Tawfeek Barhom est connu comme acteur. Il a joué dans « Mon fils » d’Eran Riklis, « La Conspiration du Caire » de Tarik Saleh, « Les fantômes » de Jonathan Millet comme dans « The Way of the Wind », le prochain film de Terrence Malick. Pourtant, l’acteur se voit plutôt dès le départ comme un réalisateur, un raconteur d’histoires. Ayant franchi le cap, il a reçu pour son premier film, « I’m glad you’re dead now », la très convoitée Palme d’or du court-métrage 2025.
Deux frères retournent sur l’île de leur enfance, où des secrets enfouis et des tensions pesantes les obligent à affronter un passé sombre qui les lie.
Réal. : Tawfeek Barhom
Fiction, 13′, 2025
Palestine, France, Grèce
« Quand nous regardons un court métrage, nous sentons bien qu’un univers plus vaste se met en place, un univers qui n’est pas réductible à la somme des plans vus à l’écran. » remarquait le professeur Sébastien Févry. C’est dans cet univers hors-film que la Palme d’or du festival de Cannes a enfoui ses secrets. « I’m Glad You’re Dead Now » est paradoxal, difficile à décrire et pourtant limpide, clair sans rien réellement montrer ou prononcer.
« Aasvoëls » (« Vautours », en français) fait partie de la sélection officielle des courts-métrages de Cannes 2025. Réalisé par Dian Weys, ce film coup de poing a justement remporté cette semaine le Grand Prix Unifrance du court à Cannes. Il reste en lice pour la Palme d’or du court-métrage (dévoilée ce samedi 24 mai).
Lors d’un voyage en train, Ariel et Paul s’amusent à dessiner leurs plus grandes peurs lorsque Gilda, une étrange passagère, s’invite dans leurs confidences. Son expérience de la peur ne semble néanmoins pas aussi innocente que leurs dessins.
Réal. : Jocelyn Charles
Animation, 15′, 2025
France
Avec ses deux personnages qui tuent le temps en dessinant durant leur trajet, Jocelyn Charles fait résonner son propre geste de créateur avec un court-métrage coloré et inspiré qui trompe la pusillanimité contenue dans son titre : « Dieu est timide ». Le jeune cinéaste vient de proposer son premier film en compétition à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2025.
« Bimo » est le premier film d’Oumnia Hanader. Il prend place à Marseille, où elle a grandi. Elle y étudie aujourd’hui le scénario, à la Cinéfabrique, qui s’est installée en 2023 dans la cité phocéenne. La réalisation de Bimo s’inscrit pour Hanader dans la formation qu’elle poursuit et qui entend offrir à chaque élève l’opportunité de voir son projet prendre vie pendant ses études, en accord avec la philosophie de l’école qui fête cette année ses dix ans.
Sihem essaie tant bien que mal de mener sa barque en France lorsqu’un appel de sa mère lui annonce que son frère a pris la mer pour la rejoindre.
Réal. : Oumnia Hanader
Fiction, 23′, 2025
France
Programmé en séance spéciale dans le cadre de la sélection officielle du Festival de Cannes 2025, « Arco », le premier long-métrage de Ugo Bienvenu, sélectionné aussi à Annecy, est un magnifique film d’animation, bourré de détails et de poésie, consacré au croisement des mondes (présent/futur), à l’enfance, aux changements qu’on souhaite tous et qu’on obtient parfois.
Un chahut dans l’eau, une jeune fille bousculée par une bande de garçons : la séquence qui ouvre « Le Mystérieux Regard du flamant rose » introduit un récit de corps repoussés, mis à la marge, tenus la tête sous l’eau. Après deux courts-métrages « El verano del léon eléctrico » (1er prix de la Cinéfondation 2018) et « Les Créatures qui fondent au soleil » (Semaine de la Critique 2022), Diego Céspedes présente son premier long-métrage cette année dans la sélection Un Certain Regard.
À Cannes, il présente à la Semaine de la Critique en séance spéciale « No skate ! », le nouveau film de Guil Sela, dans lequel il joue Isaac, un homme-sandwich inspiré en plein JO estivaux, aux côtés de Cléo (Raïka Hazanavicius). Drôle et curieux, le comédien Michael Zindel (épatant dans « Le Dernier des Juifs » de Noé Debré) raconte son parcours, ses apprentissages par le court, l’empathie qu’il recherche chez les réalisateurs et ce qui l’intéresse dans l’écriture et la comédie.
Un an après « Montsouris », couronné du Prix Découverte Leitz Ciné du court-métrage en 2024, Guil Sela revient à la Semaine de la Critique avec « No skate ! », tourné pendant les Jeux Olympiques de Paris.
