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Jérémy Clapin. Abstraction de l’acteur, contre-emploi, et personnages un peu cassés

Ancien de l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs), Jérémy Clapin est l’auteur de deux films d’animation remarqués en festivals, Une histoire vertébrale et surtout Skhizein. Pour l’occasion, il est membre du Jury courts métrages au Festival du Film Francophone de Namur. Rencontre décontractée au théâtre local.

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Format Court : Y a-t-il des films d’animation ou en vues réelles qui t’ont inspiré, plus jeune ?

Jérémy Clapin : Le film que je retiens de cette époque, c’est Taxi Driver. Ce qui m’a vraiment fait découvrir l’animation, c’est le Festival d’Annecy. À l’époque, il y a quinze ans, Internet n’était pas très répandu, et on n’avait pas accès à un cinéma d’animation très différent, à part les Disney. La diversité du cinéma d’animation, je l’ai vraiment découverte dans ce festival, d’année en année. Là-bas, je me suis rendu compte qu’il y avait plein de techniques et de façons de raconter des histoires différentes, et que des films pouvaient aussi se faire tous seuls, avec une économie de moyens incroyable. Ça m’a marqué. J’aimais beaucoup le dessin, j’avais aussi envie de raconter des histoires, tout seul.

Avais-tu déjà envie de raconter des histoires quand tu étais aux Arts-Déco ?

J.C. : Oui, mais j’ai toujours mis ça de côté parce que je n’ai jamais cru que c’était un métier. Dans ma famille, à part mon oncle projectionniste, personne ne fait de cinéma de près ou de loin. Finalement, raconter des histoires, c’est un métier, parce qu’il est difficile d’en vivre.

Pourtant, tu t’es orienté vers une école artistique qui n’aurait pas spécialement pu déboucher sur un métier.

J.C. : C’est pour ça que j’étais prof de tennis avant !

Ah bon… Et comment passe-t-on du tennis aux Arts Déco ?

J.C. : Justement, il n’y a aucune passerelle ! Je donnais des cours de tennis pendant que j’étais aux Arts-Déco, et même en sortant, ce qui m’a permis de d’être indépendant assez rapidement. Je donnais 15 heures de cours par semaine, et cela me suffisait pour faire ce que je voulais en tant que auteur, le reste du temps. J’avais l’impression de ne pas me corrompre. Après, j’ai arrêté de donner des cours parce que ça devenait difficile de tout faire.

Après tes études, tu n’as pas été tenté de t’inscrire dans une école d’animation ?

J.C. : Non. J’étais content de ma formation. Aux Arts Déco, j’ai fait beaucoup de graphisme et de typographie, des choses qui font que mon parcours est différent de ceux qui n’ont fait que de l’animation. On peut arriver à l’anim’ de plein de façons. C’est important que les parcours ne soient pas toujours identiques. Un artiste n’est pas un autre, c’est sa personnalité qui traduit la singularité de son travail.

C’est pour ça que tu fais d’autres choses à côté ? De l’illustration, notamment.

J.C. : Oui. L’animation a vraiment pris le devant sur l’illustration. Pendant longtemps, c’était le contraire : je faisais beaucoup d’illustrations pour honorer des commandes, et je faisais ce dont j’avais envie en animation. Je voulais seulement être auteur, sans contraintes de commandes. Maintenant, c’est différent : je fais plus de travaux de commandes en animation. Donc je veux revenir à l’illustration. Je suis coincé ! Il faut que je redonne des cours de tennis !

Tu es sorti de l’école en 99, mais ton premier court date de 2004. Que s’est-il passé pendant ces cinq ans ?

J.C. : Étudiant, je suis parti à Londres avec un programme d’échange Erasmus. Je n’ai pas fait de film de fin d’études, je ne le regrette pas, j’ai fait d’autres choses. Quand on développe un film d’animation, il ne faut se concentrer que sur ça. Si on travaille à côté, le projet n’avance pas. J’ai eu l’opportunité de faire un premier film après mes études, en rencontrant ma première productrice. Sans elle, je n’aurais pas fait de premier film, donc pas de deuxième. J’ai eu de la chance : quand on commence à sortir des rails, une fois dans le monde du travail, c’est très dur d’arriver ne serait-ce qu’à monter un projet d’animation.

Une histoire vertébrale et Skhizein sont nés de croquis. Est-ce que face au premier, tu étais conscient que tu allais te lancer dans la réalisation ou tu as juste senti que le dessin pouvait être exploité autrement qu’en illustration ?

J.C. : J’ai conçu le premier croquis quand j’étais à l’école et le film s’est fait quatre ans après. J’ai commencé à vouloir raconter une histoire au personnage que j’avais dessiné. Je n’étais pas du tout attiré par le travail en solitaire qu’est la bande dessinée. Il ne me restait qu’un moyen, faire enfin un film d’animation, ou alors, ne rien raconter.

À l’époque, je ne me rendais pas compte que c’est très dur de faire un film d’animation, que ça demandait du temps, beaucoup de travail, et peu d’aides extérieures. En même temps, c’était mon premier film. Je le faisais aussi pour me rassurer, savoir si j’étais capable de raconter une histoire, et déterminer si c’était vraiment ça que je voulais faire par la suite. C’était important pour moi d’arriver au terme de quelque chose qui avait mûri pendant un certain temps.

Dans les deux films, il y a un parallèle, une attention commune pour les personnages décalés et hors normes. Précédemment, avais-tu déjà le goût de l’atypique ?

J.C. : Moi, je viens du visuel, je fais beaucoup de dessin. C’est sûrement une déformation de partir d’un concept fort, symbolisé par un physique un peu inhabituel, et c’est vrai que mes films touchent à la différence, sujet auquel je suis sensible. Mes scénarios se sont écrits autour de personnages qu’on ne voit pas beaucoup au cinéma, des personnages un peu cassés, mais en toute honnêteté, je n’avais pas prévu d’aborder à nouveau la question du handicap dans Skhizein. J’ai vraiment fait le deuxième film inconsciemment, alors que cela paraît évident quand tu vois les deux films. Maintenant, avec le troisième, j’essayerai de ne pas aborder la question de la différence, mais plutôt de me mettre en danger. C’est drôle : j’ai l’impression que quand les gens font leurs films d’études, ils prennent plein de risques, et s’assagissent souvent par la suite. J’essaye de fonctionner à l’envers, de combattre une certaine prudence.

Le point de départ de Skhizein, c’est le dessin de ce personnage à côté de ses baskets, à quelques centimètres de la réalité. À quel moment dans l’élaboration de ton scénario, as-tu senti que tu allais parler de schizophrénie ?

J.C. : J’ai écrit la première version du scénario assez vite. La dimension psychologique est arrivée plus tard. Il se trouve que c’est un film sur la schizophrénie, mais je n’avais pas du tout prévu de faire un film sur ce sujet au départ. Je trouvais même que c’était un thème casse-gueule, mais l’idée est venue assez rapidement, parce que j’avais simplement dessiné un personnage assis sur une chaise sur deux calques différents. Quand on les faisait glisser, le personnage était toujours dans la même posture : il était assis, mais la chaise n’était plus là, et pourtant, cela n’avait pas l’air de lui poser problème. Plus on éloignait les dessins l’un de l’autre, plus ça risquait de se compliquer pour lui,  surtout si il était également en décalage avec son quotidien.

