Les Courts du Grand au Grand Action

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Freedub 1 de Stéphane Elmadjan

8 et des poussières de Laurent Teyssier

Lucas sur terre de Maud Alpi

La leçon de danse de Philippe Prouff

Dans la tête de Grégory Damour, Maxime Entringer, Anthony Gilles, Alan Sellier

 

Infos pratiques : Courts du Grand, 6ème édition – Vendredi 19/3 – Start : 19.45 pétantes !

Cinéma Grand Action – 5, rue des Ecoles – 75005 Paris

www.collectifprod.fr, collectifprog@gmail.com

Envoyer son film à l’adresse suivante : Collectif Prod, 63 bis rue Ramey, 75 018 Paris

Carlye Archibeque : “Un film parfait, ce n’est pas forcément un genre, un drame ou une comédie. C’est un univers entier, complet.”

« See, meet and interact. The people behind the pixels ». Cette formule esquisse les contours du Siggraph, acronyme de Special interest Group in Graphics, un séminaire américain annuel sur l’infographie, apparu pour la première fois en 1974. Intégré à l’événement, le Computer Animation Festival couvre le plus sophistiqué de l’image numérique mondiale et offre plusieurs prix dont le très convoité Best in Show Award. Courte rencontre avec Carlye Archibeque, Présidente et productrice du Festival.

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Le Siggraph a 36 ans. Comment a-t-il vu le jour ?

Dans les années 60, les images de synthèse (computer graphics/CG) commençaient à être de plus en plus utilisées, à un point tel que les universités ont envisagé d’intégrer des laboratoires d’infographie dans leurs départements d’ingénierie. En 1967, quelques professeurs d’université ont lancé une pétition à l’attention de l’Association for Computing Machinery (ACM) qui comprenait des ingénieurs. Le but était d’établir un sous-groupe pour les professionnels du graphique pour qu’ils aient la possibilité de s’exprimer, d’être entendus et de partager leur travail et leurs théories, afin de faire évoluer la profession. Cette pétition a été approuvée, et la première conférence Siggraph a eu lieu en 1974 et l’année suivante, le festival a été lancé. A l’époque, le festival était un grand mot, c’étaient plutôt des projections très informelles. Depuis, le Siggraph est devenu une organisation reconnue. Ce qui est fascinant, c’est que le projet est né de professeurs qui enseignent encore et que les pionniers de cette initiative sont encore vivants. Je fais régulièrement des interviews d’eux, dans le but d’archiver ces informations. Ce qui est marrant, c’est qu’on considérait autrefois les gens de ce milieu comme des « nerds » ou des « geeks ». Je crois qu’on a réussi à faire changer des choses. Maintenant, ils sont perçus dans un sens positif.

Vous recevez chaque année énormément de films. Quels sont les critères cruciaux pour être retenus au Siggraph ?

Les studios sont toujours à la recherche d’un pitch ou d’une idée qui plairait à un maximum de gens. Le problème, c’est qu’un critère pareil nuit parfois à l’histoire. Pour moi, c’est l’audace qui prime. Il ne faut pas forcément quelque chose d’inouï car ça devient très difficile de trouver un sujet qui n’a jamais été traité avant, mais ce qui est intéressant, c’est de raconter les choses d’une autre manière. Outre l’histoire, ce qui importe, ce sont les émotions et le divertissement. Le cinéaste doit en effet être capable de traduire et de partager la joie de son histoire à travers son film. Alors effectivement, nous recevons beaucoup de films, mais certains cinéastes n’osent pas nous envoyer leurs films, parce qu’ils estiment qu’ils ne sont pas assez bons pour le Siggraph. Évidemment, certains titres sont très vite éliminés mais ce n’est pas parce qu’un film est simple qu’il n’est pas bon. Et puis, de toute façon, l’inscription est gratuite donc on ne perd rien à essayer !

Comment s’opère la présélection ?

