Ce 8 mai, Diaphana Distribution sort en DVD Hiver à Sokcho, avec Bella Kim et Roschdy Zem. Sélectionné au Festival International du film de Toronto et au Festival de San Sebastian en 2024, le premier long-métrage du réalisateur franco-japonais Koya Kamura est tiré du roman du même nom de l’écrivaine Elisa Shua Dusapin. Format Court vous propose de remporter 3 exemplaires de ce DVD.
Le récit a lieu dans la ville balnéaire de Sokcho, en Corée du sud, où Soo-Ha, 23 ans, vit depuis toujours. Son quotidien monotone est bouleversé lorsqu’un dessinateur français, Yan Kerrand, débarque dans la petite pension où la jeune femme travaille. Cette rencontre se révèle être l’occasion pour elle de questionner sa propre identité, et enquêter sur son père français qu’elle n’a jamais connu.
Koya Kamura, juré au dernier Festival Format Court, explore le thème de la double culture et du déracinement dans un film extrêmement sensible et subtil. Restant au plus près du visage et des gestes de Soo-Ha, sa caméra capte le ressenti de la protagoniste par rapport à elle-même et aux gens qui l’entourent. L’acceptation de son propre corps et la fascination envers les autres occupe une place centrale dans le film : Soo-Ha observe les formes des femmes dans les bains, touche la peau de son petit ami, scrute les gestes impétueux de Yan Kerrand en train de dessiner… et dans l’une des plus belles scènes du film, elle se regarde dans un miroir terni par la vapeur, sur lequel apparaît progressivement son visage « imparfait » selon les standards de son pays, où l’injonction à la chirurgie esthétique est un phénomène très répandu.
Les émotions et les pensées de Soo-Ha sont aussi représentées par des scènes d’animation réalisées par Agnès Patron (à l’origine de L’heure de l’ours), qui ponctuent le récit. Ses dessins aux traits stylisés représentant le corps de la protagoniste, dansent et se déforment sur un fond noir, rappelant (en négatif) les illustrations à l’encre noir réalisées par le personnage de Kerrand. Ce dialogue entre animation et prise de vue réelles est très bien calibré, parvenant à surprendre le spectateur sans pourtant paraître forcé.
L’allusion à la scission des deux Corées fait écho dans le film au sentiment d’instabilité du personnage de Soo-Ha, qui est divisé entre deux patries : l’une connue, la Corée, et l’autre inconnue, la France. L’arrivée d’un étranger dans la pension, coïncide avec un moment de sa vie où elle se retrouve bloquée, sans savoir quoi faire de son avenir. Sa fascination pour Kerrand, réveille en elle une sorte d’énergie vitale, mais également la frustration liée au manque et au rejet, lorsqu’il refuse de manger les repas qu’elle prépare. Si Soo-Ha semble chercher dans Kerrand la figure du père qu’elle n’a jamais rencontré, la relation entre les deux personnages n’est jamais romancée. Il s’agit de deux personnes qui s’observent, le temps d’un hiver, sans jamais vraiment se trouver.
La force d’Hiver à Sokcho réside justement dans la fragilité de ce lien, incarné avec justesse par Roschdy Zem et Bella Kim, épatante dans son premier rôle de cinéma. À travers leurs regards, nous découvrons un endroit à la fois familier et exotique, chaleureux et glacial. Sokcho devient ainsi la métaphore de ce sentiment, parfois déroutant, parfois libérateur, de n’appartenir à aucun lieu.
Le DVD des éditions Diaphana propose plusieurs bonus : un making-of inédit où l’on apprend le processus de réalisation du film, des storyboards à la composition de la musique originale, des scènes coupées commentées par le monteur Antoine Flandre, un entretien avec Koya Kamura (lauréat 2022 de la Fondation Gan), ainsi que son premier court-métrage Homesick (sélection officielle aux César 2021).
Tourné au Japon, Homesick, sélectionné au Festival Format Court 2020, se déroule deux ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima. Muni d’une combinaison anti-radiations, Murai se rend dans la « no-go zone » à la recherche de la balle de baseball de son fils Jun, qui le rejoint du passé. Pendant ses missions, il retrouve et rend à leurs propriétaires des objets perdus suite au tsunami.
