Festival du Film du Golfe

Le 4ème Festival du Film du Golfe, se voulant le reflet du cinéma arabe, se déroule actuellement à Dubaï. Gérard Courant, l’inventeur du Cinématon, et Abbas Kiarostami, présent pour une master class, sont les invités majeurs de cet événement sensibilisé à la forme courte.

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L’interview de Gérard Courant, réalisateur et inventeur des Cinématons (France)

La critique de « Taba » de Marcos Pimentel (Brésil)

Festival du Film du Golfe, le 4ème palmarès

Gulf Film Festival, côté court & arabe

Plus deux anciens sujets liés au festival :

La critique de « Centipède Sun » de Mihai Grecu (France)

L’interview de Mihai Grecu, réalisateur de « Centipède Sun »

C comme Casus Belli

Fiche technique

Synopsis : Toutes sortes de gens, de nationalité, de classe, de sexe et d’âge différents, font la queue dans sept files d’attente. La première personne de chaque file devient la dernière de la suivante, formant une gigantesque chaîne humaine. Mais au bout de la queue, le compte à rebours commence.

Genre : Expérimental, fiction

Duree : 11’11’’

Pays : Grèce

Annee : 2010

Réalisation : Yorgos Zois

Scénario : Yorgos Zois

Image : Yiannis Kanakis

Directeur artistique du son : Thanassis Kaproulias

Montage : Ioannis Chalkiadakis

Effets spéciaux : Yorgos Kakavelakis

Décors : Pinelopi Valti

Montage Son : Ioannis Chalkiadakis

Interprétation : Ilias Goyiannos, Tzeni Theona, Yorgos Biniaris, Alekos Vassilatos, Antonis Tsiotsiopoulos, Iris Ponkena, Marisha Triantafyllidou, Lampros Filippou

Production : Pan Entertainment SA

Articles associés : la critique du film, l’interview de Yorgos Zois

Cannes 2011, les courts métrages en compétition officielle

Venant compléter l’annonce de la Sélection officielle du 64e Festival de Cannes et composée cette année de neuf films venus de neuf pays différents, la Compétition 2011 rassemble une grande variété de propositions cinématographiques, par le style, le genre, la durée, la nationalité. Présidé par le cinéaste Michel Gondry, le jury (Julie Gayet, Jessica Hausner, Corneliu Porumboiu, João Pedro Rodrigues) décernera la Palme d’or du court métrage lors de la cérémonie de Clôture, le 22 mai prochain.

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Liste des courts métrages sélectionnés en compétition

Ghost de Ma Dahci – Corée du Sud 10’

Badpakje 46 de Wannes Destoop – Belgique 15’

Soy tan feliz de Vladimir Durán – Argentine 14’

Bear de Nash Edgerton – Australie 8’

Kjøttsår de Lisa Marie Gamlem – Norvège 11’

Meathead de Sam Holst – Nouvelle-Zélande 10’

Ce n’est rien de Nicolas Roy – Canada 14’

Paternal Womb de Megumi Tazaki – Japon 15’

Cross de Maryna Vroda – France 14’

P comme Pandore

Fiche technique

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Synopsis : Paris, l’entrée d’une boîte de nuit, un physionomiste à l’ouvrage. Critères de sélection et rapports de force. Un temps, un espace et une action : in ou out ?

Genre : Documentaire

Durée : 36′

Pays : 
France

Année : 2010

Réalisation : Virgil Vernier

Image : Ilan Klipper, Virgil Vernier

Sson : Ilan Klipper, Virgil Vernier

Montage : Eulalie Korenfeld

Article associé : la critique du film

Pandore de Virgil Vernier

Déjà remarqué dans plusieurs festivals, Pandore de Virgil Vernier a remporté le Grand Prix France au dernier festival de Brive. Retour sur un court métrage documentaire atypique qui transforme l’arrivée de clients dans une boîte de nuit en un beau moment de cinéma.

Le film est introduit par une citation de La Bruyère : « La ville est partagée en diverses sociétés, qui sont comme autant de petites républiques, qui ont leurs lois, leurs usages, leur jargon, et leurs mots pour rire ». La petite organisation sociale filmée par le réalisateur est celle de noctambules parisiens en proie à une volonté déraisonnée d’assouvir leur besoin de faire partie de la communauté restreinte, et triée sur le volet, de ceux qui passeront la soirée dans la boîte de nuit en question.

Dans les faits, Virgil Vernier a laissé tourner sa caméra à l’entrée de ce qui doit être une boîte de nuit parisienne branchée. Jamais l’on ne verra l’intérieur, le propos n’étant pas de parler de ce qui pourrait se passer dedans mais bien de tout ce qui se joue à l’extérieur du lieu.

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Le décor est posé : un trottoir de nuit, le froid de l’hiver, une porte ouverte sur une salle bruyante et devant celle-ci un physionomiste accompagné de son videur. Face à eux, une file de prétendants plus motivés les uns que les autres, prêts à tout pour pénétrer dans l’antre mystérieuse. C’est dans cette opposition frontale que va se dérouler le ballet des admis et des refusés. L’objectif commun des membres de cette société nocturne est d’accéder à un rang supérieur : celui de ceux qui en sont, qui sont entrés, qui ont eu l’aval du maître de la porte.