Les deux dernières années, les 1.000 films que nous avons reçus ont été départagés par un jury de présélection qui a travaillé de 07h30 à 21h pendant quatre jours et qui était plutôt épuisé à la fin ! Cette fois-ci, notre équipe de production s’est réunie pour éliminer plein de films dans un premier temps. Le nombre a été réduit à 350. Moi, je ne fais pas partie du jury, mais je participe à la sélection, ce qui est déjà une manière de voter. On a une règle, toutefois : les membres du jury ne se parlent pas pendant la sélection mais seulement pendant les pauses afin de ne pas s’influencer.

Peux-tu me parler de tes goûts ? D’un film en particulier que tu as beaucoup aimé ?

L’année passée, « Oktapodi » était pour moi un film tout à fait parfait. Un film parfait, ce n’est pas forcément un genre, un drame ou une comédie. C’est un univers entier, complet. « Oktapodi » était complet. Les personnages étaient fascinants et fidèles à leur nature. Le vilain était très méchant, et les pieuvres étaient vraiment mignonnes ! J’aimais beaucoup la palette de couleurs utilisée. Ceci dit, j’aime le noir et blanc aussi.

Quels sont les prix remis au Siggraph ?

Il y a quatre prix proprement dit, avec chaque fois trois nominations et un gagnant. Seul le Best of Show est un vrai prix, les autres sont plutôt des mentions, et des honneurs. En fait, pour le Best of Show, le jury vote autrement que pour les autres catégories. Un comité visionne les films et en choisit dix, puis un autre comité plus réduit vote pour cinq films. Le prix offre au lauréat une nomination à l’Oscar du film d’animation. Ainsi, cette année, « French Roast » de Fabrice O. Joubert, lauréat de ce prix, était en lice pour l’Oscar.

Le Siggraph ne met en avant que les court métrages et les films d’écoles. Serait-ce possible d’envisager aussi une compétition pour des longs métrages ?

On essaie d’avoir aussi des longs métrages et de les programmer en ouverture. Cette année, on a montré « Coraline » en 3D. Le problème, c’est que ça demande du temps et de l’énergie, et que le Siggraph est une conférence technique dont le côté artistique est très récent. Il y a deux ans, c’était encore une culture digitale fermée. Les studios et les maisons de productions ne comprennent pas toujours ce qu’on fait. C’est très difficile de les convaincre de nous refiler des films, et ça prend du temps pour créer des liens de confiance avec eux. La plupart de ces films sont des blockbusters de l’été, et le Siggraph a lieu en juillet-août. Personne ne veut nous refiler les sorties de l’été parce que c’est trop tôt. Et personne ne nous donne les films prévus pour novembre-décembre parce que ça gâche leur sortie. C’est compliqué, mais on persiste quand même !

Propos recueillis par Katia Bayer

Article associé : la critique de « French Roast »

Le site du Siggraph : www.siggraph.org

Festival Courtisane 2010 : cinéma, vidéo et art médiatique

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La neuvième édition du Festival Courtisane présente un mélange inédit de cinéma, de vidéo, de performances audiovisuelles et d’art médiatique.

Découvrez le travail des cinéastes et des artistes média les plus aventuriers d’aujourd’hui et de demain.

Cette expérience « on the edge » se tiendra pendant cinq jours, du 17 au 21 mars, dans différents lieux de la ville de Gand.

Pour plus d’informations, consultez le site de Courtisane.be

Logorama de H5

Kill your Idols !

Déjà connus et reconnus pour leurs pubs et leurs clips, François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain – aka le collectif H5 – viennent de remporter avec leur premier film l’Oscar 2010 du meilleur court métrage d’animation. Logorama nous embarque dans un manège étourdissant de logos publicitaires, presque aussi cruel et frénétique que le matraquage orchestré par les grandes marques, jusqu’à l’apocalypse…

