Tram de Michaela Pavlátová

Tram de Michaela Pavlátová

Cannes n’est pas le lieu dédié au genre animé, Annecy commençant peu de temps après le festival (début juin). Pourtant, plusieurs courts métrages faisant intervenir le mouvement animé ont fini dans la short list des sélectionneurs cannois. « Le Fleuve Rouge » de Stéphanie Lansaque et François Leroy s’est installé à la Semaine de la Critique, les limaces de « Slug invasion » de Morten Helgeland et Casper Wermuth se sont glissées jusqu’à la Cinéfondation, et « Tram » de Michaela Pavlátová a déboulé, tous freins lâchés, à la Quinzaine des Réalisateurs.

Prolongation

Prolongation

Depuis trois mois, Tomas, le magicien raté et formidable d’ « Instead of Abracadabra », réalisé par Patrik Eklund, vous apparaissait sur la page d’accueil de Format Court, en accompagnement de l’édito de février. Ayant attrapé quelques crampes au bras droit, à force de tenir sa baguette à l’horizontale, il a finalement opté pour un congé sabbatique au Nouveau Mexique. Ayant appris la nouvelle, Tania, la jeune fille du film homonyme de Giovanni Sportiello l’a remplacé subitement, marteau au poing et sang chaud dans la poche.

Petit Sagittaire

Petit Sagittaire

Cette année, nous avons oublié de fêter notre anniversaire. Le 13 janvier est passé comme une boule dans le fil et nous n’avons rien vu. Peut-être parce que notre quotidien a changé, que l’agenda 2012 a eu du mal à nous trouver ou que nous récupérons encore du festival de Clermont-Ferrand.

Emilie Mercier :  » Je trouve intéressant d’utiliser l’animation, un médium assez contemporain, pour faire resurgir un texte ayant plus de 800 ans »

Emilie Mercier :  » Je trouve intéressant d’utiliser l’animation, un médium assez contemporain, pour faire resurgir un texte ayant plus de 800 ans »

Bien partie pour devenir illustratrice, Emilie Mercier est devenue animatrice grâce à une petite annonce évoquant le festival Anima. Son premier film, « Bisclavret », mêlant vitrail, lai et (in)fidélité, a remporté le Prix Média et le Prix Emile Reynaud au dernier festival de Bruz. Entretien autour des bonds dans le temps, des univers propres aux auteurs et du langage des oiseaux.

Jean-François Laguionie : « Quand on fait des longs, la maîtrise est différente qu’en court. On dirige le film comme un chef d’orchestre mais on ne peut plus se permettre de jouer de tous les instruments »

Jean-François Laguionie : « Quand on fait des longs, la maîtrise est différente qu’en court. On dirige le film comme un chef d’orchestre mais on ne peut plus se permettre de jouer de tous les instruments »

C’était l’invité discret, attentif et incontournable du festival d’animation de Bruz. Venu avec sa compagne, la scénariste Anik Le Ray, présenter leur film commun, « Le Tableau », sorti en salle en novembre, Jean-François Laguionie, bien connu en courts (« La demoiselle et le violoncelliste », « Une bombe par hasard », « L’acteur », « La Traversée de l’Atlantique à la rame », …) et en longs (« Gwen ou le Livre des Sables », « Le Château des singes », L’île de Black Mór ») est revenu sur sa rencontre avec Paul Grimault, le travail du mime, l’importance de l’animation, de l’émotion et du dessin libre.

Marek Skrobecki : « Je n’ai pas du tout envie de déshumaniser mes films, je préfère inviter le spectateur à regarder le monde avec un œil différent »

Marek Skrobecki : « Je n’ai pas du tout envie de déshumaniser mes films, je préfère inviter le spectateur à regarder le monde avec un œil différent »

Animateur polonais reconnu, rattaché au légendaire studio Se-ma-for, Marek Skrobecki, est l’auteur du conte poétique « Danny Boy », lauréat du Métrange du Format Court au festival Court Métrange de Rennes. Début décembre, il était à Paris pour présenter ses films dans le cadre d’une rétrospective organisée par le Carrefour de l’Animation, au Forum des images. Entretien particulier dans un espace rose et feutré de la Salle des collections.