Plus tard, je suis tombé sur l’idée de la schizophrénie par chance et grâce à Internet. J’ai découvert sur la Toile des symptômes qui correspondaient un peu aux problèmes de mon personnage, et je les ai incorporés au film.

Dans les films d’animation traditionnels, genre Walt Disney ou Pixar, les couleurs sont très vives et très gaies. La palette graphique choisie dans Une histoire et Skhizein est plutôt terne, sombre, et sobre à la fois. Est-ce lié à une idée d’intemporalité ou est-ce juste un choix visuel ?

J.C. : C’est surtout un choix. Mes films fonctionnent dans une animation 3D, mais j’ai une narration qui est plutôt 2D. C’est plus dur de travailler avec les couleurs. J’ai fait des tests, mais la couleur m’amenait une information dont je n’avais pas besoin. Je travaille plus sur des valeurs de noir et blanc, ce qui complique le moins l’image et ce qui est le plus efficace. Je pourrais faire mes films en couleur, mais pour être honnête, je n’ai pas envie de me rajouter une difficulté. Le noir et blanc me convient.

En parlant de difficultés, le premier film est muet, le second est parlant. Certains animateurs rencontrent parfois des problèmes à gérer la partie sonore de leurs films. As-tu hésité par rapport à l’utilisation de la voix dans Skhizein ?

J.C. : Non, pas du tout. Pour Une histoire, je ne voulais pas mettre de voix, parce que je n’en avais pas besoin et que c’était mon premier film, mais Skhizein devait automatiquement passer par la voix. Le film s’est vraiment écrit en même temps que les quelques phrases qui sont prononcées.

L’acteur y est pour beaucoup dans l’utilisation de la voix. Avant de faire jouer Julien Boisselier, j’ai enregistré ma voix pour l’animatique. Pour ne pas trop me planter, j’ai filmé le storyboard, inséré un timing, quelques sons, et lu le scénario. C’était vraiment atroce : je jouais très, très mal !

Quand Julien Boisselier est venu au studio d’enregistrement, tu as écouté sa voix, mais tu ne l’as pas regardé lire le texte. Pourquoi ?

J.C. : Je n’étais pas dans la pièce où il enregistrait, mais dans celle d’à côté. On faisait passer le film, et on enregistrait à côté avec le rythme pour faire abstraction de l’acteur. Ce n’était pas l’acteur qu’on utilisait, mais vraiment sa voix. Je ne voulais pas être influencé par sa façon d’interpréter l’histoire visuellement. Je voulais juste prendre sa voix.

Les deux films se sont faits en petit comité, avec des copains et des sensibilités communes. Est-ce que tu veux conserver cette dimension artisanale ?

J.C. : À l’échelle du court métrage, largement, je pense. C’est rare de trouver des collaborations qui fonctionnent, alors, quand j’en ai, et qu’elles marchent, j’ai tendance à les garder précieusement.

Quand je fais des travaux de commande, les gens redoutent de me demander autre chose que ce que je sais faire. J’évite de répéter cela avec les gens avec lesquels je travaille. Je me dis que si on s’est bien entendu dans un registre, ça leur ferait peut-être plaisir de faire totalement autre chose. Souvent, en contre-emploi, les gens s’investissent beaucoup et livrent des choses très intéressantes.

Sur Skhizein, quels ont été les contre-emplois ?

J.C. : Le musicien, Nicolas Martin, avait crée une musique très narrative dans le premier film, et il ne fallait autre chose dans Skhizein. Je l’ai briefé différemment, et ça s’est très bien passé. De même, pour la voix, je ne voulais pas forcément un acteur qui avait déjà fait de l’animation, parce que je voulais éviter qu’il arrive avec des codes et des habitudes. Julien Boisselier n’avait jamais joué dans un film d’animation, c’était un acteur vierge. Enfin, j’ai collaboré avec Marc Piera, un sound designer qui n’avait jamais fait d’animation, et qui travaille d’habitude pour la scène contemporaine.

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Y a-t-il des éléments appris sur le premier film qui t’ont permis d’aborder le deuxième ?

J.C. : De la confiance, surtout. Quand on a fini un film, on pense qu’on est capable d’en faire un deuxième. Avec de la confiance, est plus à l’aise et on peut aussi plus se lâcher.

Tu t’es senti plus libre pour Skhizein ?

J.C. : Oui. Le traitement du film me permettait de m’ouvrir davantage à un maximum de choses. J’ai pu tester plus de bricoles que sur le premier qui était finalement très cartésien et très scolaire. Je me suis aussi fait embarquer par la musique. Le compositeur m’a livré des musiques qui ont participé au ton du film.

Restes-tu intéressé par l’idée de faire du court ? Le format te satisfait-il toujours ?

J.C. : Moi, je suis profondément attaché au court métrage. En animation, c’est vraiment un format de prédilection. On peut expérimenter beaucoup de techniques et de choses qui seraient insupportables à tester sur une longue durée. Sur dix minutes, on peut proposer des choses très riches, aussi bien narrativement qu’esthétiquement. Le court m’intéresse vraiment, je ne suis même pas sûr de vouloir faire du long.

Certains dessins t’incitent-ils déjà à envisager un troisième court ?

J.C. : Oui. Mais cette année, je n’ai absolument pas eu le temps d’y penser, je n’ai fait que de la commande. D’ailleurs, je suis assez frustré de ne pas travailler sur mes films, ce qui est bon signe. Deux scénarios m’attendent, mais il faut que je les écrive : l’un concerne un pilote de dragster, l’autre, un canard écorché.

Propos recueillis par Katia Bayer

Festival du court métrage de Brest : la compétition Cocotte minute

Parallèlement à sa compétition européenne, le Festival de Brest a sélectionné 19 œuvres ultra courtes comprises entre deux et sept minutes, pour figurer dans sa compétition Cocotte Minute. L’humour, la dérision, la provocation, et la fantaisie de ces films devront rivaliser pour tenter de glaner le Prix du public et le Prix Canal +.

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Compétition Cocotte Minute

Cantor Dust Man / Sébastien Loghman / Le Fresnoy  / 6′ / France

Fouding or not fouding / Youlia Rainous / ENSAD  / 5′ / France

Dialogos / Ülo Pikkov / Eesti Joonisfilm / 5′ / Estonie

Glong! / Romain Blanc-Tailleur / ENSAD  / 7’11 » / France

Le Son du Pignon / David Martin / ENSAD / 2’23 » / France

Hoor / John Kennedy / Network Ireland Television / 3′ / Irlande

Post-It Love / Simon Atkinson & Adam Townley / Academy Films Ltd  / 3’16 » / Royaume-Uni

La Carte / Stefan Le Lay / Stefan Le Lay / 7’20 » / France

Anima / Rémi Devouassoud / Premium Films / 5’25 » / France

Zahn um Zahn / Ivana Lalovic / ABBC production / 6′ / Suisse

No Way Through / Alexandra Monro & Sheila Menon / Andy Noble / 7’11 » / Royaume-Uni

Adieu Général / Luis Briceno / Trois Fois Plus / 5’26 » / France

Ghost of Marx / Jérémie Sein / Tony Botella / 7’30 » / France

Das letzte Rad / Olaf Held / HFF Konrad Wolf / 6’ / Allemagne

Down Under / Detsky Graffam / Detsky Graffam / 4’45 » / Allemagne

El Ataque de los robots de nebulosa 5 / Chema Garcia Ibarra / Chema Garcia Ibarra / 6′ 20 » / Espagne

La minute vieille / Fabrice Maruca / Premium Films / 2’20 » / France

Brokeback Cowboy / John Burns / Ikon Films / 3’34 » / Irlande

Log Jam « The Log », « The Rain », « The Moon », « The Snake » / Alexeev Alexey / Studio Baestarts, LTD  / 4′ / Hongrie

Le site du Festival : www.filmcourt.fr

Festival du court métrage de Brest : les films en compétition

7-15 novembre : pendant 9 jours, le Festival du court métrage de Brest vivra sa 24ème édition. Au programme : 200 films sélectionnés, 24 pays représentés, 9 programmes de compétition européenne, 1 compétition Cocotte minute, 5 programmes Brest Off, 2 rétrospectives autour d’Eric Rohmer et Fatih Akin, 1 focus sur l’Europe de l’Est, 1 panorama axé sur l’animation, 2 avant-premières de long métrage, et 4 expositions. Brest s’annonce gai et pertinent. Sans plus tarder, découvrez les films en compétition.

