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Misterio de Chema García Ibarra

Présenté en compétition européenne au Festival Européen du film court de Brest, en novembre dernier, « Misterio » y a reçu le Prix Format Court. Ayant déjà une belle carrière à son actif, le court métrage de l’Espagnol Chema García Ibarra propose un cinéma à la frontière du fantastique.

Le réalisateur laisse entrevoir dans « Misterio » ce qu’on pourrait prendre pour une critique du poids du paraîre dans une société figée dans ses conventions telle que peut parfois être l’Espagne. Pour autant, comme à son habitude, Chema García Ibarra semble aussi et surtout vouloir ici s’amuser de faits presque surréalistes mais bien ancrés dans la réalité comme l’écoute de la voix de la Vierge à travers la peau d’un jeune homme.

D’une tournure d’esprit farfelue déjà entrevue dans ces précédents films « El ataque de los robots de nebulosa-5 » » et « Protoparticulas », le réalisateur construit ici une histoire jalonnée de séquences courtes et curieuses à travers lesquelles le spectateur se laisse conduire jusqu’à la fin quasi surréaliste du film.

D’un point de vue esthétique, il utilise pour la première fois la couleur et traite l’image comme des natures mortes, très composée avec beaucoup de détails. L’oeil voit l’ensemble mais ne peu déterminer la somme des choses qui la compose.

Dès l’ouverture, on est plongé dans une exposition presque choquante du quotidien de la vie de l’héroïne principale du film de Chema García Ibarra : une femme espagnole au visage fermé, taciturne et besogneuse. Le réalisateur filme une succession de séquences où cette femme (la voisine du réalisateur) est mise en scène dans sa pauvre vie : son mari vit sous assistance respiratoire, son fils (le cousin du réalisateur) est un nazi, et elle travaille dans une manufacture régie par des règles immuables et archaïques. Un quotidien qu’elle affronte docilement chaque jour, mais qui semble pourtant s’abattre sur elle.

Cette femme, toujours dans le cadre, un peu décentrée, fait partie de ces tableaux qui se jouent à l’écran mais elle n’incarne rien. Elle est un accessoire dans le décor, un maillon d’une chaîne bien rodée.

Et puis, il y a le moment de bascule. Le noeud de l’histoire réside dans une croyance religieuse partagée : le fils d’une femme de la communauté aurait été touché par la Vierge et quiconque écouterait sa nuque entrerait automatiquement en communication avec elle… Comme ses congénères, l’héroïne se prête au rituel mais ne semble pas entendre de propos de la Vierge. En revanche, il s’agit là d’un déclencheur. A partir de cet instant sa vie change irrévocablement.

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Cliquez sur l’image pour voir « Misterio » en VOD

En terme de rythme, le réalisateur réussit, par la reprise de séquences du début du film, à donner du corps à ce moment de bascule en transformant légèrement les mouvements quotidiens de la femme : ce décalage induit un passage de sa vie docile à sa fuite en avant. Là où elle respectait les règles, elle trahit maintenant systématiquement les codes de sa propre existence. Plus rien n’est cadré, elle n’est plus dans son rôle.

Dans les dernières séquences, on assiste à la lecture d’une lettre de la femme qui explique les raisons de sa fugue, ses raisons d’être partie pour vivre ses rêves en laissant sa famille, ses amies, ses collègues.

Parfois un peu difficile a décrypter, le cinéma de Chema García Ibarra a quelque chose de profondément ironique. S’il avait travaillé le thème de l’espace, de l’ailleurs dans ces précédentes réalisations, il montre ici encore une fois un personnage en marge de sa société, en proie soudainement à un doute si grand qu’il remet tout en question. Avec « Misterio », il manie avec précision le geste du cinéaste qui critique – ici une société religieuse et traditionnelle – en suggérant une ouverture artistique puissante, un univers singulier touchant et percutant.

Fanny Barrot

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Article associé : l’interview de Chema García Ibarra et Leonor Diaz

M comme Misterio

Fiche technique

Synopsis : On dit qu’en collant son oreille sur sa nuque, on entend parler la Vierge.

Durée : 11’30

Pays : 2013

Année : Espagne

Réalisation : Chema García Ibarra

Scénario: Chema García Ibarra

Image : Alberto Gutiérrez

Montage : Chema García Ibarra

Son : Pepe Marsilla

Interprétation : Angelita López

Production : Chema García Ibarra

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El ataque de los robots de nebulosa-5 de Chema García Ibarra

À quoi ressemble le monde enfermé dans un handicap ? À celui de quelqu’un qui attend la fin du monde répond le réalisateur Chema García Ibarra. Mieux, ce monde pourrait être le nôtre, le temps des sept minutes de son second court-métrage (après « Protoparticulas »), sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2009 et Méliès d’or au festival de Sitges en 2010.

Un garçon assis sur un banc, un doigt pointé dans un ciel changeant, une porte qui s’ouvre, un jouet filmé en gros plan… Peu d’éléments de ce film font penser à de la science-fiction. Pourtant, la crainte ressentie à l’évocation d’une fin du monde prochaine est réelle.

Le film développe en fait deux univers savamment enchâssés l’un dans l’autre. Le premier décrit la perception du monde par un jeune handicapé. La présence étrange du comédien principal et la simplicité, si ce n’est le dépouillement des éléments qu’il observe, sont là pour nous aider à comprendre ce qu’il ressent, coincé entre l’âge adulte et l’enfance. Le beau noir et blanc et les cadrages inhabituels s’imposent alors d’eux-mêmes pour décrire toute l’étendue des catastrophes touchant une perception malade du monde.

Le second univers est celui révélé par la voix off et le montage très découpé du film. Il s’agit d’une recherche de signes d’une fin du monde prochaine dans la vie courante. « L’Armée des 12 singes », les deux « Terminator » ou encore et surtout le matriciel « La Jetée » ne sont jamais plus vertigineux que sur cet aspect important de la science-fiction évoquant une apocalypse prochaine. Le court-métrage de Chema García Ibarra semble même citer directement celui de Chris Marker au travers de plusieurs séquences fixes décrivant de manière post-apocalyptique des images qui seraient autrement restées banales. Dans les belles inspirations de science-fiction, on retrouve également les images floues et pixellisées empruntées aux postes de télévision des films des années 1980.

Par ce jeu d’échanges de perception donc, le spectateur est comme happé dans l’univers du personnage principal. La simple empathie qu’on pourrait ressentir disparaît et le rapprochement avec sa vision du monde est rendu possible via cet imaginaire de science-fiction et de beaux moments de cinéma.

Georges Coste

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Article associé : l’interview de Chema García Ibarra et Leonor Diaz

Lire aussi : la critique de « Misterio »

A comme El ataque de los robots de nebulosa-5

Fiche technique

Synopsis : Un jeune garçon nous explique pourquoi et comment bientôt, presque tout le monde va bientôt mourir.

Genre : Fiction

Durée : 6′

Pays : Espagne

Année : 2008

Réalisation : Chema García Ibarra

Scénario : Chema García Ibarra

Image : Alberto Gutiérrez Díaz

Son : Alejandro Martínez

Montage : Chema García Ibarra

Interprétation : Leonor Díaz, Pedro Díez, Carmina Esteve, José Manuel Ibarra

Production : Chema García Ibarra

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Brive 2014, compte rendu

La onzième édition des Rencontres du moyen-métrage de Brive s’est achevée le 13 avril dernier au terme de cinq jours de festival bien remplis. La compétition européenne, les rétrospectives et autres projections parallèles, le workshop de pitch ont émaillé ces quelques journées de (re)découvertes, de surprises, de déceptions et de promesses.

