D comme Die andere seite

Fiche technique

Synopsis : Un documentaire animé à propos du mur de Berlin, explorant l’imagination des enfants, ce qu’ils pensent y avoir de l’autre côté, sans y être jamais allés.

Genre : Documentaire, Animation

Durée : 5’10’’

Pays : Allemagne

Année : 2007

Réalisation : Ellie Land

Scénario : Ellie Land

Voix : Christine Franz, Susanne Luschnat, Konrad Russman, Roland Gerhardt

Image : Ellie Land

Son : Ellie Land and Graham Lawson

Montage : Ellie Land

Production : Royal College of Art, Ellie Land

Article associé : la critique du film

R comme Radfahrer

Fiche technique

Synopsis : Le photographe est-allemand Harald Hauswald a été surveillé pendant plusieurs années par la Stasi. Ce documentaire confronte ses photos et les rapports écrits par ceux qui l’observaient.

Genre : Documentaire, Expérimental

Durée : 27’27’’

Pays : Allemagne

Année : 2008

Réalisation : Marc Thümmler

Scénario : Marc Thümmler

Image : Harald Hauswald

Son : Daniel Schellongowski

Musique : Daniel Schellongowski

Montage : Marc Thümmler

Production : Marc Thümmler

Article associé : la critique du film

M comme Meine Eltern

Fiche technique

meine

Synopsis : Marie a un problème. Son nouveau petit ami est impatient de faire la connaissance de ses parents. Mais l’image qu’elle lui a donnée d’eux n’est pas vraiment conforme à la réalité…

Genre : Fiction

Durée : 18’

Pays : Allemagne

Année : 2003

Réalisation : Neele Leana Vollmar

Scénario : Maggie Peren

Interprètes : Gustav Peter Wöhler, Dagmar Leesch, Teresa Harder

Image : Pascal Schmit

Son : Robert Keliner, Bastian Huber

Montage : Corinna Tschöpe

Production : Filmakademie Baden-Württemberg, Ludwigsburg, Allemagne, Royal Pony Film (Caroline Daube)

Article associé : la critique du film

Chant de Geppino de Simon Van Rompay

Già vola il fiore magro

Film de fin d’études de Simon Van Rompay (Rits, 2009), « Geppino chante » redéfinit le documentaire social. Coup de cœur à la séance inaugurale de Short Screens #1 en 2009, ce court belge grandement poétique implanté dans le fin-fond du Borinage a également été retenu en compétition au 13ème Festival du court métrage de Bruxelles.

Giuseppe « Geppino » Cercua est un immigré italien vivant dans l’ancienne région minière du sud de la Belgique. S’il n’avait pas existé, il aurait bien fallu l’inventer. À sa petite échelle et malgré une existence peu aisée, Geppino continue à poursuivre ses rêves, à chanter, à composer, à imaginer les inventions les plus originales, à vouloir améliorer le monde… Pourtant, jeune, il a connu un moment de gloire : il a été l’un des acteurs principaux de « Déjà s’envole la fleure maigre » de Paul Meyer, incontestable chef-d’œuvre du néoréalisme belge. Quelques 40 ans plus tard, par le plus pur des hasards, Simon Van Rompay, étudiant, tombe sur cet homme au seul film, ce Tadzio frustré, tombé dans l’oubli. Geppino réapparaît à l’image dans un portrait honnête et hautement humain du personnage.

geppino

Malgré son humour rustre, qui rend le personnage attachant plutôt qu’il ne le ridiculise, le « Chant de Geppino » retentit comme un rappel à l’ordre pour une société progressiste préoccupée par les succès matériels. Grâce au traitement respectueux et responsable de son sujet, et sa capacité de susciter de l’empathie chez le spectateur, ce court métrage répond à tous les critères d’un bon documentaire. Par ailleurs, la pertinence d’un tel regard porté par un artiste flamand sur un sujet wallon est d’autant plus perceptible à l’ère des conflits communautaires qui ébranlent le Plat Pays. Espérons que le travail de ce jeune réalisateur pourra un jour le porter à la hauteur de Paul Meyer lui-même. Une chose est certaine : la sensibilité humaniste et l’amour authentique pour son sujet sont des qualités qui ne s’improvisent pas.

