Le collectif Brain Wash, réseau international d’amateurs de cinéma qui organise des festivals à Londres, Manchester, Birmingham, Berlin, New York et bientôt Paris, présente les courts-métrages les plus innovants, stimulants et intéressants du moment. Pour sa première édition parisienne, Brain Wash s’associe à Vice Magazine pour une soirée de courts-métrages à la Péniche Cinéma le 5 juillet.
Par ailleurs, le collectif est toujours à la recherche de courts métrages, à envoyer avant le 30 juin par mail ou par voie postale à l’adresse suivante :
Pauline Eiferman, BRAIN WASH, 68 rue de Rivoli, 75004 Paris
La Palme d’or du court-métrage du 64ème festival de Cannes a été remise à Cross de Maryna Vroda. Ce prix récompense l’audace de cette jeune réalisatrice ukrainienne de 29 ans qui signe ici son premier opus depuis sa sortie de l’Université nationale des arts théâtraux et cinématographiques de Kiev, lieu où elle avait déjà réalisé quatre courts-métrages. Avec ce film puissant, elle réussit avec grâce à toucher à l’essentiel. En avançant avec finesse, par petites touches pointillistes, elle amène le spectateur à se questionner sur sa condition d’être humain et sur le sens de sa propre existence.
Cross se réfère ici à une course à pied qui se pratique sur un terrain ayant des obstacles naturels. Le film raconte l’histoire d’un jeune adolescent qui court dans une immense forêt de grands conifères. D’abord, il court avec sa classe avant de se faire rejeter du groupe et de continuer seul à cavaler entre les troncs. Témoin d’un crime, il est confronté à la mort et s’enfuit à toutes jambes. À bout de souffle, le héros s’arrête finalement sur une plage touristique et observe à son tour un homme courir, cette fois sur l’eau. La vision d’un baigneur qui, dans une grande bulle flottante, court sur place et s’agite frénétiquement dans un ballon de plastique fait inévitablement penser à la course des souris en cage qui, dans leur roue se dégourdissent les pattes. L’insistance avec laquelle Maryna Vroda capte à travers la fibre de plastique les mouvements désordonnés de ce corps crée une analogie avec la course de l’adolescent. La perception de cette activité perd son sens initial (courir pour se maintenir en forme, fuir ou se divertir) pour devenir poétique et même métaphysique. Le mouvement ainsi dépouillé de son enveloppe signifiante renvoie le spectateur à sa condition d’être humain. Il est convié à regarder la pulsion et l’énergie de la vie à l’état brut et à se rappeler que la seule certitude que l’homme a quant à la destination de sa trajectoire est celle de mourir.
Ces images fortement évocatrices de l’absurdité de la vie, de la perte, de l’errance et du vide existentiel, parfois proche de l’expérimental, ne se réduisent pas à leurs symboliques mais les transcendent pour véritablement s’incarner. Malgré les apparences, ce film ne porte pas un regard blasé ou noir sur notre condition d’être humain. Cross est en fait un film lumineux, il dégage une grande humanité. Car sous l’œil bienveillant de Maryna Vroda, la course, même si elle est fuite en avant, pulsion, est la vie. Le mouvement en est la définition même, tout comme il est l’essence du cinéma.
Ce film rend ainsi hommage à la force de cet art qui devient un moyen de reconnecter le spectateur à ce qu’il a de plus profond, insondable et universel. Cross est une expérience de cinéma mais surtout en nous renvoyant à nous-mêmes en fait un film nécessaire. Dans cette société du risque où l’on voudrait tout contrôler et tout prédire, le film de Maryna Vroda invite le spectateur à lâcher prise, à savourer la beauté de chaque instant justement parce qu’il n’oublie pas que la mort est toujours présente et peut frapper à n’importe quel moment.
Années 70, sous l’œil bienveillant de son père, Zbigniev range toutes sortes d’objets qu’il compte revendre au marché noir. Petite histoire dans la grande, « Zbigniev’s Cupboard », sélectionné à Annecy retrace l’époque des tickets de rationnement dans une Pologne communiste.
Si Zbigniev est tout fier d’obtenir une armoire pour y mettre l’ensemble de ses trésors récoltés après des heures d’attente dans le froid, son père quant à lui attend la mort en espérant qu’une fois l’heure venue, il sera mis dans un cercueil choisi avec soin.
Créatrice multicartes, Magdalena Osinska aime brouiller les pistes et toucher à tous les matériaux pour faire vivre des univers très différents les uns des autres. Utilisant la 2D et la 3D dans des effets spéciaux et visuels, « Zbigniev’s Cupboard » se rapproche du conte même si force est de constater qu’il mêle habilement un réalisme soigné à un surréalisme fantaisiste pour donner naissance à ce que l’on pourrait considérer comme du réalisme merveilleux. Dans des décors en partie hyper réalistes (voir les immeubles de la cité dans laquelle habitent Zbigniev et son père), Osinska se soucie du détail, de ce qui ne se dit pas mais qui se remarque, de ce qui ne se voit pas mais qui se ressent.