Une belle journée à Los Angeles. Ça sifflote joyeusement. Des flics conversent dans leur voiture de patrouille. Des enfants visitent le zoo. Et puis, au détour d’une rue, comme dans tout bon blockbuster, le sourire du clown psychopathe, la course-poursuite, la prise d’otages, le gunfight… Avant l’escalade finale. B.O rétro, dialogues à la sauce Tarantino des séries en vogue, rythme effréné, les ingrédients classiques sont là. S’amusant des conventions des films policiers et des films catastrophe, Logorama enchante par son casting de stars ! Au rang des héros et des clins d’œil, les Bibendums Michelin incarnent les forces de l’ordre, Monsieur Propre officie comme guide du zoo, le Géant Vert se soucie du bien-être des animaux et la jolie serveuse n’est autre qu’une pin-up Esso. Le rôle du grand méchant revient de droit à Ronald McDonald qui, « I’m loving it ! » carnassier en bouche, se fera un plaisir de dézinguer tout ce qui bouge et de corriger les deux garnements de service : le bonhomme Haribo et le gamin Big Boy.

Au long de 16 minutes enjouées, Logorama laisse libre cours à l’animation typographique virtuose de 2500 logos. Logos tous plus charismatiques les uns que les autres, tous gravés dans nos mémoires rétiniennes, notre temps de cerveau disponible. Là aussi, ils sont absolument partout. Ils sont tout à la fois le décor et les acteurs. Ils font crisser les pneus, font parler les colts, se haïssent et s’entretuent avant de finir engloutis par un séisme géant, noyés dans un océan nimbé de pétrole et de déchets radioactifs. La violence déchaînée du clown McDo envers la terre entière et notamment envers un Big Boy « tête à claques », symbole d’une chaîne concurrente de fast-foods, n’est peut-être pas un hasard. Ce dénouement chaotique, cet enfouissement du monde des grandes firmes capitalistes, non plus… Dénouement en spirale, long travelling arrière jusqu’à l’infini de l’espace, composé lui aussi de sigles commerciaux. La boucle est bouclée.

Laissant de côté le caractère oui ou non subversif et contestataire du détournement de ces icônes marchandes, les réalisateurs présentent plutôt leur film comme un « droit de réponse » au déferlement d’images de nos sociétés de consommation. L’intégration du fait que nous vivons sous un bombardement permanent de marques, de labels, où tout se vaut, s’égalise. Ici, le RAF historique de Baader et Meinhof apparaît au même rang que les Stop&Shop et autres Master Card. Et peu à peu, au fil de l’intrigue, l’impact visuel des logos s’estompe au profit de l’aventure des personnages. En un sens, le politique dans Logorama, ce sont son existence même et son goût du ludique. L’audace d’avoir écrit et produit un court métrage bluffant et drôle autour de 2500 logotypes sans autorisation préalable et en dépit du droit international. Un pari payant puisque le succès public et les récompenses sauront sans doute mettre le collectif et ses producteurs à l’abri des quelques 3000 procès possibles. Engouement porté aussi par l’affection inconsciente que chacun éprouve peut-être pour ces mascottes flashy, parasites colorés de notre quotidien.

Au-delà de l’indéniable talent des H5, l’Oscar et les nombreux prix internationaux récoltés par Logorama consacrent également la vivacité de l’animation française et l’émergence d’une nouvelle génération de créateurs. Quand ils ne sont pas tout simplement autodidactes, ces créateurs ne sortent pas forcément des écoles de cinéma mais s’échappent volontiers des sphères des Beaux-Arts, du graphisme ou de la communication. Riches de ces parcours transversaux, ils n’hésitent pas à mêler les codes et les formules de différents univers, à brouiller les pistes et les genres, à dresser un pont entre le langage cinématographique et l’innovation plastique. François Alaux et Hervé de Crécy vont ainsi, à la demande de l’éditeur Ubisoft, adapter le jeu vidéo Tom Clancy’s Ghost Recon Future Soldier en court métrage de 20 minutes, avec Ridley et Tony Scott à la production. Un rapprochement de bon augure.

Xavier Fayet

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Articles associés : l’interview de Ludovic Houplain, co-réalisateur, l’interview de Nicolas Schmerkin, producteur d’Autour de Minuit

Festival Côté court : Participez au Prix du Public

Vous résidez à Pantin ? Vous aimez particulièrement le cinéma ? Vous êtes libre entre le 9 et le 19 juin ? Participez au Festival Côté court et remettez le Prix du public.