Adi Chesson

Consulter la fiche technique du film

Article associé : l’interview du réalisateur

Festival Côté court, côté expérimental-essai-art vidéo

festival-cote-court-affiche-2010

  • Adieu mon général de Muriel Montini
  • Après le feu de Jacques Perconte
  • Au jardin botanique (Catania) de Sandrine Treuillard
  • Cantor Dust Man de Sébastien Loghman
  • Centipede Sun de Mihai Grecu
  • Crossover de Pierre Coulibeuf
  • Des limbes de Brigitte Perroto
  • Description d’un combat de Christophe Bisson
  • Ensemble (Coexistence / Juxtaposition) de Le Zheng
  • Estrella 2 de Ninar Esber
  • Fragments sur le colonialisme au pays natal du Collectif Killmeway
  • Greek salad de Jean-Claude Taki
  • Hypn de Philippe Rouy
  • L’Arrière-Pays de Safia Benhaim
  • Last Dance de Sabine Massenet
  • Le Toit regarde d’Andrea Acosta, Patrick Bock, Simon Bouisson, Davide Cascio, Haizea Barcenilla Garcia, Ramiro Guerreiro, Anthony Lanzenberg, Christelle Lheureux, Jorge Pedro Núñez, Florence Ostende et Samir Ramdani
  • L’Impossible – Pages arrachées – V (Tu resteras hyène!) (The Book of damned) de Sylvain George
  • Mercedes Dunavska de Drazen Zanchi
  • Parties Visible et Invisible d’Un Ensemble sous Tension d’Emmanuel Lefrant
  • Peine perdue de Guillaume Mazloum
  • Polanski et mon père de Pauline Horovitz
  • Rue des Carmes de Émilie Leconte-Lapeyrère
  • Stretching de François Vogel
  • The Movie Vanishes de France Dubois
  • Un 45 tours de Cheveu de Frank Beauvais
  • Une mère et sa fille de Patrick Dekeyser
  • Uscita / Entrata de Jacky Goldberg
  • Utopia, le cube et les sandales de Véronique Hubert
  • V3 (Collapse) de Christian Lebrat
  • Viol d’Antonio Bizarro Cebola

Le site du festival : www.cotecourt.org

Festival Côté Court : la sélection des fictions

festival-cote-court-affiche-2010

  • Adieu Molitor de Christophe Régin
  • Annie de Francia de Christophe Le Masne
  • C’est gratuit pour les filles de Claire Burger et Marie Amachoukeli
  • Dans le décor d’Olivier Volcovici
  • Des rêves pour l’hiver d’ Antoine Parouty
  • ¿ Donde esta Kim Basinger? d’ Edouard Deluc
  • Don’t Touch me please de Shanti Masud
  • Enterrez nos chiens de Frédéric Serve
  • Far from Manhattan de Jacky Goldberg
  • Hallo Papi de Salma Cheddadi
  • L’ Ignorance invincible d’ Émilie Aussel
  • La Baie du renard de Grégoire Colin
  • La Dame au chien de Damien Manivel
  • La Guitare de diamants de Frank Beauvais
  • La Passagère de Florent Darmon
  • Le Rescapé d’ Aurélien Vernhes-Lermusiaux
  • L’Échappée de Céline Guénot
  • Les Merveilleuses d’ Isabelle Lafon
  • Mia de Marie Monge
  • Moussa de Christophe Nanga-Oly
  • Petit Tailleur de Louis Garrel
  • Petite de Rodolphe Olcèse
  • Premier anniversaire de Pascal Rambert
  • Thermidor de Virgil Vernier
  • Yoshido (Les Autres Vies) de Sébastien Betbeder

