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T comme Tre Ore

Fiche technique


Synopsis : Rome, aujourd’hui. Un père condamné pour meurtre, une fillette très franche. Le Tibre sépare la ville et unit leurs vies… le temps d’un après-midi.

Genre : Fiction

Durée : 12’

Année : 2009

Pays : Italie, France

Réalisation : Annarita Zambrano

Scénario : Annarita Zambrano

Image : Maura Morales Bergmann

Son : Brando Mosca

Montage : Annalisa Schillaci

Décors : Sophie Neil

Musique : Virgile Van Ginneken

Interprétation : Rolando Ravello, Sofia Ravello, Valentina Carnelutti

Production : Annarita Zambrano, Sensito Film

Article associé : l’interview de Frédéric Boyer

Frédéric Boyer : “Les cinéastes de courts comme de longs ressemblent à leurs films”

Depuis plus d’un an, Frédéric Boyer est le nouveau délégué général de la Quinzaine des réalisateurs. Successeur d’Olivier Père parti pour Locarno, il continue de s’intéresser au court métrage malgré ses nouvelles fonctions. CQFD en quelques réponses.

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La Quinzaine des réalisateurs programme des séances de courts et de moyens métrages à la fin du festival. Pourquoi en montrer alors que Cannes a pour vocation d’être un festival de longs ?

Je ne sais pas. Pour moi, ce sont des films à part entière. J’adore le court, mais c’est là où le visionnage est le plus pénible, on y voit vraiment des choses pas possibles. Ce n’est pas parce que les caméras numériques sont arrivées qu’il y a eu plus de talents, ça n’a rien changé. Dans la même veine, on pensait qu’il y aurait plein de cinéastes grâce au téléphone portable, mais cela n’a pas été le cas. On se rend compte que le niveau général est assez faible, mais on arrive quand même à resserrer les bons films et à détecter LE metteur en scène de chaque pays, comme pour le long métrage.

Depuis cette année, on essaye de ne présenter que des premières mondiales, des films qui ont un univers particulier, des réalisateurs qui n’ont pas un langage sous influence, qui essayent de parler d’eux-mêmes et de leur pays. Pour moi, les cinéastes de courts comme de longs ressemblent à leurs films.

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« Petit tailleur » de Louis Garrel

Y a-t-il des gens que vous suivez plus particulièrement que d’autres ? La Quinzaine est-elle fidèle à certains réalisateurs comme par exemple Louis Garrel ?

Je déteste la fidélité, enfin en cinéma. Ça ne m’intéresse pas de reprendre un réalisateur pour la quatrième fois. Je préfère offrir le tampon de la Quinzaine à une nouvelle personne qui vient pour la première fois à Cannes. Concernant Garrel, c’est autre chose : j’aimais bien « Mes copains », son premier film, et je trouve le deuxième, « Petit tailleur », extra.

Vous proposez de mettre en avant des auteurs, mais en court, vous ne soutenez que les jeunes réalisateurs. Pourquoi en court, n’y a-t-il pas une attention égale pour les jeunes et les cinéastes confirmés, à l’image de ce que vous faites dans le long ?

J’adorerais… J’adorerais qu’un cinéaste connu fasse un court et qu’il soit tout de suite pris en sélection. Mais ça arrive rarement ou alors, il se retrouver en sélection officielle.

À Cannes, la concurrence pour le long existe-t-elle aussi pour le court ? Y a-t-il des films qui vous échappent à cause des autres sections ?

Oui. Je me suis fixé une règle avec la Semaine de la Critique, avec la bande de trois sélectionneurs de courts dirigée par Bernard Payen. Quand je sais qu’un film est invité à la Semaine, je ne le prends pas Quand une situation pareille a lieu avec la Compétition officielle, là, on ne peut rien faire. Il y a toujours un ou deux films qu’on a repérés et qui sont sélectionnés là-bas.

Est-ce que les courts sont suffisamment mis en évidence à Cannes ?

À Cannes, le court passe toujours à la fin, sauf à la Semaine de la Critique où les courts passent quotidiennement avant les longs. Pour nous, c’est différent : la séance de courts passe à la fin avec les moyens métrages.

Ce qui me désole, c’est qu’il y a un manque de curiosité de la part de la presse à l’égard du court. Je sais bien qu’on est à la fin du festival, mais tout le monde a l’air de s’en foutre, et les courts ne sont jamais chroniqués. Je trouve ça dingue ! En tant que cinéphile, j’ai 25 ans de Cannes derrière moi. Avant de rejoindre la Quinzaine, j’allais voir tous ces films. Je n’étais pas journaliste, mais au moins, je pouvais dire que tel ou tel film roumain ou italien était intéressant.

Comment la sélection des courts se fait-elle par rapport aux longs ? Quels critères vous orientent, vous incitent à vous dire qu’un film a vraiment quelque chose ?

