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P comme Les Perdrix

Fiche technique

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Synopsis : Un homme ramène deux perdrix à sa femme. Elle pense se régaler, elle est joyeuse. Mais son mari court inviter le chapelain pour les partager avec lui. Pendant ce temps, elle fait rôtir les deux perdrix qui deviennent de plus en plus appétissantes.

Genre : Animation

Durée : 6′

Année : 2009

Pays : France

Réalisation : Catherine Buffat, Jean-Luc Gréco

Scénario : Jean-Luc Gréco, Catherine Buffat

Image : Jean-Pierre Chaligne

Montage : Nathalie Pate

Décors : Catherine Buffat, Jean-Luc Gréco

Musique : Alexis Pecharman

Interprétation : Alexis Levy, Sophie Belfort, Claude Talus

Production : Les Films à Carreaux

Article associé : la critique du film

Les Perdrix de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco

Plus de douze ans déjà que le duo Gréco-Buffat livre avec une régularité de métronome un court métrage d’animation tous les deux ans soit six au total si vous êtes doué(e)s en maths. Avec « Les Perdrix », la surprise vient de la technique utilisée. Pour la première fois, c’est celle du papier découpé qui a été choisie par un duo qui travaillait jusqu’ici exclusivement en volume.

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Cette première leur réussit puisque le film gagne en liberté et en légèreté. Comme pour « La sacoche perdue » (2006), le film est inspiré par un fabliau (court récit du Moyen Âge) situé pour le coup de nos jours, le tout sous la forme d’une comédie musicale.

Le pitch du film est alléchant, les perdrix qui rôtissent au dessus du feu de cheminée aussi. C’est autour d’elles que tourne la broche tout comme l’histoire du film. La maîtresse de maison doit dresser la table pour l’arrivée du chapelain mais ne résiste pas à sa faim. Elle finira par suivre les conseils d’Oscar Wilde en cédant à la tentation et en dévorant les deux volatiles croustillants l’un après l’autre et en accumulant les mensonges pour dissimuler leur disparition.

Il ressort de ce fabliau une étrangeté, une bizarrerie quasi Burtonienne. Le personnage féminin incapable de contrôler ses pulsions fait redouter le pire, son mari double de volume et change de couleur tel un Hulk version rouge au gré de ses accès de colère, le chapelain visiblement ambitieux voyage en papamobile d’occasion : tous ces personnages portent en eux un grain de folie qui contraste avec les couleurs très vives des différents tableaux animés. La place laissée à la musique créée par Alexis Pecharman n’est pas étrangère à l’atmosphère du film. Le concert de voix a capella qui accompagne d’ailleurs « Les Perdrix » insuffle à ce très court récit (6 minutes) un rythme chanté et chantant.

Amaury Augé

Consulter la fiche technique du film

Appel à films pour la Péniche cinéma

La Péniche Cinéma recherche pour ses programmations à venir des films courts, exigeants (très courts, courts et moyens). Fiction, animation, expérimental et documentaire sont les bienvenus.

Envoyez vos films à : Gabriele Brennen (Programmation), 7 rue Jules Valles, 75011 Paris

La Péniche Cinéma est située dans le Parc de La Villette (face au Cabaret Sauvage), 69 bld mac Donald, 75019 Paris.

Infos : Gabriele Brennen
Email : gabriele.penichecinema[a]gmail.com
Tel : 09.54.73.00.95

Faites des courts, ouverture des inscriptions

Films acceptés :

– Films francophones terminés après le 1er janvier 2010
– Genres : fiction, animation et documentaire
– Support de projection 35 mm et tous supports numériques (DV, DV Cam, Mini DV, Beta Num, DVD…)
– Pays de production : France , Belgique, Suisse, Québec.

Inscription sur la plateforme des festivals : http://www.le-court.com/films_platform

Site du festival : www. cine-iris.com

Actu parue sur www.le-court.com

G comme Le garçon qui marchait à reculons

Fiche technique

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Synopsis : Andreas, neuf ans, ne se remet pas de la mort de son frère Mikkel dans un accident de moto. La famille déménage et Andreas change d’école, mais rien ne le console. Il parle à Likkel dans un talkie-walkie fabriqué par lui-même et une idée l’obsède : essayer de remonter le temps.

Genre : Fiction

Durée : 37’

Année : 1995

Pays : Danemark

Réalisation : Thomas Vinterberg, Bo Hansen

Scénario : Thomas Vinterberg, Bo Hansen

Image : Eric Zappon

Son : Hans Moller, Kristian Eidnes Andersen.

Musique : Nokolaj Egelund

Interprétation : Holger Thaarup, Rune Veber, Michelle Bjorn-Andersen, Christian Hjejle, Martin Brygmann, Agnès Obel, Thomas Kristensen, Steffen Odd Solvberg, Birger Bohm

Production : Nimbus Filmcentral

Article associé : l’interview de Thomas Vinterberg

D comme Dernier Tour

Fiche technique

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Synopsis : La dernière journée et la dernière nuit d’un jeune homme à Copenhague. Ses adieux à sa famille, ses amis, à la ville, à la vie.

Genre : Fiction

Durée : 33′

Pays : Danemark

Année : 1993

Réalisation : Thomas Vinterberg

Scénario : Thomas Vinterberg

Scénario : Bo Hr. Hansen

Interprétation : Ann Eleonora Jørgensen, Thomas Bo Larsen

Production : Danske Film School

Article associé : l’interview de Thomas Vinterberg

Thomas Vinterberg : « J’ai appris la limite à l’école et j’ai construit tout ce que j’ai fait depuis autour de cette manière de penser »

Connu pour le mouvement Dogme 95, un film devenu culte, Festen, et son amitié avec Lars von Trier, Thomas Vinterberg était récemment président du jury du deuxième festival européen des Arcs. Fort sollicité et contraint par un planning chargé, le plus jeune étudiant de la Danske Film School en son temps était bel et bien la star des montagnes. Moment volé avec le petit génie danois.