Dès les premières séquences, on comprend que la caméra ne va pas se contenter de filmer la vie sociale de ce groupe mais choisir des instants évocateurs, tronquer les longueurs, faire des personnages de ces individus et dessiner des contours appuyés d’une micro-société. Virgil Vernier révèle ainsi les enjeux de chaque protagoniste du film par une audacieuse mise en scène du réel.

Ici, les réactions sont, comme dans le théâtre classique, exagérées pour être univoques. Le choix de ceux qui sont élus semble arbitraire et injuste dans ce simulacre de tragédie. Les perdants le seront définitivement alors que pour ceux qui accèdent à l’intérieur, le chemin restera semé d’embuches. Certains seront évincés pour diverses raisons alors que d’autres obtiendront le sésame qui leur ouvrira la porte du carré VIP, trésor ultime dans ce monde de la fête.

Le titre du film Pandore évoque bien sûr le mythe du même nom mais il reprend plus largement une thématique souvent abordée dans les récits antiques : la quête d’un haut statut (de dieu ou de demi-dieu) par des individus faibles qui doivent braver des obstacles symbolisés par des monstres, des entités fortes. Virgil Vernier développe une jolie aptitude à manier le rythme pour ne jamais laisser les images porter seules le film, elles soutiennent les propos comme les masques grecs soulignaient les caractères des personnages.

Avec la forme documentaire, où la matière est captée dans le réel, les intentions des protagonistes sonnent toujours vrai. Tant et si bien que le spectateur se prend au jeu de cette micro-société à l’organisation hiérarchique très marquée. Les jeux de pouvoirs sont injustes mais définitifs, les réactions épidermiques. Si l’on était dans la fiction, on reprocherait le sur-jeu, le caractère peu crédible des personnages trop caricaturaux mais il s’agit bien du réel… et celui-ci dépasse parfois la fiction.

Fanny Barrot

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Cannes 2011, la sélection de la Semaine de la Critique

Cette année, la Semaine de la Critique, sélection parallèle au Festival de Cannes, fête ses 50 ans. Mettant en avant les premiers/deuxièmes films, elle se montre particulièrement attentive aux courts. Ce lundi 18 avril, elle a dévoilé sa sélection 2011.

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Courts métrages

Alexis Ivanovitch vous êtes mon héros, de Guillaume Gouix (France)

Black Moon, de Amie Siegel (USA)

Blue, de Stephan Kang (Nouvelle-Zélande)

Boy, de Topaz Adizes (USA)

Bul-Myul-Ui-Sa-Na-Ie, de Moon Byoung-gon (Corée)

Dimanches, de Valéry Rosier (Belgique)

In Front of the House, de Lee Tae-ho (Corée)

La inviolabilidad del domicilio se basa en el hombre que aparece empunando un hacha, de Alex Piperno (Uruguay, Argentine)

Junior, de Julia Ducournau (France)

Permanencias, de Ricardo Alves Junior (Brésil)

Low Cost (Claude Jutra) de Lionel Baier

« Low Cost » (Claude Jutra) » est un film qui a de la valeur. De façon impertinente et légère, le cinéaste suisse Lionel Baier vient frontalement nous questionner à travers le personnage de David Miller sur notre rapport à la mort. Filmé à l’aide d’un téléphone portable, « Low Cost » explore le potentiel de cet outil intime devenu le support quotidien de notre mémoire. Quoi de plus pertinent alors que de raconter l’histoire d’un homme de 34 ans, l’âge du cinéaste, qui affirme à l’aide d’une voix-off enregistrée par l’auteur lui-même, connaître suite à un rêve prémonitoire la date de sa mort et qui enregistre les derniers moments de sa vie pour se préparer à passer de l’autre côté bientôt.

Quand on a demandé à Lionel Baier, membre du jury du festival de Locarno en 2010, de présenter son œuvre, il a refusé de montrer un de ces précédents opus et, petit dormeur qu’il est, il a réalisé en un mois ce film magnifique de presque une heure tourné à moindre coût.

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Par son dispositif en caméra subjective, nous nous retrouvons à la place de David Miller, en immersion dans l’intimité de ses pensées. « Low Cost » est construit comme une série de tableaux tournés avec ses acteurs et amis dirigés de façon hyper réaliste et d’images glanées pendant dix ans dans le monde entier. Lionel Baier réussit en quelques secondes à retranscrire toute la complexité de la relation à l’autre créant ainsi autant de micro-récits tous pétillants de finesse et de justesse.

Dans cette mise en abîme, l’auteur nous questionne sur notre façon de construire nos souvenirs et de les agencer. Dans un monde où l’image s’accumule par amoncellement, ce faux journal d’un condamné à mort fait hommage au montage et revalorise la captation du quotidien. C’est dans le soulagement que ressent David Miller à l’idée qu’il n’aura plus à descendre les poubelles, dans ce besoin de ne pas mourir sans savoir faire un nœuds de cravate ou encore dans tous ces moments partagés avec ses proches alors qu’il règle ses comptes avec son ex, emprunte une voiture pour l’été ou encore s’entretient dans un café parisien avec Emmanuel Salinger que le film nous invite à repenser à la hausse la valeur de notre propre vie.

