Tous les articles par Katia Bayer

Henri Langlois, le 33ème palmarès

Grand Prix du Jury : A Lost and Found Box of Human Sensation de Martin Wallner et Stefan Leuchtenberg
University of Applied Sciences Ausburg – Allemagne

Prix Spécial du Jury : Siemiany de Philip James McGoldrick
RITS, Erasmus Hogeschool Brussel – Belgique

Prix de la Mise en Scène : Stuck on Christmas de Iulia Rugina
Universitatea Nationala de Arta Teatrala si Cinematografica – Roumanie

Prix du Scénario : Les Cendres de Daniel de Boris Kunz
Hochschule für Fernsehen und Film München – Allemagne

Prix Wallpaper Post : Chasse au canard de Rok Bicek
Univerza v Ljubljani, Akademija za Gledališèe Radio, Film in Televizijo – Slovénie

Prix Découverte de la Critique Française : Les Lignes de la main de George Chiper
Universitatea Nationala de Arta Teatrala si Cinematografica – Roumanie

Prix du Public : Mobile de Verena Fels
Filmakademie Baden-Württemberg – Allemagne

Prix du Jury étudiant : La Confession de Tanel Toom
National Film and Television School – Royaume-Uni

Prix Amnesty International France: Jours de colère de Charles Redon
La fémis – France

A comme About Socks and Love

Fiche technique

Synopsis : Alors que son mari part travailler, une femme découvre dans son nouveau foyer une armée de chaussettes carnivores cachées dans un sac plastique appartenant à son compagnon…

Genre : Animation

Durée : 7’

Pays : Slovaquie

Année : 2007

Réalisation : Michaela Čopíková

Scénario : Michaela Čopíková, Kataríná Uhrová

Animation : Michaela Čopíková

Montage : Richard Chomo

Son : Tobiáš Potočný

Musique : Martin Hasák

Production : FTF VSMU, Filmová a televízna fakulta Vysokej školy múzických umení Film and Television Faculty – Bratislava

Article associé : la critique du film

About Socks and Love de Michaela Čopíková

Programmé à Poitiers dans le cadre du focus accordé au cinéma d’Europe centrale, l’animation slovaque « About Socks and Love » de Michaela Čopíková est un clin d’œil amusant à ceux qui voient encore le couple comme un modèle d’équilibre indestructible.

Un homme, une femme, un amour, une envie soudaine ou mûrement réfléchie de vivre ensemble, de se sédentariser. Baluchon à l’épaule, ils s’en vont habiter un lieu, un espace qu’ils s’approprient. Et puis, très vite, la passion laisse place à l’habitude. L’homme se lasse, la femme l’enlace pour ne pas qu’il parte. En vain, les chaussettes voraces de monsieur, seule touche colorée à l’exception du grand lit rose, trouvées sous l’alcôve, prennent vie, se rebellent et combattent la motivation féroce de la femme de préserver son amour intact.

Allégorie originale de la vie à deux, le film raconte à la manière d’une fable moderne, les difficultés de continuer à s’aimer au jour le jour, années après années. De l’ébullition fiévreuse du début à la routine mécanique, du baiser fougueux à la tendre caresse. Quand ce que l’on croyait solide et éternel s’effrite et s’émiette petit à petit face à l’érosion inévitable du sentiment amoureux.

La bande son stylisée de « About Socks and Love » vient fort habilement compléter la ligne graphique de l’artiste, appuyant la thématique de la solitude. L’homme serait-il en définitive cet Ulysse aventurier et nomade incapable de se fixer  qu’attendrait une Pénélope fidèle et amoureuse ? Ou au contraire, serait-il ce martien inadapté à la planète Vénus ? Ou enfin, ne serait-il tout simplement plus apte à rester avec la même personne jusqu’à la fin de ses jours ? Loin de répondre aux questions, Čopíková soulève la problématique avec simplicité et fantaisie.

Marie Bergeret

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Ceci n’est pas un film

Vendredi 10 décembre 2010, entre deux séances de compétition potevines, Stephen Torton, membre du jury et assistant de Jean-Michel Basquiat à l’époque, présentait une séance spéciale dans un français teinté d’accent américain. « One Day on Crosby Street », document rare de 23′, tourné en 1982, projeté actuellement au Musée d’Art Moderne de Paris, montre le pionnier de l’art contemporain au travail, en pleine création, face à sa peinture.

