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Very Gentle Work de Nate Lavey

Ne vous êtes-vous jamais interrogé sur ce que votre immeuble pourrait vous raconter de son histoire, de ce dont il a pu être témoin, sur les personnes qui ont foulé le même trottoir que vous, utilisé les mêmes transports que vous, en somme, sur l’histoire de votre rue, de votre quartier, de votre ville ? C’est de cette interrogation et d’une rencontre qu’est né Very Gentle Work de Nate Lavey, présenté cette année à la Quinzaine des Cinéastes. En effet, c’est lors d’une cérémonie de Kol Nidrei, une prière qui ouvre l’office religieux de Yom Kippour, que notre narrateur fait la rencontre de Morris, qui va lui faire découvrir l’histoire des luttes politiques inhérentes à New York.

Le film se caractérise avant tout comme une errance, une balade dans les quartiers qui symbolisent aux yeux du grand public ce qu’est ou pourrait être New York. Nous errons ainsi, en tant que spectateurs, dans un Manhattan dont la quotidienneté crépusculaire semble s’être figée dans un hiver en attente des premiers flocons de neige. Et cela, nous pouvons le souligner dès son prologue. Dès son premier plan, le film s’attaque à un Manhattan, et plus largement à un New York vide, limite anti-spectaculaire, dont le gigantisme des gratte-ciel est vite échangé avec l’intimité d’un hall d’immeuble. Une déambulation qui, au fur et à mesure, va basculer du côté de l’investigation sur ce qu’il se trouve derrière la coulée de béton, sur la forêt cachée par l’arbre. Le film se révèle ainsi d’une beauté âpre, rêche et dure à appréhender pour le spectateur qui, dès le début du film, est stimulé par plusieurs informations inédites, et cela à travers l’utilisation de la voix off.

Au cœur de ce dispositif se trouve une envie de la part de son auteur Nate Lavey de faire une sorte de cartographie des luttes, et surtout des luttes juives, qui ont façonné le New York que nous connaissons. En se plongeant dans ces archives, le réalisateur se confronte à une diaspora et à la lutte inhérente à cette dernière, cette envie d’autodétermination ou même de vengeance traitée comme un devoir religieux, presque angélique. Une violence qui nous est contée par une voix off et qui laisse place à l’imagination et à notre propre subjectivité en tant que spectateurs face aux exactions des luttes ici portées. La seule violence étant invisible, celle d’une ville en proie à une gentrification qui a mis de côté l’histoire de ces luttes, laissant place à un vide, un vide qui prend toute la place dans le cadre. Ainsi, dans la propreté de Wall Street, il ne reste plus rien de ces luttes, chaque plan essayant de capturer ce vide se révélant comme un deuil, un kaddish en hommage aux fantômes qui restent.

À travers cet objet hybride entre documentaire et fiction, le narrateur effectue son propre « Kol Nidre », sa propre rédemption d’une ville fantôme dont tout est hors-champ. Cela va jusqu’au personnage de Morris, élément déclencheur de l’histoire, qui ne restera jusqu’à la fin qu’un dialogue, rien de plus. Avec une grande fluidité et maîtrise, le film distille des clés d’appréhension de son monde et de ce qui interroge son auteur, Nate Lavey, c’est-à-dire l’histoire autour des monuments qui composent la Grosse Pomme.

Tout ce dispositif relevant du film de fantômes est traité ici avec une maestria dans la simplicité de sa narration. En effet, pendant tout le film, Nate Lavey investit une mise en scène glaciale, immobile, et dont les rapports de grandeur nous sont faussés par l’utilisation de longues focales. Une mise en scène de l’absence qui transfigure son sujet et transforme New York en un espace liminal, en dehors du temps, comme le purgatoire des exactions passées. Un travail qui rappelle l’expérimentation de Chris Marker ou encore l’invention visuelle récente de Kane Pixels avec les backrooms. Une mise en scène qui vire au vertigineux, notamment dans son introduction.

Tout cela est appuyé par un travail du son organique qui participe à notre confusion en tant que spectateurs quant à l’objet que nous observons. Entre musique analogique et voix off numérique, entre documentaire et fiction, nous nous questionnons tellement ce film vient éveiller des questionnements inhérents à la ville de New York et notre rapport à l’histoire qui nous entoure. Une histoire qui s’incarne par l’utilisation de musiques aux sonorités yiddish et en ouvrant son film sur le cantor « Kol Nidre » Ghershon Sirota.

Comme l’a très bien dit Joe Keery dans sa musique « End of Beginning », nous pouvons peut-être quitter une ville, mais cette ville et son histoire ne nous quittent jamais. Comme Very Gentle Work qui nous prend au corps et nous laisse a la fin avec un vague à l’âme qui nous renvoie a l’œuvre de T.S Eliot.

Dylan Librati

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Guil Sela : « Le cinéma, c’est l’art de montrer et non de juger »

Originaire d’Israël, Guil Sela émerge comme un talent au style et au point de vue uniques, lui qui a déjà œuvré en tant que photographe avec son exposition « La Note Bleue ». Avec Montsouris, lauréat du Prix Découverte Leitz Cine du court métrage à la Semaine de la Critique, il interroge la place du filmeur dans notre société, le tout avec un humour qui nous met dans un immense malaise. Le temps d’un entretien, il revient sur les origines de son projet ainsi que ses envies pour la suite.

Format Court : Si tu pouvais parler de toi et de ton cinéma, que dirais-tu ?

Guil Sela : Je ne sais pas trop… Je dirais que depuis que j’ai arrêté mon travail pour devenir réalisateur et photographe professionnel, je vois tout ce qui m’entoure à travers un prisme cinématographique. Mes travaux sont pour moi un refuge. J’adore ce chemin, toutes les étapes qui mènent à la réalisation d’un film et c’est réjouissant d’être à Cannes et de rencontrer des personnes pour qui le cinéma a la même importance!

Si tu pouvais pitcher Montsouris, que dirais-tu ?

G.S : C’est très difficile puisqu’il faut savoir que c’est un film que j’ai fait très vite, sans producteur, donc je n’ai jamais vraiment eu à me poser la question de comment pitcher le film, ou à écrire de note d’intention. Mais je pourrais dire que c’est à la fois un film sur l’acte de création, la recherche du sujet, et un film sur la quotidienneté et le hasard.

Qu’est-ce que ça te fait d’être sélectionné à la Semaine de la Critique ici à Cannes ?

G.S : Ça fait bizarre de voir toute cette émulation, de voir les gens autant réagir aux séances et de voir les personnes autour prendre le cinéma autant au sérieux. Ça me fait réfléchir à la question posée par le dernier film de Dupieux, le cinéma sert-il à quelque chose ?

D’où vient ton envie de faire ce film et de le situer dans ce décor qu’est le parc Montsouris ?

G.S : En fait, le parc Montsouris est un parc où j’allais beaucoup quand j’étais enfant, après mon arrivée en France. Cependant, ce n’était pas le point de départ du film. L’envie de faire Montsouris est venue d’une insatiable envie de tourner quelque chose. C’était à un moment où tous mes projets étaient en recherche de financement et j’en avais marre d’attendre. L’idée initiale était de pouvoir tourner rapidement. Je me suis dis qu’il fallait que je simplifie mon cinéma et que j’écrive un film qui se déroule dans un seul décor. Je cherchais le décor parfait pour la réaliser. J’ai choisi un parc parce que, pour moi, c’est un endroit paisible, où ont lieu de nombreux micro-évènements intéressants. Et le parc Montsouris, avec sa colline, offrait un point de vue panoramique dont chaque recoins me plaisaient.

On peut voir que c’est un film très direct aussi dans son propos.

G.S : Oui, c’était l’une des envies du film : faire un film très concret et puiser directement dans mes problèmes et dans mes questionnements, et il se trouve que mes questionnements se rapportent souvent à cette question du hasard de la création, et de ce qui est intéressant ou non.

Tu as pu qualifier Montsouris de film produit avec trois bouts de ficelle. Est-ce que, pour toi, cette contrainte est stimulante ?

G.S : Oui, et c’était d’autant plus stimulant pour moi et pour toute l’équipe de pouvoir faire un plan-séquence de 11 minutes, et encore plus en argentique, ce qui nous oblige à minimiser le nombre de prises. Même pour les comédiens, leur donner ce long espace de jeu leur a permis de vivre une expérience différente de d’habitude, et d’avoir le temps, de s’immerger dans le personnage, de s’auto-évoluer, et de se corriger au sein même d’une prise.

Comment s’est passée la préparation avec les comédiens ? Y a-t-il eu de la place pour de l’improvisation ?

G.S : En fait, nous étions principalement conditionnés par le dispositif de mise en scène. Sachant que nous tournions en argentique et que nous n’avions que quatre essais, il n’y avait pas de place pour l’erreur. En revanche, il y a eu un gros travail de préparation où nous avons fait des sessions d’improvisation pour ensuite adapter les personnages aux acteurs qui les interprétaient. Donc je dirais que le travail d’improvisation s’est fait en amont.

Dans le film, on peut retrouver Martin Jauvat, que l’on connaît pour son travail en tant que réalisateur avec des films comme Grand Paris. Comment es-tu arrivé à travailler avec lui ?

G.S : Martin est quelqu’un que j’ai eu la chance de rencontrer en festival. Son humour et son inventivité étaient évidentes. Ce qui m’intéressait avec Montsouris, c’était de le faire jouer à contre-emploi. Je sais que quand il a lu le scénario, il m’a dit qu’il se serait plutôt attendu à ce qu’on lui propose le rôle de celui qui se fait voler sa roue. J’aime bien, quand j’ai peur qu’un rôle soit trop caricatural, prendre un acteur et le mettre à contre-emploi. Cela donne un résultat plus vivant et incongru. C’est en ce sens que nous avons travaillé avec Martin. Et je le remercie encore de toute l’énergie comique qu’il a déployé pour le film.

