Tous les articles par Katia Bayer

Côté Court #1 : Lucie Thocaven

Môme, Lucie Thocaven s’est gavée de Walt Disney. Plus tard, la magie des histoires et les amis d’amis l’ont incitée à pousser les portes  vert bouteille de la Cambre. Entre fantasme et réalité, son deuxième court, « Grand-mère, veux-tu ? », est une comédie graphique interrogeant les rapports entre la vieillesse et la sexualité. Rencontre sonore avec la réalisatrice.

L’interviewée

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L’interview

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Interview : Katia Bayer

Le film

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G comme Grand-mère, veux-tu ?

Fiche technique

Synopsis : Une vieille dame seule et acariâtre reçoit la visite de sa petite fille et de son timide fiancé.

Genre : Animation

Durée : 06’55 »

Pays : Belgique

Année : 2009

Réalisation : Lucie Thocaven

Scénario : Lucie Thocaven

Animation : Lucie Thocaven

Technique : Ordinateur 2D

Musique : Jocelyn Defawe

Son : Romain Castéra

Montage : Lucie Thocaven

Voix : Céline Dély, Romain Castéra, Lucie Thocaven

Production : La Cambre

Distribution : Adifac

Article associé : l’interview de Lucie Thocaven

Média 10-10, the Palmarès

Palmarès 2009

Prix du Meilleur Court Métrage de Fiction : « Dans nos veines » (Guillaume Senez)

Prix du Meilleur Court Métrage Documentaire : « Tuulepealne » (Dominique Guelette)

Prix du Meilleur Court Métrage d’Animation : « Micro dortoir » (Léa Bertels)

Prix OVNI : « A place » de Jean De Lacoste

Prix des Auteurs de fiction : « La balançoire » (Christophe Hermans)

Prix de la Meilleure Bande Sonore : « Climax » (Frédéric Sojcher)

Prix de l’Image Numérique : « L’été » (Vania Leturcq)

Prix de la Meilleure Image : « Jazzed » (Anton Setola)

Prix du Public : « Le négociant » (Joachim Weissman)

Prix « RTBF » : « Mimesis » (Camille Meynard)

Prix « Be tv » : « Retour simple » (Jérôme Guiot)

Prix de la Presse : « Les amateurs » (Jean-Frédéric Eerdekens)

Prix UNICEF : « Dans nos veines » (Guillaume Senez)

Keith Reynolds Can’t Make it Tonight de Felix Massie

“This is Keith Reynols and today is Promotion Day”. D’emblée, le ton est donné par Felix Massie, jeune animateur britannique sorti de la Film School of Wales, à Newport, en 2007. Son film de fin d’études, récompensé au dernier festival Anima, est marqué par un penchant certain pour les silhouettes impersonnelles, l’humour sombre/anglais, et les travellings en entreprise.

Repéré à Bruxelles et projeté à Lille dans le cadre d’une théma ‘’Zygomatiks’’, aux côtés des courts d’Adam Elliot, « Keith Reynolds » débarque après une danse macabre, un film EX PER I MENTA L, et un docu animé. Bien plus léger que ses collègues, le film repose sur une idée minimaliste : Keith Reynolds, un employé de bureau, laisse son chapeau noir dans sa voiture bleue. Cette erreur ne sera pas la seule de sa journée. La faute à qui ? Au hasard et à Patrick Campbell.

Porté par une voix-off, ce conte sans fées se déroule dans un espace clos dans lequel l’intime, l’imprévisible, et le détail se dévoilent, à l’image du formidable « Flatlife ». Avec des nuances, toutefois : le film de fin d’études de Jonas Geirnaert repose sur un ludique split screen et des personnages “réels” alors que celui de Felix Massie multiplie les travellings et mise sur une animation en stickman (bonhomme allumette).

Et pourtant, un autre point commun lie les deux films : l’enchaînement absurde et fortuit d’événements. Chez le belge, les vases communiquent, les pandas passent à la télé, et les dépanneurs ignorent ce qui va leur tomber sur le camion. Chez l’anglais, un vieux Junior espère une augmentation et les faveurs de Spéciale Sarah, mais hésite entre l’ascenseur  et les escaliers pour se débarrasser de Patrick, son concurrent, …L’individu s’oppose au collectif tandis que la marginalité heurte les conventions.

Douce sottise bien rythmée et narrativement aboutie, « Keith Reynolds Can’t Make it Tonight » offre au monde restreint de l’animation un nouveau nom à suivre. Pour preuve : le dernier projet de Félix Massie, « The Surprise Demise of Francis Cooper’s Mother », est une petite folie renouant avec les titres impayables, le commentaire en off, et l’humour mordant-noir.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview de Felix Massie

K comme Keith Reynolds Can’t Make it Tonight

Fiche technique

Synopsis : Voici Keith Reynolds. Aujourd’hui, c’est le jour de la promotion. Pour avoir travaillé dans l’entreprise pendant huit ans, il est le plus ancien analyste commercial junior de l’immeuble. Il a attendu cette journée pendant très longtemps.

