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Article associé : Le Petit Journal de Clermont-Ferrand
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Article associé : Le Petit Journal de Clermont-Ferrand
Avant que les copies de films ne rejoignent leurs pays respectifs, le Magazine Bref propose ce mardi 9 février une soirée spéciale sous le signe de Clermont-Ferrand. Sept films sélectionnés au festival seront projetés au MK2 Quai de scène, à Paris, dès 20h30.

Films présentés :
Lost and Found de Philip Hunt (Royaume-Uni)
La Patrona de Lizzette Argüello (Mexique)
Path Lights de Zachary Sluser (Etats-Unis)
Glenn Owen Dodds de Frazer Bailey (Australie)
Vilay de Umesh Kulkarni (Inde)
Sparni un Airi de Vladimir Leschiov (Lettonie)
The Six Dollar Fifty Man de Louis Sutherland et Mark Albiston (Nouvelle-Zélande)
Programme complet sur : www.brefmagazine.com/pages/soiree_qds.php
Infos : Soirée Bref, 20h30, au MK2 Quai de scène. 14 quai de la Seine – 75019 Paris
Fiche technique

Synopsis : Julie rend visite à son père dans le sud de la France. Le père est amputé et vit seul dans une maison au bord de la mer. Père et fille ne savent comment se parler, se cherchent, s’effleurent, quelquefois se reconnaissent. Ils partagent le même désir pour les femmes. Cette complicité ambiguë est tolérable tant qu’elle reste silencieuse.
Genre : Fiction
Durée : 20’
Pays : France
Année : 2007
Réalisation : Sylvie Ballyot
Scénario : Sylvie Ballyot
Image : Claire Mathon
Son : Jean-Baptiste Haehl, Philippe Deschamps
Montage : Charlotte Tourrès
Décors : Benjamin Lavarone
Production : Ostinato Production
Interprétation : Salomé Stévenin, Bernard Blancan, Sophie Cattani
Article associé : l’interview de Bernard Blancan
Sa filmo alterne aussi bien les courts que les longs, et des films de la Fémis qu’« Indigènes » de Rachid Bouchareb. Bernard Blancan, membre du Jury National, a la spontanéité dans la poche et un regard lucide sur sa profession. Rencontre avec un acteur qui se pointe aux interviews avec des sucettes au citron.

Il y a beaucoup de métiers associés au cinéma. Qu’est-ce qui t’a intéressé à la base pour devenir comédien ?
Je viens d’une famille éloignée de l’artistique. J’ai commencé très tôt à faire du théâtre, aux Jeunesses Communistes, mais je n’ai jamais envisagé d’en faire mon métier, du moins dans un premier temps. J’ai travaillé, repris des études, puis vers 25 ans, j’ai fait un IUT dans lequel un metteur en scène que j’appréciais beaucoup avait monté un superbe Beckett, En attendant Godot. En réalité, j’ai suivi ces études essentiellement pour rencontrer ce mec. A ce moment-là, j’ai rencontré Yves Caumon, qui était à la Fémis, et j’ai tourné dans ses films. Après, j’ai continué, j’ai bossé, je suis même devenu instituteur. A 30 ans, j’ai décidé d’être comédien de théâtre, et de laisser tomber tous les boulots pour ce choix-là, même si j’ai fait quelques films que ce soit pour Yves Caumon ou pour Hélène Angel qui était à la Fémis en même tant que lui. Ce sont des personnes qui m’ont rappelé des années plus tard et avec qui j’ai continué à faire des courts.
Tu parles de théâtre. Est-ce que tu as appris à jouer autrement au cinéma et à t’habituer à la caméra ?
Ah, complètement. Quand les acteurs de théâtre qui n’ont jamais tourné s’y mettent, ils parlent un peu fort et répètent des mimétismes qu’ils se sont appropriés à la scène, alors que moi, j’ai commencé très tôt avec Caumon et les autres. Pour moi, le court métrage a été une vraie formation. Avec ce format, j’ai vraiment appris mon métier d’acteur.
Comment prend-on en considération le travail de comédien sur un court ? Qu’est-ce que tu as appris avec la caméra d’Yves Caumon ou Hélène Angel ?
Ce n’est pas tant se former à la technique (parler moins fort, moins bouger le visage, être moins expressif) qu’apprendre en voyant le rendu du travail à l’image. La première fois, tu vois que tu en as fait des tonnes, la fois d’après, tu feras attention à gérer ton image et à travailler de sorte que ça se passe bien. En même temps, le cinéma t’apprend à travailler entouré d’une équipe, à être dans le présent avec des personnages ou dans une situation en zappant tout le reste, et à apprivoiser la caméra, à en faire abstraction tout en sachant qu’elle est là.

Tel père telle fille
Dans ta filmographie, à un moment, il y a «Indigènes », et puis, on te retrouve dans un court métrage. Tu passes facilement d’un format, d’une structure, et d’une équipe plus grande à quelque chose de plus réduit, de plus artisanal ?
Oui, c’est tellement important que le lendemain de la sortie d’« Indigènes », je partais sur le tournage de « Tel père telle fille » de Sylvie Ballyot. Je logeais au camping alors la veille, je fréquentais le Martinez. Cela ne m’a pas posé de problème. Alterner les expériences est même une nécessité. Il ne faut pas se perdre, il faut garder les pieds sur terre, et l’énergie du court me plaît, avec sa petite économie et cette envie qu’ont les gens de faire les choses sans un rond.
Comment les autres personnes d’« Indigènes » ont-elles perçu le fait que tu enchaînais avec un court le lendemain ?
Dans ce paysage du cinéma français, j’ai commencé tardivement. Je suis seulement monté à Paris en 2000, il y a dix ans. Mon chemin est un peu bizarre, je fais office de vilain petit canard, donc les gens ne sont pas étonnés que je fasse un court et que j’enchaîne après avec Louis la brocante. Normalement, un type qui sort avec un prix d’interprétation à Cannes, si il n’a pas les pieds sur terre, il se met à rêver et croit qu’il doit juste que les grands et beaux scénarios lui parviennent. Moi, j’ai une grande lucidité de cette profession et de la façon dont elle fonctionne.
On t’en propose beaucoup, en tant que comédien, des rôles dans le court métrage ?
Oui, et j’en refuse certains, parce que je ne gagne pas ma vie en faisant du court. Je fais des courts métrages quand j’en ai le temps. Quand je lis quelque chose qui ne me plaît pas, je ne le fais pas, même si j’ai le temps. Après, quand le projet m’intéresse, on essaye de le caler dans un moment où je peux le faire. Là, normalement, je devais faire un court, mais il avait lieu pendant le festival. C’est dommage, je le trouvais bien, mais les dates ne pouvaient pas bouger. J’ai orienté le réalisateur vers Serge Riaboukine.
Quand tu parles d’image de vilain petit canard, c’est lié à quoi ?
Il y a d’abord quelque chose de très personnel. C’est dû à mon comportement et à mes choix bizarres qui font qu’on a du mal à me classer. Je suis un touche à tout, je veux réaliser, jouer, faire de la musique, … De plus, je ne m’exprime pas comme on a l’habitude d’entendre un comédien parler. Un comédien, ça pose, ça fait trois blagues à la con, moi, je peux le faire aussi, mais à ce moment-là, je joue, et je n’ai pas envie de jouer. Médiatiquement, je suis très lucide sur la manière dont les choses fonctionnent. Même si j’ai une palme refilée par un jury international qui s’en fout de la notoriété et qui juge en fonction du travail accompli, je ne vaux que dalle pour les Français, sauf pour les cinéphiles. Si la presse ne parle pas de toi, tu n’existes pas.

