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Apéro Projo ce vendredi

Ce vendredi 06/01/2012, l’Apéro Projo revient au Café de Paris. Voeux, pintes et courts au programme.

Programme de la soirée

Préambule : (4min40)

– Bande Annonce LA PANDEMIE DU NOUVEAU MONDE de Nazzarena et Christophe Del Debbio (4min40 – 2011 – autoproduction) :

1ère partie : (30min)

– 100% YSSAM d’Isabelle Mayor (HD – 14min – 2011 – autoproduction) : Comme les garçons et les filles de son âge, Sémira, 15 ans, pense qu’être vierge n’est pas cool. Alors qu’elle ressent du désir pour Yssam, sa vie sexuelle commence. Un portrait du 19ème arrondissement de Paris entre crudité et poésie.

– LE VELO de Mike Zonnenberg (HD – 10min – 2011 – Bande Rivale) : Paul adore son vélo, il vient d’une famille ouvrière et ses parents ont eu du mal à le lui offrir, il y tient énormément, il en prend le plus grand soin, d’ailleurs il ne le prête jamais à personne. Mais un jour, Léo, son meilleur ami, insiste pour faire un tour. En acceptant de lui prêter son vélo, Paul n’aurait jamais imaginé que les choses iraient si loin…

CONTRE, TOUT CONTRE de Yoann Stehr (animation – 6min – 2010 – La Cambre) : Un contre tous et/ou tous contre un !

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2ème partie : (32min25)

– G.O.S.I de Derka (HD – 19min – 2010 – DRKFilms) : >> Sur une idée originale de Frédéric Perosa.
La conscience est ce qui définie un homme dans ses valeurs, ses sentiments, ses devoirs. Eddy a vu Alex, son ami proche et collègue de travail abattu dans l’exercice de ses fonctions. L’auteur de ce meurtre, fiché au grand banditisme, est toujours en liberté. Au terme de plusieurs mois d’investigation, le Groupe des Opérations de Surveillance et d’Intervention, chargé de l’affaire, va devoir intervenir avant le braquage d’un fourgon blindé. La confrontation entre Eddy et le meurtrier de son ami est proche, il va devoir choisir entre son sentiment de vengeance et son devoir. Qui va réagir, l’Homme ou le flic ?

– POUPEE de William S. Touitou (HD – 6min – 2010 – When We Were Kids) : Au crépuscule, sur une route déserte. Une jeune femme pousse péniblement une brouette. À l’intérieur, un jeune homme, le visage tuméfié de coups.

– 5000 PIEDS SOUS TERRE de Didier Philippe (HD – 7min25 – 2010 – Butterfly Productions) : Deux amis spéléologues amateurs se retrouvent, à la suite d’un éboulement, pris au piège dans une cavité hermétiquement close. Tandis que l’un angoisse, l’autre se laisse envahir par une peur panique. De manière démente, il ne cesse de calculer le temps hypothétique que pourrait prendre les secours pour parvenir jusqu’à eux.

Infos de programmation : diffusion@collectifprod.net

Café de Paris : 158 rue Oberkampf – 75011 Paris
Métro : Ménilmontant (L2)
Entrée libre.

20H30 pour se rencontrer au bar
21H pour la projection

Page Fan Facebook : ici

Dancing Odéon de Kathy Sebbah

L’Odéon Dancing n’est pas une succursale cachée du théâtre de l’Odéon dans le 6e arrondissement de Paris mais un dancing situé en Haute-Garonne où Kathy Sebbah, dont c’est le quatrième court, a installé sa caméra.

Ni tout à fait une boîte, un nightclub ou un bal musette, l’Odéon Dancing serait un peu un mélange de tout cela à la fois, tout comme le film oscille entre fiction et documentaire, cette zone mouvante déjà explorée par la cinéaste dans « MIC Jean Louis » (2006). Car il s’agit bien ici de documenter les après-midi dansants de personnes plus ou moins âgées et d’observer leurs modes de séduction sur ou hors-piste. La cinéaste a choisi de suivre Marcette, la soixantaine, blonde platine, bien apprêtée et un brin novice, entraînée par son amie brune arborant un décolleté plongeant et un maquillage pas vraiment léger. À la façon d’une Madame de Merteuil, c’est elle qui lui glisse à l’oreille les codes à suivre pour être abordée ou aborder, entre deux battements d’éventail. Les hommes sont là, certains déjà en couple et s’exhibant fièrement, d’autres simplement en sueur à la recherche d’une partenaire de danse.

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Marcette est finalement invitée à danser par un monsieur qui en l’espace d’un morceau lui propose déjà de se revoir pour dîner mais elle décline poliment l’invitation en retournant s’asseoir sur sa chaise, scrutant la piste et échangeant des regards légèrement gênés avec la gent masculine, caressant nerveusement le foulard en soie accroché à son cou. Les situations peuvent prêter à sourire mais la mise en scène de Kathy Sebbah ne cherche pas à provoquer le rire ou même à moquer gentiment cette boum pour retraités. Au contraire, Sebbah décrit en creux la solitude des corps, le besoin d’être regardé et désiré dans l’espoir d’une rencontre.

Dans cette atmosphère moite et nocturne, l’Odéon Dancing finit par atteindre un instant une dimension quasi lynchéenne et rappelle  « Mulholland Drive » et son club Silencio où l’on se jouait de la réalité. Ici aussi, tout est mis en scène, rejoué et planifié. Nos deux héroïnes, la blonde et la brune observent ce ballet de corps vieillissants que l’on désire malgré tout. Dehors, un homme, passablement éméché, saute par dessus la clôture du pré jouxtant le club et se met à courir frénétiquement après un groupe de chevaux blancs. L’image est proche du rêve mais la réalité revient frapper à l’intérieur. Un homme s’écroule, victime d’une crise cardiaque, Marcette assiste à la scène sans rien pouvoir y faire. On pense un instant que l’incident signe la fin de la soirée, mais la musique reprend et les danseurs restent en piste. C’est la dernière de la saison avant la fermeture estivale, alors il n’est pas question de se priver. Kathy Sebbah clôt son carnet de bal par un madison général où chacun tente, tant bien que mal, de rester groupé, en rythme.

Amaury Augé

Consultez la fiche technique du film

D comme Dancing Odéon

Fiche technique

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Synopsis : A l’Odéon dancing, toutes les fins de semaine, on s’enlace et on guinche, on s’essouffle et on sue. Ici, les codes sont précis. Marcette, novice, va découvrir cet univers clos. Elle s’attend à vivre une nuit particulière. Et elle le sera.