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© Jan Buus

A 16 ans, Vinterberg voulait être connu et devenir une rock star (25 ans plus tard, il en a d’ailleurs toujours le look). Il joue de la guitare avec un copain mais abandonne l’idée de la scène au profit d’un court métrage qu’il laisse inachevé. Quelques années plus tard, il tente la Danske Film School, un lieu d’apprentissage paraît-il formidable qui produit beaucoup de films. Pourquoi choisit-il cette école et pas une autre ? « Quand je me suis inscrit à l’école du Danemark, j’avais 19 ans et j’ignorais tout du cinéma. Je savais que c’était une formation très respectée dans le milieu et qu’elle avait un très bon niveau. A l’époque, j’avais fort apprécié certains des films qui y ont été réalisés. La Danske Film School a fondé la manière danoise de penser le cinéma qui consiste à utiliser les contraintes comme source principale d’inspiration. C’est sans doute pour cela, je pense, que certains courts métrages de cette école sont les films les plus forts que j’aie jamais vus. C’est parce qu’on est limité dans le temps, qu’il faut créer un impact à l’intérieur du cadre dans une durée de 30 a 40 minutes par exemple. J’ai tout appris dans cette école. »

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"Dernier tour"

La question de la limite est intéressante quand on sait à quel point le Dogme, le manifeste qu’il a mis en place en 95 avec Lars von Trier et qu’il a abandonné dix ans plus tard, prendra ce mot en considération. En son temps, le Dogme réclamait un tournage en décor et lumière naturels, une caméra au poing ou à l’épaule, un refus des artifices, des effets spéciaux et des produits standards, un format en 35 mm, et un cinéma plus proche du réel que de la fiction.

D’où vient d’ailleurs la remise en question des règles et l’intérêt de Vinterberg pour la limite ? Réponse de l’intéressé : « Tout ce qui s’est fait au Danemark pendant les années 90 concernait la limite. Le Dogme traitait de la limite, et Jorgen Leth, notre plus grand documentariste, aussi. Ce qu’il fait est en quelque sorte ce que fait un peintre : il choisit trois ou quatre couleurs et à partir de là, il met en place un minimum de règles et ironiquement jouit d’une grande liberté d’action. C’est ce que j’ai appris de l’école et j’ai construit tout ce que j’ai fait depuis autour de cette manière de penser. »

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"Le garçon qui marchait à reculons"

Pendant ses études, Vinterberg réalise un premier film pas mal remarqué dans les festivals et nominé aux Oscars, Dernier Tour qu’il considère comme son meilleur film et un deuxième, son film de fin d’études, Le garçon qui marchait à reculons, qui a eu le mérite d’arracher les larmes des spectateurs de Clermont-Ferrand et de Brest où il a remporté les prix du public respectifs. Certains s’en souviennent encore et en parlent volontiers avec émotion et plaisir dans les brasseries parisiennes. Les deux films abordent la séparation, le premier entre un homme et une ville, le second entre deux frères. Pour l’anecdote, au moment de Dernier Tour, Vinterberg cherche à s’extraire des contraintes de l’école en faisant un film avec peu de moyens et repense son scénario quinze jours avant le tournage. Il confie le cadre de son film à un type doué en taï chi pour être au plus près de ses comédiens, caméra à l’épaule. En voyant le film, von Trier appelle Vinterberg et lui demande comment il a fait. Les poussières du Dogme s’installent petit à petit.

Pour le deuxième film, une autre astuce apparaît : « Ecrire Le garçon a été très difficile parce que je voulais écrire une histoire a propos de rituels et d’obsessions sauf que je ne savais pas comment la raconter. Je voulais également faire un film sur l’adieu, la mort et la séparation. Une semaine seulement avant de rendre le scénario, j’ai trouvé le moyen de combiner toutes ces idées. Les pensées de ce garçon sont remplies de rituels comme lorsque vous commencez à faire un film sur la base de certaines règles. » En ces temps là, Vinterberg dirige des jeunes comédiens danois. Plus tard, pendant sa période américaine, il tournera avec Joaquin Phoenix, Claire Danes et Sean Penn (It’s All About Love) et Jamie Bell et Bill Pullman (Dear Wendy). En arrivant sur un plateau, il refuse les choses figées. Ce qui l’intéresse, c’est que ses comédiens soient tangibles et qu’en travaillant avec eux, il crée de la vie et parvienne à mettre de la folie dans leurs yeux. Cela, il l’a appris sur ses courts.

Interview réalisée par Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de Dernier Tour et Le garçon qui marchait à reculons

Thomas Rosso : « Pensez tout de suite à l’Europe ! »

Responsable de l’édition DVD chez Why Not Productions, Thomas Rosso a encadré le Village des Ecoles au festival des Arcs, un projet passerelle entre le monde protégé et replié des écoles et le monde inconnu et extérieur des professionnels, à destination des apprentis réalisateurs et producteurs européens. Entretien.

Pourquoi le festival a t-il eu envie de mettre les écoles de cinéma en avant ?