En faisant beaucoup de courts, est-ce qu’à un moment donné, il y a un risque d’être catalogué “comédien de courts” ?
Quoi qu’on fasse, on est étiqueté. Je suis étiqueté ”court” par les mecs qui font du court. Pour les mecs qui font de la télé, je suis un “comédien France 2”, et dans le cinéma, vu que je bosse avec des gens assez radicaux comme Yves Caumon et Philippe Fernandez, je suis catalogué “cinéma d’auteur”. Après, quand je fais « Indigènes », les mecs sont un peu perdus ! Pour moi, ce qui compte en fait, c’est de faire mon boulot avec plaisir et d’être intéressé par des choses suffisamment variées et ouvertes.
Depuis le temps, est-ce que tu as senti une évolution dans le court ?
En vieillissant, tu commences à avoir de l’expérience et à reconnaitre certaines choses. Certains courts sont des grosses machines surfinancées qui ne sont pas amusantes à tourner parce qu’on se retrouve à faire un petit long métrage. Ici, en étant juré, je trouve qu’il y a vachement de tenue dans le court, qu’il y a un nivellement vers le haut qui, d’après moi, est dû au financement des films. Dans les génériques, je sens beaucoup la présence du CNC, des télés, des régions, et je trouve que les films répondent aux critères attendus par les commissions qui leur ont refilé du pognon. Du coup, ça assagit les films, et je ne me suis ni époustouflé ni surpris en séances.
Quand tu regardes ces films, tu les vois en tant que spectateur ou comédien ?
J’avoue que je ne suis pas très objectif. Je suis d’abord comédien, donc forcément, les films dans lesquels les acteurs m’étonnent à chaque plan me plaisent. Ils peuvent complètement m’emporter dans un film, même si il y a des imperfections à côté, je n’en ai rien à foutre. Si je suis embarqué par des personnages qui me racontent une histoire, cela me suffit.
Est-ce que tu es quelqu’un qui a besoin d’être beaucoup dirigé ?
Quand on veut trop me diriger, en général, je me raidis, et je retourne dans ma voiture ! Non, ce n’est pas vrai, je suis un mec assez docile. En général, les mecs qui t’en disent trop, ce sont ceux qui n’y connaissent rien. Si on m’a choisi, c’est pour donner même ce que je ne veux pas donner. Les meilleures directions d’acteurs que j’ai eues, c’est Hélène Angel qui me dit juste : “Fronce pas les sourcils. C’est une indication qui m’a vachement aidé, qui peut paraître complètement débile et formelle, mais qui dit tout. Et c’est Bouchareb dans « Indigènes » qui dit : “Tiens-toi droit”. Ça, c’est de la vraie direction d’acteurs. Moi, je suis un acteur instinctif. J’adore les réalisateurs qui le sont aussi. Pour moi, un bon réalisateur, c’est un mec qui regarde. Ce n’est pas un mec qui projette, c’est un mec qui regarde.
Propos recueillis par Katia Bayer
Consulter la fiche technique de « Tel père telle fille »
Article paru dans le Quotidien du Festival
Fiche technique

Synopsis : Ali, un jeune berger, vit dans la campagne marocaine. Un jour, alors qu’il promène ses moutons près de la nouvelle route qui borde son village, il trouve comme par miracle un billet de 200 dirhams…
Genre : Fiction
Durée : 14’18 »
Pays : France, Maroc
Année : 2002
Réalisation : Laïla Marrakchi
Scénario : Laïla Marrakchi
Images : Béatrice Mizrahi
Musique : Fawzy Al-Aiedy
Son : Pierre André
Montage : Sarah Anderson
Décors : Naïma Bouanani
Production : Agora Films, Lazennec Tout Court
Interprétation : Abdelfatah Sail, Jamal Lahouissi, Omar Chanbod
Article associé : l’interview de Laïla Marrakchi
Fiche technique

Synopsis : Abdeslam est un homme rompu ; ses rêves se sont envolés. Considérant que son avenir n’est plus au Maroc, il décide de partir de l’autre côté de la Méditerranée, en Espagne. La nuit, à bord du zodiaque clandestin, il se souvient de Rhimou, celle qu’il a aimée, de son pays, de leur séparation.
Genre : Fiction
Durée : 12’
Pays : France, Maroc
Année : 2000
Réalisation : Laïla Marrakchi
Scénario : Laïla Marrakchi
Images : Béatrice Mizrahi
Musique : Raï Na Raï
Son : Pierre André , Jean-Paul Hurier
Montage : Pascale Fenouillet
Production : Gloria Films Production
Interprétation : Zakariya Gouram , Smahane La Housine
Article associé : l’interview de Laïla Marrakchi
Cinéaste marocaine vivant en France, Laïla Marrakchi est l’auteur de trois courts métrages, « L’horizon perdu », « Deux cents dirhams », « Momo Mambo », et d’un long métrage, « Marock », considéré comme subversif dans son pays d’origine, à sa sortie en 2005. Sept ans après son dernier passage à Clermont-Ferrand, elle est à nouveau dans le coin, en tant que membre du Jury National.

Vous êtes née à Casablanca, mais vous avez étudié à Paris. Pourquoi êtes-vous partie ?
D’abord, il n’y a pas tellement d’écoles de cinéma au Maroc. Au départ, je voulais aller aux États-Unis, mais comme toute ma scolarité avait eu lieu au lycée français de Casablanca, après le bac, la suite logique a été de partir en France. Beaucoup de gens partent à ce moment-là à l’étranger, pour se forger une expérience de vie et découvrir le monde, avant de revenir quelques année plus tard au Maroc.
L’idée n’est pas de partir pour ne pas revenir ?
Non. Pour la plupart, il y a un retour. Mes amis sont revenus après cinq-dix ans passés à l’étranger. Ils ont travaillé dans un autre pays, y ont passé une partie de leur vie, puis sont revenus au Maroc, car leurs attaches familiales et culturelles étaient très fortes. Après, tout le monde ne part pas. C’est très compliqué de le faire, il faut un visa et appartenir à une certaine classe sociale.
Qu’est-ce qui vous a orienté vers des études de cinéma ?
Le cinéma m’intéressait et je n’avais pas envie de faire une école de commerce comme tout le monde. J’avais envie d’apprendre un métier artistique. J’étais très cinéphile et je voulais être différente, du coup, je me suis retrouvée à l’ESRA. À l’école, on pouvait se frotter à la réalité pour fabriquer un court métrage, ce qui était très agréable. Puis, il y a eu les stages et les rencontres qui ont un peu plus défini les choses. J’ai été assistante et scripte sur des courts, mais aussi stagiaire sur des castings de longs. On a beau parler d’un film, mais assister à sa fabrication et le faire à plusieurs reprises est essentiel pour définir ce qu’on a envie de faire par la suite.

