La bonne news du weekend. « Renaître », le très beau film du réalisateur belge Jean-François Ravagnan, que nous avions primé en 2015 au Festival International du Film Francophone de Namur, est visible en ligne sur le site internet de Court-Circuit, la case courte d’Arte après un passage à l’antenne dans un Spécial « Rendez-vous amoureux », diffusé cette semaine.
Le film dépeint une relation étroite entre deux frères vivant avec leurs parents dans un fjord reculé. Nous pénétrons dans leur monde à travers le regard du plus jeune frère et nous l’accompagnons dans un voyage qui marquera un tournant dans leur vie.
Résonner avec notre époque, c’est ce qui pourrait nous venir à l’esprit lorsque l’on regarde « Ennemis intérieurs », premier court-métrage de Sélim Azzazi, sélectionné et primé par notre équipe Format Court au Festival du court-métrage de Villeurbanne.
Dans les années 90, le terrorisme algérien s’invite en France. Deux hommes. Deux mémoires. Deux identités. Un affrontement.
Réal. : Sélim Azzazi
Fiction, 27’34″, 2015
France
Primé par le Jury Format Court lors du dernier Festival Européen du Film Court de Brest, « Dārznieks » (« Le Jardinier »), troisième court métrage de la réalisatrice lettone Madara Dišlere, est une histoire de don et de partage, une histoire d’écoute aussi.
Un jardin fait le bonheur et l’épanouissement d’un vieux jardinier. Le jardin ne lui appartient plus mais il se sent toujours comme chez lui. Il communique avec le jardin qui lui répond, lui offrant un refuge et une riche récolte.
Réal. : Madara Dišlere
Fiction, 20′, 2016
Lettonie
Parmi les jeunes réalisatrices actuelles, l’Israélienne Or Sinai, diplômée de l’École Sam Spiegel de Jérusalem, nous intéresse particulièrement. Son film de fin d’études « Anna » a fait ses débuts à la Cinéfondation en mai, cette année où il a gagné le Premier Prix. Un mois plus tard, il obtenait le Prix Format Court au Festival de films d’écoles de Tel Aviv. Il fait le tour des festivals actuels et vient d’obtenir le Grand Prix du Jury au Poitiers Film Festival ce weekend.
« Faits et dits de Nasreddin II », le court-métrage de Pierre-Marie Goulet, en sélection au Festival du Film Court de Brest 2016, met en scène Nasreddin, un personnage mythique de la culture musulmane qui représente l’ingénuité, prodiguant à ceux qui l’écoutent des enseignements aussi absurdes que rationnels.
Les histoires de Nasreddin procèdent à un renversement de « point de vue » qui fait voler en éclat notre manière établie de voir les choses, les gens, le monde et leurs relations. Au-delà du sourire, elles ont d’infinies résonances. Ce qui va de soi pour lui met en cause ce qui semble aller de soi.
Réal. : Pierre-Marie Goulet
Fiction, 29′, 2016
Portugal, France
Après vous avoir annoncé hier la short list des 10 courts-métrages en lice pour l’Oscar du Meilleur Film d’Animation, voici celle concernant les films de fiction. 10 films, sur une base de 137, ont été retenus par les comités de présélection.
Gagnant du Prix France Télévisions au 13ème Festival Court-Métrange, projeté également au Festival de Brest, « Spoetnik » de Noel Loozen est, contrairement à la thématique spatiale qu’introduit son titre, une fable humaniste et une comédie romantique tout droit venue d’un conte de fée.
Venu du monde de la bande dessinée indépendante, avec des œuvres comme « Welcome to the Death Club » (2001), « Monsieur Ferraille » (2001), « Pat Boon » (2001) ou « Pinocchio » (2008), Vincent Paronnaud alias Winshluss a bifurqué ensuite vers le cinéma d’animation en co-réalisant notamment « Persepolis », en 2007. Artiste discret et protéiforme, il navigue seul ou en équipe, entre cinéma et bande dessinée, alternant film fauché et production plus lourde.
Sacha Feiner, le réalisateur belge récompensé au festival Le Court en dit long du Prix Format Court pour son dernier court-métrage d’animation « Dernière porte au sud », plonge dans son film le spectateur dans un univers fantastique d’après le point de vue d’un enfant et de sa tête siamoise. La précision des détails, du décor, la volonté de retranscrire et d’adapter la bande dessinée de Philippe Foerster, met en avant la sensibilité du réalisateur pour ses personnages, une sensibilité que l’on retrouve dans ses deux précédents films : « Gremlins fan film », et « Un monde meilleur ».
Une femme travaille de nuit dans une station service. Des gens qu’elle ne connaît pas font escale dans son monde, puis la laissent à nouveau seule dans sa bulle. Une nuit, un étrange client va bouleverser ses habitudes.
Réal. : Ena Sendijarević
Fiction, 10′, 2013
Pays-Bas
Si Muybridge et Marey, tous deux nés et morts aux mêmes dates (1830-1904), décomposent le mouvement des corps humains et des animaux, c’est avant tout pour comprendre scientifiquement, mais non sans conséquence poétique, la subtilité invisible d’un déploiement. Et puis les démarches du cinématographe naissant entérinent la possibilité de restituer par le défilement, à l’aide de perforations, le temps donné d’un geste. S’ensuit un triple étirement : celui du cadre (dévoyant la profondeur pour l’horizontalité), puis celui du temps filmé (substituant au plan fixe la menace d’un travelling infini) et enfin celui de l’expérience du spectateur (passant de la série enchaînant les sketchs spectaculaires à l’exploration d’une intimité vécue dans sa continuité). Mais il ne faut pas voir dans cette généalogie une quelconque résolution des contrastes.
À l’affût de réalisateurs prometteurs, Format Court fait aujourd’hui la lumière sur Or Sinaï, jeune cinéaste israélienne diplômée de l’École Sam Spiegel de Jérusalem. Primée par notre équipe au Festival de films d’écoles de Tel Aviv pour son court métrage « Anna » – également remarqué au festival de Cannes où il a reçu le Premier Prix de la Cinéfondation, Or Sinaï nous fait entrer dans un univers où la femme est au centre du récit : ses trois courts métrages, deux fictions, « Two » et « Anna », et un film documentaire « Violetta mi vida », mettent en scène des personnages de mères qui élèvent seules leurs enfants.
Diplômée de l’Ecole Sam Spiegel de Jérusalem et réalisatrice de « Anna », court métrage ayant obtenu de nombreux prix dont le Prix Format Court au Festival de films d’écoles de Tel Aviv, Or Sinai, aime approcher l’univers de la solitude et de la féminité, deux entités qu’elle mêle avec délicatesse et sensibilité dans ses différentes réalisations.
Carlos a préparé une surprise à sa femme. Il y a quelques jours, ils se sont disputés et il veut lui présenter ses excuses.
Réal. : David González Rudiez
Fiction, 3’30 », 2015
Espagne