L’Etrange Billet N°4

Aujourd’hui, exercice de style pour Joe Tunmer et la BBC, avec un “Lip Dub domestique” sur un standard de jazz, Conversation Piece de Rex Stewart. Pendant ce temps, une jeune équipe d’animateurs français crée l’entreprise Telegraphics qui, à force d’expérimentations sur la matière, se trouve capable de reproduire l’ensemble des éléments qui constituent la réalité…

CONVERSATION PIECE (Joe Tunmer – Royaume-Uni – 2009 – 7’ – Fiction – Couleur)

TELEGRAPHICS (Antoine Delacharlery, Lena Schneider, Léopold Parent, Thomas Thibault – France – 2010 – 6’45 – Animation – Couleur)

Une sélection établie par Julien Beaunay et Julien Savès.

Ces films font partie de la Compétition Courts Métrages n°4 de l’édition 2011 de l’Etrange Festival. Rendez-vous demain pour l’ultime billet du Festival.

Koji Yamamura : « À chaque film, je m’attache au fait que l’acte de création peut avoir du sens et m’apprendre quelque chose sur ma propre existence »

Poétiques sont ses films, prolifique est son œuvre. De passage à Paris cet été, Koji Yamamura, peut s’enorgueillir d’avoir un long travail en court derrière lui. Dialogue franco-japonais autour de la création et de la découverte avec l’auteur de « Mont chef » (Atama Yama, en V.O.), lauréat du Grand Prix d’Annecy en 2003.

koji-yamamura1

© KB

De quelle manière avez-vous été mis en contact avec l’animation ? À l’âge de 13 ans, vous avez fait un film, à quoi ressemblait-il ?

Je m’intéressais déjà avant l’âge de 13 ans aux mécanismes en jeu dans les films d’animation et les dessins animés tant au cinéma qu’à la télévision. À cet âge-là, j’ai lu dans une revue qu’on pouvait tourner soi-même des images animées au format du super 8. Comme je dessinais beaucoup et que j’aimais écrire des histoires, je me suis d’emblée attaqué à ce projet. J’ai tourné mes premières images avec une caméra prêtée par un de mes professeurs. Ce premier film était très court, il durait deux minutes. C’était une histoire à chute, à gag, à la manière des planches de quatre cases au Japon. Un personnage donnait un coup de pied latéral dans une canette vide, celle-ci sortait d’un côté de l’image et revenait de l’autre, par derrière et lui tombait dessus. J’avais 13 ans et cela faisait boum !

En faisant ce film, avez-vous repéré un rythme absent dans vos dessins ? Est-ce que cette expérience a été satisfaisante pour vous ?

Évidemment. J’avais déjà pris connaissance du principe même du dessin en mouvement, à travers les flip-books, les folioscopes, mais la différence, là, c’était de voir un dessin projeté sur un écran. Il y avait à la fois un étonnement et une joie spécifique, celle de voir prendre forme l’image dessinée et le mouvement se créer devant soi.

Le principe même de l’image par image m’a emmené très vite vers de nouveaux horizons puisque mon premier film était sur cellulos alors que le deuxième, réalisé au collège, ne l’était déjà plus. J’avais compris que l’image par image permettait de reconstituer le mouvement, pour le dessin et le reste; j’ai donc fait un film sur l’animation d’objets et reconstitué un mouvement animé à partir d’objets inanimés. Ce film s’appelait « La Conférence à la cuisine » et représentait des ustensiles de cuisine tenir conférence pour savoir lequel d’entre eux allait manger une pomme. Le débat s’amplifiait lorsque la pomme en question commençait à intervenir dans la discussion en déclarant à tout le monde qu’elle allait se manger elle-même. J’avais dessiné des yeux sur les ustensiles pour les personnaliser et ajouté une bouche en pâte à modeler à la pomme pour qu’elle se croque elle-même, à la manière d’un serpent qui se mord la queue et qui disparaît totalement. En y réfléchissant, ce film me rappelle rétrospectivement « Mont chef » par son côté un peu absurde.

« La Conférence à la cuisine » a été l’occasion de faire certaines découvertes imprévues. A un moment donné, une mouche est entré dans le champ de la caméra. N’étant pas suffisamment attentif, je me suis rendu compte après coup que sa patte de la mouche se voyait en grand sur la lentille. Cela m’a permis de saisir à quel point la prise de vues image par image dépendait malgré tout d’un contexte, celui de l’enregistrement du réel. C’était une évidence mais j’en ai fait l’expérience à ce moment-là, grâce à une patte de mouche !