On y sent une prédilection pour des personnages solitaires, placés dans un dispositif formel que vient souligner une touche mélancolique d’une confrontation minimaliste entre un père et son fils, deux êtres en proie à la dérive, à l’inconnu. Quand le premier représente un monde qui s’apprête à disparaître, le second tente de survivre sous un régime politique aux mesures draconiennes. Le recours à des figurines en bois renforce le côté nostalgique et passéiste auquel s’ajoute un imaginaire féérique. La scène du cimetière d’une facture assez cynique, paraît tout droit sortir du cerveau prolifique d’un Arcimboldo.
Tout à la fois magique et réaliste, « Zbigniev’s Cupboard » fonctionne comme un instantané du passé, une photo jaunie et croquée, un témoignage original et touchant.
Synopsis : Dans un monde étrange où tout semble aller à l’envers, Zbigniev délaisse son père et son jeu d’échecs pour se consacrer à son obsession : accumuler des objets dénichés au marché noir.
Réalisation : Magdalena Osinska
Scénario : Duncan Barrett
Genre : Animation
Durée : 13′
Année : 2010
Pays : Grande-Bretagne, Pologne
Image : Annika Summerson
Son : David Pringle
Montage : Michael Aaglund
Musique : Jean Marc Petsas
Animation : Krzysztof Brzozowski, Katarzyna Okoniewska
Interprétation : Maciej Jerzy Karaś, Krzysztof Rożycki
Effets spéciaux : Emmanouil Stravrakakis
Décors : Hester Dennett
Production : Breakthru Films, National Film and Television School
Mai 2011. Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, abordait lors d’une conférence au Short Film Corner l’historique du festival, la sélection officielle des films et la création de Cannes Court Métrage. Aperçu de la rencontre grâce à Romaric Mienan, copain français vivant à Montréal, présent ce jour-là.
Introduction au Festival
Sélection Officielle des films, Cannes Court Métrage
Le Festival pointdoc connaitra sa deuxième édition du 15 janvier au 29 janvier 2012. Un appel à film documentaire d’auteur est d’ores et déjà lancé. Vous avez jusqu’au 30 septembre 2011 (date limite d’inscription) pour envoyer vos créations selon les deux catégories proposées :
@ Films jamais diffusés (quelle que soit son année de réalisation)
@ Premières créations (réalisées à partir du 1er janvier 2009).
Comme l’année précédente, le Festival pointdoc s’attachera à sélectionner des regards particuliers sur le monde portés par des auteurs qui s’engagent aussi bien sur le fond que sur la forme. Pour ceux qui ne connaissent pas l’initiative, le Festival pointdoc est un festival en ligne de films documentaires créé pour ouvrir le cinéma documentaire au plus grand nombre. Il se déroule sur internet pendant 15 jours. 20 films documentaires d’auteurs sont en accès gratuit, visibles à n’importe quelle heure et partout dans le monde.
Pas de prix… mais des coups de cœur, sont attribués à la fois par le public et par un jury de professionnels reconnus du documentaire, composé de réalisateurs, de producteurs et de techniciens. Les films « coups de cœur » auront la chance d’être diffusés sur grand écran lors de la soirée de clôture.
L’année passée, à la même période, Mademoiselle Humeur était maussade. Obligée de rester à Paris, elle suivait de loin les 50 ans du festival d’animation d’Annecy. Elle s’était bien nourrie d’une (grosse) miette, en regardant le DVD spécialement édité pour l’occasion, mais elle râlait quand même un peu dans son coin. Cette année, la donne a changé : Humeur a commencé à y croire. Elle a pu se libérer, trouver un logement à la dernière minute, prendre le train à la Gare de Lyon, faire la connaissance d’un certain Ficus, lapin de son hôtesse, commencer à regarder les films. … Et n’a pas compris. Que s’est-il passé cette année au festival ? Pourquoi les films courts et les films d’étudiants ne l’ont pas transportée comme auparavant ? Était-elle moins en lien avec l’animation que dans le passé ? Ne s’était-elle pas encore remise de son festival de Cannes ? Était-elle trop distraite par Poupou ? Avait-elle raté le cochon d’Inde en ne venant pas l’année précédente ? Et bien, non. Les films n’étaient tout simplement pas à la hauteur de ses attentes. D’ailleurs, elle n’était pas la seule à le penser.
Ficus
En tendant ses oreilles non percées, Mademoiselle Humeur a vu et entendu des choses. Certains films, pourtant bons, n’avaient pas été retenus, d’autres, franchement inintéressants, provoquaient moult soupirs et petits éclairs animés auprès des spectateurs. À qui la faute ? Aux comités de sélection qui avaient laissé passer les mauvais films et écarté les bons, aux connaisseurs de plus en plus exigeants en matière d’images, aux sous-titres souvent inexistants pour les films américains mis à l’honneur cette année, au festival qui, à force de multiplier les séances, isole de plus en plus les films ?
