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Festival Côté Court 2014 : les films en sélection

Le festival Côté Court commence demain. Pour sa 23è édition (11-21 juin 2014), le festival a prévu une programmation riche & pointue à travers près de 200 films programmés & plus de 70 séances en présence d’artistes. Retrouvez, en amont de notre dossier, les films en compétition.

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COMPÉTITION FICTION

Animal Serenade, Béryl Peillard, 37’
Assemblée générale, Luc Moullet, 17’
Au Vent, Vincent Tricon, 19’
Aujourd’hui, Anne-Sophie Rouvillois, 30’
Bruocsella !, Ian Menoyot, 50’
Ce qui me fait prendre le train, Pierre Mazingarbe, 15’
La Cérémonie, Paul Vecchiali, 22’
Crack of Dawn, Bettina Armandi-Maillard, 15’
Les Enfants, Jean-Sébastien Chauvin, 32’
Ennui ennui, Gabriel Abrantes, 33’
Exoplanète, Christophe Pellet, 19’
Extrasystole, Alice Douard, 36’
How Much Rain to Make a Rainbow, Kaori Kinoshita et Alain Della Negra, 23’
Il est des nôtres, Jean-Christophe Meurisse, 47’
Inupiluk, Sébastien Betbeder, 34’
Juke-Box, Ilan Klipper, 23’
Madeleine et les deux apaches, Christelle Lheureux, 50’
Manutention Légère, Pascale Bodet, 17’
Molii, Mourad Boudaoud, Carine May, Yassine Qnia et Hakim Zouhani, 13’
Nectar, Lucile Hadzihalilovic, 18’
L’Optimiste, Jean-Gabriel Periot, 14’
Peine Perdue, Arthur Harari, 38’
Petit Matin, Christophe Loizillon, 34’
Petite blonde, Emilie Aussel, 12’
Poisson, Aurélien Vernhes-Lermusiaux, 27’
Rêves de lions, Ange-Régis Hounkpatin, 31’
Septembre, Salomé Richard, 22’
TWE, Itvan Kébadian, 40’

COMPÉTITION EXPÉRIMENTAL – ESSAI – ART VIDÉO

Berberian Wedding, Louise Hémon et Halima Ouardiri, 4’
Black Haïku, Rodolphe Cobetto-Caravanes, 13’
Boulevard du Break, Compagnie Ta Zoa, 12’
Ce que mon amour doit voir, Francois Bonenfant, 11’
Der See, Salma Cheddadi, 9’
Des châteaux en Espagne, Pauline Horovitz, 26’
dont la réalité s’impose., Pierre Weiss, 30’
Été 91, Nadim Tabet et Karine Wehbe, 22’
Femme crocodile, Elsa Levy, 15’
Fugue géographique, Erik Bullot, 4’
Ina Movible, Jean-Claude Taki, 14’
Incantation, Patrick Dekeyser, 4’
Marchant grenu, François Vogel, 2’
Our Malik (le sang dans les rêves), Anaïs Volpe, 7’
Palais, Arash Nassiri, 15’
panorama 0, Theodora Barat, 9’
Papa est mort, Pierre Filmon, 10’
Le Parc, Tom de Pekin,11’
Parce que les ogres, Marie L., 6’
Parch, Simon Leibovitz (aka Orsten Groom), 40’
La Part de l’ombre, Olivier Smolders, 28’
Que reste-t-il ?, Ludivine Henry, 11’
Scènes de la Vie Romantique, Vincent Ostria, 10’
Souvenirs d’un montreur de seins, Elina Löwensohn et Bertrand Mandico, 9’
This is the Way, Giacomo Abbruzzese, 27’
Tous en scène, Valérie Mréjen, 5’
Tous les adultes ne sont pas méchants, Laurent Larivière, 26’
Victoria, Mathilde Marc, 13’
La Voie lactée, Marie Vermillard, 8’
You I Tourneur, Marylène Negro, 16’

PANORAMA

Agafay, Olivier Nikolcic, 13’
Agit Pop, Nicolas Pariser, 30’
Andorre, Virgil Vernier, 21’
Bismillah!, Ingrid Chikhaoui, 16’
Bleus Cycles, François Labarthe, 24’
Cinq points de vue autorisés sur les Courtillières, Julie Desprairies et Vladimir Léon, 11’
Coloriage, Alice Butaud, 13’
La Diagonale du fils, Nicolas Guicheteau, 24’
La Femme de Rio, Emma Luchini et Nicolas Rey, 20’
El Canto, Inès Sedan, 8’
Et que ça saute !, Jeanne Delafosse, 13’
Fondement, Elodie Tamayo et Orsten Groom, 7’
Gli Immacolati, Ronny Trocker, 13’
Helix Aspersa, Grégoire Graesslin, 20’
Jardin d’hiver, Camille Genaud, 19’
J’aurais voulu que tu sois là, Geoffroi Heissler, 23’
Lettres du Voyant, Louis Henderson, 40’
Loups solitaires en mode passif, Joanna Grudzinska, 32’
La Maison de poussière, Jean-Claude Rozec, 12’
Nous sommes vivants, Pascale Hannoyer, 56’
La Nuit américaine d’Angélique, Joris Clerté et Pierre-Emmanuel Lyet, 7’
Oripeaux, Sonia Gerbeaud et Mathias de Panafieu, 10’
Panda, Anthony Lapia, 11’
Papa oom mow mow, Sébastien de Fonseca, 34’
La Petite Casserole d’Anatole, Eric Montchaud, 6’
Pin Ups, Romain de Saint-Blanquat, 17’
Plage(s), Lucie Szechter, 10’
Polaris, Christophe Deroo, 17’
Sexy Dream, Christophe Le Masne, 28’
Sublime désillusion, Sylvain Robineau, 30’
Tant qu’il nous reste des fusils à pompe, Jonathan Vinel, Caroline Poggi, 30’
The Big Shake, Lucie Rico, 4’
T’étais Où Quand Michael Jackson Est Mort ? Jean-Baptiste Pouilloux, 12’
The Didier Connection, Penny Allen, 12’
Un petit d’homme, Jocelyne Desverchere, 20’
Le Verrou, Laurent Laffargue, 17’
La Vie sans truc, Anne-Laure Daffis et Léo Marchand, 26’
La Virée à Paname, Carine May et Hakim Zouhani, 23’
Virginie ou la capitale, Nicolas Maury, 54′

Format Court & l’équipe de « Aïssa », ce matin sur Radio Aligre !