L’intérêt de cet objet ne s’arrête pas là. En s’appuyant sur ses images pixélisées, Lionel Baier réussit à ressusciter une amie morte du héros, la splendide Natacha Koutchoumov qui apparaît depuis l’au-delà. Une fois ce seuil franchi, le récit brouille les pistes entre réel fictionnel et illusion pour nous emmener à croiser sur un trottoir de Montréal le cinéaste québécois Claude Jutra atteint d’Alzheimer et suicidé… en 1986. À l’ère de Youtube et du home movie, Lionel Baier passe les frontières et élargit définitivement le champ d’appropriation de ces images low cost dans un film virtuose qu’on ne va pas oublier de sitôt.

Isabelle Mayor

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L comme Low Cost (Claude Jutra)

Fiche technique

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Synopsis : Depuis l’âge de 9 ans, David Miller connaît la date du jour de sa mort. Tandis que celle-ci approche, il rencontre pour la dernière fois des êtres qui lui sont chers, obsédé par l’idée d’apprendre à faire un noeud de cravate et par la chute dans l’eau du cinéaste québécois Claude Jutra.

Genre : Fiction

Durée : 55′

Pays : Suisse

Année : 2010

Réalisation : Lionel Baier

Scénario : Lionel Baier

Image : Lionel Baier

Son : Lionel Baier, Raphaël Sohier, Stéphane Thiébaut

Montage : Lionel Baier

Interprétation : Adrien Barazzone, Pierre Chatagny, Thibault de Châteauvieux, Marie-ève Hildbrand, Brigitte Jordan, Natacha Koutchoumov, Emmanuel Salinger, Lionel Baier

Production : Bande à Part Films

Article associé : la critique du film

C comme The Corridor

Fiche technique

Synopsis : Pendant 5 jours, Sarah Vanagt et Anne-Marie Lean-Vercoe ont suivi un âne pendant ses visites hebdomadaires dans une résidence pour personnes âgées dans le Sud de l’Angleterre.

Réalisation: Sarah Vanagt

Genre : Documentaire expérimental

Durée : 7′

Année : 2010

Pays : Belgique

Image : Anne-Marie Lean-Vercoe

Musique: Robert Normandeau, nicolas Bernier, Francis Dhomont, Delphine Measroch

Texte : Miriam Rose Waterman

Montage : Effi Weiss, Amir Borenstein

Mixage son : Maxime Coton

Production : Balthasar

Article associé : la critique du film

The Corridor de Sarah Vanagt

« Sois sans crainte, fille de Sion : Voici que ton roi vient, monté sur un petit d’ânesse. » Jean 12, 12 – 15

« The Corridor » de Sarah Vanagt, Meilleur film en compétition nationale au festival Courtisane, explore la relation étroite et sous-jacente qui lie l’homme et l’animal, mettant en lumière en un moment magique de cinéma-vérité les frontières floues et ambiguës qui les séparent.

Symbole d’ignorance et d’obstination, l’âne souffre d’une assez mauvaise presse. Passionnée par la bête au point de nommer sa société de production « Balthazar » en référence à l’âne du célèbre film de Bresson, Sarah Vanagt redore la robe du quadrupède en filmant la rencontre entre Norbert et Mary dans une résidence pour personnes âgées, située dans le Comté de Devon, au sud-ouest de l’Angleterre. D’un côté un homme âgé, qui a perdu l’usage de la parole, un être hébété au regard absent, un corps proche de la mort. De l’autre, une ânesse, docile au poil blanc et soyeux.

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« The Corridor » est un essai documentaire qui pose un regard profond et sincère sur la déliquescence humaine. L’angle d’attaque de l’artiste réside dans le caractère fortement synesthésique (ouïe, vue, toucher) transmis par le médium cinématographique. Les images du début montrent une nature en totale harmonie (feuillage en contre-plongée, ânes dans le pré) participant d’un sentiment d’étrange liberté. Le poème « The Donkey » de G.K Chesterton en voix off rajoute sa touche lyrique au décor et replace l’animal à sa juste valeur. Après tout, n’était-il pas l’élu du Christ pour son entrée à Jérusalem ? En contraste, la réalisatrice confine ensuite sa caméra dans les couloirs d’une maison de repos, dans la chambre de Norbert.

Filmé de très près, le face à face ne laisse aucun répit au spectateur, voyeur et témoin des caresses assoiffées de l’un et du noble asservissement de l’autre. Soudain, le discours anthropocentriste disparaît et c’est bien l’humilité de l’âne qui rend à l’homme toute sa dignité.

Marie Bergeret

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Gulf Film Festival, côté court & arabe

Le 4ème Gulf Film Festival a commencé le 14 avril à Dubai. Neuf sections, pas moins, font intervenir du court dans leur programmation. Très prochainement, un Focus consacré à ce festival mettant le monde arabe en perspective sera publié sur le site.