Genre : Animation

Durée : 6’02’’

Pays : Royaume-Uni

Année : 2007

Réalisation : Felix Massie

Scénario : Felix Massie

Animation : Felix Massie

Musique : Joe Paine

Voix : Scott Johnson

Production : Skillset Screen Academy Wales

Articles associés : la critique du film, l’interview de Felix Massie

Festival européen du film court de Brest : le Palmarès

Prix et mentions spéciales décernés par le jury officiel (Marc Fitoussi, Grazyna Arata, Antoine Héberlé, Paul Negoescu, Rosette)

Grand Prix du film court de la Ville de Brest : Slitage de Patrik Eklund, Direktörn & Fabrikörn, Suède

Prix Révélation :  C’est gratuit pour les filles de Marie Amachoukeli, Claire Burger, Dharamsala, France

Prix européen du Conseil Régional de Bretagne : Universal Spring d’Anna Karasinska, Lodz National Film School, Pologne

Prix du moyen métrage du Conseil Général du Finistère : Vacsora de Karchi Perlmann, Hongrie – Etats-Unis

Prix d’interprétation : Kierston Wareing et Johnny Harris, pour  Leaving, Omni productions, Royaume-Uni

Mentions spéciales

Maso de Rodolphe Tissot, La Luna Productions, France

Marker de Susanna Wallin, Film London, Royaume-Uni

Torpedo d’Helene Hegemann, Credofilm, Allemagne

Lépcsosproba de Zsófia Szilágyi, Campfilm, Hongrie

Posrednikat de Dragomir Sholev, National Academy for Theatre & film Arts, Bulgarie

Compétition Cocotte Minute

Prix du public : La Minute vieille de Fabrice Maruca, Plein la vue, France

Prix Canal + : Cantor Dust  Man de Sébastien Loghman, Le Fresnoy, France

Autres prix décernés par les différents jurys

Prix du public : ¿ Donde esta Kim Basinger ? d’Edouard Deluc, Bizibi productions, France

Prix Européen France2 : Bába de Zuzana Spidlová, Famu, République tchèque

Prix francophone France 2 : Dans le sang de Katia Jarjoura, Bizibi productions, France

Prix de la meilleure direction photo : Les Ongles noirs de Jérôme Descamps, Méroé Films, France

Prix Beaumarchais du meilleur scénario : Cavalier seul de Vincent Mariette, La Femis, France

Prix du Jury Presse : Aplinkkelis de Lawrence Tooley, DFFB, Allemagne

Prix des Passeurs de courts : Waramutseho! d’Auguste Bernard Kouemo Yanghu, Courte échelle Production, France

Prix du jury jeune : ¿ Donde esta Kim Basinger ? d’Edouard Deluc, Bizibi productions, France

Mention : Lars og Peter de Daniel Borgman, Zentropa-Hvidovre, Danemark

Le site du Festival : www.filmcourt.fr

Festival du film de Vendôme, côté européen

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Compétition européenne 1

Petite anatomie de l’image / Olivier Smolders / Belgique / 21′ / expérimental
Vandalen / Simon Steuri / Suisse / 17′ / fiction
A time and a time / Grande-Bretagne / 3′ / animation, expérimental
I’m in away from there / Catrionna MacInnes / Ecosse / 22′ / fiction
You are my hero / Tobias Bilgeri / Allemagne / 9′ / animation
Lala / Esteban Crespo / Espagne / 19′ / animation

Compétition européenne 2

Fliegen / Piotr J. Lewandowski / Allemagne / 26′ / fiction
Para / Magne Pettersen / Norvège / 13′ / fiction
Off season / Deena Lombardi / Grande-Bretagne / 11′ / fiction
Der da Vinci time code / Gil Alkabetz / Allemagne / 3′ / animation, expérimental
Saltmark / Robin Haig / Ecosse / 12′ / fiction
Lies / Jonas Odell / Suède / 13′ / animation
Metropolis Ferry / Juan Gautier / Espagne / 16′ / fiction

Compétition européenne 3

Whipplashed / Arnoud Rijken / Pays-Bas / 6′ / animation
Un dia y nada / Lorenz Merz / Suisse / 21′ / fiction
Fantaisie sur la fin du monde / Jean-Marie Buchet / Belgique / 8′ / fiction
Jade / Daniel Elliott / Grande-Bretagne / 16′ / fiction
Seeds of the fall / Patrick Eklund / Suède / 17′ / fiction
Seemannstreue / Anna Kalus / Allemagne / 11′ / animation
Night school / Ben Soper / Ecosse / 10′ / fiction

Le site du Festival : www.vendome-filmfest.com

Festival du film de Vendôme, côté national

vendome-festival

Compétition nationale 1

Deux/ Nicolas Anthomé / 11′ / fiction
Logorama / François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain / 16′ / animation
Faiblesses/ Nicolas Giraud / 27′ / fiction
Je criais contre la vie ou pour elle / Vergine Keaton / 8′ / animation
La Harde / Kathy Sebbah / 20′ / fiction

Compétition nationale 2

Conversations de salon / Danielle Arbid / 30′ / documentaire
C’est gratuit pour les filles / Claire Burger, Marie Amachoukeli / 23′ / fiction
Les escargots de Joseph / Sophie Roze / 12′ / animation
Un homme à la mer / Fabien Gorgeart / 27′ / fiction