Le Jury du Prix du Public est constitué de 5 personnes qui visionnent, durant la période du Festival, l’intégralité des films présentés dans le cadre de la Compétition Fiction (soit une vingtaine de courts métrages). Il attribue à l’un des réalisateurs un prix de 1500 euros, doté par La Ville de Pantin.

En tant que membre du Jury du Prix du Public, vous serez au cœur d’un événement majeur de votre département et vous pourrez rencontrer des professionnels du cinéma (réalisateurs, comédiens, producteurs) et participer aux autres programmes du Festival.

Comment participer ?

Envoyez-nous, avant le 3 mai 2010, une lettre de motivation en précisant bien dans votre intitulé « Candidature pour Prix du Public Côté court 2010 »

• Par e-mail à : amelie@cotecourt.org

• Par courrier à :

Festival Côté court – Jury Prix du Public

Amélie Damelincourt

104, avenue Jean Lolive 93500 Pantin

Festival Hors pistes: Visionnez les films en ligne

Rendez-vous d’actualité né en 2006, le Festival Hors Pistes s’attache aux nouveaux usages de l’image contemporaine et témoigne des ruptures et des détournements qui nourrissent les formes traditionnelles du film et de la narration.

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Pour ceux qui ont raté l’édition 2010 (19 au 28 février), il est possible de visionner en ligne (gratuitement pendant 2 mois) une partie des films programmés cette année.

Voir les films…

En savoir plus sur le Festival…

La 500e de Court-Circuit : concours de courts métrages

Les internautes ont jusqu’au 2 juillet 2010 pour envoyer un court métrage de 2 minutes maximum, utilisant au moins 2 des 4 mots suivants : « court-circuit », « 500 », « fête », « arte ». Bande-annonce, clip, fiction, documentaire, animation … tous les genres sont acceptés.

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Trois prix seront alors remis avec un « prix ARTE » décerné par un jury composé de professionnels et deux « prix des Internautes ARTE » décernés par les Internautes.

Le lauréat du « prix ARTE du jury professionnel » gagnera la diffusion de son court métrage dans la 500e de Court-circuit, ainsi qu’une caméra de poche HD Kodak Zi8 et Le guide Kodak du jeune cinéaste 2009-2010.

Le 1er lauréat du « prix des Internautes ARTE » gagnera 100 euros à choisir sur www.arteboutique.com et Le guide Kodak du jeune cinéaste 2009-2010.

Le 2ème lauréat du « prix des Internautes ARTE » gagnera 50 euros à choisir sur www.arteboutique.com et Le guide Kodak du jeune cinéaste 2009-2010.

Pour en savoir plus…

A comme Alma

Fiche technique

Synopsis : Alma sautille à travers les rues enneigées d’une petite ville. Une étrange poupée dans la vitrine d’un magasin de jouets anciens attire son attention. Fascinée, Alma décide d’entrer…

Genre : Animation

Durée : 05’20’’

Pays : Espagne

Année : 2009

Réalisation : Rodrigo Blaas

Scénario : Rodrigo Blaas

Directeur photographie : Gabe Ibañez

Animation: Daniel Peixe, ManueBover, Remi Hueso

Design des personnages : Bolhem Bouchiba, Carlos Grangel,
Sergio Pablos, Santi Agustí

Musique : Nacho Mastretta

Son : Tom Myers, David Hughes

Décors : Alfonso Blaas

Production : Cecile Hokes, Nina Rowan

Effets spéciaux : David Heras

Article associé : la critique du film

Alma de Rodrigo Blaas

Petite bouille affublée d’un bonnet, Alma, une petite fille aux grands yeux bleus, contemple la devanture d’un magasin de jouets. Mutine et en proie à la curiosité, elle pousse la porte de ce curieux négoce. Premiers instants d’un conte à l’âme plus fantastique que féerique.

Attirée par une poupée lui ressemblant mystérieusement, Alma (âme en espagnol) succombe à une tentation enfantine a priori innocente mais fatale, et passe dans un autre monde, celui des apparences et du double. Dans l’étrange magasin rempli de poupées, les miroirs de l’âme se multiplient à l’infini, offrant une place aux faux-semblants et à la représentation de l’horrible, si ce n’est de l’horreur.