Humeur, vaguement chauvine, pourrait prétexter que les meilleurs films d’Annecy ont été repérés en amont par ses Monsieur Madame informés et courtois (« Switeź » de Kamil Polak, « Big Bang Big Boom » de Blu, « A Lost And Found Box Of Human Sensation » de Martin Wallner, Stefan Leuchtenberg, « Miss Daisy Cutter » de Laen Sanches, « Les Arbres Naissent Sous Terre » de Sarah et Manon Brûlé). Mais ce serait trop facile. Elle pourrait aussi, palmarès 2D à l’appui, écrire en toutes lettres qu’attribuer le Cristal du court métrage à un film aussi connu et peu inspirant que « Pixels » équivaudrait à faire bouffer des frites à un mec comme Ronald Mc Donald. Mais ça aussi, ce serait trop facile.
Ernest et Célestine, croquis de travail
Humeur n’est pas du style à cracher dans la purée. Annecy a bel et bien ses avantages : des avant-premières de courts métrages de Pixar et Disney, des longs métrages qui valent la peine d’être vus (« Chico et Rita », « Le Chat du Rabbin »), des séances fabuleuses (le souvenir du work in progress d’« Ernest et Célestine » est aussi figé qu’un post-it), une ambiance hors du commun (concours de bruits de carpe, hystéries « lapinales »), un lac super autorisant de sacrés tours en vélo, des déclinaisons fromagères intéressantes (raclette, fondue, tartiflette), et un Quick incontournable pour tout malbouffeur qui se respecte.
Mais le festival a aussi ses inconvénients : un système d’inscription en ligne complexe, des files d’attente interminables, un cercle professionnel invisible, et un réel problème dans la production de cette année. Car face à certains courts, l’émotion, la vraie, est introuvable. Exemples parmi d’autres : « Paths of Hate » de Damian Nenow, pourtant lauréat d’une mention spéciale, prouve par le sang et l’inutilité qu’on peut jouer à la guerre sans être en mesure de raconter une histoire pour autant, « Nullarbor » d’Alister Lockhart et Patrick Sarell pourrait se baser sur sa première syllabe pour qualifier sa course poursuite inutile et aride entre un homme et un vieillard, « Xing » de Michael Naphan, comédie de base, faiblit très rapidement, malgré un design sympa et un intérêt pour les rennes débiles.
Et pourtant, cette année, il y avait des courts intéressants à Annecy. Sauf qu’il y en avait peu, en tout cas selon les critères d’Humeur, qui s’est laissée seulement séduire par une poignée d’entre eux. Deux se laissaient apprécier en compétition officielle : « Don’t tell Santa you’re jewish » de Jody Kramer (pour son humour juif et son esprit de tolérance), « Zbigniev’s Cupboard » de Magdalena Anna Osinska (pour la beauté de ses personnages taillés dans le bois). Et quatre figuraient parmi les films de fin d’études : « De volgende » de Barbara Raedschelders (pour son aspect documentaire, chargé de souvenirs), « Condamné à vie » de Vincent Carrétey et Hanna Letaïf (pour son absurdité et son accent impayable), « M’échapper de son regard » de Chen Chen (pour la simplicité de son trait et son amour des poules) et « Bridge » de Dina Velikovskaya (pour son traitement muet et doux du divorce). Humeur a beau être une pauvre nouille en math, six films sur 101 en compétition officielle, ce n’est pas beaucoup.
Films courts et longs en compétition et en hors compétition, séances de dédicaces, expos, conférences, séances américaines, travellings divers, projections en plein air (et sous la pluie, généralement), … : le festival d’Annecy, qui vient tout juste de s’achever ce weekend a, à nouveau livré ses choix de programmation aux amateurs et défenseurs de l’animation mondiale.
La Quinzaine des Réalisateurs, sélection parallèle à la compétition officielle du Festival de Cannes, offre depuis 1968 une fenêtre aux œuvres d’artistes peu connus qui finissent inévitablement par être propulsés au rang de célébrité. Akerman, Herzog, Fassbinder, Oshima ne sont que quelques exemples illustres sur une liste kilométrique. Pour la première fois cette année, la Quinzaine a édité un coffret rétrospective, une sorte de best-of reprenant un échantillon des dix dernières années, dont « Killing the Chickens to Scare the Monkeys » de Jens Assur et « Mary Last Seen » de Sean Durkin. Revue de quatre titres au choix.