« Vive le cinéma », l’émission consacrée au cinéma sur Radio Aligre, accueille aujourd’hui, de 11h à 12h, Katia Bayer (Format Court), le réalisateur Clément Tréhin-Lalanne, lauréat d’une Mention spéciale au dernier Festival de Cannes pour son court métrage « Aïssa », ainsi que l’interprète principale de son film, Manda Touré, en prévision de la soirée Format Court de ce jeudi 12 juin 2014 aux Ursulines (Paris, 5ème).

Rendez-vous sur 93.1 FM ou sur le site de l’émission (en direct).

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Rappel : Soirée Format Court, spéciale Cannes, ce jeudi 12 juin 2014 au Studio des Ursulines

Ce jeudi 12 juin 2014, à 20h30, Format Court vous propose d’assister à sa dernière séance de l’année, consacrée au Festival de Cannes. Pour l’occasion, le Studio des Ursulines (Paris, 5è) accueillera le producteur & sélectionneur Olivier Chantriaux et l’équipe de « Aïssa », Mention spéciale à Cannes 2014 (Clément Tréhin-Lalanne/réalisateur, Manda Touré/comédienne, Pauline Seigland/productrice).

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En pratique

Date, horaire : jeudi 12 juin 2014, à 20h30

► Durée de la séance : 78’

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

Entrée : 6,50 €

► Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Mathieu Amalric : « Avec les caméras numériques, on peut concilier plus facilement le moment où l’on a envie de faire un film et le passage à l’acte. Le geste est plus proche du désir »

Acteur fétiche d’Arnaud Desplechin et des frères Larrieu, réalisateur entre autres des très beaux « Tournée » et « La Chambre bleue » (actuellement à l’affiche), Mathieu Amalric joue sur tous les fronts avec brio. À l’occasion d’une présentation de son dernier film au Café des Images (Hérouville-Saint-Clair), Format Court est allé à la rencontre de cet électron libre du cinéma français pour revenir sur quelques moments clés de sa carrière et sur l’importance du court-métrage dans son parcours.

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Tu présentes aujourd’hui « La Chambre bleue» , ton cinquième long-métrage. Tu n’as jamais cessé d’alterner dans ta carrière de réalisateur les formes courtes et les films longs. Comment as tu commencé à réaliser des courts-métrages ?

En 1985, j’ai tenté le concours de l’IDHEC (l’actuelle Fémis). Comme le processus d’admission était très long, je m’étais dit que si je n’intégrais pas l’école, je réaliserais un court-métrage. Je n’ai pas été reçu, alors j’ai tourné un film qui s’appelait « Marre de café » et qui était très, très mauvais (rires). J’avais réuni des étudiants de Louis Lumière dans l’équipe technique, on avait emprunté une caméra et le matériel de son à l’école. On jouissait d’une grande liberté et on s’est lancé avec ce mot d’ordre : « Il faut tourner ! », même si à l’époque on ne pouvait filmer qu’en 16 mm et que la pellicule coûtait cher.

J’ai toujours essayé de conserver cette vitesse, cette spontanéité dans la réalisation de mes films. Souvent, les producteurs nous incitent à réécrire les projets. On passe alors des mois, des années à congeler le scénario au risque de perdre le désir initial. Aujourd’hui, les caméras numériques nous donnent l’opportunité de tourner plus rapidement. On peut concilier plus facilement le moment où l’on a envie de faire un film et le passage à l’acte. Le geste est plus proche du désir.

J’adore les commandes de films en tant que réalisateur, notamment les commandes de courts-métrages. Tout le monde sait que, logiquement, il faudrait commencer par réaliser des longs-métrages pour arriver aux courts-métrages, car c’est beaucoup plus difficile à réussir ! Sur une forme courte, tu ne peux pas rater le moindre plan.

Il y a peu de temps, j’ai réalisé « Next to last (Automne 63) », un film de commande pour la collection Hopper lancé par Arte . Réussir un film de cinq minutes, c’était un sacré challenge ! Je pense aussi aux courts-métrages que j’ai réalisés pour l’Adami, où je ne disposais que d’une journée pour tourner. Je me suis planté sur l’un des deux films, et j’ai appris à ce moment là que plus le film est court, plus la préparation est importante. J’avais bien préparé « Deux cages sans oiseaux », celui dans lequel j’ai fait jouer Antoine Gouy et Ina Mihalache, et je suis content du résultat.


Tu as aussi fait quelques rencontres déterminantes via le court-métrage, notamment celle d’Arnaud Desplechin.

J’ai tourné « Les yeux au plafond », mon troisième court-métrage en 1992. Comme l’acteur qui devait jouer le rôle principal était injoignable au moment du tournage, je me suis résolu à jouer dans mon propre film. Ce court-métrage a été sélectionné au Festival Premiers Plans d’Angers en 1993 où j’ai rencontré Arnaud Desplechin. Arnaud a vu mon film et a décidé de me faire passer des essais pour le rôle principal de « La Sentinelle », son premier long-métrage, qu’il a finalement attribué à Emmanuel Salinger. J’ai tout de même joué un second rôle dans ce film, et ce n’est que quelques années plus tard qu’Arnaud m’a recontacté pour le rôle de Paul Dedalus dans « Comment je me suis disputé… ». Il m’a inventé en tant qu’acteur.

On t’a retrouvé récemment en tant qu’acteur dans le moyen-métrage de Christophe Loizillon, « Petit Matin ». Lorsque l’on regarde ta filmographie, on remarque que tu as toujours participé à des courts-métrages, de façon ponctuelle. Tu essayes de rester attentif et disponible à ce genre de projets ?

La rencontre est très importante pour moi. Si un cinéaste vient vers moi et que je sens un désir fort de cinéma, ça me touche et j’essaye d’être disponible. Par exemple, je dois tourner bientôt dans le court-métrage d’une jeune réalisatrice issue du Fresnoy, Dorothée Smith. On est en train de s’arracher les cheveux pour trouver une soirée de libre pour un tournage de nuit au Père Lachaise, mais cela va se faire.

Christophe Loizillon était l’un des cinéastes qui nous épatait dans la génération des années 90. Il travaillait sur des sensations, avec une grammaire de cinéma unique ! On s’est recroisé par hasard il y a quelques années dans un café, après s’être perdus de vue pendant quinze ans. Lorsqu’il m’a proposé de jouer dans son film, j’ai dit oui.