Légitimement remarqué par la critique, lauréat de nombreux prix (dont une mention au Siggraph), et sélectionné aux Goyas (l’équivalent de nos Césars en Espagne), « Alma » s’impose comme un film d’animation bien à part. La force majeure de cette réalisation : convoquer l’imagination du spectateur en lui proposant un univers fait de contrastes, à la fois simple et terriblement efficace.

Habile dans l’imbrication et la manipulation des atmosphères, Rodrigo Blaas nous renvoie à nos propres névroses et à ses multiples visages, en misant sur plusieurs éléments : une histoire de poésie sombre, une ambiance musicale et des effets sonores réalisés et mixés par Tom Myers, un sound designer ayant travaillé sur de nombreux projets dont « Star Wars », et un décor mi-métaphysique, mi-symbolique rappelant le travail de Gaudi.

Le résultat est à la hauteur du film; bien qu’« Alma » reste catégorisé “tout public”, il n’en demeure pas moins que la magie opère assurément auprès des petits comme des grands, en passant allègrement de la légèreté à la profondeur, au monde de l’enfance à l’onirisme, et de la lumière à la noirceur, donnant ainsi au film un supplément d’âme.

Amandine Fournier

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Le Bûcheron des mots de Izù Troin

Il faut cultiver son jardin

Présenté à Anima en compétition internationale, « Le Bûcheron des mots » de Izù Troin pose ses délicates ailes à la croisée des mots, des langues et des cultures, entre ciel et terre, dans un horizon infini et imaginaire qui ne porte ni nom ni frontière.

Jolie fable à portée universelle, le film de Izù Troin vante les vertus de l’écrit dans un récit aussi poétique qu’envoûtant. Nadal, jeune bûcheron solitaire, coupe les mots des arbres qu’il revend à l’usine de la cité près de laquelle il s’est établi. Comme les autres, il vit dans la hantise des livres interdits jusqu’au jour où il fait la rencontre de Fauvère, une Marquée, bannie par la société.

Passionné de mots, de lettres, et de typographies, Troin choisit de commencer son film par l’idéogramme de la mélancolie en japonais et de le terminer avec le mot « ressentir une émotion » en chinois. Du premier au dernier signe, « Le Bûcheron des mots » s’inscrit dans une émotion immuable comme le tatouage sur la peau des personnages du film.

Imprégné de l’amour et du respect des cultures et des langues, métaphorique et d’inspiration médiévale, mise en abyme ou reflet d’une triste réalité, « Le Bûcheron des mots » montre que les barrières se forgent avant tout par peur de la différence, et que de l’ignorance naît l’intolérance. Les livres et leur lecture sont une ouverture sur le monde et permettent de poser un regard critique sur les choses. Dommage que le film de Troin survole cette noble idée sans l’approfondir.

Avec « Le Bûcheron des mots », Izù Troin nous fait voyager dans des contrées impossibles, là où tout est nostalgique, graphique et esthétique. Aux allures de parcours initiatique, celui du Bûcheron est à couper le mot !

Marie Bergeret

Article associé : l’interview d’Izù Troin 

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Envie d’aller au Festival d’animation d’Annecy ?

Pour son anniversaire, le Festival d’animation d’Annecy s’associe à YouTube pour organiser un concours original et inédit. Ouvert à tous, il permet aux créateurs en herbe, aux étudiants ou aux professionnels de l’animation de toucher du bout des doigts un Festival à la renommée mondiale.

Vous avez l’envie de créer, de réaliser un film d’animation ou d’adapter une réalisation ? Le film, d’une durée maximale de 5 minutes, devra tenir compte des mots-clés : « 50 », « Festival » et « Annecy » afin d’illustrer le thème de la fête et de l’anniversaire.