Après le lycée, vous avez étudié les arts plastiques à Tokyo. Quel a été votre lien entre les Beaux-Arts et les prémisses de votre travail cinématographique ?

Au cours des années de collège et de lycée réunies, j’avais terminé cinq petits films et découvert, grâce à mon professeur d’art, des films de l’ONF dont ceux de Jacques Drouin, un paysagiste canadien et Ishu Patel, un réalisateur indien. À l’université, je suis entré dans un département de peinture à l’huile et j’ai continué à travailler sur des films d’animation dans un esprit très ludique. A l’époque, beaucoup de gens s’amusaient, s’essayaient à faire des films. Je faisais partie d’un cercle d’étude sur l’animation, et comme il n’y avait pas d’enseignement spécialisé sur le sujet, nous nous réunissions entre amateurs. Passionnés de cinéma expérimental, nous empruntions des films belges, canadiens, et autres dans les réseaux culturels des ambassades, seules possibilités existantes alors pour voir des films différents.

Si il n’y avait pas de section d’animation à l’université, il y en avait en une de cinéma. J’ai emprunté une caméra 16 mm, Bolex, professionnelle que j’ai appris à utiliser et avec laquelle j’ai tourné quelques films d’animation dont « Suisei » (Eau douce). J’ai envoyé le film au festival d’Annecy, il a été retenu alors qu’il n’y avait aucune chance pour qu’il le soit. C’est un film que j’ai longtemps laissé de côté. Malgré sa quantité d’erreurs techniques très éloignées de toute forme de maturité, j’y suis attaché pour sa grande naïveté !

Est-ce que votre côté autodidacte vous a appris la liberté en même temps qu’il vous a influencé à travailler en marge du circuit de production ? Éprouvez-vous de la nostalgie par rapport à cette époque où il fallait à tout prix se débrouiller ?

Oui, bien sûr. Cette liberté dont j’ai fait l’expérience au départ a sans doute été tout à fait décisive sur la suite. Maintenant, je ne ressens pas spécialement de nostalgie par rapport au passé. Mon propre rapport au cinéma d’animation n’a pas réellement changé. Je le pratique de la même manière, dans une très grande liberté d’idées et d’images. Cette liberté, que j’essaye de maintenir la plus grande possible, est même à certains égards supérieure à celle que je pouvais avoir à l’époque car j’ai acquis une expérience technique qui me permet d’être plus efficace dans la concrétisation de mes idées.

À l’époque, on organisait des projections régulières de films, aujourd’hui, je me pose encore la même question, à savoir comment montrer les films qu’on a réalisés, quelle fenêtre de présentation leur trouver et comment assumer cette responsabilité-là quand on réalise des films de manière indépendante.

koji1

La forme que vous privilégiez est courte. Au Japon, en dehors du cadre des festivals, vos films ont-ils une visibilité en salle ?

Montrer des courts métrages en dehors des festivals est important pour moi. Les voir en salles de cinéma est quelque chose auquel j’ai toujours accordé une attention particulière. « Mont chef », « Le vieux crocodile », « Kafka, Un médecin de campagne » et « Les Cordes de Muybridge », mon nouveau film, sont passés ou vont passer par les salles.

En court métrage, les contraintes sont bien moindres qu’en long métrage : vous avez la possibilité d’explorer toutes sortes de recherches formelles et d’idées sur le plan de la narration. J’imagine aussi que mon attachement pour le format court est lié au fait que les films qui m’ont profondément marqué au début de mon parcours étaient tous des courts métrages. Par ailleurs, je ressens aussi l’influence importante de Borges, qui a essentiellement écrit autour de la nouvelle et du récit bref, sur mon parcours et sur ma vision du monde. C’est un auteur que je lis depuis mes 20 ans et qui a toujours autant d’impact sur moi. Dans des récits très courts, d’une vingtaine de pages, il a cette capacité d’enfermer, avec une très grande habilité technique, un univers tout entier. Par sa brièveté, le récit peut exprimer un monde dans sa totalité. Cette idée me fascine…

Vous n’avez jamais cherché à adapter Borges ?

Si. Il y a une quinzaine d’années, une chaîne de télévision a lancé un appel à projets et j’en ai proposé un qui s’inspirait directement de Borges. J’ai eu un budget pour réaliser un pilote mais le projet n’a pas eu de suite, la tentative a avorté. Depuis, l’occasion ne s’est pas représentée.

dessin_yama2

Plusieurs de vos films sont des adaptations. Le plus connu, « Mont chef » part d’un récit individuel pour poser une réflexion sur la collectivité japonaise. Quelle liberté avez-vous prise avec l’oeuvre originale ?