Dès le début du projet, les fondateurs ont eu envie qu’une partie du festival soit consacrée aux écoles de cinéma européennes. Une des spécificités de l’Europe est d’avoir un réseau très dense d’écoles où une bonne partie des professionnels ont été formés. Du coup, on a tout de suite essayé de réfléchir à un événement autour des écoles de cinéma qui ne serait pas juste un autre festival du film d’écoles. On voulait développer un lieu de travail et d’échange qui soit lié aux événements professionnels, notamment au Village des Coproductions, que le festival accueille.

On a eu envie d’inviter des élèves ou d’anciens élèves récemment diplômés des grandes écoles de cinéma européennes pour qu’ils rencontrent aux Arcs des professionnels plus chevronnés, pour qu’ils leur montrent les films qu’ils ont réalisés et leurs projets peut-être déjà écrits, en cours d’écriture, de développement ou de financement. L’idée, c’est qu’ils pensent tout de suite à l’Europe, qu’il envisage une optique européenne plutôt qu’une optique nationale -souvent celle des écoles de cinémas.

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Vous invitez des réalisateurs mais aussi des producteurs issus de ces écoles. Pour quelles raisons ?

Il se trouve que je viens de la production. En travaillant à la Fémis, j’avais remarqué que c’étaient toujours les réalisateurs qui étaient invités dans les festivals, mis en avant, et primés, alors que les producteurs, censés avoir de l’argent, étaient obligés de se payer leurs billets de train et de dormir sur les canapés ! Comme ce sont de jeunes producteurs qui ne sont souvent pas encore producteurs au sens exact, qui n’ont souvent pas encore de société, qui sont encore en formation, ils n’ont pas encore tous les attributs qu’on peut imaginer d’un producteur c’est-à-dire justement l’argent.

L’intérêt de ces gens, en venant aux Arcs, c’est de rencontrer un certain nombre de distributeurs européens, d’agents, de vendeurs internationaux, de fonds régionaux, d’institutionnels, de mécanismes d’aides, de sources de financement, … Comme le festival est petit et qu’on est tous logé au même endroit pendant une semaine, ils vont avoir des rendez-vous avec des gens importants et les recroiser sur un télésiège, au dîner, au bar, …. Tout de suite, un autre rapport va se mettre en place et des liens vont se nouer.

Le Village des écoles regroupe la Fémis, la London Film School, l’Académie de Cinéma et d’Art Dramatique de Budapest et l’École nationale du Film Danois. Comment se fait-il que ces quatre écoles soient liées alors qu’il y a énormément d’écoles de cinéma et parfois plusieurs dans leurs pays respectifs ?

De plus en plus d’échanges, de programmes dans les festivals ou les écoles se mettent en place. En ce qui concerne les Arcs, on accueille cette année le Low Budget Film Forum qui est un programme existant depuis trois ans dans plusieurs pays partenaires et qui regroupe ces quatre écoles-là. On ne les a pas choisies, mais on a choisi le programme en lui-même, notamment parce que les écoles nous intéressaient.

Vous pourriez vous ouvrir à d’autres établissements ?

Oui. Je pense que l’année prochaine, on va essayer de faire quelque chose de plus large avec plus d’écoles. Pour l’instant, on expérimente tout un tas de choses, on accumule de l’expérience, on se nourrit les uns les autres.

Vous proposez un certain nombre de courts au Village des Ecoles. Ce ne sont évidemment pas tous les films de ces quatre formations. La sélection s’est-elle faite dans les écoles ?

Oui, chaque école a sélectionné entre deux et quatre projets, plutôt sur les longs que sur les courts.

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Cette année, vous avez noué un partenariat avec Dailymotion. Pourquoi avoir mis des films d’étudiants en ligne et donné la possibilité aux gens qui n’y ont pas accès de les voir ?

Les films d’écoles sont surtout vus par des gens qui sont intéressés par le court métrage. L’idée avec Dailymotion, c’était d’ouvrir cet accès au grand public. De plus, la qualité de l’image s’est révélée hallucinante, du coup, on a eu envie de profiter de ce média-là, de relayer quelque peu le travail de ces écoles sur Dailymotion.

Mais en même temps, toutes les écoles ne jouent pas le jeu d’Internet. Aucun film de la Fémis se trouve sur Dailymotion…

Je pense que c’est lié aux conditions; il y a un an, on n’avait pas la même qualité de visionnage sur Dailymotion que maintenant. Par ailleurs, il y a un problème de droits. Les écoles ne négocient pas forcément les mêmes droits notamment au niveau de la musique, et dans une école publique comme la Fémis, on prend très au sérieux les règles de la profession donc c’est aux élèves de négocier les droits. Et quand il s’agit de le faire avec Universal pour un court, ce n’est juste pas possible !

Il y a encore peu de courts métrages aux Arcs. Pourquoi ne bénéficient-ils pas d’une compétition pareille à celle des longs métrages ?

Le court est présent dans le panorama, dans les films d’écoles, mais n’est effectivement pas mis en avant comme le long. Nous en sommes juste à la deuxième édition du festival et une compétition de courts représente autant de travail qu’une compétition de longs sauf qu’en termes de visibilité et de rapport aux professionnels, ce n’est pas pareil. On essaye de fonctionner par étapes, et j’espère qu’il y aura plus de courts métrages dans les prochaines éditions. Le problème : ça prend deux minutes d’avoir une idée mais des mois de travail pour la concrétiser  !