Comment devient-on réalisatrice quand on a cette envie ?
Je pense que j’ai eu de la chance d’être marocaine ! J’ai fait des courts métrages qui ne sont pas extrêmement personnels, mais qui correspondaient un peu à ce qu’on attendait d’une réalisatrice marocaine. Mon long métrage a été vraiment plus personnel. Avec les courts, je me suis essayée à raconter une histoire, à gérer une équipe, à diriger des acteurs, à placer une caméra, à travailler le son, la musique, …. J’ai écrit « L’Horizon perdu » et « Deux cents dirhams » avec une certaine distance, en les concevant comme des expériences, mais je ne les ai pas portés comme j’ai pu porter mon long.
Comment au Maroc, percevait-on vos courts métrages ?
Positivement. Le cas du Maroc est intéressant : il y a une vraie demande en termes de cinéma parce que la société a besoin de se voir à travers les films.
« L’horizon perdu» date de 2001. À cette époque-là, on ne parlait pas beaucoup d’immigration clandestine. Pourquoi vous y êtes-vous intéressée ? À cause d’un fait divers ou pour exploiter vos origines ?
Il y a de ça, mais je suis aussi très intéressée par la thématique du départ, la possibilité de s’extraire d’un clan pour exister et de revenir dans son lieu d’origine. Je pense qu’on est obligé de quitter son clan pour devenir un individu et pour se construire. Cette thématique, ce fantasme de l’ailleurs et de l’autre m’intéresse avant tout. L’immigration est le fond, mais c’est un prétexte pour parler de choses qui m’interpellent et me touchent.
Êtes-vous retournée vivre au Maroc ?
Non, j’y vais souvent, mais je n’y vis pas.

Vos films sont coproduits par la France et le Maroc. Est-ce compliqué de financer des projets avec 100% de fonds marocains ?
C’est très difficile pour les longs en général. « Marock » est un film entièrement français. Le CCM, le Centre Cinématographique Marocain, aide beaucoup les courts métrages, mais ces ressources sont insuffisantes pour les longs métrages. Quand on a des exigences techniques, il faut chercher ailleurs d’autres sources de financement.
Les films marocains sont souvent orientés autour de la culture, des traditions, et des racines. Qu’est-ce qu’une jeune marocaine peut réussir à exprimer sur son pays ?
Honnêtement, les femmes sont très combattives au Maroc. Ce sont des sacrées nanas ! Je ne parle pas de moi, mais il y a des femmes incroyables qui se battent, à tous les niveaux, social, économique, etc. Ce qui est intéressant, je l’ai surtout vu avec « Marock », c’est de créer un débat de société. Je ne pense pas qu’un film puisse changer les mentalités, mais il participe à créer un débat et à opposer les opinions.
En tant que femme, qu’est-ce que je peux exprimer ? C’est toujours difficile de se positionner en tant que telle, mais c’est vrai que les femmes doivent se battre. Même si il y a eu une réforme sur le statut de la femme, dans les mentalités, les femmes ne sont pas égales aux hommes, et n’ont pas le même pouvoir et les mêmes acquis qu’eux. Mais cela n’est pas propre au Maroc, la parité est compliquée partout.
Ce qui est intéressant, c’est de donner à une autre génération la possibilité d’y croire. C’est ce qui m’est arrivé en voyant Farida Belyazid, une réalisatrice plus âgée, appartenant à une autre génération, faire des films. Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir une famille assez ouverte, je n’ai pas dû me battre pour faire ce que j’avais envie, pour m’imposer, et pour partir. On m’a beaucoup soutenue, mais je sais que pour la plupart des filles qui veulent être comédiennes ou qui désirent travailler dans un milieu artistique, elles doivent se battre car leurs parents et leur la famille ne voient pas ces professions d’un très bon oeil.
Les débats suscités par « Marock » étaient-ils différents selon le pays où vous le présentiez ?
En France, c’était très soft, il n’y avait rien de subversif. Dans les pays arabes, par contre, le film a posé problème. Il a été considéré comme ultra subversif car il touchait à la religion, à la judéité, et à la liberté des moeurs. Voir des jeunes gens fumer et boire ne passait pas très bien. En général, dans les films marocains, ces actions sont souvent montrées de manière maladroite, du coup, on n’y croit pas du tout. Dans ce film-ci, comme la plupart des comédiens étaient non professionnels, il y avait quelque chose de très réel et de très vrai. Voir une fille en mini short se foutre de la gueule de son frère qui est en train de faire la prière, on peut le faire en aparté mais pas de façon publique. Il y a des tabous auxquels on ne touche pas. Je le savais, mais je n’avais pas envie d’être consensuelle. Actuellement, la mode, c’est faire du cinéma qui provoque. Quand j’ai fait mon film, on m’a dit que je faisais de la provocation, alors que j’étais dans la réalité.
Sur quoi travaillez-vous depuis « Marock » ?
J’ai fait un enfant ! Cela m’a pris du temps. La vie est revenue, c’est important, c’est comme ça qu’on se nourrit aussi. Là, je suis en pleine écriture et j’espère tourner en septembre une histoire vraie que j’adapte un peu à ma sauce.
Pensez-vous revenir un jour au court métrage ou avez-vous définitivement tourné la page ?
Je me sens mieux dans le format du long, car j’ai plus d’espace pour raconter ce que je veux. Mais peut-être qu’un jour, je retournerai au court pour essayer quelque chose de formel.
Cela faisait longtemps que vous n’étiez pas revenue à Clermont-Ferrand (« Momo Mambo », 2003). Comment voyez-vous, en tant que jurée, les films que vous regardez ?
Je les regarde plutôt en tant que spectatrice. J’aime être surprise en voyant comment les histoires sont racontées et ce qui ressort de la nouvelle génération. Pour le moment, je suis un peu sur ma faim. Je retrouve les mêmes formes, histoires et traitements, comme il y a sept ans. Mais il me reste encore quelques séances à voir, et j’ai de l’espoir !
Propos recueillis par Katia Bayer
Consulter les fiches techniques « Deux cents dirhams » et « L’Horizon perdu »
Article paru dans le Quotidien du Festival
Compétition Internationale
Grand Prix :Blue sofade Lara Fremder, Giuseppe Baresi, Pippo Delbono (Italie)
Prix Spécial du Jury : Ella de Hanne Larsen (Norvège)
Prix du Public : Sinna man (L’homme en colère) de Anita Killi (Norvège)
Prix du Meilleur Film d’Animation : Sinna man (L’homme en colère) de Anita Killi (Norvège)
Prix de la Jeunesse : Efecto domino (Effet domino) de Gabriel Gauchet (Cuba, Allemagne)
Prix Canal+ : Glenn Owen Dodds de Frazer Bailey (Australie)
Prix des Médiathèques : I love Luci (J’aime Luci) de Colin Kennedy (Royaume-Uni, Danemark)
Prix de la Presse International SFR : On the run with Abdul (En cavale avec Abdul) de David Lalé, James Newton et Kristian Hove (Royaume-Uni)
Compétition Labo
Grand Prix : Petite anatomie de l’image de Olivier Smolders (Belgique)
Prix Spécial du Jury : Marker (Les terres) de Susanna Wallin (Royaume-Uni)
Prix du Public: Photograph of Jesus (Une photo de Jésus) de Laurie Hill (Royaume-Uni)
Prix Audi labo : A family portrait (Un portrait de famille) de Joseph Pierce (Royaume-Uni)
Prix Canal+ : Mrdrchain de Ondrej Svadlena (République Tchèque)
Prix de la Presse Télérama : A family portrait (Un portrait de famille) de Joseph Pierce (Royaume-Uni)
Compétition française
Grand Prix : Dónde está Kim Basinger ? (Où est Kim Basinger ?) de Edouard Deluc (France, Argentine)
Prix Spécial du Jury : Annie de Francia de Christophe Le Masne
Prix du Public : Comme le temps passe de Cathy Verney
Prix Audi National : Logorama de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain)
Prix de l’ACSE (Agence Nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) : Dounouia de Olivier Broudeur et Anthony Quéré
Prix de la meilleure musique originale (SACEM) : Je criais contre la vie. Ou pour elle de Vergine Keaton. Musique : Vale Poher
Prix de la Meilleure Première Œuvre de Fiction (S.A.C.D.) : Le frère de Julien Darras
Prix ADAMI d’interprétation – Meilleure comédienne : Mathilde Bisson dans Sur mon coma bizarre glissent des ventres de cygnes de Vincent Cardona
Prix ADAMI d’interprétation – Meilleur comédien – Guillaume Briat dans Dans le décor de Olivier Volcovici
Prix du Meilleur Film d’Animation francophone (S.A.C.D.) : Fard de David Alapont et Luis Briceno
Prix de la Jeunesse : Wakefield de Laurent Bébin et François Valla
Prix Canal + : Dónde está Kim Basinger ? (Où est Kim Basinger ?) de Edouard Deluc (France, Argentine)
Prix « Attention Talent » Fnac : Logorama de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain)
Prix du Rire « Fernand Raynaud » : Comme le temps passe de Cathy Verney
Prix de la Presse National SFR : Une vie de Emmanuel Bellegarde
Prix Procirep du producteur de court métrage : Sacrebleu Productions, Ron Dyens
Mentions spéciales du Jury International
Mention d’Alanis Obomsawin : Trolls de Brianne Nord-Stewart / Canada
Mention d’Ada Solomon: Viikko ennen vappua (Par-dessus le grillage) de Hamy Ramezan / Finlande
Mention de Gérard Manset: Aprilis Suskhi (Fraîcheur d’avril) de Tornike Bziava / Géorgie
Mention de Nacho Vigalondo : Jenny and the worm (Jenny et le ver) de Ian Clark / Royaume-Uni
Mention de Paul Driessen : Betty B and the The’s de Felix Stienz / Allemagne
Mention spéciale du Jury Labo
Videogioco (Loop Experiment) (Jeu vidéo) de Milkyeyes (Italie)
Mention spéciale du Jury National
C’est gratuit pour les filles de Marie Amachoukeli et Claire Burger
Mention spéciale du Jury Jeunes National
Dónde está Kim Basinger ? (Où est Kim Basinger ?) de Edouard Deluc / France, Argentine
Mention duo d’interprétation du Jury ADAMI
Philippe Rebbot et Yvon Martin dans Dónde está Kim Basinger ? (Où est Kim Basinger ?) de Edouard Deluc
Mention spéciale du Jury Presse Labo
A film from my parish – 6 farms (Un film de ma paroisse – 6 fermes) de Tony Donoghue / Irlande
Prochain festival, prochaines dates : du 4 au 12 février 2011.
Fiche technique