« Mont chef » était une adaptation d’un récit d’un rakugo (conte japonais). Je voulais m’attaquer à un projet sur la représentation du Japon et à ma propre identité par rapport à autrui. La relecture d’une histoire que je connaissais depuis longtemps m’a semblé propice à une adaptation en animation et à un état d’esprit intérieur, raison pour laquelle je l’ai choisie. À chaque film, je m’attache au fait que l’acte de création peut avoir du sens et m’apprendre quelque chose sur ma propre existence.

Votre dernier film, « Les Cordes de Muybridge » va commencer  sa carrière en festival. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?

Il ne s’agit pas uniquement d’un film qui retrace la vie d’Eadweard Muybridge. D’autres motifs d’importance égale y apparaissent comme l’histoire d’une mère et de sa fille et le temps qui passe. Ce qui m’a intéressé, c’est le fait que Muybridge a commencé à utiliser, dans ses expériences chronophotographiques des fils et des cordes que le galop des animaux venait briser, déclenchant ainsi l’obturateur et permettant d’obtenir le caractère quasi instantané de la prise de vue. Ce motif des cordes a été pour moi une source d’inspiration bien plus que sa vie et a été un point de départ dans la recherche d’images et dans mes propres dessins.

On sent un intérêt pour les obsessions, les déformations, les proportions les hallucinations dans votre travail. De quelle manière le sombre, l’étrange, l’anormal vous intéressent-ils ?

Le registre de l’étrange est un domaine que j’apprécie beaucoup depuis mon plus jeune âge. Depuis mon entrée en primaire, j’ai commencé à lire les récits d’Edgar Allan Poe et des bandes dessinées faisant peur comme celles du dessinateur japonais Umezu Kazuo. Je jouais à me faire peur, je lisais des récits terrifiants, fantastiques, chimériques et grotesques. C’est quelque chose qui ressort sans doute dans mes films comme un goût délibéré ou comme un projet conscient, mais il s’agit avant tout de choses que j’aime et qui m’ont marquées.

Propos recueillis par Katia Bayer. Traduction : Ilan Nguyên

Article associé : Yamamura et la polyvalence de l’animation japonaise

Yamamura et la polyvalence de l’animation japonaise

Directeur d’animation japonais de renom, Koji Yamamura parvient à créer dans chacun de ses films un univers singulier et captivant. Même ses nombreux films de commande destinés aux jeunes spectateurs interpellent les adultes, évoquant tout l’émerveillement et la nostalgie de l’enfance. Ses autres courts, plus personnels, relèvent la marque d’un artiste qui sait narrer à travers l’image. Quelques illustrations.

« Mount Head »Atama-Yama », 2003), un des titres les plus célèbres de Yamamura, se présente telle une fable (« il était une fois… ») en forme de chant. Accompagnée d’une musique au Shamisen, cette narration expose le sort d’un radin qui se fait exploiter à cause de ses frugalités extrêmes. Déterminé à ne pas gaspiller la moindre chose, il s’empiffre des noyaux de cerises, provoquant la fleuraison d’un cerisier sur sa tête, dont tout le monde veut bénéficier en hiver comme en été. Las d’être un terrain de pique-nique pour des gens peu respectueux de l’écosystème de sa caboche, il décide d’arracher l’arbre, ce qui laisse un trou qui devient vite une flaque d’eau, attirant des centaines de baigneurs. La combinaison de moral et d’absurde du récit l’inscrit dans la lignée des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, desquels ce court pourrait facilement représenter un chapitre retrouvé, si ce n’est le côté contemporain de la métaphore environnementale de la terre abusée.

perspectivenbox1

Dans la même veine se trouve « Perspectivenbox » (1990), une animation au caractère fortement enfantin, témoignant toutefois d’une grande maturité. L’esthétique comme la musique sont proches de celles des jeux vidéo des premiers temps. Cette animation ringarde et mignonne, qui n’est pas sans rappeler La Panthère Rose, suit un ornithologue dans les pérégrinations dans la ville où s’égrainent de codes bar ; là, il rencontre des oiseaux-humains bien plus rares qu’à la campagne. Dans cette œuvre, la nature est autrement sauvage, hostile, conformiste et consumériste, surplombée par des torrents de produits de consommation et de leurs déchets. Yamamura parvient à traduire le trop-plein désespérant de son sujet avec allégresse, notamment par le biais d’un travail de profondeur du champ remarquable pour le genre animé.