Compétition nationale 3

Nuvole Mani / Simone Massi / 12′ / animation
Annie de Francia / Christophe Le Masne / 32′ / fiction
Regarder Oana / Sébastien Laudenbach / 15′ / animation
La Guitare de diamants / Frank Beauvais / 35′ / fiction

Compétition nationale 4

Waramutseho ! / Auguste Bernard Kouemo-Yanghu / 22′ / fiction
Cathy / Elsa Barrère / 17′ / fiction
L’échappée / Katell Quillévéré / 17′ / fiction
Dor / Ramona Poenaru / 35′ / documentaire

Compétition nationale 5

Chanson d’amour et de bonne santé / João Nicolau / 32′ / fiction
Les Ventres / Philippe Grammaticopoulos / 17′ / animation
Icara / Alejandra Rojo / 20′ / fiction
Le petit dragon / Bruno Collet / 9′ / animation
Nourrir l’animal / S. Louis / 13′ / expérimental

Compétition nationale 6

Hiver / Mariane Pistone, Gilles Deroo / 55′ / fiction, documentaire
L’homme qui dort / Inès Sedan / 12′ / animation
Nice / Maud Alpi / 25′ / fiction

Le site du Festival : www.vendome-filmfest.com

Passages de Marie-Josée Saint-Pierre

Sélectionné au Festival de Lille, “Passages” de Marie-Josée Saint-Pierre, est un documentaire autobiographique éloquent et prenant. Réalisée dans l’urgence, cette animation raconte les conditions extrêmes dans lesquelles l’artiste a donné naissance à sa petite fille, Fiona. Cinquième film de la réalisatrice québécoise, après le très remarqué « McLaren’s Negatives » (2006), « Passages » mêle animation, documentaire et autobiographie. La frontière séparant les genres y disparaît au profit d’un produit métissé qui ouvre de nouvelles perspectives au film d’animation.

Rien n’est plus beau pour une femme, dit-on, que de donner la vie. Sauf que ce rêve peut parfois se transformer en horrible cauchemar laissant des séquelles traumatisantes et indélébiles. Plusieurs mois après la naissance de sa fille Fiona, la cinéaste a l’idée de réaliser un pamphlet cinématographique sur les circonstances de son accouchement. La jeune femme imagine ainsi le scénario de “Passages”.

Sensible et enragée, cette sorte de fable moderne s’attaque ouvertement au système de santé canadien. La négligence, le manque d’effectifs et d’expérience du personnel soignant sont mis en cause par Marie-Josée Saint-Pierre qui s’est retrouvée entre la vie et la mort, priant pour que son bébé puisse marcher un jour.

L’animation simple et naïve, faite de traits blancs sur fond noir sert de toile de fond au récit commenté en off par la créatrice qui se met en scène. Commençant doucement, « Passages » ressemble, de prime à bord, à un dessin animé un peu niais où l’on montre que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Soudain, la narration bascule vers un ton plus amer, plus incisif, plus tranchant, plus critique. Sous le coup de crayon de la dessinatrice, l’infirmière inexpérimentée prend les traits d’un clown grotesque tandis que l’anesthésiste et d’autres médecins apparaissent sous la forme d’animaux de cirque. Sonnant comme une vengeance, le court métrage de Saint-Pierre reste un douloureux témoignage sur un sujet tabou dramatique. Il effleure les passages étroits que la vie nous force à prendre au détour d’un bonheur florissant.

Marie Bergeret

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P comme Passages

Fiche technique

Synopsis : J’ai découvert avec beaucoup d’émotions que j’étais enceinte de mon premier enfant, loin de me douter que mon accouchement serait un réel cauchemar et que nous nous retrouverions, mon bébé et moi, aux frontières de la mort…

Genre : Documentaire animé

Durée : 25’

Pays : Canada, Québec

Année : 2008

Réalisation : Marie-Josée Saint-Pierre

Scénario : Marie-Josée Saint-Pierre

Animation : Brigitte Archambault

Layout : Brigitte Archambault

Images : Marie-Josée Saint-Pierre, Kara Blake, Korbett Matthews

Son : Higo Brochu et Lise Wedlock

Montage et effets spéciaux: Kara Blake

Production : Marie-Josée Saint-Pierre

Article associé : la critique du film

Between de Tim Bollinger

« Je te montrerai l’effroi dans une poignée de poussière. » – T S Eliot (La Terre vaine)

Retenu en compétition « expérimental » cette année à Lille, « Between » du réalisateur allemand Tim Bollinger est une composition en motion graphics qui se veut plus impressionniste que narrative. Sorte de roman photo à la Chris Marker, il s’en distingue cependant, moins par son curieux mélange d’onirisme et d’hyperréalisme que par sa propension pour les bas-fonds et les complexités du paysage psychique.

Sur fond d’univers presque enchanté, atemporel et atopique, l’auteur de « Between » assemble des associations subtiles entre des scènes disparates : un quai de métro, un sous-sol industriel, une plage ensoleillée, une forêt… Cette mise en scène étrange, parsemée de personnages types tout aussi déréalisés que leur décor, est dirigée non pas par une logique causale, mais plutôt par une analogie affective, proche de la notion de la Stimmung (humeur) heideggerienne.