Ton film va chercher dans le drame autant que dans la comédie. Qu’est-ce qui t’intéresse dans ce mélange des genres ?

G.S : Je ne le vois pas comme un mélange des genres, mais plutôt comme une retranscription de la vie. Pour moi l’humour est partout, il se cache même derrière le drame. L’idée de Pierre qui se fait voler sa roue m’est venue du fait que je m’étais fait cambrioler à Naples et, quelques minutes après, je me suis surpris à avoir un fou rire à cause d’un détail. L’humour, pour moi, ce n’est pas vraiment des blagues, mais juste une prise de recul, c’est chaque situation prise en plan large.

Qu’est-ce que ton travail en tant que photographe t’a apporté en tant qu’auteur ?

G.S : En fait, mes films naissent souvent d’une idée visuelle, d’une image forte, et c’est de cela que découlent ensuite l’histoire et les dialogues. Pour prendre l’exemple de Montsouris, je savais dès le début que je voulais que ce soit un film de parc. J’avais l’atmosphère visuelle avant d’avoir les péripéties. Je viens aussi de l’argentique, donc je connais la valeur d’une bobine et d’un plan. J’ai toujours eu une fascination pour des réalisateurs-photographes comme Antonioni, car je me reconnais dans leur recherche du beau au-dessus de l’envie narrative. Personnellement, au cinéma, je ne m’ennuie jamais quand l’image est magnifique, même si l’histoire ne m’intéresse pas forcément, et cela, je le puise de mon rapport avec la photo.

Dans une époque du tout numérique, tu choisis l’argentique. Qu’est-ce qui t’y intéresse ?

G.S : Déjà, je tiens à dire que je ne me définis pas comme un anti-numérique. D’ailleurs, j’ai tourné un autre film en numérique récemment. J’adapte juste ces techniques à mes projets. Cependant, pour moi, à l’époque de l’argentique, le cinéma bénéficiait d’une plus grande aura car le procédé la détachait de tous ses cousins éloignés. La qualité des couleurs de l’argentique et son grain ne sont pas reproductibles. Mais comme je te l’ai dit plus tôt, ce qui m’intéresse avec l’argentique, c’est la rareté, c’est le moment avant de chercher une bobine ou de déclencher son appareil photo. Une rareté qui me met dans une réelle position de désir et de concentration quant à ce que je filme, et qui a le mérite d’extraire cette image du flux numérique constant.

Tu as pu étudier notamment à l’Inasup. Qu’est-ce que ça t’a apporté en tant que cinéaste ?

G.S : Je me suis dis que j’allais apprendre le cinéma via des livres, en regardant des films et en filmant de mon côté. Et pour l’Ina, c’est grâce à une amie qui m’a encouragé à passer le concours, mais c’est une école de production et pas de réalisation. Cela m’a été très utile pour connaître l’écosystème du cinéma et m’a permis ensuite, avec Montsouris, de réaliser un projet auto-produit. Je me pose beaucoup de questions sur ce que j’ai réellement appris en formation ou juste par l’expérience sur les tournages. Orson Welles disait que le cinéma s’apprend en une demi-journée et je trouve qu’il y a du vrai là-dedans.

« Blow-Up »

Dans ton film, on peut voir, par sa mise en scène, une filiation avec le cinéma de De Palma et son film Blow Out. Était-ce une de tes inspirations ?

G.S : Je pense que mon film se rapproche peut-être plus de Blow-Up d’Antonioni que de Blow Out de De Palma, par l’utilisation de la pellicule. Je me souviens que quand j’ai vu Blow-Up, j’avais réalisé à quel point un film était bien plus qu’une simple histoire. C’était à un moment de ma vie où je voyais beaucoup de films américains à scénario, et le travail d’Antonioni m’a permis de découvrir d’autres propositions de cinéma presque irréelles. Après, cette thématique d’être témoin de quelque chose vient aussi beaucoup de mon travail photographique et de films comme Fenêtre sur cour ou de propositions plus politiques comme Aucun ours de Jafar Panahi.

Dans le film de Panahi, on retrouve aussi le même dilemme moral sur la place des images.

G.S : Oui, il y a dans Montsouris un questionnement sur ce que l’on fait des images quand on est un réalisateur ou une réalisatrice. Est-ce qu’on doit apposer un jugement moral sur l’image ou simplement la partager et montrer ce qu’il se passe dans le monde ? C’est un dilemme que je pense très important aujourd’hui, à un moment où l’on demande de plus en plus aux artistes de se positionner sur les grandes questions de notre époque. Cependant, je ne sais pas où me positionner par rapport à ce questionnement, tellement pour moi, le cinéma, c’est l’art de montrer et non de juger. C’est pourquoi, au départ, je trouve ça antinomique de juger quand on est cinéaste. Mais quand je vois toutes les atrocités dans le monde, je me dis qu’on ne peut pas rester dans nos tours d’ivoire à ne rien faire. Donc en résumé, je ne sais pas trop.

Qu’est-ce qu’on peut attendre de toi dans le futur ?

G.S : Mon film Santa Maria Kyoko, que j’ai co-réalisé avec mon ami Félix Loizillon, est sélectionné à Côté Court à Pantin. En ce moment, je suis en pleine préparation pour le tournage de mon prochain film, No skate! qui se déroulera dans la foule des Jeux Olympiques, avec Raika Hazanavicius et Michael Zindel. Et pour mon premier long-métrage, je réfléchis !

Propos recueillis par Dylan Librati

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La Palme d’or et la Mention spéciale du court 2024 !

Ça y est ! Cannes, c’est terminé. Du côté des courts, deux films ont été distingués lors de la cérémonie de clôture de la 77ème édition du festival par le Jury récompensant à la fois les films de l’officielle et ceux de la Cinef.

La Palme d’or du Court métrage 2024 a été remise au film croate The Man Who Could Not Remain Silen de Nebojša Slijepčević

Une Mention Spéciale a également été attribuée au film portugais Bad for a moment de Daniel Soares

Les belles cicatrices de Raphaël Jouzeau

Difficile de mettre des mots sur ce dernier café au goût amer, cet au revoir un peu fuyant et douloureux. À la table d’un restaurant, Gaspard et Leila se regardent, se souviennent et essaient de se parler – en vain. Avec douceur, Raphaël Jouzeau traite de la rupture entre deux êtres dans son premier court-métrage d’animation professionnel Les belles cicatrices, en compétition officielle cette année au Festival de Cannes.

Gaspard a besoin d’une bière pour se mettre à parler. On entend ses pensées, interrompues par l’arrivée de Leila, qui elle, commande un café. Les questions sont vagues, les regards tristes. La distance des deux personnages, seulement séparés d’une table, font d’eux des presque inconnus. Il y a comme une timidité de la première rencontre, celle de l’après, où les paroles sont prononcées à demi-mot et les voix s’écrasent sur le sol. Le contraste entre la voix claire de Leila, et celle basse, broyée par la douleur de Gaspard, interprétées respectivement par Fanny Sidney et Quentin Dolmaire, est prenant.

Dans un mélange bleu, rouge, noir, vermillon, Gaspard et Leila se remémorent leurs souvenirs communs. Tout commence quand Leila lui rend son pull : le café se transforme en une soirée alcoolisée. Le bleu électrique et la musique mouvante en font un songe presque irréel. Cet effet est brisé par la discussion qui continue entre les deux, spectateurs omniscients de leur propre mémoire, se disputant le souvenir. La consommation d’alcool est abordée de façon subtile et réaliste, et est le grand sujet de ce court-métrage. Chaque souvenir, chaque parole en est empreint, surtout chez Gaspard, moins timide après deux bières.

La magie de ce court se révèle lorsque Gaspard, bouleversé par la situation, se réfugie sous la table du restaurant. Leila le rejoint, et la nappe se transforme en rideau, rideau qui s’ouvre sur cette immense plage jaune orangée. Les deux s’assoient sur le sable et regardent leur passé, courir sur la plage, se baigner, rire. Le ciel ressemble à une aquarelle, les couleurs sont chaudes : c’est que le souvenir est réconfortant, on aime s’y plonger, surtout lorsqu’on se quitte. Cette nouvelle parenthèse rend de façon particulièrement juste les sensations de l’au revoir, entre ce qui est dit et ce qui est pensé.

Sous la table – ou sur la plage, on assiste à la discussion la plus intime et on comprend d’où vient la mystérieuse cicatrice sur la joue de Gaspard. On est pris par le tourbillon effrayant des vagues, dont l’image filmée contraste avec les personnages animés qui s’y débattent, notamment Leila qui semble noyée par cette réalité. Entre les souvenirs au bord de la mer et le silence embarrassant au café, marqué de tintements de verres et de petites voix, on assiste à ce dernier au revoir, qui nous prend le coeur tant par sa poésie de couleurs que par la triste beauté de cette mémoire partagée.

Amel Argoud

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B comme Les belles cicatrices

Fiche technique

Synopsis : Gaspard aime toujours Leïla. Un mois après s’être quittés, ils se retrouvent dans un bar bondé. Alors que le rendez-vous tourne mal, Gaspard se réfugie sous la nappe, loin des regards et plus près des souvenirs.