Propos recueillis par Katia Bayer

Article associé : Le reportage sur le Village des Ecoles : Territoire(s) européen(s)

Un festival c’est trop court, ouverture des inscriptions

Conditions pour postuler :

– Genres : Animation, Documentaire, Expérimental, Fiction
– Produit à partir du 1er janvier 2010
– Format de projection : 35mm, 16 mm, Beta num, Beta SP, DV cam, Mini DV (Son en double bande non admis)
– Tout format de prise de vue
– Pays de production : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hollande, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Kosovo, Lettonie, Lichtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Malte, Moldavie, Monaco, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Rép. Tchèque, Roumanie, Royaume Uni, Saint-Martin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine, Vatican.

– Les films non francophones doivent être sous-titrés en Français ou en anglais

Inscription sur la plateforme des festivals : http://www.le-court.com/films_platform

Site du festival : www.nice-filmfest.com

L comme Listening to the Silences

Fiche technique


Synopsis : « Deux personnes vivent dans ma tête : moi et un intrus ». Roy entend des voix depuis plus de 30 ans. Il sent une présence qui lui parle et qui prend le contrôle de son esprit et de son corps.

Réalisation : Pedro Flores

Scénario : Pedro Flores

Genre : Documentaire

Durée : 11′

Année : 2009

Pays : Royaume-Uni

Image : John Craine

Son : James Hills

Montage : James Barrett

Interprétation : Roy Vincent

Production : London Film School

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

H comme Hideaway

Fiche technique


Synopsis : Fin septembre, à l’intérieur de la demeure familiale. Les enfants jouent à cache-cache pendant que les adultes jouent aux cartes ou répètent une valse. Dorothy se cache derrière les tentures de la chambre de la grand-mère. Elle observe par la fenêtre et est témoin d’étranges comportements.

Réalisation: Szocs Petra

Scénario : Szocs Petra

Genre : Fiction

Durée : 7’

Année : 2009

Pays : Hongrie

Image : Dobos Tamás

Musique : Csengery Dániel

Montage : Sós Henrietta

Interprétation : Bodnár Dóra & Farkasinczki Mária & Páll Zsolt & Parti Nóra & Krisztik Csaba

Production : University of Theatre and Film de Budapest

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

C comme Cold Grow

Fiche technique


Synopsis : La situation sociale de ceux qui vivent en marge de la société, après l’avènement du troisième millénaire, vue à travers le quotidien de deux gamins des rues à l’âge ado. Un village d’épaves de voitures, de sacs en plastique, de cabanes de planches et de zinc, où vivent les sans-abri.

Réalisation: Mihaly Schwechtj

Scénario : Mihaly Schwechtj

Genre : Fiction

Durée : 16’

Année : 2009

Pays : Hongrie

Image : Máté Herbai

Musique : Tibor Kiss

Son : Imre Madácsi

Montage : Lili Makk

Interprétation : Dávid Györgyfalvi , László Káldy , Roland Haraszti

Production : University of Theatre and Film de Budapest

Article associé : le reportage Territoire(s) européen(s)

Territoire(s) européen(s)

En dehors des réjouissances davantage remarquées (compétition officielle, panorama européen, focus dédié au cinéma danois), le Festival de Cinéma Européen des Arcs 2010 propose au Village des Ecoles une sélection non moins remarquable de quinze courts métrages réalisés dans les écoles de cinéma en Europe dont neuf (cinq films hongrois, deux britanniques, un croate et un français) sont visibles en ligne.

Il s’agit bien d’un programme remarquable donc, d’abord par la présence écrasante de courts-métrages venus de l’est — espace incontestablement fertile du cinéma contemporain. Remarquable aussi par la force des sujets traités (l’éducation, la relation entre les générations, la prostitution, l’angoisse face à la mort) ainsi que par les perspectives radicales par lesquels ils sont transmis. Trouvant une poésie humaine au milieu d’une réalité a priori hostile, ces films semblent offrir aux spectateurs des « expériences spatiales », l’espace devenant une cellule de résonances psychologiques, sociales et politiques.

Mobilité géographique et sensible

Des deux jeunes garçons de Cold Grow (Mihaly Schwechtj, Hongrie) qui traversent les banlieues mal famées de Budapest au vieil homme qui marche dans le paysage bucolique de Listening to the silences (James Barett, Royaume-Uni), les personnages s’inscrivent dans un déplacement géographique signifiant. En effet, que ce soit dans un univers urbain, ou bien un paysage naturel, les personnages ne semblent agir que par poussées physiques successives, démarches fragiles, courses ininterrompues dans l’espace. Racontant l’histoire de deux voyous aux alentours de Budapest qui tentent de trouver de quoi survivre par le vol et le marché noir, Cold Grow — le film le plus troublant de la sélection — fonde son organisation narrative sur l’errance. Les personnages déambulent sans jamais trouver une véritable position, ni spatiale ni sociale. L’errance est ici à comprendre au sens d’une incapacité pour les deux garnements à définir les valeurs sociales et morales de la société, d’où le meurtre final qu’ils commettent sans impunité.

Dans un style tout autre, Epilogue (Balazs Loth) étudie également ce cycle infernal selon les mouvements fantasmés d’un meurtrier avant son exécution à mort (par empoisonnement). Inscrit dans un climat aussi obscur que fantomatique, le film figure une traversée en enfer qui trouve son achèvement dans la mort physique. Il ne s’agit plus d’errance mais d’une course de l’imagination, d’une projection mentale violente faisant face au processus mortel. Par ailleurs, dans The Cheap Copy (Virag Zomboracz, Hongrie), les images dévoilent l’intérieur d’une piscine publique pour mieux traiter le rapport claustrophobique que cet espace peut entretenir avec un individu. En ce sens, la mise en scène insiste sur l’incessant mouvement qui animent les baigneurs tandis que la réflexion philosophique sur la peur, récitée en voix-off, dépose sur le désordre apparent un voile d’angoisse. Ici, ce n’est plus l’errance mais le flux. Dans les trois cas, la spatialisation des sujets renvoie à une négativité.