Compétition documentaire – Golfe

LIFE OF STONE Moath Bin Hafez
FORESIGHT Ahmed Zain et Naser Al Yaqoobi
AL-ANFAL – FRAGMENTS OF LIFE AND DEATH Mano Khalil
WHERE WE LIVE Fady Hadid
GOODBYE BABYLON Amer Alwan
VINCENT Mazin Power
PHOTON Awadh Al-Hamzani
COLA Yahya Al Allaq
BAGHDAD FILM SCHOOL Shuchen Tan
WINGS OF THE SOUL Kasim Abid
ARABIC FUSION Cyril Eberle
A NIGHT TO REMEMBER Fahmi Farouk Farahat
IRAN, SOUTHWESTERN Mohammad Reza Fartousi
CHILD OF IRAQ Ala’A Mohsen
LETTERS TO PALESTINE Rashid Humaid Al-Marri
DESTRUCTIVE BEAST Khadija Al-Salami

Compétition courts – Golfe

GLOVES Saleh Karama
CHOICES Ahmed Al-Naqbi
ABEER Talal Mahmood
TO REST IN PEACE Fawaz Al-Matrouk
LAND OF THE HEROES Sahim Omar Kalifa
HUMAN REMAINS Jassim Al Nofaly, Mishal Al Hulail
LOCALLY MADE Bader AlHomoud
CALENDAR Ali Al Jabri
SIX BLIND EYES Abdullah Al-Eyaf
SNEEZE Meqdad Al Kout
FRAME Luay Fadhil
HEAVEN’S WATER Abdullah Boushahri
LULWA Osama Al Saif
THE POWER OF GENERATIONS Mohammed Jassim
COLORS Akeel Hameed
TELEPHONI Hassan Kiyany
SOWEER Saud Merwesh
STATION NO.1 Sadeq Behbehani
THE GULF HABIBI Mahdi Ali Ali
FOOTBALL… BABY Abdullah Ahmad
WIND Waleed Al Shehhi
THE LAST HOPE Ibrahim Al Marzouqi
THE DESERT ANGELS Khalid Al Kalbani
ANY SOLDIER Musaed Al-Mutairi
SPICES Amer Alrawas
SLOW DEATH Jamal Salim
HEIRESH… IS MY BROTHER Ali Fadhil
THE PHILOSOPHER Abdulla AlKaabi
SABEEL Khalid Al Mahmood
SEMI-ILLUMINATED Jassim Mohammed Jassim
REWIND Muna Al Ali
BEFORE THE STORM Haider Rashid
THE YOUNGEST SON Dawood Shuail
THE COLOUR MISSING Rawia Abdullah
GHAFET OSHA Hana Al Zarooni, Tarek Ghattas
SEDEQA AL MULLAYA Hikmat Albaydani
DARKNESS Ahmed Zain
MALAL Nayla Al Khaja

Compétition documentaire – Ecoles

NATIONS AND TRIBES Maysoon Al Ali
MASEERA Thabit Al Mawaly
GULLS OF THE PEACE Hashim Al-Efari
THE CAR IS JUST A CAR Marwan Alhammadi
SING YOUR SONG Omar Falah
RABBIT HOLE Fatima Ibrahim
CHARCOAL AND ASHES Hussein Mohsen
THE WIDOW Hassanain Al Hani
OUR ACCENT Mariam Al Nuaimi
AL KANDORAH Lamya Al Mualla
SPEAK YOUR MIND Emad Ali
IGRAB Hamad Saghran

Compétition internationale

PARIGOT Mehdi Alavi, Loic Bramoulle, Alex Digoix, Geoffrey Lerus, Alexandre Wolfromm
…AND NOTHING ELSE Roqiye Tavakoli
CASUS BELLI Yorgos Zois
JUST THAT SORT OF A DAY Abhay Kumar
SIX STRANDS Chaitanya Tamhane
FAKIR’S BICYCLES Hamid Ayubi
CENTIPEDE SUN Mihai Grecu
THE LONG GOODBYE Javier Ideami
LIGHTS Giulio Ricciarelli
HEADING NORTH Youssef Chebbi
AMSTERDAM Philippe Etienne
TABA Marcos Pimentel
THE ORDER OF THINGS Cesar Esteban Alenda, José Esteban Alenda
STRANGER Deniz Sozbir

Courts – Ecoles

STYLE Sultan Al-Hussaini
FREE AS A BIRD Malak Quota
THE I-PENCIL PROJECT Mohammed Bahadi
AL SEEFAH Mohammed Ghanim Al Marri
KANARY ِSophia Al Maria
LAND OF PEARLS Mohammed Al-Ibrahim
UM Al SEBIAN Wafa Al-Saffar
11:00PM Khalid Ali Al Abdulla
UNDERGONE Saeed Salem Almas
ACCIDENT Sarmad Al-Zoubidy
BEFORE SUNSET Issa Al-Subhi
MAD CAMEL Mohammad Fikree
MAGDA Karim Mansour
DEMI-PLIE Faisal Al-Thani
RANEEN Maitham Al Musawi
END OF DECEMBER Hamad Al Hammadi
MAHER CAMERA Mansour Albadran
NOURA Abdulrahman Al Salman