Genre : Animation

Durée : 15′

Pays : France

Année : 2024

Réalisation : Raphaël Jouzeau

Scénario : Raphaël Jouzeau, Pierre Le Gall

Montage : Thomas Grandremy, Billie Belin

Musique : Pierre Oberkampf

Son : Paul Jousselin

Voix : Fanny Sidney, Quentin Dolmaire.

Production : Balade Sauvage Productions

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Mo Harawe : « Chaque film est un langage visuel »

Interviewé il y a seulement un an sur notre site, Mo Harawe a réalisé The Village Next to Paradise, un premier film sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard, en lice pour la Caméra d’or 2024. Solaire, centré sur un trio (père-soeur-enfant) en proie à la lutte, au dépassement de soi et au contexte politique et culturel, le film a comme ancrage la Somalie, terre d’origine du réalisateur et d’inspiration pour ses précédents courts dont le très poignant Will My Parents Come to See Me ?, Grand Prix international au Festival de Clermont-Ferrand 2023. Le passage au long marque aussi une première exposition cannoise pour Mo Harawe, enchaînant les entretiens, sur le bateau Arte.

© Doris Erben

Format Court : Le travail sur The Village Next to Paradise a commencé il y a 6 ans. Tu devais être en train de travailler sur le scénario quand tu as fait ton dernier court, Will My Parents Come to See Me ? En quoi tes courts-métrages t’ont aidé à préparer ce premier long-métrage ?

Mo Harawe : Cela m’a beaucoup aidé. Mon dernier court-métrage se passait en Somalie, ce film-ci aussi. J’ai pu voir la différence entre les tournages. J’ai pu aussi appréhender l’endroit, le paysage, et les gens, et aussi d’une certaine manière préparer mon équipe.

L’exercice d’un premier film est complexe. Comment as-tu préparé le scénario ? Comment as-tu travaillé avec cet environnement autour de toi ?

M.H. : La préparation n’a pas été très importante, parce que nous n’avions pas beaucoup de temps. Je pense que l’idée était vraiment de sauter dans l’eau froide. C’est littéralement comme ça que nous avons abordé ce film, parce que je suis sûr que si nous nous étions préparés, nous aurions vu à quel point cela allait être difficile. Si on avait su, on aurait put-être abandonné.

Nous avons tourné le film pendant trois mois, il y a eu 64 jours de tournage. Quand on fait un court-métrage, on ne tourne que quelques jours. Nous nous sommes donc jetés à l’eau et nous avons tout découvert en faisant le film, d’une certaine manière, parce que c’était aussi l’esprit du film. Je ne pense pas que nous aurions pu nous préparer à cela. On a tourné le film au fur et à mesure. On allait sur le lieu de tournage, si on ne trouvait pas ce qu’on voulait, on tournait quelque chose d’autre.

Tu as grandi à Vienne, tu y vis toujours. Ça a dû être un nouveau pays, une nouvelle langue pour toi. Tu n’es pas le premier à revenir à tes racines, au cinéma, surtout dans un pays où le cinéma n’est pas si présent. Comment vois-tu la situation en Somalie ?

M.H. : Beaucoup de contenus en ligne sont créés aujourd’hui en termes de cinéma, et je pense que l’avenir est prometteur. L’espace numérique, les médias sociaux, tout cela est en train de changer. Les gens créent leurs propres contenus, même en privé. Je pense donc que c’est une meilleure période, où il y a plus d’opportunités, où les connaissances sont plus accessibles qu’il y a, je ne sais pas, 15-20 ans, disons.

Comment as-tu appris à diriger tes acteurs ? Je ne sais pas si ce sont des professionnels ou non.

M.H. : Oui, ce sont des professionnels, je les appelle comme ça. Ce sont des acteurs non formés. Ils étaient les personnes qu’il fallait devant la caméra. Et pour la réalisation, ça a juste été une chose intuitive.

Te souviens-tu de la raison pour laquelle tu as voulu faire des films ? Est-ce aussi une question d’intuition ?

M.H. : Je suppose que c’est lié à la façon dont on veut s’exprimer. On exprime ce que l’on ressent dans un film, on pense à ce qu’il sera.

As-tu essayé un autre médium ?

M.H. : Non, pas vraiment.

Comment envisages-tu toute cette promotion à Cannes ? Tu déjà remporté des prix, tu as déjà participé à des festivals, tu connais un peu ça…

M.H. : Avec les courts-métrages, oui. J’ai eu l’expérience des festivals et de ce genre de choses, mais bien sûr, là, c’est complètement différent. L’exposition est beaucoup plus grande. J’ai des interviews, des séances photos et tout le reste. Mais je fais avec comme ça vient. J’essaie de prendre les choses avec légèreté. Je le vois comme un travail.

Will My Parents Come To See Me ? était très sombre, il se passait dans un prison. Une partie de ton log se déroule également dans une prison. Sur le plan visuel, as-tu senti que les choses étaient différentes pour toi ? Que tu voulais montrer la Somalie d’une autre manière ?

M.H. : Chaque film est un langage visuel d’une certaine manière. Il n’y a que des couleurs dans ce projet. C’était donc clair pour moi. Ce film était complètement différent de ce que j’avais fait avant. Les couleurs devaient dépendre de l’histoire et du film et aussi de ce qu’on obtenait, comme les lieux par exemple. Beaucoup de décisions sont parfois d’ordre pratique.

Fais-tu des photos en parallèle de tes films ?

M.H. : Non, je n’en fais pas. Je les garde pour les films.

Comment se passe ta vie, d’ailleurs, quand tu ne filmes pas ?

M.H. : Je suis normal. Ma vie est ennuyante, tranquille. Je passe du temps chez moi, à la maison.

Est-ce que le court t’intéresse encore ?

M.H. : Oui. J’ai l’impression que le court est indépendant, vraiment. C’est une autre langue. S’il y a une histoire, c’est bon pour un film, qu’il soit court ou long.

Tu vis à Vienne, penses-tu qu’un jour, tu seras inspiré à l’idée de faire un film en Europe ?

M.H. : Bien sûr. Et j’espère que je le ferai. Ça pourrait être agréable. Je dois juste trouver une histoire.

Propos recueillis par Katia Bayer

S comme Sanki Yoxsan

Fiche technique

Synopsis : Lorsque Samir et Leyla décident de fuir les discordes familiales, Samir disparaît le lendemain matin. La quête de Leyla l’entraîne, mêlant son destin à sa mystérieuse disparition, la rendant partie intégrante du mystère elle-même.

Genre : Fiction

Durée : 15′

Pays : Azerbaïdjan, France

Année : 2024

Réalisation : Azer Guliev

Scénario : Azer Guliev

Images : Konstantinos Koukoulios

Montage : Nicolas Milteau

Son : Thomas Robert, Laure Arto, Sanan Gulahmadzada

Interprétation : Milana Hasanova

Production : La Luna Productions

Article associé : la critique du film

Sanki Yoxsan de Azer Guliev

Présenté en compétition officielle à Cannes, Sanki Yoxsan est un court-métrage franco-azerbaïdjanais réalisé par Azer Guliev. Il dépeint l’histoire de Leyla et Samir, deux jeunes aux familles dysfonctionnelles qui ont décidé de partir ensemble pour prendre leur indépendance. Le jour du départ, Samir disparaît sans un mot, laissant Leyla seule et désemparée face à cette fuite avortée. S’il est rare, voire exceptionnel, de remarquer un court-métrage venu de l’Azerbaïdjan à Cannes, la poésie tragique et la mélancolie de Sanki Yoxsan l’est davantage dans le paysage audiovisuel.

En moins de 15 minutes, le récit d’Azer Guliev se distingue par sa densité et sa capacité à révéler minutieusement, plan par plan, le mal-être qui ronge Leyla au quotidien, qui nous plonge au sein de la société azerbaïdjanaise où les traditions patriarcales se heurtent aux rêves de liberté de certains. Par les hors-champ, la focale floue de la caméra et les fonds noirs inattendus, la réalisation fait signe de l’intériorité d’une Leyla souvent filmée de dos, ou en plongée, écrasée par les circonstances de la situation, étouffant au sein des membres de sa familles qui célèbrent bruyamment le mariage de sa soeur.

Le seul lien que Leyla semble avoir avec le monde est auprès de Samir, lien qui éclate dès le début du récit, l’abandonnant à un univers environnant scindé en deux, entre hommes et femmes enfermés dans des rôles stéréotypés (les activités de lutte et de danse similaires aux derviches tourneurs pour les uns, la cuisine et la préparation du mariage dans le foyer pour les autres). Ce n’est seulement lorsqu’elle est seule, regardant le champ désolé au loin, que son horizon mental s’étend à perte de vue, toujours aussi incertain.

Les jeux de miroirs entre Samir et Leyla sur une vitre de voiture ou à un bureau reflètent les identités poreuses de deux individus en quête de sens, confondues avant de se séparer dans le mutisme le plus total. Dans la composition et la palette chromatique, Leyla existe toujours en opposition silencieuse avec l’environnement qu’elle veut quitter. Au voile rose dans les gymnases mornes, au regard vide lors d’une célébration de mariage, au silence assourdissant à la lecture de la prose maladroite de Samir, Milana Hasanova, interprète de Leyla, nous livre une performance épatante d’un personnage dont l’existence physique est difficile, et dont l’esprit mental est perdu au loin.