On l’oublie parfois mais tu avais provoqué un tollé lorsque, en 2004, tu t’étais exprimé au nom du jury officiel du Festival de Clermont-Ferrand et avais déclaré que vous ne remettriez pas de Grand Prix cette année-là au vu de la médiocrité des films de la sélection. Peux-tu revenir sur cet épisode singulier ?

D’abord, on ne fustigeait pas tant la médiocrité des films qu’un simple manque d’enfance, d’inconscience de la part des réalisateurs. On était déçu de découvrir des films et de sentir que ces jeunes cinéastes étaient entravés dès leurs premiers courts-métrages. Pour ma part, je trouvais ça bizarre qu’au Festival de Clermont-Ferrand qui est censé être le « Cannes du court-métrage », on mette déjà en place une sélection parallèle avec la compétition Labo qui accueillait des formes innovantes, ludiques alors que la sélection officielle réclamait des films cadenassés. J’étais déprimé de sentir que trente des soixante films sélectionnés avaient tous quelque chose en commun. Chaque époque a ses travers, et cette année-là, c’était les bons sentiments.

Le Pays des ours Jean-Baptiste Leonetti

Je me souviens avoir beaucoup aimé un film de la compétition Labo, « Le Pays des ours » de Jean-Baptiste Leonetti. On avait demandé au comité de sélection s’il était possible de lui remettre le Grand Prix, et on nous a répondu que c’était impossible. On a fait cette déclaration lors de la cérémonie de clôture pour secouer les organisateurs, et comme je me suis exprimé au nom du jury, j’ai été la cible principal de leurs attaques après coup. J’ai pu discuter avec les réalisateurs à l’époque qui l’ont mieux pris, même si l’échange fut un peu violent. Aujourd’hui, je me dis que l’on aurait dû écrire notre texte plus précisément, que notre déclaration était trop brouillonne. Mais à l’époque, c’était une position terrible, je ne me rendais pas compte de l’impact que pouvait avoir ma parole dans un cadre pareil.

Propos recueillis par Marc-Antoine Vaugeois

Court-Circuit : Concours en ligne/films de fiction d’écoles francophones 2014

ARTE Court-circuit lance son nouveau concours de courts métrages de fiction destiné aux étudiants des écoles ou universités de cinéma et/ou d’audiovisuel francophones. Deux prix seront remis par un jury de professionnels, deux autres par un jury des internautes.

La date limite d’inscription est fixée au 5 janvier 2015.

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>> Télécharger le règlement du concours
>> Télécharger le formulaire d’inscription

Le site du concours : ici !

Concours : Courts métrages d’Alain Resnais

Mardi 10 juin 2014, l’association Documentaire sur grand écran vous propose d’assister à son nouveau rendez-vous mensuel Doc&Doc au Forum des images : « Alain Resnais par l’entrée des artistes – carte blanche à Hervé Gauville ». À 19h et 20.45, (re)découvrez 11 courts métrages réalisés par Alain Resnais, soit ses premiers films tous centrés sur l’art, en présence de Hervé Gauville, critique d’art.

En partenariat avec Documentaire sur grand écran, Format Court vous offre 10 places gratuites (5 par séance) pour cette soirée.

Programmation

Programme 1 : 19h

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La bague, de Alain RESNAIS
Portrait de Henri Goetz, de Alain RESNAIS
Christine Boomeester, de Alain RESNAIS
Hans Hartung, de Alain RESNAIS
Domela, de Alain RESNAIS
Félix Labisse, de Alain RESNAIS
Lucien Coutaud, de Alain RESNAIS

Programme 2 : 20h45

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Les statues meurent aussi, de Alain RESNAIS & Chris MARKER
Paul Gauguin, de Alain RESNAIS
Van Gogh, de Alain RESNAIS
Guernica, de Alain RESNAIS & Robert HESSENS

Plus d’infos sur : http://www.docsurgrandecran.fr/evenement/doc-doc-juin-2014

Retour en images sur la séance de mai

À une semaine de notre dernière soirée Format Court de l’année, nous vous proposons de retrouver les photos prises par Laura Bénéteau lors de notre séance du mois de mai. Ce soir-là, deux équipes avaient fait le déplacement, celle de « Molii » et de « Peine perdue ». Le premier film était représenté par 3 des 4 co-réalisateurs : Yassine Qnia, Carine May, Mourad Boudaoud. Le second, récompensé du Prix Format Court à Brive était accompagné par Arthur Harari (réalisateur) Tom Harari (chef opérateur), Lucas Harari, Emilie Brisavoine (comédiens) et Nicolas Anthomé (producteur/Bathysphère Productions).

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L’équipe de « Peine perdue »

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L’équipe de « Molii »

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Soirée Bref n°155 / Mardi 10 juin 2014 : Désiller les regards

Pour mettre en scène leur point de vue sur le monde, nombre de cinéastes nous convient régulièrement à découvrir des modes de représentations, des variations optiques et sonores qui n’appartiennent qu’à eux. Patrick Bokanowski est l’un de ceux-là. Il poursuit, avec une belle constance depuis les années 1970, une œuvre particulièrement reconnaissable et en constante évolution. À l’occasion de son nouveau film, Un rêve, nous avons voulu rappeler que, pour être unique, son travail fait écho à d’autres expériences, qu’elles se conjuguent au passé (Jonas Mekas, Norman McLaren) ou au présent (Jacques Perconte, François Vogel, Lois Patiño).
Tenter de les enrôler sous une étiquette commune serait faire injure à ce qui justement fait leur force, leur beauté, leur sidération. Le cinéma peut être aussi cela, un jeu avec les matières, des manières inouïes d’agencer les couleurs et les sons, réinventer du sensible, dessiller nos regards. Jacques Kermabon

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ÁRVORE DA VIDA (MADEIRA) de Jacques PERCONTE /2013 / couleur / 11 min / projection numérique

Image : Jacques Perconte • Musique : Jean-Jacques Birgé • Production : Too Many Cowboys et Galerie Charlot.

Voilà un arbre dans la forêt. C’est de là que s’élève la vie éprise de sagesse. L’éveil d’une simple présence pour l’histoire d’une vie. D’un vert à l’autre, c’est tout un cycle qui s’annonce.

NOTES ON THE CIRCUS de Jonas MEKAS /États-Unis / 1966 / couleur / 12 min / projection numérique

Image et production : Jonas Mekas • Musique : Jim Kweskin, Jug Band.

Couleurs, mouvements et mémoires d’un cirque : le Ringling Bros. Dédié à Kenneth Anger.