Le festival de Brive a acquis, en dix ans d’existence, le statut de catalyseur et de révélateur des jeunes talents du cinéma français. Force est de constater que nombre d’auteurs remarqués y ont fait leurs gammes, profitant de la fidélité des sélectionneurs pour présenter au fil des ans leurs premières réalisations. Justine Triet, Arthur Harari, Sébastien Betbeder, Shanti Masud ou encore Yann Gonzalez, cinéastes aujourd’hui passés au long-métrage pour la plus part, se sont auparavant approprié ce format un peu ingrat mais follement libérateur qu’est le moyen-métrage pour expérimenter, chercher de nouvelles formes et proposer des films singuliers.

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© Marc-Antoine Vaugeois

La compétition

Cette année, certains habitués étaient de retour (Shanti Masud avec « Métamorphoses », Arthur Harari avec « Peine perdue ») au milieu de nouveaux arrivants. Parmi eux, quelques têtes déjà connues de Format Court (Karim Moussaoui et son film  « Les Jours d’avant », reparti du festival avec deux mentions, Pagel G. Vesnakov et son « Pride », lauréat du Grand Prix Europe), et d’autres découvertes plus ou moins heureuses. De cette compétition européenne de moyens-métrages, que retient-on ? Si l’on peut effectivement vanter l’éclectisme de la sélection des films en compétition, jonglant allègrement entre les genres (drame, comédie, fantastique, film social, de reconstitution…) et les dispositifs (fiction, documentaire), on constate qu’elle inventorie également certaines tendances plus ou moins néfastes de la production de courts-métrages.

Passons donc rapidement sur « Sunny » de Barbara Ott, le film social post-Dardenne dont la paresse formelle (caméra à l’épaule dédouanant la cinéaste de toute question de regard et de mise en scène) dispute au sensationnalisme de son sujet (les tribulations d’un jeune père irresponsable) un opportunisme franchement malsain. Dans un autre registre, « KK » de Wictor Ericsson ne valait pas beaucoup mieux, en privilégiant une photographie léchée et des cadres publicitaires pour enrober d’un emballage clean son histoire d’adolescents suédois jouant à touche-pipi le temps des vacances d’été. Dans un cas comme dans l’autre, les cinéastes se prémunissent de la moindre prise de risques vis-à-vis de leurs sujets, adoptant des partis pris de mise en scène passe-partout leur permettant de filmer n’importe quoi à peu près n’importe comment (le naturalisme tremblé droit dans ses bottes pour l’un, la fausse pudeur enveloppée dans de la joliesse pour l’autre).

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La palme du laisser-aller et de la fausse subversion revient néanmoins au film de Jean-Christophe Meurisse, « Il est des nôtres », reparti avec le Prix Ciné + et le Prix du Jury Jeunes. Le metteur en scène attitré de la troupe des Chiens de Navarre tente d’adapter son dispositif théâtral au cinéma, reconduisant un travail sur l’improvisation avec son groupe d’acteurs fétiches réunis autour de la figure de Thomas de Pourquery, musicien marginal installé dans un entrepôt à l’écart de la ville. Il en résulte une succession de scènes déconnectées les unes des autres, égrainées le long d’un fil narratif ténu suivant le déroulé d’une soirée où sont réunis dans la caravane de Thomas une bande de freaks sociaux, petits bourgeois profitant de leur isolement pour babiller sans discontinuer avant de se livrer à des jeux régressifs. L’ennui, c’est que même les acteurs donnent l’impression d’avoir lâché l’affaire, car pris au piège du dispositif, leur jeu se résume à celui qui parlera le plus fort et tirera la couverture à lui. Que reste-t-il, alors ? Une connivence perverse avec le spectateur, invité à se laisser aller comme les comédiens à ses pulsions les plus triviales, les plus régressives, à étaler ses réflexions insignifiantes et ses couilles sur la table. Le réalisateur cite Buñuel et Korine comme références. Tristesse de constater que l’horizon atteint est plus proche des franchouillardises filmées de la troupe du Splendid. « Les bronzés jouent aux cannibales ».

Heureusement, au laisser-aller et à l’opportunisme de certains films, répondaient des œuvres de cinéastes rigoureux, plus soucieux de trouver l’harmonie dans la mise en scène et dans l’écriture.

C’est le cas notamment de « Mahjong », surprenante variation autour des codes du film noir réalisé par le couple de réalisateurs portugais Joao Pedro Rodrigues et Joao Guerra da Mata. En réduisant l’intrigue policière à une peau de chagrin (un homme en costume arpente le plus grand Chinatown du Portugal à la recherche d’indices), les cinéastes procèdent d’une économie savante, distillant à des endroits stratégiques de multiples signes constituant progressivement sinon une fiction, un cadre suffisamment large pour accueillir l’étrangeté de la ville de Varziela. La seule séquence d’introduction donne la mesure des possibilités du dispositif : le héros fait une ronde au volant de sa voiture à travers les rues du township, intégralement filmé en plans-séquences derrière le pare-brise du véhicule. La longueur des plans, leur force contemplative emplit la scène d’une tension dramatique en même temps que se dessine une cartographie de la ville. Le récit, construit comme un jeu de piste qui ne mène nulle-part, nous ballade à travers les lieux communs du genre (une femme disparue, des mafieux, une filature…) et les décors incongrus de Varziela pour un trajet ludique en terres portugaises.

Un autre couple de réalisateurs, français cette fois, avait réalisé un film jumeau de « Mahjong » : Caroline Poggi et Jonathan Vinel, les benjamins de la compétition, venus présenter leur première co-réalisation, le très prisé « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes ». Changement de cap, c’est à Bouloc (le village natale de Vinel) que les jeunes cinéastes ont posé leur caméra. De la même manière que pour le couple Rodrigues/Guerra da Mata, c’est en procédant par soustraction que Vinel et Poggi construisent leur fiction. En vidant les rues et les jardins du petit village pavillonnaire avant d’y placer leurs protagonistes, à savoir deux frères faisant face à la perte de leur meilleur ami, les cinéastes réorganisent l’espace et injectent à l’intérieur un imaginaire emprunté au cinéma américain (celui de Gus Van Sant et d’Harmony Korine) et aux jeux-vidéos. Un spleen adolescent traverse le film, charriant avec lui des obsessions qui laissent augurer la redite (la perte, le détachement, l’envie de suicide…). Il n’en est rien. Grâce à une sorte de miracle plastique, le film tient debout tout seul et gagne lui aussi sur le terrain du réenchantement.