L’histoire de ces images est assez étonnante, et Torton les recontextualise (« Tu ne peux rien dire sur Basquiat sans dire son contraire »). Pendant un mois, il a été l’assistant du jeune prodige à la réputation sulfureuse : il montait ses châssis, préparait ses cadres, le prenait en photo, jouait accessoirement le rôle de grand frère, trainait en discothèque et allait manger chez Warhol avec lui.

basquiat

En septembre 82, il débarque à Crosby Street (quartier de Soho), dans le loft de son boss âgé de 21 ans, avec une caméra de télévision et filme le graffeur en train de peindre plusieurs tableaux, Jawbone of An Ass, One Hundred Yen, One Million Yen et Napoleon. Pour l’occasion, Basquiat, clope au bec, arbore un pull marin à la Picasso tombant sur l’épaule. Une musique contemplative résonne dans l’atelier. (« S’il voulait speeder, c’était Ravel, si on voulait danser, c’était James Brown »). Basquiat semble faire abstraction de la caméra. Il tient son pinceau du bout des doigts, a le trait sûr, prend sa main comme modèle blanc sur fond rouge, peint vite, spontanément, sans passer par le médium de la pensée (« on a l’impression qu’il savait où il allait dans les tableaux »). La caméra le filme de dos en train de peindre, le résultat est d’ailleurs plus axé sur sa peinture et sur son travail que sur lui-même, rappelant « Le Mystère Picasso » de Clouzot.

Les images minimalistes de « One Day » sont brutes, non montées, sans mouvement de caméra, en plan fixe, telles qu’elles étaient en 82. Raison pour laquelle leur auteur considère que ce film est un non-film. Il n’empêche que les seules images qu’on ait aujourd’hui de Basquiat sont des clichés figés ou des interviews télévisées. Celles-ci montrent l’artiste au travail, dans l’action, le mouvement, l’intimité, l’effacement (« Un tableau ne pouvait pas être un compromis. Si quelque chose le gênait, il fallait l’effacer »).

À l’époque, Torton a filmé Basquiat sans but, pour immortaliser, fixer l’instant. Il n’avait jamais revisionné ces rushes jusqu’à ce qu’il les retrouve par hasard chez sa mère, sur une K7 sur laquelle étaient écrits les mots « À effacer ». Sauvé de justesse, ce portrait inédit a, 28 ans plus tard, une tout autre valeur, celle de trace, de mémoire. Une trace qui est curieusement mal mise en valeur au Musée d’Art moderne qui consacre pourtant une rétrospective à Basquiat : les images de « One Day on Crosby Street » sont projetées à l’extérieur de l’exposition, à proximité des… toilettes. « Le film est séparé des tableaux. Dommage, c’est un tableau vivant, il devrait être à côté d’eux, projeté comme une œuvre d’art », regrette son auteur.

Katia Bayer

B comme Blank

Fiche technique

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En 1989, Abbas Kiarostami réalise « Devoirs du soir », documentaire sur des écoliers iraniens. 20 ans plus tard, Amirnaeim Hosseini retourne poser sa caméra dans la même école. Qu’est-ce qui distingue les enfants d’hier de ceux d’aujourd’hui ?

Genre : Documentaire

Durée : 37′

Année : 2009

Pays : Iran

Réalisateur : Amirnaeim Hosseini

Scénario : Azadeh Forghani

Images : Yahia Razaei

Montage : Amirnaeim Hosseini

Son : Ali Kazemi

Production : Islamic Republic of Iran Broadcasting University

Article associé : la critique du film

Blank de Amirnaeim Hosseini

Copie conforme

Sélectionné aux Rencontres Henri Langlois, à Poitiers, le film de fin d’études de Amirnaeim Hosseini, sorti de l’IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting University) est un reflet contemporain du documentaire « Devoirs du soir » de Abbas Kiarostami, réalisé en 1989.