RÉBUS de François VOGEL /2008 / couleur / 5 min / projection numérique

Scénario, animation et effets spéciaux : François Vogel • Son : Bruno Ginestet et François Vogel • Interprétation : Hélène, Simon et François Vogel • Production : Drosofilms.

De la cuisine au jardin, du jardin à la cuisine, les trois protagonistes de Rébus nous emmènent dans les méandres d’un espace distordu à la recherche des mots cachés dans l’image.

CAPRICE EN COULEUR de Norman MCLAREN et Evelyn LAMBART /Canada / 1949 / 8 min / projection numérique. Prix spécial au festival de Venise 1950

Scénario, animation et montage : Norman McLaren et Evelyn Lambart • Musique : Trio Oscar Peterson • Production : Office national du film du Canada.

Le trio Oscar Peterson interprète quelques pièces de son répertoire, alors que les cinéastes transcrivent ces sons avec, comme seuls guides, leur talent et leur libre imagination.

MONTAÑA EN SOMBRA de Lois PATIÑO /Espagne / 2013 / 14 min / projection numérique

Scénario, image, montage et production : Lois Patiño • Son : Miguel Calvo “Maiki” et Erik T. Jensen • Musique : Ann Deveria.

Vision poétique de la relation infinie de l’homme avec la nature. Nous observons, de loin, des skieurs qui évoluent sur une montagne enneigée.

Prix spécial du jury Labo au festival de Clermont-Ferrand 2014

UN RÊVE de Patrick BOKANOWSKI /2014 / couleur et noir et blanc / 30 mn / projection numérique

Scénario, image et montage : Patrick Bokanowski • Effets spéciaux : Olivier Esmein et Patrick Bokanowski • Son : Marie Massiani • Montage : Laure Budin • Musique : Michèle Bokanowski • Interprétation : Vincent July, Laurence Chable, Suleyman Bokanofsky et Bilal Bokanowski • Production : Kira B. M. Films.

Le train des souvenirs s’engouffre dans un rêve.

Infos pratiques

Mardi 10 juin 2014. Séance à 20h30
MK2 Quai de Seine – 14 Quai de la Seine – 75019 Paris
M° Jaurès ou Stalingrad – Tarif : 7,90 € (cartes illimitées acceptées)

Cambodia 2099 de Davy Chou

Après Le Sommeil d’or, bouleversant long métrage documentaire sorti il y a deux ans, le nouveau film de Davy Chou va cette fois-ci explorer les terres de la fiction, celles-là mêmes auxquelles il rendait un hommage saisissant dans son film sur l’âge d’or du cinéma cambodgien avant l’arrivée des Khmers rouges. Cambodia 2099 est un court léger et grave sur la jeunesse cambodgienne qui vient d’être présenté à la Quinzaine des Réalisateurs.

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À quoi rêvent les jeunes de Phnom Penh? Peut être à plus de liberté politique comme le suggère la scène d’ouverture qui situe l’action du film au cœur des élections législatives du pays à l’été 2013. Peut être à mieux maîtriser l’anglais pour draguer par sms les jeunes filles adeptes des emoticons et d’une certaine occidentalisation. D’autres rêvent littéralement de se retrouver propulsés en 2099 par un simple enchainement de mouvements réalisés … en pyjama rouge.

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Cambodia 2099 est traversé par ces vies rêvées, fantasmées. D’un ailleurs meilleur via l’écran ou aidé par de vieilles croyances. Deux amis échangent ainsi sur leurs rêves et leurs cauchemars, entrecoupés par leurs téléphones portables respectifs. L’un deux finit par être rejoint par sa petite amie pour une virée en scooter dans les rues de la capitale. Leur voyage est accompagné par la musique de Maurice Ravel, « La Pavane de la belle au bois dormant » choix extrêmement judicieux si l’on sait que cet air avait été écrit pour être joué par des enfants que Ravel n’avait pas. Ces jeunes gens, coincés entre l’enfance et l’âge adulte, jouent dans le film de Davy Chou une partition fragile et sensible. Une tentative de s’élever vers la beauté, de maîtriser leur destin. Le cinéaste filme Phnom Penh à la fois quotidienne et hors du temps et laisse dans son cinéma une place importante à l’étrange, l’insondable. Sa touche, très subtile et pourtant simple au premier abord imprègne le film d’une douceur mélancolique assez entêtante.

Amaury Augé

Consulter la fiche technique du film

C comme Cambodia 2099

Fiche technique

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Synopsis : Phnom Penh, Cambodge. Sur Diamond Island, joyau de modernité du pays, deux amis se racontent les rêves qu’ils ont faits la veille.

Genre : Fiction

Durée : 21’

Pays : France

Année : 2014

Réalisation : Davy Chou

Scénario : Davy Chou

Image : Thomas Favel

Son : Vincent Villa

Montage : Laurent Leveneur

Musique : Jérôme Harré

Interprétation : Kavich Neang, Sotha Kun, Sothea Vann

Production : Vycky Films

Article associé : la critique du film

Et que ça saute ! de Jeanne Delafosse

Fiction, 13′, France, 2013, L’Atelier documentaire

Synopsis : Trois jeunes femmes révoltées par le scandale de la crise financière décident de passer à l’action.

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Les pieds nickelés changent de sexe et partent à l’assaut du monde de la finance et de ses acteurs malhonnêtes dans ce court-métrage burlesque de Jeanne Delafosse. Un enchaînement de vignettes délicieusement satiriques, rythmé par une bande-son jazzy et truffé d’allusions directs aux événements et personnalités politiques contemporains pour un joyeux brûlot que n’aurait pas renier Antonin Peretjatko.

Marc-Antoine Vaugeois

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Fiche technique

Synopsis : Leidi vit avec sa mère et son bébé. Le père de l’enfant, Alexis, n’est pas réapparu depuis quelques jours. Dehors, un ami lui dit qu’il a vu Alexis avec une autre fille. Elle ne rentrera pas à la maison tant qu’elle ne l’aura pas retrouvé.

Genre : Fiction

Durée : 15’

Pays : Colombie, Royaume-Uni

Année : 2013

Réalisation : Simón Mesa Soto

Scénario : Simón Mesa Soto

Image : Juan Sarmiento Grisales

Montage : Ricardo Saraiva

Interprétation : Alejandra Montoya Villa, Héctor Orrego

Production : The London Film School

Article associé : la critique du film

Leidi de Simón Mesa Soto

Le jury court-métrage du Festival de Cannes, présidé par Abbas Kiarostami, a remis il y a quelques jours la Palme d’or du court-métrage 2014 à « Leidi », film d’école de Simón Mesa Soto, jeune réalisateur colombien faisant ses études à la London Film School. Initalement sélectionné à la Cinéfondation, programme cannois consacré aux films d’écoles, « Leidi » s’est finalement retrouvé dans la tant convoitée sélection officielle.