Le site du festival : www.cotecourt.org

A comme Annie de Francia

Fiche technique

Synopsis : Deux sœurs et leur mère roulent à travers l’Espagne pour se rendre au mariage d’un cousin éloigné qu’elles n’ont jamais rencontré. Pour Annie, la mère, femme de quarante-cinq ans et fille d’un réfugié politique espagnol exilé en France, c’est l’occasion de renouer avec sa famille dont elle a perdu le contact, et de permettre à ses filles de quinze et vingt-cinq ans de retrouver leurs véritables racines.

Genre : Fiction

Durée : 32’

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : Christophe Le Masne

Scénario : Christophe Le Masne

Image : Jean-Marc Bouzou

Décor : Paul Fayard

Montage : Rodolphe Molla

Son : Gérard Mailleau

Interprétation : Nanou Garcia, Fanny Lefebvre, Anita Le Masne, Romans Suarez-Pazos, Alex Moreu-Gariga, Juan Jimenez, Marc Andréoni, Paco Perez, Juan-Carles Bellviure

Production : Glaski Productions

Article associé : la critique du film

Annie de Francia de Christophe Le Masne

« J’ai des origines et je les assume, okay ? »

Ludique road-movie français imprégné d’accent espagnol, « Annie de Francia » revisite les origines, les rapports mères-fille, et les rencontres improbables. Mené par l’imparable Nanou Garcia, dont la filmographie compte de nombreux courts, le film est signé Christophe Le Masne, auteur du truculent « Et alors ».

Annie, la fille d’un espagnol parti vivre en France après la guerre, revient sur les terres de ses ancêtres à l’occasion du mariage de Javier, un cousin éloigné qu’elle ne connait pas. Pour les racines et le voyage, elle emmène ses deux filles sur les routes désertes de l’Espagne profonde. Des obstacles perturbent rapidement sa bonne humeur : la mauvaise volonté de ses filles, les caprices de sa voiture, les remarques désobligeantes sur sa robe, les barjos croisés sur sa route, …

Derrière la légèreté du propos, « Annie de Francia » comporte une réelle réflexion, celle d’appartenir à une culture malgré soi. Doit-on obligatoirement parler l’espagnol, le yiddish ou encore le hindi parce que l’on a des origines ? Doit-on au contraire les nier ? Le juste milieu est parfois difficile à trouver pour certains, comme nous le montre l’héroïne qui, malgré son âge et sa vie installée, est tiraillée entre deux cultures.

À Clermont-Ferrnand et à Bruxelles, le film a trouvé ses aficionados, et mieux qu’un dictionnaire ou un cours de langue, a divulgué quelques rudiments d’espagnol aux moins instruits (« taureau-taureau », « ola, que tal », Penelope Cruz ? », …).

Si en plus d’être bon, le film incite à se diriger vers le resto de tapas le plus proche, que demander de plus ?

Katia Bayer

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Focus Festival du court métrage de Bruxelles

54 films en compétition internationale, 26 films en compétition nationale, une théma Allemagne, une Nuit du Court, des séances Retour de flamme, Kino Cabaret, Très Courts, Courts mais Trash, Grands Réalisateurs, … : après sa clôture le 9 mai, dans la joie, la Chimay et la bonne humeur, le festival du court métrage de Bruxelles revient quelques jours avant le Focus Cannes.

festival-du-court-metrage-de-bruxelles

Retrouvez dans ce Focus :

Le Focus 2009

La critique de Tabu de Jean-Julien Collette et Vincent Coen (Belgique, 2010)

La critique d' »Annie de Francia » de Christophe Le Masne

La critique de « Geppino chante » de Simon Van Rompay

Le reportage sur le focus Allemand

Carte blanche 6nema.com : Soirée Nouveaux Cinémas

Le 21 mai, le Festival Nouveaux Cinémas invite 6nema.com, le site de courts métrages, lors de leur prochaine soirée concerts/courts métrages, organisée à la Bellevilloise. Une sélection de films coup de coeur du catalogue, plus quelques nouveautés (en présence des équipes des films) sera proposée au public.