Alors que la jeune République islamique d’Iran soufflait ses 10 bougies, Abbas Kiarostami réalisait un documentaire sur l’enfance vu par le prisme de l’école. On pouvait ainsi y apprendre que si les enfants connaissaient le mot punition, ils ignoraient tout de la signification du terme encouragement. 20 ans plus tard, Amirnaeim Hosseini se rend dans la même école pour filmer les enfants d’aujourd’hui. Il leur pose les mêmes questions et use de la même caméra fixe. Un film au dispositif stable pour rendre compte de l’évolution du système éducatif. Aux images actuelles, il fait répondre les images de « Devoirs du soir » montrant les changements apparus dans la société iranienne.

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A la lumière des témoignages d’enfants d’hier et d’aujourd’hui, filmés entre les murs de la structure scolaire, le cinéaste lève le voile sur ce qui façonne les velléités d’un peuple et de sa culture. La spontanéité et la naïveté des jeunes garçons laissent transparaître la montée de l’individualisme, fleuron du monde occidental (« décadent »), et avec elle les indices principaux qui permettent à une personne d’exister et de penser par elle-même. Quand il y a 20 ans, les écoliers iraniens se montraient serviles, ceux d’aujourd’hui semblent s’affirmer davantage. Quand les enfants de 1989 étaient encore empreints d’idéal, ceux d’aujourd’hui regardent le monde à travers l’écran de leur PS3 et de leur Nokia dernier cri.

Par son huis-clos, assurément édifiant à bien des égards, Hosseini interroge l’avenir de son pays au moyen de son passé. Ainsi que l’enfant qu’il a été face à l’adulte qu’il est devenu.

Marie Bergeret

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Vendôme, le palmarès 2010

GRAND PRIX / COMPÉTITION NATIONALE : « La dame au chien » de Damien Manivel

GRAND PRIX / COMPÉTITION EUROPÉENNE : « Believe » de Paul Wright

PRIX SPÉCIAL DU JURY / COMPÉTITION NATIONALE : « Elena » de Yannick Muller

PRIX SPÉCIAL DU JURY / COMPÉTITION EUROPÉENNE : « Long live the new flesh » de Nicolas Provost

PRIX DE LA JEUNESSE / COMPÉTITION NATIONALE : « Monsieur l’abbé » de Blandine Lenoir

PRIX DE LA JEUNESSE / COMPÉTITION EUROPÉENNE : « Angry man » de Anita Killi

PRIX DE LA MISE EN SCÈNE DÈCERNÉ PAR LE JURY ÉTUDIANT : « Tord and Tord » de Niki Lindroth Von Bahr

PRIX DU PUBLIC : Angry man d’Anita Killi

PRIX D’INTERPRÉTATION : Salomé Richard dans « Pour toi je ferai bataille » de Rachel Lang

PRIX CINÉCOLE EN VENDÔMOIS : « Cul de Bouteille » de Jean Claude Rozec

F comme First Aid

Fiche technique

Synopsis : A la veille de son mariage, Shay rend visite à Tamar, son ex, pour une dernière rencontre houleuse avant que commence sa vie maritale. La situation se complique à cause du suçon que Tamar lui laisse dans le cou.

Genre : Fiction

Durée : 16′

Pays : Israël

Année : 2010

Réalisation : Yarden Karmin

Scénario : Yarden Karmin

Images : Or Even Tov

Musique :  Roy Avraham

Montage : Moran Ifergan

Son : Gilad Leshem

Interprétation : Erez Kahana, Hila Vidor

Article associé : la critique du film

First Aid de Yarden Karmin

Ezra rishona. First Aid. Premier secours. Soin généralement donné par un non-expert à une personne malade ou blessée jusqu’à ce qu’un traitement médical lui soit apporté. « First Aid », c’est également le titre du film de Yarden Karmin, diplômé de la Sam Spiegel film school de Jérusalem, retenu à la dernière messe cannoise et à l’actuel festival de Poitiers.