On est tellement pris par les longs que la sélection des courts est la dernière chose qu’on fait. On travaille sur les quinze films qui m’ont été présélectionnés par le comité qui en a vu 1500, pour n’en prendre que sept. On se fait des sessions tous ensemble, c’est crucial qu’on soit au complet pour les visionner, en discuter, les revoir, et les évaluer les uns par rapport aux autres. Dès qu’un réalisateur commence à nous étonner avec quelque chose de différent, ça nous intéresse.

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« Tre ore » de Annarita Zambrano

Cette année, pour moi, c’était très important de montrer « Tre Ore » [Annarita Zambrano], un film italien magnifique, très simple, cadré, avec deux acteurs. Si un type filme son père et son petit frère au musée, ça me suffit. Je peux aussi aimer un film pour ses acteurs et ses trois lignes de dialogue. Je ne suis pas spécialement quelqu’un du visuel, j’adore l’imaginaire, le décor, les personnalités, … Le geste peut être très simple. Ce qui m’énerve, c’est quand je sens la lourdeur cinématographique, des plans et des travellings à excès. Moi, ce que je veux, c’est un truc qui soit comme « Shikasha » du japonais Isamu Hirabayashi. Le mec est dans son trip, on aime ou on n’aime pas, mais au moins, il y a quelque chose, un vrai point de vue original.

Le mystère, le point de vue, le regard, donc. Après, la qualité technique, ce n’est pas très important pour moi, mais il faut quand même que le film soit bien monté, qu’on sente les points de coupe, la dynamique, la modestie du réalisateur, sa capacité à ne pas être trop sous l’influence d’autres cinéastes.

Par le passé, vous avez sélectionné des films d’écoles. Pourquoi vous intéressez-vous au travail d’étudiants ?

On est en contact avec les écoles de cinéma, on leur demande qu’elles nous envoient les films de dernière année parce qu’on espère toujours mettre en avant un génie fou. Un nouveau Lars von Trier qui n’aurait jamais été repéré.

Propos recueillis par Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de  « Tre Ore » et « Petit tailleur »

Article associé : la critique de « Petit tailleur »

Le Court en dit long, les prix

• Le Grand Prix Le Court en dit long : L’Heure bleue de Michaël Bier et Alice de Vestele

• Le Prix du Scénario : décerné à David Lambert pour Vivre encore un peu

• Le Prix d’interprétation féminine : Ingrid Heiderscheidt dans Putain Lapin de Guérin Van de Vorst

• Le Prix d’interprétation masculine : Jean Lognay dans Mijn Broer de Brieuc de Goussencourt

• Mention spéciale du Jury : Nimbus Machina de Thomas Plaete

• Mention spéciale du Jury : Sous un coin de ciel bleu de Cécilia Marreiros-Marum et Arnaud Demuynck

• Le Prix du Public : Tabu de Vincent Coen et Jean-Julien Collette

• Le Prix Cinécourts : Na Wewe de Ivan Goldschmidt

• Le Prix Be-TV : Putain Lapin de Guérin Van de Vorst

• Le Prix Coup de Cœur, décerné par Critikat.com : Hors chant de Renaud de Putter

M comme Mary Last Seen

Fiche technique

Synopsis : Une jeune femme part avec son petit ami pour un week end en amoureux. Mais très vite, le comportement de son compagnon laisse à penser qu’elle se trompe sur la nature relation et sur le but de leur voyage.

Genre : Fiction

Durée : 13’

Année : 2010

Pays : Etats-Unis

Réalisation : Sean Durkin

Scénario : Sean Durkin

Images : Drew Innis

Montage : Sean Durkin

Interprétation : Brady Corbet, Alexia Rasmussen, Stefanie Estes

Production : Borderline Films

Article associé : la critique du film

Mary Last Seen de Sean Durkin

La traque

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, Prix SFR ex aequo avec « Cautare » du Roumain Ionut Piturescu, ballade musicale sur les routes de Transylvanie, « Mary Last Seen » est aussi une ballade en voiture, mais d’un tout autre genre. La voiture est un tank hermétique sur roue (un 4×4 quoi) qui s’enfonce depuis les routes immenses et de plus en plus désertes des Etats-Unis vers la forêt profonde. Le second court métrage de l’Américain Sean Durkin laisse pantois. Glaçant, glacé… où comment se faire prendre dans les fils d’une caméra bien tissée…

On rentre dans « Mary Last Seen » par un long plan séquence qui n’en finit pas. On glisse sur la route. Une voix féminine chantonne. Celle, agacée, d’un homme, l’interrompt. Dès cette image, le malaise s’installe. Où se situe cet échange ? Qui filme ? Sommes-nous  dans la voiture ? Est-ce celle que nous suivons ? Et déjà le ton, un peu trop autoritaire, surprend. Le second plan, panoramique à 360°, capte à nouveau des mots brusques et un geste, étrange, qui allume notre méfiance. Un jeune homme emmène sa belle à la campagne. Une surprise. Elle ne sait pas où ils vont. Mais très vite, au fil d’une route de plus en plus abandonnée, d’un chemin de plus en plus tortueux, derrière les gestes amoureux et les mots tendres, les chamailleries ou les réconciliations, le malaise se renforce : la manipulation est de plus en plus évidente. Et de plus en plus glaçante. Grâce à la présence singulière du comédien Brady Corbet, aux yeux très bleus et très froids, la force du film s’étire dans la tension de son personnage et dans sa réalisation, toute en coulée, glissante et lisse le plus souvent, qui ne se joue des échelles de plans que pour semer le trouble sur qui voit quoi.