Azer Guliev ne s’encombre pas de verbes inutiles et filme avec précision et sobriété les présences intouchables et brouillées de fantômes du présent, dont le mystère enveloppe progressivement l’âme d’une jeune femme qui a encore tout à vivre. En azerbaïdjanais, Sanki Yoxsan se traduit par “Comme si tu n’étais pas là”, qu’on pourrait ici attribuer à la disparition de Samir. Pourtant, le film est d’abord l’histoire d’un acte manqué, peut-être celui de Leyla, acte profondément désenchanté, où les aspirations pour le futur sont aussi éphémères et artificielles, que les étoiles projetées sur le mur par sa lampe de chevet. Un film qui n’aura à prouver sa place dans la compétition du prestigieux Festival de Cannes.

Mona Affholder

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M comme Les Mététos d’Antoine

Fiche technique

Synopsis : Antoine reprend l’exploitation agricole de ses parents, et sa compagne Élise, totalement investie, veille cependant à définir le plus exactement son rôle. Ce documentaire français saisit, notamment par la musique, la vitalité et l’évolution d’un monde souvent réduit à ses difficultés socio-économiques.

Genre : Documentaire

Durée : 27’

Pays : France

Année : 2024

Réalisation : Jules Follet

Scénario : Jules Follet

Image : Erwan Dean

Musique : Simon Averous

Son : Arnold Zeilig, Adrien Cannepin

Production : Superstructure

Article associé : la critique du film

Les Météos d’Antoine de Jules Follet

Les jours s’écoulent sur l’exploitation agricole d’Antoine et sa famille. Pour anticiper l’utilisation des différents prés et autres pâturages, Antoine doit savoir s’il va pleuvoir. C’est sur cette conversation banale, témoin d’un futur proche mais incertain que s’ouvre Les Météos d’Antoine, sixième court du réalisateur et scénariste Jules Follet.

Ce court-métrage documentaire qui a été présenté pour la première fois ce 23 mai à la Quinzaine des Cinéastes nous invite chez Antoine et Léandre, deux jeunes agriculteurs ardéchois qui viennent d’être rejoints sur leur exploitation par Élise, la compagne d’Antoine. Au cœur d’un été qui se profile sous le signe de la découverte, Élise va devoir trouver sa place, ou la créer.

C’est la présence de cette jeune femme, tant joviale que motivée, qui participe grandement à détourner l’attention de ce qu’on attendrait typiquement de la représentation du milieu rural au cinéma, et à l’attirer sur une expérience humaine universelle : la construction de la communauté, et son renouvellement. Le film ne s’attarde pas ou peu sur le lot de galères quotidien de la ferme, ces difficultés constituent seulement partiellement le cadre dans lequel évoluent Antoine, Léandre et Élise.

Ce cadre est soutenu par un grand respect mutuel entre les différents membres de la famille, respect qui transparaît lui aussi dans la forme du film, avec une répartition presque égalitaire de la parole qui rend le rythme du film très naturel. Les qualités humaines priment sur la torpeur de la comptabilité (assurée par la mère d’Antoine et Léandre) et sur les aléas de la météo. Humour et générosité toquent à chaque porte, s’immiscent dans chaque aspect de ce métrage à taille humaine. En effet, l’intégralité du film mêle événements personnels et professionnels, à l’image du rythme de vie de bien des agriculteurs, tout en se limitant à un rayon local, celui de la ferme que l’on ne quitte pas (on y fait même la fête). Ceci renforce l’intimité que le spectateur partage avec Antoine et sa famille. Cette intimité va crescendo au fil des jours : des discussions tout à fait banales se muent en évocation du futur d’Élise, les tâches à accomplir au quotidien deviennent la toile de fond de la métamorphose du couple en une véritable équipe.

On ne peut être que ravi d’assister au quotidien de cette famille, rendue attachante tant par la nature de leurs liens que par la représentation de ceux-ci par Follet. Le choix du cadre est primordial dans cette œuvre documentaire : si on nous montre de manière riche et élégante des espaces, on nous montre aussi et surtout les gens qui les habitent. Ainsi se constitue peu à peu une atmosphère visuelle et sonore qui enveloppe le spectateur, renforçant l’idée d’invitation à connaître un lieu autant qu’un groupe. A travers ce groupe est évoquée la place des femmes dans une exploitation agricole.

Élise doit se confronter aux hommes et aux femmes de ce groupe, à leurs idées parfois un peu dépassées, pour comprendre comment intégrer la mécanique familiale et fermière. Ce processus est montré comme joyeux, hésitant, toujours empreint d’une presque nostalgie estivale, et échappe aux stéréotypes sociaux qui touchent les personnes représentées grâce à une réalisation discrètement minutieuse.

Sirine Lehoux

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Le Palmarès de la 27e édition de La Cinef

Le Jury des courts métrages et de La Cinef présidé par Lubna Azabal (interview à venir) et composé de Marie-Castille Mention-Schaar, Paolo Moretti, Claudine Nougaret et Vladimir Perišić a décerné les prix de La Cinef aujourd’hui lors d’une cérémonie en salle Buñuel, suivie de la projection des films primés. La sélection comptait 18 films d’étudiants en cinéma choisis parmi 2 263 candidats en provenance de 555 écoles de cinéma dans le monde.

Bonne info : les films primés seront projetés au Cinéma du Panthéon le 3 juin et au MK2 Quai de Seine le 4 juin.

« Sunflowers were the first ones to know »

Palmarès

Premier Prix : Sunflowers were the first ones to know de Chidananda S. Naik (FTII, Pune, Inde)

Deuxième Prix ex aequo : Out the window through the wall d’Asya Segalovich (Columbia University, États-Unis) et The chaos she left behind de Nikos Kolioukos (Aristotle University of Thessaloniki, Grèce).

Troisième Prix : Bunnyhood de Mansi Maheshwari (National Film and Television School, Royaume-Uni).

Les courts primés à la Semaine de la Critique 2024

Premier palmarès cannois. Le Jury (Sylvie Pialat, Iris Kaltenbäck, Eliane Umuhire, Virginie Surdej, Ben Croll) et les partenaires de la Semaine de la Critique ont annoncé ce mercredi 22 mai les films primés dans la section parallèle de Cannes.

Côté courts, le Prix Découverte Leitz Cine du court-métrage a été attribué au film français Montsouris de Guil Sela.

Le Prix Canal+ du court-métrage




, quant à lui, a été attribué au film turc Koksan (Absent) de Cem Demirer.

Ibrahim Maalouf : « Une musique n’est pas vécue de la même manière en fonction de notre histoire »

En 2023, Ibrahim Maalouf a composé la bande-son du concours « Quand le Son Créé l’Image » organisé par la Semaine du Son, un projet mis en place il y a 21 ans par Christian Higonnet. Cette bande-son a été l’inspiration pour bon nombre de lycéens français mais aussi étrangers prêts à se lancer dans l’aventure du court-métrage. Certains de ces films se sont vus primés à Cannes.

Invité au Festival de Cannes, Ibrahim Maalouf est cette année co-Président avec Elsa Zylberstein du Jury de la 6ème édition du Prix de la Meilleure Création Sonore remis à un film de la sélection Un Certain Regard. Ce prix a également été initié par la Semaine du son. Quelques jours après avoir présenté son émission Improbox (TSF Jazz) sur la Croisette et avant la remise de ce prix, il évoque son rapport au son, à l’altérité, à l’improvisation, à la musique et à la sincérité.

Format Court : Je vais commencer avec votre émission de radio, Improbox. Votre projet, c’est de croiser les regards et les expériences, d’associer un musicien ou un compositeur avec un politologue, un footballeur ou un comédien par exemple, soit des gens qui n’ont rien à voir avec la musique. Pourquoi ?

Ibrahim Maalouf : Pour plein de raisons. C’était un peu la suite logique pour moi de la démarche qui a consisté à écrire un livre sur l’improvisation. Je me suis rendu compte que l’improvisation était finalement beaucoup plus large que simplement juste un musicien ou une musicienne qui prend un instrument et qui s’amuse avec. L’improvisation, c’est une philosophie. C’est une manière de voir les choses, de s’adapter aux situations, de finalement régler les problèmes de nos vies, du monde aussi.

Vous y arrivez ou pas ?

I.M. : Non. Les problèmes de ma vie, j’essaie d’y arriver, mais ceux du monde, peut-être pas. Mais voilà, c’est cette manière de s’adapter aux situations qui se présentent à nous et de trouver quand même des solutions. Cette philosophie-là, j’avais envie de la mettre en relief pour qu’on comprenne que l’improvisation, ce n’est pas juste faire n’importe quoi ou juste s’amuser. C’est s’amuser, mais avec une philosophie derrière. Et quand on compare les démarches dans tous les métiers du monde, on se rend compte que, finalement, ceux qui arrivent le mieux à développer leur travail, le rendre visible, le rendre intéressant, sont ceux qui intègrent l’improvisation dans leurs démarches. D’une manière ou d’une autre, un tout petit peu ou beaucoup. J’aime ainsi mettre ensemble ces gens qui n’ont rien à voir, qui ne se seraient pas forcément rencontrés dans la vie et qui créent ensemble quelque chose de musical.

Et quand vous, vous préparez vos émissions, vous improvisez beaucoup ou pas ?

I.M. : J’improvise quasiment tout. Je prépare, attention, parce que pour l’improvisation, il y a beaucoup de préparation au départ. On n’improvise pas avec aucun langage. Pour improviser, il faut avoir un minimum de langage. Ce langage-là, c’est la culture. Si je devais vous interviewer, je devrais absolument tout savoir sur vous avant : savoir les actualités, d’où vous venez, vers quoi vous allez. Mais à partir du moment où on commence la discussion, j’ai envie qu’on parte là où la discussion nous amène, et pas forcément là où moi, j’ai mis mes points.

On n’a que 10 minutes, ça va faire court pour tous savoir tout sur moi (rires) !