Film d’étudiant, « First Aid » aurait pu avoir des prédispositions pour être retenu à la Cinéfondation. Après tout, c’est dans cette section, réservée aux courts d’écoles, proche d’ailleurs de la Sam Spiegel film school, que « Diploma » de Yaelle Kayam et « Himnon » d’Elad Keidan avaient été repérés rétrospectivement en 2008 et 2009. Les prédispositions ont été autres puisque le film de Yarden Karmin s’est retrouvé à briguer, aux côtés de huit autres films, le fameux sésame palmé (remis pour le coup à Serge Avédikian).

L’histoire de ce film israélien est plutôt classique : la veille de son mariage, un jeune homme revoit son ex pour un ultime rapport sexuel. La jeune femme dépose insidieusement un suçon dans son cou, provoquant l’irritation du garçon. Il ne lui reste plus qu’à se munir d’un alibi pour ne pas attirer les soupçons, ce dont la jeune femme se porte généreusement et violemment volontaire.

Filmé en 16 mm, « First Aid » est une comédie d’adultes relativement sympathique garantissant un redoutable et inévitable éclat de rire à la onzième minute. Le film offre une tranche de vie sensuelle et dangereuse entre deux personnages dont l’histoire d’amour est censée appartenir au passé. L’homme semble redouter l’idée de s’engager, la femme semble insensible au fait que l’homme la revoit dans des circonstances pareilles.

Et puis… La dernier phrase du film (« Je te prends…[« pour femme] ») renvoie à une autre réalité. Et si ? Et si ces deux-là étaient faits l’un pour l’autre ? Et si l’alibi ne concernait pas la bonne personne ? Et si une touche de sérieux s’était emparé de cette comédie ? Et si … ? Karmin ne nous offre pas de réponse, sa fin est ouverte et ce n’est pas plus mal, car notre imaginaire prend désormais le relais à son film. Les premiers secours ont été appliqués. Place aux « vrais » traitements.

Katia Bayer

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P comme Palmele (Les Lignes de la main)

Fiche technique

Synopsis : Face à la caméra, une femme se souvient de ce qu’était sa vie avant le terrible accident qui a vidé de sens son quotidien. Un destin tracé dans les lignes de sa main ?

Genre : Fiction

Durée : 16′

Année : 2009

Pays : Roumanie

Réalisateur : George Chiper

Scénario : Mihal Mincan

Images : Georges Chiper

Montage : Dragos Apetri

Son : Dragos Apetri, Alexandru Radu

Interprétation : Coca Bloos

Production : Universitatea Nationala de Arta Teatrala si Cinematografica

Article associé : la critique du film

Palmele (Les Lignes de la main) de George Chiper

Après Rotterdam et Locarno, Palmele (Les Lignes de la main) creuse son sillon dans le monde francophone, aux Rencontres Henri Langlois. Ce film roumain signé George Chiper scrute de manière extrêmement juste le destin, le quotidien et le vide d’une vie brisée.

Le zoom fait sa mise au point, les premières secondes sont muettes. Face à la caméra, Emilia déglutit et se met à parler, entre deux silences, de son passé, de son travail et de l’accident de voiture qui a dérobé la vie de son mari et de sa fille. Elle évoque aussi le souvenir de sa grand-mère qui croyait fermement que tout, les peines comme les joies, était écrit dans les lignes de la main. Vieillissante, Emilia s’interroge à son tour sur la fatalité du destin et sur les épreuves que lui a infligée la vie, d’autant plus qu’elle porte le poids de son passé. Simples, ordinaires, routiniers, ses gestes quotidiens sont précis et sans surprise. Ils se répètent indéfiniment, renforçant surtout la solitude dans laquelle cette femme s’est enfermée malgré elle.

Palmele, premier épisode d’une trilogie, aurait pu être un sujet documentaire, c’est une fiction empruntant des éléments au réel (réalisme, honnêteté, subjectivité, point de vue). Tout en pudeur, le film repose sur la notion de la culpabilité (doit-on, peut-on se pardonner et oublier ce qui s’est passé ?), une image très travaillée et sobre, chère aux directeurs photos de l’Est, et un casting se résumant à une seule personne. Palmele est en effet un monologue de 17 minutes énoncé par une comédienne (Coca Bloos), s’adressant à la caméra, semblant nous regarder, ou recourant à la voix off. Monotone, morne, sans vie, cette voix dit bien des choses, surtout lorsqu’elle accompagne des plans figés dans le temps et l’espace. Plus que l’image, elle raconte la souffrance et la solitude.