Pour son premier film, Simón Mesa Soto a voulu montrer la condition de vie difficile des adolescentes qu’il a connues dans son pays natal, la Colombie. De retour chez lui, dans un territoire qu’il connaît bien, il est allé à la rencontre de nombreuses mères adolescentes colombiennes dont la jeune Alejandra Montoya Villa, dans un foyer spécialisé, et s’est imprégné de leurs histoires. La timidité et la douceur de cette fille-mère l’ont touché et c’est tout naturellement qu’il a choisie cette non-actrice pour jouer le personnage principal de son film. Proche de ce qu’elle a personnellement vécu, Alejandra Montoya Villa incarne le rôle de Leidi avec simplicité et justesse.

Le film suit une journée de Leidi, adolescente tout juste formée, peu de temps après la naissance de sa fille. Le père n’a pas fait signe de vie depuis plusieurs jours, il n’a peut-être même jamais vu sa fille. Leidi l’attend mélancoliquement en observant le ciel brumeux, courbée sur son balcon. Envoyée par sa mère chercher des plantains, elle croise une connaissance qui lui annonce qu’il a vu le père de l’enfant avec une autre fille. Leidi entreprend alors, sa fille dans les bras, une errance dans la ville à sa recherche, se faisant promener de personne en personne jusqu’à retrouver le père, adolescent d’une quinzaine d’années lui aussi, sur son lieu de travail.

Les personnages évoluent à Medellin, grande ville colombienne. Chaque cadre fait preuve d’une réelle composition mettant en valeur aussi bien les deux protagonistes que la ville, devenant alors un personnage à part entière.

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Le réalisateur ne cherche pas à dénoncer un phénomène avec ce film mais plutôt à dresser le portrait d’une jeune femme, qui peut en représenter tant d’autres. Il ne choisit pas la voie du sentimentalisme qui voudrait attendrir le spectateur en provoquant artificiellement ses émotions. Aucune musique extra-diégétique n’est rajoutée pendant le film, seuls les sons de la ville dans laquelle les personnages évoluent et les rares paroles qu’ils s’échangent se font entendre. Avec des longs plans fixes, Simón Mesa Soto prend le temps de suivre Leidi, la laissant évoluer au rythme qui est celui de la vie de ces jeunes mères colombiennes, dotées de responsabilités bien trop élevées pour leur âge. Le choix de tourner en 35 mm renforce le sentiment de réalité qui se dégage du film en proposant de belles couleurs contrastées.

Cette tranche de vie que Simón Mesa Soto nous présente aurait aussi bien pu être le début d’un long-métrage dans lequel on observerait comment une très jeune mère ferait pour élever son enfant, seule. « Leidi » est en tout cas, très probablement le début d’une carrière de cinéaste prometteuse pour son auteur.

Zoé Libault

Consultez la fiche technique du film

Voir également le film en ligne

Concours : 10 places à gagner pour la reprise des courts de la Semaine de la Critique à la Cinémathèque française

Comme tous les ans, La Cinémathèque reprend la sélection (courts et longs métrages) de la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Pour accompagner cette reprise et vous permettre de voir les courts de Cannes, nous vous offrons 10 places pour les deux séances de courts métrages prévues le weekend prochain. Intéressé(e)s ? Contactez-nous !

A Ciambra

Programme de courts-métrages 1 : samedi 7 juin 2014 – 19h30. En présence des réalisateurs

Safari – Gerardo Herrero – Espagne – 15′
Boa Noite Cinderela – Carlos Conceição – Portugal – 30′
Une chambre bleue – Tomasz Siwiński – Pologne/France – 14′
Petit frère – Rémi St-Michel – Canada – 14′
La Contre-allée – Cécile Ducrocq – France – 29′

Programme de courts-métrages 2  : dimanche 8 juin 2014 – 19h30. En présence des réalisateurs

Crocodile – Gaëlle Denis – Royaume-Uni – 15′, Prix Canal+ du court métrage
Les fleuves m’ont laissée descendre où je voulais Laurie Lassalle – France – 38′
The Chicken – Una Gunjak – Allemagne/Croatie – 15′
True Love Story – Gitanjali Rao – Inde – 19′
A Ciambra – Jonas Carpignano – Italie/France – 16′, Prix Découverte Sony CineAlta du court métrage

Laure Calamy : « C’est fascinant de voir à quel point au cinéma, on ne maîtrise rien. Au théâtre, c’est plus moi qui choisis la prise ! »

Si Laure Calamy est encore peu présente dans des longs-métrages, on ne peut que se souvenir d’elle dans les courts-métrages Ce qu’il restera de nous (Vincent Macaigne) ou encore Un Monde sans femmes (Guillaume Brac) tant son jeu passe aussi bien par le texte que par le corps. Dans La Contre-allée de Cécile Ducroq en compétition à la Semaine de la Critique, elle est Suzanne, une prostituée qui connaît la crise. Nous l’avons rencontrée à Cannes pour un échange tout en rires et en bonne humeur.

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Format Court : D’où t’est venue l’envie de devenir comédienne ?

Laure Calamy : Je crois que c’est vraiment toute petite que j’ai eu envie de devenir comédienne. Je me souviens avoir dit à ma mère que je voulais être « une dame de cirque » (rires) ! J’avais donc commencé à prendre des cours de théâtre et finalement mon père a voulu que j’arrête. Ça m’a beaucoup déçue si bien que j’ai mis du temps à me décider à vraiment être comédienne. Je suis allée à Paris et j’ai suivi un cours à la Courneuve. Ensuite, j’ai fait la Rue Blanche et le Conservatoire. Après ça, j’ai joué dans une pièce à la Comédie Française et c’est là que j’ai rencontré Denis Podalydès.

À la base, tu es une comédienne de théâtre. Qu’est-ce qui t’a poussé à aller vers le cinéma ?

L.C. : En fait, ce sont des propositions. Bien sûr, quand je suis arrivée à Paris à 18 ans, j’en avais envie. Je me rendais tout le temps au cinéma et j’adorais ça. J’allais rue des Écoles et je « grugeais » un peu pour voir encore plus de films ! À 20-22 ans, j’avais peu d’occasions de passer des castings, je ne pensais même pas pouvoir tourner.