Néanmoins, la trajectoire des personnages peut s’avérer positive, voire salvatrice. Notons le plan initial et le plan final de Naked Pact (Orsi Nagypal) qui montrent la protagoniste féminine, une institutrice qui se prostitue pour vivre, en train de marcher dans une gare souterraine comme pour signifier un changement possible de trajectoire. Le mouvement peut donc mener vers une prise de conscience, et le trajet opéré par le protagoniste silencieux de The portrait of you (Pierre-Alain Giraud, Royaume-Uni) en est également la preuve. Dans Laundry (Nicole Volayaka, Royaume-Uni), tout autant, bien que le film travaille autant le mouvement que la fixité, le retour de la vieille femme du marché, plan par lequel le film débute, semble signifier l’acceptation d’une solitude. Ici, la marche à pied débouche sur une acceptation de soi-même, de son identité et de son âge. Réalisant le portrait d’un vieil homme, le film Listening to the silences adopte un dispositif dont le sens renvoie également à un salut. L’intérieur d’une maison filmé en travelling, fixant une chaise vide, puis un escalier, et enfin un homme assis; telle est la situation initiale du film. Le lent déplacement de la caméra semble renvoyer au passé de l’homme, atteint de folie pendant quelques années de sa vie. Le film insiste, dans sa progression, sur la mise en mouvement de l’homme. Nous le voyons sortir de sa maison, marcher sur un chemin de campagne, tandis que sa parole en voix-off énumère les étapes de son exclusion mentale et sociale. Aussi le dispositif permet-il de distinguer les gestes qu’il accomplit avec une grande acuité ainsi que la présence de la nature dont le vent et le feu sont deux manifestations. Ainsi, la mise à distance de la folie et la résurgence de la parole trouvent écho dans l’ « expérience spatiale » du vieil homme.

En vérité, seul un film prend la notion de mobilité comme point central de sa mise en scène. Il s’agit de Hideaway (Petra Szocs, Hongrie), le plus beau film de la sélection, raconte un après-midi dans une demeure rurale, baigné dans un noir et blanc magnifique proche des films de Bela Tarr. Suivant plus particulièrement les mouvements d’une petite fille, nous sommes d’emblée plongés dans un univers à la fois réaliste et poétique. Toutes les formes de jeu y sont réunit : le cache-cache, la danse, le jeu de dés, etc. La mobilité des êtres, en fait, est progressivement remplacée par la mobilité du regard de la jeune fille. Celle-ci étant désormais dans sa « cachette » (qui donne son nom au film), le point de vue interne s’impose; la vision et les attentes du spectateur se lient à celles de la protagoniste. Lorsqu’elle perçoit une scène de ménage par la fenêtre, lorsqu’elle croit à la mort de la grand-mère, le spectateur est dans un état de perception mouvante. Puis, la mise en scène se délie du point de vue interne pour reprendre son autonomie, marquée par de longs travellings. Finalement, cette balade spatiale figure avec subtilité l’économie interne d’une demeure familiale autant que la perception complexe de l’enfance sur le monde environnant.

Intérieur / Extérieur

Si les « expériences spatiales » auxquelles nous font participer ces films apparaissent prégnantes, c’est sans doute parce qu’il s’agit pour la plupart de huis-clos. L’exiguïté d’un espace donne l’occasion, en effet, de se focaliser sur les gestes, sur les traits des visages, mais aussi sur les déplacements internes. Naked Pact (Orsi Nagypal, Royaume-Uni) s’organise autour d’un bar de call-girls et épouse, à l’exception du premier et du dernier plan, la forme du huit-clos. Il en est de même pour Hideaway, ayant une maison pour seul décor, pour The Cheap Copy, tourné dans une piscine, ainsi que pour Épilogue, tourné dans les sous-sols d’un immeuble, transformés dans le film en sorte de « cavités » aussi noires que la violence qui anime le meurtrier. Tous ces films jouent sur le thème de la claustration physique et, par extension, sur les effets (peur, angoisse) qu’elle provoque mentalement.

Dans les autres films, il s’agit davantage de questionner l’intériorité et l’extériorité selon un va-et-vient singulier. Les deux protagonistes de Cold Grow se déplacent de l’intérieur vers l’extérieur, et vice-versa, sans jamais considérer ce mouvement comme le passage d’un espace privé à l’espace public. D’une certaine manière, l’espace dans sa totalité leur appartient. Cette porosité entre « privé » et « public » contribue à installer le spectateur dans un univers indistinct, socialement et moralement, et à mettre en exergue la dimension pathétique de la situation.

Alors qu’à l’image, le protagoniste de Listening to the silences suit une trajectoire allant de l’intérieur de la maison vers l’extérieur, se libérant de sa chaise comme de sa folie antérieure, le ton intime de la parole en voix-off est maintenu dans une intériorité. Le film se donne même comme objectif de restituer la « voix intérieure » de l’homme et, par là même, de lui rendre la raison que sa folie menaçait de faire disparaître.

Portraits complexes, ces films témoignent à leur manière du présent. Soulevant la question des désirs de deux générations opposées, de l’exclusion sociale, de la peur et de la folie qui guettent, ils tracent un monde plein d’attentes, faussées par la perception, mais aussi de frustrations. Parmi eux, nous retiendrons plus particulièrement Cold Grow et Listening to the silences.