I.M. : C’est vrai que c’est le plus agréable parce qu’on arrive finalement à aller à des endroits qu’on n’avait pas prévu. Et finalement, c’est là où on trouve des choses intéressantes à dire. Là, on est dans le cadre de Cannes, c’est différent, c’est assez formaté. Mais dans l’absolu, si on devait développer plus et faire un portrait plus long, quelque chose de plus large, c’est sûr que ce serait plus intéressant de discuter et d’aller chercher quelque chose qui va aller dans le sens de l’improvisation aussi.

On a parlé de culture tout à l’heure. On est en face du Palais et nous, à Format Court, on s’intéresse beaucoup aux jeunes auteurs notamment étrangers, dont libanais. On a accompagné des gens comme Ely Dagher, Wissam Charaf ou les sœurs Keserwany. Est-ce que vous suivez ce jeune cinéma libanais ?

I.M. : À une époque, je le suivais, quand j’étais plus jeune, en France. J’étais assez attentif à ce qui se passait. J’ai vu naître, comme tout le monde, Nadine Labaki, Philippe Aractingi. J’ai vu arriver un peu cette génération-là de cinéma. Ce sont les précurseurs. On est de la même génération finalement. En parallèle de ma propre démarche de musicien, je les ai vus aussi grandir et faire leur parcours, mais les auteurs qui sont venus après c’est vrai que je les connais un peu moins, pour être honnête.

Dans le cadre du concours « Quand le Son Créé l’Image », l’année passée, vous avez fait une bande-son d’1’47’’. Le projet, c’est que le son détermine l’image et que des étudiants s’emparent du son pour faire des films dans la foulée. Est-ce que ce projet a demandé une écriture particulière ?

I.M. : J’ai trouvé ça hyper intéressant, parce qu’en réalité, c’est la première fois qu’on m’avait demandé de faire ça, c’est-à-dire de composer une musique sur laquelle il y aurait un film qui serait fait et créé, voire beaucoup de films. C’est une démarche qui est inverse de celle habituelle au cinéma. Ce qui est hyper intéressant, c’est de comprendre à travers cette démarche-là que le son n’est pas vu, n’est pas compris, n’est pas ressenti de la même manière. Une musique n’est pas vécue de la même manière en fonction de notre histoire. Notre point de vue ne va pas être le même face à un élément émotionnel. Je trouve ça hyper intéressant d’inverser les rôles comme ça et de faire en sorte que ce soit la musique qui guide l’émotion et de voir vers quoi chacun est guidé. J’ai dû faire une vingtaine de musiques de films, voire un peu plus avec les courts-métrages. Et pour la première fois de ma vie, un réalisateur, et pas n’importe lequel, Claude Lelouch, m’a demandé de composer la musique avant même qu’il termine l’écriture de son film. J’ai fait la musique du film qui va sortir dans quelques semaines, dans quelques mois. C’est son 51ème film, d’ailleurs. Et ça, c’est la première fois, et c’est quelque chose qui n’a rien à voir avec le système habituel du cinéma.

Ça vous a plu ?

I.M. : Ah, j’ai adoré. J’ai trouvé ça absolument fabuleux.

Le concours a donné lieu à des films du monde entier. Qu’en avez-vous pensé ?

I.M. : Une fois que j’ai envoyé la musique, quelques semaines plus tard, on m’a envoyé tous les films. J’ai trouvé ça vraiment très chouette.

Et vous, le court-métrage, comment vous le percevez, en fait ?

I.M. : C’est comme un single dans la musique. Ça peut vivre seul. Il n’y a pas besoin, en effet, d’avoir forcément un long-métrage pour raconter quelque chose. Mais après, c’est vrai que souvent, quand j’ai aimé un film court, j’ai envie qu’il soit développé sur du long. Je me souviens de l’émotion que j’ai eue en me disant : « Dommage que ce ne soit pas un long-métrage ». Souvent, c’est ça ma réaction, c’est que quand j’aime le court, j’aimerais qu’il y en ait plus, j’aimerais que ce soit développé. Je ne sais pas si tous les courts-métrages sont voués à vouloir être développés, mais j’imagine qu’il y en a qui sont faits vraiment uniquement pour rester courts. Je pense qu’il y en a aussi qui sont des sortes de premiers essais de potentiellement quelque chose d’autre.

Ici à Cannes, il y a beaucoup de premiers longs, et beaucoup de gens viennent du court-métrage.

I.M. : Voilà, c’est peut-être lié en effet.

Ça fait un moment que vous avez un lien avec Cannes et avec toutes ces cérémonies. Comment avez-vous appris à gérer tout ce qui est promo et spontanéité encore dans vos propos ? Comment avez-vous réussi à maintenir un peu cette authenticité ?

I.M. : Je ne sais pas faire autrement.

C’est lié à quoi ?

I.M. : Oh, mon éducation, ma manière de voir, ma philosophie. En fait (rires), quand j’étais plus jeune et que je devais faire des interviews ou parler en public, j’avais peur de me tromper en parlant, de faire un lapsus, de me tromper d’idée, de dire un truc que je n’aurais peut-être pas dû dire, etc. Je me suis rendu compte qu’en réalité, quand on est sincère, quand on est soi-même, qu’on n’essaie pas d’avoir une image, de vendre quelque chose, qu’on est exactement comme on est dans la vraie vie, on ne se trompe jamais. Et si jamais on dit quelque chose qui ne plaît pas, et ça m’est déjà arrivé de le faire, on assume parce que c’est vraiment ce qu’on est. Ou alors, on n’a pas envie de montrer ce qu’on est. Mais moi, j’en ai envie.

Je n’ai jamais été embêté en interview ni même sur scène ni dans des discours de remises de prix parce que je ne fais que dire les choses très sincèrement et de la manière la plus authentique possible. Je ne prépare jamais ce que j’ai à dire. Parfois, même en interview, on me dit qu’on va m’envoyer des questions et je refuse parce que sinon, je vais y réfléchir et là, je ne serai plus moi-même. Je ne serais plus spontané. Du coup, c’est ce qui fait d’ailleurs que j’ai tout le temps de belles surprises, que mes interviews ne sont jamais les mêmes. Je ne m’ennuie pas, je peux faire 18 interviews à la suite, ça va peut-être me fatiguer à la fin de parler, mais je ne serai pas fatigué par le principe même de répondre à des questions. Je trouve que je suis chanceux qu’on me pose des questions. C’est assez inhabituel dans la vie normale, on ne demande pas à des gens plein de choses comme ça. Je prends ça comme un honneur. J’essaie d’être respectueux aussi des questions et des personnes, des médias et des différentes opportunités. J’essaie d’être respectueux vis-à-vis des gens qui font leur travail.

Voilà, l’authenticité pour moi et la sincérité des mots font que je ne m’ennuie pas, que je suis toujours à la recherche d’une idée (rires), j’aime me surprendre moi-même aussi, j’essaye de creuser parfois aussi. Il y a des questions où je me dis : « Tiens, c’est marrant ». Là, vous m’avez posé une question, je ne m’y attendais pas.

Laquelle ?

I.M. : Par rapport à la relation que j’entretiens avec les courts-métrages. C’est super et d’ailleurs, je vais me renseigner. Je vais vraiment recreuser parce que c’est vrai que je ne me suis pas souvent attardé sur les courts-métrages et pourtant, il y avait des très belles choses.

Qu’est-ce qui fait, pour vous, une bonne création sonore ?

I.M. : Pour moi, c’est un tout. Pour moi, la création sonore, c’est plein d’éléments. Il y a quand même la musique. Je suis musicien, donc la musique va avoir un rôle important. Comptent aussi la technique qui est utilisée, la manière avec laquelle on spatialise, la qualité de l’enregistrement, du son, la façon dont on arrive à bien distinguer les paroles, les mots. Comment on apprécie le tout, est-ce qu’on arrive à bien comprendre, est-ce que c’est tout le temps la même chose, est-ce que c’est monotone, est-ce que c’est monochronique ? Où est-ce qu’on respire ? Est-ce qu’on laisse l’oreille se reposer ? Est-ce quelque chose qu’on n’oublie pas ? D’ailleurs, la Semaine du son, c’est un peu en ça que le projet est militant. La démarche de Christian Higonnet est extraordinaire. Ce qu’il dit tout le temps, c’est que les oreilles n’ont pas de paupières, qu’on ne peut pas les protéger, donc c’est à nous d’être conscients de la manière avec laquelle on les protège. Et nos oreilles, c’est notre compréhension, c’est notre dialogue. C’est avec ça qu’on arrive à débattre, à avoir des émotions, à se comprendre, à se parler, à dialoguer, à se respecter. Et quand on ne sait pas écouter, on ne sait pas s’exprimer, on est irrespectueux. C’est pour ça qu’on coupe la parole des gens quand on n’écoute pas. Il y a des gens comme ça qui parlent, ils coupent la parole, ils ne font pas attention, ils n’écoutent pas suffisamment. Et on est de plus en plus confrontés à ça, je trouve, parce qu’il y a de moins en moins de conscience de l’importance des sons.

Vous avez vu là, les gens qui sont passés à côté de nous et qui ont fait du bruit ? Ils s’en foutent complètement alors qu’on discute. Les gens n’ont plus conscience du monde qui les entoure. On est tous focus égoïstement sur notre propre son, notre propre situation personnelle. On n’envisage plus tout ce qu’il y a autour de nous. Et ça, c’est très problématique.

Je pense que dans le cinéma, dans les courts-métrages, c’est important de systématiquement avoir un engagement là-dessus. Sinon, c’est l’horreur. Sinon, on se retrouve avec des films qui – malheureusement, ça arrive- comptent 2h de films dont 1h58 de musique.