Infos pratiques : 21 mai, La Bellevilloise
Horaires: 20h
Adresse: 19, rue Boyer 75020 Paris
Entrée gratuite

T comme Tabu

Fiche technique

Synopsis : Frank et sa femme Cathy emmènent leur fils Julian en Belgique pour lui faire découvrir ses racines. A peine arrivé, Julian croit avoir découvert, à Gand, le premier grand amour de sa vie. Mais celui-ci se révélera plus fort et surprenant que tout ce qu’il aurait pu imaginer.

Genre : Fiction

Durée : 24’30’’

Pays : Belgique

Année : 2010

Réalisation : Jean-Julien Collette, Vincent Coen

Scénario : Jean-Julien Collette, Vincent Coen

Images : Guillaume Vandenberghe

Musique : Cédric Murrath

Son : Thomas Grimm-Landsberg

Montage : Bruno Tracq

Production : Cookie Films

Interprétation : Tony Denman, Warre Borgmans, Angela Muto, Sandrine André, Christelle Cornil

Article associé : la critique du film

Tabu de Jean-Julien Collette et Vincent Coen

« Mother, I want to… »

Programmé à Short Screens #3 et au festival du court métrage de Bruxelles cette année, ce film belge signé Jean-Julien Collette & Vincent Coen pose un regard frais et divertissant, mais non sans ironie, sur l’inceste, thème tabou par excellence.

Une famille nucléaire américaine, aussi soudée que désinhibée, se rend à Gand pour que le fils Julian puisse découvrir la ville natale de son père. Las de la soûlerie de ses parents et souffrant d’une récente déception amoureuse, Julian décide d’explorer seul la ville pittoresque. Au bistro « Tabu », vivement recommandé par son père, il rencontre la femme de ses rêves. Il ignore toutefois quelques petits détails : il a vu le jour dans cette ville, celle qu’il a toujours considéré comme sa vraie mère ne l’est pas, et sa dernière aventure lui aurait coûté les yeux de la tête en Grèce antique !

Entre un jeu d’acteurs à la limite gauche voire feuilletonnesque, une mise en chant totalement insoupçonnée et un brin de mélo habilement maîtrisé, ce court métrage brouille toutes les pistes. Optant pour une esthétique simple qui annonce une chouette histoire drôle, Coen et Collette nous embarquent plutôt dans un voyage romantique qui se retourne complètement et contre toute attente vers un récit œdipien au goût du 21ème siècle.

Même s’il s’agit d’une mise à mal de l’amour maternel – cet instinct « divinement animal » –, les réalisateurs réussissent à surmonter le choquant et le vulgaire pour en arriver à convaincre le spectateur (même le plus conservateur) de la légitimité de leur propos. Grâce notamment au parti pris d’un registre avant tout léger, dédramatisant, et même humoristique par moments, « Tabu » dissimule brillamment le sérieux derrière l’allègre et exemplifie le pouvoir du septième art d’influencer subrepticement son spectateur.

Adi Chesson

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ACID, les courts présentés

On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! du Collectif des cinéastes pour les « sans-papiers »

La Dame au chien de Damien Manivel

French Roast de Fabrice O. Joubert

Talents Cannes Adami 2010

Pompe funèbre de Louis Chedid

La Mariée n’est pas une marchande de frites de Flavia Coste

N’oubliez pas Roger d’Etienne Labroue

Dream On de Christophe Lioud

La Planète des femmes d’Alice Miterrand

Bang Bang de Fred Scotlande

Les Cadeaux de la vie de Pierre Stine

Off-Courts 2010 : appel à films

L’appel à films de la 11e édition de OFF- COURTS (Trouville), qui se tiendra cette année du vendredi 3 au samedi 11 septembre 2010, est officiellement ouvert.