Conformément à son titre signifiant ‘entre’ (et jusque dans la typographie de « B ETWE EN »), le film opère un jeu sophistiqué sur l’idée de l’interstice; à la fois l’intervalle littéral entre divers espaces et temporalités, et l’écart symbolique entre la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le fantasme et le cauchemar. Un travail de montage soigneux assure cette interaction d’éléments antithétiques, en rapprochant des techniques aussi diverses que la live action, l’animation en volume et celle en 2,5-D, en même temps que l’alternance constante entre stase et mouvement met en scène une (spatio)temporalité particulièrement souple.

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De la netteté du grain « ultra-haute définition » de ce film, découle une certaine violence, renforcée par la bande-son froide et déroutante, par les transitions rudes entre médiums (eau, pierre, terre, béton), et par l’inquiétante étrangeté qui prédomine dans ce monde aliéné. À titre d’exemples : un enfant à la plage, quasi figé dans l’image, un vol de colombes symboliquement pétrifié quelques pieds sous terre, un personnage monstrueux dans le métro, ou encore une faucheuse masquée.

Si l’esthétique de « Between » est constamment mise à mal par des contre-représentations, le lyrique, lui, est bel est bien présent dans cet univers déviant. À la fois dérangeant et fascinant, décousu et cohérent, l’univers de Tim Bollinger tend en quelque sorte un miroir à nos propres angoisses et intuitions.

Adi Chesson

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B comme Between

Fiche technique

Synopsis : Between adresse le conflit interne continuel entre l’aisance et l’agitation, et l’occlusion dans un monde de discorde. Par sa représentation d’un voyage à travers les mondes de l’inconscient, le film permet des aperçus sinistres de l’ambivalence du psyché humain.

Genre : expérimental

Durée : 5′

Pays : Allemagne

Année : 2009

Réalisation : Tim Bollinger

Scénario : Tim Bollinger

Images : Daniel Meinl

Son : Michael Fakesch

Interprétation : Robert Schwarz, Ulla Stotz, Leo Stotz, Linus Lomenick

Production : Tim Bollinger

Article associé : la critique du film

Focus Lille

Du 6 au 11 octobre 2009, la neuvième édition du Festival du court métrage de Lille s’affichait, toutes dents à l’air, dans la ville du Nord. Le Palais (des Beaux-Arts), le Théâtre (Sébastopol) et des canapés de récup’ (L’hybride) servaient de cadres à la compétition internationale (80 films), aux Très Courts (moins de 4 minutes), aux programmes sur le thème de l’humour, aux voyages transdisciplinaires aux frontières du cinéma, à la Nuit de l’animation, et à des vidéos bonbons. Suivez les trois points pour en savoir plus…

festival-lille

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Et nos anciens sujets liés au Festival :

Retour de Flamme : Les prochaines séances

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Les Papillons fantastiques de Georges Méliès

Production : Star Film France / Scène à trucs / 1909 / couleur / Muet / 1’11’’ / bétanum

Résumé : Un nouveau Méliès, tout juste retrouvé, à découvrir en première mondiale !

Gershwin plays I Got Rhythm

Avec : George Gershwin USA / Jazz / 1935 / N&B / Sonore / 0’51’’ / bétanum

Résumé : Les seules images connues de Gershwin jouant “I got Rythm”.

Jewish prudence de Léo Mac Carey

Production : Hal Roach / Pathé Exchange

Avec : Max Davidson, Johnny Hall, Martha Sleeper et Gaston Glass USA / Burlesque / 1927 / N&B / Muet / 19’16’’ / bétanum

Résumé : Suite à un accident de voiture, le grand Max Davidson met au point une petite fraude à l’assurance grâce à la jambe cassée de son fils… Un film satirique et bourré d’humour.

Pickpock ne craint pas les entraves de Segundo De Chomón

Production : Pathé France / Scène à trucs / 1909 / N&B / Muet / 8’20’’ / Bétanum

Résumé : Pickpock est sous les verrous. Mais, plus insaisissable que Arsène Lupin, nulle chaîne ne lui résiste et il se joue des agents comme le chat d’une souris. Un court métrage à en rendre jaloux le grand Méliès!

The cat’s canary de John Foster

Production : Van Beuren USA / Dessin animé / 1932 / N&B / Sonore / 6’50’’ / Bétanum

Résumé : Ayant avalé un canari, un chat de gouttière se retrouve à siffler au lieu de miauler. Cette situation devient embarrassante lorsqu’il s’agit de se faire respecter. Un dessin animé qui a certainement dû inspirer Tex Avery quelques années plus tard…

…Retrouvez aussi un drôle de film qui, par ces temps de grippe, vous donnera de bons conseils et, bien sûr, de nombreuses surprises de dernière minute…

Dates : 28-29 novembre – Forum des images – Site internet : www.forumdesimages.fr

Danse Macabre de Pedro Pires

« Requiem pour une déesse chaste »

Un alignement de lave-mains émaillés, un long couloir obscur, le plafond d’une église baroque, des fragments d’espaces vides, un vol de pigeons, et une lumière matinale laissant apercevoir les derniers instants d’une jeune femme suicidaire articulent le début de « Danse Macabre ». Sélectionné au Festival de Namur et primé pour la meilleure image au Festival de Lille, le film expérimental de Pedro Pires explore le subtil passage de l’être charnel à l’être spirituel.