Au premier abord, le paysage que Murai parcourt avec sa voiture a l’air anodin, mais en regardant de plus près, on y on aperçoit des détails surréels : un navire échoué et recouvert de lichens, une maison écrasée, une voiture renversée au côté de la rue… . Adoptant un style narratif qui rappel le cinéma de Kore-Eda, le réalisateur nous conduit progressivement dans un monde aux allures de science-fiction, et pourtant terriblement réel. La tragédie collective se mêle au drame intime du protagoniste, dont l’ambiguïté entre réalité et imaginaire donne lieu à des moments poétiques. Avec sa mise en scène envoutante, qui laisse place à l’émotion sans jamais tomber dans le pathos, Homesick prouve déjà le talent d’un cinéaste à suivre de près.
Albin de la Simone était de passage à Rennes ces derniers jours, pour deux dates de concert, un nouveau spectacle alliant le dessin et la musique, dans la lignée de son nouvel album Toi la-bas et de son livre Mes Battements, collection de textes et de dessins. Très lié à la capitale bretonne (il était artiste associé du Théâtre national de Bretagne), il était invité par le festival du film d’animation de Rennes autour de sa composition pour La Vie de Château de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi dans le cadre du fil rouge consacré à la musique et aux voix dans le film d’animation. Vêtu d’un pantalon en velours rouge vif et d’une veste rose, il nous parle avec amour des Barbapapa, du dessin, en chantonnant parfois au détour d’une phrase. D’une voix tendre avec un peu de grain, il s’épanche aussi sur les artistes qu’il aime, sur ceux qui émergent comme sur les disparus. Avec philosophie, il nous partage sa maxime “Mieux qu’hier et moins bien que demain”, un art de vivre, et même pourrait-on dire, un art de vivre-ensemble.
Format Court : Cette année, vous publiez votre dernier album, Toi là-bas, et Mes Battements, un premier livre qui revient sur une autre pulsation que celle de la musique : le dessin. Votre amour du trait vient donc percuter votre musique, qu’est-ce que vous tirez comme plaisir en vous y consacrant ?
Albin de la Simone : Je ressens un besoin permanent de créer, de fabriquer, de produire et ça peut être assouvi par le fait de cuisiner, de jouer de la musique, de composer, d’écrire des paroles, de dessiner ou d’écrire des textes. Si je me mettais à apprendre à faire du canevas et que ça me plaisait, j’ajouterais le canevas à mes disciplines préférées. Ça représente le moyen d’assouvir un besoin, quel que soit le canal. Le matin, je peux prendre un crayon, un piano ou si c’est l’heure de faire à bouffer, je fais à bouffer. Je vois ça comme produire quelque chose en y mettant de moi.
Est-ce que le trait vient raconter quelque chose que la voix ne peut que taire, vient renforcer les mots ou encore permet de faire un pas de côté, de se décentrer, de déceler un nouvel angle ? D’où vient ce besoin de faire se télescoper le dessin et la musique, notamment dans votre nouveau spectacle ?
A.S : Il y a le fait que je trouve que c’est beau de voir un dessin en train de se faire. Ça, je l’ai déjà vécu. L’IPad le permet maintenant sans avoir une vitre. Il enregistre le dessin en train de se faire. Quand on dessine, après, on peut se faire rejouer notre propre dessin depuis le début, sans nos mains. On va juste voir le trait comme dans Le Mystère Picasso de Henri-Georges Clouzot (1956) et c’est vachement beau de se voir soi-même dessiner. C’est intéressant, c’est beau et assez magique. J’ai déjà fait des concerts dessinés avec Lewis Trondheim, avec Charles Berberian, avec Jean Jullien, ce sont de grands dessinateurs. Ça m’hypnotise de voir leurs dessins se faire pendant que moi je chante, d’observer le trait, dont au début, on ne sait pas où il va aller. On sait que la personne qui est en train de le faire a une idée en tête, mais nous, on ne sait pas où ça va. Ce n’est pas comme une chanson qui évolue dans le temps, là, le dessin se construit et à son terme, il est fini. Mais, à la fin d’une chanson, le début, on ne l’a plus. Le temps remplace le temps, alors que le dessin s’ajoute et à la fin, on a le tableau complet. C’est une autre démarche temporelle et je trouve ça hyper beau. L’idée de pouvoir proposer ça me plaît. L’idée de croiser un dessin et une chanson ou un texte, ou de croiser les disciplines, je le pratique beaucoup avec des écrivains aussi. J’ai fait beaucoup de concerts avec des écrivains qui lisaient des portions de leurs livres et moi, je chantais des chansons. Je remarque que quand on met deux disciplines ensemble qui ne sont pas accordées à l’origine, le spectateur va tricoter un fil entre les deux.