Lights

SKYPE Abdulmuhsin Almutairi
THE SNAKE’S TREE Asad Bunashi
THE DESERT Abdalla Al Bastaki
TWO GUYS AND A GOAT – THE NIGHT BEFORE EID Saeed Aldhaheri
YOU AND ME Samir Al-Afif
EXHALES Alwiya Thani
CONSULTANT Ali Al Jabri
WHERE ARE YOU? Abdullaziz Alnujaym
DUNIA Amir Scandar
WAR ZONE Hasan Abdal
ASPHALT Jassim Mohammed Jassim
ASK YOUR SOUL Mohamed Magdy
A MAN BETWEEN TWO GANGS AND A GRAVE Abdulmuhsin Almutairi

Roads of Kiarostami

DUCKS Abbas Kiarostami
SEA EGGS Abbas Kiarostami
ROADS OF KIAROSTAMI Abbas Kiarostami

Films pour enfants

FIREFLY Yu-Chuan Kao
ALEKSANDER Aleksandr Remy Dereux, Maxime Hibon, Juliette Klauser, Raphaelle Ranson, Louise Seynhaeve
AMAZONIA Sam Chen
DICEMAN Ching-Hui Lai
FLY ME OUT Li Qian, Fabrice Lau-Tim-Ling, Florence Bichon, Edouard Blanc, Kuan-Yuan Lai
WHEN LIFE GIVES YOU LEMONS Lee Chambers
NEW LONDON CALLING Alla Kovgan
THE FANTASTIC FLYING BOOKS OF MR. MORRIS LESSMORE William Joyce, Brandon Oldenburg
RONALDO Jan Mettler

Intersections

OBSCURE Amir Arsalan Bagheri
ACT CIRCUS Noush Like Sploosh, Fathima Mohiuddin
WHEN YOU RUN Mikel Rueda
DEGREES Ishtiaque Zico
BOTANICA LIBERTA Florian Caspar, Frederic Conil, Nicolas Malovec, Daniel Schiano
HAMBUSTER Paul Alexandre, Dara Cazamea, Maxime Cazaux, Romain Delaunay, Laurent Monneron
THE COCOON Sara Nasr, Omar Moujaes
MAXIMALL Axelle Cheriet, Hadrien Ledieu, Nawel Rahal, Axel Tillement
RONALDO Jan Mettler
BRANQUE BROL TAMBOURS Aurelien Breton, Lionel Brouyere, Caroline Gasnier M., Benoit Leleu
D’UNE RARE CRUDITE Marion Szymczak, Emilien Davaud, Jeremy Mougel
SLIM TIME Thea Matland, David Dangin, Pierre Chomarat, Bertrand Avril
DOLLS FACTORY Ainhoa Menendez Goyoaga
THE SAME OLD STORY Jose Luis Montesinos
THE CASSAVA METAPHOR Lionel Meta
CANNON BEACH Manuel Calvo

Le site du festival :  www.gulffilmfest.com

Festival Le Court en dit long, les 34 titres retenus

Du 6 au 11 juin 2011, aura lieu le 19ème Festival Le Court en dit long à Paris. Sur la centaine de films soumis à la sélection, 34 films en compétition (films de fin d’études de l’INSAS, l’IAD ou La Cambre, fictions, animations, documentaires et films expérimentaux) réalisés en Wallonie et à Bruxelles seront présentés au public et soumis à  l’appreciation du jury composé de Fabienne Godet, Véronique Heuchenne, Marie Kremer, Nicolas Giraud, et Donald James.

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Les films sélectionnés

Kérosène de Joachim Weissmann
Fugue de Vincent Bierrewaerts
Le cours des choses de Caroline Tambour
Terre nouvelle de Bernard Dresse
La version du loup de Ann Sirot et Raphaël Balboni
Dimanches de Valéry Rosier
Dames, poussières de Catherine Le Goff
Un duel de Pascale Brischoux
La ballade d’Alma de Camille Laufer
Les Arbres naissent sous terre de Manon et Sarah Brûlé
Tangente de Hugo Bousquet
Kin, Atelier Collectif
Sous contrôle de Kaspar Vogler
Sredni Vashtar de Alana Osbourne
L’oeil du Paon de Gerlando Infuso
Dissonance de Anne Leclercq
Point de fuite de Benjamin d’Aoust
Opale plage de Marie-Eve de Grave
Einstein était un réfugié de Solange Cicurel
Pour toi je ferai bataille de Rachel Lang
Comme des héros de Véronique Jadin
La fille d’en face de Renaud Callebaut
Eisbär de Olivier Burlet et Frédéric Noirhomme
Mauvaise lune de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron
Le Petit chevalier de Emmanuel Marre
Etrangère de Christophe Hermans
Les Yeux de la tête de Jérôme Cauw e et Pierre Mousquet
Thermes de Banu Akseki
La fin du monde de Michaël Havenith
Je maudis ma nuit de Félicie Haymoz
Nuit blanche de Samuel Tilman
Waiting for yesterday de Patrick Junghans
Le Garçon lumière de Jérémy Van der Haegen
Avant les mots de Joachim Lafosse

Cinéfondation 2011, les films sélectionnés

Les sélections cannoises commencent à tomber. Coup d’envoi avec la Cinéfondation dont les détails sont tombés ce matin, lors de la traditionnelle conférence de presse annuelle.