China China de João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata
Début directorial pour João Rui Guerra da Mata, « China China » décrit une journée fatidique dans la vie d’une jeune Chinoise récemment installée à Lisbonne. China est rongée par un malaise existentiel, en dépit ou à cause de son mariage et sa maternité prématurés : déjà mère d’un petit gamin, elle n’en a que 19. En décalage avec les attentes de son mari, China recherche l’introuvable – sa liberté –, et rêve de l’improbable – sa propre mort. Centré sur un seul personnage détaché et résigné, « China China » décrit les rapports que celui-ci entretien avec son monde et se présente comme un bref moment de tranche de vie, avec comme seul bémol, une exposition des faits trop appuyée sous forme du commentaire du mari exaspérant. Par ailleurs, le même reproche pourrait s’appliquer à la construction de ce dernier personnage en général : plus âgé que sa femme, dépendant d’un tonique sexuel, parano et autoritaire à souhait, il représente à lui seul tous les problèmes auxquels China doit faire face. Remarquablement subtil pour le reste, le film emporte aisément le spectateur dans le monde désaxé de son protagoniste assujetti à une claustrophobie mortelle.
Luminous People de Apichatpong Weerasetakul
Fidèle à son style unique, le Thaïlandais dont l’œuvre continue à enchanter et dérouter le public international, livre ici un film sur le thème de la mort dans le cadre de « State of the World », une commande de la Calouste Gulbenkian Foundation. Le court suit les parents et proches d’un défunt, en train de traverser le Mékong pour y disperser les cendres de ce dernier. Devant une caméra effacée, dont le grain donne à l’image une qualité impressionniste, les personnages jouent parfaitement cette scène funèbre. Mais on bascule subitement vers un dévoilement de l’artifice lorsque l’équipe fait une pause et commence à se taquiner, à s’endormir et à discuter entre eux. Les réflexions autobiographiques d’un membre de l’équipe sur la mort de son propre père donnent ensuite lieu à un chant narratif qui occupe une bonne partie de la bande-son sinon marquée par les cris aigus du moteur.
Balancé ainsi entre fiction (mise en scène) et documentaire (prise de vue du réel), ce court métrage, comme beaucoup d’autres films de Weerasetakul, relie animisme païen et modernité mondialisée, mêlant l’universel et le personnel. Comme dans « Mysterious Object at Noon » ou « Uncle Boonmee », on assiste ici à un retour à la nature dans le contexte d’un univers culturel où le rapport collectif avec la mort est plus un rapport d’effacement immédiat que de préservation comme dans le monde occidental. Le résultat est un film intime et humaniste, une expérience à peine saisissable mais pleinement délectable pour les sens.
Cosmetic Emergency de Martha Colburn
“My outsides look cool, my insides are blue.” – TLC, “Unpretty”
À travers ses œuvres engagées, la réalisatrice américaine Martha Colburn a su façonner un style d’animation percutant qui permet de traiter des enjeux sociopolitiques avec un regard distancié, critique mais humoristique. « Cosmetic Emergency » est une animation frénétique mariant divers médiums telles que la live action, la peinture sur verre et les images d’archives retravaillées. Divisé en chapitres (Countdown, Cosmetic Emergency Radio Track, It’s the One I Chose et The Skin of a Painting), le film est doté d’une dimension ironique mordante, d’autant plus que chaque partie est accompagnée de sa propre partition musicale, au point de ressembler à un ensemble de clips (cf. « Join the Freedom Force », une animation qui revisite les manifestations iraniennes lors du Sommet G2O en 2010 avec la même audace délectable).
Dans « Cosmetic Emergency », des images iconiques issues des médias (le regretté King of Pop) ou de l’art classique sont répétitivement retravaillées pour créer une surcharge de messages de second degré vis-à-vis de la problématique de conformisme aux canons non réalistes de beauté, à peine pire du côté transatlantique que dans le reste du monde. L’allusion militaire reste le point d’ancrage principal du court : par le biais d’une comparaison entre les chirurgies esthétiques à outrance (notamment des boob jobs et des liposucions) et l’armée américaine qui offre des interventions cosmétiques (l’état d’urgence dont fait part le titre !), elle opère une double dénonciation et fait d’une pierre deux coups.
By the Kiss de Yann Gonzalez
Premier film du réalisateur français, « By the Kiss » met en scène une panoplie d’amant(e)s qui défile embrasser une jolie fille progressivement désœuvrée incarnée par Kate Moran. Un rite morne, voire tragique, bizarre mais sensuel, qui commence in medias res et laisse le spectateur sur sa faim, voulant en savoir plus. L’idée, bien que simple, provoque toutefois une identification et une empathie vis-à-vis du personnage ; notamment grâce à la musique de fond prenante, bien dramatique avec des cordes planantes et des accords torturés, signée par M86 (dont fait partie le frère du réalisateur, Anthony Gonzalez). « By the Kiss » pourrait passer inaperçu tellement il est minimaliste, mais il interpelle par son aspect curieux. Une interprétation épurée des codes du mélodrame classique ? Un tract sur le polyamour ? Ou tout simplement un exercice de style très réussi sur les sentiments humains.
Aux compétitions du festival s’ajoute une sélection non compétitive d’une vingtaine de films qui illustre le dynamisme du court métrage français dans sa plus large expression : de la fiction au documentaire en passant par l’animation et l’expérimental..