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Pour participer, c’est simple. Déposez votre film entre le 1er février et le 1er mai 2010 à minuit, à l’adresse : www.youtube.com/annecyfestival. À partir du 2 mai, les internautes voteront pour les 10 meilleurs courts métrages soumis (clôture des votes le 23 mai à minuit). Puis un jury de professionnels primera le meilleur parmi ces 10 finalistes (phase de délibération du 24 au 27 mai).

Le lauréat se verra offrir une semaine à l’édition 2010 du Festival d’Annecy qui se tiendra du 7 au 12 juin et son film sera projeté pendant le Festival.

Règlement complet sur www.annecy.org

Le court et la course aux Oscars

Oscar du Meilleur court métrage documentaire : “Music by Prudence” de Roger Ross Williams et Elinor Burkett (Zimbabwe, Etats-Unis)

Syn. : Documentaire sur le parcours de Prudence Mabhena, 21 ans et atteinte d’arthrogrypose, qui d’un monde de haine fit une remarquable transcendance vers l’univers de la musique et de l’amour.

Oscar du Meilleur court métrage de fiction : “The New Tenants” de Joachim Back (Etats-Unis, Danemark)

Syn. : Un nouvel appartement révèle les secrets de ses anciens propriétaires et locataires. Une galerie d’étrange personnages sont passés en revue : un mari trompé, un dealer, un prêtre, …

Oscar du Meilleur court métrage d’animation : “Logorama” de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain) (France)

Syn. : Une course poursuite effrénée, des animaux sauvages lâchés dans la ville, une prise d’otage qui tourne au drame… et bien plus encore dans LOGORAMA !

Cine Pocket : Appel à création

Cine Pocket, le festival des films mobiles de Bruxelles lance un appel à création de films réalisés avec un téléphone à l’occasion d’un concours qui se clôturera par une projection spéciale au Bar du Matin le 21 mars 2010.

Technologiquement innovant mais plus que jamais à la portée de tous, le concours s’adresse aux détenteurs de téléphones mobiles capables de réaliser des petits films vidéo. Axé avant tout sur la créativité et l’imagination, le concours est ouvert à tous et est complètement libre : pas de thème imposé, pas de genre en particulier (fiction, clip, animation, docu-fiction, …). Tout est permis pourvu que le film soit réalisé avec un téléphone et dure 1 à 3 minutes.

Pour participer, il suffit de s’inscrire gratuitement sur le site www.cinepocket.be et de déposer un ou plusieurs film(s) avant le 10 mars 2010 à minuit.

Les films seront immédiatement accessibles au public qui pourra les visionner et voter pour désigner le Prix du public.

Un jury composé de professionnels de l’image désignera les films nominés à l’issue de la compétition.

Au total, 4 prix seront attribués:

• Le Meilleur Film Mobile : 1.000 € + une bouteille de champagne

• Le Meilleur Scénario: 250 € + une bouteille de champagne

• Le Prix du Public : 250 € + une bouteille de champagne

• Le Meilleur ‘Film brut’: 150 € + une bouteille de champagne

Les meilleurs films du concours ainsi qu’une sélection internationale seront diffusés sur grand écran à l’occasion d’une projection spéciale le dimanche 21 mars de 18h30 à 23h00 au Bar du Matin à Bruxelles.

Alors, amateurs, artistes, vidéastes, tous à vos GSM : c’est le moment de faire son cinéma !

Le site de Cine Pocket : www.cinepocket.be

Florence Miailhe et le « Mystère » revisité

Marquée par « Le Mystère Picasso » d’Henri-Georges Clouzot (1965), l’animatrice Florence Miailhe, diplômée en gravure à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) de Paris, redéfinit le monde de l’animation à sa guise pour s’y trouver un créneau distinctif, depuis son premier court métrage réalisé en 1991. Dans le cadre du festival Anima 2010, une rétrospective, une exposition et une rencontre lui ont été consacrées en collaboration avec l’Abbaye de Fontevreau, un atelier d’images en résidence, qui a également accueilli des cinéastes et animateurs tels que Tatia Rosenthal (« Le Sens de la vie pour $ 9,99 ») et Michal et Uri Kranot (« The Heart of Amos Klein », « God on our Side »).