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Compétition 1

L’amore non esiste / Massimiliano Camaiti / Blue Suede Shoots / 15′ / Italie
Lépcsospróba / Zsófia Szilágyi / Campfilm Kft. / 26′ / Hongrie
Universal Spring / Anna Karasinska / Marcin Malatynski / 17′ / Pologne
Les ongles noirs / Jérôme Descamps / Meroe Films / 30′ / France
Nue / Catherine Bernstein / Paris-Brest Productions / 7’58 » / France

Compétition 2

Suzanne / Baptiste Janon, Julien Monfajon / Institut des Arts de Diffusion / 11′ / Belgique
Procuration / Vital Philippot / Takami Productions / 17’24 » / France
Lars og Peter / Daniel Borgman / Danish Film Institute / 15′ / Danemark
Waramutseho! / Auguste Bernard Kouemo Yanghu / Courte Echelle Production / 21’46 » / France
¿ Donde esta Kim Basinger ? / Edouard Deluc / Bizibi Productions / 28’27 » / France

Compétition 3

Kaszel Umarlaka / Krzysztof Borowka / Writv Katowice, Uniwersytet Slaski / 22’20 » / Pologne
Classes vertes / Alexis Van Stratum / Iota Production / 17’48 » / Belgique
Echoes / Rob Brown / White Lantern Film / 11’38 » / Royaume-Uni
Torpedo / Mirko Borscht & Helene Hegemann / Credofilm GMBH / 42′ / Allemagne

Compétition 4

A French Courvoisier / Valérie Mréjen / Aurora Films / 15′ / France
Anna / Runar Runarsson / Schlüter Caroline / 36′ / Danemark
Luigi Indelicato / Fabrizio Urso / C4 Productions / 14′ / Italie
The End / Eduardo Chapero-Jackson / Madrid En Corto – ECAM / 28′ / Espagne

Compétition 5

Of Best Intentions / Brian Durnin / Red Rage Films / 14′ / Irlande
Balladen om Marie Nord och hennes klienter / Alexander Onofri / Alexander Onofri / 28′ / Suède
Marker / Susanna Wallin / Film London / 11’46 » / Royaume-Uni
Dans le sang / Katia Jarjoura / Bizibi Productions / 31’07 » / France
Tchernobyl / Pascal-Alex Vincent / Trois Fois Plus / 6’10 » / France

Compétition 6

Posrednikat / Dragomir Sholev / National Academy for Theatre & Film Arts (NATFA) / 25′ / Bulgarie
Leaving / Richard Penfold / Rachel Drummond-Hay / 22′ / Royaume-Uni
Akmeni / Laila Pakalnina / Hargla Company / 20′ / Lettonie
Vacsora / Karchi Perlmann / Karchi Perlmann / 26’18 » / Hongrie

Compétition 7

Consulta 16 / José Manuel Carrasco / Malvalanda / 12′ / Espagne
Baba / Zuzana Spidlova / Famu / 21’10 » / Republique Tchèque
Dans nos veines / Guillaume Senez / IOTA Production & Les Films Velvet / 15′ / France
Tarantyno / Mircea Nestor / Mircea Nestor / 17’15 » / Roumanie
Cavalier seul / Vincent Mariette / La Femis / 30’10 » / France

Compétition 8

C’est gratuit pour les filles / Claire Burger, Marie Amachoukéli / Dharamsala / 23′ / France
L’Aide au Retour / Mohammed Latreche / Takami Productions / 17’40 » / France
Aplinkkelis / Lawrence Tooley / DFFB / 36’33 » / Allemagne
Slitage / Patrik Eklund / Direktörn & Fabrikörn / 17′ / Suède

Compétition 9

Kid / Tom Green / NTFS / 25’25 » / Royaume-Uni
Lunatycy / Maciej Sterlo-Orlicki / Andrezj Wajda Master School of Film Directing / 30′ / Pologne
Sopla / Magne Pettersen / Norwegian Film Institute / 9′ / Norvège
Maso / Rodolphe Tissot / La Luna Productions / 28′ / France

Le site du Festival : www.filmcourt.fr

La Désinvolture de Charline Lancel

Qu’est la volupté elle même, sinon un moment d’attention passionnée au corps ? (Marguerite Yourcenar)

Primé au Festival d’Ismailia, en Egypte, et sélectionné au festival d’Ostende, « La Désinvolture » a dernièrement été présenté au FIFF, à Namur, dans le cadre de la carte blanche à la boîte de production Ambiances asbl. Son auteur, Charline Lancel, artiste visuelle belge, effectue ici un exercice de style à la fois esthétique et déroutant, s’appuyant sur la simplicité et le minimalisme.

Dépouillé de toute narration intelligible comme de tout dialogue, « La Désinvolture » capte les mouvements d’une jeune femme qui sèche son linge dans un champ éventé. Expérimental dans la mesure où les codes narratifs classiques sont délaissés au profit du formalisme, ce film subordonne le protagoniste humain aux éléments stylistiques (le vent, l’herbe, la robe, les mains et les cheveux de la femme) qui acquièrent, eux, en quelque sorte le statut de personnages à part entière. Dans ces éléments se cache en grande partie le sens du film : à savoir, le contraste entre la légèreté associée au personnage sylphide d’une part, et d’autre part, la sensualité, enracinée dans le tabou, à laquelle fait référence le titre.

Cependant, loin de tomber dans une ‘objectification’ de la femme, -fatale ou -victime, Lancel dote son personnage féminin d’un grand degré d’émancipation, digne des protagonistes d’Akerman, à l’instar de qui la réalisatrice se met en scène. Son pari, admirablement réussi, est de faire du personnage féminin, non pas un pur objet de désir, mais un agent qui va au-delà du sous-texte érotique pour s’approprier l’espace-temps dans lequel elle se trouve, et se révèle inaccessible et insaisissable devant une caméra à la fois curieuse (gros plans intimes) et furtive (plans métonymiques abstraits). Aussi la réalisatrice opère-t-elle une mise à mal du regard patriarcal qui caractérise inévitablement la plupart des représentations filmiques des femmes, tout en proposant une nouvelle définition du genre du woman’s film.

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Car l’univers de « La Désinvolture » est un univers féminin, qui livre un bref instant de félicité liée à la communion avec la nature. Par contre, son image, tournée en Super8, évoque, elle, la nostalgie et l’intemporalité dans lesquelles visage, corps et gestes deviennent des éléments stylistiques à part entière ; tout comme la partition musicale, signée Sandro di Stefano, dont les pulsations pianistiques jaillissent après un long silence déconcertant, et atteignent un apogée de curieux accords dissonants et orgasmiques. Plutôt que de narrer quoi que ce soit, « La Désinvolture » joue sur les sens, les impressions et les arrière-pensées.