Comme antidotes à la grisaille qui imprégnait la majorité des films de la sélection, nous pouvons également citer le détonnant « Ennui, Ennui » de Gabriel Abrantes, film foutraque et imparfait (donc attachant) traversé de visions surréalistes (la scène d’ouverture dans le bureau d’Obama, le drone militaire pris d’états d’âmes ou encore l’incroyable scène de sexe entre Laetitia Dosch et un bédouin). Citons également le très beau « Métamorphoses » de Shanti Masud et sa succession de portraits d’hommes et de femmes guidés par leurs sentiments vers une transformation en créatures fantastiques. À ces visages contrit de désirs, éructant de colère ou crachant une bile haineuse à l’encontre d’un amant invisible, répond le vide de l’espace infini, seul réceptacle capable d’accueillir ce flot de paroles puissantes. On n’a pas vu cette année de vision plus romantique à Brive, excepté peut-être la délicate et sensuelle ronde des désirs organisé par Arthur Harari dans son magnifique « Peine perdue », lauréat du Prix Format Court sur lequel nous reviendrons bientôt (et qui sera projeté au Studio des Ursulines, en présence de l’équipe, le jeudi 8 mai 2014).

Le workshop de pitch

Pour la deuxième année consécutive, le festival a organisé un workshop de pitch réunissant huit participants placés sous la tutelle des réalisatrices Dorothée Lachaud et Pauline Racine. Ils disposaient de deux jours pour préparer chacun un oral de sept minutes présentant leurs projets de moyen-métrage à une assemblée de professionnels (producteurs, représentants de région…). Cet exercice difficile, visiblement douloureux pour certains, a néanmoins eu le mérite de présenter quelques projets singuliers et prometteurs. Celui d’Hubert Viel par exemple, de retour à Brive un an après sa récolte de prix avec le film « Artémis, cœur d’artichaut ». Son nouveau projet, mélange improbable entre « Princess Bride », « Bugsy Malone » et « Les contes de Canterburry » pose une fois de plus un pari curieux : mettre en scène le Moyen-Âge comme âge d’or du féminisme. Gageons que le résultat sera à la hauteur de la dinguerie du concept.

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© Marc-Antoine Vaugeois

Une jeune réalisatrice, Doris Lanzmann, a également fait sensation avec son projet doté du titre le plus accrocheur de l’atelier : « Royan la Rage ». Une fiction conçue à partir de la fascination de la jeune cinéaste pour un phénomène internet déroutant : celui des dominatrices financières, comprenez des jeunes femmes instaurant des jeux de soumission avec leurs clients par webcams interposées. Le projet, au scénario très ambitieux, est actuellement en recherche de financements.

Du côté des rétrospectives

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Pour conclure, un petit tour d’horizons des rétrospectives proposées par le festival de Brive cette année. On se souvient des films d’Agnès Varda et de Koji Wakamatsu qui ont fait se déplacer de nombreux festivaliers dans les salles. Il y avait également un programme de courts-métrages suisses, réunissant des classiques du genre. À Format Court, nous avons retenu deux courts-métrages rares : « Daïnah la métisse » et « Le 6 juin à l’aube » de Jean Grémillon, cinéaste français fondamental des années 30.

Le premier film est une fiction tournée en 1931 qui suit les mésaventures de Daïnah, une belle métisse courtisée par les bourgeois et les marins du bateau sur lequel elle fait croisière en compagnie de son époux. Le film, d’une inventivité formelle ahurissante et d’une insolence folle, rappelle que les années 30 constituaient un âge d’or du cinéma français, ouvert à la poésie et à la fantaisie des auteurs. En filmant le destin tragique de Daïnah, Grémillon raconte le racisme, la frigidité de la bourgeoisie et les rapports de jalousie et de désir qui empoisonnent le cœur des hommes. Une merveille qui n’as pas pris une ride.

Le second film, en apparence plus classique, retrace minutieusement le déroulement de l’opération Overlord lors du débarquement des troupes américaines en Normandie. À l’aide de séquences animées sur une carte de la France, Grémillon filme la dévoration d’une terre par les ravages de la guerre, insérant des images d’archives rendant compte des scènes de désolation dans laquelle se trouvaient les victimes des bombardements. Le film atteint son acmé dans les séquences documentaires mises en scène par Grémillon lui-même, lorsqu’il va à la rencontre des survivants tentant de reconstruire un semblant d’existence au milieu des décombres. Une scène suffit : un professeur d’école, entouré de ses élèves, donne un cours de géographie dans les ruines d’un village. Leur terre, détruite, défigurée à jamais, reste leur terre. Magistral.

Marc-Antoine Vaugeois

Prochaine projection Format Court, jeudi 8 mai 2014

Notre prochaine soirée de courts métrages (l’avant-dernière de l’année) aura lieu le jeudi 8 mai 2014, à 20h30, au Studio des Ursulines (Paris, 5ème). Ce rendez-vous sera marqué par la présence de Sébastien Bailly, Délégué général des Rencontres du moyen-métrage de Brive, Yassine Qnia, Carine May, Mourad Boudaoud (co-réalisateurs de « Molii »), Arthur Harari (réalisateur de « Peine perdue »), Tom Harari (chef opérateur), Lucas Harari, Emilie Brisavoine (comédiens) et Nicolas Anthomé (producteur/Bathysphère Productions).

Programmation

Peine perdue de Arthur Harari. Fiction, 40′, France, 2013, Bathysphère ProductionsPrix Format Court, Festival de Brive 2014. En présence de l’équipe et du Festival de  Brive

Synopsis : Une fin d’après-midi au bord d’une rivière, un concert près de l’eau. L’étrange Rodolphe remarque Alex, jeune homme timide qui n’a d’yeux que pour Julia, parisienne en vacances. Rodolphe entreprend de l’aider, à sa manière.

Molii de Hakim Zouhani, Yassine Qnia, Carine May, Mourad Boudaoud. Fiction, 13’, 2013, Les Films du Worso, France, Prix Spécial du Jury, Festival de Clermont-Ferrand 2014. En présence de l’équipe

Synopsis : Steve a la vingtaine bien tassée. Ce soir-là, il doit remplacer son père, gardien de la piscine municipale. Tout se passe comme prévu, jusqu’au moment où le jeune homme entend des bruits inhabituels.

Flatlife de Jonas Geirnaert. Animation, 11′, 2004, Belgique, Prix du Jury, Festival de Cannes 2004

Synopsis : La vie est belle dans un immeuble de flats, mais parfois un peu plate… Les habitants communiquent via les télévisions, les bruits de marteaux et de machines à laver. Heureusement que de temps à autre, un panda termine malencontreusement son voyage interplanétaire contre une des vitres…

Noah de Walter Woodman et Patrick Cederberg. Fiction, 17’, Canada, 2013. Grand Prix et Prix du Public Labo, Festival de Clermont-Ferrand 2014

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Synopsis : Une histoire d’amour et ses aléas à l’heure des réseaux sociaux et de l’ère numérique.

En pratique

► Date, horaire : jeudi 8 mai 2014, à 20h30

► Durée de la séance : 81’

► Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris

► Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), BUS 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

 Entrée : 6,50 €

 Réservations vivement recommandées : soireesformatcourt@gmail.com

Jonathan Vinel, Caroline Poggi : « On se rejoint dans notre envie de ne pas faire des films réalistes, de construire à notre manière des univers fonctionnant comme des cocons qui isolent des éléments de la réalité »

Jonathan Vinel est étudiant à la Fémis en département montage. Il a réalisé une poignée de courts-métrages expérimentaux qui lui ont valu d’être remarqué par Les Cahiers du Cinéma. Caroline Poggi, étudiante à Paris 8, a réalisé « Chiens », un premier court-métrage qui a fait le tour des festivals. Ensemble, ils ont tourné « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes », évoquant l’envie de suicide d’un jeune homme Joshua, lauréat du très convoité Ours d’Or lors de la dernière Berlinale. À l’occasion de la sélection de leur moyen-métrage au dernier festival de Brive, Format Court est allé à leur rencontre. Ils reviennent sur leurs parcours, sur la genèse de ce film et sur quelques secrets de fabrication.