Sarabande d’origine médiévale, la danse macabre emmène dans sa folle farandole aussi bien le riche que le pauvre, devenus égaux devant la grande faucheuse. Thème repris au 19ème siècle en poésie (Cazalis, Baudelaire) et en musique (opéra de Saint-Saens), la mort y est perçue de façon joyeuse et positive. Dans le film de Pedro Pires, celle-ci n’est pas qu’enjolivée, elle est est littéralement sublimée.

Véritable poème audio-visuel, cette réalisation canadienne se présente comme une oraison funèbre chorégraphiée. Parmi des moments figés, le corps, hideux tas de chair et d’os, se transforme, se meut pour s’offrir à la lumière. Baignée dans le clair-obscur, « Danse Macabre » use de contrastes allégoriques : face à l’inertie de la matière répond la cadence du cadavre exquis, face à la froideur clinique du vide répond la chaude harmonie de l’âme.

Dans son œuvre, Pedro Pires établit une relation au corps à la fois sensuelle et distanciée. Il décortique le rite funéraire en s’appuyant sur la métamorphose de la chair adulée de son vivant et réduite en cendres après sa mort. Ce passage délicat vers l’abstraction est étiré à l’extrême et les images assemblées les unes aux autres forment un contenu narratif au style éthéré. Esthétisés à leur comble, les plans montés soigneusement, agissent comme des arrêts sur images où chaque détail amplifié met en évidence la délicatesse des choses et la fugacité du temps.

À la lisière du cinéma et de la danse, ce ballet posthume interprété majestueusement par la chorégraphe Anne Bruce Falconer, avance doucement sur l’air du Casta Diva de Bellini. Le timbre cristallin de La Callas magnifie la décomposition du corps en mouvement, la rendant légère et terriblement romantique. Mêlant volupté profane et spiritualité religieuse, le court métrage de Pires se regarde et s’interprète comme une ode à la vie et comme un hymne à la mort.

Marie Bergeret

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D comme Danse Macabre

Fiche technique

Synopsis :Pendant un certain temps, alors qu’on le croit parfaitement inerte, notre cadavre s’anime, s’exprime et s’agite en un ultime ballet macabre. Les nombreux spasmes qui secouent notre corps ne sont-ils que mouvements erratiques ou font-ils écho au tourbillon et au tumulte de notre vie passée?

Genre : Expérimental

Durée : 8’30’’

Pays : Canada

Année : 2009

Réalisation : Pedro Pires

Scénario : Pedro Pires d’après une idée originale de Anne Bruce Falconer

Images : Pedro Pires

Son : Bernard Gariépy Strobl

Montage : Pedro Pires

Interprétation : Anne Bruce Falconer

Production : Catherine Chagnon et Pedro Pires

Article associé : la critique du film

Média 10-10 : les films en compétition

La 31ème édition du Festival Média 10-10, c’est pour bientôt. Du 11 au 15 novembre à Namur, six séances de films en compétition seront proposées au public et aux deux Jurys, l’officiel (Sandrine Blancke, Ginette Petit, Stéphane Vuillet, Joseph Coché, Stéphane Orlando) et celui de la Presse (Olivier Clinckart, Frédéric Clautier, Benoît Rensonnet).

Compétition 1

Mémoire fossile (Arnaud Demuynck et Anne-Laure Totaro)
 » 26.4  » (Nathalie André)
De si près (Rémi Durin)
L’Abri (Antoine Duquesne)
Sous un coin de ciel bleu (Arnaud Demuynck et Cécilia Marreiros Marum)
Dans nos veines (Guillaume Senez)
Les Manches Noires (Willy Kempeneers)
Jazzed (Anton Setola)

Compétition 2

Clicked (Romain Rihoux, Manon Martin, Martin Landmeters)
Shanti (Noamir Castera)
Combat de Bronze (Caroline Boily)
Retour Simple (Jérôme Guiot)
Grise Mine (Rémi Vandenitte)
Porte à porte (Delphine Duquesne)

Compétition 3

Tuulepealne (Dominique Guelette)
L’Été (Vania Leturcq)
Micro dortoir (Léa Bertels)
Place Moscou (Mohamed Bouhari)
Un Havre de Paix (Léo Medard)
Hudud (Louise-Marie Colon et Delphine Hermans)
Mijn Broer (Brieuc de Goussencourt)

Compétition 4

Aral (Delphine Renard et Delphine Cousin)
Vivre encore un peu (David Lambert)
Allons-y! Alonzo ! (Camille Moulin-Dupré)
Climax (Frédéric Sojcher)
La Légende du Chou (Pascale Hecquet)
Bonobo (Jacques Molitor)
La Balançoire (Christophe Hermans)

Compétition 5

Désanimée (Anne Leclercq)
Le Con (François Paquay)
Pantone 549 (Samy Brunett)
En attendant Juliette (Frédéric Guillaume)
Paola, poule pondeuse (Louise-Marie Colon)

Compétition 6

Matagalpa (Stéphane Bergmans)
Esperando (Méryl Fortunat-Rossi)
Je te pardonne (Pierre Mousquet et Jérôme Cauwe)
Mimesis (Camille Meynard)
Portraits entrelacés (Miklos Keleti)
Le Négociant (Joachim Weissman)
Three Inches of Memory (Camille Fontenier)

Le site du Festival : www.media10-10.be

Média 10-10 : les films OVNI

Pour sa 31e édition, le Festival du court métrage de Namur  Média 10/10 introduit une nouvelle catégorie dans sa compétition. La section OVNI (Objets Visuels Non Identifiés) se veut un espace ouvert aux expérimentations audio-visuelles en tout genre, aux explorations créatives et inventives, aux aventures menées à la frontière des genres et des médias. Elle présentera des œuvres récentes échappant aux catégorisations et témoignant d’une approche résolument originale, loin des formatages imposés.