Adi Chesson

Consulter la fiche technique du film

D comme La Désinvolture

Fiche technique

Synopsis : Quand le vent souffle chaud, l’extase est proche.

Genre : Fiction, Expérimental

Durée : 4’

Pays : Belgique

Année : 2007

Réalisation : Charline Lancel

Scénario : Charline Lancel

Images : Benoît Deleris

Montage : Charline Lancel

Musique : Sandro di Stefano

Interprétation : Charline Lancel

Production : Ambiances… asbl, Charline Lancel

Article associé : la critique du film

FIFF 2009

Du 2 au 9 octobre, Namur accueillait la 24ème édition du Festival International du Film Francophone. Parallèlement aux trois compétitions (internationale, nationale, et clips), le FIFF avait initié plusieurs séances de courts métrages hors compétition : des films éclairés (“Regards du présent”), une série documentaire (coproduction AJC!-CVB), un regard sur le cinéma du voisin (‘Cinéma belge flamand’), et un anniversaire fêté en fanfare clermontoise, à l’occasion des 10 ans d’Ambiances… asbl.

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Retrouvez dans ce Focus :

FIDEC 2009 : la programmation

Mercredi 21 octobre

20h00 Séance d’ouverture

Belle-maman de Sébastien Trahan, Simon Lamontagne, Fiction, Canada
Jättää de Julie Carrière, Fiction, Belgique
Arbeit Für Alle (plein emploi) de Thomas Oberlies, Matthias Vogel, Docufiction, Allemagne
Pussyfooting de Lisa James-Larsson, Fiction, Suède/Royaume-Uni
Ange ou démon de Gerlando Infuso, Clip d’animation, Belgique
Love you more de Sam Taylor-Wood, Fiction, Royaume-Uni

22h00 Soirée d’ouverture  Vernissage de l’exposition du collectif Kramick

Jeudi 22 octobre

10h15 Séance scolaire

Grand-mère veux-tu ? de Lucie Thocaven, Animation, La Cambre, Belgique
Play de Muriel d’Ansembourg, Fiction, The London Film School, Royaume-Uni
Clean Up de Sebastian Mez, Documentaire, Filmakademie Baden-Württemberg, Allemagne
Our wonderful nature de Tomer Eshed, Animation, HFF « Konrad Wolf », Allemagne
Endseig – Everything changes in one shot de Daniel Casparis et Niccolo Castelli, Fiction, Zurich University of the Arts, Suisse
Klotz und Klumpen de Stephan Sacher et Michael Herm, Animation, HFF « Konrad Wolf », Allemagne
Victor de Kobe van Steenberghe, Fiction, RITS, Belgique

14h00 Compétition Nationale 1

Une longueur d’avance de Pascale Brischoux, Fiction, INSAS
Trébuchet de Iris Alexandre, Animation, La Cambre
Tony Lex de Mathilde Reumont, Documentaire, INRACI
Ruis de Marieke Verbist, Animation, KASK
Facing de Diane Smith, Fiction, IAD
Grise-mine de Rémy Vandenitte, Animation, La Cambre
Victor de Kobe van Steenberghe, Fiction, RITS

16h00 Compétition Internationale 1

Endseig – Everything changes in one shot de Daniel Casparis et Niccolo Castelli, Fiction, Zurich University of the Arts, Suisse
Himnon de Elad Keidan, Fiction, The Sam Spiegel Film & TV School, Israël
Our wonderful nature de Tomer Eshed, Animation, HFF « Konrad Wolf », Allemagne
Retour simple de Jérôme Guiot, Animation, INRACI, Belgique
Morgen Früh de Maria-Anna Rimpfl, Fiction, Deutsche Film und Fernsehakademie Berlin, Allemagne

18h00 Carte blanche à la Sam Spiegel Film & TV School

Diploma de Yaelle Kayam, Fiction
Sliding Flora de Talya Lavie, Fiction
Sabbath Entertainment de Michal Brezis et Oded Bennun, Fiction
Vika de Tzivia Barkai, Fiction
Tolya de Rodeon Brodsky, Fiction

20h00 Compétition Internationale 2

Vandalen de Simon Steuri, Fiction, Ecole Cantonale d’Art de Lausanne, Suisse
Naufrage de Clorinde Durand, Fiction expérimentale, Le Fresnoy, France
Luksus de Jaroslaw Sztandera, Fiction, Polish National Film School, Pologne
Laundromatik de Jeroen Swyngedouw, Animation, KASK, Belgique
Play de Muriel d’Ansembourg, Fiction, The London Film School, Royaume-Uni Fiction

Vendredi 23 octobre

10h15 Séance scolaire : Reprise du 22/10

14h00 Compétition Internationale 3

Museoelokuva de Maira Dobele, Documentaire, Université d’Art et de Design d’Helsinki, Finlande
Das mädchen mit den gelben Strümpfen de Grzegorz Muskala, Fiction, Deutsche Film und Fernsehakademie Berlin, Allemagne
Rupa de Marko Santic, Fiction, University of Ljubljana, Slovénie
Grösse plane de Irmgard Walthert, Animation, Hochschule Luzern Design & Kunst, Suisse
Coagulate de Mihai Grecu, Fiction expérimentale, Le Fresnoy, France
La cancion de los ninos muertos de David Pablos, Fiction, Centro de Capacitacion Cinematografica, Fiction, Mexique

16h00 Compétition Internationale 4

Family Therapy de Petar Valchanov, Fiction, National Academy for Theatre & Film Arts, Bulgarie
Emma’s film de Andres Habenicht, Fiction, Dramatiska Institutet, Danemark
Alles Ausser Hören de Peter Hecker, Documentaire, HFF « Konrad Wolf », Allemagne
Signalis d’Adrian Flückiger, Animation, Hochschule Luzern Design & Kunst, Suisse
L’Arbitro de Paolo Zucca, Fiction, Instituto Superiore Regionale Etnografico della Sardegna, Italie

18h00 Séance d’ouverture : Reprise du 21/10

20h00 Remise des prix du concours Ciné Script + Compétition Nationale 2

Mijn Broer de Brieuc de Goussencourt, Fiction, IAD
Micro-dortoirs de Lia Bertels, Animation, La Cambre
Place Moscou de Mohamed Bouhari, Documentaire, INSAS
Suzanne de Julien Monfajon et Baptiste Janon, Fiction, IAD
Laundromatik de Jeroen Swyngedouw, Animation, KASK
Retour simple de Jérôme Guiot, Fiction, INRACI

22h00 Blind test, par DJ Vastapan

Samedi 24 octobre

14h00 Compétition Internationale 5

Clean Up de Sebastian Mez, Documentaire, Filmakademie Baden-Württemberg, Allemagne
Elevated de Jared Mark, Fiction, University of Southern California, Etats-Unis
Forbach de Claire Burger, Fiction, La fémis, France
Klotz und Klumpen de Stephan Sacher et Michael Herm, Animation, HFF « Konrad Wolf », Allemagne
Mijn Broer de Brieuc de Goussencourt, Fiction, IAD, Belgique

16h00 Compétition Nationale 3

Mimesis de Camille Meynard, Fiction, INSAS
Faux espoirs de Romain Graf et Brieuc de Goussencourt, Fiction, IAD
Circus Ernesto de Willem Pirquin, Animation, KASK
L’art de vivre de Benoît Patigny, Documentaire, INRACI
Les bons garçons de Antoine Russbach, Fiction, IAD
Grand-mère veux-tu ? de Lucie Thocaven, Animation, La Cambre

18h00 Carte blanche à la Sam Spiegel Film & TV School : Reprise du 22/10

20h00 Remise des prix et projection des grands prix et du prix du public

22h00 Soirée de clôture – Animée par Shane O’One (Serge Hannecart), sur le thème 1989/2009.