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Quels ont été vos parcours respectifs ?

Caroline : J’ai grandi et vécu en Corse jusqu’à mes dix-huit ans. Puis, j’ai fait des études à Paris 7 où j’ai rencontré Jonathan. Après l’obtention de ma licence, je suis rentrée un an en Corse pour suivre des cours au DU CREATTACC (Créations et Techniques Audiovisuelles et Cinématographiques de Corse) et réaliser « Chiens », mon premier court-métrage dont Jonathan a fait le montage. Aujourd’hui, je suis inscrite en master à Paris 8.

Jonathan : J’ai grandi à Bouloc, un petit village près de Toulouse où l’on a tourné « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes ». L’envie de réaliser est venue assez tard dans mon parcours. Lorsque j’étais lycéen, je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Un jour, un copain a dit qu’il voulait se lancer dans le cinéma. J’ai suivi le mouvement et j’ai essayé de réaliser un court-métrage, de façon très brouillonne sans réussir à le mener à son terme. C’est lorsque j’ai commencé à monter des images préexistantes que j’ai réalisé mes premiers films. J’ai continué ce travail expérimental à la fac, en parallèle de mes études. Puis j’ai intégré la Fémis en département montage. C’est dans le cadre d’un projet hors-cursus que j’ai écrit et réalisé ce film avec Caroline l’année dernière.

Jonathan, tes précédents courts-métrages mettaient déjà en scène des groupes d’adolescents dans leurs rapports au monde, faisant face à la détérioration de leur unité. Caroline, tu travailles également dans « Chiens » la notion de meute, avec un personnage principal entouré d’animaux qu’il ne reconnaît plus. Est-ce que ces thématiques communes ont-été un moteur pour l’écriture de « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes » ?

Jonathan : Je pense que l’on se rejoint avant tout dans notre envie de ne pas faire des films réalistes, de construire chacun à notre manière des univers fonctionnant comme des cocons qui isolent des éléments de la réalité qui nous intéressent. Notre envie commune lors de l’élaboration du film n’était pas de raconter une histoire, mais de vider un lieu et de placer à l’intérieur deux personnages. On voulait fabriquer une nouvelle «bulle», une sorte de huis-clos en plein air.

Caroline : Il y a aussi l’envie de jouer sur différents registres d’émotion, d’osciller en permanence entre la douceur et la violence. Le surgissement d’éléments fantastiques est un autre trait commun à nos films respectifs, un moyen de se détacher de la réalité.

Ces décrochages fantastiques sont généralement produits par des effets spéciaux ou de montage dans vos précédents films. Ils sont un peu absents dans celui-ci.

Jonathan : Ils sont moins voyants, moins évidents. Ce film-ci exigeait une forme plus narrative et linéaire. On avait prévu au moment du tournage de filmer plus de scènes qui fonctionneraient par éclats, mais le film les a simplement rejetés.

Caroline : Les quelques éclats qui émaillent le film sont issus de la manière de mettre en scène des éléments très prosaïques de la réalité. Un couteau-papillon, un congélateur, une piscine, filmés sous un certain angle décollent de leur fonction première et peuvent atteindre un autre niveau de représentation.

La durée plus longue du film (30 minutes) par rapport à vos précédentes réalisations vous permet également de développer des moments de latence, de flottement. La trajectoire du récit et des personnages est donnée d’avance, l’intérêt du film repose moins sur des péripéties que sur des instants digressifs.

Caroline : Les personnages suivent un chemin qui leur est destiné, qui ne déviera pas en cours de route. Il s’agissait encore d’une envie commune avec Jonathan de nous approprier une narration propre aux jeux vidéo, où une mission attribuée au personnage est définie par avance et doit être menée à son terme.

Jonathan : On avait besoin de cette ligne narrative claire pour se permettre de mettre en scène ces «à-côtés», des moments plus calmes et contemplatifs. C’est une autre différence par rapport à nos précédents films qui fait que celui-ci peut tenir sur une durée plus longue.

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Vous aviez prévu de réaliser un casting de voix pour les comédiens du film pour que les acteurs présents à l’image soient doublés par d’autres. Cette idée assez originale est-elle restée au moment de la fabrication ?

Jonathan : C’était effectivement un parti pris lors de l’élaboration du film, mais on l’a abandonné en cours de route parce que l’on aimait les voix des comédiens, notamment celle de l’interprète du fantôme. L’acteur est un garçon de 17 ans qui n’avait jamais fait de cinéma, et on trouvait que sa voix grave à la Garou était parfaite pour le personnage (rires).

Caroline : Le son des dialogues n’est pas celui du direct, ce sont les sons seuls des prises post-synchronisées au moment du montage son. On s’est rendu compte que cela créait un décalage, que cela contribuait à rendre palpable la sensation de détachement des personnages. Comme s’ils étaient déjà un peu absents, un peu hors du monde. On a travaillé longtemps sur la post-synchronisation du film. Le travail consistait à isoler des éléments, à nettoyer la bande-son pour ne garder que ce qui nous intéressait. Par exemple, en enlevant le bruit des pas dans les scènes de dialogues, on donne plus de poids aux mots et à la présence des comédiens.

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J’ai l’impression qu’avec ce film, vous êtes allés au bout de cette obsession des thématiques liées à l’adolescence (le rapport au groupe, la mort de l’enfance, le suicide…) qui imprègnent vos précédents travaux. C’est en quelque sorte le stade terminal.

Jonathan : Je n’ai pas l’impression qu’on soit allé au bout de quelque chose. Je pense que l’on a simplement puisé dans ces thèmes pour raconter notre vision de l’adolescence. C’est un réservoir de fiction très riche qui nous nourrit tous les deux. Nos histoires personnelles, celles de gens qui nous sont proches, que l’on a croisés ont aussi alimenté l’écriture du film.

Caroline : On avait tout de même ce parti pris radical que le moteur de l’action soit une pulsion de mort, avec ce personnage principal qui décide de se suicider. Le mouvement du film ne va pas vers la vie ou vers des valeurs de réconciliation, on suit la trajectoire tragique que le héros s’est choisi.

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Vous avez déjà des projets pour la suite ? Vous allez tourner à nouveau ensemble, ou revenir à des créations individuelles ?

Jonathan : On a envie de continuer à travailler ensemble. On est très contents de notre collaboration sur ce film. On commence tout juste à réunir quelques idées, à repartir sur un nouveau projet.

Propos recueillis par Marc-Antoine Vaugeois

Consulter la fiche technique du film

Article associé : notre reportage sur le Festival de Brive

T comme Tant qu’il nous reste des fusils à pompes

Fiche technique

Synopsis : Il fait chaud. Les rues sont étrangement désertes. Les palmiers agonisent et les fusils à pompe pleurent. Joshua veut mourir mais ne veut pas laisser son frère Maël seul. C’est alors qu’il rencontre le gang des Icebergs.