Pano 1
1. Avenue de France / Didier Blasco / 2010 – 10 min 40
2. Amer béton / Ludovic Rivalan / 2011 – 16 min 05
3. Zoé, c’est pas le moment ! / Patrice Carré / 2011 – 32min
4. Vers le nord / Youssef Chebbi / 2010 – 16:40
5. La Glisse / Yann Epstein / 2010 – 13 min 10
6. 3éme B 4 ème gauche / Stéphanie Vasseur / 2010 – 12 min
Pano 2
1. Un film abécédaire / Eleonore Saintagnan / 2010 – 21 min
2. Sandra / Lucia Sanchez / 2010 – 15 min
3. No Blood In My Body / Laure Cottin / 2010 – 28 min 55
4. La saison des pluies était bel et bien finie / Laurence Rebouilllon / 2011 – 30 min
Pano 3
1. Puzzle / Sébastien Loghman / 2010 – 3 min 25
2. Les Larmes / Larivière Laurent / 2010 – 26 min
3. Killer of beauty / C/O Keja Ho Kramer Cyril Béghin / – 69 min
Pano 4
1. Adieu à tout cela / Emmanuel Parraud / 2010 – 43 min 40
2. Where The Boys Are / Bertrand Bonello / 2010 – 22 min
3. Les Barbares / Jean-Gabriel Périot / 2010 – 5 min
4. Les Secrets de l’invisible / Antonin Peretjatko / 2011 – 25 min
Pano 5
1. La vie est dure. non! c’est le travail qui est dur / Jean-François Gallotte et Aurélie Martin / 2010 – 15 min
2. T’embrasser une dernière fois / Olivier Jahan / 2010 – 30 min
3. La Peinture à l’huile / Claude Duty / 2011 – 33 min
4. Vasco / Sébastien Laudenbach / 2010 – 11 min
5. Planet Z / Momoko Seto / 2011 – 9 min 30
Pano 6
1. Qui songe à la douceur ? / Isabelle Coudrier / 2004 – 45′
2. La Femme à cordes / Vladimir Mavounia-Kouka / 2010 – 15 min
3. Vourdalak / Frédérique Moreau / 2011 – 30 min
4. La Noyée / Mathieu Hippeau / 2010 – 26 min
5. Douce / Sébastien Bailly / 2010 – 30 min
Depuis 2004, le festival Côté court (15-26 juin) propose une compétition consacrée au cinéma expérimental, à l’essai ou encore à l’art vidéo, un cinéma qui a pour habitude de bousculer le langage cinématographique. Entre arts plastiques et cinéma traditionnel, il croise par nature différentes esthétiques. La compétition regroupe ainsi une trentaine de films-prototypes ou vidéos d’artistes répartis en 5 programmes.
Expé 1
1. Purple Kiss / Stéphane Marti / 2010 – 30 min
2. Hic & Nunc / Marie L. / 2010 – 12 min
3. L’ Angleterre contre l’Argentine / Rima Samman / 2011 – 19 min
4. Tongue Twisters / Erik Bullot / 2011 – 11 min
5. Le ciel se décroche / Darielle Tillon / 2011 – 7 min
6. The Unbroken line (version 1) / Sébastien Betbeder / – 6 min 30
Expé 2
1. Un jour ou l’autre nous partons tous en voyage en Italie (II) / Muriel Montini / 2010 – 53 min
2. Cet Air Là / Marie Losier / 2010 – 3 min
3. La Voûte / Philippe Rouy / 2010 – 7 min
4. Le Babillement d’un bébé / Patrick Dekeyser / 2011 – 2 min
5. Riccetto / Adrienne Alcover / 2010 – 5 min 30
6. Legend / Mohamed Bourouissa / – 12 min
Expé 3
1. Chef d’oeuvre ? / Luc Moullet / 2010 – 13 min
2. Singel man / Sophie Laly et Christian Rizzo / 2010 – 17 min 30
3. Son of a Gun / Claire Doyon et Antoine Barraud / 2011 – 12 min 20
4. Terre Battue / Laurent Goldring / 2011 – 17 min 40
5. Huit tentatives d’approche / Emilie Leconte / 2011 – 10 min
6. Achrome / Cécile Hartmann / – 11 min
Expé 4
1. Sans contact / Max René / 2010 – 19 min 50
2. La vie continuera sans moi / Arnold Pasquier / 2010 – 16 min
3. Aveuglés beuglent / Marie Vermillard / 2011 – 23 min 40
4. Red Memory / Robert Cahen et John Borst / 2010 – 9 min 30
5. Stochastics / David Kidman / 2010 – 7 min
6. Henri Plaat / Jérôme Schlomoff / – 6 min 40
Expé 5
1. Living Chiaying / Gilles Delmas / 2010 – 13 min
2. Fear Thy Not / Sophie Sherman / 2010 – 2 min 30
3. Face au vent, partition buissonière / Anne-Marie Faux / 2010 – 45 min
4. Comment dire… / Nicolas Leclere / 2010 – 10 min 30
5. (re)jets / Véronique Hubert / 2011 – 2 min 30
6. Janiceps / Augustin Gimel / 2010 – 7 min 10
Le cross est le nom d’une course à pied qui se pratique sur un terrain ayant des obstacles naturels. « Cross » est aussi le titre du court-métrage qui a remporté la Palme d’or du 64ème festival de Cannes. Réalisé par la réalisatrice ukrainienne Maryna Svroda, c’est un film poétique qui réussit à renvoyer le spectateur à l’essence même de notre condition d’être humain. Rencontre.