Synopsis : Bernard, la cinquantaine, habite une petite caravane dans l’arrière-cour de son garage. Suite au divorce de ses parents, Mathias choisit de rejoindre le cadre peu contraignant que lui offre son père. L’arrivée d’une assistante sociale perturbera leur équilibre fragile.
Genre : Fiction
Durée : 22’30 »
Pays : Suisse
Année : 2009
Réalisation : Didier Crepey
Scénario : Didier Crepey
Images : Marc-André Verpaelst
Musique : Pierre-Jean Detroyat
Son : Patrick Duvoisin
Montage : Prune Jaillet
Interprétation : Priska Cordonier , Jean-Robert Abplanal , Jérôme Sire , Simon Hidebrand, Kevin Sirman
Production : Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD)
Article associé : la petite interview de Didier Crepey
Fiche technique
Synopsis : Un soir, dans un quartier de la Havane, les hommes jouent aux dominos et les femmes bavardent. Soudain, on retrouve la petite-fille d’une de ces femmes, violée dans un parc voisin. La situation s’aggrave pour Mercedes, la grand-mère, tandis que Ramón, son mari, cherche un coupable à tout prix.
Genre : Fiction
Durée : 27’40’’
Pays : Cuba, Allemagne
Année : 2010
Réalisation : Gabriel Gauchet
Scénario : Gabriel Gauchet , Francisco García Gonzáles
Images : Christiane Buchmann
Musique : Marc Hupfeld
Son : Gustavo Fioravante
Montage : Leopoldo Nakata , Manuel Iglesias
Décors : Niels De Rosario Bermúdez
Production : Kunsthochschule für Medien Köln
Interprétation : Violena Isabel Ampudia , Samuel Claxton , Luis Alberto García , Jorge Alí , Yoset Puentes , Alina Rodriguez , Enrique Molina
Article associé : la petite interview de Gabriel Gauchet
Fiche technique
Synopsis : Bingo, un jeune gitan d’origine moldave, venu aux Pays-Bas en quête d’une meilleure existence, travaille pour une société de démolition en compagnie de deux autres immigrés clandestins ; si ces derniers ont perdu espoir, Bingo poursuit son rêve de construire une maison sur sa terre natale.
Genre : Fiction
Durée : 27’40’’
Pays : Pays-Bas
Année : 2009
Réalisation : Timur Ismailov
Scénario : Bastiaan Tichler, Timur Ismailov
Images : Lennart Verstegen
Musique : Sergiu Voloc
Son : Evelien van der Molen
Montage : Annelotte Medema
Production : Nederlandse Film en Televisie Academie
Décors : Sara van Eerden, Wietske van den Bout
Interprétation : Mark Zak , Sergiu Voloc , Yasar Ustuner , Dimitri Bilov
Production : Netherlands Film and Television Academy
Article associé : la petite interview de Timur Ismailov
Fiche technique
Synopsis : Une plongée dans le monde de Juergen, un provocateur tourmenté sans passé ni origine. Sa folie des grandeurs le mène en Angleterre pour trouver sa place dans l’histoire et réclamer son droit souverain au trône.
Genre : Expérimental
Durée : 37’
Pays : Royaume-Uni
Année : 2009
Réalisation : Ralitza Petrova
Scénario : Ralitza Petrova
Images : Daniel Stafford-Clark
Musique : Stuart Earl
Son : Gunnar Oskarsson
Montage : Hazel Baillie
Décors : James Spencer
Production : National Film and Television School (NFTS)
Interprétation : Artur Albrecht
Article associé : la petite interview de Ralitza Petrova
Fiche technique