Ça a plus été une question d’occasions, de rencontres. Par exemple, Denis a parlé de moi à son frère Bruno pour que je fasse des essais pour Bancs Publics (Versailles rive-droite) et j’y ai joué. Pareil pour Guillaume (ndlr : Brac, réalisateur d’Un Monde sans femmes). Vincent (ndlr : Macaigne), avec qui j’ai commencé à faire du théâtre puis tourné Ce qu’il restera de nous, le connaissait et lui a parlé de moi. En me rencontrant, Guillaume s’est dit que je correspondais au rôle.

On se souvient de cette scène dans Ce qu’il restera de nous dans laquelle tu te barbouilles le visage de rouge à lèvres ou des pièces mises en scène par Vincent Macaigne. Est-ce que tu te mets des limites dans ta façon de jouer ?

L.C. : A priori, non car j’aime aller le plus loin possible et je suis plutôt ouverte aux propositions de rôles aussi bien au cinéma qu’au théâtre d’ailleurs (rires). J’aime être dans l’instant, le plus possible. Sur Ce qu’il restera de nous en l’occurrence, on était presque dans un état de transe. Avec Vincent, on avait fait un labo ensemble et on devait partir à Orléans pour faire quelque chose autour d’Hamlet. Une fois à Orléans, Vincent a finalement décidé de tourner cette histoire et on a donc filmé.  On a écrit les scènes au fur et à mesure, en plus de faire de l’improvisation. Et puis, il y avait aussi des scènes écrites qu’on répétait et répétait comme si on était au théâtre.

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Lorsque tu rencontres un(e) réalisateur/rice, participes-tu à l’écriture ou au contraire, prends-tu le scénario tel quel, en pleine confiance ?

L.C. : C’est différent avec chacun en fait. Par exemple avec Guillaume, il y avait quelque chose de très écrit, sauf la scène des mimes qui était improvisées ou les scènes avec les comédiens non professionnels. Mais autrement, c’était assez précis. Par exemple, quand je repense à la scène sur la barrière avec Vincent justement, c’était très écrit et je n’ai rien rajouté ni modifié. En fait, j’aime bien quand il y a un mélange des deux : scènes écrites et improvisées. J’ai tourné avec Blandine Lenoir dernièrement et il y avait aussi un mélange de choses très écrites et de moments d’improvisations, avec des propositions de la part des acteurs.

Blandine Lenoir et Vincent Macaigne sont comédiens à la base au contraire de Guillaume Brac. Perçois-tu une différence dans la direction d’acteurs lorsque le réalisateur a été comédien ou pas ?

L.C. : Oui, il y a forcément une connaissance du métier. Ils savent ce qu’est le jeu. Du coup, il est vrai qu’il y a une aisance avec les acteurs-réalisateurs. Mais après, il y a surtout une différence entre la place de l’acteur au théâtre et au cinéma : au théâtre, c’est l’acteur qui est le pilier principal. C’est nous finalement qui faisons vivre la pièce, qui dirigeons le regard et qui maîtrisons le tout. On est moteur de ce qui se joue, là maintenant. Tandis qu’au cinéma, on peut ressentir quelque chose et faire un truc, mais si au montage, le réalisateur décide de ne pas le garder, on n’y peut rien. Je l’ai découvert il y a peu de temps finalement, mais c’est fascinant de voir à quel point au cinéma, on ne maîtrise rien. Au théâtre, c’est plus moi qui choisis la prise (rires) !

Comment s’est faite la rencontre avec Cécile Ducroq, la réalisatrice de La Contre-allée ?

L.C. : Son producteur, Stéphane Demoustier (Année Zéro Productions), qui avait produit un court-métrage de Julien Gaspar, Passe, où je jouais déjà une prostituée, a montré le film à Cécile et m’a appelé en me disant qu’elle voulait que ce soit moi, bien que je sois plus jeune que le rôle. À la base, elle cherchait une femme de 45 ans ou plus. Après, j’ai lu le scénario et je l’ai trouvé super.

Comment as-tu abordé le rôle ?

L.C. : Il se trouve que j’ai lu beaucoup de choses de Grisélidis Réal, une ancienne prostituée suisse qui a écrit des choses magnifiques et que j’adore. Du coup, j’avais l’impression qu’il y avait quelque chose de familier dans ma tête avec cette histoire. Quand j’ai lu ses textes, j’ai ressenti des choses très dures, mais aussi de vrais échanges, une relation de fidélité avec ses clients. Pour certaines prostituées, il faut savoir que c’est un métier qui permet aussi de vivre normalement, c’est quelque chose qui m’a touchée.

Comment s’est déroulé le tournage ? Les scènes un peu plus crues ou violentes ont-elles été faites en début ou en fin de tournage ?

L.C. : Plutôt à la fin. En fait, on a très peu répété, un peu plus avec les clients car, pour la plupart, ils n’étaient pas acteurs professionnels et on voulait les mettre plus à l’aise, surtout qu’il fallait quand même se mettre à poil ! Les deux premiers jours de tournage, on a commencé par les scènes hors de la chambre ; par exemple, le moment où Suzanne attend au café. En fait, le tournage a vraiment commencé au moment des prises pour les scènes avec les clients. À partir de là,  on était dans l’action, dans le concret des choses, là d’un coup, le tournage était parti car on avait besoin d’être confronté au sujet. En plus, personnellement, je n’ai aucune gêne avec ça. D’ailleurs, je n’avais qu’une envie, que l’on commence par ces scènes-là parce que c’était ça le rôle. C’est un film d’action pour moi !

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Pour ce genre de scènes un peu plus violentes et intimes, as-tu besoin d’une concentration particulière, d’être un peu isolée avant de tourner ?

L.C. : Pas du tout. Au contraire, j’aime bien être là, discuter avec les gens, être dans la vie, qui plus est dans ces scènes-là qui étaient justement très concrètes, avec beaucoup de vie. D’ailleurs, on a beaucoup improvisé. S’il y avait eu un texte très précis, ça aurait été horrible en fait. On aurait perdu le naturel de la situation. Par conséquent, on a passé beaucoup de temps à créer un climat de confiance.

Les films dans lesquels tu as joué ont souvent été sélectionnés dans de grands festivals tels que Clermont-Ferrand ou Brive, mais c’est ta première fois à Cannes.