A la fin du film, la comédienne lit son texte dans un studio d’enregistrement. Mise en abyme ? Procédé fictionnel ? A qui est finalement destinée son histoire ? A nous, spectateurs-voyeurs, à ses chers disparus, à une caméra froide et objective ou à elle-même, ancrant ses souvenirs dans une mémoire archivée ?

Difficile de croire que « Palmele » est un premier film tant il bouscule nos conventions. Faut-il faire preuve d’empathie pour ce témoignage ou le rejeter ? George Chiper, le réalisateur, cherche à nous montrer ce que nous ne voulons pas voir. Les images blanchies et la voix de Coca Bloos renforcent encore plus cette idée en attirant notre attention, réclamant le silence et décillant notre regard.

Katia Bayer

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Poitiers 2010

Retrouvez dans notre Focus :

L’interview de Bernard Payen, coordinateur de la sélection des courts métrages à la Semaine de la Critique

La critique de « Chateau Belvédère » de Patryk Dawid Chlastawa (Etats-Unis)

La critique de « Miramare » de Michaela Müller (Croatie, Suisse)

La critique de « All about Socks and Love » de Michaela Čopíková (Slovaquie)

Le reportage sur « One Day on Crosby Street » de Stephen Torton

La critique de « Blank » de Amirnaeim Hosseini (Iran)

La critique de « First Aid » de Yarden Karmin (Israël)

La critique de « Palmele » (Les Lignes de la main) de George Chiper (Roumanie)

La liste des films en compétition

Nos anciens sujets en lien avec le festival :

Une boîte perdue et retrouvée de sensations humaines (A Lost and Found Box of Human Sensations) de Stefan Leuchtenberg et Martin Wallner (Allemagne)

Le Garçon qui voulait être un lion (The Boy Who Wanted to Be a Lion) de Alois Di Leo (Royaume-Uni)

Le focus 2010

Julien Hallard. Eclectisme et prise de riques

Rock, chevelu & roll, Julien Hallard se fait aisément repérer par son look à la cool, ses films musicaux, et son tutoiement spontané. Parti faire du cinéma à New-York et vivre au passage des expériences hallucinantes, il est rentré à Paris avec le goût des films de potes et la débrouillardise dans la poche. La même année, il a réalisé « Vinhyl », un film à sketches et « Cheveu », une comédie légère aux accents mélancoliques, tous deux sélectionnés à Clermont-Ferrand en 2010. Entretien près d’un an plus tard au Cinémobile, une salle de cinéma itinérante ayant posé ses bobines à Vendôme.

Interview : Katia Bayer

Article associé : la critique de « Cheveu » de Julien Hallard

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Les Lutins, les nominés 2011

8 ET DES POUSSIERES de Laurent Teyssier – Tita Productions – fiction

ADIEU MOLITOR de Christophe Regin – 10 : 15 Productions – fiction

AGLAÉE de Rudi Rosenberg – Karé Productions – fiction

L’AMOUR PROPRE de Nicolas Silhol – Kazak Productions – fiction

BABEL d’Hendrick Dusollier – Studio Hdk Productions – animation

BIRDS GET VERTIGO TOO de Sarah Cunningham – La Femis – documentaire

C’EST PLUTÔT GENRE JOHNNY WALKER d’Olivier Babinet – Irène / Ferris & Brockman – fiction

CHIENNE D’HISTOIRE de Serge Avedikian – Sacrebleu Productions – animation

CLIMAX de Frédéric Sojcher – Sombrero Productions – fiction

Le DÉBUT DE L’HIVER d’Eric Guirado – Les Films du Poisson – fiction

LE DERNIER VOYAGE DE MARYSE LUCAS d’Artus De Lavilléon et David Ledoux – Les films VELVET / Le Joker – documentaire

DEYROUTH de Chloé Mazlo – Les Films Sauvages – animation / documentaire

DOUNOUIA (LA VIE) d’Olivier Broudeur et Anthony Quéré – Mezzanine Films – fiction