Synopsis : Dans une usine de recyclage, les ouvriers se rejoignent pour chanter, et les machines dansent. Le son de l’usine devient un rythme constant et un chauffeur de camion commence à chanter une chanson pour son amoureuse.
Genre : Documentaire, Expérimental
Durée : 9’
Pays : France
Année : 2009
Réalisation : Tessa Joosse
Scénario : Tessa Joosse
Images : Blaise Basdevant
Musique : Tessa Joosse
Son : Sébastien Cabour
Montage : Tessa Joosse
Production : Le Fresnoy
Interprétation : Sahri Azzedine, Patrick Lecoutre, Anne Marie Quartiero, Messaoud Sellaoui, Ahmed Benzouai, Abdelhamid Bensbaa, François Marzynski, Mohammed Aberkane, Frank Engels, Lionel Menendez, Claude Lesne, Fabrice Lecomte, Poet Stunt
Article associé : la petite interview de Tessa Joosse
Leurs films ont été sélectionnés à Clermont-Ferrand. Ils se mesurent à des pros, alors qu’ils sont encore aux études ou qu’ils viennent à peine d’en sortir. Pourquoi choisit-on une école et pas une autre ? Comment y expérimente-t-on le sentiment de liberté ? En tant qu’étudiant, perçoit-on suffisamment la réalité du métier à venir ? Autant de questions posées à cinq réalisateurs issus de la compétition nationale, internationale et labo.
Tessa Joosse, réalisatrice de « Plastic and Glass ». Production : Le Fresnoy, France (F5)

« J’ai étudié l’art et la vidéo à Amsterdam. Pendant dix ans, j’ai travaillé à l’opéra et au théâtre jusqu’au jour où j’ai ressenti le besoin de chercher une autre maîtrise. J’avais envie de changer et de me retrouver dans le cinéma. Ce qui m’a vraiment intéressée en entrant au Fresnoy, c’est que la formation dure deux ans et qu’on peut y entrer avec ses propres idées de travail tout en étant suffisamment libre de concrétiser ses envies grâce à des moyens et des outils professionnels. « Plastic and Glass » est mon film de première année. Il marche plutôt bien, encore récemment, j’étais à Sundance. En fréquentant les festivals, je me rends de plus en plus compte que j’ai encore beaucoup à apprendre. Parallèlement à mes occupations, j’ai très envie de faire un film par an. Mon envie de faire du cinéma est plus présente que jamais. »
Ralitza Petrova, réalisatrice de « By the Grace of God » (Par la grâce de Dieu). Production : National Film and Television School, Royaume-Uni (L3)

« J’ai eu mon diplôme en mars dernier. Avant d’entrer à la NFTS, je me suis renseignée sur l’école, et j’en ai entendu beaucoup de choses positives. Dans cette école, on n’accorde pas tellement d’importance aux références, on est complètement libre de ce point de vue. Ce n’est pas une école qui formate ses étudiants. Par contre, on peut y trouver son style et sa voix, et ça, c’est un avantage formidable. C’est justement pour cela que j’ai choisi cette école qui est une petite communauté très liée qui soutient les élèves, qui respecte et qui nourrit les projets au maximum. Quand on a un projet en tête, on présente son pitch devant la classe et on se bat pour former son équipe parmi les gens de l’école. Mon film de fin d’études, « By the Grace of God » n’était pas très conventionnel. Je n’ai pas trop dû me battre car le projet a intéressé les bonnes personnes, des gens plutôt punk ! À l’école, on a l’habitude d’être le centre de l’attention en tant que réalisateurs, mais ironiquement, quand on en sort, tous les autres trouvent tout de suite un travail, sauf les réalisateurs, hormis ceux qui veulent faire de la télé. Moi, ça ne m’intéresse pas, le petit écran. Je veux faire du cinéma indépendant, je ne suis pas là pour divertir, je ne suis pas un clown. J’ai besoin de liberté. Pour moi le cinéma n’est pas une industrie, mais de l’art ou de la poésie. »
Timur Ismailov, réalisateur de « Bingo ». Production : Nederlandse Film en Televisie Academie, Pays-Bas (L7)

« Je me suis intéressé au cinéma pour deux raisons. Ma petite amie est néerlandaise et m’a emmené vivre avec elle aux Pays-Bas. Avant cela, j’avais étudié les arts, les lettres, les sciences politiques et sociales en Russie et vu un film hollandais qui m’avait énormément marqué et qui venait de la NFTA. À la même époque, j’écrivais des nouvelles et des scénarios, mais je ne savais pas encore que je voulais devenir réalisateur. Cette idée est venue par la suite. En arrivant à la NFTA, j’ai découvert une bonne école pour les bases et les connaissances pratiques dans laquelle on peut vraiment expérimenter ce qu’on veut. Le désavantage, c’est que les sections différentes (image, réalisation, scenario…) travaillent difficilement ensemble. Parfois, en tant que réalisateur, il faut se battre pour sa liberté créative. À la base, moi, je m’étais inscrit en scénario, mais je ne pouvais pas tourner mon propre film, ce qui était carrément frustrant, du coup, j’ai changé de section et j’ai pu tourné « Bingo ». Cette division imposée entre réalisateur et scénariste est frustrante si on peut prouver qu’on est capable de faire les deux. Là, je viens de terminer l’école, et l’avenir me préoccupe déjà. C’est une profession à haut risque, la compétition est énorme dans l’industrie. Chaque projet peut être le dernier, raison pour laquelle il faut faire de son mieux pour faire le meilleur film possible. »
Gabriel Gauchet, réalisateur de « Efecto Domino ». Production : Kunsthochschule für Medien Köln, Allemagne, Cuba (I3)

« Au début, je souhaitais faire une école de cinéma. J’avais fait des petits films en tant qu’adolescent et j’aimais l’idée de la liberté. Je me suis rabattu sur une école d’art pour faire ce que je voulais et parce j’habitais en Allemagne à ce moment-là. J’avais besoin d’une école qui me laisse exceptionnellement libre. À la KHM, on te guide et on te conseille, mais on a la liberté de faire tout ce qu’on veut. Sur les films, on fait tout soi-même, du coup, on est moins arrogant et plus respectueux du travail d’équipe. En revanche, on est assez seul parce qu’on écrit son scénario et qu’on monte toute la production soi-même. Dans le cadre de mes études, grâce à un échange d’écoles, je me suis retrouvé à Cuba et l’idée du film est née ainsi. En profitant d’une bourse, je me suis permis de faire un film relativement long (27′), comme je l’entendais. Aujourd’hui, même si il me reste encore un an à prester, je ne me considère pas pour autant comme étudiant. J’ai envie d’essayer de faire des films à petit budget avec une petite équipe d’amis et de collègues. Malgré la liberté totale de l’école, j’ai quand même appris énormément de choses sur la réalité du métier. »
Didier Crepey, réalisateur de « Des poux dans la paille ». Production : Haute École d’art et de design, Suisse (I14)

« À la base, je suis électricien. J’ai passé dix ans sur les chantiers, et j’ai découvert le cinéma il y a quatre ans en bricolant des petits films dans mon coin. Je n’avais pas de diplôme pour me lancer dans des études de cinéma, mais les Beaux-Arts de Genève ont été plus souples que les autres écoles en m’accordant l’opportunité de me former au cinéma de façon professionnelle. À l’école, j’ai pu m’exprimer comme je le voulais, travailler au feeling, et en même temps, avoir des cadres et des balises. Le cinéma là-bas est perçu comme un travail collectif. En Suisse, il n’y a pas d’industrie de cinéma et la formation n’est pas fragmentée comme en France. Les réalisateurs indépendants font leurs films et s’entraident car ils ont tous différents acquis. Mais avant cela, à l’école, c’est vrai que les apprentis réalisateurs vivent sur une planète dorée. Ils ne se rendent pas compte du monde extérieur, ils n’ont ni producteur ni pression pour les ramener à la réalité. Au contraire, ils ont en leur possession l’argent et le matériel nécessaires pour faire leurs films. On a beau nous en parler, on ne se rend pas du tout compte de la dureté de ce milieu avant de l’expérimenter personnellement. »
Propos recueillis par Katia Bayer
Article paru dans le Quotidien du Festival
Consulter les fiches techniques de « Plastic and Glass », « By the Grace of God », « Bingo », « Efecto Domino », « Des Poux dans la Paille »