L.C. : Oui, mais je n’ai pas pu me rendre dans la majorité de tous ces festivals (rires) ! Enfin, si je suis allée à Belfort. Quant à ici à Cannes, ce n’est que du plaisir, sans vraiment de pression. C’est une super surprise en effet.

Et quel est ton programme après Cannes ?

L.C. : Je répète actuellement une pièce de théâtre à Avignon, Orlando ou l’impatience, une création d’Olivier Py, qui sera présentée pendant le festival.

Après, en août, je vais répéter avec Vincent (ndlr : Macaigne) qui va faire une re-création de L’idiot de Dostoïevski. Il l’avait déjà créé il y a 5 ans, mais je n’étais pas dessus à l’époque et il y aura trois reprises de rôles. Ce sera joué à la rentrée au Théâtre de la Ville (du 1er au 12 octobre 2014) et au théâtre Nanterre-Amandiers (du 4 au 14 novembre 2014). Sinon, j’ai aussi une scène dans Sous les jupes des filles d’Audrey Dana qui sort le 4 juin, mais je n’ai pas encore vu le film. J’ai aussi participé au dernier film de Lucie Borleteau, Fidelio, et au premier long-métrage de Blandine Lenoir, Zouzou, dans lequel j’interprète une institutrice très féministe.

Y a-t-il un rôle ou un personnage que tu rêverais d’incarner ?

L.C. : J’aime les rôles d’action, alors ça me plairait de jouer dans un western (rires) !

Propos recueillis par Camille Monin

Article associé : la critique du film

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Concours : 5 places à gagner/Reprise des courts/Quinzaine des Réalisateurs/Forum des images

À l’occasion de la reprise de la Quinzaine des Réalisateurs au Forum des images, Format Court vous offre 5 places pour le 2ème programme de courts métrages ayant lieu samedi 7 juin à 14h30.

Intéressé(e)s ? Contactez-nous !

Programmation

Trece si prin perete de Radu Jude (It can pass through the wall). Fiction, Roumanie, 17′, 2014. Mention spéciale – Prix illy du court métrage

« – J’ai peur, grand-père !… Tu entends ? […]
– C’est les gens de la maison qui pleurent, dit-il. Ils regrettent le mort, c’est pour ça qu’ils pleurent. »
(« Dans la remise » par Anton Tchekhov)

Jutra de Marie-Josée Saint-Pierre. Documentaire, Canada, 13′, 2014

Assemblant archives et séquences d’animation, Jutra est un portrait cinéphilique et astucieux du réalisateur de Mon oncle Antoine, le cinéaste québécois Claude Jutra. Avec ce film, Marie-Josée Saint-Pierre peaufine sa recherche d’une forme singulière de documentaire animé.

Fragmenty de Aga Woszczyńska. Fiction, Pologne, 25′, 2014

Anna et son conjoint ont des emplois bien rémunérés, une vie sexuelle intense et pratiquent le jogging matinal. Petit à petit, Anna sent s’effondrer le monde auquel elle s’accroche. Elle pourrit de l’intérieur.

Guy Moquet de Demis Herenger. Fiction, France, 32′, 2014. En présence du réalisateur

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Guy Moquet ou Guimo ou Guim’s a promis à Ticky de l’embrasser au crépuscule en plein milieu du quartier devant tout le monde. Peut-être pas si fou… mais peut-être pas si simple.

Deux illustrations de Gitanjali Rao, réalisatrice de « True Love Story », sélectionné à la Semaine de la Critique

Petite attention. Gitanjali Rao, la réalisatrice indienne de « True Love Story », sélectionné à la Semaine de la Critique, nous a envoyé deux dessins faits sur ordinateur réalisés au moment de la présentation de son film en France. En un clin d’oeil, voici ses deux amoureux animés, à Cannes & à Paris.

Salim et Kamala sur le tapis rouge

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Salim et Kamala devant la Tour Eiffel

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Retrouvez sur notre site la critique du film et l’interview de Gitanjali Rao

Pour information, « True Love Story » fait partie du 2ème programme des courts métrages, projeté le dimanche 8 Juin 2014, à 19h30, à la Cinémathèque française, dans le cadre de la reprise de la Semaine de la Critique

Jutra de Marie-Josée Saint-Pierre

Sélectionné cette année à la Quinzaine des Réalisateurs, le court-métrage documentaire animé “Jutra” semble poursuivre l’une des ambitions de sa réalisatrice Marie-Josée Saint-Pierre, quelques années après le remarqué “Les négatifs de McLaren” (2006) : faire dialoguer des archives traitées par le dessin avec l’œuvre d’un cinéaste. Le film se concentre en l’occurrence sur la trajectoire atypique du cinéaste québécois Claude Jutra. En détournant le matériau filmique, l’hommage tourne rapidement vers une forme d’auto-psychanalyse biographique pendant lequel Claude Jutra se parle à lui-même. Pris dans un jeu de questions-réponses un peu délirant, le spectateur est témoin de son existence, toujours instable et non-linéaire : jeunesse trouble, débuts prometteurs, succès cinématographiques, notoriété, maladie d’Alzheimer et suicide. Aussi le film apparaît-il comme la face inversée, enfouie, spectrale mais lucide, de l’oubli (auquel fait face Jutra les dernières années de sa vie). Comme si, au fond, l’esprit retors du réalisateur d’“À tout prendre” (1963) et de “Mon oncle Antoine” (1971) rôdait plus que jamais dans la mémoire vivante et colorée des jeunes cinéastes québécois.

Espace(s) cinématographique(s)

D’emblée, “Jutra” confronte plusieurs plusieurs sources filmiques. Il reprend des images d’archives des films de Claude Jutra, chronologiquement et successivement. On voit par exemple des extraits du court-métrage “Il était une chaise” (1957), puis de ses longs-métrages. Mais la structure du film se dessine à travers des archives montrant le cinéaste lui-même, assis ou marchant dans des lieux divers où il travaille et (se) parle, plans auxquels Marie-Josée Saint-Pierre a appliqué un traitement esthétique spécifique. On assiste ainsi à un documentaire d’un genre étrange, où Claude Jutra s’inscrit sur des décors devenus dessins en couleurs. Son corps en noir et blanc évolue dans des espaces presque imaginaires, toujours entouré par un halo mouvant. Combinant les différentes sources et les détournant, c’est tout le rapport électrique entre Claude Jutra et l’espace environnant qui est interrogé par Marie-Josée Saint-Pierre.