Compétition 1 OVNI

Annual Report (Cristina Braga, Portugal)
Un Week-End pour faire un film (Mickaël Muraz, France)
Movement # 1 (Daniel Hopkins, Angleterre)
Two Times 4’33 » (Manon de Boer, Belgique)
Montanha Fria (Luis Alves de Matos, Portugal)
A Place (Jean De Lacoste, Belgique)
Cancao De Amor e Saude (Joao Nicolau, Portugal)

Compétition 2 OVNI

Como Dibujar Animales Tristes (Pere Ginard et Laura Gines, Espagne)
Saison mutante (Jimmy Audoin et Delphine Chauvet, France)
Petite Anatomie de l’image (Olivier Smolders, Belgique)
Artificial Paradise – INC (Jean-Paul Frenay, Belgique)
Corrente (Rodrigo Areias, Portugal)
Lointain des Profondeurs (Le) (Patrick Dekeyser, France)
Devine mon quartier (Aline Moens, Belgique)
Arise (Zona) (Pedro Maia, Portugal)
Altogether (Hermann Asselberghs, Belgique)

Le jury OVNI est composé de Annik Leroy, Floris Vanhoof, et Katia Rossini

Le site du Festival : www.media10-10.be

Alain Rocca : “Réalisateur/producteur, c’est une association de malfaiteurs. Faire un film, c’est faire un coup”

Piètre acteur selon ses dires, ancien régisseur, fondateur de la maison de production Lazennec, trésorier de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, auteur du rapport Rocca sur la diffusion du court métrage en France, et président de la plateforme de cinéma indépendant VOD UniversCiné, Alain Rocca est aussi le Président du Jury Officiel des longs métrages à Namur. Pendant une heure, un lundi, jour de pluie et de mendiants au chocolat, il se raconte.

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Retour en arrière. Vous souvenez-vous d’un film qui vous ait marqué dans votre adolescence ?

Non. Je n’étais absolument pas client du cinéma d’expression quand j’étais enfant et adolescent. Moi, j’étais vraiment un client lambda du cinéma. Mes souvenirs sont liés aux films commerciaux. Les courts métrages, je ne m’en souviens même pas. Ceux qui ont représenté des  chocs, comme « Star Suburb, la banlieue des étoiles » de Stéphane Drouot (1983), je les ai découverts plus tard. À cette époque, je commençais seulement dans le métier.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à la production et au court métrage si vous n’aviez pas une approche cinéphilique à la base ?

À la base, j’ai une formation et un métier d’ingénieur. Je suis arrivé à la production par le tournage, en passant par la régie, l’assistanat, et même en étant un piètre acteur.

Je ne crois pas qu’on arrive à la production par la cinéphilie, mais par goût du pouvoir, par une envie de maîtriser un peu ce qui se passe. Il y a deux patrons sur un film : celui qui le fait et celui qui permet qu’il se fasse. Le passage par la régie et le reste m’a permis de me rendre compte que les cinéastes étaient vraiment des décathloniens d’exception et qu’il aurait été très prétentieux de prétendre en faire partie, alors que la production me paraissait plus accessible.

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Elle n’a pas été déterminante, mais elle m’a frappé. C’est relativement facile à comprendre, la production. Par contre, devenir producteur, c’est autre chose. J’ai eu la chance de voir un très grand producteur en activité. C’était impressionnant de le voir assembler toutes les pièces de puzzles techniques, artistiques, et financiers, comprenant des enjeux humains, commerciaux, et symboliques.

À l’époque, je faisais de la régie sur deux films produits par Fleshner, « Marche à l’ombre »  (Michel Blanc, 1984) et « Les Spécialistes » (Patrice Leconte, 1985). J’étais copain avec les membres de la régie et avec ceux de l’administration de production. J’étais très concerné par la manière dont on assurait les choses au mieux. Ça me passionnait presque plus que ce qui se passait réellement sur le plateau. Cette impression est restée : j’ai toujours été plus excité par le fait qu’on réussisse à faire exister un film que par le film lui-même.

Lazennec s’est créé en 1985, et le premier film produit, « Samedi, dimanche à Cabourg » de Laurent Teyssere date de la même année…

Ah, vous êtes informée ! « Samedi, dimanche »  c’est le vrai premier, alors que « Fin de série » de Philippe Harel est un premier légendaire…

Pourquoi faites-vous une distinction entre les deux, entre un vrai et un faux premier ?