D’autres films témoignent du talent de Yamamura pour l’adaptation des œuvres littéraires en animation. « Old Crocodile » (2005) est tiré d’un conte pour enfants écrit et illustré par Léopold Chauveau. Il raconte l’histoire d’un vieux crocodile souffrant de rhumatismes et d’un appétit insatiable, qui quitte le Nil pour la mer salée, vit une histoire d’amour avec une pieuvre qu’il finit par dévorer (chaque crocodile tue la pieuvre qu’il aime ?).  Apparaît dans ce film un curieux mélange d’informations et d’images didactiques (qui laissent imaginer un reportage zoologique de National Geographic Kids) et d’un chromatisme terne qui contamine à la fois la narration, neutre et froide, et le message glauque du film. Sous une façade de fable moralisante, cette animation se révèle en fait plutôt amorale.

country-doctor2

« The Country Doctor » (2002), adapté de la célèbre nouvelle de Kafka, retransmet le surréalisme absurde de l’auteur tchèque, avec des échos bucoliques à Balzac. Tourmenté et fantasque, le récit accompagne un médecin de campagne en visite une nuit d’hiver. Objectant tout réalisme, Yamamura prend le parti d’un expressionnisme lyrique, avec une bande-son au service de l’image. En effet, la « voix » du narrateur à la première personne est souvent interprétée par un chœur. Sombre et très soigné, ce court met en lumière une facette moins visible du réalisateur.

La filmographie de Yamamura est également constellée d’animations plus légères, des exercices de style montrant l’habileté de ce maître d’aquarelle. Par exemple, « Aquatic » (1987) est une sorte d’hommage expérimental au genre d’animation, présentant des reflets mutants dans l’eau de manière fantasmagorique. « Pieces » (2003) en revanche alterne des scènes vaguement narratives avec des vignettes psychédéliques et kaléidoscopiques. Avec ces petits « aventures formelles », Yamamura crée des univers graphiques à la fois familiers et originaux, et manifeste la force d’une imagination inépuisable. C’est donc avec une impatience non dissimulée que nous attendons de découvrir son dernier court « Muybridge’s Strings » lequel revisite l’histoire du septième art à travers les expériences de son père artistique d’origine anglaise, Earweard Muybridge.

Adi Chesson

Article associé : l’interview de Koji Yamamura

Les aventures formelles de Koji Yamamura

En juin, pendant le Festival d’Annecy les antennes de Format Court glanaient un nom mystérieux au détour d’un déjeuner à base de salade et de melon. Koji Yamamura, animateur japonais de renom, dont le dernier film, « Les Cordes de Muybridge » n’avait pas été retenu par le comité de sélection d’Annecy, allait être en France pendant l’été, au Festival de la Rochelle, à l’occasion d’un hommage en son honneur, et à l’Abbaye de Fontevraud dans le cadre d’un Grand Atelier ouvert à tous. Un brin de curiosité et une occasion plus tard, une rencontre avec Koji Yamamura put avoir lieu à Paris avant son retour au Japon. Focus exclusif.

the-old-crocodile1

« Le vieux crocodile »

Retrouvez dans ce Focus :

L’Etrange Billet N°3

Alors que Max Hattler nous enivre avec ses deux mondes animés en boucle, inspirés d’une œuvre d’Augustin Lesage, le réalisateur lituanien Rimas Sakalauskas, nous propose une « synchronisation » bien particulière de notre environnement urbain.

1925 aka Hell (Max Hattler – Danemark, Allemagne, Royaume-uni – 2010 – 1’36 – Animation – Couleur)

1923 aka Heaven (Max Hattler –  – 2010 – 1’ 34 – Animation – Couleur)

SYNCHRONISATION (Rimas Sakalauskas – Lituanie – 2010 – 8’ – Expérimental – Couleur)

Ces films font partie de la Compétition Courts Métrages n°3 de l’édition 2011 de l’Etrange Festival.

Une sélection établie par Julien Beaunay et Julien Savès. Rendez-vous demain pour un nouveau billet !

L’Etrange Billet N°2

C’est un hypnotisant collage tout droit sorti d’une peinture de Max Ernst que nous propose le réalisateur croate Dalibor Baric. Le japonais Kotaro Tanaka, quant à lui, expérimente une déconstruction du film d’animation à l’aide d’une composition sonore déstructurée.