ENTERREZ NOS CHIENS de Frédéric Serve – Qualia Films – fiction

LA FEMME A CORDES  de Vladimir Mavounia-Kouka – Caïmans Productions – animation

LOGORAMA de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy, Ludo Houplain) – Autour de Minuit – animation

LOVE PATATE de Gilles Cuvelier – Papy3D Productions – animation

MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE DÉRANGÉE de Keren Marciano – Mitiki – fiction

MONSIEUR L’ABBÉ de Blandine Lenoir – Local Films – fiction

ON NE MOURRA PAS d’Amal Kateb – Les Films au Long Cours – fiction

PETIT TAILLEUR de Louis Garrel – Mezzanine Films – fiction

LE PLEIN PAYS d’Antoine Boutet – Red Star Cinéma / Dard Dard Association – documentaire

LA RÉPUBLIQUE de Nicolas Pariser – Noodles Production – fiction

TRE ORE d’Annarita Zambrano – Sensito Films – fiction

UNE PUTE ET UN POUSSIN de Clément Michel – Sombrero Productions – fiction

C comme Cheveu

Fiche technique

cheveu

Synopsis : Philippe perd ses cheveux. Combien de temps lui reste-t-il avant la calvitie ? Son dermatologue est formel : seul son père a la réponse à cette question.

Genre : Fiction

Durée : 18′

Année : 2010

Pays : France

Réalisation : Julien Hallard

Scénario : Julien Hallard

Image : Isabelle Dumas

Son : Vincent Verdoux, Emmanuel Bonnat, Nicolas Paturle

Montage : Jean-Christophe Bouzy

Décors : Matthew Bond

Musique : Charlie O.

Interprétation : Stéphanie Noël, Franck Bruneau, Matthew Bond, Jean-Pierre Becker, Julie Delarme

Production : Les Films Velvet

Articles associés : la critique du film, l’interview de Julien Hallard

Cheveu de Julien Hallard

Pour une poignée de cheveux

Un court métrage pour parler de cheveux longs : une dérision primaire, initiale, essentielle, support permanent du film de Julien Hallard. Dans une effervescence qui reprend quelques accents des années 70 (cheveux longs, blouson orange et casque rouge), on assiste au délire d’un musicien réellement préoccupé par son apparence dans un véritable chassé-croisé de boucles, de franges et de frisettes.

« Cheveu » est en effet, purement et pas si simplement, l’histoire d’un homme qui, suite à une remarque (plus moqueuse que sérieuse) de sa copine quant à sa perte de cheveux, vire à l’obsession, attitude presque pubère, sauf que le film s’ouvre sur une poignée de cheveux.

Commence alors une épopée « cheveluresque », une course capillaire tout en démesure. Le film prend ensuite du volume, se gonfle : il s’épaissit d’une gravité autour d’un sujet apparemment léger. La découverte d’un désert crânien ne cache-t-elle pas en réalité un souci de force, sorte d’affirmation bancale de l’homme au sein des autres ? Les cheveux comme couverture épidermique donc, mais aussi paravent d’un malaise de virilité.

cheveu

Sous des apparences absurdes et ludiques, Julien Hallard titille l’homme dans son besoin de reconnaissance d’autrui, dans sa quête du regard de l’autre, toute aussi superficiel. Tout n’est que métaphore du stress de l’homme. L’image du personnage combattant son père, problème plus générationnel que génétique, n’est autre qu’un duel, qu’un défi de virilité, voir même une relation belliciste avec la nature provinciale qui les entoure, où là, tout pousse. La calvitie est plus qu’un manque, elle est le synonyme même du vide, de la perte. Dans cette continuité, des images douloureuses du passé en super 8 montrent la perte d’une mère, chauve par contre, morte d’un cancer et qui fait basculer le film dans une dimension clairement dramatique. Ces images illustrent ainsi une notion de régression qui ne fait qu’appuyer ce traumatisme de la dégénérescence du corps, permanent dans le film.

Perte des cheveux, premiers pas vers la finitude conditionnée de l’humain ? Sous des angles apparemment ronds, drôles et légers, Hallard aiguise avec ses ciseaux de coiffeur, le portrait de l’homme qui, fragile et impuissant, doit assumer sa propre perte.