Genre : Fiction, Documentaire

Durée : 25′

Pays : France

Année : 2011

Réalisation : Kathy Sebbah

Scénario : Kathy Sebbah

Image : Javier Ruiz-Gomez

Montage : Xavier Thibault

Son : Xavier Thibault

Interprétation : Marcette Payares, Jelena Covic

Musique : Olivier Samouillan

Production : Ecce Films

Article associé : la critique du film

Laurie Lévêque : « L’annonce au départ disait : « Cherche jeune fille un peu garçon manqué. Il y aura une scène de nu, donc, assumez votre corps ! ». J’ai répondu en me disant, comme d’habitude que je verrai au dernier moment, si je suis prise, si je l’assume ou pas »

« Petite pute ». Un titre pareil avec le visage d’une jeune femme brune dont le regard est plombé par des cheveux longs. Cela a son effet. Et l’on peut trouver cet effet facile. Ou bien se dire : après nous avoir allumés de cette façon, la réalisatrice Claudine Natkin et son actrice Laurie Lévêque, ont plutôt intérêt à « assurer ». Lorsque nous rencontrons la comédienne principale au Festival du Film de Vendôme (du 2 au 9 décembre 2011), Laurie, 27 ans – mais qui en paraît dix de moins dans le film – assure la promotion de « Petite pute » réalisé par Claudine Natkin.

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Etait-ce la première fois que tu jouais dans un court métrage ?

J’avais déjà tourné dans des courts métrages, mais celui-ci est le premier à passer dans autant de festivals et à être diffusé à la télévision. C’est le premier court métrage véritablement professionnel que j’ai pu faire, oui.

Quand a eu lieu le tournage ?

Il y a un an tout juste. À Reims…

Le tournage a duré combien de temps ?

13 jours. Rien que la séquence de l’hôtel a duré cinq jours !

Peux-tu nous donner un ordre d’idée des festivals où « Petite pute » a été présenté ?

À Grenoble, au festival en plein air cet été 2011, à Paris, au Cinéma des Cinéastes, il y a eu une projection organisée par la région qui présentait plusieurs de ses films, puis, à Vendôme en ce moment, et à Aix-en-Provence au Festival Tous Courts.

C’est toi qui fais le tour des festivals pour présenter le film ?

Pour le moment, oui. C’est très agréable d’ailleurs. C’est un exercice tout nouveau pour moi. La première fois, c’était à Grenoble. À Vendôme, c’est la deuxième fois. Je suis contente que Claudine me laisse la responsabilité de le faire et aie confiance en moi pour représenter le film.

Le rôle de Léa que tu interprètes dans le film de Claudine Natkin est très particulier. Peux-tu nous rappeler comment tu as eu le rôle?

En réalité, il y a eu une annonce de casting sur le site cinéaste.org. L’annonce, au départ disait : « Cherche jeune fille un peu garçon manqué. Il y aura une scène de nu, donc, assumez votre corps ! ». J’ai répondu en me disant, comme d’habitude que je verrai au dernier moment si je suis prise, si je l’assume ou pas . Lorsque j’ai passé le premier casting, on m’a bien répété : « Il y aura une scène de sexe. Est-ce que tu pourras l’assumer ? ». J’ai répondu oui. La première improvisation portait sur la relation que la jeune femme a avec son meilleur ami. Tout s’est très bien passé, et on m’a rappelée pour faire d’autres improvisations avec une autre comédienne (le rôle de la copine) afin de voir les relations avec les différents personnages. Je crois qu’à la troisième audition, Claudine m’a dit : « J’ai un gros coup de cœur pour toi mais tu as un accent du sud assez prononcé qui peut être un handicap pour le rôle », donc, j’ai tâché de me démener en pensant même à aller prendre des cours avec un orthophoniste. Finalement, Claudine est revenue vers moi quelques jours après en me disant que c’était ridicule de s’être focalisée sur mon accent et qu’elle souhaitait faire le film avec moi.

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Quelles ont été tes réactions lorsque tu as lu le scénario ?

J’ai eu le scénario très tard dans notre cheminement de travail. Au départ, on a beaucoup travaillé à base d’improvisations et Claudine a eu le temps de me voir à l’épreuve. Par conséquent, elle m’a donné le scénario au moment où elle était sûre que c’était moi qu’elle choisirait. J’ai donc lu le scénario sur le tard et je l’ai trouvé très bon même si certains éléments m’ont un peu effrayée. J’étais face au film et au rôle que j’allais réellement interpréter. Évidemment, je m’étais fait des idées mais peut-être pas quelque chose d’aussi cru, c’était plus dur de le voir écrit. Avec Claudine, on a eu beaucoup de discussions à propos de la façon dont elle comptait s’y prendre pour filmer, de ce qu’elle voulait faire et de la raison pour laquelle elle voulait faire le film, et déterminer le cheminement du personnage. Pour moi, c’était très important qu’elle me dise ce qu’on allait voir ou pas, et on a toutes les deux mis de l’eau dans notre vin concernant certaines scènes.

Étiez-vous en équipe réduite pour tourner les scènes dites de prostitution dans la chambre d’hôtel ?

Pas tellement réduite justement puisque nous avions pris la décision, Claudine et moi, que ça aille très vite. Par conséquent, on a beaucoup répété habillés, le comédien (ndlr Loïc Brahant) et moi pour être sûrs d’être calés sur tous les mouvements, les mouvements physiques aussi bien que les mouvements de caméra, de manière à ce qu’une fois les vêtements enlevés, on puisse tourner rapidement. Mais pour que ça avance vite, il fallait qu’il y ait de nombreux membres de l’équipe présents.

On avait également parlé de l’enchainement du tournage et Claudine m’avait demandé si je préférais que la scène de sexe soit filmée au début du tournage ou à la fin. J’avais demandé à ce que ce soit à la fin car j’avais pensé que ce serait plus facile en connaissant les gens, en étant à l’aise avec l’équipe du tournage. Et effectivement, c’est ce qui s’est passé, tout le monde a été bienveillant avec moi.

Ça n’a pas dû être évident non plus pour le comédien d’ailleurs…

En effet. En réalité, Claudine a eu du mal à le trouver. On avait déjà commencé le tournage et il n’y avait toujours pas de comédien. Claudine l’a trouvé à Reims, en fait, là où on tournait.

Claudine et toi, pensez-vous à nouveau travailler ensemble ?

On ne s’est rien dit pour le moment. Je crois qu’on a été tellement contente de l’expérience qu’on a eue l’an dernier avec ce tournage qu’on s’est simplement dit que l’on aimerait retravailler ensemble. Mais elle ne m’a pas pour autant dit que je serai dans son prochain film.

Peux-tu nous parler du parcours de Claudine Natkin ?

En réalité, elle est chef opératrice au départ. Et, en tant que réalisatrice, elle a fait plusieurs courts métrages dont un notamment qui a gagné plusieurs prix en 2006/ 2007 et qui a pour titre « Même pas mort », tourné avec des enfants. Elle s’intéresse beaucoup au thème des jeunes, de l’enfance…

Souvent, on dit que le court métrage sert à faire ses armes dans le cinéma, mais ça doit être rassurant de travailler avec quelqu’un qui a justement un peu d’expérience dans le domaine au vu de ton rôle.

Oui, et puis, je savais aussi que le film avait été préacheté par France 2, qu’il y avait une production derrière. J’avais également des amis qui avaient déjà tourné avec Claudine. J’avais eu de très bons échos de son travail et j’avais vu ses films.

Les autres scènes ont-elles été faciles à tourner ?