La Cinéfondation, en repérant le talent créateur à sa source, représente un laboratoire du futur pour le Festival de Cannes. Se fondant sur les mêmes principes d’exigence artistique et de diversité géographique, la Cinéfondation affirme son rôle en amont des processus de sélection du Festival.

La Sélection de la Cinéfondation présente 16 films de fin d’études dont deux d’animation, représentant onze pays et trois continents. 1 589 films ont été visionnés, en provenance de 360 écoles de cinéma de 82 pays. Quatre nouvelles écoles sont représentées cette année et pour la première fois, une fiction italienne est en sélection. Le 20 mai, le jury (Julie Gayet, Jessica Hausner, Corneliu Porumboiu, João Pedro Rodrigues) présidé par Michel Gondry annoncera les trois Prix de la Cinéfondation.

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La sélection Cinefondation 2011

Cagey Tigers d’Aramisova, 23’, FAMU, République Tchèque

Suu et Uchikawa de Nathanael Carton, 11’, NYU Asie, Singapour

A Viagem de Simão Cayatte, 19’, Columbia University, États-Unis

Befetach Beity d’Anat Costi, 6’, Bezalel Academy, Israël

The Agony and Sweat of the Human Spirit de Joe Bookman, D. Jesse Damazo, 15’, University of Iowa, États-Unis

Bento Monogatari de Pieter Dirkx, 27’, Sint-Lukas University, Belgique

Der Brief de Doroteya Droumeva, 30’, dffb, Allemagne

Duelo antes da noite d’Alice Furtado, 20’, Universidade Federal Fluminense, Brésil

Drari de Kamal Lazraq, 39’, La fémis, France

Salsipuedes de Mariano Luque, 44’, Universidad Nacional de Cَrdoba, Argentine

La Fiesta de Casamiento de Gastón Margolin, Martín Morgenfeld, 19’, Universidad del Cine, Argentine

L’estate che non viene de Pasquale Marino, 17’, Centro Sperimentale di Cinematografia, Italie

Big Muddy de Jefferson Moneo, 15’, Columbia University, États-Unis

Al Martha Lauf de Ma’ayan Rypp, 26’, Tel Aviv University, Israël

Ya-gan-bi-hang de Tae-gyum Son, 21’, Chung-Ang University, Corée du Sud

Der Wechselbalg de Maria Steinmetz, 8’, HFF  »Konrad Wolf », Allemagne

7e édition des Ateliers d’Angers, appel à candidature

La prochaine édition des Ateliers d’Angers se tiendra du 23 au 30 août 2011. Vous avez jusqu’au 22 avril pour soumettre un scénario de premier long métrage.

Lancés avec le Festival Premiers Plans en juillet 2005, les Ateliers d’Angers préparent leur 7e édition, qui aura lieu en août 2011. Ils sont destinés à de jeunes réalisateurs européens, ayant à leur actif un ou plusieurs courts métrages et se préparant à réaliser leur premier long métrage de fiction. Grâce au concours de professionnels expérimentés, les réalisateurs auront une semaine pour perfectionner leur projet artistique au travers d’enseignements pratiques liés aux conditions financières et techniques des premiers films. L’accent sera mis sur la direction d’acteurs, le tournage, le montage et la postproduction, la musique et le son…

Lors de la précédente édition, Jeanne Moreau et Premiers Plans avaient invité à participer à ces Ateliers Olivier Ducastel, Olivier Assayas, Raphaël Nadjari, Benjamin Heisenberg, Vincent Poymiro, Matthieu Poirot-Delpech et Luc Barnier.

Appel à candidature
Formulaire d’inscription

EN> The next Angers Workshops session will take place from 23rd to 30th August 2011. You have until April 22nd to submit a first feature film script.

The Angers Workshops, in conjunction with Premiers Plans Festival, was launched in July 2005. It is now organizing its 7th edition which will take place in August 2011. These Workshops are directed toward young European filmmakers with one or two short films to their credit and a first feature fiction film in the works. The filmmakers will have the opportunity to develop their artistic projects during a week of hands-on classes concentrating on the artistic, technical and financial aspects of making a first film. The Workshops will focus on directorial skills, filming, editing and post-production, music and sound…

For last year’s Workshops, Jeanne Moreau and Premiers Plans brought together the following «instructors» Olivier Ducastel, Olivier Assayas, Raphaël Nadjari, Benjamin Heisenberg, Vincent Poymiro, Matthieu Poirot-Delpech and Luc Barnier.

Call for entries
Application form

Festival Courtisane, fragments d’un souvenir

« Il existe des formes cinématographiques minoritaires et alternatives qui participent d’un cinéma plus exigeant, plus rigoureux, plus novateur d’un point de vue formel », affirme Sylvain George, l’un des invités d’honneur du Festival Courtisane. Ce cinéma, davantage que les autres, souffre d’une diffusion marginale et reste souvent incompris du grand public. Chaque année, le festival gantois nous fait part d’une production éclectique et bien vivace. Dans la sélection, « Kopfüber im Geäst » (Hanging Upside Down In the Branches) de Ute Aurand et « Qu Da Hai De Lu Shang » (On the Way to the Sea) de Tao Gu, Prix Spécial du Jury Labo à Clermont-Ferrand, sont deux films qui interprètent le souvenir de façon personnelle et convaincante.