Le territoire européen continue de s’agrandir, celui du cinéma aussi. Si comme le dit la voix-off à la fin de The Cheap Copy, « l’ici et le maintenant sont pertinents », alors ces neuf regards sur la société ne font que confirmer la vitalité et la justesse de ce(s) territoire(s).

Mathieu Lericq

Consulter les fiches techniques de Cold Grow, Hideaway, Listening to the silences

Autres films disponibles sur www.dailymotion.com/festivaldesarcs

Article associé : l’interview de Thomas Rosso, responsable du Village des Ecoles

Bruz, les résultats

Catégories films pros

Grand Prix du Court métrage professionnel : Mei Ling de François Leroy et Stéphanie Lansaque

Mentions spéciales : Au bal des pendus de Johan Pollefoort et Fard de Luis Briceno et David Alapont

Prix de la presse et Prix Emile Reynaud : Je criais contre la vie. Ou pour elle de Vergine Keaton

Mention spéciale attribuée par le jury de la presse : Hubert l’homme aux bonbons de Marie Paccou

Prix de la Jeunesse : Fard de Luis Briceno et David Alapont

Prix SACEM : Alain Cure pour Stretching de François Vogel

Catégories films d’écoles

Grand Prix du Court métrage étudiant : Je en Jeu de Guillaume Bourrachot

je

Mentions spéciales : Georges de Gaëlle Lasne et Maxime Granger et Sauvage de Paul Cabon

Mention spéciale également attribuée au compositeur Mathieu Balanant pour la composition originale du court métrage étudiants Parade de Pierre Emmanuel Lyet

Mention spéciale attribuée par le jury de la presse : Mémoires de chiffons de Marie-Pierre Hauwelle

memoire

Prix du Meilleur film de fin d’études SACD : ex-aequo :

Ru de Florentine Grelier

et Parade de Pierre Emmanuel Lyet

Clermont-Ferrand, le choix international

– 3 Days Grace de Kenny Tan – Singapour
– Alfama – Viana João – Portugal
– Ambiente familiar de Carlos Leiva – Chili
– Art Therapy de Favid Council – Royaume-Uni, Ecosse
– Bad Night for the Blues de Chris Shepherd – Royaume-Uni, Angleterre
– Baya’a el Ward d’Ihab Jadallah – Palestine, Royaume-Uni, Angleterre, France
– Before I Say Good-bye de Mahmoud Ghaffari – Iran
– Boca de Alistaire Christian Chan – Philippines
– Braids on a Bald Head – Ishaya Bako – Royaume-Uni, Angleterre, Nigeria
– Cachoeira de Sergio J. Andrade – Brésil
– Casus Belli de Georgios Zois – Grèce
– Choice Night de Christopher Dudman – Nouvelle-Zélande
– Class Trip de Sarah Gyllenstierna – Etats-Unis
– Coral d’Ignacio Chaneton – Argentine
– Courte vie d’Adil El Fadili – Maroc
– Crimson Jade de King Wai Cheung – Chine, Hong Kong
– Dad Picture de Uruphong Raksasad – Thailande
– Diane Wellington d’Arnaud des Pallières – France
– Dolorès de Guillaume Fortin – Canada, Québec
– Ela Batn el-Hoot de Hazim Bitar – Jordanie, Palestine
– La Femme à cordes de Vladimir Mavounia-Kouka –
France, Belgique
– The First Time d’Emmanuel Osei-Kuffour – Japon
– La Gran Carrera de Kote Camacho – Espagne
– Hidegzuhany d’Orsi Nagypal – Hongrie
– Higglety Pigglety Pop! or There Must Be More to Life de Chris Lavis, Maciek Szczerbowski – Canada, Etats-Unis
Höstmannen de Jonas Selberg Augustsén – Suède
– I’ll Tell You de Rachel Tillotson – Royaume-Uni, Angleterre
– Ich bin’s Helmut de Nicolas Steiner – Allemagne
– Inhalation d’Edmund Yeo – Malaisie, Japon
Les Journaux de Lipsett de Theodore Ushev – Canada
– Kamene de Katarina Kerekesova – Slovaquie
– Kawalek Iata de Marta Minorowicz – Pologne
Khouya de Yanis Koussim – Algérie, France
– The Kiss d’Ashlee Page – Australie
– Kuchao de Masaki Okuda – Japon
« Kwa Heri Mandima » de Robert-Jan Lacombe – Suisse
– Last Beautiful Friend de Mischa Baka – Australie
– Lel Chamel de Youssef Chebbi – Tunisie, France
– Lin de Piers Thompson – Royaume-Uni, Angleterre, Turquie, Bulgarie
– Little Quentin d’Albert ‘t Hooft, Paco Vink – Pays-Bas
– Made in Mauritius de David Constantin – Ile Maurice
– Mawlana d’Ezz El-Deen Ragab- Egypte
– Mi Hatice de Denis Durul Metin – Turquie
– La Mina de oro de Jacques Bonnavent – Mexique
Los minutos, las horas de Janaína Marques Ribeiro (Cuba)
– More Zhelaniy de Shota Gamisonia – Russie
– El Mundo de Raúl de Jessica Rodríguez Sánchez, Zoe Miranda – Cuba
Nawéwé d’Ivan Goldschmidt (Belgique)
– Ninjas de Dennison Ramalho – Brésil
– Old Fangs d’Alan Holly, Adrien Merigeau – Irlande
– On the Water’s Edge de Tommaso de Sanctis – Royaume-Uni, Angleterre
– Oshima de Lars Henning – Allemagne
– El Paraiso de Lili de Melina Leon – Pérou
– Peaceforce de Peter Gornstein – Danemark
– El Pozo de Guillermo Arriaga – Mexique
– Promise of a Spring Day de Yoon-Jae-Ha – Corée du Sud
– Pruvodkyne d’Asmara Beraki – République Tchèque
– Radiostan de Tomas Sheridan – Russie
– Rain de Chang Hao Hsu – Taiwan
– Raju de Shiva Bajpai – Etats-Unis, Inde
– Salar de Nicholas Greene – Bolivie
– Short Memory – Marwan Khneisser – Liban
– Six Strands – Chaitanya Tamhane – Inde
– Something Left, Something Taken de Max Porter, Ru Kuwahata – Etats-Unis
– Suiker de Jeroen Annokkeé – Pays-Bas
– Summer Snapshot d’Ian McCluskey – Etats-Unis
– Tasnim d’Elite Zexer – Israël
– Tfarim de Dana Keidar – Israël
Thermes de Banu Akseki – Belgique
– Traiettorie Invisibili de Luc Walpoth – Suisse, Italie
– The True Story of Ah Poon de Ho Tat Tsim – Chine, Hong Kong
– Ukko ja akka de Markku Heikkinen – Finlande
– Unfinished Italy de Benoit Felici – Italie
– Unfunny Game de Jong-chul Park – Corée du Sud
– Vahetus d’Anu Aun – Estonie
– Vannliljer i blomst d’Emil Stang Lund – Norvège
– Vicenta de Samuel Orti Marti – Espagne
– Waiting for Gorgo de Benjamin Craig – Royaume-Uni, Angleterre
– The Wind is Blowing on my Street de Saba Riazi – Iran