C’était nouveau mais assez excitant ! J’ai travaillé dans une poissonnerie pendant deux jours. Au départ d’ailleurs, je m’étais imaginée quelque chose d’un peu ragoûtant. En fait, non. C’est assez agréable d’être dans les viscères du poisson ! C’était une très bonne expérience.

As-tu l’impression que ce rôle t’a ouvert des portes vers d’autres tournages ?

Deux réalisatrices m’ont contactée car elles avaient vu le film. Elles ont écrit un court métrage et elles veulent m’auditionner pour un des rôles. Le scénario est intéressant, je vais donc passer un casting bientôt. Par ailleurs, ça m’a permis d’aller à des festivals, de rencontrer du monde. Pour moi, en tant que comédienne, ça m’a donné une confiance et une légitimité dans ce que j’entreprends dorénavant, ce que je n’avais pas forcément auparavant. Mais, pour l’instant, je n’ai pas encore de contrat signé.

En parlant de confiance, on peut avoir le sentiment que le personnage de Léa dans le « Petite pute » prend aussi de l’assurance, suite à la passe qu’elle réalise. Qu’en penses-tu ?

Oui, c’est une prise de pouvoir liée à une sorte de rite initiatique.

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Au générique de fin, on peut lire le nom de Virginie Despentes dans les remerciements. Est-elle intervenue dans la fabrication du film ?

Non, mais Claudine est indéniablement influencée par tout le travail de Virginie Despentes. D’ailleurs, elle m’a offert un livre de cette auteure après le tournage. Elle m’en avait aussi beaucoup parlé auparavant. Mais elle ne voulait pas que je lise ses romans avant le tournage.

Comment expliques-tu l’impact du film sur les spectateurs, en particulier les lycéens présents dans la salle (sic : beaucoup ont réagi oralement dans la salle) ?

Disons que ça traite de jeunes donc ça les touche plus que d’autres films. Ça parle de jeunesse décadente ou rebelle : on fume de l’herbe, on boit de l’alcool, il y a du sexe… Ce sont des sujets qui éveillent leur curiosité. La musique un peu hard rock aussi, qui est omniprésente dans le film, les interpelle. Les lycéens l’ont beaucoup aimée tandis que les gens de mon âge l’ont perçue comme une agression. Après, les réactions sont différentes selon que c´étaient des filles ou des garçons.

Le film a-t-il déjà reçu des prix?

Non, pas encore. (ndlr : à l’heure où nous bouclons cet article, Laurie Lévêque a reçu une mention pour la meilleure interprétation féminine au Festival Tous Courts à Aix-en-Provence)

Pour toi, que représente le court métrage ?

C’est un format très intéressant qui n’est pas assez reconnu selon moi. On me demande souvent s’il y a un marché du court métrage et si les gens en regardent. Je veux dire hormis les gens qui travaillent dans le court métrage et qui, eux, connaissent bien ce format. Mais les gens lambda, pas du tout…pour la plupart de mes amis, court métrage rime avec expérimental et hermétique. Personnellement, je pense qu’il y a une grande liberté dans le court métrage qui permet de faire beaucoup plus de choses que dans un long.

Le mot de la fin : parle-nous de ton actualité…

Je travaille actuellement sur un spectacle de clown. On est au tout début de la création, on espère jouer dans un théâtre du 11ème arrondissement de Paris. J’écris aussi, du moins, j’essaie. Je suis sur un projet de court métrage essentiellement avec des actrices. Et, je suis toujours dans mes castings. J’attends des réponses….

Propos recueillis par Camille Monin et Franck Unimon

Article associé : Festival de Vendôme édition 2011. Regard sur trois films de la compétition nationale

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Festival de Vendôme édition 2011. Regard sur trois films de la compétition nationale

Sous la lame de l’épée de Hélier Cisterne

Lorsque dans le métro, Flo, lycéenne parisienne forte en gueule, portant blouson, cran d’arrêt et docks rencontre Tom, un des ses camarades de classe discret et bon élève, lequel est le plus rebelle ? Et, surtout, lequel est le plus rusé ?

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Deux styles mais aussi deux cultures se croisent, telles des lames, dans « Sous la lame de l’épée ». L’une, bruyante, accessible, datée et ostensible est ignorante de l’autre, tellement empêtrée dans son assurance et ses revendications, alors que l’autre l’observe. L’opposition des styles et des cultures peut apparaître caricaturale. Mais on peut aussi se laisser entraîner dans ce début d’initiation à la culture asiatique souvent perçue en occident comme très fermée. Et voir quelques unes des métaphores qui la relient à la culture occidentale. Par exemple, ce sens du secret partagé par Flo et Tom. Ou cette lame de cran d’arrêt que porte et cache Flo et qui, pour Tom, correspond à ses bombes à graffitis. Une certaine solitude aussi les rapproche. Même si Flo, plutôt jolie fille, est entourée de jeunes bellâtres semblant en partie clonés sur le modèle des BB brunes, elle semble n’avoir aucun véritable engagement avec eux. Loin d’une rivalité à la Highlander entre les deux jeunes gens, « Sous la lame de l’épée » raconte une possible histoire d’amour et de liberté.

Petite pute de Claudine Natkin

Jamie Lee Curtis faisant un strip tease dans « True Lies ». Une prostituée qui se trompe dans son dialogue appris par cœur devant son client qui la reprend dans « Entre adultes » de Stéphane Brizé. Mes chères études de Laura D ou le téléfilm inspiré du même livre et réalisé par Emmanuelle Bercot.

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Il y a de ça dans l’histoire de Léa, 20 ans, qui ignore qu’après une journée de travail comme une autre, une chambre d’hôtel va remplacer son étalage de supermarché, et que le poisson qu’elle va vendre sera fait de sa chair et de ses écailles. Quatre cents euros la passe. C’est dans « Petite pute », court métrage punk de Claudine Natkin où l’on nous montre une certaine jeunesse que l’on voit assez peu dans les films de l’Hexagone. Parce qu’il s’y trouve un rapport assez frontal voire viral avec le shit, l’alcool, le sexe, le fric. Et que cette façon plutôt directe (virile ?) de mettre en scène cette jeunesse nous déloge des intrigues sentimentalo-cérébrales coutumières. Ici, c’est l’actrice Laurie Lévêque (lire son interview) qui se risque avec aplomb, pudeur et réussite à l’exercice. On peut être inquiet devant ce que nous montre ce court, cette jeunesse d’avant la dégringolade dont le corps à peine rôdé est déjà colmaté par les substances. Mais un court métrage qui rappelle le titre « Tricky Kid » de Tricky (« they used to call me tricky-kid, I live the life they wish they did…. « ) ainsi qu’un de ses adages (« Seule compte l’énergie ! ») est un court métrage à saisir. D’autant que, question énergie musicale, « Petite pute » possède sa propre centrale avec le titre « Sexy Ghetto » du groupe Sexy Sushi aux paroles explicites :

« Fucking bitch
I tell you
Don’t look at me I’m dangerous
Fucking bitch when you see me
Down your eyes ‘cause I lost my mind… ».