« Le Mystère Picasso »
Par exemple, je suis sur scène, je suis artiste, vous êtes venue pour m’écouter. Vous allez suivre ce que je vous dis. Imaginez que je vous propose deux choses : « Une tortue » et puis « un sabre laser ». Ce sont deux choses qui n’ont rien à voir. Forcément, vous allez essayer d’imaginer quelque chose mettant en scène une tortue et un sabre laser, vous connectez les deux. Le cerveau est fait comme ça. C’est ce que je faisais aussi avec les films fantômes. Ce sont de faux films dont j’ai écrit les musiques et dont j’ai tiré une exposition pour les faire imaginer. Si vous lisez le titre d’un film, si vous en écoutez la musique, si vous regardez l’affiche japonaise de ce film, vous allez vous raconter un film. Dans trois ans, vous ne saurez même plus, avec le temps, si ce film-là vous ne l’avez pas vu. L’imaginaire, c’est génial, et ça demande des piliers. Moi j’aime bien planter des piliers qui permettent à l’imaginaire de travailler. C’est une grande boucle pour dire que j’aime bien faire deux choses en même temps sur scène, parce que je sais que ça génère une troisième chose.
Est-ce qu’une mélodie ou une musique peut faire naître un dessin et inversement ? Comment ça fonctionne chez vous ?
A.S : Le dessin génère souvent du texte, le texte génère du dessin. Moi, je fais plutôt des connexions entre le goût et le son par exemple. Selon moi, le citron, ça va être aigu. La crème fraîche ou l’huile, c’est grave, mais pas parce que c’est gras. Je classifie. Comme les fréquences, comme les couleurs aussi, il y a des fréquences avec les couleurs. Pour moi, le rapport entre le son et le goût, c’est d’ailleurs un truc sur lequel j’aimerais bien travailler. J’en ai parlé à Alexandre Gauthier qui est un chef cuisinier, un grand chef étoilé. Je trouve que ce serait intéressant de mettre en son la cuisine.
Quand tu croques dans un plat ou dans ce qui vient, il y a de la matière, donc il y a du son avec la matière, mais il y a aussi le goût. Si c’est acide, amer, pour moi ça va être aigu, medium, nasillard : je vois des sons. Alexandre, le chef en question, ça ne lui a pas parlé plus que ça. Mais je reviendrai à la charge parce que ça me semble vraiment intéressant. J’ai envie de proposer un jour, que quand il pose une assiette, tout le monde ait la même et commence à manger en même temps, et que moi, je fasse le son de ce que les gens mangent. J’aimerais bien, il faut les bons instruments, le dispositif. Je ne fais pas le lien entre le dessin et la musique. Je n’ai pas de sons qui apparaissent avec le dessin et inversement. Pour moi, la connexion n’est pas là.
Pensez-vous, après votre livre, poursuivre l’entrelacement du dessin et de la musique avec un film par exemple ? Est-ce que ça vous intéresserait d’écrire un film?
A.S. : Non, je ne pense pas. Mon livre n’est pas un un développement temporel, ce sont des tranches. Comme des photos, ce sont des dessins avec un texte qui sont autonomes les uns des autres et qui, mis bout à bout, font un livre. D’ailleurs, je suis classé en littérature, ce qui me surprend, parce que je n’ai pas l’impression de faire de la littérature. Je ne sais pas développer dans le temps. Je fais des chansons, c’est court. Je fais des dessins, des petites nouvelles à la limite. De même que je ne fais pas de bande dessinée, je ne me vois pas développer une histoire, je ne sais pas faire ça. Un film c’est quand même lourd, il faut avoir une vocation puissante. À moins qu’elle naisse là, mais c’est un peu tard quand même, peut-être pour moi. J’imagine que ça n’arrivera pas.