Rêves et désillusions européennes

Rêves et désillusions européennes

Au moment où se déroule ailleurs les Rencontres Henri Langlois spécialisées dans les films d’étudiants, notre dernier sujet sur Brest sort avec un petit retard et une nette priorité pour les premières et secondes oeuvres. En lien avec les écoles de cinéma, les programmations d’autres festivals et les auteurs déjà repérés précédemment, le festival a eu la qualité de nous dérouter par le passé avec des films tels que “Hostmannen” et « Moja biedna glowa » (Ma pauvre tête).

L’envol

L’envol

Vous l’avez peut-être constaté sur le site depuis la rentrée. Format Court remet des prix en festival. À Paris Courts Devant, à Court Métrange, à Média 10-10 et bientôt (on vous l’annonce déjà) à Vendôme.

Brest. Impressions partagées

Brest. Impressions partagées

Vérifiez dans votre agenda. Entre les Tonnerres de Brest (rassemblement maritime en juillet) et Noël à Brest (marché de Noël en décembre), le Pays de Brest accueille en novembre le Festival européen du film court. Jusqu’ici, Format Court se tenait à distance géographique mais non éditoriale (voir nos précédents Focus 2010 et 2009) du festival. Cette année, un nouveau rapprochement s’est effectué entre les deux structures en F. Journal de bord.

Romain Roll : « A Cannes, il faudrait y avoir une salle Méliès. Ce serait un vrai hommage à ce grand personnage qui a su révéler le vrai cinéma »

Romain Roll : « A Cannes, il faudrait y avoir une salle Méliès. Ce serait un vrai hommage à ce grand personnage qui a su révéler le vrai cinéma »

Romain Roll, natif du Luxembourg, s’est fait connaître pour plein de trucs (critique, directeur de festival, producteur). C’est pourtant en tant que coordinateur de la Fédération du Festival du Film Fantastique Européen (plein de F, ça donne EFFFF) et organisateur du Méliès d’Or qu’il a été invité cette année au festival Court Métrange. Dans quel but ? Celui de juger si la manifestation de genre rennaise remplissait les conditions d’adhésion à la Fédération (la réponse est oui). Rencontre autour du fantastique, de l’éducation à l’image et de Georges Méliès.

Hugo Chesnard : « L’art recherche la nuance et peut craindre le pathos »

Hugo Chesnard : « L’art recherche la nuance et peut craindre le pathos »

C’est un régisseur qui parle de rossignols maléfiques, c’est aussi un réalisateur qui cite de mémoire des passages en vers de son film. Militant social, Hugo Chesnard, l’auteur de « La France qui se lève tôt », pré-sélectionné aux César, évoque, après la séance de son film à Paris Courts Devant, la puissance du montage, les libertés à prendre avec le réalisme et la volonté de crier sans y parvenir.

La France qui se lève tôt de Hugo Chesnard

La France qui se lève tôt de Hugo Chesnard

Le film arrive par hasard par le biais d’une actu paillette, celle des 12 courts métrages pré-sélectionnés aux César. Certains noms sont parlants, d’autres pas du tout. Celui de Hugo Chesnard appartient à la deuxième catégorie. Quelques instants plus tard, Arte, joue son jeu +7 : « La France qui se lève tôt » est visible en ligne une semaine après sa diffusion sur la chaîne franco-allemande. Forcément, la curiosité s’étire, le partage de l’info est immédiat, et le choc, lui, est salutaire. Le film réapparaît quelques jours plus tard, au détour d’une séance musicale, à Paris Courts Devant. Renouvellement de l’attention.

Dripped de Léo Verrier

Dripped de Léo Verrier

Quand la peinture inspire l’animation, un film tel que « Dripped » coiffe le stock sans fin et impersonnel des courts métrages actuels. Coloré, mystérieux et musical, le film de Léo Verrier est un hommage à la création picturale et à Jackson Pollock en particulier. Proposé par Chez Eddy, une société de production aux fausses allures de bar du coin, le film de Léo Verrier se balade entre air jazzy, nuits américaines et conte à part sur l’art.