Une île  de Anne Alix

Thierry a pour tout passeport son air de Philippe Léotard, son gros blouson, son Jean, son sac et ses santiags quand il arrive à l’île d’Oléron pour se refaire une vie ainsi qu’une certaine virginité. Même si sa mémoire est aussi franche que son regard, capable de scier l’horizon et certaines règles de bienséance.  Avec « Une île », la réalisatrice Anne Alix a choisi de faire exister le récit de cet homme – qui va rencontrer une femme – dans une filiation de l’histoire d’Adam et Eve. C’est dire son affection pour le personnage de Thierry et on la suit. Mais cette voix off qui nous explique l’origine du monde et la chute d’Adam et Eve, même agréable, nous dérange un peu dans ce court métrage qui peut être vu comme une sorte de conte pour adulte qui a quelques points communs avec le Angèle et Tony d’Alix Delaporte.

Si « Petite pute » et « Sous la lame de l’épée » sont des court métrages urbains, « Une île » a pour décor la mer, la mémoire, la famille, l’enfance ainsi qu’un besoin d’éviter la ville et, en particulier Paris, lieu où l’on se délite et où l’on a très peu d’espace pour vivre.

A cette sorte d’indifférenciation des êtres que l’on observe dans « Petite pute » et  « Sous la lame de l’épée », s’oppose ici le temps des hommes et des femmes : le monde ne s’est pas fait en un jour et « Une île » nous le rappelle. Constitué de flagrances poétiques, « Une île » nous donne accès à un monde et une vie que nous regardons peu. Que ce soit lors de cette scène où Thierry, sur une barque la nuit, regarde des chevaux dans un pré. Ou lorsqu’il prend le temps d’une certaine pause alors que ses nouveaux collègues l’attendent pour une cargaison d’huîtres. Si l’acteur Thierry Levaret donne du coffre à ce court, Caroline Ducey nous redonne plaisir à la revoir.

Franck Unimon

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S comme Sous la lame de l’épée

Fiche technique

Synopsis : Dans son lycée parisien, Tom, d’origine chinoise, est un élève studieux qui fait partie du décor. Son aptitude à se faire oublier lui donne une nécessaire liberté.

Genre : Fiction

Durée : 13′

Pays : France

Année : 2011

Réalisation : Hélier Cisterne

Scénario : Hélier Cisterne et Nicolas Journet

Image : Antoine Parouty

Montage : Thomas Marchand

Son : Florent Klockenbring

Interprétation : Yangfan Xiang, Léa Rougeron

Production : Les Films du bélier

Article associé : Festival de Vendôme édition 2011. Regard sur trois films de la compétition nationale

I comme Une île

Fiche technique

Synopsis : Thierry entre dans la dernière partie de sa vie lorsqu’il arrive à Oléron. Il lui faut réussir là-bas ce qu’il semble avoir raté ailleurs.

Genre : Fiction

Durée : 59′

Pays : France

Année : 2011

Réalisation : Anne Alix

Scénario : Anne Alix

Image : Guillaume Brault

Montage : Anna Riche

Son : Ivan Broussegoutte

Musique : Jean-François Pauvros

Interprétation : Caroline Ducey, Thierry Levaret

Production : Batysphère productions

Article associé : Festival de Vendôme édition 2011. Regard sur trois films de la compétition nationale

P comme Petite pute

Fiche technique

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Synopsis : Léa, 20 ans, est poissonnière dans un supermarché. Elle espérait passer une soirée agréable avec son copain mais celui-ci la laisse en plan. Elle accepte alors une certaine expérience.

Genre : Fiction

Durée : 27′

Pays : France

Année : 2011

Réalisation : Claudine Natkin

Scénario : Claudine Natkin

Image : Pierre Maillis-Laval

Montage : Coralie Van Rietschoten

Son : Emmanuel Bonnat, Julien Roig, Vincent Verdoux

Interprétation : Laurie Lévêque, Loic Brabant, Jean-Damien Detouillon, Florence-Iris Bouloc

Production : Sésame Films, Same Player

Articles associés : Festival de Vendôme édition 2011. Regard sur trois films de la compétition nationale , l’interview de Laurie Lévêque

Guillaume Bureau : « J’avais envie de réaliser un film ludique. En passant d’un décor à un autre, les personnages sont un peu comme dans un jeu de l’oie, je voulais montrer plusieurs combinaisons possibles »

Qu’on se le dise : Guillaume Bureau est un vrai gentil, ou plutôt un vrai discret, loin des paillettes et de l’intellectualisme qu’on reproche trop souvent au cinéma. Fort d’une certaine expérience dans le domaine du court-métrage et avec un univers bien à lui, il n’en reste pas moins une personne modeste, soucieuse que les autres comprennent bien le sens qu’il a voulu donner à ses films. Nous l’avons donc rencontré en exclusivité à Vendôme pour la première sélection en festival de son nouveau court métrage « Sylvain Rivière ».

Tu es venu à Vendôme pour présenter Sylvain Rivière, sélectionné ici pour la première fois puisque tu l’as récemment terminé. S’agit-il de ton premier film ?

Non, c’est mon quatrième film. Auparavant, j’ai réalisé deux courts-métrages produits et un autre autoproduit.

Tes précédents films ont-ils été produits avec la même société que pour celui-ci ?

Non. Les deux premiers ont été réalisés avec la productrice Gaëlle Jones, respectivement avec Château-Rouge Production et avec Red Star Cinéma. Puis, elle a arrêté la production en 2008, j’ai donc cherché un nouveau producteur. J’ai rencontré Nicolas Brevière chez Local Films puis on a cherché de l’argent pendant un an, un an et demi.

Lors de la dernière édition du Festival Côté Court de Pantin, ton scénario avait reçu le coup de cœur du jury. Avais-tu déjà ce prix lorsque tu as rencontré Nicolas Brevière ?

Non, je n’avais encore rien. Quand j’ai rencontré Nicolas, le projet passait en plénière à Centre-Image pour la région Centre que je n’ai pas eue finalement. C’étaient les seules avancées que j’avais à ce moment-là. On avait donc déjà signé un accord de production entre Nicolas et moi lorsque j’ai eu le coup de cœur du jury à Pantin.

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D’ailleurs, tu nous disais à Pantin qu’à la lecture de ton scénario, le film était en réalité déjà tourné.

Oui, on l’a tourné au mois de mai 2011 et j’ai reçu le « coup de cœur du jury», en juin, un mois après le tournage. Mais, même si le film avait déjà été tourné, j’ai été très agréablement surpris de cette lecture. J’ai vraiment retrouvé le film. Disons que mon scénario est très écrit car il repose beaucoup sur les dialogues et là, j’ai vraiment retrouvé les sensations que j’avais eues sur le tournage.

Si tu as retrouvé les mêmes sensations qu’au tournage, cela signifie que tes comédiens n’ont pas trop transformé ton texte.

Non… J’aime bien qu’on respecte le texte. Par conséquent, ils l’ont appris et bien entendu, des transformations ont été faites au montage. Avec Alexandra Mélot, la monteuse, on a resserré certaines scènes.

Avais-tu déjà ces comédiens-là en tête ? Et avais-tu déjà travaillé avec eux ?