Genre : Fiction

Durée : 30′

Pays : France

Année : 2014

Réalisation : Jonathan Vinel, Caroline Poggi

Scénario : Jonathan Vinel, Caroline Poggi

Directeur de la photo : Raphaël Vandenbussche

Montage : Vincent Tricon

Son : Maxime Roy

Effets spéciaux : Sylvain Coisne

Interprétation : Lucas Doméjean, Nicolas Mias, Naël Malassagne

Production : G.R.E.C.

Articles associés : l’interview de Jonathan Vinel et Caroline Poggi, notre reportage sur le Festival de Brive

Quinzaine des Réalisateurs 2014, les courts sélectionnés

Dernière sélection de Cannes, celle de la Quinzaine des Réalisateurs. Ce matin, la conférence de presse a dévoilé les 11 titres des courts métrages retenus par la section parallèle.

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Films sélectionnés

8 Balles, de Frank Ternier – France
The Revolution Hunter, de Margarida Rego – Portugal
Cambodia 2099, de Davy Chou – France
En août, de Jenna Hasse – Suisse
Fragments, d’Aga Woszczynska – Pologne
Guy Moquet, de Demis Herenger – France
Jutra, de Marie-Josée Saint-Pierre – Canada
Man on the Chair, de Dahee Jeong – France, Corée du sud
Heartless, de Normande et Tiao Tiao – Brésil
Torn d’Elmar, d’Imanov et Engin Kundag – Azerbaïdjan
It can pass through the wall, de Radu Jude – Roumanie

Semaine de la Critique 2014, les courts en compétition

Sur 1770 films courts, la Semaine de la Critique en a isolé 10 pour représenter la sélection courte de demain. Les voici.

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Films sélectionnés

A Ciambra de Jonas Carpignano – Italie
Une Chambre bleue de Tomasz Siwinski – Pologne
Truelovestory de Gitanjali Rao – Inde
Safari de Gerardo Herrero – Espagne
Petit frère de Rémi St-Michel – Canada
Les fleuves m’ont l’aissée descendre où je voulais de Laurie de Lassale – France
La contre-allée de Cécile Ducrocq – France
Crocodile de Gaëlle Denis – Royaume-Uni
The Chicken de Una Gunjak – Croatie
Boa Noite Cinderela de Carlos Conceiçao – Portugal

Reprise du palmarès du Festival de Brive à L’Archipel Paris Ciné

L’Archipel Paris Ciné (17 boulevard de Strasbourg – Paris 10ème) accueillera dès le dimanche 27 avril la reprise du palmarès du 11ème Festival de Brive .

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Dimanche 27 avril, 20h

Pride , Pavel G. Vesnakov • GRAND PRIX EUROPE (2013 / Bulgarie / 30 min / Fiction )
– Joanna, Aneta Kopacz • PRIX DU PUBLIC (2013 / Pologne / 40 min / Documentaire)

Lundi 28 avril, 20 h

– Ennui ennui, Gabriel Abrantes • GRAND PRIX FRANCE (2013 / France / 34 min / Fiction)
–  Les Jours d’avantKarim Moussaoui  • MENTION FRANCE (2013 / France-Algérie / 47 min / Fiction )

Mardi 29 avril 20 h

– Il est des nôtres, Jean-Christophe Meurisse • PRIX DU JURY JEUNES DE LA CORRÈZE et GRAND PRIX CINÉ + (2013 / France / 47 min / Fiction)
– Tant qu’il nous reste des fusils à pompe, Caroline Poggi et Jonathan Vinel • PRIX SPÉCIAL CINÉ + (2014 / France / 30 min / Fiction)

Informations et réservations : L’Archipel Paris Ciné
Tarif: 6€
01 48 00 01 21 – cinema@larchipel.net
www.festivalcinemabrive.fr

Cannes 2014, les films sélectionnés à la Cinéfondation

La  Cinéfondation a choisi seize films (14 fictions et 2 animations) parmi les 1631 qui ont été présentés cette année par les écoles de cinéma du monde entier. 

Le champ d’investigation s’étend encore cette année, avec 38% d’écoles en sélection pour la première fois ainsi qu’un pays, l’Egypte, jamais représenté auparavant. Autre bonne nouvelle ; plus de la moitié des films de cette édition, 9 sur 16, ont été réalisés par des femmes.

 Les trois Prix de la Cinéfondation seront remis lors d’une cérémonie précédant la projection des films primés le jeudi 22 mai, salle Buñuel.

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Films en compétition

– Our Blood de Max Chan – 25’ – Hampshire College – Etats-Unis
– Home Sweet Home de Pierre Clenet, Alejandro Diaz, Romain Mazevet, Stéphane Paccolat – 10’- Supinfocom Arles – France
– The Aftermath Of The Inauguration Of The Public Toilet At Kilometer 375 de Omar El Zohairy – 18’ – High Cinema Institute, Academy Of Arts – Egypte
– Stone Cars de Reinaldo Marcus Green – 14’ – Nyu Tisch School Of The Arts – Etats-Unis
– Last Trip Home de Han Fengyu – 25’ – Ngee Ann Polytechnic – Singapour
– Une Vie Radieuse (A Radiant Life) de Meryll Hardt – 17’- Le Fresnoy – France
– Niagara de Chie Hayakawa – 27’ – Enbu Seminar – Japon
– Oh Lucy! de Atsuko Hirayanagi – 21’ – Nyu Tisch School Of The Arts Asia – Singapour
– The Visit de Inbar Horesh – 27’ – Minshar For Art, School And Center – Israël
– Leto Bez Meseca (Moonless Summer) de Stefan Ivančić – 31′- Faculty Of Dramatic Arts – Serbie
– The Bigger Picture de Daisy Jacobs – 7′- National Film And Television School – Royaume-Uni
– Provincia de György Mór Kárpáti – 21′ – University Of Theatre And Film Arts – Hongrie
– Soom (Breath) de Kwon Hyun-Ju – 33′ – Chung-Ang University – Corée Du Sud
– Les Oiseaux-Tonnerre (Thunderbirds) de Léa Mysius – 22′ – La Fémis – France
– Lievito Madre (Sourdough) de Fulvio Risuleo – 17′ Centro Sperimentale Di Cinematografia – Italie
– Skunk de Annie Silverstein – 16′ – The University Of Texas At Austin – Etats-Unis

Cannes 2014, les courts métrages en compétition

La sélection officielle des courts métrages a été dévoilée aujourd’hui en avant-première de la conférence de presse du 67e Festival de Cannes, prévue ce jeudi 17 avril 2014.

Cette année, le comité de sélection a reçu 3450 courts métrages, représentants 128 pays de production différents.

 Neuf films vont concourir en 2014 pour la Palme d’or du court-métrage, qui sera remise par Abbas Kiarostami, Président du Jury, lors de la cérémonie du Palmarès du 67e Festival de Cannes, le 24 mai prochain. 
Pour la première fois, un film azéri et un film géorgien participent à la compétition des courts métrages.