À vos yeux et oreilles, quelles sont les émotions que provoquent un festival de cinéma ou de musique ? Qu’est-ce qui leur est commun ? Qu’est-ce qui les différencie ?
A.S. : Ce n’est quand même pas pareil du tout, je trouve. Il y a des festivals de musique classique, des festivals de musique bretonne, des festivals d’électro, qui eux-mêmes n’ont rien à voir les uns avec les autres. En tout cas, il y a quelque chose qui est sûr, c’est que dans un festival de musique, en général, il y a une performance live avec des gens sur scène qui font quelque chose dans l’instant et qui agitent émotionnellement un certain nombre de personnes en face. Tout ça est instantané.
Le cinéma est indirect. Ce sont des productions lourdes sur des projets qui sont en place depuis cinq ans avec 200 personnes engagées. Au moment où on arrive dans un festival, le truc est déjà fini complètement, les comédiens ont déjà tourné trois autres films. C’est très indirect. J’ai du mal à y voir un lien en dehors du fait que les publics viennent là par amour pour la musique ou par amour pour le cinéma et que c’est super de réunir les gens. Le point commun, c’est qu’on vient pour un truc et on en découvre un autre souvent. On vient pour un court-métrage, on en découvre huit. On vient pour un concert, on en découvre quatre avant et après. C’est vraiment super pour ça. Et puis les gens se retrouvent et ne font pas ça dans leur coin chez eux, ça, j’aime bien.
Après dans les festivals de cinéma, il y a souvent le côté prix, concours bon, ça c’est un autre trip. La part de concurrence, l’existence des prix, l’attente de savoir qui va gagner, c’est beaucoup d’angoisse pour tout le monde. Pourtant, cela ne m’a pas empêché de participer à des jurys. Néanmoins, je ne suis pas un très bon client pour les festivals en général. Je ne vais pas de moi-même aux Vieilles Charrues, en plein cagnard, regarder un concert au milieu de 100 000 personnes. Ce n’est pas mon truc, mais je trouve ça super. Mais pour les autres.
Vous avez collaboré avec un grand nombre d’artistes. Vous venez du jazz et avez rendu hommage aux incontournables de la chanson française : Alain Bashung, Barbara, Françoise Hardy. Est-ce que vous avez d’autres influences, par exemple au niveau de la musique en cinéma, vous avez parlé lors de votre conférence de Michel Legrand, Gabriel Yared, Ennio Morricone aussi…
A.S. : Beaucoup Morricone. Ce sont des influences, mais pas tant pour la musique de films, comme que je n’en fais quasiment pas. Tout ce que j’écoute me nourrit. Je dirais Jerry Goldsmith aussi, Wojciech Kilar, dont j’ai beaucoup aimé la musique de Dracula. Il y a des musiques de films qui m’ont vraiment marqué. Goldsmith en a =fait un paquet, notamment une que j’aime particulièrement, celle de Basic Instinct. Même si le film est un peu douteux à revoir maintenant, cette musique m’avait complètement envoûté. J’aime bien l’idée que quelque chose qui a été créé à dessein, pour cohabiter avec de l’image, avec du sens, une l’histoire, puisse être complètement enlevé et être écouté comme œuvre à part entière.
C’est quand même magique, c’est magnifique, parce que ce sont souvent des musiques qui laissent une petite place aussi à l’imaginaire. Comme elles sont censées laisser la place à l’image, aux voix, il y a des trous dans cette musique. En même temps, elles doivent être assez caractéristiques, avoir beaucoup de caractère.
C’est intéressant que des réalisateurs et des producteurs appellent des musiciens qui ont un style marquant. C’est la même chose que lorsqu’ils appellent des acteurs qui vont rester la personne qu’ils sont, qui ne peuvent pas complètement se travestir, qui ne peuvent disparaître derrière leur rôle. Ils arrivent et ils imposent leur personnage. La musique peut aussi avoir de la personnalité, Ennio Morricone par exemple avec sa guimbarde, forcément, on le reconnaît tout de suite.
En termes d’animation, quelles sont vos références pour le dessin ?