Pas tous, en réalité. J’ai écrit le film pour Ghislain de Fonclare, qui interprète le rôle principal. Disons que le personnage de Sylvain est très inspiré de sa façon d’être. Sylvain est un peu rêveur, enthousiaste, presque enfantin, avec une présence douce mais qui peut se révéler insolente… Quant à Laure Wolf, elle avait déjà joué dans mon court-métrage précédent et j’ai également beaucoup pensé à elle pendant l’écriture pour interpréter Christine, ingénue et mélancolique. Avec Ghislain et Laure, j’avais par conséquent déjà un couple à l’écran. Il m’a donc fallu chercher un deuxième couple de manière à former le quatuor de mon film : Florence Loiret-Caille et Guillaume Verdier me sont apparus comme une évidence. Je les ai choisis en fonction des tempéraments des deux premiers comédiens afin qu’ils s’opposent puisque mon film montre deux façons de se rencontrer. Il y a une première façon pleine de détours et très alambiquée, qui est celle de Christine et Sylvain, tandis que les deux autres personnages sont beaucoup plus directs. J’ai immédiatement pensé à Florence Loiret Caille pour interpréter Rose, plus terrienne et plus spontanée. Ça a été la même chose pour Guillaume Verdier, qui dégage par ailleurs l’énergie sexuelle qui était nécessaire au rôle d’Arthur.

À travers ton film, on pourrait croire à une critique de l’amour moderne puisque là où le premier couple semble ridicule de par sa manière un peu « à l’ancienne » d’aborder la rencontre, finalement ce sont eux deux qui semblent être les plus sincères et les plus poétiques.

En réalité, je n’avais pas pensé à ça comme lecture du film. Disons que pour moi, il n’y a pas une rencontre qui prévaut sur une autre. Il existe deux manières de se rencontrer et chacun trouve son bonheur comme il lui convient. En revanche, je voulais plus volontiers montrer à travers le personnage de Christine, qui avait tout prévu (la lettre d’amour, le déroulement de la rencontre, etc…), que finalement, si rien ne se passe comme elle l’avait imaginé, c’est que la rencontre par définition et quelle qu’elle soit, est toujours liée au hasard. C’est l’étonnement qui créé le rapport amoureux…

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Dans ce cas, qu’apporte le recours à l’art lyrique et aux chants anciens?

J’écoute beaucoup de musique classique, par goût. J’avais emprunté le disque de Guillaume de Machaut (1300-1377 / écrivain et compositeur lyrique) à la bibliothèque et j’avais été très touché lorsque je l’ai écouté. La chanson que j’ai utilisée pour le film est en ancien français, c’est-à-dire qu’on comprend et qu’on ne comprend pas les paroles : c’est étranger et familier à la fois. Selon moi, c’est justement ça qui est émouvant lorsque Sylvain va fredonner cette chanson à Christine à la fin : on pourrait comparer ce moment à une métaphore de la rencontre amoureuse. Entre eux, c’est à la fois une reconnaissance et un saut vers l’inconnu.

Que raconte cette chanson ?

Un amant n’ose pas dire à sa dame qu’il l’aime car il a peur d’essuyer un refus. Ainsi, il garde son amour secret. Christine est un peu pareille : elle a peur que l’homme sur qui elle fantasme lui dise non, au point qu’elle en a un malaise. Quant à Sylvain, il est similaire : c’est un spécialiste des amours impossibles. Christine et Sylvain, en écho à la chanson, incarnent deux formes d’amour mélancolique. Je souhaitais rendre à nouveau cette ballade vivante en la faisant chanter à Sylvain. C’était comme une expérience, voir si elle pouvait à nouveau agir comme déclencheur d’un sentiment amoureux. En tous cas, mon intention n’était pas de faire un film passéiste. Ce qui était important pour moi, c’était vraiment de confronter cette chanson médiévale à un univers contemporain pour créer un réel contraste.

Peux-tu nous parler de la relation entre cette musique et les quiproquos du film ?

Oui. En réalité, je souhaitais réaliser un film ludique. Il y a de nombreux décors : le film dure 23 minutes et il y a 11 décors dont le Musée des Beaux-Arts de Caen comme décor central. Je voulais qu’en passant d’un décor à un autre, les personnages soient un peu comme dans un jeu de l’oie. Je trouvais ça divertissant de démontrer qu’il peut y avoir diverses combinaisons possibles. Pour moi, lorsqu’on entend la chanson de Guillaume de Machaut d’un lieu à l’autre, c’est comme si on entendait la petite musique de l’amour qui contamine les différents personnages : il y a de l’amour dans l’air.

Pour terminer, pourrais-tu nous parler de ton rapport au court métrage ? Quel est ton regard sur ce format ?

Fort heureusement, ça existe car j’ai énormément appris en faisant des courts métrages; aussi bien en termes d’écriture que de réalisation. Parallèlement, cela permet de rencontrer des gens avec qui travailler, de former une équipe. Par exemple, j’ai toujours le même chef opérateur, la même monteuse image, la même monteuse son, le même mixeur, etc… Le court métrage offre un espace de liberté inouï. Pour moi, c’est très important.

Le mot de la fin. Quelle est ton actualité ?

En 2010, j’ai suivi l’Atelier Scénario de la Fémis, durant lequel j’ai écrit un scénario de long-métrage qui est en phase de réécriture. Je suis également en train de débuter un autre projet de long-métrage car c’est important d’avoir plusieurs projets en cours. Par ailleurs, je commence à peine un autre scénario de court métrage qui est l’adaptation d’une nouvelle d’Edith Warton, mais c’est vraiment très récent puisque j’ai seulement dû écrire une page de synopsis pour le moment. Ça serait transposé à l’époque contemporaine… Je continue par conséquent un peu sur les mêmes thématiques.

Propos recueillis par Camille Monin

Article associé : la critique du film

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Logorama online

Le film est encore pour quelques heures sur le site de Court-Circuit, voici une des dernières chances de voir ou revoir gratuitement « Logorama » (César, Oscar).

Synopsis : Dans un Los Angeles entièrement constitué de logos, deux Bibendums policiers engagent une course-poursuite avec Ronald Mc Donald, un trafiquant d’armes. Lorsque ce dernier a un accident, il prend en otage un enfant et se réfugie dans un restaurant, avant qu’un tremblement de terre (le « Big One ») n’anéantisse la ville.

Le film

Retrouvez nos sujets associés au film :

La critique de « Logorama » de H5
l’Interview de Ludovic Houplain, co-réalisateur de « Logorama »
l’interview de Nicolas Schmerkin, producteur du film

Short Screens #14 : spéciale Noël

Pour clôturer l’année en beauté, Short Screens vous propose une séance thématique spéciale, avec six titres traitant de la période de Noël et des différentes manières dont elle est vécue. Découvrez la programmation dans le document ci-dessous.

Short Screens #14 : le 29 décembre à 19h30, à l’Actors Studio, Bruxelles (PAF : 6 euros)

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Clermont-Ferrand, les titres Labo

Dernière section à se dévoiler, après la nationale et l’internationale : les films de la compétition Labo du prochain festival de Clermont-Ferrand (27/1-4/2) sont désormais connus.