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Films en compétition

– The Administration Of Glory de Ran Huang – 15’ – Chine
– Ukhilavi Sivrtseebi 
(Invisible Spaces) de Dea Kulumbegashvili – 10’ – Géorgie
– Happo-En de Sato Masahiko, Ohara Takayoshi, Seki Yutaro, Toyota Masayuki, Hirase Kentaro – 13’ – Japon
– Leidi de Simón Mesa Soto – 15′ – Colombie, Royaume-Uni
– Sonuncu
 (The Last One) de Sergey Pikalov – 15’ – Azerbaijan
– A Kivegzes 
(The Execution) de Petra Szőcs – 14’ – Hongrie, Roumanie
– Aïssa de Clément Trehin-Lalanne – 8’ – France
– Les Corps Etrangers de Laura Wandel – 15’ – Belgique
– Ja Vi Elsker
 (Yes We Love) de Hallvar Witzø – 15’ – Norvège

Sébastien Bailly : « L’intermédiaire 30 à 60 minutes est aujourd’hui le plus grand espace de liberté artistique pour les cinéastes »

Sébastien Bailly a créé les Rencontres du Moyen Métrage de Brive en 2004 avec la réalisatrice Katell Quillévéré (« Un poison violent », « Suzanne »). Depuis dix ans, il assure la fonction de Délégué général du festival. En parallèle, il a réalisé des courts et moyens métrages remarqués, comme « Douce » en 2011 et plus récemment « Où je mets ma pudeur » qui connaît un beau parcours en festivals. Après cette onzième édition du festival de Brive (8-13 avril 2014), il cédera sa place à un nouveau délégué. Il revient avec nous sur ces dix années de travail, sur sa vision du moyen métrage et sur ses nouveaux projets.

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Tu as occupé la fonction de Délégué général du Festival de Brive durant dix ans, depuis sa création en 2004. En quoi consistait ton travail ?

Je m’occupais de la sélection des films de la compétition, de la composition des rétrospectives proposées pendant le festival, de la constitution des tables rondes et de la programmation du ciné-concert. Durant le festival, mon rôle consistait à accueillir les réalisateurs, à les accompagner dans leur rencontre avec le public en animant les débats, fonction que j’ai assumée durant dix ans. À l’origine de la création du festival, il y a eu cette forte volonté de faire se rencontrer les cinéastes avec le public, de créer du lien.

Tu as fondé le festival avec la réalisatrice la réalisatrice Katell Quillévéré en 2004, avec la volonté de mettre en avant ce format un peu « bâtard » qu’est le moyen métrage, des films qui rencontrent rarement le public et circulent difficilement dans les festivals de courts métrages. Quelles sont les spécificités du moyen métrage selon toi ?

À l’époque, nous avions fait le constat que les films qui nous intéressaient le plus étaient des films longs, dans lequel les réalisateurs prenaient le temps de s’intéresser à des sujets complexes, de développer des personnages et de déployer leur mise en scène. On a créé le festival pour montrer ces films dans de bonnes conditions car les spectateurs ont rarement l’occasion de les apprécier pleinement dans les festivals plus classiques. Passer d’un film de dix minutes à un film de cinquante minutes dans un même programme peut déstabiliser et empêcher le spectateur d’accueillir la forme et la durée spécifique du moyen métrage.

Ces films nous intéressent aussi parce qu’ils sont plus libres, ils ne sont pas soumis à la pression du marché, aux contraintes d’une sortie en salles. Je pense que l’intermédiaire 30 à 60 minutes est aujourd’hui le plus grand espace de liberté artistique pour les cinéastes. Ça s’est manifesté lorsque sont arrivés des films comme « La vie des morts » d’Arnaud Desplechin, « La brèche de Roland » des frères Larrieu, « Ce vieux rêve qui bouge » d’Alain Guiraudie… . Des films marquants qui ont révélé des réalisateurs importants. Nous étions convaincus en 2004 que d’autres films de ce format allaient arriver et nous faire découvrir de nouveaux auteurs. Nous avons ainsi aidé et accompagné avec bienveillance l’émergence de cinéastes comme Arthur Harari, Justine Triet, Sébastien Betbeder, Mikhaël Hers, Shanti Masud, Lucie Borleteau, Yann Gonzalez, Virgil Vernier… Nous mettons un point d’honneur à ce que leur talent soit mis en valeur et présenté dans les meilleures conditions.

Tu évoques les cinéastes français qui sont passés par le festival, mais vous montrez également des films issus d’autres pays d’Europe. Aviez-vous dès le départ cette envie de proposer une sélection de films étrangers ?

L’envie était bien présente, mais lorsque nous avons créé le festival nous ne disposions pas d’un budget suffisant pour accueillir des films étrangers et leurs auteurs. On a commencé par proposer une sélection de films français qui est rapidement devenue francophone. C’est à partir de la septième édition que la compétition est devenue européenne.

Parmi les cinéastes qui ont été découverts et suivis par le festival de Brive, y a- t-il un auteur/ réalisateur en particulier qui t’ait marqué et dont tu es fier d’avoir montré le travail ?

Un des plaisirs de ce métier, c’est lorsqu’au milieu d’une pile de 500 DVD reçus en moyenne chaque année, tu tombes sur un film comme « Un monde sans femmes » de Guillaume Brac dont je ne connaissais ni le parcours ni le travail à l’époque. On se retrouve devant un film d’une apparente simplicité qui, en premier lieu, a le mérite de ne pas chercher à en mettre plein la vue. Le cinéaste parvient à mettre en place un récit assez complexe tout en restant accessible, ce qui constitue un tour de force remarquable. Il fallait mettre en avant ce film car il aurait pu passer inaperçu dans d’autres festivals.

Le premier moyen métrage de Justine Triet, « Sur place », fut pour nous une autre découverte importante. Encore une fois, c’est un film qui ne joue pas sur la séduction, qui demande à être reçu dans sa pleine durée pour comprendre la démarche de la réalisatrice. Il faut accepter de travailler avec le film, de s’en imprégner pour saisir la force et l’intelligence de son dispositif. En règle générale, nous sommes heureux lorsque l’on réussit à extraire une pépite de ce gigantesque tas de sable, mais cela exige des sélectionneurs, une attention et une ouverture suffisante pour se laisser surprendre.

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« Sur place »

Te méfies-tu de la séduction des films, de ceux qui succombent aux effets de mode lorsque tu sélectionnes les moyens métrages de la compétition ?

C’est en effet quelque chose que j’essaie de fuir, comme spectateur et comme sélectionneur, même si je peux reconnaître le talent et l’intelligence de certains cinéastes qui profitent des opportunités de l’époque pour s’emparer de thèmes et de formes séduisantes. Mais je pense qu’il faut être également sensible aux auteurs qui proposent des films « hors-temps », un peu inusables, comme ceux d’Arthur Harari par exemple (« La Main sur la gueule », « Peine perdue », Prix Format Court au Festival de Brive 2014) . Je pense que par leur aspect intemporel, ses films vieilliront bien.

Lorsque je visionne un film, j’essaye de comprendre le projet du cinéaste en acceptant les forces et les faiblesses du résultat final. Je suis plus sensible au travail d’un cinéaste aventureux qui prend des risques par le choix de son sujet ou dans la manière de le mettre en scène. Les films sages, lisses, qui empruntent des chemins balisés ou traitent de sujets bateaux ne m’intéressent pas. Je ne rejette cependant pas les réalisateurs qui ont recours à une mise en scène classique pour raconter leurs histoires, bien au contraire. S’ils manient les codes avec intelligence et maîtrise, des films magnifiques peuvent émerger. Aujourd’hui, le dispositif prévaut parce que l’époque exige des formes inédites, plus excitantes. Mais les cinéastes ne se montrent pas toujours à la hauteur de leurs propositions et peuvent réaliser des films qui tournent rapidement dans le vide.