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À la manière des films d’horreur, court et plutôt sec narrativement, le film travaille quelques plans-séquences bien sentis avec un sens de la durée particulièrement brillant. Et comme tout bon film d’horreur, à nouveau, la caméra se glisse dans les pas de l’un qui guette l’autre et qui n’en devine rien. La profondeur de champ, immense, reste toujours celle d’un regard, celui de l’homme qui guide Mary, l’accompagne, la mène par le bout du nez, la surveille, la guette. Et jusqu’au bout, le doute plane. L’amour n’est-il pas un rapport qui exige l’abandon ? La puissance du film tient aussi à cette ambiguïté. Au jeu de l’amoureux auquel nous nous laissons prendre. Si l’on peut regretter que le film prenne parfois un peu la pause – comme lors de ces ralentis dans l’eau -, si l’on peut aussi lui reprocher un petit côté film à tricks, bonne idée de scénario bien ficelé – qui en plus se donne le luxe de ne donner aucun véritable éclaircissement – , il n’en reste pas moins que Sean Durkin fait preuve d’un sacré sens de la mise en scène. Froide, bleutée et glissante. De quoi geler sur place.

Diplômé de la Tisch School of the Arts de New York, Durkin devrait cet été se retrouver à Sundance au Summer’s Directors and Screenwriters Lab, où le projet de son premier long métrage a été sélectionné. « Martha Marcy May Marlene » raconte cette fois un retour, celui d’une jeune femme échappée d’une secte dans sa famille…Une suite donc ? En tous les cas, on prendra volontiers le risque de mourir congelé devant son premier long métrage.

Anne Feuillère

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Palmarès de la 13e Nuit des Lutins

Lutin du meilleur film : ¿ Dónde está Kim Basinger ? de Edouard Deluc

Lutin des meilleurs costumes : Györgyi SzakÁcs pour L’histoire de l’aviation

Lutin des meilleurs effets spéciaux : Bif pour Dix

Lutin des meilleurs décors : Sidney Dubois pour Les astres noirs

Lutin du meilleur son : Julien Maisonneuve, Luc de la Selle, Bruno Seznec, Fabien Devillers et Sébastien Marquilly pour L’homme à la gordini

Lutin du meilleur montage : Frédéric Baillehaiche pour C’est gratuit pour les filles

Lutin de la meilleure photo : Mátyás Erdély pour L’Histoire de l’aviation

Lutin de la meilleure actrice : Nanou Garcia pour Annie de Francia

Lutin de la meilleure musique originale : Baptiste Bouquin pour Un transport en commun

Lutin du meilleur acteur : Philippe Rebbot pour ¿ Dónde está Kim Basinger ?

Lutin du meilleur scénario : Edouard Deluc, David Roux et Olivier de Plas pour ¿ Dónde está Kim Basinger ?

Lutin de la meilleure réalisation : Edouard Deluc pour ¿ Dónde está Kim Basinger ?

Lutin du meilleur film d’animation : Madagascar, carnet de voyage de Bastien Dubois

Lutin du public : Annie de Francia de Christophe Le Masne

T comme The boy who wanted to be a lion

Fiche technique

Synopsis : Max est un garçon sourd de 7 ans qui a grandi dans les années 60. Un jour, il part visiter un zoo avec son école, où il voit un lion pour la première fois. Un sentiment commence à naître, qui va lui changer sa vie à jamais.

Genre : Animation

Durée : 8’

Année : 2009

Pays : Royaume-Uni

Réalisation : Alois Di Leo

Scénario : Jérémie Dubois

Image : Benoit Soler

Animation : Alois Di Leo, Filipe Grimaldi, Windy Van Druten

Effets de synthèse : Juan Pablo Salazar, Anna Lind Saevarsdottir, Zsolt Balogh

Son : Luis Fernández Garcia

Montage : Esben B.W. Askgaard

Décors : Sophie Neil

Musique : Paul Pringle

Voix : Harry Boyd-Walker, Tristan Sturrock, Naomi Frederick

Production : the National Film School and Television School

Article associé : la critique du film

The boy who wanted to be a lion d’Alois Di Leo

L’habit ne fait pas le moine

Alois Di Leo, sorti tout récemment de l’école anglaise The National Film and Television School (NFTS), signe un film d’animation prometteur « The boy who wanted to be a lion ». Sélectionné à Cannes à la Semaine de la Critique, ce court métrage de huit minutes nous entraîne, dès les premières images, dans la mélancolie d’un conte philosophique pour le moins cruel.