Les titres en question

Centrifuge Brain Project (The) – Till Nowak – Allemagne
Fliegen (The Birds II) (Die) – Maria Hempel Susann – Allemagne
How to Raise the Moon – Anja Struck – Allemagne Danemark
Meteor – Christoph Girardet, Matthias Müller – Allemagne
At the Formal – Andrew Kavanagh – Australie
Attach Boat to Motor – Nathan Lewis – Australie
Streets of the Invisibles (The) – Remo Rauscher – Autriche
Moving Stories – Nicolas Provost – Belgique
Dona Sônia pediu uma arma para seu vizinho Alcides – Gabriel Martins – Brésil
Hope – Pedro Pires – Canada, Québec
Derivation – Hyun-Suk Seo -Corée du Sud
Night Fishing – Park Chan-Kyong, Park Chan-wook – Corée du Sud
Heavy Heads – Helena Frank – Danemark
Doomed (Condenados) – Guillermo GarcÍa CarsÍ – Espagne
Choros – Michael Langan, Terah Maher – Etats-Unis
Chase – Adriaan Lokman – France, Pays-Bas
Songe de Poliphile (Le) – Camille Henrot – France
Capo (il) – Yuri Ancarani – Italie
Dell’ammazzare il maiale – Simone Massi – Italie
663114 – Isamu Hirabayashi – Japon
Galim susitkti, galim nesusitikti- Skirmanta Jakaite – Lituanie
We’ll become oil – Mihai Grecu – Roumanie
Belly – Julia Pott – Royaume-Uni, Angleterre
Bobby Yeah – Robert Morgan – Royaume-Uni, Angleterre
God View – Billy Lumby – Royaume-Uni, Angleterre
Henrick – Yoonah Nam – Royaume-Uni, Angleterre
In Transit – Cathrine Heidi Morstang – Royaume-Uni, Angleterre, Russie
Moxie – Stephen Irwin – Royaume-Uni, Angleterre
Pub (The) – Joseph Pierce – Royaume-Uni, Angleterre
Sunday – Duane Hopkins – Royaume-Uni, Angleterre
Wind Over Lake – Jeorge Elkin – Royaume-Uni, Ecosse
Portrait From Haiti – Giovanni Fantoni Modena – Singapour
Posledny autobus – Ivana Laucíková, Martin Snopek – Slovaquie
Killing the chickens to scare the monkeys – Jens Assur – Suède, Thailande
Passing Through the Night – Wattanapume Laisuwanchai – Thailande

Clermont, les films de l’international

Découvrez les 75 films sélectionnés pour la 34e édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand…

Umkhungo – Matthew Jankes – Afrique du Sud
Demain, Alger ? – Amin Sidi-Boumedine – Algérie
Armadingen – Philipp Käßbohrer – Allemagne
Ausreichend – Isabel Prahl -Allemagne
Daheim – Olaf Held – Allemagne
Crimenes (Los) – Santiago Esteves – Argentine
Paris Lakes – Robert Stephenson – Australie
Tethered – Craig Irvin – Australie
Little Precious – Yilin – Autriche, Chine
Mal de mère – Alexia Cooper – Belgique
Nuru – Michael Palmaers – Belgique
Prtljag – Danis Tanovic – Bosnie-Herzégovine
Céu no andar de baixo (O) – Leonardo Cata Preta – Brésil
Fábrica (A) – Alysson Muritiba – Brésil
We Ate the Children Last – Andrew Cividino – Canada
Wild Life – Wendy Tilby, Amanda Forbis – Canada
Trotteur – Francis Leclerc, Arnaud Brisebois – Canada, Québec
Titanes – Edison Cájas – Chili
Twenty Dollars – Chit Lam See – Chine, Hong Kong
Asunto de gallos – Joan Gomez – Colombie
Guest – Ga Eun Yoon – Corée du Sud
Hello – Junbeom So – Corée du Sud
Dove sei, amor mio – Veljko Popovic – Croatie
Papalotes – Ariagna Fajardo Nuviola – Cuba
Hovedløst Begær –  Lysgaard Andersen Kim – Danemark
Al Hesab – Omar Khaled – Egypte
Broma infinita (La) – David Muñoz – Espagne
Matador on the Road – Alexis Morante – Espagne
Keha mälu (Body Memory) – Ulo Pikkov – Estonie
Cupid – Dion John – Etats-Unis
Curfew – Shawn Christensen – Etats-Unis
L Train – Anna Musso – Etats-Unis
Shoot the Moon – Alexander Gaeta – Etats-Unis
Wolf Carver – Aino Suni, Ilona Tolmunen – Finlande
Conquérants (Les) – Szabo Sarolta, Bànòczki Tibor – France Canada
Oh Willy – Marc Roels, Emma de Swaef – France, Belgique, Pays-Bas
Dad, Lenin and Freddy – Irene Dragassaki – Grèce
Cuando Sea Grande – Jayro Bustamante – Guatemala, France
Real Millionaire (The) – Piyush Thakur – Inde
Bermula Dari A – BW Purbanegara – Indonésie
Under The Colours – Esmaeel Monsef – Iran
Blinky TM – Ruairi Robinson – Irlande
Salt of the Earth – Roni Beeri – Israël
Susya – Dani Rosenberg, Yoav Gross – Israël, Palestine
Morti di Alos (I) – Daniele Atzeni – Italie
DIY Encouragement – Kohei Yoshino – Japon
Hoshigaki – Dean Yamada – Japon, Etats-Unis
Jamgyr – Aygul Bakanova – Kirghizstan, Royaume-Uni, Angleterre
Ursus – Reinis Petersons -Lettonie
Mari Pepa – Samuel Kishi Leopo – Mexique
Tuba Atlantic – Hallvar Witzø -Norvège
Lambs – Sam Kelly – Nouvelle-Zélande
Calle Última – Marcelo Martinessi – Paraguay
Een bizarre samenloop van omstandigheden – Joost Reijmers – Pays-Bas
Olifantenvoeten – Dan Geesin – Pays-Bas
Noise – Przemyslaw Adamski – Pologne
Opowiesci z chlodni – Grzegorz Jaroszuk -Pologne
Gabi – Zoe Salicrup Junco – Porto Rico
Água Fria – Pedro Neves – Portugal
Fado do Homem Crescido – Pedro Brito – Portugal
Graffitiger – Libor Pixa -Rép. Tchèque
Lost Springs 2 – Andrei Dobrescu – Roumanie
A Morning Stroll – Grant Orchard – Royaume-Uni, Angleterre
Hello My Name is Olga – Tatiana Korol – Royaume-Uni, Angleterre
Jam Today – Simon Ellis – Royaume-Uni, Angleterre
Long Distance Information – Douglas Hart – Royaume-Uni, Angleterre
Song of the Mecanical Fish (The ) – Philipp Yuryev – Russie
Artificial Melodrama – Giovanni Fantoni Modena – Singapour
Manila Running – Anuj Gulati – Singapour, Philippines
Posledny autobus – Ivana Laucíková, Martin Snopek -Slovaquie
Unliving (The) – Hugo Lilja – Suède
EInspruch VI – Rolando Colla – Suisse
Retour à Mandima – Robert-Jan Lacombe – Suisse
Time of Cherry Blossoms Shiu-Cheng Tsai – Taiwan
Take/Know/Low/Yee – Tippawan Narintorn -Thailande
Vivre – Walid Tayaa – Tunisie
Mujeres del Tirano – Ernesto Solo – Vénézuela

Sylvain Rivière de Guillaume Bureau

« Sylvain Rivière », projeté lors de la compétition nationale de la 20ème édition du festival de Vendôme, n’est en aucun cas le frère de Jimmy Rivière, mais plutôt le cousin d’Amélie Poulain avec un peu de sang des personnages joués par Pierre Richard qui lui coule dans les veines.