Pendant le Festival de Clermont-Ferrand, Bref s’amuse et s’allume quotidiennement avec La petite luc@rne, réalisée en partenariat avec Les Productions du Lama. Depuis le 29 janvier, date d’ouverture des festivités, le magazine cadre les mots et les visages des professionnels et des réalisateurs issus de la compétition, à travers quatre à cinq sujets mis en ligne quotidiennement.
De l’écrit à l’écran, il n’y avait que quelques lettres de différence. Bref les a prises en considération, en complémentarité de son site refondé il y a tout juste un an et de la revue toujours aussi classe, malgré les années. Curieux d’en (sa)voir plus ? Ces entretiens filmés se laissent apercevoir sur www.brefmagazine.com et sur www.lesproductionsdulama.com
Parfois, l’une ou l’autre information tombe sombrement. Une dizaine de personnes périssent en tentant de rejoindre les côtes italiennes, une famille chinoise se fait expulser du sol français malgré plusieurs recours en justice, des sans papiers roumains se font exploiter et remplacer à tout va, … Parfois, l’une ou l’autre de ces informations réveille, décile le regard, creuse une ride et nous fait prendre conscience que la vie n’est pas aussi « pink » que le chantait Édith.
L’engagement est un atout qui se traduit dans toutes les langues. Sans liens apparents, cette année, huit films en compétition à Clermont-Ferrand ont choisi de traiter des difficultés causées par l’immigration clandestine, les problèmes d’intégration et l’isolement des personnes en situation irrégulière. Qu’ils viennent de France, d’Espagne, du Mexique, du Canada, ou du Royaume-Uni, ces sujets forts et percutants privilégient la dénonciation à la passivité, la parole au silence, et le portrait à l’anonymat.
Côté sud-américain, deux films s’inscrivent dans ces thématiques réalistes. « Metropolis Ferry » de l’Espagnol Juan Gautier illustre la rencontre fictive entre un homme obnubilé par sa relation amoureuse et un jeune marocain, débusqué par la police des frontières. A neuf reprises, le clandestin a cherché à s’infiltrer en Espagne, à neuf reprises, il a échoué. La peur, il ne se souvient plus de son apparence. Son illusion tient en six lettres (E.U.R.O.P.E.) et demeure indélébile malgré les injustices, les passages à tabac, et les discours dissuasifs tenus sur des bancs de commissariats de police.
Chez les Mexicains, c’est le documentaire « La Patrona » qui aborde le sujet de l’immigration. Lizzette Argüello pose sa caméra aux abords des voies ferrées pour filmer des liens très éphémères : des femmes distribuent des sourires, de la nourriture, et des encouragements à des mains tendues depuis des wagons de marchandises. Traversant le pays pour gagner le Nord dans l’espoir d’une vie meilleure, les migrants n’ont que quelques secondes pour attraper un soutien moral et des vivres, et pour tenir tout le long de leur interminable voyage ferroviaire.
Prise de position
Moins lointains, six autres courts se baladent, eux aussi, entre clandestinité, exclusion, et indifférence. Porté par un joli titre et la voix d’un de ses protagonistes, « La neige cache l’ombre des figuiers », de Samer Najari est une fiction ludique encerclant le quotidien d’une poignée d’immigrants aux origines diverses exploités par un patron refusant obstinément de rester calme. Distribuant des tracts publicitaires pour gagner leur vie, ils parlent de rien et de tout. De la neige glaciale, des russes à dos de cheval, des culottes volantes, et de la meilleure manière de passer incognito avec un bonhomme de neige en plastique.
Pour rester dans le décalé, autant faire un lien avec le truculent « Adieu Général » de Luis Briceno, qui capture en format et caméra de poche les années quatre-vingts, les souvenirs personnels de l’époque Pinochet/Darkvador, et l’animation d’objets multiples. En voix-off, le réalisateur de « Mr Moth » et « Des Oiseaux en cage ne peuvent pas voler » revient sur le Chili de son enfance, sa perception de la révolution et de l’homme nouveau, tout en rendant un hommage drolatique et tendre à son pays, à ses parents, mais aussi à la reine d’Angleterre et au vieux général.
Plus sérieux, plus français, « L’Aide au retour », de Mohamed Latrèche, s’insère dans les problèmes de couple de deux immigrés yougoslaves sommés de quitter le territoire hexagonal, moyennant une contrepartie financière, pour démarrer une nouvelle vie au Kosovo, pays qu’ils ont fui il y a bien longtemps et qui ne les renvoie qu’à des mauvais souvenirs. Egalement repéré en compétition nationale, le très beau « Dounouia » d’Olivier Broudeur et Anthony Quéré, arrête son cadre sur le quotidien d’un jeune Malien morcelé entre sa culture d’origine et ses difficultés à s’intégrer parmi les jeunes de son âge et de sa cité. Arrivé en France pour des raisons de regroupement familial, il n’arrive pas à concilier ces deux extrêmes jusqu’au jour où il se met à danser avec une jeune fille de son quartier, Nadira.
Docu-témoignage
Difficile de parler d’immigration sans évoquer deux films ayant un lien direct avec un réel qui fait mal et qui ne triche pas. Il s’agit de deux documentaires, l’un en compétition internationale, l’autre en sélection nationale, qui s’engagent au service de deux histoires individuelles, fortes et terribles. « On the Run with Abdul » de Kristian Hove, James Newton, et David Lalé se construit autour du portrait d’un jeune réfugié afghan de seize ans, en proie à des difficultés pour rejoindre l’Angleterre depuis Calais. Malgré son jeune âge, ce sujet-témoin a une grande expérience de l’exil et ses forces et ses faiblesses parlent au nom de tous ses camarades d’infortune. Outre son sujet, ce film d’espoirs et de désillusions aborde aussi la question de la distance entre filmeur et filmé, récurrente dans le genre documentaire, tant les interventions de ses auteurs sont fréquentes.

Last but not least. « Seydou » de deux sœurs, Delphine et Muriel Coulin, sélectionné en compétition nationale, s’intéresse quant à lui, à la place des ‘’déchets’’ inutiles dans la société contemporaine, à travers le portrait intime d’un immigré malien employé dans une société de recyclage. Clandestin illégal, Seydou n’apparaît pas à l’image, et seules ses mains et son dos sont filmés, en guise d’illustration à son discours mi-clairvoyant mi-percutant sur la liste officielle des professions donnant accès au Super Sésame, un titre de séjour.
Si l’engagement se traduit dans toutes les langues, les longs discours se révèlent parfois inutiles pour faire entendre un cri et une amertume. Une lettre filmée adressée à un jeune afghan croisé au hasard d’un tournage ou un documentaire de trois minutes sur un trieur de déchets/clandestin déchet peuvent tout simplement suffire.
Article paru dans le Quotidien du Festival
Fiche technique

Synopsis : Tous les étés, une foule de sosies d’Ernest Hemingway afflue vers Key West, en Floride, pour élire l' »Hemingway authentique ». En 1924, Hemingway lui-même avait désiré être un d’autre…
Genre : documentaire, expérimental
Durée : 13′
Pays : Espagne
Année : 2009
Réalisation : Sergio Oksman
Scénario : Sergio Oksman , Carlos Muguiro
Image : Daniel Sosa
Musique : Manuel Campos
Son : Carlos Bonmati
Montage : Sergio Oksman
Production : Mario Madueño, Samuel Martínez
Voix : Jeff Espinoza
Article associé : l’interview de Sergio Oksman
Le site du film : http://www.notesontheother.com/
Pendant plusieurs mois, le Brésilien Sergio Oksman s’est intéressé à Ernest Hemingway, à ses sosies, aux fantômes, et à une photographie vieille de 86 ans. Parlant de son film comme d’une imposture, le réalisateur de « Notes on the Other » (Notes sur l’autre) revient sur son parcours, sur la manière de raconter des histoires, et sur la frontière entre la fiction et le documentaire.