Comment s’inscrire…
Les candidats doivent impérativement remplir la fiche d’inscription en ligne ICI et la joindre à l’envoi de la copie du film.
Les œuvres soumises à la compétition ne doivent pas excéder 40 minutes et doivent avoir été produites après le 1er janvier 2009. Tous les genres sont acceptés (fiction, documentaire, expérimental, animation etc.).

Dates limites :
– Québec : 30 mai 2010 (attention, adresse spécifique)
– France et reste du Monde : 13 juin 2010

La sélection :
Les résultats de la sélection seront connus vers le 15 juillet 2010.

Marché International du Film court :
A côté du pont franco-québécois que constitue le festival, le marché du film développe véritablement une fenêtre internationale. En 2009, 34 professionnels de 9 pays à travers l’Europe, l’Amérique et l’Asie ont pu découvrir les 1500 courts-métrages que le Festival Off-Courts a reçu.
Tous les films envoyés seront automatiquement inscrits au Marché.
*

Contacts :
Off-Courts : +33 (0)2 31 14 39 05 contact@off-courts.com
Marché du Film Court : +33 (0)6 25 45 80 38 marchedufilm@off-courts.com
Québec : + 1 (514)606 0694 emilie@off-courts.com


* Sauf si demande contraire des ayants droit.

Amphitryon 94 de Patrice Bauduinet

“Dommage que tu sois mort”

Électron libre, libéré, délibérément en marge des circuits balisés, Pascal Bauduinet s’impose depuis trente ans comme une des personnalités marquantes du cinéma belge expérimental. Montré lors de la projection Short Screens #3, « Amphitryon 94 » porte en lui les marques d’une sobriété grave et profonde.

amphitryon

Le personnage d’Amphitryon a inspiré de célèbres auteurs, de Plaute à Molière en passant par Giraudoux dont l’œuvre s’intitule “Amphitryon 38” parce que le dramaturge français affirmait offrir la 38ème et dernière version du mythe grec. Avec son “Amphitryon 94”, Bauduinet en aurait-il réalisé la 94ème? Ce qui est certain, c’est que son film a beau porter le nom du mari d’Alcmène, il n’a finalement que très peu de choses en commun avec la pièce de Plaute, à commencer par le registre. Aux accents plus tragiques que comiques, le film de Bauduinet met en scène une jeune amphitryonne joyeuse et futile qui ouvre les portes de son intérieur à un parfait inconnu venu accomplir une tâche bien mystérieuse.

Pendant les huit minutes que dure le court métrage, la demoiselle s’adresse à un personnage que l’on ne verra jamais. Et c’est bien la caméra subjective qu’elle fixe quand elle semble regarder son “sauveur” dans les yeux, non sans faire penser à “La Dame du lac” de Robert Montgomery. Ainsi mis en place, le dispositif cinématographique fait ingénieusement substituer l’inconnu au spectateur, témoin malgré lui des agissements et des volontés de la jeune femme décidée à profiter pleinement des instants qu’elle sait derniers. Interprété par Circé Lethem, l’amphitryonne paraît vicieusement vertueuse dans un jeu simple et retenu, dans une mise en scène pudique et fragile. Enfin, lorsqu’au petit jour, un acte impensable est commis et que la raison de la venue de l’inconnu s’éclaircit, le réalisateur passe de l’adresse directe à la lecture d’une lettre récitée en voix off. Du registre léger, on passe à un registre plus grave, plus profond aussi.

Pour terminer, au lieu de nous laisser spectateurs de la jeune fille étendue sur le lit, plongée dans un repos éternel et volontaire, Bauduinet décide au contraire de nous montrer des moments légers de la vie de la trépassée, des souvenirs de vacances à la mer, réminiscences joyeuses filmées en super 8. Effet de surprise et de césure garanti, renforcé par le “Dommage que tu sois mort” de Brigitte Fontaine. Même dans la sobriété, l’expérimental Bauduinet ne peut s’empêcher de rester quelque peu cynique.