Vous avez souffert de ne pas avoir été assez écouté ?

I.M. : On parle de musique ou on parle d’autre chose ?

On va dire qu’on parle de musique.

I.M. : Si on parle de musique, j’ai la chance d’être écouté. Je ne peux pas me plaindre. L’autre soir, à Cannes, j’étais devant 12.000 personnes. J’ai une chance incroyable. Je fais un métier qui est génial et j’ai la chance d’être écouté.

Propos recueillis par Katia Bayer

M comme Montsouris

Fiche technique

Synopsis : Un beau jour d’automne, au Parc Montsouris, Jacques et Nathan cherchent des gens intéressants à filmer pour leur documentaire. Ils tombent par hasard sur Pierre et Martin, deux drôles d’oiseaux qui s’apprêtent à vivre un moment inattendu.

Genre : Fiction

Durée : 14’

Pays : France

Année : 2024

Réalisation : Guil Sela

Scénario : Guil Sela

Montage : Guil Sela

Image : Tara-Jay Bangalter

Son : Lucas Doméjean

Interprétation : Martin Jauvat, Pierre Gandarmay, Raika Hazanavicius, Lucas Doméjean, Guil Sela

Production : Guil Sela

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Montsouris de Guil Sela

Au milieu du brouhaha et du chaos de la vie parisienne, les parcs se révèlent comme des endroits à part dans le temps, où chaque plaine est remplie de pique-niques et d’histoires cachées. C’est dans ce décor du quotidien que Guil Sela décide de poser les cadres de son court-métrage Montsouris, Prix Découverte Leitz Cine du court-métrage à la Semaine de la Critique 2024, qui nous raconte l’histoire de Jacques et Nathan et de leur recherche désespérée de gens intéressants à filmer pour leur documentaire. Cette quête les mènera à rencontrer Pierre et Martin, un couple d’amis aux personnalités totalement différentes (l’un est calme et placide tandis que l’autre est nerveux et colérique) qui s’apprêtent à vivre un moment inattendu.

À l’image de ces personnages dichotomiques, le film nous apparaît comme un subtil mélange de couleurs, d’envie et de genres, tant nous oscillons, en tant que spectateurs, de l’humour au drame et à la poésie cotonneuse du quotidien avec une grande facilité. Un équilibre rondement mené qui s’incarne avant tout grâce à une palette de comédiens se révélant comme la relève d’un cinéma français en proie à de nouveaux talents. En tête, nous retrouvons évidemment ce couple d’amis au comportement antithétique, incarné par Pierre Gandarmay et Martin Jauvat, tous deux très précis dans leurs incarnations et à l’alchimie superbe. Ce dernier, plus connu pour son travail en tant que réalisateur, se trouve ici à contre-emploi, loin de ses rôles habituels.

Un exercice qui nous paraît d’autant plus stimulant qu’il est effectué dans un plan-séquence d’une quinzaine de minutes. Un long plan qui met en exergue la comédie de situation inhérente au délit auquel nos héros sont confrontés. Une comédie intrinsèque, accentuée par la prise de recul apportée par la mise en scène, qui choisit de jouer sur des longues focales, magnifiant et transformant simultanément le parc de Montsouris en un décor organique où les histoires semblent omniprésentes. Une organicité qui transparaît grâce à l’utilisation de l’argentique, procédé cher au réalisateur et qui en a fait sa spécificité dans le domaine de la photographie, où il a également officié.

La figure du photographe, du filmeur, nous est ici présentée comme un pur voyeur. Inhérente au cinéma, la position de voyeur a souvent été traitée, se référant surtout à notre place en tant que spectateurs devant une œuvre cinématographique. Ici, Guil Sela se plonge dans ce voyeurisme pour interroger sa propre position en tant que filmeur et auteur à la recherche de quelque chose à dire, à montrer, à commenter. Ainsi, le film se révèle nourri de plusieurs influences cinématographiques, notamment celle de De Palma avec Blow Out. Tant dans sa construction narrative que dans le voyeurisme inhérent à son plan-séquence, le film ne cesse de citer le réalisateur italo-américain. Au final, le film se livre comme un objet cinématographique réellement passionnant, une œuvre d’une épure qui éveille chez chaque auteur le questionnement et la peur face à une page blanche.

Un discours d’autant plus métaphysique que le film se présente comme une introspection personnelle de son auteur, symbolisée à la fois par le personnage du réalisateur, que Guil Sela incarne, et par celui du preneur de son, tous deux en complète opposition sur ce qu’il faut filmer et sur la place de la vie privée dans leur quête d’images. Cette double incarnation s’affiche alors comme une personnification du tiraillement entre la quête du beau et celle de la signification des images en tant qu’art. Pour, au final, dans ses dernières minutes, mettre les observateurs en position d’observés, en perspective avec la figure du voyeur dans une société parisienne où tout le monde est à la fois spectateur et acteur.

Ainsi, en explorant les frontières floues entre l’observé et l’observateur, Guil Sela réussit avec brio à nous attacher à ses personnages et à la comédie qui émane malgré eux.

Dylan Librati

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Article associé : l’interview du réalisateur

Cannes 2024

À l’image de son affiche tirée du film Rhapsodie en août de Kurosawa, loin des strass et des paillettes du fameux tapis rouge, nos regards seront, ces jours-ci, captivés par ce qui émanera du crépuscule bleuté et des salles obscures. Avec l’ajout récent de sélections telles que Cannes Première et de la pluralité d’autres compétitions entourant la sélection officielle, l’impatience nous gagne à l’idée de découvrir l’émergence de nouveaux auteurs tout autant que la restauration de films patrimoniaux, tels que le mythique Napoléon d’Abel Gance.

En ajoutant à ceci le retour à la sélection officielle de maîtres sacré du cinéma comme Francis Ford Coppola avec son film Megalopolis, comme l’arrivée, toutes sections confondues, d’auteurs de premiers longs repérés par Format Court (Agathe Riedinger, Magnus von Horn, Louise Courvoisier, Jonathan Millet, Mo Harawe, …), tout semble nous intriguer, pour ce qui semble être une 77e édition qui s’inscrit dans un contexte crucial de l’histoire du cinéma français, marqué par un moment de libération de la parole des femmes dans l’industrie. Le festival cannois ayant décidé de mettre ces problématiques au cœur de son dispositif et de sa cérémonie d’ouverture d’Un Certain Regard en projetant ainsi le court-métrage de Judith Godrèche, Moi Aussi.

« Moi Aussi »

Le format court qui, du côté de la Croisette, semble de moins en moins marginalisé et où l’on peut voir des auteurs émerger dans d’autres catégories et passer désormais au long métrage. Comme des réalisateurs de longs revenir au court, comme Leos Carax (C’est pas moi) à Cannes Première ou Lucie Borleteau (1996 ou Les Malheurs de Solveig) et Elena López Riera (Las novias del sur), en séance spéciale à la Semaine de la Critique.

Dans la section composée par les journalistes à la Quinzaine des Cinéastes en passant par la sélection officielle ou la Cinef, le court métrage sera synonyme d’innovation et de révélation de nouveaux talents.

Une édition cannoise qui, une fois de plus, sera couverte par Format Court qui vous livrera ses coups de cœur allant des courts à certains premiers longs métrages.

Dylan Librati

Nos interviews

Lubna Azabal, Présidente du Jury des courts-métrages et des films d’écoles de la Cinef (Belgique)

Caroline Champetier, directrice photo de C’est pas moi de Leos Carax (France, Cannes Première)

Eliane Umuhire, comédienne et membre du Jury de la Semaine de la Critique (Rwanda)

Agathe Bonitzer, comédienne et membre du Jury du Prix de la Citoyenneté (France)

Guil Sela, réalisateur de Montsouris, lauréat du Prix Découverte Leitz Cine du court métrage à la Semaine de la Critique

Formats Longs : Mo Harawe, réalisateur de The Village Next to the Paradise (Somalie, France, Un Certain Regard)

Ibrahim Maalouf, co-Président du Jury de la 6ème édition du Prix de la Meilleure Création Sonore (Un Certain Regard)

Nos critiques

Las Novias del Sur de Elena López Riera, Queer Palm (Espagne, Semaine de la Critique)

L’Homme qui ne se taisait pas de Nebojša Slijepčević (Croatie, France, Bulgarie, Slovénie, Palme d’or du court-métrage 2024)

Very Gentle Work de Nate Lavey (États-Unis, Quinzaine des Cinéastes)

Les belles cicatrices de Raphaël Jouzeau (France, Compétition officielle)

Sanki Yoxsan de Azer Guliev (Azerbaïdjan, France, Compétition officielle)

Les Météos d’Antoine de Jules Follet (France, Quinzaine des Cinéastes)

Formats Longs : Les Reines du drame de Alexis Langlois (France, Belgique, Semaine de la Critique)

Montsouris de Guil Sela (France, Semaine de la Critique)

Formats Longs : Vingt Dieux de Louise Couvoisier (France, Un Certain Regard)

Les actus

Le Palmarès de la 27e édition de La Cinef

Les courts primés à la Semaine de la Critique 2024

Cannes 2024 : le Jury et la sélection des courts métrages et de La Cinef

Quinzaine des Cinéastes, les courts sélectionnés

Semaine de la Critique, les courts sélectionnés

Les interviews réalisées pendant le Festival Format Court 2024

Le Festival Format Court est terminé (mais se poursuit encore un peu). Figurez-vous qu’on a fait des interviews filmés de certains de nos invités. Les voici, ajoutées au fur et à mesure de leur mise en ligne sur notre chaîne YouTube. N’hésitez pas à revenir faire un tour sur notre site, via cette actu : beaucoup de gens (comédiens, réalisateurs, sélectionneurs) ont encore des choses à partager avec vous !