En effet, ce Sylvain Rivière-là est un homme sensible, un peu distrait à la limite de l’autisme, mais plus volontiers pour son caractère unique et légèrement « paumé » que pour un aspect malade du terme. Avant tout, Sylvain Rivière est un romantique « à l’ancienne » et un vrai rêveur. Si bien que le jour où Christine s’évanouit devant lui alors qu’il remplace un ami comme agent de surveillance dans un musée, il ne sait plus où donner de la tête si ce n’est en direction de cette jolie rousse.

Le film nous entraîne dans un film choral où certes, c’est le personnage de Sylvain Rivière qui sert de point de départ, mais où les personnages de Christine, sa colocataire Rose et le  » réel » agent de surveillance, Arthur, ami de Sylvain, n’en sont pas moins importants. On assiste à un chassé-croisé des quatre héros et surtout à un quiproquo autour de cette fameuse lettre remise à la mauvaise personne créant des couples qui n’auraient pas pu se faire autrement. Le parallèle se produit alors entre un romantisme « fleur bleue » probablement catalogué de « vieux jeu » et une approche beaucoup plus sensuelle et sauvage entre deux individus. Sylvain Rivière se met au chant lyrique pour conquérir le cœur de sa douce tandis que Rose et Arthur se lancent dans un « rentre-dedans » beaucoup plus franc et sans froufrou.

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Cela donne une comédie romantique fraîche et plutôt agréable à regarder, d’autant plus qu’une visite de Caen et de son Palais des Beaux-Arts sont au programme. De même, le ton léger du film, malgré les chants lyriques récurrents (qui donnent, soit dit en passant, le rythme romantique du film), permet de s’attacher à tous les personnages qu’ils soient « cul-cul la praline » ou véritables collectionneurs de femmes, tous largement à la hauteur de ce court métrage et très bien dirigés par Guillaume Bureau.

De même, on osera dire que Monsieur Bureau, même si son Sylvain Rivière, peut-être un peu trop fait de bons sentiments, risque de rester trop inaperçu, est un des rares réalisateurs de la partie Vendômoise sur lequel on parierait pour un long-métrage prochainement, au vu de ses thématiques universelles et de sa maîtrise des personnages multiples qui s’entrecroisent.

Camille Monin

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Article associé : l’interview de Guillaume Bureau

S comme Sylvain Rivière

Fiche technique

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Synopsis : Sylvain Rivière, chômeur distrait et rêveur, remplace un ami comme agent de surveillance au Musée des Beaux-Arts. Lors d’une visite guidée, Christine lui confie une lettre d’amour destinée à cet ami, avant de disparaître. Troublé par la jeune femme, Sylvain garde la lettre et part à sa recherche…

Genre : Fiction

Durée : 22′

Pays : France

Année : 2011

Réalisation : Guillaume Bureau

Scénario : Guillaume Bureau

Image : Nicolas de Saint Quentin

Montage : Alexandra Mélot

Son : Laurent Benaïm, Josefina Rodriguez, Emmanuel Croset

Musique : Laurent Benaïm

Interprétation : Ghislain de Fonclare, Laure Wolf, Florence Loiret Caille, Guillaume Verdier

Production : Local Film

Article associé : la critique du film

Festival de Vendôme, la compétition nationale

Voici un petit récapitulatif de cette 20e édition du Festival du Film de Vendôme, et tout particulièrement de la compétition nationale puisque notre jury Format Court avait pour mission de primer le meilleur film de cette catégorie. Pour les 20 ans du festival, 20 films courts étaient en compétition dans la catégorie nationale, tous genres confondus, allant de 9 à 59 minutes et divisés en 6 projections aussi diversifiées les unes que les autres, mais assurément, toutes d’une grande qualité.

Rappelons que la caractéristique du Festival du Film de Vendôme est de sélectionner uniquement des films qui ont bénéficié d’un soutien des collectivités territoriales, si bien que pour la plupart des films, les voyages se font aux quatre coins de la France. Même si les films de Vendôme sont tous très différents les uns des autres, on notera certains thèmes communs : après une période où le court s’est voulu axé sur le « social », on assiste là à un retour aux questionnements individuels sous des formes cinématographiques originales, dignes de la Nouvelle Vague, mais toujours au plus prêt de l’humain.

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« Les pseudonymes »

Le spectateur se confronte à des personnages imparfaits (timides, réservés, distraits, incertains, souvent silencieux pourtant si égoïstes…) dont la rencontre est le principal moteur de retournement. La rencontre à travers l’art est souvent traitée. Dans « Dancing Odéon » de Kathy Sebbah, la danse de salon est le prétexte à l’échange. Pour d’autres comme dans « Sylvain Rivière » de Guillaume Bureau, l’échange passera par l’apprentissage du chant lyrique ou par la littérature comme dans « Les pseudonymes » de Nicolas Engel. Dans « Les larmes » de Laurent Larivière, la rencontre passe par le cinéma, plus exactement par une référence aux « Parapluie de Cherbourg » de Jacques Demy. Dans le court-métrage commandé par Christophe Taudière (ndr – responsable des programmes courts sur France Télévision) à Hélier Cisterne, « Sous la lame de l’épée », un échange a lieu autour de l’art des Samouraïs.

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« Tempête dans une chambre à coucher »

Autre constat psychologique et thématique : les femmes prennent le dessus. On remarquera d’ailleurs que sur 20 films en sélection, la moitié est réalisée par des femmes. En tout cas, dans les propos de ces courts-métrages, qu’ils soient réalisés par des femme ou pas, les personnages féminins s’assument et mènent même la danse. C’est assurément dans  « Un monde sans femmes » de Guillaume Brac que ce commentaire prend toute sa valeur, mais aussi dans « Petite pute » de Claudine Natkin où le personnage de Léa découvre son plaisir sexuel en étant prostituée d’un soir. Sexuellement parlant, Laurence Arcadias et Juliette Marchand tiennent à nous prouver dans leur film d’animation « Tempête dans une chambre à coucher » que oui, les femmes « prennent leur pied » et qu’elles en redemandent. Idem pour la jolie Caroline Ducey jouant le rôle de Billie dans « Une île » d’Anne Alix qui se présente volontiers comme une « fille facile » et qui aime sans se laisser faire pour autant. Dans « Tania » de Giovanni Sportiello, celle-ci tolère peut-être moins l’amour volage et le sexe facile en ne supportant pas qu’un homme ne la rappelle pas le lendemain, mais elle ne se laissera pas faire pour autant, le rattrapant un marteau à la main.

