Le Songe de Poliphile de Camille Henrot

Le Songe de Poliphile de Camille Henrot

En 2010, le Centre Pompidou a eu la judicieuse idée d’envoyer des artistes français en Inde en leur donnant carte blanche pour revenir avec leur vision forcément singulière de ce gigantesque pays, finalement encore assez méconnu par l’Occident. Les œuvres réalisées ont donné lieu à une exposition – couronnée de succès – baptisée Paris-Delhi-Bombay à Beaubourg au printemps 2011.

Nano Nanni : 1986-2007

Nano Nanni : 1986-2007

A la Cinémathèque française, les séances de courts métrages réalisés par Nanni Moretti se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que le premier programme (voir le prochain article de Mathieu Lericq) présentait 3 films réalisés dans un intervalle resserré (de 1973 à 1974) qui correspondait aux tous débuts du cinéaste (son premier long, Je suis un autarcique, sortira en 1978), les deux derniers programmes sont eux beaucoup plus explosés (1986 à 2007) et fatalement beaucoup moins cohérents.

Philipp de Fabian Möhrke

Philipp de Fabian Möhrke

Sous le soleil printanier de Brive, Fabian Möhrke parle de sa fille de deux ans en confiant : « J’espère que j’arriverai au point où je laisserai ma fille me voir comme un con », constat clairvoyant de l’impossible relation fusionnelle ado-parents pourtant souvent fantasmée dont le réalisateur allemand s’est emparé avec maestria pour son film présenté en compétition lors du Festival corrézien. Philipp n’aura pas volé son prix du public au Festival de Brive. Egalement récompensé cette année à Angers, ce moyen métrage impressionne immédiatement par la maîtrise narrative et l’acuité de son jeune auteur qui réalise là son film de fin d’études.

Planet Z de Momoko Seto

Planet Z de Momoko Seto

En compétition lors de cette 61ème Berlinale, Momoko Seto était la seule représentante à la fois de la France et du Japon (elle est de nationalité japonaise) avec sa Planet Z organique et fascinante, plongée en mode macro au cœur d’une guerre biologique entre végétaux et champignons envahisseurs. Utilisant la technique du timelapse* associée à des ingrédients 100% naturels, Planet Z détourne admirablement les échelles et émerveille par son originalité visuelle.

Scenes from the Suburbs de Spike Jonze

Scenes from the Suburbs de Spike Jonze

L’événement n’était pas anodin et le timing était parfait. Tout juste heureux lauréats du Grammy Award du meilleur album pour The Suburbs, les membres d’Arcade Fire sont arrivés tout sourire à la 61e Berlinale pour présenter Scenes from the Suburbs, court métrage écrit à six mains, entre les frères Butler, membres fondateur du groupe et Spike Jonze, également à la réalisation. Récit d’une fin d’amitié adolescente sur fond d’invasion militaire en banlieue pavillonnaire, « Scenes from the Suburbs » se présente à la fois comme l’incarnation visuelle de l’album rêvée par Arcade Fire mais également comme un film de science-fiction autonome et singulier.

Jonathan Caouette/Retour de l’enfant prodige

Jonathan Caouette/Retour de l’enfant prodige

New York, janvier 2011. Les rues d’Astoria dans le Queens sont encore largement enneigées, le vent est glacial mais la maison de Jonathan Caouette, n’est plus très loin. Véritable décor de cinéma (« Tarnation » et « All Flowers in Time » y ont été tournés), le lieu déborde de vinyls, de dvds et d’affiches de cinéma. Un écran de projection est installé dans le salon, non loin d’un bureau où se monte le prochain long métrage de l’auteur prévu pour le printemps. Rencontre exclusive in situ autour du très beau « All Flowers in Time », Mention spéciale du Jury Presse Télérama à Clermont.

Coloscopia de Benoît Forgeard

Coloscopia de Benoît Forgeard

« Coloscopia » est le récit d’une success story toute particulière. Celle de Jackie La Rose, reine des playmates, devenue Coloscopia suite à une colostomie. Idole d’une nouvelle génération, elle devient la figure d’un nouvel eldorado de l’érotisme, le trash. Benoît Forgeard, son auteur, surprend, amuse et touche avec son dernier opus présenté en compétition à Clermont-Ferrand.

Benoît Forgeard : « J’ai toujours une curiosité pour des choses qui viendraient de mon inconscient, que je vais mettre en avant, quelques fois avec inquiétude »

Benoît Forgeard : « J’ai toujours une curiosité pour des choses qui viendraient de mon inconscient, que je vais mettre en avant, quelques fois avec inquiétude »

Chaque nouveau court métrage de Benoît Forgeard donne lieu à de légers voire violents spasmes abdominaux selon les spectateurs. Impossible semble-t-il de rester de marbre face aux propositions de l’animal et à son humour catégorie indéfinissable. Après les brillants « La course nue » (2005) et « Belle île en mer » (2007), le revoilà en forme olympique avec « Respect » et « Coloscopia », le dernier étant en compétition à Clermont.

Florence Loiret Caille : « Quand je fais un film, il y a des portes qui s’ouvrent, des passerelles entre moi et ce que va traverser le personnage »

Florence Loiret Caille : « Quand je fais un film, il y a des portes qui s’ouvrent, des passerelles entre moi et ce que va traverser le personnage »

Florence Loiret Caille fait partie de ces rares actrices qui n’ont pas de plan de carrière, pas de goût pour la compétition. En quinze ans, elle a déjà pourtant tourné avec Eric Zonca, Claire Denis, Michael Haneke, Benoit Jacquot, Xavier Giannoli et Jérôme Bonnel. Sa voix particulière, son physique gracile, sa justesse font d’elle une des plus belles présences du cinéma français.

Les Perdrix de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco

Les Perdrix de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco

Plus de douze ans déjà que le duo Gréco-Buffat livre avec une régularité de métronome un court métrage d’animation tous les deux ans soit six au total si vous êtes doué(e)s en maths. Avec « Les Perdrix », la surprise vient de la technique utilisée. Pour la première fois, c’est celle du papier découpé qui a été choisie par un duo qui travaillait jusqu’ici exclusivement en volume.

Miramare de Michaela Müller

Miramare de Michaela Müller

« Miramare » est un film d’école, de ceux réalisés pour un diplôme de fin de cursus (d’où sa présentation aux rencontres Henri Langlois). Michaela Müller, sa réalisatrice d’origine suisse, n’est pourtant pas une étudiante comme les autres. Plus de dix ans se sont écoulés entre son premier diplôme obtenu en 1998 à l’école d’art et de design de Luzern et celui obtenu à l’académie des Beaux Arts de Zagreb en 2009 où elle réalise « Miramare », son premier film.

All Flowers in Time de Jonathan Caouette

All Flowers in Time de Jonathan Caouette

Réalisateur du documentaire culte « Tarnation » (2003), Jonathan Caouette livre enfin son premier film de fiction avec « All Flowers in Time », lauréat du Grand Prix Canal+ à l’Etrange Festival et présenté ces jours-ci au Festival du Film de New York. Mettant en scène Chloë Sevigny dans une histoire de contamination télévisuelle, le film puise dans la cinéphilie décomplexée de son auteur et cite autant « Videodrome » de Cronenberg que les séries B les plus obscures. Un vrai morceau de cinéma.