Agenouillé dans sa chambre, Max, à la lumière d’une bougie, transforme ses mains en animaux d’ombres sur la tapisserie de sa chambre. Le jeu n’a qu’un temps, et il est l’heure déjà d’aller à l’école. Avant de sortir, l’enfant enfile son appareil auditif, appareil qu’il a tôt fait d’ôter dès qu’il entre dans le bus. Autour de lui, des enfants de son âge braillent bruyamment, créant en lui un chaos qui l’empêche de rêver, de se bercer doucement des sons qu’il entend intérieurement.

Ces sons, ce sont ceux d’une Afrique qu’il n’a sans doute jamais vue, mais qu’il peut imaginer peut-être mieux qu’un autre en parcourant des yeux le plan du zoo que l’école a prévu de visiter aujourd’hui. Seul dans le bus, seul dans le zoo, l’enfant, enfermé dans sa bulle, évolue dans un univers où les autres ne sont que de pâles silhouettes sans reliefs. Se frayant un chemin parmi elles, il découvre, émerveillé, un lion qui vient directement plonger dans ses yeux et bouleverser son existence. L’enfant, qui ne se sent pas de ce monde, croit enfin avoir trouvé le sien, croit enfin avoir trouvé un frère dans l’animal sauvage qui le fascine et dans lequel il se reconnaît.

Alois De Leo (son nom a t-il inspiré cette histoire ?) pose la question de l’identité et de la difficulté d’appartenir à un monde qui rejette la différence (ici, la surdité). Dans une esthétique de la fin des années 60, « The boy who wanted to be a lion » déroule son récit dans les couleurs chaudes de la savane dans lesquelles viennent se détacher le personnage de Max et celui du lion, créant ainsi une connivence du point de vue graphique. Pourtant, la connivence ne sera qu’un leurre. Max n’est pas un lion, et le monde sauvage auquel il aspire ne sera pas plus accueillant que celui dans lequel il évolue depuis son enfance.

Loin de vouloir offrir un conte de fée, le jeune réalisateur, avec une douceur et une mélancolie qui rendent la cruauté peut-être plus terrible encore, détruit toutes possibilités de rêve pour montrer l’hostilité d’un monde dans lequel la différence ne trouve pas de place.

Sarah Pialeprat

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A comme A distração de Ivan

Fiche technique

Synopsis : Ivan est un garçon de 11 ans. Il vit avec sa grand-mère dans la banlieue de Rio de Janeiro. À travers ses jeux d’enfants et chamailleries quotidiennes avec ses amis, il va gagner en maturité.

Genre : Fiction

Durée : 17’

Pays : Brésil

Année : 2009

Réalisation : Cavi Borges, Gustavo Melo

Scénario : Gustavo Melo

Image : Paulo Castiglioni

Son : Ives Rosenfeld Felippe Mussel

Montage : Fernanda Teixeira

Musique : Bernardo Gebara

Interprétation : Rodrigo da Costa 
Luciano Vidigal 
Mirian Pérsia 
Jhonatan Azevedo 
Marcelo Melo Jr. 
André Gonçalves

Production : Cavideo Produçoes

Article associé : la critique du film

A distração de Ivan de Cavi Borges et Gustavo Melo

« L’enfance retrouvée à volonté » (Baudelaire)

Sélectionné à la Semaine de la Critique, « A distração de Ivan » du tandem brésilien Cavi Borges et Gustavo Melo saisit le monde intérieur de l’enfance dans un Rio animé par la fièvre du football.

Ivan vit dans les quartiers populaires de Rio de Janeiro. Du haut de ses 11 ans, il contemple le monde qui l’entoure avec envie et admiration. Flanqué d’une grand-mère peu encline à partager la proximité de ses jeunes voisins, il limite ses occupations à jouer tout seul et à renvoyer le ballon de football d’une bande de jeunes qui trouve dans la rue le terrain qui lui manque. Dans les jeux de rue, la violence et l’agressivité palpables se font davantage ressentir lorsque après avoir eu un pot de fleurs renversé, l’ancêtre crève l’unique objet de distraction des jeunes, exhibant ainsi à son petit-fils, les travers de l’âme humaine.

La prise de conscience de l’injustice et de la frustration propulsent l’enfant dans le monde des adultes. Et, sur les chemins tortueux de Rio, il prend son vélo et pédale sa fureur de vivre. Passage difficile et douloureux qu’est celui qui mène à l’adolescence. La nostalgie des verts paradis de l’enfance évoquée chez Baudelaire sont dans ce film, nourris d’images fortes et sensibles.