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© Renaud Fang

Avec une filmographie qui compte une demi-douzaine de courts métrages (« Hammam », « Conte de quartier », « Premier dimanche d’août »), dont des films de commande (« Les oiseaux blancs, les oiseaux noirs », « Matière à rêver ») et bientôt un long métrage (« La Traversée »), Florence Miailhe peut se vanter d’un style singulier et apparemment inépuisable. Sa technique, comme celle du cubiste malagais sous le ciné-œil de Clouzot, est de peindre, de créer, d’effacer et de recréer des mondes magiques avec le pigment et le sable comme seuls supports et le banc-titre comme seul cadre. Avec un travail sur la matière elle-même, Florence Miailhe exploite le genre de l’animation pour marier la peinture et le cinéma.

Créés à partir de la peinture en mouvement, ses films livrent des récits en devenir, tout comme le tableau en devenir de Picasso. Toujours derrière un voile de volupté, ceux-ci décrivent l’individuel comme le collectif, le particulier comme l’universel, le physique comme le psychique. Tandis que la palette chromatique témoigne d’une fraicheur fauviste, les femmes – plus précisément le corps féminin – représentent le sujet de prédilection dans cet univers unique, grouillant d’éléments visuels. La symbolique de la triade Femme-Nature-Terre et l’évocation au Jardin d’Eden sont particulièrement remarquables dans « Hammam », portrait d’un bain public pour femmes, et « Matière à rêver », court traitant de l’érotisme d’un point de vue féminin.

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Le sensualisme qui transperce toute l’esthétique de Miailhe, souligne également des récits enfantins, comme ceux dérivés des Mille et une nuits (« Schéhérazade » et « Histoire d’un prince devenu borgne et mendiant »). Protégée par l’ambiguïté et la distanciation offertes par son dessin organique, la réalisatrice dirige une symphonie multicolore où l’érotisme prévaut sur la pornographie. Encore une fois, « Matière à rêver » illustre parfaitement cette tendance. Seule animation dans une série de cinq courts commandés autour du thème de la sexualité vu par des femmes-cinéastes, celui-ci se présente comme une mosaïque épicurienne évocatrice d’un kâmasûtra esthétisé dépourvu de la moindre obscénité.

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Habilement et avec une grande souplesse, Florence Miailhe met en avant la spontanéité de la création artistique dans ses œuvres, où le travail de l’artiste peintre est manifeste à tout moment, même si ses mains sont effacées par le montage. Défiant les appellations thématiques comme fiction ou documentaire, ces films-tableaux nagent entre les genres, même si certains, comme « Les oiseaux blancs, les oiseaux noirs », basé sur la vie de Tierno Boker, se veulent plus clairement documentaires que d’autres.

L’émotion chez Miailhe se trace dans l’abstrait, grâce à un passage facile entre le réel et l’imaginaire au sein d’un univers déjà fort onirique, où les barrières entre le signifiant et le signifié sont floues, rappelant ainsi le dicton de Magritte : « Ceci n’est pas une pipe ». De ce point de vue, ses films relèvent tous de la question de la réalité dans l’art représentatif, qu’il soit pictural ou cinématographique.

Adi Chesson

Consulter les fiches techniques de « Hammam », « Contes de quartier » et « Matières à rêver »

C comme Contes de quartier

Fiche technique

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Synopsis : Sept personnages principaux vivent une journée mouvementée dans un quartier en rénovation situé au bord du fleuve. Ici, on se croise sans se voir, une poupée passe de mains en mains…

Genre : Animation

Durée : 15′

Pays : France

Année : 2006

Réalisation : Florence Miailhe

Image : Florence Miailhe

Son : Olivier Calvert

Montage : Fabrice Gérardi

Décors : Violaine Lécuyer

Musique : Denis Colin

Production : Les Films de l’Arlequin

Article associé : le reportage sur Florence Miailhe

M comme Matières à rêver

Fiche technique

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Synopsis : Trouver matière à fantasmer dans la manière même de peindre. “Matières à rêver” s’improvise, comme on peut improviser, en amour, en fonction de sa fantaisie, de son partenaire, du temps qu’il fait, du lieu.