Dimanche 25 octobre

16h00 Films primés 1
18h00 Films primés 2

Le site du FIDEC : www.fidec.be

Focus Gerlando Infuso

En rentrant à la Cambre, Gerlando Infuso n’envisageait pas de s’exprimer autrement que par le dessin. Un jour, à l’occasion d’un exercice, il découvre l’animation en volume. Le contact avec la matière lui plaît, les films qui suivent en sont parfumés. « Margot » conte l’histoire d’une femme frigorifiée depuis la disparition de son amant, « Milovan Circus », celle d’un artiste de cirque rejeté par la communauté des hommes. Tous deux sont inspirés par la « poésie du sombre », évoquent la solitude, et insufflent un léger trouble auprès du spectateur.

Comparer Gerlando Infuso à Tim Burton, comme certains le font, est certes flatteur mais aussi un peu osé et facile. Le réalisateur des « Noces Funèbres » et de « L’Etrange Noël de Mr Jack » ne réalise pas ses films en minuscule comité, ne s’exprime pas par MAJUSCULES, et préfère « Vincent » à RoBERT. Tout le contraire de l’auteur des  travaux en « M ».

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Retrouvez dans ce Focus :

L’interview de Gerlando Infuso
La critique de « Milovan Circus »
L’aperçu de tournage de « L’Oeil du Paon »

L’Oeil du Paon. Aperçu de tournage

C’est à la Cambre, à proximité des décors de ses films, que Gerlando Infuso, étudiant en dernière année, reçoit ses visiteurs. L’an passé, un tête-à-tête au sujet de « Margot » (Prix du Jury Jeunes à Annecy) avait laissé entrevoir les premiers plans de « Milovan Circus », son quatrième film. Cette année, avant de repartir à Annecy à l’occasion de la sélection de « Milovan », Gerlando Infuso déposait sa colle, et avalait un café, le temps d’une discussion autour de son nouveau projet et tout dernier film d’école, « L’Oeil du Paon ».

Aux abords de « L’Oeil du Paon », un contraste saisit l’oeil bleu : le soleil plante ses rayons dans l’espace de travail tandis que le plateau, décoré de trophées de chasse, est plongé dans une troublante obscurité quasi totale. Cet effet-nuit légèrement sibyllin correspond bien à l’atmosphère du dernier film de Gerlando Infuso, et au reste de sa filmographie, quand on y pense.

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Depuis un moment, le projet occupe un tiroir de son esprit. Précisions : “Juste après « Margot », j’ai hésité à enchaîner avec « L’Oeil du Paon », parce que je trouvais qu’il y avait quelques similitudes entre les deux projets, notamment dans la thématique de la femme isolée, dominatrice, et légèrement castratrice. J’ai finalement poursuivi avec « Milovan Circus », car l’univers du cirque m’intriguait autant que celui de la chasse.”

Isolement, domination, castration ? Comme « Margot », « L’Oeil du Paon » traite de la passion, de l’obsession, et de la destruction. Sibylle, l’héroïne, est une femme ivre de chasse qui parcourt le monde, fusil à l’épaule, pour traquer de nouvelles espèces, et assouvir ses pulsions. L’auteur complète : “Un jour, elle réalise qu’elle a atteint les cimes de sa collection. Pour pallier son ennui, elle se fixe comme but d’accrocher un homme à côté de ses autres trophées, en s’imposant comme seule contrainte de ne pas recourir à la violence pour parvenir à ses fins. Elle va donc essayer de faire succomber sa proie par ses propres moyens : son charme et ses atouts de femme”.

Dans son intérieur, Sibylle dispose d’une “salle de victimes”, celle où son péché mignon s’étale dans sa majesté et sa diversité. Une cinquantaine de têtes d’animaux, confectionnée pour les besoins de l’histoire, inclut d’ailleurs certains trophées de chasse panda, autruche, brochet, flamand rose,..) plus exotiques et inattendus que d’autres. Gerlando : “Il fallait démontrer dans un même tableau que Sibylle avait chassé énormément, que son activité était l’oeuvre de toute une vie, qu’elle avait beaucoup voyagé, et qu’elle avait capturé des espèces rares. Certaines espèces devaient s’y retrouver, alors que d’autres, plus clichées comme le lion, ne m’intéressaient pas plus que ça. Des animaux tels que le nasique, le mandrille, et le requin marteau, me fascinent. En les ajoutant à la collection personnelle de Sibylle, je me suis aussi fait plaisir.”

Que les amateurs de « Margot » et de « Milovan Circus » ne se désolent pas s’ils ne découvrent « L’Oeil du Paon » que l’année prochaine. Il leur est d’ores et déjà possible de s’imprégner du dernier projet de Gerlando Infuso, via le clip « Ange et démon » interprété par la chanteuse RoBert. L’esthétique sombre et étrange de « L’Oeil » lui sert mystérieusement de décor.

Katia Bayer

Articles associés : l’interview de Gerlando Infuso, la critique de « Milovan Circus »

Gerlando Infuso, valeur volume

Inspiré par l’animation en volume, la liberté et la « poésie du sombre », cet étudiant de la Cambre a remporté en 2008, au festival d’Annecy, le Prix du Jury Junior pour un film de fin d’études. Son court métrage de troisième année, « Margot », conte la solitude, le froid et la folie vécus par un personnage en volume calfeutré dans un amour devenu à sens unique. Retour à l’école avec Gerlando Infuso, à proximité d’un élément de décor de son troisième court métrage, « Milovan Circus ».

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Ado, cellulos

« Très tôt, je me suis intéressé à l’animation; enfant, je regardais beaucoup de Disney et de dessins animés, et je griffonnais sans arrêt. Je fréquentais une académie de dessin où, à l’âge de 14 ans, j’ai été amené à faire un petit film d’animation de 30 secondes. L’histoire était celle d’un petit zombie qui se faisait piquer par une mouche : ce n’était déjà pas très joyeux (rires) ! J’ai développé cette animation de manière traditionnelle, comme ça se faisait avant, avec des cellulos [feuilles plastiques transparentes]. Ça a été une révélation : dans ce travail qui demandait du temps et qui empêchait de voir le résultat tout de suite, j’ai trouvé quelque chose qui m’intéressait, et que je pourrais développer par la suite. Au moment où j’ai terminé ce premier film, j’en ai fait un deuxième, l’année suivante et très vite, je me suis rendu compte que c’était ce que je voulais faire. »

La Cambre

« Avant de passer l’examen d’entrée à la Cambre, j’ai regardé plusieurs films d’anciens étudiants. Il y avait des similitudes de film en film, mais chacun avait une identité propre et un univers personnel. Le panorama graphique semblait être autorisé au sein de l’école, ce qui m’a immédiatement intéressé. Je sentais que je me dirigeais vers une sorte de poésie du sombre et j’avais envie de pouvoir défendre cet univers dans mes travaux. J’ai aussi été séduit par la grande liberté laissée à l’étudiant : à la Cambre, il y a un vrai respect de l’individu, de ses choix esthétiques, et de sa pâte graphique. Les professeurs ont écouté mes choix et les ont toujours respectés, quels qu’ils soient. Cela m’a plu d’emblée.

