Rock, chevelu & roll, Julien Hallard se fait aisément repérer par son look à la cool, ses films musicaux, et son tutoiement spontané. Parti faire du cinéma à New-York et vivre au passage des expériences hallucinantes, il est rentré à Paris avec le goût des films de potes et la débrouillardise dans la poche. La même année, il a réalisé « Vinhyl », un film à sketches et « Cheveu », une comédie légère aux accents mélancoliques, tous deux sélectionnés à Clermont-Ferrand en 2010. Entretien près d’un an plus tard au Cinémobile, une salle de cinéma itinérante ayant posé ses bobines à Vendôme.
Philippe perd ses cheveux. Combien de temps lui reste-t-il avant la calvitie ? Son dermatologue est formel : seul son père a la réponse à cette question.
Réal. : Julien Hallard
Fiction, 18′, 2010
France
Un court métrage pour parler de cheveux longs : une dérision primaire, initiale, essentielle, support permanent du film de Julien Hallard. Dans une effervescence qui reprend quelques accents des années 70 (cheveux longs, blouson orange et casque rouge), on assiste au délire d’un musicien réellement préoccupé par son apparence dans un véritable chassé-croisé de boucles, de franges et de frisettes.
Hier soir, s’est ouvert le 19ème festival de Vendôme, avec la projection du « Grand Amour », en la présence de son auteur, Pierre Etaix. Si le film n’a pas vieilli, son auteur de 82 ans avoue, lui, avoir pris beaucoup de rides. Digne hériter du slapstick, Etaix a créé au fil de ses films un personnage qui n’est autre que sa propre caricature. Et cela, dès ses courts métrages.
Une jeune femme prépare la table pour fêter son anniversaire de mariage. Le mari se trouve coincé dans les encombrements parisiens. Les quelques arrêts pour les derniers achats ne font que le retarder davantage.
Réal. : Pierre Etaix, Jean-Claude Carrière
Fiction, 12′, 1962
France
Les pays de l’Est continuent à nous intriguer. Après la Pologne, c’est au tour de la Hongrie de nous stimuler l’esprit. « Ünnep » (Celebration), projeté hier et aujourd’hui au festival de Brest, offre un condensé de retenue, de questionnement intime et de cicatrices mal fermées.
Yan est un jeune dealer sans domicile fixe ni emploi stable. Pour Morgane, sa copine, il est prêt à arrêter ses trafics et rechercher un contrat d’embauche dans un entrepôt, au salaire minimum. La pression de son entourage, le coût de la vie et l’angoisse de la précarité lui laisseront-ils la force de suivre cette route ?
Réal. : Laurent Teyssier
Fiction, 23′, France
2010
La société à deux vitesses, c’est de plus en plus vrai s’accorde à nous dire le premier film de Laurent Teyssier. « 8 et des poussières » sélectionné au Festival de Brest, détenteur de plusieurs récompenses et nominé aux Césars 2011 lève le voile sur une réalité peu glorieuse de la (douce) France d’aujourd’hui.
Depuis les montagnes célestes jusqu’au sommet des tours de Shanghai, deux jeunes paysans quittent leur village pour rejoindre la mégapole.
Réal. : Hendrick Dusollier
Fiction, 15′, 2010
France
Dussolier, non pas l’acteur fétiche de Resnais mais l’explorateur visuel, celui qui tutoie l’Histoire avec un grand H sur les toits des mondes virtuels et qui aime immerger sa caméra en des plongées vertigineuses et citadines est venu amarrer son « Babel » à Brest, le temps du Festival du court métrage.
Après la mort de sa femme, le père de Wojtek fait une dépression nerveuse et perd peu à peu la raison. La direction de l’école de Wojtek s’en inquiète et veut intervenir : s’il s’avère que son père n’est pas capable d’assumer ses responsabilités, le garçon sera placé dans un orphelinat.
Réal. : Adrian Panek
Fiction, 21′, 2009
Pologne
Fort et libre, le cinéma polonais s’imprime à vif. Que ce soit devant un court de Polanski ou devant un long de Skolimowski, quelque chose vous précipite dans du jamais vu. Appelez ça une baffe dans la gueule ou un joli précipice, si vous le voulez. Apprêtez-vous surtout à découvrir dans le même ordre d’idées « Moja biedna głowa » (Ma pauvre tête) d’Adrian Panek, projeté en compétition ces jours-ci à Brest.
Automne, la saison où la nature se prépare à renaître en mourant. En cette période de l’an, nous faisons la connaissance de deux jeunes gens. Ils sont peut-être pas les personnages les plus populaires de la petite communauté de Tornedalen depuis que leur mode de subsistance est à la limite de la moralité.
Réal. : Jonas Selberg Augustsén
Fiction, 28′, 2010
Suède
Voici un film de saison. « Höstmannen » (“Autumn Man”) de Jonas Selberg Augustsén débarque en Bretagne après avoir fait marrer plusieurs festivals. Suédois, beau et fou, ce court est l’une des surprises de la compétition européenne de Brest.
Salomé ne s’intéresse qu’à ça. Son voisin Nicolas aussi, mais lui, il le fait. Il le fait même avec plein de filles qu’il ramène dans leur immeuble. Salomé aimerait bien être une de ces filles. Alors, elle rôde autour de Nicolas qui ne se méfie pas. Car, après tout, Salomé n’est qu’une gamine.
Réal. : Stéphanie Vasseur
Fiction, 12′, 2010
France
Kavi est un jeune Indien qui voudrait jouer au cricket et aller à l’école mais qui n’a pas d’autre choix que de travailler dans un four à briques comme un esclave contemporain. Il doit soit accepter son destin, soit se battre pour mener une vie différente.
Réal. : Gregg Helvey
Fiction, 19′, 2009
Inde, Etats-Unis
Dans la cour du collège, Benoît perd un pari contre ses copains. Son gage : proposer à Aglaée, une élève handicapée, de sortir avec lui.
Réal. : Rudi Rosenberg
Fiction, 19′, 2010
France
Tout juste récompensé du Prix du Jury au FIFF, « Aglaée », le troisième film de Rudi Rosenberg dénote par son ton et son humeur avec le pessimisme ambiant des films récemment présentés à Namur. Interprété par une bande d’ados, le film est porté par un duo masculin/féminin tout en contraste : un mâcheur de chewing-gum invétéré et une handicapée toute en retenue.
C’est une journée particulière dans la vie de Nola : c’est sa première permission de sortie après des années de détention. Le portrait d’une femme autour de qui le monde vacille est ainsi tiré…
Réal. : Askia Traoré
Fiction, 25′, 2010
Tchad, France