petits camarades de l’écurie « Sushi Typhoon », Sono Shion a choisi d’installer son récit dans un environnement plus réaliste avec son film, Cold Fish.
Shamoto, propriétaire d’un petit magasin de poissons tropicaux souffre en silence. Sa femme ne le désire plus et sa fille le déteste. Celle-ci va être prise en flagrant délit de vol mais au lieu d’appeler la police, le patron propose à Shamoto d’embaucher sa fille…
Rarement, on aura vu un cinéaste japonais déconstruire avec tant d’ardeur la société japonaise et ses dysfonctionnements. Comme chez Miike et Wakamatsu (dont l’excellent Piscine sans eau était également présenté), la transgression des interdits sociaux – et surtout moraux – est au centre du film. Le personnage de Shamoto est notamment poussé dans ses derniers retranchements jusqu’à finalement afficher ses véritables motivations.
Un mot sur le casting et la direction d’acteur, particulièrement remarquables. Denden (qui joue le patron peu scrupuleux) y est pour beaucoup. Déjà vu dans Cure de Kiyoshi Kurosawa et Eureka de Shinji Aoyama, il catalyse par sa seule présence, toute la frustration de Shamoto.
Synopsis : Un équipage militaire, cloîtré dans un bunker à une époque indéterminée, vit dans une ambiance de tension perpétuelle et de démence, aux aguets d’un ennemi supposé et invisible.
Genre : Fiction
Durée : 26’
Pays : France
Année : 1981
Réalisation : Marc Caro, Jean-Pierre Jeunet
Scénario : Gilles Adrien, Marc Caro, Jean-Pierre Jeunet
Son : Marc Caro
Image : Marc Caro, Jean-Pierre Jeunet, Spot
Montage : Marc Caro, Jean-Pierre Jeunet
Interprétation : Jean-Marie De Busscher, Marc Caro, Patrice Succi, Gilles Adrien, Spot, Vincent Ferniot, Thierry Fournier, Zorin, Eric Caro, Jean-Pierre Jeunet, Bruno Richard, Hervé Di Rosa
Début septembre, le Forum des Images accueillait à nouveau l’Etrange Festival pour une dix-septième édition d’œuvres marginales et de mauvaise réputation. Format Court, toujours friand de dénicher de nouvelles perles de haute tenue, a couvert la manifestation pour votre plus grand plaisir.
Pendant une semaine, du 30 septembre au 7 octobre, la capitale de la Wallonie accueillera de nombreux films venant des quatre coins de la Francophonie. Comme chaque année, le court métrage s’y trouve son pied, avec des compétitions nationale et internationale (sous le regard d’un jury chapeauté par Émilie Simon), ainsi que deux sélections hors compétition : « Regards du Présent » et un focus sur le cinéma flamand. Découvrez la programmation !