Valorisant les films marginaux et expérimentaux, les séances “illegal_cinema” sont proposées par et pour les spectateurs tous les lundis, à 20h aux Laboratoires d’Aubervilliers. Prochaine rencontre ce soir, autour du film « Isolation » de Luke Seomore et Joseph Bull (Grande-Bretagne, 2009, 64min.)
« Traduction de guerre : le cas de l’Afghanistan », par Yves Mettler
Un homme, ancien soldat de l’armée britannique, invite chez lui d’autres soldats revenus vivre dans leur ville d’origine après leur service en Afghanistan afin de discuter. Cette situation me rappelle Walter Benjamin, surtout lorsqu’il raconte le retour des soldats de la Première Guerre mondiale chez eux, incapables de dire ou de rendre compte de quoi que ce soit. La forme radicale du film repose sur des moyens volontairement très maniérés pour examiner les manières de rendre compte, à la recherche d’un témoin authentique entre là-bas et ici; sur cette guerre là-bas où j’ignore complètement ce qui se passe, bien que j’en entende parler tous les jours. J’aimerais me servir de ce film ainsi que de deux vidéos publiées à six mois d’intervalle sur le site du Guardian puis du New York Times pour partager et discuter des moyens d’exprimer l’expérience de guerre dans la vie civile, sachant que chaque guerre nécessite un langage spécifique. Pour compléter cette proposition, j’ai pensé à trois textes sur le témoignage, l’interview et la transmission de l’expérience. Je suis certain que bien d’autres textes existent, et je serais heureux de les partager avec vous.
Infos pratiques : lundi 13 juin · 20:00 – 22:00 – Les Laboratoires d’Aubervilliers / 41, rue Lécuyer 93200 Aubervilliers / Métro ligne 7 Quatre chemins. Entrée libre. Accueil du public dès 19h30. Bar et restauration légère.
Cette année, le festival Côté court fête ses 20 ans, l’occasion de revenir sur autant d’années de programmation, de films primés ou non et de réalisateurs pour la plupart passés au long depuis.
Rétrospective 1
1. Des journées peu ordinaires / Bruno Bontzolakis / 1994 –
2. A la vitesse d’un cheval au galop / Darielle Tillon / 2001 – 45 min
Rétrospective 2
1. Montparnasse / Mikhaël Hers / 2009 – 58 min
2. Les Parallèles / Nicolas Saada / 2004 – 30 min
Rétrospective 3
1. Mods / Serge Bozon / 2002 – 59 min
2. Des jours dans la rue / Arthur Harari / 2005 – 28 min
Rétrospective 4
1. Faute de soleil / Christophe Blanc / 1995 – 57 min
2. Ali et Aylin / Julien Cunillera / 1995 – 5 min
3. Flowers for Diana / Reynald Bertrand / 2002 – 8 min 30
Rétrospective 5
1. Une souris verte / Orso Miret / 1996 – 35 min
2. La Beauté du monde / Yves Caumon / 1998 – 53 min
Rétrospective 6
1. Troubles ou la journée d’une femme ordinaire / Laurent Bouhnik / 1993 – 25 min
2. Une robe d’été / François Ozon / 1996 – 15 min
3. Alias / Marina de Van / 1997 – 14 min
Rétrospective 7
1. Border / Laura Waddington / 2004 – 27 min
2. Blush / Wim Vandekeybus / 2005 – 53 min
Rétrospective 8
1. Les Corps ouverts / Sébastien Lifshitz / 1997 – 47 min
Rétrospective 9
1. 75 centilitres de prière / Jacques Maillot / 1993 – 30 min
2. Une nouvelle douceur / Alexandra Rojo / 1996 – 14 min
3. Seule / Erick Zonca / 1996 – 34 min
Rétrospective 10
1. Nulle part / Laetitia Masson / 1992 – 50 min
2. De sortie / Thomas Salvador / 2005 – 14 min
3. C’est trop con / Jean Pierre Daroussin / 1992 – 15 min
Rétrospective 11
1. L’ Arche de Noé / Philippe Ramos / 1999 – 55 min
2. Voyage à Vézelay / Pierre Creton / 2005 – 31 min
Rétrospective 12
1. La défaite du rouge-gorge / Valérie Mréjen / 2001 – 23 min
2. Roc et Canyon / Sophie Letourneur / 2007 – 55 min
3. Atomic Park / Dominique Gonzalez-Foerster / 2004 – 8 min
Rétrospective 13
1. La Leçon de guitare / Martin Rit / 2005 – 18 min