En tournant « A distração de Ivan », le duo Borges-Melo a voulu poursuivre l’exploration des quartiers populaires, initiée dans leur documentaire « Vidigal ». Les cinéastes y distillent avec émotion la charge de réalisme dont sont animés les différents personnages. Le film est un cri sourd à travers une ville qui porte en elle les marques profondes de clivages incisifs. Doux-amer, il emporte le spectateur dans un petit coin d’enfance au milieu d’un monde d’adultes.

Marie Bergeret

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Vincent Cardona : « Il ne faut pas lâcher la première émotion”

« Coucou-les-nuages », son film de fin d’études, vient de remporter le deuxième prix à la Cinéfondation, à Cannes. Interpellé par la vie, le non-formatage et les rencontres, Vincent Cardona, en passe de sortir diplômé de la Fémis, revient sur son parcours et ses questionnements.

L’évidence, le résultat

Le cinéma a toujours été une sorte d’évidence pour moi. N’ayant aucun contact dans le milieu, ce projet me paraissait improbable. Grâce à des copains en Cinésup, j’ai appris l’existence d’écoles publiques de cinéma en France. Du coup, après des études en philosophie, j’ai tenté la Fémis pour me donner les moyens de faire du cinéma. Dans mon coin en Bretagne, personne ne connaissait la Fémis. Quand j’ai annoncé aux gens que j’étais pris, tout le monde s’en foutait !

J’ai passé deux fois le concours en réalisation. La première année, j’ai été recalé au deuxième tour. L’année suivante, je me suis mieux renseigné sur l’épreuve technique. En arrivant, on te fournit un texte et deux photos de comédiens qui vont jouer pour toi. Tu t’isoles dans une salle et tu prépares pendant une heure une scène que tu tournes juste après. Sur le plateau, un jury t’observe en ne parlant pas, ensuite, tu discutes de tes rushes avec deux autres personnes. C’est très bizarre de tourner et de parler juste après de son désir de cinéma, de son rapport à la mise en scène. Quelque soit le texte, je me suis dit que je ferais un plan séquence en plusieurs prises, avec des variations, mais pas un film à monter. La scène, je m’en fichais, c’était un prétexte. Ce que je voulais, c’était montrer un résultat : adresser une lettre filmée aux personnes qui allaient voir les rushes. J’ai été pris.

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En première année, on nous donne la possibilité de faire un film en 16 mm, « une fiction 16 ». J’ai ainsi fait un film qui s’appelle « Le pénis de Napoléon » que j’ai revu récemment. J’y ai retrouvé des motifs vaguement prémonitoires de mes films suivants (un équilibre entre la comédie et le drame, un intérêt pour la maladresse, un goût pour les films peu narratifs). Je pense que cette continuité s’explique par le fait que je suis entré à la Fémis assez vieux, à l’âge de 26 ans. J’ai tiré profit du fait d’y accéder sur le tard. J’ai eu besoin de tout ce temps pour arriver à définir mes envies de travail, à appréhender un peu mieux mon propre rapport au langage cinématographique. Un mystère demeure : dans mes deux derniers films, une notion fantastique est apparue, et je ne sais pas d’où elle vient.

La liberté, le formatage

À la Fémis, on est très bien loti, on est très libre. Pourtant, au début, j’avais très peur du formatage. On m’en avait beaucoup parlé, on m’avait dit de faire attention. En rentrant, je me demandais comment on allait réussir à me formater, à me faire faire des films « Fémis ». Je craignais de perdre ma singularité et mes envies. En réalité, c’est bien d’avoir peur. Ça oblige à être encore plus vigilent, à revenir sans arrêt à l’émotion première du film. Même si c’est difficile, même si la fabrication d’un film est très fragmentée, il ne faut pas lâcher cette émotion, il faut tenter de faire en sorte que le film lui corresponde.

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L’apprentissage

Je suis en accord avec la pédagogie de l’école qui consiste à dire qu’on apprend le cinéma en faisant des films. Mon avant-dernier film, « Sur mon coma bizarre glissent des ventres de cygnes » est arrivé après un moment important, un stage sur le film « Hadewijch » de Bruno Dumont. J’étais à la fois assistant mise en scène et assistant régie. Avant, ce qui m’intéressait au cinéma, c’était la vie, la vitalité, l’évitement du théorique, du derrière l’écran. Naïvement, je croyais que l’expérience vécue du tournage et l’enthousiasme de l’expérience contribuaient à mettre de la vie dans le film. Par la suite, en me retrouvant sur le plateau de Dumont, j’ai découvert une vraie puissance cinématographique, et le tournage m’est apparu comme une messe. C’était très silencieux, extrêmement pragmatique, il n’y avait pas de postures, pas d’artifices. Dumont est un cinéaste au travail, et un tournage, c’est vraiment de l’ordre du travail et de l’artisanat. Bizarrement, je n’ai intégré cette notion qu’à ce moment-là. Du coup, quand je suis arrivé sur « Mon coma », je me suis dit que la vie, c’était ce qu’il y avait devant la caméra, qu’il fallait rester concentré sur le film, et que le reste n’avait aucune importance. Après, sur mon film de fin d’études, j’ai plutôt rééquilibré les choses, en restant dans la concentration mais en prenant aussi en considération l’environnement du tournage.