Tu es brésilien, tu parles espagnol, mais ton film est en anglais. Pourquoi avoir choisi cette langue ? Était-ce à cause d’Hemingway ?
Oui, probablement à cause de lui. Pour moi, chaque film a sa propre langue. Pour le moment, je suis en train de travailler sur trois projets. L’un est en anglais, le deuxième en portugais, et le troisième en espagnol. La langue dépend du sujet et de la manière dont je vais en parler. Par l’exemple, l’un des projets est un journal d’un voyage au Brésil, la langue est donc naturellement le portugais.
Le film repose sur une histoire dont t’a parlé un de tes amis, Carlos Muguiro. Qui est-il ?
Carlos est un scénariste fantastique. C’est lui qui a crée le Festival Punto de Vista, probablement le festival de documentaires et de films expérimentaux le plus important d’Espagne. Il y a six ans, il m’a montré une photographie prise en 1924 et un essai qu’il avait écrit à propos d’un regard croisé, et m’a dit : “essayons de faire un film sur les fantômes, à propos de cette image, car les fantômes se sont accumulés dans le même endroit pendant plus de 80 ans ».
Comment a-t-il trouvé cette photographie ?
C’est quelqu’un de curieux, par nature. Il a fait des recherches ou il a lu quelque chose à son sujet. Mais ce qui est intéressant, ce n’est pas la photo elle-même, c’est l’histoire qu’elle a inspiré car au bout du compte, le film ne parle pas de fantômes mais d’imposteurs.
Comment produit-on un film sur l’imposture ?
Difficilement. Avec un projet pareil, c’est impossible de dire à un producteur qu’on va faire un film sans être sûr de son sujet et qu’on découvrira de quoi il parle pendant son processus. Le producteur réagira en vous traitant de doux dingue. Au début, j’avais quand même trouvé un coproducteur, mais à la fin, nos relations étaient devenus conflictuelles. Il disait que le film était très élitiste, qu’il n’avait pas d’avenir, et qu’il n’irait jamais dans les festivals. Il a abandonné le projet, du coup, je me suis retrouvé tout seul à le produire.
« Notes on the Other » (Notes sur l’autre) est ton film le plus court. Est-ce que sa durée a été déterminée par son sujet ?
Je travaille depuis 15 ans, j’ai fait 25 films, et le plus court faisait 30 minutes. Je pensais que ce sujet méritait un tel format, mais ce qui est curieux, c’est que cela m’a pris plus de temps de faire un court que n’importe lequel de mes travaux précédents. J’ai passé six mois douloureux à monter un film de 13 minutes. Avant « Notes », tout ce que j’avais fait était plus long. Je n’avais jamais fait de courts métrages, et maintenant, je ne veux faire que ça.
Pourquoi ?
Parce que c’est bien plus difficile. Les gens pensent qu’écrire un roman est bien plus dur qu’écrire une nouvelle. Ce n’est pas vrai, la nouvelle est le territoire où l’on peut vraiment expérimenter ce qu’on veut.
Et où l’on souffre plus aussi…
Oui. Je souffre beaucoup car le problème n’est pas de déterminer un sujet, mais de trouver la manière de raconter une histoire. C’est drôle, j’entends souvent parler de sujets. Personnellement, le sujet ne m’importe pas, c’est juste le début de quelque chose. La question est comment, et non quoi.
Est-ce la raison pour laquelle tu ne penses pas que ton film est un documentaire, mais quelque chose situé entre le documentaire et la fiction ?
Exactement. Ce film est un essai que j’associe plus à une fiction de la réalité qu’à un réel documentaire. J’ai cherché à raconter une histoire potentielle qui aurait pu se passer, en connectant des éléments isolés, en associant différentes pièces de puzzle (une photographie, une course de taureaux, des gens prétendant être quelqu’un d’autre, …).

Même si tu évoquais les fantômes et les doubles identités, le film parle de Hemingway. Pourquoi lui et pas quelqu’un d’autre ?
Parce qu’une photo de 1924 est liée à lui, parce qu’il voulait être quelqu’un d’autre, et parce qu’il a fait connaître les courses de taureaux dans le monde entier. Une chose étrange est arrivée pendant le tournage, lorsqu’on pensait encore que le film touchait aux fantômes. Carlos m’avait dit : “si tu attends, Hemingway apparaitra”. C’était impossible et mystique, je refusais de le croire. Le dernier jour, j’allais partir quand on m’a appelé. John Hemingway, le petit-fils de l’écrivain, était aussi en train de faire des recherches sur son grand-père, et il voulait me rencontrer. Quand j’en ai parlé à Carlos, il m’a dit : “tu vois, je t’avais bien dit qu’il allait apparaître !”.
Tu parlais de trois projets. Sur quoi es-tu concentré actuellement ?
Ces jours-ci, je suis en train de terminer un film lié à de nombreuses photographies trouvées dans le centre de Madrid, il y a six ans. Beaucoup de clichés très étranges représentant une famille (un vieil homme, une vieille femme et un jeune homme) avaient été trouvés dans une poubelle, avant qu’on me les donne. Quelqu’un a fait des recherches et a découvert que la femme avait l’habitude de se considérer comme la peintre la plus importante de l’apocalypse, et que l’homme avait notamment participé en tant qu’acteur à « Rosemary’s Baby » de Polanski. Ce qui est fantastique, c’est qu’en examinant bien ces photos, on se rend compte à quel point ces gens étaient préoccupés par la postérité et l’immortalité, et qu’à partir du moment où ils meurent, toute leur vie termine à la poubelle. Ce film, j’espère pouvoir le montrer l’année prochaine à Clermont-Ferrand.
Tu le produis aussi tout seul, ce projet ?
Oui.
Propos recueillis par Katia Bayer
Consulter la fiche technique de « Notes on the Other »
Article paru dans le Quotidien du Festival
Article associé : la critique de A story for the modlins
Au Marché du Festival, certains stands sont plus discrets et récents que d’autres. Voisins cette année, la République tchèque, la Pologne, et la Roumanie font partie de ces pays dont la réputation est acquise, mais dont l’absence se faisait auparavant ressentir dans l’espace réservé à la promotion du court. Pour accueillir leurs nouveaux copains, les autres pays se sont un peu poussés, tout en gardant le sourire et l’oeil ouvert sur les nouveaux films.
Marketa Santrochova (Czech Film Center, République tchèque)