2. A bras le corps / Katell Quillévéré / 2005 – 19 min
3. Les Deux Vies du serpent / Hélier Cisterne / 2006 – 45 min
Rétrospective 14
1. Petite météorologie ou 7 histoires de temps / Charles Castella / 1995 – 27 min
2. Hom (Heart of Mine) / Franck Vialle / 2007 – 19 min
3. Le Cou de Clarisse / Benjamin Esdraffo / 2003 – 41 min
Rétrospective 15
1. Juste Avant l’Orage / Jean-Claude Rousseau / 2003 – 17 min
2. Métamorphose / Jean-Claude Guiguet / 2003 – 12 min
3. Conversations de salon 1-2-3 / Danielle Arbid / 2003 – 29 min
4. L’ Étoile violette / Axelle Ropert / 2005 – 45 min
Rétrospective 16
1. Les Vacances / Emmanuelle Bercot / 1997 – 18 min
2. Madame Jacques sur la Croisette / Emmanuel Finkiel / 1995 – 38 min
3. Paroles / Anne Benhaïem / 1992 – 30 min
Rétrospective 17
1. Ce vieux rêve qui bouge / Alain Guiraudie / 2000 – 50 min
2. Julia et les Hommes / Thierry Jousse / 2003 – 32 min
1. Jeux de plage / Laurent Cantet / 1995 – 30 min
2. Promène toi donc tout nu / Emmanuel Mouret / 1998 – 49 min
3. Grenouille d’hiver / Slony Sow / 2011 – 17 min 30
Rétrospective 20
1. Dimanche ou les fantômes / Laurent Achard et Achard Laurent / 1993 – 30 min
2. La Brèche de Roland / Jean-Marie Larrieu et Arnaud Larrieu / 1999 – 47 min
Découvrez les 22 films de fiction tant exigeants “dans le fond que dans la forme” sélectionnés au Festival Côté Court de Pantin, se déroulant du 15 au 26 juin 2011.
Fiction 1
1. Sur la tête de Bertha Boxcar / Soufiane Adel et Angela Terrail / 2010 – 25 min
2. Un monde sans femmes / Guillaume Brac / 2011 – 58 min
3. L’ Aube / Adrien Dantou / 2011 – 23 min 40
Fiction 2
1. L’ alliance / Erik Bullot / 2010 – 24 min
2. Rêve Bébé Rêve / Christophe Nanga-Oly / 2010 – 58 min
3. Sous la lame de l’épée / Hélier Cisterne / 2011 – 13 min
Fiction 3
1. L’ Annonciation / David Bart et Laurence Balan / 2010 – 14 min
2. Dancing Odéon / Kathy Sebbah / 2011 – 24 min
3. Les murs / Marion Desseigne-Ravel / 2010 – 12 min 30
4. 63 regards / Christophe Pellet / 2010 – 50 min
Fiction 4
1. Te recuerdo / Pierre Chosson / 2010 – 26 min 20
2. Mademoiselle Else / Isabelle Prim / 2010 – 43 min
3. Et ils gravirent la montagne / Jean-Sébastien Chauvin / 2011 – 33 min
Fiction 5
1. Respect / Benoit Forgeard / 2010 – 15 min
2. Le Marin masqué / Sophie Letourneur / 2011 – 35 min
3. Les Destructions / Létra Antoine / 2010 – 51 min 30
Fiction 6
1. Et si je m’arrêtais là / Jonathan Borgel / 2010 – 9 min 40
2. Dreamtimacy / Franck Vialle / 2011 – 57 min 50
3. Courir / Maud Alpi / 2011 – 25 min
Fiction 7
1. Le jour où le fils de Raïner s’est noyé / Aurélien Vernhes-Lermusiaux / 2011 – 15 min
2. La Fuite du Jour / Christophe Clavert / 2011 – 40 min
3. Bobok / Simon Leibovitz / 2010 – 45 min 10
Lorsque le cinéma s’endimanche, il ne se pare d’aucun costume taillé sur mesure ni d’aucune cravate frivole, autrement dit il ne s’encombre pas de signes apparents du rituel social, dans l’attente des réjouissances religieuses ou du bal populaire. Ses habits sont plutôt ceux d’un vagabond sans âge, marchant à travers la ville pour marquer au sol la trajectoire déviante du monde. Les temps auraient-il changé ? Affirmatif. Les temps ne sont plus aux rites vitalisés mais aux rythmes lents des existences sans finalités, dégonflées, grisâtres. Le dimanche, non plus que le jour du Seigneur, est le jour du vide à combler. Un tel constat, tout au moins, vient à la surface du bocal imaginaire où sont enfermés les souvenirs ternis de Valéry Rosier, lequel signe avec « Dimanches » son quatrième court-métrage, auréolé du Prix Kodak à la dernière Semaine Internationale de la Critique. Un film fascinant et englobant, tel un aquarium enfermant des poissons dont la nage retarderait l’endémie téléologique de l’inertie contemporaine.