Technique(s)

« Les premières années, je me suis cherché au niveau de la technique. Mes premiers films étaient en 2D, parfois, j’utilisais des crayonnés ou je travaillais à l’ordinateur. En deuxième année, j’ai réalisé un film en 2D et en volume, « La Poire ». Cela a été un challenge d’incruster des personnages en 2D dans des décors en volume. J’ai beaucoup apprécié le travail du volume, raison pour laquelle, l’année suivante, j’ai fait « Margot ». Après avoir essayé différentes choses, la seule chose qui m’intéressait vraiment, c’était d’assurer un film en stop-motion du début à la fin. Avec « Margot », j’ai eu le sentiment de m’être enfin trouvé. »

Valeur volume

« Ce qui me séduit le plus dans la réalisation d’un film en volume, c’est que je passe par de multiples étapes et que je m’attarde sur chacune. Il n’y a pas vraiment de répétitivité dans le volume. D’abord, il y a l’écriture suivie des recherches graphiques. Après, je fais des aquarelles afin de m’approcher au maximum des ambiances que je recherche, puis, apparaissent le story-board, la construction d’objets, le développement des décors, le tournage, le montage, … (…) J’ai trouvé autre chose dans le volume : l’impression d’une maîtrise dans la composition de mon image et de mes cadrages. À partir du moment où mon plateau est devant moi avec les lumières installées, que le personnage est placé, et que je peux me promener avec mon appareil photo et choisir le cadre, je me sens à l’aise. Je suis physiquement dans mon image, j’ai l’impression de me balader dans mon décor et d’interagir avec mon personnage. C’est une sensation très intéressante ! ».

Histoire et création

« Rien ne se décide pour un film. Je pars d’une envie, d’une couleur, d’une musique ou d’une image que je dessine. À partir de ce moment-là, je raconte une histoire et j’essaye de développer quelque chose qui tient la route pour un court métrage. Forcément, les choses viennent après, naturellement. Pour « Margot », je suis parti de l’envie de parler d’un amour tellement grand qu’il peut être destructeur. Très vite, le visage de Margot s’est esquissé devant moi. Je voulais que ce personnage soit très ambigu, que son amour pour son défunt amant se heurte à ses troubles psychologiques. J’ai commencé à griffonner, à construire l’histoire autour de mon personnage et, au fur et à mesure, je l’ai contextualisée dans un univers plutôt 19ème siècle. Très vite, la notion de froid s’est greffée au fait que Margot était seule. Elle cherche à se réchauffer de plusieurs manières jusqu’à ce qu’elle réalise que son amant était la plus grande source de chaleur et qu’elle décide de le rejoindre dans sa tombe. »

Voix-off

« En animation, la voix-off suscite souvent beaucoup de réticences. On a peur d’être redondant. J’ai souhaité offrir une voix-off à « Margot » car cela offrait une toute autre dimension au personnage. Margot se parle à elle-même, on l’entend souvent dire qu’elle a froid. J’avais vraiment envie de jouer avec ce leitmotiv « j’ai froid, j’ai froid », je trouvais qu’au-delà de la rythmique suscitée, cela allait refléter le grain de folie et l’obsession du personnage. »

Fenêtres festivalières

« On vit pendant une année entière sur un film. On y pense tout le temps : sous la douche, dans le tram, au supermarché, … C’est dur de travailler pendant tout ce temps sur un même projet. On est dans l’incertitude complète au moment où on termine son film et où on le rend. Evidemment, il y a l’étape du jury, mais on a aussi envie de savoir ce que les autres en pensent. Les festivals sont très importants pour nous : ils permettent aux films de voyager, d’être vus et de susciter des retours après un an de travail. »

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Annecy et le Prix du Jury Junior

« Le prix délivré à Annecy m’a beaucoup marqué. La surprise était énorme, je ne m’y attendais vraiment pas du tout. Mes études ne sont pas terminées, je dois encore parfaire mon apprentissage. Même si je trouve que c’est arrivé un peu tôt dans mon parcours, ce prix m’a évidemment fait très plaisir. Je l’ai pris comme un encouragement supplémentaire, une envie d’aller de l’avant. Je me dis que finalement, ce que je suis en train d’accomplir, je ne le fais peut-être pas forcément pour rien, et cela donne du sens à mes actions. Ce qui m’a marqué également, c’est d’avoir pu toucher le Jury Jeunes avec ce genre de film. Je me serais attendu à ce que ce soit un film plus conventionnel qui sensibilise un public adolescent. « Margot » a plu à des spectateurs auxquels je ne m’attendais pas forcément. »

Suite et fin

« Après « Margot », j’ai retravaillé autour du sombre et du volume. J’ai eu envie d’aborder la thématique de la vieillesse et le sentiment d’être peut-être passé à côté de sa vie. « Milovan Circus » retrace l’histoire d’une vedette de cirque, égérie à ses débuts et mime de rue en fin de parcours. Tout au long du film, on assiste à la déchéance de l’artiste et aux raisons pour lesquelles il est devenu mime. J’ai passé un an avec ce personnage, cela a réveillé des angoisses existentielles. Peut-être ai-je besoin de donner vie à mes marionnettes pour combattre les questions que je me pose. Peut-être… »

Propos recueillis par Katia Bayer – Article paru dans Cinergie.be

Articles associés : la critique de « Milovan Circus », le reportage sur le tournage de « L’Oeil du Paon »

Consulter les fiches techniques de « Margot » et de « Milovan Circus »

M comme Margot

Fiche technique

Synopsis : À la mort de son amant qu’elle chérissait par-dessus tout, Margot sombre dans la folie. Elle a froid…

Genre : Animation

Durée : 11’

Pays : Belgique

Année : 2007

Réalisation : Gerlando Infuso

Scénario : Gerlando Infuso

Techniques : Marionnettes, animation d’objets

Graphisme : Gerlando Infuso

Storyboard : Gerlando Infuso

Layout : Gerlando Infuso

Décor : Gerlando Infuso

Animation : Gerlando Infuso

Caméra : Gerlando Infuso

Musique : Carole Meyer

Son : Daniel Garcet

Montage : Daniel Garcet

Compositing : Gerlando Infuso

Voix : Katia Mele

Production : La Cambre

Articles associés : l’interview de Gerlando Infuso, la critique de « Milovan Circus », le  reportage sur le tournage de « L’Oeil du Paon »

Côté Court #1 : Les films d’écoles belges sur grand écran

En collaboration avec Format Court et l’Actor’s Studio, l’asbl Artatouille organisera dès le 21 octobre des projections bimensuelles et thématiques de courts métrages. La première séance est consacrée aux films d’écoles belges réalisés en 2009, avec des films du KASK, du Rits, de l’INRACI, de l’IAD, et de La Cambre. Voici le programme en images.

Pygmalion de Demian Albers (KASK, animation, 5′)

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Syn. : Un homme est attiré par la tentation d’être uni avec son obsession. Confronté à l’objet de son désir, pourrait-il se contrôler? Un conte de la lutte interne entre l’amour et le désir.