– Yuri Lennon’s Landing on Alpha 46 d’Anthony Vouardoux – Allemagne, Suisse

Clermont, les titres labo

All Flowers in Time de Jonathan Caouette – Canada, Québec, Etats-Unis

– L’ Anomalie de Régis Cotentin – France

– Après moi de Antoine Robert, Mickael Riciotti, Benjamin Flouw, Dorianne Fibleuil, Madeleine Charruaud, Thomas Bozovic, Paul Emile Boucher – France

– Beyond-ism de Sun Xun – Chine

– Big Bang Big Boom de Blu – Italie

– Caos de Fabio Baldo – Brésil

– Le Champ de Lionel Dutrieux – Belgique

– Le Chant des particules de Benoît Bourreau – France

– Ci sono gli spiriti d’Alvise Renzini – Italie

– Le Corbeau blanc d’Anatoliy Lavrenishyn – France, Ukraine

– The Eagleman Stag de Michael Please – Royaume-Uni, Angleterre

– Erään hyönteisen tuho de Hannes Vartiainen, Pekka Veikkolainen – Finlande

– Evaporar de Joana Zein – Brésil

– The External World de David O’Reilly – Allemagne

– Extracts from the Myself Diaries de Paul Leyton – Allemagne, Royaume-Uni, Angleterre

– Get Real! d’Evert de Beijer – Pays-Bas

– Il était une fois l’huile de Vincent Paronnaud – France

– Kielitiettyni d’Elli Vuorinen – Finlande

– Loom de Jan Bitzer, Ilija Brunck, Csaba Letay – Allemagne, Etats-Unis

– Love & Theft d’Andreas Hykade – Allemagne

– Magia de Gérard Cairaschi – France-

– Man in a Room de Rafael Palacio Illingworth – Etats-Unis, Suisse, Mexique

– Nespavanje ne ubija de Marko Mestrovic – Croatie

– Night Mayor de Guy Maddin – Canada

– On the Way to the Sea de Tao Gu – Canada, Québec, Chine

– People’s Republic of Zoo de Sun Xun – Chine

– Promise de Morten Bh, Kirsten Dehlholm, Henning Carlsen – Danemark

– Schlaf de Claudius Gentinetta, Frank Braun – Suisse

– Shikasha d’Isamu Hirabayashi – Japon

– Splitting the Atom d’Edouard Salier – France

Stardust de Nicolas Provost – Belgique

– Storyteller de Nicolas Provost – Belgique

– Strips de Félix Dufour-Laperrière – Canada, Québec

– Stuck in a Groove de Clemens Kogler – Autriche

– Synchronisation de Rimas Sakalauskas – Lituanie

– Traumdeutung de Lauri Warsta – Royaume-Uni, Angleterre

– Turning de Karni And Saul, Saul Freed, Karni Arieli – Royaume-Uni, Angleterre

– Tussilago de Jonas Odell – Suède

– Wakaranai Buta d’Atsushi Wada – Japon

– Ønskebørn de Birgitte Staermose – Danemark

Selected Shorts, la collection DVD éditée par le Festival de Louvain

En 2004, la collection Selected Shorts, éditée par le Festival du court métrage de Louvain (IKL), voyait le jour avec le but de publier chaque année un DVD reprenant une anthologie de films courts primés ou simplement sélectionnés au Festival. Florilège de 5 films.