A.S : J’ai l’impression que tout m’influence un peu, que je suis une espèce de passoire, je n’ai pas un style défini dans mon dessin. Je peux être très influencé par le cinéma, le dessin, les paysages que je vois, les dessinateurs. J’ai beaucoup été au Japon. L’art japonais m’influence autant dans la cuisine que dans le textile. C’est en moi tout le temps. Au Japon, historiquement, ils dessinent au trait. Là où, en France, le trait, c’était pour les croquis. La peinture, c’est tout de suite des masses, il n’y a pas de contours tandis que le Japon traditionnel est beaucoup plus proche de la BD. Tout ça se brasse et me touche.
Flow de Gints Zilbalodis, avec ce sublime chat, ces paysages incroyables a changé ma façon de penser à un chat, lorsque j’en vois un. Tout se mélange. Je passe mon temps à penser dessin. Quand je regarde un truc, je vais me dire : « Est-ce que c’est dessinable ? Est-ce que ça aurait un sens ? ». Comme un photographe verrait tout de suite un cadre avec ce qui est intéressant. Je vois ce qui est dessinable, ce qui m’inspire, ce qui me donne envie de dessiner.
Y a-t-il eu un film d’animation qui a été fondateur pour vous ?
A.S. : Une très bonne amie de ma mère est la fille de John Halas et Joy Batchelor, qui ont fait La ferme des animaux en 1954, un film cultissime. Ils ont fait aussi un clip, qui a été très connu, qui s’appelle Love is all. C’est une grenouille qui joue du banjo et qui chante (il chantonne l’air). C’est une chanson à la Beatles, le clip est un tube. Les Halas et Batchelor, ça m’a toujours été familier, parce que ce sont les parents de Vivien Halas, qui est une amie très proche de ma mère. C’est elle qui, dans les années 1970, a ramené à la maison Les Barbapapa en disant : « Tiens, c’est vachement bien ! ». Mes parents trouvaient ça un peu nul, mais moi j’ai tout de suite flashé. Pour moi, c’est très fondateur, dans mon amour pour la couleur, j’en suis la preuve vivante. Je vénère vraiment Les Barbapapa autant graphiquement que pour la musique. Comme je disais tout à l’heure, plus on prend du recul dessus, plus on voit que c’était beau, simple, bien-pensant, mais dans le bon sens du terme, généreux. Comme ce que devrait être une religion et ce que ne sont pas les religions, à part dans les écrits. C’est beau, c’est riche, c’est vertueux, c’est plein d’imaginaire, ça prône la diversité, c’est féministe, c’est écolo, c’est tout ce qu’on veut, c’est super.
Quels sont les artistes émergents de la scène musicale qui vous intéressent ?
A.S. : Il y a un disque que j’ai beaucoup écouté ces derniers temps d’un jeune chanteur qui s’appelle Claude, que je ne connais pas, je ne l’ai jamais rencontré. Il roule les r, cette espèce de petit tic un peu hérité de Stromae, de Jacques Brel sans doute. Enfin, il roule du fond de la gorge, pas comme les Italiens, je ne sais pas comment il fait. Mis à part ça, ça me touche beaucoup, les paroles qu’il écrit, les musiques, c’est très actuel, très jeune, très électro, pas du tout le genre de musique que je fais, mais je me reconnais complètement dans ce qu’il dit, dans sa façon de chanter, ça me plaît. J’aime beaucoup le travail de Voyou, un de mes amis, c’est un chanteur qui joue de la trompette aussi et qui fait des disques, il est super. J’aime Pi Ja Ma et November Ultra aussi. Allez faire un saut voir ces gens-là, ce sont des gens chouettes.
Avec qui rêvez-vous de travailler ?