Kopfüber im Geäst (Hanging Upside Down In The Branches) de Ute Aurand

Kopfüber-im-Geäst

Ute Aurand serait née une caméra à la main que cela ne nous étonnerait pas tant elle aime filmer tout ce qui l’entoure. Pour « Kopfüber im Geäst », elle a rassemblé une série d’images récoltées au fil du temps et les a montées pour en faire un film, un journal intime, le portrait généreux et émouvant de ses parents tous deux disparus. Des vacances à la neige, aux soirées intimes entre amis, de la nature florissante aux mains vieillies et immobiles de son père, Aurand ne semble rien nous cacher et plus que dévoiler, elle révèle la souvenance de moments révolus. Sans doute une manière de surmonter l’angoisse du temps qui passe et de (re)faire vivre ce qui a été et qui n’est plus. En guise d’épitaphe, un magnifique hommage visuel, aussi subjectif que la mémoire, aussi muet et saccadé que le cinéma des premiers temps, aussi impressionniste que les documentaires de Storck ou d’Ivens. La cinéaste construit son film par bribes grâce à un montage non linéaire qui appréhende les événements par les fragments qui les composent. Et bien au-delà de l’effet stylistique et du sujet anecdotique, Aurand arrive à tisser des liens narratifs cohérents, à nous faire ressentir la vie de personnes que nous ne connaîtrons jamais. Paradoxalement, l’absence totale de son renforce l’échange avec le spectateur, devenu confident et l’oblige à se libérer du carcan confortable (et parfois abrutissant) dans lequel le cinéma moderne l’a cloisonné. Une écriture cinématographique délicate et poétique qui rappelle les portraits intimistes de l’Ecossaise Margaret Tait.

Qu Da Hai De Lu Shang (On the Way to the Sea) de Tao Gu

Difficile de témoigner de ce qui n’est plus, difficile encore de filmer l’irreprésentable. Pourtant, avec son film, le cinéaste expérimental Tao Gu signe un documentaire d’une pertinence remarquable sur le tremblement de terre qui a touché la région chinoise de Wenchuan le 12 mai 2008. En allant vers la mer, des fragments d’images fictionnelles se mêlent savamment à des images réelles qui nous conduisent dans des contrées surnaturelles et nous emportent pour une expérience sensorielle unique. Images et son restent volontairement en décalage, en désaccord, renforcent la dépendance de l’un à l’autre, soulignent l’importance de l’un et l’autre. Par une déconstruction narrative d’un montage mosaïque fait de sensations, d’impressions confrontées à d’authentiques archives, le réalisateur interprète de manière onirique ce qui a pu se passer, ce que ses parents ont sans doute vécu. Puisqu’il n’y était pas, il ne peut que se l’imaginer, comme le personnage féminin de « Hiroshima mon amour » qui n’a de cesse de dire qu’il a tout vu. La perte, le souvenir d’un traumatisme collectif est ainsi traité avec une grande sensibilité mettant en avant une temporalité multiple, Tao Gu montre à quel point la nature humaine est fragile et à quel point ce qui est construit peu soudainement disparaître en un brouillard poussiéreux et chaotique.

Marie Bergeret

Consulter les fiches techniques de Kopfüber im Geäst et de Qu Da Hai De Lu Shang

Q comme Qu Da Hai De Lu Shang (On the Way to the Sea)

Fiche technique

Synopsis : Des éléments fictionnels combinés à des fragments de documentaires et à une part d’abstraction visuelle produisent une réflexion sur la fragilité de la condition humaine.

Réalisation : Tao Gu

Genre : Documentaire expérimental

Durée : 20′

Année : 2010

Pays : Canada, Chine

Image : Tao Gu, Feng Pan, Xun Yu, Aonan Yang

Musique: Robert Normandeau, nicolas Bernier, Francis Dhomont, Delphine Measroch

Texte : Miriam Rose Waterman

Montage : Tao Gu

Montage son : Tao Gu

Mixage son : Jean-Paul Vialard

Production : Greenground Productions

Article associé : la critique du film

Why Colonel Bunny Was Killed de Miranda Pennell

Admirable essai d’anthropologie visuelle, « Why Colonel Bunny Was Killed » défie les genres cinématographiques et frôle les frontières entre Art et Cultural Studies pour porter une réflexion pertinente sur l’altérité. Autant d’attributs qui lui ont valu le titre convoité de Meilleur Film dans la catégorie internationale au Festival Courtisane cette année.

Une série de photographies de paysages montagneux laisse apercevoir des régiments britanniques dans les lisières septentrionales d’une Inde colonisée. Un mystère, non résolu, se crée autour de la mort d’un certain colonel Bunny. Autre part, dans la bande-son, des odes glorieuses issues du Messie de Händel concourent avec des coups de feu pour se faire entendre, donnant naissance à une bande-son hétéroclite mais chargée de signification. Au fur et à mesure du film, le discours narré, comme les clichés de plus en plus intimes, oppose deux mondes : celui du narrateur et celui de l’Autre social.