Chienne de vie
« Dimanches » n’est ni un reportage sur les activités concupiscentes d’une population en émoi, ni un album photographique brillant dont la beauté aurait rendu l’entreprise surnaturelle. La poétique de l’ennui substitue à ces écueils la frontalité réaliste de chaque détail. Car le film avance par petites touches, par une succession de faits insignifiants, souvent répétitifs, comme un socle précaire de micro-événements. Ces derniers sont de plusieurs natures; un homme trace sur la pelouse d’un terrain de football des lignes liminaires blanches, une femme parle à son chien, un tenancier de bar lave les verres à bière à l’envers, trois vieilles femmes boivent silencieusement le café en regardant par la fenêtre, etc. Il ne s’agit donc pas du récit d’un dimanche mais de la mosaïque d’une pluralité de dimanches, de moments dominicaux où la présence inéluctable du vide intérieur, l’absolue non-nécessité, confère à chaque anecdote du monde extérieur une valeur de remplissage, de comblement. Les images au fort contraste rappellent de ce fait le cinéma d’Ulrich Seidl, figure de l’hyper-réalisme et du désœuvrement contemporain. Une terre peuplée d’anti-héros stagnants, un cinéma qui fait face à l’ennui récurrent; tels sont les ressorts de l’univers dépeint avec maîtrise par Valéry Rosier.
Tracer une ligne courbe
« Dimanches » n’atteindrait pas la qualité d’œuvre s’il n’était qu’une addition de situations, d’images, agencées de manière aléatoire. Ici, le schéma semble précisément fonctionner en divers cercles, fondés sur des retours successifs vers des situations déjà perçues. Cependant, à l’image de l’homme traçant à travers la ville une ligne blanche au sol, déviée de sa trajectoire assignée, le film ouvre sur un ailleurs indistinct. Il dessine des traits circulaires, sur le modèle du tire-bouchon (celui que tient le serveur dans le film), et se termine sur une pointe courbe; une route, un horizon, un crépuscule. Par conséquent, la structure même du film épouse la démarche inutile de l’homme qui s’ennuie, la circularité de l’existence morne des habitants du Hainaut en Wallonie, la courbe de l’imagination frustrée. Aussi ce film contribue-t-il à exprimer notre contemporain. Les hommes sont devenus les fantômes d’eux-mêmes, le repos rime avec le vide, et le dimanche avec l’ennui profond d’un monde sans aspirations. Caricatural ? Oui, comme toutes les plus belles allégories réalistes que le cinéma ait pu nous offrir. Il s’agit d’un état-limite du monde, à scruter à la loupe d’un savant avide d’expériences existentielles.
L’exercice de style que nous propose Valéry Rosier avec ses Dimanches dépasse les bornes prescrites de ce type de réalisations. La froideur mystique de certains plans font appel à un référentiel intouchable, dont fait partie Andreï Tarkovski, sans pour autant relever de la même énergie vitale. La force de ce film s’avère tout autant son défaut; limiter sa trame à l’exploration d’une sensation réelle mais qui, sans être mise en perspective, tombe dans une exemplarité paralysante. Notre imagination à l’œuvre fabriquera intérieurement le lever de soleil, l’apparition des rayons sur ce monde gris. Le réel étant nécessairement ambigu, il se joue entre deux opposés. Dans l’interstice, le cinéma pointe son nez.
C’est pourquoi, face à cette inaction généralisée et à la suspension finale, le critique vient à se poser la question de son action, du poids de son regard. Il se plonge en lui-même pour participer à l’archéologie de sa propre voix. Il récapitule intérieurement sa démarche; distinguer chaque image comme une part d’un système global, donner un corps verbal à ce l’on nomme “sensations” et restituer la relation poétique intime que le film — cette fenêtre — entretient avec le monde. Nul règlement de compte avec les images ou ses créateurs; les cris trouvent échos s’ils sont espacés par les silences de la passion ou bien s’ils ironisent et se distancient du cliché. Il aura donc fallu traverser cette immanente Belgique pour que le critique saisisse, au sein de ces dimanches désœuvrés, l’énergie créatrice qui anime sa plume.
Synopsis : Les dimanches et l’homme face au temps qui passe. Le temps libre qu’on tente de remplir à tout prix. Que l’on observe passer, avec rire ou avec ennui.
Genre : Fiction
Durée : 15’58 »
Pays : Belgique
Année : 2011
Réalisation : Valéry Rosier
Scénario : Valéry Rosier
Image : Olivier Boonjing
Montage : Nicolas Rumpl
Son : Arnaud Calvar
Décor : Juliette Fassin
Musique : Jurgen Biller
Interprétation : Germaine Dervaux, André Caron, André Lefèbvre, Jean-Louis Lejeune, André Delcroix