Marie Bergeret

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A comme Amphitryon 94

Fiche technique

amphitryon

Synopsis : Un homme monte les marches d’un escalier d’un vieil immeuble pour se rendre chez une jeune fille. Elle attend et désire impatiemment sa venue. Vient-il pour passer une nuit enivrante et passionnée ou vient-il plutôt pour autre chose ? Il fera ce qu’elle désire le plus…

Genre : Fiction

Durée : 8’

Pays : Belgique

Année : 1998

Réalisation : Patrice Baudinet

Scénario : Patrice Baudinet

Interprètes : Circé Lethem

Images : Jean-Paul De Zaetijd

Son : Maarten Mees

Montage : Nathalie Beaufays

Production : Patrice Baudinet

Article associé : la critique du film

13th Brussels Short Film Festival : le palmarès

Palmarès International

Le Grand Prix du Festival : TULUM de DALIBOR MATANIC (Croatie,  2009)

Le Prix d’Interprétation féminine : MARIE HAMMER BODA pour ANNA de RÚNAR RÚNARSSON (Danemark, 2009)

Le Prix d’Interprétation masculine : RAPHAEL COLEMAN pour EDWARD’S TURMOIL de KIM ALBRIGHT (Royaume-Uni, 2009)

Le Prix du public : ¿DÓNDE ESTÁ KIM BASINGER? de ÉDOUARD DELUC (Belgique, 2009)

Prix du Jury Jeune : JITENSHA de DEAN YAMADA (Japon / USA, 2009)

Le Prix BeTV : MUZICA IN SANGE de ALEXANDRU MAVRODINEANU (Roumanie, 2009)

Le Prix TV5 Monde : L’HEURE BLEUE de ALICE DE VESTELE & MICHAEL BIER (Belgique, 2010)

Mention spéciale du Jury pour la musique : MUZICA IN SANGE de ALEXANDRU MAVRODINEANU (Roumanie, 2009)

Le Concours de Speed Pitching a été remporté par KOEN DE JONGHE


Palmarès national

Le Grand Prix National : SOUS UN COIN DE CIEL BLEU de CECILIA MARREIROS MARUM & ARNAUD DEMUYNCK (Belgique/France, 2009)

Le Prix de la Communauté francaise : GRISE MINE de RÉMI VANDENITTE (Belgique, 2009)

Le Prix de la Photo : NIKOLAS KARAKATSANIS pour SIEMIANY de PHILIP JAMES MCGOLDRICK (Belgique/Pologne, 2009)

Le Prix du Public : NAWEWE de IVAN GOLDSCHMIDT (Belgique, 2010)

Le Prix d’interpretation féminine : CATHERINE GROSJEAN pour L’HEURE BLEUE de ALICE DE VESTELE & MICHAEL BIER (Belgique, 2010)

Le Prix d’interpretation masculine : FRANÇOIS CIVIL pour DANS NOS VEINES de GUILLAUME SENEZ (Belgique/France, 2009)

Le Prix de la Critique : POST SCRIPTUM de JEF VINGERHOEDT (Belgique, 2009)


Télécharger le palmarès en images sur le site du festival.

S comme Small Apartment

Fiche technique

small-apartment

Synopsis : Un homme mûr, son fils et sa belle-fille explorent l’amour et la perversion dans un espace de 65 m².