Le souci documentaire, les comédiens non professionnels

Dans « Coucou-les-nuages », il n’y a que trois comédiens professionnels. Les autres comédiens sont mes voisins vivant près de chez mes parents. À la Fémis, c’est quasi impossible dans les films et les exercices, d’aller tourner ailleurs qu’à Paris ou en région parisienne pour des raisons de budgets mais pour le film de fin d’études, on a la possibilité d’aller où on veut. J’ai ressenti un désir fort d’aller tourner à côté de chez moi et le besoin de saisir cette opportunité-là.

Les comédiens non professionnels m’offrent une cohérence, un lien avec le documentaire. Même si le cinéma est une imposture, ça m’aurait semblé violent de faire venir un car de comédiens depuis Paris. Je n’aurais pas vraiment assumé cet artifice.

Le parti pris de l’exposition

Je me suis mis mis en scène dans tous mes films. Ce n’est jamais quelque chose qui se dessine très en amont, mais cela arrive comme une évidence. Ce n’est pas toujours confortable d’être derrière la caméra, d’envoyer les comédiens au front. J’aime l’idée des limites personnelles, de l’inconfort, ça m’intéresse d’aller de l’autre côté de la caméra, de partager cette exposition avec les comédiens, de mouiller moi aussi ma chemise.

Découvrir une comédienne, travailler avec Mathilde Bisson

En deuxième année, j’ai travaillé avec les élèves du Conservatoire à l’occasion d’un atelier animé par Noémie Lvovsky. Pour moi, ça a été un cadeau incroyable et un très beau moment d’apprentissage d’avoir à disposition dix jours, une petite caméra et six jeunes comédiens super motivés, boursouflés de vitalité ayant un vrai désir de cinéma et de jeu pour la caméra.

À ce moment-là, il y a eu la rencontre avec Mathilde, elle faisait partie de ce groupe. Depuis qu’on est ensemble, on fait les films à deux. Mathilde écrit autant son personnage que moi, on est au diapason, on sait exactement ce qu’on recherche dans chaque scène. Après, il y a son talent propre, son rapport exceptionnel au jeu, sa spontanéité. Dans ce que j’essaye de mettre en place, à un moment donné, il faut que dans le dosage, dans la recette, il y ait une Mathilde Bisson.

Le court derrière soi

Pour le moment, ça ne m’intéresse pas trop de refaire des courts. J’en ai fait beaucoup, ma culture et mon goût du cinéma viennent du long, et finalement, c’est très paradoxal qu’une école de cinéma nous entraine à faire du court. Ce n’est pas tout à fait la même chose de faire un court et un long, en plus, ce sont deux mondes très différents. Par ailleurs, je ne pense pas que le court soit une préparation au long. Quand on en a fait un ou deux, c’est très bien, mais ça ne sert à rien de multiplier les expériences de courts pour se rassurer ou rassurer les investisseurs, pour un jour tenter l’expérience du long.

Transition Fémis

Quand j’ai été admis à l’école, c’était au moment des 20 ans de la Fémis. J’avais lu un article dans lequel de nombreuses personnes qui étaient passées par l’école répondaient à la question : « Qu’avez-vous retenu de votre passage à la Fémis ? ». Il y avait toutes sortes de réponses, et comme je m’apprêtais à y entrer, je me suis demandé ce que je répondrais si on me posait la question. Pendant mes études aussi, je me suis interrogé sur ce sujet. Ce que je retiens, finalement, ce sont les rencontres. Pour moi, la grande différence a été le passage d’un état à l’autre : avant, je ne connaissais personne pour qui le cinéma était une chose concrète. Maintenant, alors que je m’apprête à sortir de cette école, je connais des gens pour qui le cinéma n’est pas de l’ordre du fantasme.

Propos recueillis par Katia Bayer

Article associé : la critique du film 

Consulter les fiches techniques de « Coucou-les-nuages » et « Sur mon coma bizarre glissent des ventres de cygnes »