Basé sur des photographies d’époque provenant de diverses sources et sur l’ouvrage Among the Wild Tribes of the Afghan Frontier de Dr T. L. Pennell, aïeul lointain de la réalisatrice et missionnaire anglais en poste à la frontière afghane au début du 20ème siècle, le court de Miranda Pennell opère un double travail sur le son et l’image, les deux quasi constamment en décalage.

Pourtant, l’hypothèse « documentaire » est vite établie par la notice du début attribuant le texte au Dr. Pennell. La voix-off du narrateur déclare elle-même dire seulement la vérité, directement vécue ou reportée par des sources fiables, avec un souci particulier de bien détailler celles-ci. Par ailleurs, la présence de bruits d’écriture dans une bande-son suggère un monologue intérieur et un narrateur fiable. Cependant, l’histoire de Pennell (Sr.) est construite de faits réels déguisés et retravaillés par souci d’anonymat et afin de « mieux garder l’attention du lecteur ». Tout comme le film de Pennell (Jr.) qui, par une sorte de mise en abyme, présente un discours insoupçonné derrière une narration apparemment téléologiquement déterminée. Ceci brouille les pistes pour le spectateur qui ne se doute de rien et qui pourrait presque s’attendre à un Whodunit face à un titre pareil, (même si la ressemblance à « Who Framed Roger Rabbit » ne peut qu’être une coïncidence).

Le mérite de ce court en tant que texte sur le colonialisme, et qui l’empêche de devenir un texte postcolonialiste lui-même, est son traitement du sujet, caractérisé par le symbolisme, l’imprécision et la pudeur démonstrative. L’anecdotique (une tentative d’assassinat ratée, le débat théologique entre le narrateur et un Mullah) est voilé dans le métaphorique et la métonymique (un terrain vide, des photos d’étoiles longuement exposées, les accessoires abandonnés du Mullah sanctionné). Lorsque le pictural reprend un rôle narratif, l’image part de détails (arbres, gros plans de personnages) vers des plans d’ensemble. Ainsi, une équipe de polo anglaise et un régiment afghan (avec les noms et les castes de chaque membre mentionnés en bas du cliché) sont montrés par bribes, suscitant une identification partielle, morcelée, problématique. Cependant, le message énoncé n’est pas moins significatif : les images finales, montrant les domestiques indigènes biffés des photographies, confinés à l’arrière-plan du champ de vision ou encadrés derrière des fenêtres, trahissent une politique de ségrégation.

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C’est avec audace alors, et en même temps avec justesse, que la réalisatrice prend le parti de la déconstruction pour affronter le discours postcolonialiste. La représentation de l’Autre à l’époque du missionnaire bien intentionné trouve curieusement son parallèle à l’heure actuelle, au moment où la notion du « nous contre eux » se fait de plus en plus forte (même si cachée derrière un vernis de « politiquement correct »), où les subalternes spivakiens restent encore sans voix et soumis (même si munis de plus de droits) et où la bonne conscience du groupe dominant continue à se charger de résoudre les problèmes du reste du monde (les missionnaires de nos jours s’étant rebaptisés humanitaires).

Adi Chesson

Consulter la fiche technique du film

Courtisane 2011

Du 30 mars au 3 avril, la 10ème édition du festival Courtisane s’est déroulée à Gand. Un anniversaire fêté dignement aux côtés de Sylvain George, Robert Fenz et Robert Beavers, artistes tout à la fois engagés, sensibles et avant-gardistes. Résistants et poignants, expérimentaux et réflexifs, complexes et sensuels, les films sélectionnés révèlent une mosaïque de styles, de formes, de supports et de langages composant la scène expérimentale belge et internationale, d’hier et d’aujourd’hui.

Découvrez dans ce Focus :

La critique de « Disorient » de Florence Aigner et de Laurent Van Lancker

La critique de « The Corridor » de Sarah Vanagt (Belgique)

Fragments d’un souvenir : critiques de « Kopfüber im Geäst » de Ute Aurand (Allemagne) et de « Qu Da Hai De Lu Shang de Tao Gu (Chine)

La critique de « Why Colonel Bunny Was Killed » de Miranda Pennell (Royaume-Uni)

Le palmarès 2011

La programmation

Et nos anciens sujets en lien avec le festival :

La critique de « Because We Are Visual » de Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes (Belgique)

La critique de « StarDust » de Nicolas Provost (Belgique)

W comme Why Colonel Bunny Was Killed

Fiche technique

Synopsis : Inspiré des écrits d’un missionnaire médical dans les régions frontalières afghanes, ce film évolue autour de photographies représentant la vie coloniale sur la frontière nord-ouest de l’Inde britannique au tournant du XXe siècle.

Pays : Royaume-Uni

Année : 2010

Genre : Expérimental

Durée : 28′

Réalisation : Miranda Pennell

Montage : John Smith , Miranda Pennell

Voix : John Smith

Montage Son : John Smith , Miranda Pennell

Production : Miranda Pennell

Article associé : la critique du film