PAIN SO LIGHT THAT APPEARS AS TICKLE (Dalibor Baric – Croatie – 2010 – 4’ – Animation – Couleurs)

VARFIX (Kotaro Tanaka – Japon – 2010 – 8’23 – Animation – Couleurs

Ces films font partie de la Compétition Courts Métrages n°2 de l’édition 2011 de l’Etrange Festival

Une sélection établie par Julien Beaunay et Julien Savès

Rendez-vous demain pour un nouveau billet !

L’Etrange Billet N°1

Des enfants victimes de modifications génétiques qui déambulent dans un Tchernobyl apocalyptique et un poulet géant surdoué à deux têtes qui évolue dans une métropole ultra-moderne : bienvenue dans la Compétition Courts-métrages de l’Étrange Festival !

CHERNOKIDS (Matthieu Bernadat, Nils Boussuge, Florence Ciuccoli, Clément Deltour, Marion Petegnief) (France – 2010 – 7’ – Animation – Couleurs)

THE HOLY CHICKEN OF LIFE AND MUSIC (Nomint – Grèce – 2010 – 2’35 – Animation – Couleurs)

Ces films font partie de la Compétition Courts Métrages n°1 de l’édition 2011 de l’Etrange Festival et ouvrent notre panorama sur la Compétition de Courts.

Une sélection établie par Julien Beaunay et Julien Savès

Rendez-vous demain pour un nouveau billet !

Off-Courts. Dernier jour

La pierre et l’écrit. L’image et la page. L’inversion et l’animation. Voici notre dernier clap de Trouville, festival à propos duquel nous reviendrons prochainement sur Format Court.

I love you de Thomas Lesourd (France, 2010)

Shipwreck/Random Recipe de Dominique et Olivier Laurence (Québec, 2010)

Une sélection établie par Franck Unimon et Katia Bayer

Connectez-vous au site d’Off-Courts pour (re)voir ces films et de nombreux autres en ligne.

Un jour, un court

Il y a des images comme ça qui ne vous lâchent pas. Chacun a son Kubrick favori, son Honoré détesté, son cliché des Monty Python Number One.

monty-python

Tous droits réservés

Avec le court métrage, c’est différent. Certains sont dans la préférence, d’autres dans la méconnaissance. L’oreille droite peut capter de temps à autre des titres tels que la (rigolote) Révolution des crabes, (le fascinant) All Flowers in Time ou (l’esthétique) Coming Attractions. L’oreille gauche, elle, peut par contre se heurter aux commentaires rituels et plats du style : “Mais au fond, c’est quoi un court métrage ? Et où est-ce qu’on peut en voir en vérité ?”.

La question des 2 V (vulgarisation, visibilité) nous mobilise. Le dernier édito soulevait un problème : comment faire voir et aimer le format court ?

Pour répondre à ce point d’interrogation, nous avons enquêté (sans imper ni chien spécial) et découvert plusieurs sites parlant et montrant des courts métrages. Très prochainement, nous consacrerons d’ailleurs des sujets à ces espaces publics souvent peu identifiés mais cruciaux pour la création et l’inspiration.

Le partage est une notion qui nous intéresse. Nous soutenons les initiatives qui misent sur l’accès à tous (Pointdoc, Silhouette, Croq’Anime, …), et projetons des films une fois par mois à Bruxelles (comment, vous n’avez pas encore soumis votre film à Short Screen ? Lâchez votre sandwich à la mortadelle et… foncez, que diable !). Nous continuons aussi envers et contre tout (les coups de soleil de l’été, les angoisses judéo-chrétiennes, les aléas du quotidien) à vous proposer régulièrement un contenu sur le court.

Pour le numéro de rentrée, Format Court vous propose à ce sujet de faire de sublimes bonds aux côtés de l’animateur Koji Yamamura et de l’acteur et réalisateur Nanni Moretti et de vous immerger dans les festivals de Locarno, de Trouville (Off-courts) et de l’Étrange festival, à Paris.

to-be-wild

« Porn to be Wild  » (Julie Laurent, Thomas Jacquet, France, 2010)

À partir d’aujourd’hui (nous sommes le 2 septembre, bonne fête aux Ingrid), nous vous proposons même d’aller plus loin, de ne plus rester à distance de ces drôles de cocos que sont les festivals et de découvrir ou revoir, pendant une semaine, une sélection de films entiers (arrêtez de vous pincer, vous avez bien lu) liés au Festival Off-Courts et à l’Étrange Festival. Pour une bonne nouvelle, c’est… (à compléter).

Bon visionnage @ tous & @ toutes.

Katia Bayer
Rédactrice en chef