Parce que « Samedi, dimanche à Cabourg », c’est le premier chantier. L’équipe est composée pour l’essentiel d’Adeline Lécallier avec qui j’ai fait toute l’histoire de Lazennec, et de tous mes potes techniciens de « Marche à l’ombre » et des « Spécialistes ». On est tous là, on se dit qu’on a tous à peu près les spécialités requises pour faire un film, alors on le fait.

Pourquoi est-ce le faux premier ?  Parce que c’est un “faux départ”. Quand on attaque « Fin de série », on se retrouve dans la vérité de la production. Philippe Harel a une idée de film dans la tête, et nous, nous faisons en sorte que cette idée puisse devenir une réalité sur un écran. Dans « Samedi, dimanche », on ne joue pas ce rôle de passeur et l’enjeu que quelqu’un s’exprime n’est pas aussi présent. Ce qu’il y a, à la place, c’est une bande qui se marre et qui fait tout (cuisiner, jouer, pousser le travelling, …). Ce type d’expérience offre de formidables souvenirs, mais je ne sais pas si cela fait des films.

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Trois ans après sa création, Lazennec a commencé à produire du long en maintenant son intérêt pour le court…

Moi, je venais du long métrage comme technicien et surtout de « Marche à l’ombre » et des « Spécialistes » qui n’étaient vraiment pas des petites productions. Mon modèle, c’était Chrisitian Fleshner. Je voulais être comme lui, sans savoir à l’époque ce que représentait vraiment Fleshner et quel était exactement son parcours. J’étais juste impressionné par le fait que c’était lui qui avait permis que des films vraiment intéressants et originaux puissent exister.

Je trouvais que le métier de producteur était incroyable, mais que ce ne serait peut-être pas stupide de passer par le court pour arriver à gérer un budget aussi colossal qu’une production de long métrage. Par la suite, j’ai découvert que cela permettait aussi de construire une relation entre le cinéaste et le producteur et que ce lien serait très utile pour le passage au long.

C’est vrai que “vos” réalisateurs vous sont fidèles dans leur transition du court au long.

Ce n’est pas de la fidélité. Il n’y a pas plus infidèle qu’un cinéaste par rapport à un producteur.

Alors, comment appelle-t-on le fait que Rochant, Kassovitz, Klapisch ou Harel continuent à faire des longs chez Lazennec ?

Réalisateur/producteur, c’est une “association de malfaiteurs”. Faire un film, c’est faire un coup. Pour le faire, il vaut mieux avoir une bande qui fonctionne assez bien, au moins le temps du coup. Les films sont bien plus importants que l’amitié entre les gens. Une amitié ne résiste pas aux conflits qu’il peut y avoir sur un film. Ce qui résiste par contre, c’est l’intérêt bien compris des parties : si vous êtes un cinéaste, c’est beaucoup plus efficace de travailler avec un producteur que vous connaissez qu’avec un producteur que vous ne connaissez pas. Vous perdez beaucoup moins d’énergie et de temps avec un producteur qui veut vous produire et qui vous a suivi dans vos exercices de style préalables, dans vos courts métrages.

Plus qu’une fidélité, c’est une relation qui se crée. Moi, j’ai fait six films avec Rochant, vous imaginez bien que quelque chose d’énorme s’est construit entre nous, et que cela restera éternellement, quoi qu’on devienne. Je pense vraiment que le producteur et le réalisateur fonctionnent en synergie, qu’ils doivent être tous deux conscients qu’ils ont besoin l’un de l’autre. Parce que c’est bien joli de permettre que les films existent, mais il faut bien que quelqu’un les fasse.

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Différents producteurs sont passés par Lazennec. Entretenaient–ils tous des relations avec des réalisateurs particuliers ?

Oui, toujours. À partir du moment où vous dites qu’un producteur a besoin d’identifier fortement le cinéaste avec lequel il travaille et vice-versa, vous êtes bien obligé d’avoir de nombreux producteurs dans la boîte si vous voulez faire beaucoup de films. Un certain nombre de producteurs a ainsi fait ses premières armes à Lazennec.

Vous avez continué à produire des films jusque il y a 9 ans. Pourquoi n’en produisez-vous plus depuis ?

Pour faire de la production, il faut être très engagé et oublier le reste. Le film que vous produisez compte plus que tout. Enfin, si je produis, moi, je produis comme ça. Je ne peux pas faire autrement. Je peux, par exemple, diriger les César et UniversCiné, en étant en même temps Président du Jury à Namur, mais si j’étais en train de produire un film, ce serait impensable de s’occuper du reste. Cela ne veut pas dire que je passe ma vie sur le tournage, mais que tous mes neurones sont mobilisés sur le film que je suis en train de produire. Depuis un petit temps, cette remobilisation à 100% ne me paraît pas nécessaire.

Si aujourd’hui, un projet formidable apparaissait, le produiriez-vous ?

Maintenant, c’est plus compliqué. J’ai d’autres engagements, donc il faudrait que j’abandonne un certain nombre de choses qui me plaisent. Mais pourquoi pas ? Vous savez, produire des films, c’est une drogue. J’y résiste très bien, mais ça n’empêche que je pourrais tout à fait recommencer.

Est-ce que Lazennec continue à produire des courts métrages ?