1.Pour quelles raisons avez-vous décidé d’occuper un stand au marché du Festival ?
Il y a deux ans, j’ai rencontré à Cannes des membres de l’équipe de Clermont-Ferrand. Cela faisait longtemps que les films tchèques étaient représentés dans la vidéothèque du festival, mais nous n’avions pas encore pu envisager une représentation plus officielle. Le Centre du cinéma tchèque existe seulement depuis 2002. C’est une petite organisation qui agrandit ses activités petit à petit et qui souhaitait depuis longtemps faire quelque chose en faveur du court métrage. Nous souhaitions venir plus tôt au marché, mais nous n’avions pas pu le faire. C’était un projet, maintenant, il est devenu réalité ! C’est notre première année..
2. Est-ce difficile dans votre pays, pour un jeune sortant de l’école, de trouver des financements pour réaliser son film ?
C’est difficile car la plupart des courts métrages se font à l’école. Très peu de maisons de production produisent seulement des courts métrages. En République tchèque, c’est un problème : les talents et les sujets ne manquent pas, mais c’est très difficile de trouver des financements, et il n’existe pas vraiment de programme de soutien spécialisé pour le court. On essaye de changer les choses, mais ce n’est pas évident.
3. Qu’est-ce qu’un emplacement pareil peut représenter pour les films de votre pays ?
Les gens s’intéressent à nos films. Avant le festival, nous avons édité une compilation empruntant à tous les genres et opéré un choix entre 150 films tchèques. Cela a demandé beaucoup d’heures de visionnement, mais les gens se montrent très réactifs. Tant mieux!
Katarzyna Wilk (Krakow Film Foundation, Pologne)

1.Pourquoi avez-vous décidé d’occuper un stand au marché ?
Pour deux raisons. On a constaté que les films polonais manquaient de promotion dans les marchés internationaux. Il y a quelques années, le gouvernement a augmenté l’enveloppe budgétaire réservée au cinéma. Résultat : on a reçu de l’argent pour assurer la promotion des films polonais et on a décidé de venir à Clermont-Ferrand car c’est un des marchés les plus importants dans le genre. Cela fait trois ans qu’on est là. On voyage beaucoup avec nos films, mais les dates de Clermont ont lieu à un bon moment dans l’année. Il n’y a pas tellement de festivals à cette période-là.
2. Est-ce difficile dans votre pays, pour un jeune sortant de l’école, de trouver des financements pour réaliser son film ?
C’est possible, mais ce n’est pas si facile pour des raisons financières. En Pologne, il n’y a pas beaucoup de boîtes de production de courts métrages. Le court métrage n’est pas aussi bien représenté que le long, mais les choses sont peut-être en train de changer. Récemment, des producteurs se sont rassemblés et cherchent de l’argent pour leurs films. Ensemble, c’est moins difficile que tout seul.
3. Qu’est-ce qu’un emplacement pareil peut représenter pour les films de votre pays ?
Ici, à Clermont, beaucoup de personnes, pour la plupart liées à d’autres festivals internationaux, sont intéressées par les films polonais. Elles nous demandent ce qu’il y a de neuf et s’intéressent aussi bien aux films indépendants qu’aux films d’écoles.
Vlad Llicevici (Fest ‘Asia, Roumanie)

1.Pourquoi avez-vous décidé d’occuper un stand au marché ?
C’est notre deuxième année à Clermont-Ferrand. Nous trouvions que les films roumains n’étaient pas très bien promus en festival. Les producteurs essayaient de le faire, mais ils n’avaient pas beaucoup de temps, donc nous avons décidé de nous en occuper en sortant un catalogue comprenant un DVD et en occupant un stand au marché.
2. Est-ce difficile dans votre pays, pour un jeune sortant de l’école, de trouver des financements pour réaliser son film ?
Ce n’est pas évident, non. L’argent vient du National Film Center, mais il n’y en a pas beaucoup pour les projets hors écoles. L’année dernière, à Cannes, le Centre a signé un traité avec le CNC dans le but d’envisager des coproductions entre la Roumanie et la France, mais je n’en ai pas encore entendu parler pour le court métrage.
3. Qu’est-ce qu’un emplacement pareil peut représenter pour les films de votre pays ?
Tout le monde semble très intéressé par les films roumains. Nous avons des bons retours des européens et des américains. Ils nous disent que ce sont de très bons films, ils nous les réclament tous, ont aussi l’air d’apprécier le film en compétition, “Musica in sange” (La musique dans le sang”- Alexandru Mavrodineanu). On reviendra !
Propos recueillis par Katia Bayer
Depuis 2005, le Short Film Depot, offre aux pros du genre (réalisateurs, producteurs, distributeurs, organismes et écoles du monde entier) la possibilité d’inscrire gratuitement leurs films dans les principaux festivals partenaires (Festival de Rio de Janeiro, Shorts Shorts Film Festival, Concorto Film Festival, FPS – Intl Experimental Film And Video Festival, …).
Au moyen d’un formulaire unique et d’un compte individuel, l’utilisateur est guidé dans la langue de son choix (français, anglais, espagnol, italien ou portugais), dans l’enregistrement de son film. A ce stade, une multitude de données lui sont réclamées : titre du film, année, durée, résumé, synopsis, droits, carrière, photos, notes d’intention, … Chaque élément doit être saisi et validé, avant de passer au suivant, sinon –gare !- un petit bouton se met à clignoter frénétiquement tant que les données encodées demeurent incomplètes. Une fois enregistrées, ces informations sont sauvegardées définitivement et l’usager peut enfin enregistrer son film dans le festival de son choix.
Via le système d’inscription en ligne, il recevra régulièrement des messages d’alertes, suivant la spécificité du titre enregistré et le calendrier des festivals inscrits. Et en guise de petit bonus, il sera en mesure de suivre en trois temps le statut de son inscription (envoi, validation, et sélection), d’accéder aux règlements et aux fiches de présentation de festivals, ainsi qu’à leurs appels à films et à leurs dates de déroulement.
Petite subtilité : Short Film Depot ne s’adresse pas qu’aux particuliers. La plateforme est également ouverte aux festivals consacrant au moins une section, compétitive ou non, au court métrage. Moyennant 1.000 €, chaque festival adhérent dispose annuellement d’un outil d’administration en ligne auquel il a directement accès pour gérer au mieux ses données. En temps réel, il a la possibilité de suivre la progression des inscriptions sections par sections, de communiquer et relancer ses contacts, de disposer d’éléments propres aux films, et d’informer les personnes concernées des sélections de leurs titres.
En bref, la plate-forme constitue un réseau de contacts et de festivals phares, dans le milieu du court métrage mondial. En cinq langues, le Short Film Depot intéressera surtout l’utilisateur lambda en lui offrant un accès libre au calendrier et aux spécificités des festivals partenaires, tout en lui évitant de remplir inlassablement des formulaires d’inscription à chaque fois qu’un événement du court se présente.
Aujourd’hui, le réseau Short Film Depot compte comme membres plusieurs centaines de milliers de particuliers et vingt-neuf enseignes festivalières, dont celle de Clermont-Ferrand. Intéressé(e)(s) ? Le mieux reste peut-être encore d’aller y faire un tour. Et d’y souffler une bougie d’anniversaire virtuelle, au détour d’un clic de souris. Bon anniversaire. Happy Birthday to you. Feliz cumpleaños. Buon compleanno. Feliz aniversário.
Pour plus d’informations : www.shortfilmdepot.com