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« La Main sur la gueule »

Après cette dernière édition, tu ne seras plus Délégué général du festival. Est-ce pour consacrer plus de temps à ton activité de réalisateur ou penses-tu proposer tes services à d’autres festivals, sous une autre forme ?

Ni moi ni Katell n’avions à la base le désir ni la vocation de créer un festival de cinéma. On l’a fait parce que l’on ressentait un vide qu’il fallait réparer, par amour du cinéma, pour aider de jeunes cinéastes. C’est une démarche profondément généreuse. J’ai consacré beaucoup de mon temps à d’autres, avec à chaque fois du plaisir et une reconnaissance partagée. Aujourd’hui, j’ai envie de me consacrer à mes projets de films. C’est une décision mûrement réfléchie que j’ai prise il y a un an déjà. Je me sens à présent capable d’assumer des envies profondes, comme celle de réaliser un long-métrage. J’ai envie d’écrire, de tourner rapidement quelque chose. J’ai besoin de parier là dessus, même si cela implique de prendre un risque. Je ne veux pas avoir de regrets.

Marc-Antoine Vaugeois

Peine perdue d’Arthur Harari, récompensé du Prix Format Court au 11è Festival de Brive

Le Jury Format Court, composé de Géraldine Pioud, Zoé Libaut, Marc-Antoine Vaugeois et Camille Monin, présent aux 11e Rencontres du moyen-métrage à Brive, a décidé de primer le film « Peine perdue » réalisé par Arthur Harari et produit par Nicolas Anthomé (Bathysphère Productions).

Sept ans après le très beau « La main sur la gueule », Arthur Harari nous propose un huis clos sur les bords d’une rivière du côté de Blois, où les personnages se croisent, se cherchent et flirtent dans la moiteur de l’été.

Peine perdue de Arthur Harari. Fiction, 40′, France, 2013, Bathysphère Productions

Synopsis : Une fin d’après-midi au bord d’une rivière, un concert près de l’eau. L’étrange Rodolphe remarque Alex, jeune homme timide qui n’a d’yeux que pour Julia, parisienne en vacances. Rodolphe entreprend de l’aider, à sa manière.

Le réalisateur lauréat bénéficie d’une mise en avant de son travail sur notre site ainsi que d’une projection de son film lors de la prochaine soirée Format Court, organisée le jeudi 8 mai 2014 au cinéma Le Studio des Ursulines (Paris 5ème).

Retrouvez le palmarès dans son intégralité par ici

Festival de Brive, le palmarès 2014

Après cinq jours de projections, voici les différents films élus par les différents Jurys présents au 11ème Festival de Brive consacré au moyen métrage.

Palmarès

Grand Prix Europe Brive 2014 : Pride de Pavel G. Vesnakov – Bulgarie

Mention Europe : The love Equation of Henry Fast de Agnieszka Elbanowska – Pologne

Grand Prix France : Ennui Ennui de Gabriel Abrantes – France

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Cliquez sur l’image pour visionner un extrait du film

Mention France, Mention du Jury Jeunes : Les Jours d’avant de Karim Moussaoui France/Algérie

Prix du Jury Jeunes de la Corrèze, Grand Prix Ciné + : Il est des nôtres de Jean-Christophe Meurisse – France

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Prix du public : Joanna de Aneta Kopacz – Pologne

Prix spécial Ciné + : Tant qu’il nous reste des fusils à pompes de Poggi Caroline et Jonathan Vinel – France

Prix Format Court : Peine Perdue de Arthur Harari – France

Prix du Scénario : à Christelle Lheureux pour son projet La Terre penche

Prix de la Maison du Film Court : à Viken Armenian pour son projet Nadim est un Ninja

Le chien, le meilleur ami de l’homme… et des moyens métrages

Parmi les 25 films en sélection à Brive cette année, trois comptent un chien comme personnage important et influent dans leur intrigue. Un détail qui ne nous échappe pas et nous donne envie de faire un petit comparatif.

Animal serenade

Tout d’abord, il y a « Animal Serenade » réalisé par Béryl Peillard et produit par Elisabeth Perez (CHAZ Productions). Le film n’a de lien avec Lou Reed que par le titre ou bien alors peut-être par le côté rock’n roll de l’histoire de Nina, 25 ans, en couple avec une petite fille, qui préfère définitivement sa liberté fortement alcoolisée aux responsabilités. De ce fait, elle adopte un chien dans un chenil et se persuade que lui seul peut la comprendre, ou tout du moins, ne va pas la contrarier en lui imposant des codes.

Jojo est un bâtard déjà adulte et il suit la jeune femme partout où elle va. Leur relation devient quasi fusionnelle, dérangeant leur entourage, surtout lorsque le chien commence à mordre Nina. Tellement persuadée que l’animal lui offre le réconfort qu’elle recherche, Nina accepte l’agressivité de Jojo et cache tant bien que mal ses blessures jusqu’à ce qu’elle prenne enfin conscience de la folie de la situation.

Le jeu entre le chien et Nina, magnifiquement interprétée par Marie Denarnaud, est assez réussi. « Animal Serenade » est un film assez rare où le chien possède l’un des rôles principaux. Il offre un bel aperçu de la belle et de la bête en décadence, en version trash, avec des moments d’angoisses de-ci de-là. Dommage que la fin tombe un peu à plat, trop pleine de bonne morale.

Ensuite, il y a le film suédois « KK (the girl with the dog) » de Wiktor Ericsson. KK signifie FF, fuck friend, mais qu’on se rassure : il n’y a rien de sexuel entre le chien et sa jeune maîtresse ! Seulement voilà, Lillan, une adolescente corpulente, est connue pour se balader avec son golden retriever Bess qu’elle a pour seule compagnie. C’est l’été et une bande de jeunes garçons du même âge en vacances également, ne trouve pas d’autres occupations que de se moquer de l’adolescente. Lors d’un déjeuner de voisinage, l’un d’entre eux est amené à se rendre chez Lillan qui par vengeance s’adonne avec lui à une expérience sexuelle. Ils deviendront donc des « copains de baise » en cachette, mais toujours sous le regard du bon gros chien baveux.

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Ce moyen métrage est joliment filmé et pas trop mal interprété, mais les premiers jeux sexuels entre ados et le rejet de l’un d’entre eux à cause de sa différence sont des thèmes assez vus et revus. Finalement ici, la seule originalité demeure dans la présence du fameux chien. Effectivement, la jeune fille, plutôt bourrue et ayant des difficultés à exprimer ce qu’elle ressent, transmet toute sa violence et son amour sur son chien. L’animal devient le référent, celui auquel on se rattache quand on a peur ou qu’on se sent seul.

Enfin, on a affaire à « Petit matin » réalisé par Christophe Loizillon et produit par Santiago Amigorena (Les Films du Rat). Le film fonctionne avec une accumulation de séquences d’environ sept minutes chacune qui, à première vue, sont complètement indépendantes les unes des autres pour finalement révéler un fort lien entre elles : celui du décès d’Henriette, respectivement épouse, mère, grand-mère et maîtresse des différents personnages que l’on découvre tout au long de ce petit matin. Le ton est assez glacial, mais le tout fonctionne plutôt bien grâce à la présence de comédiens tels que Mathieu Almaric ou Philippe Landenbach et grâce à la construction très efficace des plans aussi peu nombreux soient-ils, particulièrement celui qui met le personnage de Wallace sur le devant de la scène.