Geppino chante de Simon Van Rompay (RITS, documentaire, 25′)

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Syn. : Geppino Cergua habite dans le Borinage, où le passé cru lié aux mines est toujours très présent. Malgré ses 67 ans, il n’a pas enterré ses rêves.

Retour simple de Jérôme Guiot (INRACI, fiction, 20′)

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Syn. : Marie, 24 ans, rentre en Belgique après un long voyage pour assister aux funérailles de son père mais son deuil ne se fera pas sans heurts. Un lourd secret semblant déchirer la famille.

Goodbye Gift de Julien Monfajon (IAD, fiction, 15′)

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Syn. : Journée portes-ouvertes au club des femmes expatriées. Welcome to America. Autour de la mayonnaise et des petits fours, Hélène s’agite, furète, s’essaie à la conversation. Et Michael qui s’en va…

Grand-mère, veux-tu ? de Lucie Thocaven (La Cambre, animation, 06’55 »)

Syn. : Une vieille dame seule et acariâtre reçoit la visite de sa petite fille et de son timide fiancé.

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Infos utiles…

Date : Mercredi 21 octobre 2009
Heure : 19:00
Lieu :  Actor’s Studio : Petite rue des bouchers, 16 – 1000 Bruxelles
Q. :
artatouille@gmail.com, info@formatcourt.com
Groupe Facebook : oui !

Festival du court métrage de Lille. Palmarès 2009

Le Festival du court métrage de Lille est fini. Les films en compétition ont été départagés par un Jury composé deFrancis Gavelle, Bert Gottschalk, Frank Lambert, Annette Scholz et Jacqui Davies. Voici les lauréats.

Grand Prix International : Um dia frio de Claudia Varejao, Portugal, 27mn

Syn. : Le portrait d’une famille. Un matin d’hiver à Lisbonne, le père, la mère, le fils et la fille ont chacun une dure journée à affronter.

Grand Prix National : Mei Ling de Stéphanie Lansaque et François Leroy, France, 15mn

Syn. : Mei Ling, jeune chinoise oisive, vit seule dans son appartement en attendant son amant. Jusqu’au jour où elle découvre un minuscule poulpe caché dans l’évier. Elle décide de l’adopter pour tromper son ennui. Le poulpe grandit.

Prix du meilleur film de fiction : Echo de Magnus von Horn, Pologne, 14mn

Syn. : Deux garçons ont tué une jeune fille. La reconstitution du crime et la rencontre avec la famille de la victime vont les forcer à revivre l’horrible scène et prendre conscience de l’atrocité de leur acte.

Prix du meilleur film d’animation et Mention du jury jeune : Muto de Blu, Italie, 7mn

Syn. : Une fascinante animation en peinture sur les murs publics de Buenos Aires et de Baden.

Prix du meilleur film expérimental : Dropping furniture de Harald Hund et Paul Horn, Autriche, 5mn

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Syn. : Chorégraphie de la destruction.

Prix de la meilleure image : Danse macabre de Pedro Pires, Canada, 8mn30

Prix de la meilleure musique originale : Strata #2 de Quayola, Royaume-Uni, 7mn

Syn. : En reprenant les codes esthétiques des vitraux, un dialogue dynamique entre le son, l’image et l’architecture s’engage.

Prix de l’innovation technique : Dix de Bif, France, 7mn

Prix du jury jeune : The ground beneath de René Hernandez, Australie, 20mn

Syn. : C’est en se faisant des amis, et des ennemis, que le jeune Kaden découvre qui il est.

Prix du Public : Logorama de François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain, France, 16mn

Syn. : Une course poursuite effrénée, des animaux sauvages lâchés dans la ville, une prise d’otage qui tourne au drame… et bien plus encore !

Prix des Très Courts : Post It love de Simon Atkinson, Adam Townley, Royaume Uni, 3mn

Syn. : Une fille rencontre un garçon au bureau. Deux âmes sœurs, trop timides pour s’approcher, trouvent un nouveau moyen de se témoigner leur amour.

Extrême Cinéma, vol. 2, Films courts cultes, bis, étranges, bizarres et gores…

Pour sa parution automnale, le magazine trimestriel Repérages met l’étrange, le déconcertant, le sanglant et le politiquement incorrect à l’honneur dans un DVD rassemblant onze courts cultes, édité par Scope et Chalet Pointu. Variée par son approche des genres (parodie, humour noir, fantastique…), des thèmes (vampirisme, mutantisme, zombisme, tabou sexuel…) et des contrées explorées (France, Belgique, États-Unis, Argentine,…) la sélection des films reflète les dernières tendances situées en marge des productions classiques. Cinq ovnis nous apparaissent d’emblée comme des incontournables du genre extrême.

King Crab Attack ! de Grégoire Sivan

Lorsque la jolie et tranquille station balnéaire de Trouville-sur-mer se retrouve menacée par une attaque de crabes géants, Basile, jeune autochtone téméraire, décide d’affronter seul les monstrueux crustacés.

Monteur issu de la Fémis, Grégoire Sivan est l’auteur de plusieurs films d’animation dont « La Méthode Bourchnikov » et « Premier voyage » (Lutin du meilleur film d’animation en 2008). Parodie ingénieuse, « King Crab Attack ! » se présente comme la bande-annonce d’un film à venir. Toutes les références du film du genre s’y retrouvent : le mélo kitsch et larmoyant, le suspense haletant, l’action intense, l’héroïsme exacerbé, la soif de vengeance et de pouvoir, la morale abrutissante… Entre « Les Dents de la Mer » et « James Bond », le film de Grégoire Sivan est un bel hommage aux séries B américaines.

Mompelaar de Wim Reygaert et Marc Roels

Atypique et inclassable, le film du duo flamand Reygaert et Roels est de loin le court métrage le plus déjanté de la sélection. Sur l’air de la septième symphonie de Beethoven, des paysages inspirés des peintures flamandes médiévales (Brueghel, Bosch ou encore Grimmer) révèlent une Flandre mystique dans laquelle s’enracinent Lubbert, un marmonneur un peu niais et sa mère, un travesti un brin castrateur.

Perdu dans les méandres d’une narration décousue, entre une découverte macabre baignée dans des sons de radio inaudibles et la rencontre d’un guide nature aux instincts pervers, le récit prend des allures de fable christique lorsque l’idiot du village endosse le rôle de maître spirituel et la mère celui de Madone irréprochable.

Imprégné de références picturales, musicales et littéraires, « Mompelaar » répond à un vide existentiel par un humour absurde et décalé. Ne peut-on pas y voir du Ionesco dans cette histoire de marmonneur chauve ?

I love Sarah Jane de Spencer Susser

Titre aux accents country, « I love Sarah Jane » déploie ses accords sur fond de fin du monde. Dans un décor post-apocalyptique où les hommes se transforment petit à petit en morts-vivants, Jimbo, 13 ans, n’a de yeux que pour la belle Sarah Jane. L’originalité de l’intrigue amoureuse est bien évidemment de la confronter à la cruauté d’une bande de jeunes adolescents qui, ayant perdu toute notion de Bien et de Mal, s’amuse à torturer un zombie dans son jardin. Et quand il faut abréger les souffrances de celui-ci, seule, la fille de la bande a le courage d’agir. Inhumaine ? Pas aux yeux de Jimbo pour qui ce geste confirme ses sentiments à l’égard de la belle. Face au sadisme d’une jeunesse inculte qui crache littéralement sur ses pères (le zombie en question n’est autre que le paternel des avortons), Jimbo, lui, aime Sarah Jane.