Genre : Animation

Durée : 6′

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : Florence Miailhe

Son : Hubert Teissedre, Fabrice Gérardi

Montage : Fabrice Gérardi

Musique : Denis Colin

Production : Paraiso Production Diffusion

Article associé : le reportage sur Florence Miailhe

Côté Court #3 : Appel à films/Call for Films

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Côté Court #3 : appel à films !

CÔTÉ COURT propose depuis le mois d’octobre 2009, des projections de courts métrages thématiques dans les salles de cinéma bruxelloises, en présence des réalisateurs. Dans le cadre de sa troisième édition, nous lançons un appel à films sur le thème du « Tabou » (support DVD requis).

Vous pouvez envoyer vos films jusqu’au 10 mars à l’adresse suivante :

ARTATOUILLE asbl

214 rue du Moulin – 1210 Bruxelles (Belgique)

Contact : Bibiana Vila

artatouille@gmail.com


Côté Court #3: Call for Films

Theme: Taboo

Since October 2009, CÔTÉ COURT has been proposing thematic short film screenings in Brussels theatres.

For its 3rd edition, CÔTÉ COURT invites you to send in your short film entries on the theme of « Taboo », at:

ARTATOUILLE asbl

214 rue du Moulin – 1210 Brussels (Belgium)

The required format is DVD.

Deadline: 10th March, 2010

For further information, contact Bibian Vila Gimenez at artatouille@gmail.com

F comme French Roast

Fiche technique

Synopsis : Au moment de régler l’addition dans une chic brasserie parisienne, un homme d’affaires guindé se rend compte avec horreur qu’il a oublié son portefeuille : comment va-t-il payer ?

Genre : Animation

Durée : 8’15’’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Fabrice O. Joubert

Scénario : Fabrice O. Joubert

Design des personnages : Nicolas Marlet

Musique : Olivier Lliboutry

Production : Pumpkin Factory, Bibo Films

Article associé : la critique du film

French Roast de Fabrice O. Joubert

L’habit ne fait pas le moine

Récompensé en 2009 par le « Best of show » du prestigieux Siggraph et nominé pour le non moins prestigieux Oscar du meilleur film d’animation, « French Roast » de Fabrice O. Joubert rend hommage à la douce France des années 50 à travers un court animé à l’humour tatiesque.

Dans une brasserie parisienne bon chic bon genre, Walter, l’homme d’affaires commande un café, lorsqu’au moment de payer, il réalise que pas un centime n’occupe les poches de son joli complet. Honteux et confus, mu par la ferme intention de ne pas passer pour un pauvre c…, il choisit d’éviter le déshonneur et demande un autre expresso à André, le garçon de café. Il plonge dès lors dans une spirale infernale l’obligeant à ingurgiter moult litres de caféine sans résoudre son souci pécuniaire. Et quand surgit Marie-Madeleine, la religieuse dormeuse, l’irréprochable sens moral du costume deux pièces se retrouve fortement remis en question.

Plusieurs mois de travail assidu et plus d’une soixantaine d’artistes issus de l’Ecole Georges Méliès pour bon nombre d’entre eux se cachent derrière le monde jouissif de « French Roast ». Très vite, l’atmosphère très frenchy de la pantomime en 3D se déploie sur une musique originale et entraînante signée Olivier Lliboutry. Le graphisme soigné de Nicolas Marlet donne vie à une série de personnages savoureux, à l’apparence trompeuse évoquant l’univers burlesque et caustique de Ronald Searle.

Par une approche des plus amusantes, le réalisateur originaire des Gobelins nous livre, telle une madeleine proustienne, un Paris idéalisé dans une histoire drôle et ryhtmée. Le film reflète avec tendresse et simplicité le miroir aux alouettes qui capture préjugés et idées préconçues. Aux inspirations nostalgiques, ce mimodrame est porté par l’élégance de son ambition.

Marie Bergeret

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Article associé : l’interview de Carlye Archibeque, Présidente et productrice du Siggraph