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Wallace est un border collie. Ce matin-là, il dort paisiblement sous le lit de sa maîtresse tandis que le médecin légiste arrive et doit faire le constat du décès en présence du mari et de l’aide à domicile. Ça sort par conséquent notre bon Wallace de sa sieste. Celui-ci se rend compte à ce moment-là que quelque chose de triste s’est passé. La séquence filmée à la hauteur de l’animal à quatre pattes se termine sur ses aboiements larmoyants, sorte de cri de douleur au pied du lit de la défunte, preuve que les bêtes pourtant privées d’âme peuvent avoir un semblant d’émotion. Une manière aussi pour Christophe Loizillon de montrer que l’animal avait une place importante dans l’entourage de ladite Henriette.

Dans ces trois films adoptant des tons résolument distincts, trois chiens bel et bien différents ont un même point commun : ils jouent le rôle d’ami dans la vie des gens et remplacent presque les êtres humains dans le cœur de ces personnages. Les chiens, ces compagnons fidèles et peu contrariants, seraient-ils d’authentique remparts à la solitude ambiante ?

Camille Monin

A iucata de Michele Pennetta

Présenté à Brive ces jours-ci, « A iucata » s’ouvre avec cette image assez improbable : celle d’un cheval attelé à un sulky, qui galope sous la pluie, en pleine nuit, suivi par quantité d’automobiles et de scooters qui éclairent la route de leurs phares et font gronder leur moteur. À première vue, on hésite entre une scène grotesque ou à l’inverse, à un film de guerre futuriste voire apocalyptique. En tout les cas, ce lent et long travelling nous hypnotise totalement et nous plonge au plus près de l’univers de ces courses clandestines.

Michele Pennetta, le réalisateur, nous embarque en effet dans un documentaire implacable sur un aspect assez méconnu de la mafia sicilienne où les chevaux n’ont que la valeur de leurs jarrets. Ces courses dont les paris sont assez proches de ceux effectués lors des combats de coqs ou de chiens offrent un spectacle autrement plus beau tant les chevaux sont gracieux, même si tout reste finalement une histoire d’argent.

La première séquence s’enchaîne avec une scène bien plus paisible et pourtant significative de ce que représente le cheval pour son propriétaire mafieux : la caméra de Pennetta suit de près un jeune palefrenier, Vittorio, qui dorlote son cheval nerveux, le prépare pour la prochaine course tandis que son patron l’incite à s’entraîner toujours plus. Le temps, c’est de l’argent, surtout lorsqu’il faut se cacher.

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Tout comme les courses, les entraînements ont d’ailleurs lieu la nuit dans les rues de la ville de Catane ou sur la plage au petit matin. Les images quasi surréalistes sont alors rythmées par le martèlement des sabots. Les dialogues sont presque inexistants dans le film, laissant la part belle à l’image du cheval. Puis, c’est le retour à l’écurie où une piqûre attend le cheval déjà dopé. Dans une ambiance aussi froide que le film « Bullhead » de Michael R. Roskam, Concetto, le patron – le parrain – ne fait et ne sait qu’exploiter l’animal afin de le faire remporter la course finale. « A iucata » se termine d’ailleurs sur un duel de chefs par animaux interposés dans un vacarme de klaxons de voitures et de scooters qui les suivent comme au début. De ce duel, on ne saura qui en sortira vainqueur, et ce n’est pas ce qui importe.

« A iucata » est le cinquième film de Michele Penneta. Avec ce film, il a remporté le Pardino d’or au dernier Festival de Locarno. Il réalise ici un documentaire à la limite de la fiction dans lequel il réussit à s’intégrer totalement dans ce monde de courses équestres clandestines et de paris mafieux, le tout sans discours superflu, mais avec des images fortes. Un peu à la manière du film « Gomorra » de Matteo Garrone (fiction à la limite du documentaire), les personnages semblent si éloignés de notre réalité qu’on a parfois du mal à croire qu’ils existent réellement et qu’ils mènent des activités si secrètes.

Camille Monin

Consultez la fiche technique du film

Brive 2014

Les 11e Rencontres du Moyen Métrage de Brive ont débuté ce mardi 8 avril. Elles fêtent le cinéma jusqu’au 13 avril prochain. La Société des Réalisateurs de Films, organisatrice de ce festival, met en valeur un format ayant peu de visibilité, autrement dit des films d’une durée comprise entre 30 et 60 minutes.

Cette année, les programmateurs du festival ont sélectionné 25 moyens métrages parmi plus de 500 films reçus : des fictions, des documentaires et des films expérimentaux français et internationaux.

On ose croire qu’une sélection à Brive est un gage de future réussite pour les réalisateurs puisque nombreux sont ceux qui sont passés au long métrage juste après avoir croisé le chemin du festival : Guillaume Brac, Justine Triet, Sébastien Betbeder, etc.

Pour la première fois cette année, un jury Format Court (composé de Zoé Libaut, Géraldine Pioud, Marc-Antoine Vaugeois et Camille Monin) remettra un prix à un film parmi les 25 sélectionnés et projetera le film à sa prochaine séance, le 8 mai 2014. En attendant l’issue du festival, un focus sera proposé sur notre site, particulièrement autour des films en compétition.

En parallèle de la compétition, le festival offre de nombreuses parcours : un hommage à Koji Wakamatsu, un parcours Agnès Varda, un panorama sur le jeune cinéma suisse, des séances spéciales, un ciné-concert, des tables rondes sur l’écriture et la lecture, des rencontres avec des compositeurs, des workshop autour du pitch et autour de la diffusion/ distribution, etc.

Cette édition proposera donc un festival des plus complets aussi bien pour les cinéastes que pour les cinéphiles en Limousin. Cette 11e édition signera par contre la dernière année de Sébastien Bailly en tant que Délégué Général du festival et créateur des Rencontres du Moyen Métrage. Il y a quelques années, nous l’avions rencontré pour une interview que nous vous proposons de (re)découvir en ligne.

Camille Monin

brive

Retrouvez également dans ce Focus :

– Brive 2014, compte rendu
– L’interview de Jonathan Vinel, Caroline Poggi, réalisateurs de « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes » (France)
La nouvelle interview de Sébastien Bailly, Délégué général du festival
Le chien, le meilleur ami de l’homme… et des moyens métrages
– La critique de « A iucata » de Michele Pennetta (Suisse)
– Nouveau Prix Format Court au Festival de Brive

A comme A Iucata

Fiche technique 

Synopsis : Au milieu des quartiers populaires de Catane, en Sicile, loin du regard des autorités, se cachent de nombreuses écuries de fortune. Une de celles-ci appartient à Concetto, dit le pharmacien. Personnage respecté voire craint, il s’est construit une renommée dans le monde des courses clandestines.

Genre : Documentaire

Durée : 40’

Pays : Suisse

Année : 2013

Réalisation : Michele Pennetta

Image : Gabriel Lobos

Montage : Orsola Valenti

Son : Ricardo Studer

Production : Close Up Films

Article associé : la critique du film