Dans l’effervescence discrète d’un café parisien, entre le tintement des tasses et le murmure des conversations, nous rencontrons Florence Miailhe, figure incontournable du cinéma d’animation. Réalisatrice au style pictural inimitable, elle façonne ses films comme des tableaux en mouvement, jouant avec la matière et la couleur pour donner vie à des récits empreints de poésie et d’humanité. Après le succès de La Traversée, son premier long métrage salué pour sa puissance narrative et son approche visuelle singulière, elle revient avec Papillon, un court métrage déjà remarqué, nommé aux César 2025. Une nouvelle occasion d’explorer son univers onirique et de comprendre ce qui anime son processus créatif.
Dans les années 90, quelque part en Bosnie-Herzégovine, en pleine guerre, un train s’arrête en pleine campagne. Des miliciens, dirigés par Alexis Manenti, montent à bord, ils se mettent à vérifier les papiers des 500 passagers et à débusquer les « ennemis » d’Etat. Dans une rame, un peu comme dans la vie, chacun se met à réagir à la menace imminente : certains se taisent, d’autres protestent mollement, un seul agit. Voici l’histoire de « The Man Who Could Not Remain Silent », un film passionnant, inspiré d’une histoire vraie, sur les utopies, la lâcheté et les gestes qui font la différence.
Son film « Queen Size », comédie romantique autour d’un matelas s’est fait une place dans la compétition des César. Tout en simplicité, Avril Besson y raconte la rencontre inopinée de India Hair et Raya Martigny, deux femmes aux caractères décalés dans un moment de passage à vide avec sensibilité et humour. Réalisatrice mais aussi monteuse et ancienne étudiante de la Fémis, elle prépare maintenant son premier long-métrage « Les Matins Merveilleux ». Entre deux deux moments de pré-production, Avril Besson a répondu à nos questions sur sa double casquette et sa manière d’écrire en restant proche des acteurs et de la vie quotidienne.
Des garçons plongent, des chats gémissent, une vieille dame fume, des jeunes gens dansent, un gardien des morts soupire. Ils sont le peuple d’une ville fantôme : Beyrouth, qui n’existe plus qu’en rêve.
Réal. : Maya Abdul-Malak
Documentaire, 36′, 2023
France, Liban
En lice pour le César du meilleur court métrage documentaire de l’édition 2025, « Un cœur perdu et autres rêves de Beyrouth » confronte les vestiges parcellaires des témoignages anonymes et les images d’une ville qui, après la guerre, le sang et les décombres retrouve une apparente tranquillité, spectrale. Que reste-il de nos récits, des corps meurtris, de nos autres rêves ? Dans quelle rue, quelle vague, quelle promenade de Beyrouth subsistent-ils ?
« Ni Dieu ni père », court métrage primé par le prix du public labo à la 47e édition du festival de Clermont-Ferrand questionne le rôle de l’intelligence artificielle. Peut-elle remplacer une personne, créer une relation et du lien affectif ? Dans ce film, Paul Kermarec cherche la présence d’un père, il finit par se tourner vers ChatGPT pour combler cette présence. Dans un rapport algorithme/humain, le film parle avec intelligence et humour de cette technologie qui devient de plus en plus présente dans notre quotidien et à laquelle nous ne pouvons échapper.
Son film « My Brother, My Brother » diffusé à Rotterdam et primé à Clermont-Ferrand n’est en fait pas tout à fait le sien. Il avait été entamé avec son frère Saad Dnewar malheureusement décédé en cours de production. Alors Abdelrahman Dnewar a repris le flambeau et mené jusqu’au bout ce projet autobiographique qui retrace leur enfance et un fragment de leur âge adulte via un mélange de réel et d’animation. Aujourd’hui étudiant en cinéma à Berlin, Abdallharam Dnewar revient sur la genèse de ce projet, son enfance entre médecine et religion et ce qu’a signifié terminer ce film en l’absence de son jumeau. En avril prochain, son film sera diffusé au Studio des Ursulines, à Paris, au sein de notre Festival Format Court dans le cadre du focus que nous consacrons au Festival de Rotterdam.
Tout commence assez simplement : une petite blonde, combinaison fleurie vient acheter un matelas Queen Size à une grande brune élancée dans son jean. Mais lorsque les imprévus d’organisation s’enchaînent, la banale transaction se transforme en un mini-périple qui dépasse vite le cadre de l’ameublement. Dans ce film qui s’est frayé un chemin jusqu’aux nomination des César, une sensation d’improvisation, d’urgence de vie nous prend au vol.