Genre : fiction

Durée : 8’

Pays : Etats-Unis

Année : 2008

Réalisation : Andrew T. Betzer

Scénario : Andrew T. Betzer

Interprètes : Alex Wasinski, Julia Fragias, Alexandre Marouani

Images : Sean Williams

Son : John Bosch

Montage : Andrew T. Betzer

Production : Andrew T. Betzer

Article associé : la critique du film

Small Apartment de Andrew T. Betzer

Welcome to the pleasure done

Programmé lors de la projection Short Screens #3, « Small Apartment » d’Andrew T. Betzer manie le thème du tabou avec doigté. Sensuel, sombre et terriblement touchant, le film laisse derrière lui une petite impression de grand malaise.

Sorti de l’université de Maryland, Andrew T. Betzer est un cinéphile insatiable qui plonge une bonne partie de son temps dans les salles obscures à visionner des kilomètres de pellicules pour restaurer et préserver des films qui font partie du patrimoine cinématographique mondial. Habitué à regarder, à détailler chaque image, Betzer est parti des pulsions scopiques qui sommeillent en chacun de nous pour mettre en scène, dans un petit 65 m², un sextuagénaire filmant en cachette les ébats sexuels de son fils et de sa petite amie. Lauréat du Meilleur Film au Southwest Film Festival l’année de sa sortie en 2008, « Small Apartment » raconte en filigrane, la relation d’un père et de son fils.

small-apartment

Avec un tel canevas, il eût été facile de sombrer dans la vulgarité obscène, ce qu’évite habilement le cinéaste. Et plus que d’exhiber la sexualité déviante du père, il nous donne à voir son manque affectif. En visionnant les images volées, le paternel désœuvré fantasme d’un rapprochement physique, d’un geste attendrissant, d’un sourire chaleureux, d’un baiser affectueux. Cloîtré dans cet appartement clos où aucun espace ne semble lui être accordé, il soulage sa souffrance à travers une réalité transposée, une réalité dédoublée et intemporelle. Comme si dans son acte interdit, il libérait sa parole absente.

Derrière l’apparente perversion du vieil homme se cache une effrayante solitude qui envahit insidieusement tous les recoins de l’appartement exigu jusqu’à toucher le spectateur qui devient alors voyeur malgré lui. Partisan d’un cinéma sensible et intelligent, Betzer aime bousculer cet observateur discret comme il aime le plonger dans les abîmes de l’esprit. Preuve que cinéma sans conscience ne serait, selon l’Américain, que ruine de l’âme !

Marie Bergeret

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Le Vice et la vertu de Roland Lethem

Coup de force audacieux comme seule la décennie 70 a pu en produire, « Le Vice et la vertu » de Roland Lethem a déclenché soupirs, cris et étonnement à la séance « Tabou » de Short Screens en avril à Bruxelles.

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Avec ce très court très osé, Roland Lethem, réalisateur belge controversé, défie toute catégorisation en même temps qu’il heurte la sensibilité de son spectateur. Plan fixe filmé en 16mm et en noir et blanc, « Le Vice et la vertu » se présente comme une mise en scène apparemment quelconque de la Vierge à l’Enfant. Sauf que sous ce paradigme classique de l’innocence se cache un élément dérangeant à plusieurs égards: à y regarder de plus près, on aperçoit entre les jambes du nouveau-né, un sexe masculin en état d’érection, qui fait l’objet de la cajolerie de la maman plus que le bambino lui-même.

D’emblée, à la lecture au premier degré d’un tel film, toutes les critiques possibles frappent l’esprit : volonté de choquer, célébration de la perversité, louange de l’immoral, affront iconoclaste,… Pourtant, l’artiste subversif à l’origine de telles horreurs magistrales que « Le Sexe enragé », « Le Tampax vite » et « Gourmandises » parvient à esquiver ce genre de jugement réducteur en suscitant des réflexions sur les règles morales et en mettant à mal de façon intelligente les normes sociales et la pruderie. Plus de 35 ans après sa création, ce petit court muet réussit son pari  et, comme en témoigne parfaitement son titre, explore habilement la frontière parfois floue entre le pervers à censurer et le naturel dans toute sa splendeur.

Adi Chesson

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