The Bloody Olive de Vincent Bal

Werner, Mylène et Sam, le mari, la femme et l’amant s’affrontent et se trompent allègrement dans cette comédie rocambolesque en noir et blanc, pastiche parodique du cinéma américain des années 50. Vincent Bal se joue de la trame classique d’un bonheur (presque) parfait pour démasquer avec humour la vénalité de l’âme humaine. Image d’Épinal qui se brise en éclats, quand le mari et l’amant semblent être de mèche pour se débarrasser de la femme, c’est sans compter la perfidie féminine qui flirte naturellement avec l’amant en question. Dans ce trio infernal et criminel, chacun y met son grain de sel sur l’olive noire qui se montre bien amère. Rebondissements et coups de théâtre tourbillonnent dans cette mise en scène en poupées russes, pour le plaisir du spectateur qui apparaît en définitive comme le clin d’œil ultime de cette savoureuse farce de Noël.

Carlo de Michael R. Roskam

« Carlo » de Michael R. Roskam, Prix du Public et Mention spéciale du Jury en 2004, expose la théorie de la chance et de la malchance avec dextérité et frénésie dans une histoire accrocheuse rappelant le merveilleux monde de Tarantino. A la frontière entre le Limbourg et Liège, Carlo dépèce le bétail au fond d’un abattoir insignifiant. Sa vie monotone prend soudain une autre tournure le jour où son cousin Nick, amateur de football, se retrouve les deux pieds dans le plâtre. L’infirme lui demande de le remplacer le temps du match qu’il doit disputer à Seraing, en terrain francophone. Après tout, la langue du foot n’est-elle pas comme celle de l’amour, universelle ? Jouant sur la notion de frontière, linguistique et culturelle, comique et tragique, Roskam, aime aussi contraster le lyrisme des paysages flamands avec l’excitation ardente de trois provinciaux francophones. Proche de « C’est arrivé près de chez vous », le film s’en différencie néanmoins par un montage dynamique, une bande son rythmée et une narration décalée qui tapissent l’espace narratif d’une tension croissante. Un pur produit blanc-bleu-belge dopé à l’humour noir!

Tanghi Argentini de Guido Thys

En période de Noël, on plonge inévitablement dans la magie et la féerie d’un monde qu’on voudrait beau, bon, et sans faille. Utopie à laquelle on ne croit vraiment avec ferveur que pendant la période des fêtes à l’exception d’André, un fonctionnaire bedonnant et triste comme la pierre. Amoureux d’une aficionada de tango, il a deux semaines pour apprendre cette danse fougueuse. Il trouve en Frans, un collègue à la souplesse d’esprit inexistante, le professeur idéal. Au fur et à mesure de leurs leçons, la tristesse et la rigidité apparentes des deux gratte-papiers se transforment en une parade harmonieuse et subtile digne des plus grandes âmes exaltées. A l’image de la danse argentine, chacun orchestre la passion de l’autre ce qui confirme l’adage, la fin justifie les moyens donnant à « Tanghi Argentini » une chute des plus surprenantes. Doté d’un scénario hors du commun et d’un duo d’acteurs exquis (Dirk Van Dijk et Koen Van Impe) qui fonctionne avant tout par contrastes, le deuxième court de Guido Thys a amplement mérité l’avalanche de prix reçus, le plaçant inéluctablement au panthéon du court métrage belge de ces dernières années.

La Leçon de natation de Danny De Vent

Danny De Vent explore le monde de l’enfance ou plus précisément, celui des peurs et des exploits qui participent à la construction de l’adulte que l’on devient en définitive. Laissé par la main maternelle à l’entrée d’un bain public pour sa première leçon de natation, le petit Jonas affronte le moindre événement avec effroi au milieu d’une jungle sauvage et dangereuse. C’est que l’eau est froide et profonde, que les éclaboussures et les cris sont des adversaires redoutables pour le petit homme qui doit plonger pour la première fois au fond de la piscine. L’auteur épluche le processus de l’apprentissage avec beaucoup de sensibilité. Et bien qu’étant un petit pas pour l’humanité, l’expérience du garçonnet se révèle en réalité un grand pas car petit à petit, il arrive à vaincre son angoisse transformant le cours de natation en une réelle leçon de vie.

Een kleine duw de Philippe Verkinderen

A l’approche des vacances d’été, lors d’un match de football crucial pour l’unité (sportive) du pays, un cachalot échoue sur la plage d’Ostende pendant que Robbie, 9 ans, est victime des railleries de ses camarades de classe. Les différents événements s’entrecroisent habilement dans ce court métrage qui a aussi bien gagné le cœur du public que celui des professionnels du cinéma dans les nombreux festivals où il a été sélectionné. De façon dramatique, Philippe Verkinderen livre le portrait d’un enfant qui doit affronter les coups de griffes de la vie. Un portrait en demi-teinte, nourri de moments hilarants que viennent affronter d’autres bien plus tragiques à travers lesquels se glisse une étrange et insidieuse mélancolie.

Marie Bergeret

Festival, appel à films du Festival des Nouveaux Cinémas

nouveaux

Depuis sept ans, le Festival des Nouveaux Cinémas soutient et diffuse les cinémas numériques sous toutes leurs formes. Pour sa 7e édition, le Festival relance son appel à films. Nous recherchons des films sans contrainte de genre ni de thème (DV, HDV, HD, Téléphone portable, Webcam, Appareil photo numérique…) proposant une utilisation pertinente et innovante du support numérique.

Vous pouvez envoyer vos films dans les catégories suivantes:

– Catégorie COURT-METRAGE durée de moins de 20 minutes uniquement.

– Catégorie LONG-METRAGE durée à partir de 60 minutes et plus uniquement.

Inscription en ligne et envoi des films avant le 18 février 2011 sur : www.nouveaucine.com

Les films sélectionnés seront projetés lors du festival qui se déroulera à Paris et en Ile-de-France au mois de juin 2011.