Le court en dit long, les films sélectionnés

(A peine) de Damien Collet

La Vie de Maria de Magdala de Santos Hevia

Juste la lettre T de Ann Sirot et Raphaël Balboni

Allons-y ! Alonzo! de Camille Moulin-Dupré

Climax de Frédéric Sojcher

La Terrible malédiction de Stéphane Papet

Grise mine de Rémi Vandenitte

Mutisme sélectif de Vincent Terlinchamp

Derrière les volets de Miklos Keleti

Facing de Diane Smith

Grand-mère, veux-tu ? de Lucie Thocaven

Les bons garçons de Antoine Russbach

Walk. Run. Fly de Julie Decarpenteries

50 cents de Mathieu Pujol

Le Jardin d’hiver de Yves Cantraine

Ad Vitam de Mathieu Labaye

L’Eclusier de Nicolas Boucart

Sous un coin de ciel bleu de Cécilia Marreiros-Marum et Arnaud Demuynck

Tabu de Vincent Coen et Jean-Julien Collette

Putain Lapin de Guérin Van de Vorst

Névroses et vieilles layettes de Jean-François Metz

Virtual Dating de Katia Olivier

Rencontre(s) de Olivier Prémel

Nimbus Machina de Thomas Plaete

Les Amateurs de Jules Eerdekens

Na Wewe (Toi aussi) de Ivan Goldschmidt

Mijn Broer de Brieuc de Goussencourt

Nargiz de Sevara Iragacheva

Passagers de Samuel Feller

Aral de Delphine Renard et Delphine Cousin

Jättää de Julie Carrière

Hudûd de Federico Ariu

Retour simple de Jérôme Guiot

L’Heure bleue de Michaël Bier et Alice De Vestele

Vivre encore un peu de David Lambert

Guitar Heroes de Nicolas Bruyelle

Martha de Raphaël Dethier

Mémoire fossile de Arnaud Demuynck et Anne-Laure Totaro

Au bal des pendus de Johan Pollefoort

Petite anatomie de l’image de Olivier Smolders

Le Concile lunatique de Arnaud Demuynck et Christophe Gautry

Hors-chant de Renaud De Putter

Festival du Film Français d’Helvétie, appel à films

Les films sont répartis en deux catégories non-compétitives :

– La sélection FFFH (films distribués en Suisse),
– La Section Découverte (films non-distribués en Suisse).
– Les coproductions franco-suisses sont présentées sous le label « Le Clin d’oeil au cinéma suisse »

Le programme longs-métrages : fiction, documentaire, animation.

Le programme courts-métrages : fiction et animation d’une durée de moins de 23 minutes.

Les objectifs de la Section Découverte :
1/ Présenter au public et aux professionnels des films (encore) inédits en Suisse suivi d’un Podium de discussion et réceptionner les impressions d’un public bilingue.
2/ Encourager les productions/ réalisations de courts-métrages avec un Prix.
3/ Susciter l’intérêt des professionnels pour une sortie en salles.
4/ Réunir les talents (réalisateurs, producteurs, acteurs) pour de nouveaux contacts.

Le Jury et Prix Découverte 2010 : Le Jury, composé de 5 membres, sera communiqué en septembre 2010. Le court-métrage lauréat sera récompensé avec un prix de CHF 3’000.00 en espèces remis le samedi 18 septembre 2010.

Seuls les films francophones de la Section Découverte peuvent être inscrits.

Consulter le formulaire d’inscription et le règlement de la Section Découverte.

Le site du festival : http://www.fffh.ch/

C comme Coucou-les-Nuages

Fiche technique

Synopsis : Frida est amoureuse de Hans mais Hans n’a qu’un rêve : partir dans l’espace… et il a peut-être trouvé le moyen de le faire.

Genre : Fiction

Durée : 38’

Pays : France

Année : 2010

Réalisation : Vincent Cardona

Scénario : Vincent Cardona

Images : Brice Pancot

Décors : Victor Melchy

Musique : Olivier Pouëzat

Son : Samuel Aïchoun

Montage : Hoël Sainléger

Interprétation : Mathilde Bisson, Vincent Cardona, Benjamin Georjon, Laëtitia Camboulives

Production : La fémis

Articles associés : la critique du film, l’interview du réalisateur

Coucou-les-nuages de Vincent Cardona

Un jour, j’irai sur la lune sans toi

En ouverture de « Coucou-les-nuages » s’affiche un logo, celui de la Fémis. Pourtant, le film de fin d’études de Vincent Cardona ne ressemble pas au « cinéma d’auteur » produit par cette école en proie à tous les fantasmes. Conjuguant drame, burlesque et aéronautique, il vient de remporter le deuxième prix à la Cinéfondation.

Hans n’a qu’un seul rêve : partir dans l’espace. Frida n’a qu’une seule envie : le suivre. Dans leur village, la fête bat son plein car une utopie, le Programme spatial du peuple (PSP), est en marche. Claude attrape son accordéon, Hans regarde le ciel et Frida se met à danser.

« Coucou-les-nuages » est un film drôle et vivifiant. Qu’y croise-t-on ? Un générique télé à l’américaine, une fausse gitane croquant une pomme à pleines dents, un petit vent du Nord, de l’absurde  franco-anglais, une chouette musique, une course folle coenienne, et de l’espoir baudelairien.