Clara Vulpiani : « Ce que nous recherchons dans un film, c’est une nouvelle perspective, une nouvelle voix »

Chaque année, nous collaborons avec un festival de cinéma de catégorie A dans le cadre de notre propre Festival Format Court. Cette année, c’est la Mostra de Venise qui a fait l’objet d’une séance spéciale portant sur 4 des courts-métrages sélectionnés au dernier festival de Venise. Clara Vulpiani, conseillère courts-métrages, était notre invitée pour nous les présenter et nous parler de son travail en amont. Elle évoque l’approche avec laquelle le comité analyse les courts qu’ils reçoivent, les qualités qui font les “perles rares” du court-métrage au regard de la programmation d’un grand festival. Dans cette recherche, des schémas se dessinent : Clara Vulpiani explique que ces dernières années, elle s’intéresse au thème de la recherche d’identité qui s’est révélé plus pertinent que jamais au fil du processus de sélection.


Bilel Chegrani : « J’essaie d’apprendre à chaque projet »

L’Américain de Maxime Renard, Prix de la presse au Festival Format Court 2024, c’est l’histoire de Malik (incarné par Bilel Chegrani) qui se fabrique un rêve grandiose jusqu’à en faire sa réalité pour quelques jours radieux. Dans cet entretien, Bilel raconte sa relation à ce personnage tant attachant que maladroit (et dans lequel il se reconnaîtrait presque !). Il revient aussi sur ses débuts dans le court-métrage avec Goût Bacon d’Emma Benestan, lorsqu’il a été frappé par l’évidence de sa passion pour le métier d’acteur. Pour lui, l’important réside dans les rencontres et à quel point elles enrichissent mutuellement les membres d’une équipe. Enfin, il nous parle de ce qu’il espère pour la suite de sa carrière.


Salomé Da Souza : « Je dirige comme on dirigerait une pièce de théâtre, en direct »

Salomé Da Souza est comédienne et réalisatrice. Elle est à l’origine de Boucan, lauréat du Prix du public et du Grand Prix du 5ème Festival Format Court.

Elle raconte l’enjeu de la représentation de personnes issues d’un milieu rural, souvent en proie aux clichés, et de l’importance pour elle d’esquiver ces stéréotypes. Le choix des comédiens est aussi évoqué dans notre entretien. Salomé Da Souza y décrypte un processus de casting rigoureux où le « feeling » occupe une place importante. Enfin, elle partage ce qui compte et fait la différence dans sa direction d’acteur, une véritable osmose sur le plan émotionnel entre metteuse en scène et comédiens.


Céleste Brunnquell : « Ce qui me plaît, c’est quand le film déborde un peu de son histoire »

Nous avons rencontré Céleste Brunnquell, comédienne (entre autres) et membre du jury de la 5ème édition du Festival Format Court. Elle nous explique ce qui l’attire à un film et évoque les origines de son parcours d’actrice ainsi que son ouverture d’esprit quant à la suite de sa carrière. Elle raconte l’importance du rapport de confiance entre metteur.se en scène et comédien.ne, et partage avec nous son désir d’enrichir sa vie professionnelle d’expériences diverses, notamment au sein du monde étudiant.


Jeanne Herry : « Un film, c’est une façon de capturer gentiment les gens »

Nous avons rencontré la réalisatrice Jeanne Herry (Je verrai toujours vos visages, Pupille) dont le court-métrage Marcher était présenté dans le cadre de la séance consacrée à la Ville de Paris, lors du 5ème Festival Format Court.

Elle nous parle des attaches personnelles que l’on peut retrouver dans Marcher et du coup de chance et d’audace qu’a représenté ce film. Elle évoque également la facilité dans sa relation de travail avec Miou-Miou, sa mère, relation qu’elle décrit comme empreinte de tendresse et bâtie sur un rapport d’égalité. Enfin, elle aborde la manière dont le court-métrage, avec son lot de (bonnes) surprises, a pavé le chemin qu’elle emprunte aujourd’hui avec le format long.


Florence Loiret Caille : « Au début, je ne savais même pas qu’on pouvait refaire une prise ! »

Nous avons échangé avec Florence Loiret Caille, marraine de la 5ème édition de notre Festival Format Court. Elle nous raconte avec joie et émotion sa rencontre avec Véronique Octon, qui a joué à ses côtés dans Seule de Erick Zonca, et évoque de façon douce-amère ses débuts au cinéma. Autoportrait honnête et touchant d’une comédienne pleine de vie, au parcours cinématographique tant éclectique que rigoureux.

Festival Format Court 2024, le palmarès !

La cinquième édition du Festival Format Court s’est achevée ce dimanche 28 avril 2024 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème) avec une cérémonie de clôture en présence de nos jurés et des lauréats.

Cette semaine, nous avons mis à l’honneur la forme courte dans sa grande et belle diversité à travers 7 séances : 4 compétitives et 3 thématiques. 31 films ont été programmés au festival, en présence de nombreux spectateurs. Plus de 500 personnes ont assisté à cette édition, merci à eux !

Les 19 films sélectionnés cette année en compétition officielle ont été évalués par nos trois jurys. Un Prix du public a également été attribué par les spectateurs qui ont voté à l’issue de chaque séance pour leur film favori.

Palmarès

Jury Professionnel

Composition : Céleste Brunnquell (comédienne), Miquel Escudero Diéguez (programmeur, critique), Tom Harari (chef opérateur), Cécile Polard (scénariste) et Yassine Qnia (réalisateur)

Grand Prix : Boucan de Salomé Da Souza

Prix du scénario : Mathilde Chavanne pour Pleure pas Gabriel

Prix de l’image : Balthazar Lab pour Après L’aurore de Yohann Kouam

Prix de la création sonore : Quentin Romanet pour Guerre Las de Jean-Baptiste Bertholom

Prix d’interprétation : Yara Pilartz pour Saint Lazare de Louis Douillez

Jury presse

Composition : Joseph Boinay (Télérama), Léon Cattan (Sorociné), Pierre Charpilloz (So Film), Farah El Amraoui (Maze), Clémentine Goldszal (Le Monde 2, Elle)

Prix de la presse : L’Américain de Maxime Renard

Jury étudiant

Composition : LOU B. (Paris 8), Ribal Chedid (IESA), Axelle Jean (Sorbonne Université), Mara de Montalivet (ESRA) et Hélène Walter (SATIS)

Prix du Jury étudiant : L’anniversaire d’Enrico de Francesco Sossai

Mention spéciale : Dolce Casa de Stéphanie Halfon

Prix du public 

Vote du public : Boucan de Salomé Da Souza

Cannes 2024 : le Jury et la sélection des courts métrages et de La Cinef

Marie-Castille Mention-Schaar, Paolo Moretti, Claudine Nougaret et Vladimir Perišić composent le Jury des courts et de la Cinef présidé par la comédienne Lubna Azabal. Ils décerneront la Palme d’or du court métrage et les 3 prix de La Cinef, sélection du Festival de Cannes destinée aux films d’école. Voici les 11 courts-métrages en compétition ainsi que les 18 films de La Cinef retenus par les comités de sélection. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces sélections et ces auteurs.

Compétition officielle

VOLCELEST, Éric Briche (France)
OOTIDĖ, Razumaitė Eglė (Lituanie)
SANKI YOXSAN, Azer Guliev (Azerbaïdjan)
LES BELLES CICATRICES, Raphaël Jouzeau (France)
RRUGËS (En route), Samir Karahoda (Kosovo)
ACROSS THE WATERS, Viv Li (Chine)
PERFECTLY A STRANGENESS (Une parfaite étrangeté), Alison McAlpine (Canada)
TEA (Thé), Blake Rice (États-Unis)
AMARELA (Jaune), André Hayato Saito (Brésil)
L’HOMME QUI NE SE TAISAIT PAS, Nebojša Slijepčević (Croatie, France, Bulgarie)
BAD FOR A MOMENT (Mau Por Um Momento), Daniel Soares, (Portugal)

La Cinef

CROW MAN, Yohann Abdelnour (Liban)
BANISHED LOVE, Xiwen Cong (Chine)
PRAEIS, Dovydas Drakšas (Royaume-Uni)
ECHOES, Robinson Drossos (France)
MAUVAIS COTON, Nicolas Dumaret (France)
TERMINAL, East Elliott (États-Unis)
ELEVACIÓN, Gabriel Esdras (Mexique)
IN SPIRITO, Nicolò Folin (Italie)
THE DEER’S TOOTH, Saif Hammash (Palestine)
PLEVEL, Pola Kazak (République Tchèque)
THE CHAOS SHE LEFT BEHIND, Nikos Kolioukos (Grèce)
FOREST OF ECHOES, Yoori Lim (Corée du Sud)
BUNNYHOOD, Mansi Maheshwari (Royaume-Uni)
SUNFLOWERS WERE THE FIRST ONES TO KNOW…, Chidananda S Naik (Inde)
WITHERED BLOSSOMS, Lionel Seah (Australie)
OUT THE WINDOW THROUGH THE WALL, Asya Segalovich (États-Unis)
THREE, Amie Song (États-Unis)
IT’S NOT TIME FOR POP, Amit Vatkin (Israël)

Festival Format Court 2024, La programmation et les invités

Ça y est ! Nous sommes ravis de vous annoncer le programme du Festival Format Court 2024, qui démarre ce soir au Studio des Ursulines (Paris 5e). Cette année encore, nous célébrons du jeudi 25 au dimanche 28 avril la créativité et l’innovation cinématographique avec la présence de nombreux invités (jurys & équipes de film). 80 professionnels sont attendus pendant ces 4 jours de festival !