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« Le Marin masqué »

Il restera – parmi encore d’autres de la compétition – le fameux « Marin masqué » de Sophie Letourneur, film sur-primé dans la France entière qui regroupe à lui tout seul tous les critères évoqués ci-dessus : deux copines trentenaires parties se changer les idées en Bretagne, font preuve à la fois d’une grande fragilité et d’un égoïsme qui en devient comique (ou pas, d’ailleurs). Retour sur leur passé, plan sur la comète pour l’avenir, questionnement sur questionnement sans jamais écouter la réponse de l’autre sur fond de carte postale de Quimper, « Le Marin masqué » mêle le tout, traité à travers une forme cinématographique « cheap » (images crues, sombres et presque floues parfois, voix off en surplus) et pourtant tellement « Nouvelle vague » et servant si bien l’histoire.

Bref, vous l’aurez compris : nous avons été ravis de découvrir le crû 2011 de Vendôme, dont nous vous faisons part ces jours-ci à travers les interviews et les critiques de certains films qui ont particulièrement retenu notre attention.

Camille Monin

Festival de Vendôme

Organisé par Centre Images, agence régionale du Centre pour le cinéma et l’audiovisuel, le festival du film de Vendôme (2-9 décembre 2011) a souhaité mettre en avant cette année, « 20 ans d’envolées cinématographiques ». Menée depuis deux ans par Emilie Parey, la manifestation s’est orientée autour de la jeune création contemporaine européenne, via ses deux compétitions de courts (française et européenne), a opéré un flash back autour de films courts  ayant marqué le festival (« Merci Cupidon »« Plot Point », « La dame au chien » , « 7:35 de la mañana » etc) ou de longs métrages de patrimoine (« Portrait d’une enfant déchue », « Théorème », « Violence à Park Row »), a orchestré des avant-premières (« 17 filles, « L’estate di Giacomo » etc) et a fait des petits pas du côté du cinéma d’animation (La boîte à malice de Koji Yamamura, l’animation croate, le portrait François Vogel, etc).

Retrouvez dans ce Focus :

Angers : Plans animés & 3D relief

En guise d’ultimes liens au festival d’Angers, voici les titres repris par les Plans animés et les premiers films réalisés en 3D Relief.

Plans animés

Wandernd haus voll Vogelwasser – Veronika Samartseva Allemagne 9′
Cases ou « Je ne suis pas un monstre » – Hannah Letaïf Belgique 4′
Cleo’s Boogie – Collectif Belgique 6′
Les Poils : histoires et bizarreries du système pileux – Jeanne Boukraa Belgique 5′
Malou ou l’hostilité mécanique (en Ut majeur) – Evelien De Roeck Belgique 5′
Abwesenheit – Ramon Lez Espagne 12′
Là où meurent les chiens – Svetlana Filippova France 12′
Chacun son goût – Hyun Hee Kang France 3′
Conte de faits – Jumi Yoon France 4′
Je ne suis personne – Jonas Schloesing France 6′
L’Ère bête – T. Caudron, I. Menet, L. Meriaux, C. Tissier France 6′
Un Drame – Margaux Duseigneur France 3′
Galeria – Robert Proch Pologne 5′
Noise – Przemyslaw Adamski Pologne 7′
Life is a Bitch – Michaela Hoffova République Tchèque 8′
Henrick – Yoonah Nam Royaume-Uni 5′
Howard – Julia Pott Royaume-Uni 4′
Slow Derek – Daniel Ojari Royaume-Uni 8′
I’m Fine Thanks – Eamonn O’Neill Royaume-Uni/Irlande 5′
Nachkriegszeit – Valentin Kemmner, Sophie Reinhard Suisse 10′

3D relief

Boxe – Neder Hadj Hassen France 17′
Douce menace – L. Habas, M. Krebs, F. Rousseau, M. Vaxelaire, Y. Sender France 6′
Lou – Chloë Lesueur France 8′
Journal d’un frigo – Joséphine Derobe France/Belgique 9′
Miss Daisy Cutter – Laen Sanches Pays-Bas/France 6′

Angers, les films d’écoles européens listés

Un panorama de courts métrages témoignant de la vivacité des écoles européennes de cinéma d’aujourd’hui sera présenté dans 6 programmes par leurs jeunes réalisateurs, du lundi au vendredi à 16h45, pendant le festival d’Angers (20-29 janvier 2012). Voici les titres de ces films.

Der Brief – Doroteya Droumeva Allemagne 30′
Heimkommen – Micah Magee Allemagne 25′
Xiao Baobei – Yilin Autriche/Chine 24′
Pauline – Pauline Brauner Belgique 16′
You Bitch! – Sonja Tarokic Croatie 26′
Alto sauce – Fernando Pomares Espagne 16′
Kuhina – Joni Männistö Finlande 8′
Drari – Kamal Lazraq France 40′
Fireworks – Giacomo Abbruzzese France 21′
How Fear Came – Anaïs Caura, Bulle Tronel France 10′
Soubresauts – Leyla Bouzid France 22′
Porcukor – Mihály Schwechtje Hongrie 30′
L’Estate che non viene – Pasquale Marino Italie 16′
Bez sniegu – Magnus von Horn Pologne 35′
Neplavci – Jakub Šmíd République Tchèque 22′
Belly – Julia Pott Royaume-Uni 7′
Playing Ghost – Bianca Ansems Royaume-Uni 10′
Roots of the Hidden – Elizabeth Sevenoaks Royaume-Uni 5′
Aman – Ali Jaberansari Royaume-Uni/Iran 27′
Jamgyr – Aygul Bakanova Royaume-Uni/Kirghizstan 17′
Reaching out to Mama – Olga Tomenko Russie 33′
L’Ambassadeur et moi – Jan Czarlewski Suisse 15′

Angers, les courts européens et français retenus

Le 24ème festival d’Angers (20-29 janvier 2012) a dévoilé sa sélection. Les courts métrages se profilent dans plusieurs sections. En voici les deux premières : les films européens et français.

Courts métrages européens

Apele tac – Anca Miruna Lazarescu Allemagne/Roumanie 30′
Perra – Lola Parra – Espagne 18′
Les Navets blancs empêchent de dormir – Rachel Lang France/Belgique 27′
CrossMaryna Vroda – France/Ukraine 15′
O Babas mou, o Lenin kai o – Freddy Rinio Dragasaki Grèce 19′
Bora Bora – Bogdan Mirica – Roumanie 32′
Join the Dots – Jessica Lux – Royaume-Uni 24′
Tvillingen – Gustav Danielsson – Suède 29′

Courts métrages français

Alexis Ivanovitch, vous êtes mon héros – Guillaume Gouix 20′
Fais croquer – Yassine Qnia 22′
Junior – Julia Ducournau 22′
La Tête froide – Nicolas Mesdom 23′
Le Gardien de son frère – Basile Doganis 20′
Parmi nous – Clément Cogitore 30′
Pisseuse – Géraldine Keiflin 20′
Planet Z – Momoko Seto 10′
Un juego de niños – Jacques Toulemonde Vidal 18′
Vilaine fille mauvais garçon – Justine Triet 30′