Pauline Esparon

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Article associé : l’interview de Julien Hallard

Anthony Quéré. Entre Brest et Bamako

Avec Olivier Broudeur, Anthony Quéré a co-réalisé deux films, « Erémia Erèmia » et « Dounouia, la vie », centrés sur le rapport au corps et l’expérience de l’intime. Présent à Vendôme, il évoque en solo son travail en duo ainsi que son intérêt pour les rituels et le culturel. Rencontre devant le rideau pourpre.

Entretien : Katia Bayer

Article associé : la critique de « Dounouia, la vie » d’Olivier Broudeur et Anthony Quéré

Concours de clips lancé par David Lynch himself

Auteur de films emblématiques comme Eraserhead, Mulholland Drive, Blue Velvet et la série culte Twin Peaks TV, cinéaste et artiste visuel, David Lynch est l’un des réalisateurs les plus importants de l’ère moderne. Agé de 64 ans, l’homme dont le nom est devenu synonyme de l’avant-garde peu orthodoxe a lancé un nouveau chapitre dans sa carrière en sortant un single électronique ,Good Day Today / I Know, par l’intermédiaire le leader indépendant Sunday Best Recordings, au Royaume-Uni.

David Lynch a eu envie de donner aux cinéastes du monde entier la chance de réaliser les clips officiels pour les deux morceaux via le site Genero.tv!. Les inscriptions se terminent le 20 décembre, il y aura 10 finalistes pour chaque morceau – 8 sélectionnés par Lynch et Genero.tv et 2 basés sur les votes. Lynch désignera alors un gagnant pour chaque morceau, tous deux recevront £ 2000 et leurs vidéos seront exposées dans le monde entier.

Good Day Today

ENG. Responsible for such iconic films as Eraserhead, Mulholland Drive, Blue Velvet and the cult TV series Twin Peaks, film maker and visual artist David Lynch is one of the most important directors of the modern era. Now aged 64, the man whose name has become a byword for the unorthodox and avant-garde has launched a new chapter in his career releasing an electronic single, Good Day Today / I Know, through leading UK independent Sunday Best Recordings.

Lynch is now giving film makers all over the world the chance to make the official music videos for both tracks via Genero.tv! Entries close on Dec 20 and there will be 10 finalists for each track – 8 selected by Lynch and Genero.tv and 2 based on votes. Lynch will then selecting a winner for each track, with both receiving £2,000 and having their videos serviced to media globally.

I know

Infos : http://genero.tv/davidlynch, http://www.davidlynch.com, http://genero.tv/watch-video/11938/

Festival des Arcs. Neige & courts

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Panorama Européen

Autumn Man de Jonas Selberg Augustsen

Bonne nuit de Valéry Rosier

Logorama de H5

Miramare de Michaela Müller

Poste restante de Marcel Lozinski

Sinna mann (Angry Man) d’Anita Killi

Focus Danemark

Der er yndig mand (This Charming Man) de Martin Strange-Hansen

Det perfekte Menneske (The Perfect Human – L’Homme parfait) de Jørgen Leth

Drengen der gik baglæns (The Boy who Walked Backwards) de Thomas Vinterberg

Shaman de Luc Perez

Films d’écoles de cinéma européennes

Hide and Seek de Szocs Petra (Hongrie)

The Cheap Copy deVirag Zomboracz (Hongrie)

Cold Grove de Mihaly Schwechtj (Hongrie)

Naked Pact d’Orsi Nagypal (Hongrie)

With clean hands de Tiszta Kezzel (Hongrie)

Laundry de Nicole Volavka (Croatie)

Epilogue de Balazs Loth (Hongrie)

Listening to the silences de James Barrett (Royaume Uni)

Everything is new de Jamie Chambers (Royaume Uni)

Don’t want any stone in my cherry de Louise Arhex (France)

A Portrait of You de Pierre-Alain Giraud (France)

Dream baby dream de Christophe Nanga-Oly (France)

Moussem les morts de Vincent Le Port (France)

In the darkness there is light d’Ali Abassi (Danemark)

Palestinian strings de Mikkel Jersin (Danemark)
Le site des Arcs : www.lesarcs-filmfest.com