The Blindness of the Woods de Javier Lourenço et Martin Jalfen

Il était une fois, dans les contrées froides et lointaines de Kiruna, au fin fond de la Scandinavie, Ulrika, une jeune fille aveugle qui souffrait de solitude. Un beau jour, un bûcheron des environs lui porta des bûches pour la réchauffer…

Nous savions déjà que les contes de fées étaient truffés de messages sexuels subliminaux, mais dans le sage conte érotique du tandem argentin Lourenço-Jalfen où une jeune fille, sorte de Lady Chatterley scandinave atteinte de cécité, découvre en l’amour physique une issue agréable à son sylvestre isolement, le thème de l’éveil à la sensualité est abordé sans refoulement aucun.

Les auteurs jouent sur la transgression par la représentation intégrale des relations sexuelles des personnages entièrement vêtus de laine. Sous ce déguisement, ils détiennent un certain anonymat et deviennent dès lors des archétypes immuables qui agissent selon des codes liés à des genres bien spécifiques : le conte et le porno. À la cécité de l’héroïne répond le voyeurisme du spectateur.

Au-delà d’une mise en scène qui fait sourire, « The Blindness of the Woods » est aussi un miroir de notre rapport consummériste et codifié à la relation au corps en particulier et à la relation affective, en général.

Bien sous tous rapports de Marina De Van

L’étrangeté, c’est l’art d’être dépaysé chez soi, c’est le connu qui devient subitement inconnu, c’est le familier qui se transforme en inhospitalier. L’étrangeté peut provoquer la fascination ou  l’aversion mais elle laisse rarement indifférent. C’est le cas de « Bien sous tous rapports » le film d’école de Marina De Van, issue de la Fémis.

Loin du médiatique « Ne te retourne pas » mettant en scène Sophie Marceau et Monica Bellucci, l’intrigue du court métrage de la réalisatrice repose sur le fait de savoir si Sarah, jeune fille de bonne famille, maîtrise l’art de la fellation ou non.

Face au tribunal inquisiteur représenté par son père, sa mère et ses deux frères (vrais frères de la réalisatrice), la jeune fille n’a pas beaucoup de chance de s’en sortir indemne (pas plus que son malheureux copain victime du voyeurisme de la Sainte famille).

Transgressif, subversif, provocateur mais surtout intelligent, « Bien sous tous rapports » ébranle expressément le système éducatif bourgeois qui repose sur la notion de modèle et d’exemple à suivre. Encore faut-il qu’il soit bon, l’exemple. C’est alors que la néophyte demande à ses respectés et honorables géniteurs de le montrer, l’exemple. Et lorsque ceux-ci s’adonnent à l’intime exercice de style devant leur progéniture fascinée, le spectateur est renvoyé à sa propre éducation sexuelle.

Comme Buňuel dans sa période française, De Van s’en prend de façon jouissive à la bourgeoisie bien pensante, garante des valeurs morales, figée dans les codes de bienséance. Elle opprime l’individu qui n’est plus libre d’aimer à sa façon. Le final laisse tout de même entrevoir un espoir d’échapper aux tenailles du système grâce à une prise de position personnelle de l’héroïne.

Marie Bergeret

Extrême Cinéma, vol. 2,  Films courts cultes, bis, étranges, bizarres et gores… : Co-édition Repérages, Chalet Pointu

Consulter les fiches techniques de « King Crab Attack ! », « Mompelaar », « I love Sarah Jane », « The Blindness of the Woods », et « Bien sous tous rapports »

B comme Bien sous tous rapports

Fiche technique

Synopsis : Sarah ramène chez ses parents son petit ami Olivier et le présente à sa famille. C’est une famille très bourgeoise, très attachée à l’éducation, aux manières.

Genre : Fiction

Durée : 11’

Pays : France

Année : 1996

Réalisation : Marina De Van

Scénario : Marina De Van

Images : Christophe Bettati

Son : Jérôme Wiciak

Montage : Laurence Bawedin

Interprétation : Marina De Van, Jérôme Kapour, Thomas De Van, Benoit Brione, Adrien De Van, Jérôme Robar

Décors : Emmanuelle Sacchet

Production : La Fémis

Article associé : la critique du DVD Extrême Cinéma, volume 2

B comme The Blindness of the Woods

Fiche technique

Synopsis : Dans la froideur des bois de Kiruna, en Suède, une femme aveugle et un bûcheron nouent une relation érotique entre passion et trahison. C’est un ours qui finira par découvrir la trahison…

Genre : Expérimental

Durée : 11’

Pays : Argentine

Année : 2008

Réalisation : Javier Lourenço, Martin Jalfen

Scénario : Javier Lourenço, Martin Jalfen

Images : Flavio Dragoset

Son : Pedro Gomez, Martin Chebli Murad

Montage : Carolina Grgurevic

Interprétation : Federico Gelber, Nicolas Sanchez Solis, Maria Paula Pichersky

Décors : Sebastian Beretta

Production : Amauta Lab

Article associé : la critique du DVD Extrême Cinéma, volume 2

I comme I love Sarah Jane

Fiche technique

Synopsis : Jimbo a treize ans. Il ne pense à rien d’autre qu’à Sarah Jane. Et ni les gros bras, ni la violence, ni le chaos, ni les zombies ne l’empêcheront de trouver un moyen d’entrer dans son univers.

Genre : Fiction

Durée : 13’40’’

Pays : Australie, États-Unis

Année : 2007

Réalisation : Spencer Susser

Scénario : Spencer Susser, David Michôd

Images : Adam Arkapaw

Son : John Harding, Luke Mynott

Montage : Spencer Susser

Interprétation : Richard Mueck, Beau South, Mia Wasikowska, Anton Enus, Peter Yacoub, Vladimir Matovic, Brad Ashby

Production : The Last Picture company

Article associé : la critique du DVD Extrême Cinéma, volume 2

M comme Mompelaar

Fiche technique

Synopsis : Lubbert est un jeune homme réservé qui vit avec une mère dominatrice dans une petite maison. Une promenade matinale dans l’arrière-pays flamand est troublée par la rencontre irréelle avec d’hallucinants habitants de la région.

Genre : Fiction

Durée : 21’40’’

Pays : Belgique

Année : 2008

Réalisation : Wim Reygaert, Marc Roels

Scénario : Wim Reygaert, Marc Roels

Images : Nicolas Karakatsanis

Son : Marijn Thijs

Montage : Dieter Diependaele

Interprétation : Piet De Praitere, Serge Buyse, Gunter Lamoot

Production : T42 Films

Article associé : la critique du DVD Extrême Cinéma, volume 2

K comme King Crab Attack !

Fiche technique

Synopsis : Trouville-sur-mer, petite station balnéaire sans histoire. Basile, garde-côte, est le témoin d’événements étranges. Et si tout cela n’était que l’avant-goût d’une tragédie à l’ampleur catastrophique ?

Genre : Fiction

Durée : 7’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Grégoire Sivan

Scénario : Grégoire Sivan, Noémie de Lapparent

Images : Stephen Barcelo

Son : Nicolas Bouvet, Gwénolé Leborgne et Laure Arto

Montage : Benjamin Weill

Musique : Matthieu Langlet

Décors : Franck Limon

Interprétation : Etienne Chicot, Charlotte Marin, Jean-Pierre Martins, Serge Dupire, Martine Fontaine, Vincent Robillard

Production : Caïmans Productions

Article associé : la critique du DVD Extrême Cinéma, volume 2