Vincent Cardona affectionne les titres intrigants et les atmosphères binaires. Son film précédent, « Sur mon coma bizarre glissent les ventres des cygnes » se partageait entre le sombre et l’irréel, offrant au passage, à Clermont-Ferrand, le prix Adami de la meilleure comédienne à Mathilde Bisson. « Coucou-les-nuages », le film de fin d’études de Cardona, récupère au vol cette fille magnétique en fricotant du côté de la comédie et de l’étrange. Loin de déplaire, cette confusion de genres vient d’offrir un souffle décalé à la sélection de la Cinéfondation, allant même jusqu’à enthousiasmer le jury, présidé par Atom Egoyan.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview de Vincent Cardona

Appel à candidatures : IDFAcademy Summer School

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Du 23 au 28 août 2010, IDFAcademy organise la troisième édition de la Summer School : un programme sur mesure pour des jeune cinéastes débutants, qui aura lieu à Amsterdam, et qui vise le renforcement des structures narratives des projets documentaires. Pour la Summer School, IDFA est à la recherche des cinéastes qui débutent ou qui ont un film à leur nom, ou des jeunes diplômés d’écoles de cinéma.

Cette année, le programme est ouvert aux projets qui sont soit dans une phase de développement scénaristique soit dans une phase de premier montage. L’IDFAcademy Summer School 2010 sélectionnera seize projets du monde entier.

Les participants recevront une formation par une équipe de huit experts internationaux dans le domaine du documentaire. Dans le passé, les élèves ont travaillé avec des professionnels tels que Greg Sanderson (BBC Storyville), Steven Seidenberg (UK producer) et Leena Pasanen (YLE Finnish Broadcasting).

La date limite pour la remise des candidatures est le 1er juin 2010.

Pour plus d’infos : http://idfa.nl/summer-school

L comme Los minutos, las horas

Fiche technique

Synopsis : Yoli a toujours vécu avec sa mère dans un quartier modeste de La Havane. Un jour, un homme l´invite à sortir et elle décide de l´attendre, en refusant pour la première fois la compagnie de sa mère.

Genre : Fiction

Durée : 11’

Année : 2009

Pays : Cuba

Réalisation : Janaína Marques Ribeiro

Scénario : Janaína Marques Ribeiro, Pablo Arellano Tinto

Images : Julio Cesar Costantini Jr

Décors : Erick Grass

Montage : Ariel Escalante Meza

Son : Raynier Hinojosa O´Farrill

Interprétation : Laura de la Uz, Xiomara Palacio

Production : EICTV – Escuela Internacional de Cine y Televisión

Article associé : la critique du film

Los minutos, las horas de Janaína Marques Ribeiro

Le jour où j’ai dit non

« Los minutos, las horas » est l’un des treize films sélectionnés à la Cinéfondation cette année. Réalisé dans une école cubaine par une brésilienne en hommage à une argentine (Lucrecia Martel), ce film porte l’histoire de Yoli, une femme dont le sacrifice personnel n’a d’égal que sa solitude.

Pour Yoli, vendeuse de briquets dans un quartier modeste de La Havane, le temps n’a plus de valeur ni de saveur. Ses journées et ses soirées, elle les consacre à sa mère, Marlène, une vieille dame supportant difficilement l’idée de rester seule. Sa vie personnelle, Yoli, l’a mise de côté depuis longtemps. Un jour, pourtant, son masque se défait et ses émotions réapparaissent lorsqu’un homme s’intéresse à elle.

« Los minutos, las horas » fait partie de ces courts métrages qu’on soupçonne difficilement sortis d’une école. Pourtant, c’est bien à la Cinéfondation, la section réservée à ce type de films, qu’il se laisse programmer et apprécier. En 11 minutes, il met en avant la femme, qu’elle soit actrice (Laura de la Uz) ou anonyme, reflet de l’âme de la société cubaine. Avec pudeur et habilité, la réalisatrice, Janaína Marques Ribeiro, parvient à capter un moment singulier de la vie d’une femme partagée entre ses désirs et ses devoirs.

Profondément ancré dans une réalité locale, « Los minutos, las horas » happe son spectateur, le renvoyant à son sens des responsabilités, à sa limite du sacrifice et à sa définition du remords. Un triptyque psychanalytique pour un film d’écoles juste et vibrant.

Katia Bayer

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Cannes. La Palme d’Or et le Prix du Jury

Palme d’Or du court métrage : « Chienne d’histoire » de Serge Avédikian (France)

Synopsis : Constantinople 1910.

Les rues de la ville sont envahies de chiens errants. Le gouvernement en place depuis peu, influencé par un modèle de société occidentale, fait appel à des experts européens pour choisir une méthode d’éradication, avant de décider brutalement et seul, de déporter massivement les chiens sur une île déserte, au large de la ville.

Prix du Jury : « Micky Bader » (Micky se baigne) de Frida Kempff (Suède, Danemark)

Synopsis : Micky est membre du club des baignades en mer de sa ville depuis près d’un demi-siècle. Tous les jours, toute l’année à toutes les saisons, elle nage avec ses amis à son du club des baignades en mer adoré. Son histoire met en perspective nos propres vies et comment notre existence est le fruit du hasard.