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Si ce rapport problématique entre le corps de Jutra et les espaces qu’il traverse trouve une dimension signifiante, c’est bien parce qu’il donne une épaisseur aux problèmes mentaux évoqués dans les propos de Claude Jutra (rendus présents dans des conversations atypiques où le cinéaste se parle à lui-même). L’oubli imposé par la maladie l’Alzheimer donne à l’être l’impression de planer hors de tout et d’évoluer en décalage de la réalité. Plus généralement, le court-métrage “Jutra” semble rendre compte d’une tentative incessante du cinéaste à s’intégrer dans l’espace social, un espace de normes où l’homme n’a jamais vraiment trouvé sa place. Problème qui explique en même temps sa capacité à parler mieux que quiconque des individus, de leurs désirs et de leurs travers.

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Le risque de (se) projeter

Si “Jutra” évite l’illusion biographique, c’est dans le rapport complexe qu’il définit entre la vie du créateur et la traduction cinématographique de celle-ci. Il est tentant pour un cinéaste, dans certains cas cela relève même d’une nécessité, d’aborder la création cinématographique comme une perpétuelle re-création de soi-même. Surtout quand l’aube de la carrière se situe à la fin des années 1950, moment de rupture où les réalisateurs s’autorisent à explorer la vie et leur regard sur elle, par exemple en racontant leur enfance (Truffaut) ou en cherchant l’origine de leur perception sur l’Autre (Rouch). Ce n’est pas un hasard si ce sont justement ces deux cinéastes français que Claude Jutra a rencontré à Paris, alors qu’il voulait se lancer dans la réalisation de films. Car il y a chez Jutra le désir premier et fécond de comprendre qui il est, processus sans doute consubstantiel d’une perte de repères et d’un rapprochement avec des formes de morbidité. Si, comme il le dit lui-même dans le film, « à cette époque-là, il était encore plus bizarre de vouloir devenir cinéaste que cosmonaute », il tentera pour exister d’éviter de planer pour au contraire planter les jambes du cinéma dans sa terre, le Québec, et d’y questionner sa place d’individu démuni.

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De ce risque de se montrer, et de montrer l’autre qui était en lui, “Jutra” donne une représentation plastique émouvante. Il se place au-delà de toute forme cinématographique reconnue. Néanmoins, il n’en fait pas moins acte de documentaire, au sens où le déplacement esthétique des sources favorise l’appréhension objective d’un être en prise avec une identité multiple et insaisissable. Tantôt représentant de la «révolution tranquille», tantôt explorateur de la ruralité profonde et de l’histoire du Québec, Claude Jutra est moins un être de la prudence qu’un artiste de la pudeur. Le court-métrage de Marie-Josée Saint-Pierre en dresse le portrait vivant, complexe et passionnant.

Mathieu Lericq

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12/06/14 : Soirée Format Court, spéciale Cannes

Pour son dernier rendez-vous de l’année, jeudi 12 juin 2014 à 20h30, Format Court vous invite à découvrir au Studio des Ursulines (Paris, 5è) cinq films issus de la Cinéfondation et de la sélection officielle du Festival de Cannes. La soirée fera l’objet d’une rencontre avec le sélectionneur Olivier Chantriaux et l’équipe de « Aïssa » de Clément Tréhin-Lalanne, lauréat d’une Mention spéciale au dernier festival.

Programmation

Aïssa de Clément Tréhin-Lalanne. Fiction, 8′, 2014, France, Takami ProductionsMention spéciale au Festival de Cannes 2014. En présence de l’équipe

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Synopsis : Aïssa est congolaise. Elle est en situation irrégulière sur le territoire français. Elle dit avoir moins de dix-huit ans, mais les autorités la croient majeure. Afin de déterminer si elle est expulsable, un médecin va examiner son anatomie.

Article associé : la critique du film

The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at kilometer 375 de Omar el Zohairy. Fiction, 18′, 2014, Egypte, High Cinema Institute. Sélectionné à la Cinéfondation 2014

Synopsis : La peur est un instinct se trouvant sous la peau. Mais que faire s’il mute ?

Smafuglar de Rúnar Rúnarsson. Fiction, 15’15″, 2008, Islande, Zik Zak. En compétition officielle au Festival de Cannes 2008

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Synopsis : Une nuit d’été lumineuse où un groupe de jeunes adolescents passe de l’innocence à la dure réalité de l’âge adulte.

Articles associés : la critique du filml’interview de Rúnar Rúnarsson

Bishtar Az Do Saat (Plus de deux heures) d’Ali Asgari. Fiction, 15′, 2013, Iran, Khaneye 8 Film ProductionEn compétition officielle au Festival de Cannes 2013

Synopsis : 3 heures du matin. Un garçon et une fille errent dans la ville. Ils cherchent un hôpital pour soigner la jeune fille mais cela s’avère plus compliqué qu’ils ne pensent.

Articles associés : la critique du filml’interview d’Ali Asgari

Oh Lucy ! de Atsuko Hirayanagi. Fiction, 22′, Japon, Singapour, Etats-Unis, 2014, New York University, Tisch School of the Arts. Deuxième Prix de la Cinéfondation 2014

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Synopsis : Setsuko, 55 ans, employée de bureau célibataire à Tokyo, reçoit une perruque blonde et une nouvelle identité – Lucy – de son jeune professeur d’anglais non-conformiste. ‘Lucy’ réveille en Setsuko des désirs inconnus jusqu’alors. Quand son professeur disparaît, Setsuko doit faire face à ce qu’il reste : elle-même.

En pratique

Date, horaire : jeudi 12 juin 2014, à 20h30

► Durée de la séance : 78’

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

Entrée : 6,50 €

► Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

J comme Jutra

Fiche technique

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Synopsis : Assemblant avec ingéniosité archives et séquences animées, Marie-Josée Saint-Pierre signe un portrait cinéphilique et astucieux du réalisateur de Mon oncle Antoine, le cinéaste Claude Jutra. Poursuivant la démarche amorcée en 2006 avec Les négatifs de McLaren, consacré à Norman McLaren, Saint-Pierre peaufine sa recherche d’une forme singulière de documentaire animé, synthétisant avec finesse et audace la vie et la carrière d’un autre géant du cinéma.

Genre : Documentaire animé

Durée : 13’

Pays : Québec

Année : 2014

Réalisatrice, scénariste, effets spéciaux : Marie-Josée Saint-Pierre

Animation : Brigitte Archambault

Montage : Oana Suteu

Design Sonore : Olivier Calvert

Bruitage : Lise Wedlock

Production : MJSTP Films Inc

Article associé : la critique du film