La compétition s’annonce intense avec 4 séances de compétitions ainsi que 3 séances thématiques, sous le parrainage de notre marraine Florence Loiret Caille. La soirée de clôture, avec l’annonce du palmarès, promet d’être un moment fort de cette édition.

Restez informé des dernières nouvelles et mises à jour sur nos réseaux sociaux. Le programme de la manifestation est disponible et téléchargeable dès maintenant.

Programmation

Rencontre professionnelle : atelier de la SRF, jeudi 25 avril, 15h30« Créer l’univers visuel d’un film : directeur artistique, chef déco, chef opérateur ». Intervenants : Damien Rondeau, chef décorateur et directeur artistique (L’Origine du mal de Sébastien Marnier, Garçon chiffon de Nicolas Maury, Un couteau dans le coeur de Yann Gonzalez, …) et Anna Le Mouël, cheffe décoratrice (Les Reines du drame de Alexis Langlois, Le Ravissement de Iris Kaltenbäck, Saint Omer de Alice Diop, …).

Comment concevoir et rendre cohérent un univers visuel dans un film ? Comment imaginer et maîtriser son décor ? Quelle est la nature du poste de directeur artistique ? Quelles en sont les enjeux relativement à ceux qui incombent aux postes de réalisateur, chef décorateur, et chef opérateur ? Ce sera l’occasion d’entendre la parole et l’expérience de professionnels et d’échanger avec eux dans un comité restreint, propice au partage.

– Atelier gratuit, dans la limite des places disponibles
Réservation obligatoires : coordinationformatcourt@gmail.com
– Merci d’indiquer votre nom et prénom et de préciser si vous êtes membre ou non de la SRF


Ouverture du festival. Focus Marraine : Florence Loiret Caille, jeudi 25 avril, à 19h. En sa présence ainsi que celle de Erick Zonca et François Marquis (Les Productions Bagheera). Billetterie sur place et en ligne

Seule d’Erick Zonca. Fiction – 34’ – 1996 – France – Les Productions Bagheera – Nommé au César du Meilleur Court-Métrage 1998

Les Résultats du bac de Pascal-Alex Vincent. Fiction – 18’ – 2000 – France – Local Films. Sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2001

La Passerelle de Juliette Sourbrier. Fiction – 17’ – 2012 – France – 4 A 4 productions – Sélectionné au Festival Premiers Plans 2011


Compétition 1, jeudi 25 avril, 21h. Billetterie sur place et en ligne

Boléro de Nans Laborde-Jourdaà. Fiction – 17’ – France – 2023 – Wrong Films, Memo Films – En lice pour le César du meilleur court-métrage de fiction 2024. En présence du réalisateur

Le Vide de Mandana Ferdos. Documentaire – 16’ – France – 2023 – Les Salines Films – Sélectionné au Festival de Villeurbanne 2023. En présence de la réalisatrice

Le Songe de Joseph de François Hébert. Fiction – 23’ – France – 2023 – Kalpa Films – Sélectionné au Festival de Rhode Island 2023. En présence du réalisateur et de la comédienne Agathe Mazouin

Herbe verte d’Elise Augarten. Animation – 12’ – France – 2023 – Novanima, Le-loKal production – Sélectionné au Festival Tous Courts d’Aix-en-Provence 2023

Saint Lazare de Louis Douillez. Fiction – 28’ – France – 2023 – Les Films du Sursaut – Sélectionné au FIFIB 2023. En présence du réalisateur et de la productrice Dorothée Levesque


Focus Ville de Paris, Vendredi 26 avril, 18h30. Billetterie sur place et en ligne 

Marcher de Jeanne Herry, Fiction – 15’ – 2009 – France – Égérie Productions, Onyx Films – Sélectionné au Festival Premiers Plans d’Angers 2009. En présence de la réalisatrice

Langue Maternelle de Mariame N’Diaye, Fiction – 24’ – 2023 – France – Golgota Productions- En compétition au Dakar Court Short Film Festival 2023. En présence de la réalisatrice et du producteur Léonard Héliot

Planter les choux de Karine Blanc, Fiction – 18′ – 2013 – France – Takami Productions – En compétition au Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger 2014. En présence de la réalisatrice

Father’s Letters d’Alexey Evstigneev, Animation – 12′ – 2023 – France, Russie – Moderato, Mimesis – Sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2024. En présence du réalisateur et des producteurs Clémence Crépin Neel, Igor Courtecuisse et Yanna Buryak

Anushan de Vibirson Gnanatheepan, Fiction – 24’ – France – 2023 – Bien ou Bien Productions, (SIC) Pictures – Sélectionné au Festival Cinébanlieue 2023. En présence du réalisateur


Compétition 2, Vendredi 26 avril, 21h. Billetterie sur place et en ligne

Le Bannissement de Yilmaz Özdil, Fiction – 20’ – Turquie, Irak – 2022 – Yılmaz Özdil, Docudrama – Sélectionné au Festival du Film de Cerdagne 2023

Pas le temps de Camille Lugan, Fiction – 12’ – France – 2022 – Barney Production – Sélectionné au Festival de films de femmes de Créteil 2023. En présence de la réalisatrice et de la comédienne Sonia Bonny

L’Américain de Maxime Renard, Fiction – 23’ – France – 2023 – G.R.E.C – Sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2024. En présence de l’équipe du film

Guerre las de Jean-Baptiste Bertholom, Animation – 18’ – France – 2023 – Eddy Production – Sélectionné au Festival de Varsovie 2023. En présence de l’équipe du film

L’Anniversaire d’Enrico de Francesco Sossai, Fiction – 17’ – France, Allemagne – 2023 – Kidam – Sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes 2023


Compétition 3, Samedi 27 avril, 17h30. Billetterie sur place et en ligne

Les Rossignols de Juliette Saint-Sardos, Fiction – 23’ – France, Italie – 2022 – Composite Films, Illmatic Films – Sélectionné au Festival Côté Court 2023. En présence de la réalisatrice

Dolce casa de Stéphanie Halfon, Documentaire – 22’ – France – 2023 – Mondina Films, Documist, Soul Film Production – Sélectionné au Festival Frontdoc 2023. En présence de l’équipe du film

À court de mots de Lara Pinta, Fiction – 15’ – France – 2023 – Autoproduction – Sélectionné au Festival du film Franco-Arabe de Noisy-le-Sec 2023. En présence de l’équipe du film

Mémoires du bois de Théo Vincent, Fiction – 20’ – France – 2023 – Le GREC – Prix du meilleur court-métrage 2023 du Syndicat Français de la Critique de Cinéma. En présence de l’équipe du film

Déshabille-moi de Florent Médina et Maxime Vaudano, Fiction – 16’ – France – 2023 – Félicité Production, Micro Climat, La Puce À l’Oreille – Sélectionné au Festival Off-Courts 2023. En présence de l’équipe du film


Compétition 4, Samedi 27 avril, 19h30. Billetterie sur place et en ligne

Avec l’humanité qui convient de Kacper Checinski, Fiction – 25’ – France – 2023 – Takami Productions – Prix SACD de la meilleure première œuvre de fiction au Festival de Clermont-Ferrand 2024. En présence du réalisateur

Pleure pas Gabriel de Mathilde Chavanne, Fiction – 24’ – France – 2022 – Apaches Films – Sélectionné à la Semaine de la Critique 2023. En présence de la réalisatrice

Après l’aurore de Yohann Kouam, Fiction – 24’ – France – 2023 – Alta Rocca Films – Sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2024. En présence de l’équipe du film

Boucan de Salomé Da Souza, Fiction – 25’ – France – 2023 – Alta Rocca Films – Sélectionné au Festival Cinébanlieue 2023. En présence de l’équipe du film


Spotlight Venise, Dimanche 28 avril, 17h. En présence de Carla Vulpiani, conseillère courts-métrages. Billetterie sur place et en ligne

A Short Trip d’Erenik Beqiri, Fiction – 17’ – 2023 – France – Origine Films, Moteur S’il Vous Plaît – Prix Orizzonti du meilleur court-métrage 2023. En présence du réalisateur, de la comédienne Luàna Bajrami et du producteur Olivier Berlemont

The Meatseller de Margherita Giusti, Animation – 17’ –  2023 – Italie – Frenesy Film Company – Sélectionné au Festival de Venise 2023. En présence de la réalisatrice

Cross my heart and hope to die de Sam Manacsa, Fiction – 18’ – 2023 – Philippines – Chad Cabigon, Carlo Francisco Manatad – Sélectionné au Festival de Venise 2023

Et si le soleil plongeait dans l’océan de nues de Wissam Charaf, Fiction – 20′ –  2023 – France, Liban – Aurora Films – Prix spécial du jury compétition nationale au Festival de Clermont-Ferrand 2024. En présence de la productrice Katia Khazak


Remise des prix, Dimanche 28 avril, 19h. En présence des jurys et lauréats. Entrée gratuite. Pot de clôture à proximité du cinéma.


En pratique

– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)

– Billetterie relative au festival sur place et en ligne
– Tarifs : plein tarif : 9,40€, tarif réduit : 7.90€, – de 15 ans : 5€. Cartes UGC Illimité et cartes de fidélité des Cinémas Indépendants parisiens acceptées. Achats en ligne majorés de 0,90€ par place (frais de gestion)

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