À la Quinzaine des Réalisateurs, nous avons aimé cette année « Guy Moquet », une chronique sympathique sur le regard de l’autre et le désir de cinéma tournée dans la banlieue de Grenoble. À Cannes, Demis Herenger, son réalisateur, nous a parlé de son travail intérieur/extérieur. Rencontre.
Jessica traîne sa solitude et la rage de ses 20 ans entre son travail à la supérette et ses visites au parloir de la prison de Brest. Elle y retrouve Sami, son amoureux, emprisonné pour un petit larcin. Il sortira un jour, bientôt, pour l’emmener au Canada. Jessica a du courage. Elle en aura besoin lorsqu’elle tombera dans les griffes de Simone…
Réal. : Sophie Thouvenin, Nicolas Leborgne
Fiction, 16′, 2013
France
Tout commença sur un canapé. Il la regarda enlever ses vêtements et ils firent l’amour pour la première fois.
Réal. : Marie-Elsa Sgualdo
Fiction, 15′, 2013
Suisse
Le 7 février 1944, jour du vernissage d’une importante exposition de ses œuvres, le photographe hongrois Oskar Benedek, disparait.Plus de soixante ans plus tard, une enquête révèle son étrange destin.
Réal. : Olivier Smolders
Fiction/documentaire, 28′, 2013
Belgique
Meryll Hardt est née en 1984 dans l’Est de la France et finit bientôt ses études au Fresnoy. Contrairement à beaucoup d’auteurs de sa génération, elle veut prendre le temps d’explorer et de se poser pour mieux créer. C’est ce qu’on ressent lorsqu’on découvre son court-métrage « Une vie radieuse », sélectionné à la Cinéfondation : un voyage et une réflexion à travers plusieurs disciplines artistiques, au fil de plusieurs époques. Rencontre avec la réalisatrice sur la terrasse du Palais du Festival, un jour de grand vent.
Rémi St-Michel est réalisateur. Eric K. Boulianne est scénariste, comédien à ses heures. Ils ont travaillé ensemble sur « Petit Frère », une pastille comique québecoise auto-produite, sélectionnée cette année à la Semaine de la Critique. Le film nous a plu pour sa liberté de ton, son énergie et ses bonnes idées visuelles et sonores. Rendez-vous pris avec ses auteurs.
« Stone Cars » captive notre attention dès la première image qui nous est donnée, sans introduction aucune. On y est confronté, en plan très serré, à une main masculine se faufilant sous une jupe d’écolière, aussitôt repoussée.
Une adolescente qui grandit dans le dangereux township de Khayelitsha est confrontée à une décision difficile à la suite d’un événement traumatique.
Réal. : Reinaldo Marcus Green
Fiction, 14′, 2013
Afrique du Sud, Etats-Unis
Une note de jazz, des références de producteurs improbables (Romance Polanski, Klaus Kinky), une image en noir et blanc, des corps, des potes, une vanne. D’emblée avec « Petit Frère », présenté à la Semaine de la Critique, le ton est donné.
Antoine, jeune cas à problèmes de 14 ans, passe une journée avec son tuteur, Julien. Pour une dernière fois avant le départ de ce dernier pour la Russie, les deux « frères » déconnent dans les rues de la métropole.
Réal. : Rémi St-Michel
Fiction, 14′, 2014
Canada
« Skunk » est un court métrage de fin d’études écrit et réalisé par Annie Silverstein de l’université d’Austin au Texas, présenté à la Cinéfondation, section compétitive du festival de Cannes qui regroupe des films issus de différentes écoles de cinéma à travers le monde.
Difficile de ne pas remarquer le formidable « Guy Moquet » parmi les pâles courts sélectionnés à la Quinzaine des Réalisateurs cette année. Avec cette histoire d’amour, de fierté et de jugement entre des jeunes Noirs de banlieue, Demis Herenger se singularise et nous offre un pur moment de cinéma.
Guy Moquet ou Guimo ou Guim’s a promis à Ticky de l’embrasser au crépuscule en plein milieu du quartier devant tout le monde. Peut-être pas si fou… mais peut-être pas si simple.
Réal. : Demis Herenger
Fiction, 32′, 2014
France
Aïssa est congolaise. Elle est en situation irrégulière sur le territoire français. Elle dit avoir moins de dix-huit ans, mais les autorités la croient majeure. Afin de déterminer si elle est expulsable, un médecin va examiner son anatomie.
Réal. : Clément Tréhin-Lalanne
Fiction, 8′, 2014
France
Aïssa est une jeune fille congolaise en situation irrégulière. À partir de ce pitch du deuxième film de Clément Tréhin-Lalanne en compétition officielle au 67e Festival de Cannes, on imagine que l’on va encore avoir affaire à un énième film sur les sans-papiers. Pourtant, le point de vue du réalisateur est bien différent de ce que l’on a pu voir auparavant.
À l’origine, la Suissesse Jenna Hasse est comédienne et sait comment diriger les acteurs. Dans son premier film, « En Août » en sélection à la Quinzaine des Réalisateurs, l’interprétation de David Lemoine dans le rôle du père et de Clarisse Moussa dans celui de sa petite fille, est excellente.
Margaux, six ans, se réveille tôt en ce matin d’août. Elle s’approche de la fenêtre et voit son père ranger des objets et des cartons dans la voiture. Sa mère dort encore. Cette matinée d’été s’annonce particulière pour la petite fille qui s’apprête à vivre un moment important de sa vie.
Réal. : Jenna Hasse
Fiction, 9′, 2014
Suisse
Dans sa forme comme dans son fond, « Peine Perdue » ressemble à un documentaire sur l’éducation amoureuse. C’est avec simplicité et fluidité que le réalisateur Arthur Harari filme cette danse des corps en attraction, laissant les comédiens et le décor raconter ce qui ne peut se dire dans les dialogues. Une réalisation très aboutie, presque irréelle, récompensée cette année par le Prix Format Court au Festival de Brive.
Sans concession, le deuxième film d’Arthur Harari tente de décrire en près d’une heure les âpres retrouvailles entre un père et son fils sous le regard de la petite amie de ce dernier.
En avril dernier, Format Court a décerné un prix lors de la onzième édition des Rencontres du moyen-métrage de Brive au film « Peine perdue » de Arthur Harari. Ce conte d’été moite et solaire avait convaincu notre jury par l’intelligence de sa mise en scène, l’élégance de son écriture et la justesse de ses interprètes. Dans le cadre de ce prix, le film fut projeté en présence de l’équipe (le réalisateur, les comédiens (Lucas Harari, Emilie Brisavoine) et le producteur (Nicolas Anthomé/Bathysphère Productions), le jeudi 10 mai dernier.