Non, on a arrêté d’en produire pour une raison très technique, à cause d’un contrôle fiscal. Ça faisait 20 ans qu’on militait pour que les courts puissent exister. Le court, c’est un endroit où personne, ni un technicien, ni un acteur, ni un producteur, ni un distributeur, ni un patron de festival, ne fait fortune. Il y a une volonté de gagner sa croûte, et de sauver sa peau, mais personne ne fait de profit dans le court. Et nous, pas plus que les autres. Après tout le monde y tire un intérêt : les techniciens apprennent leur boulot, les réalisateurs se font les dents, les producteurs aussi, etc. Il y avait quelque chose de noble chez tous ceux qui en faisaient, et tout à coup, je risquais des ennuis à cause d’un encadrement administratif. On a arrêté de produire du court, puis, c’est reparti doucement, mais plus du tout comme avant. Le court à Lazennec était un gros pôle de production qui crachait quand même 5 à 6 films par an.

Pendant plusieurs années, vous avez encadré des étudiants à la Fémis. Comment forme-t-on les futurs producteurs ?

Former, c’est un très grand mot pour le département production. Le but avoué de ce département, c’est de permettre à des jeunes gens qui en sont désireux de creuser la question de la production indépendante pendant quatre ans. Que signifie produire un film de cinéma aujourd’hui en France ? C’était vraiment passionnant de creuser cette question, et de le faire dans une école de cinéma dans laquelle évoluent les futurs techniciens de plateau et les directeurs de prod’. En plus, à la Fémis, les étudiants ont la possibilité de produire les films en interne. Ça leur donne un champ d’expérimentation très intéressant.

Malgré l’absence de profit, est-il intéressant d’envisager une plateforme pour les courts de Lazennec sur Internet ?

On y pense. On se demande ce qu’on va faire des nôtres. Personnellement, j’ai joué le jeu de deux, trois plateformes de courts : 6nema.com, VODMania, … On me disait qu’il y avait un marché, je n’y croyais pas. J’ai voulu vérifier si il y avait des remontées de recettes. Il n’y en a pas eu, ça m’a confirmé qu’il n’y avait pas de marché. Après, est-ce que ces plateformes marchent ? Je n’en ai aucune idée.

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Si on regarde l’histoire des César, au départ, il y avait un César du meilleur film d’animation, un autre relatif à la fiction, et un dernier lié au documentaire. Comment se fait-il qu’au lieu des trois prix d’origine, il n’y en ait plus qu’un ?

Effectivement, on récompense un seul film, mais a priori, il y a un autre endroit spécialisé pour cela, les Lutins du court métrage. Ce serait absurde de faire une cérémonie avec plusieurs César, surtout que la distribution de médailles dans le court métrage, c’est un sport très pratiqué, notamment avec les festivals.

Je ne sais pas si un deuxième ou un troisième César de plus changerait les choses. Par contre, je suis très attentif aux actions que l’Académie accomplit dans le courant de l’année, dans des manifestations périphériques, avec les Nuits en or du court métrage et les DVD César.

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Des DVD de Lazennec sont sortis dans le commerce, l’un en 2006, l’autre en 2008. Comment s’est opéré le choix des films ?

Lazennec a sorti à peu près 130 courts métrages. Là-dedans, il y en a une trentaine qu’on considère comme des objets de cinéma complètement finis. À l’origine, j’avais vraiment envie que mes enfants voient ces trente films-là. Du coup, je me suis dit : “il faut que ces films puisse se trouver sur un DVD, sur un support de cinéphile.” C’est pour ça qu’on a fait le premier, le deuxième, et qu’on va faire le troisième.

Avez-vous le sentiment depuis 2006, depuis votre rapport, que les choses ont changé dans le court métrage, au niveau de sa diffusion et de son caractère fondamental dans le cinéma ? Pensez-vous également toujours que ce sont les acharnés qui montrent le genre court ?

Je ne sais pas, vraiment. Cette étude pour le CNC avait été très surprenante. Je m’étais immergé pendant 3-4 mois dans le monde du court que je croyais connaître et j’avais découvert une planète entière dont j’avais une vague habitude. Je m’étais rendu compte à quel point le désir de cinéma de ce pays était important, mais que peu de possibilités réelles existaient pour que ce désir se mue en vie professionnelle. J’avais découvert à quel point c’était la véritable fonction sociale du monde du court métrage, en plus d’être un endroit rempli de choses cinématographiquement intéressantes. Ça m’avait incité à me dire que le court était indispensable et formidable, et que c’était une réponse à tous ceux qui estiment que le cinéma français n’est pas bon en développement. Le court est un drôle de monde dans lequel il y a des acharnés, une administration, et une ressource prélevée sur la filiale de longs métrages. Donc il faut vraiment une compréhension de la part des filières du long métrage, une administration intelligente, et des acharnés pour que tout cela continue. Parce que le désir de cinéma, lui, je n’ai pas d’inquiétude, il est toujours là.

Propos recueillis par Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de « Star Suburb, la banlieue des étoiles », « Fin de série », et de « Présence féminine »

Le DVD César du meilleur court métrage 2009 et les DVD « Lazennec, 20 ans de courts métrages » sont sortis chez DVD Pocket.