A.S. : On me pose des fois la question et j’ai pris l’habitude de répondre un truc qui est globalement ce que je pense. J’ai eu tellement de surprises, j’ai tellement détesté bosser avec des gens avec qui je rêvais de bosser et inversement. J’ai eu des surprises hallucinantes avec des gens qui ne m’intéressaient a priori pas beaucoup. J’ai vécu de très grands moments d’enregistrement de musiques par exemple sur des albums que je n’ai jamais réécouté après parce que ce n’est pas ma came au résultat, mais c’était génial à faire, où l’expérience était fabuleuse. Je reste ouvert à tout. En tout cas, ça ne va pas forcément être David Bowie. Plutôt, peut-être, quelqu’un que vous ne connaissez pas. Il y a des gens effectivement, dont j’adore le travail, que j’ai l’impression de pouvoir servir dans leur musique. C’est dans ce cas-là que je ressens une insatisfaction et je me dis : « Ah, j’aurais bien aimé lui proposer ça, parce que ça remplirait quelque chose qui me manque alors que j’aime tellement cette personne ».
Je suis un peu fan par exemple de Damon Albarn, l’ancien chanteur de Blur, qui fait aussi des projets avec des Africains. C’est quelqu’un qui m’inspire et qui m’attire et j’aimerais bien être lui en fait. Parfois, je me dis ça, c’est fait pour rester dans ma tête. Ça ne sert à rien parce que c’est sûrement un gars qui prend toute la place, et à quoi bon collaborer avec quelqu’un à qui on n’a rien à apporter ? Collaborer pour faire quoi ? Pour qu’il me dise quoi faire ? Ça ne m’intéresse pas non plus. On peut admirer des gens, mais on n’a plus grand-chose à leur apporter.
Quelles sont vos envies ?
A.S. : J’ai une devise qui que je répète à qui veut l’entendre, c’est : « Mieux qu’hier et moins bien que demain ». C’est quelque chose qui me guide au quotidien. Je passe mon temps à essayer de faire en sorte que demain soit mieux qu’hier et comme ça, pas de regrets, jamais. Je pense que demain, je vais pouvoir encore résoudre des trucs. Pourtant, je vieillis, il y a des trucs qui se mettent à partir un peu en cacahuète, le corps, tout ça vieillit et c’est chiant. Mais par contre, ma vie est de mieux en mieux, toujours. J’essaie d’améliorer, de régler les problèmes, de ne pas rester sur les positions qui m’alourdissent. Ça me permet de ne pas être nostalgique, de regarder dans le passé mais en continuant à regarder devant, plutôt comme un rétroviseur. Est-ce que j’ai des envies ? Que ça continue comme ça. Je ne veux surtout pas subir un « moins bien qu’hier et mieux que demain». Ça, ce serait l’enfer. Si j’arrive à me dire : « Merde, c’était mieux hier », là je crois que je déprimerais. Mon but est de ne pas déprimer, d’en avoir encore sous la main et de continuer à explorer ce que j’ai, ce qui peut me faire progresser.
Au festival du film d’animation de Rennes qui vient de s’achever, Robin Coudert alias Rob, compositeur proche de l’électro qui habille autant le cinéma que la série, a été membre du jury de la création professionnelle. Il animait une Master class autour de son travail dans le cadre du fil rouge consacré à la musique et aux voix dans le film d’animation. Lors d’un entretien désinvolte et généreux, du haut de sa grande silhouette filiforme, il conte son amour pour Les Mystérieuses Cités d’or et Moebius, ses envies d’un monde plus inclusif et de lendemains plus chantants.
Format Court : Vous avez suivi des études aux Beaux-Arts, mais vous avez poursuivi dans la musique. Le passage par les arts plastiques a-t-il influencé votre travail ? Quel lien gardez-vous avec les arts plastiques ?
Rob : J’étais peintre et graveur, ce que m’ont surtout appris les Beaux-Arts, c’est l’accompagnement de mon travail de création par un discours. D’être capable de raconter ses intentions, d’expliquer d’où ça vient, ce qu’on anticipe, les projets, les mettre en forme, comme je suis en train de le faire en cet instant. Ça m’a appris à raconter une histoire autour de mes œuvres, à vendre ma camelote. Mon approche musicienne puise énormément dans la pratique que j’avais en tant que plasticien. Je ne cherche pas du tout une approche musicienne qu’il faudrait définir avant de la balancer à la poubelle. Je ne suis pas spécialement intéressé, par exemple, par l’idée d’avoir de bons musiciens, par la virtuosité, par ces choses-là. En revanche, j’attache une grande importance à l’expressivité, à puiser dans ses émotions, dans ses sentiments. Je crois que c’est assez notable quand on écoute ma musique. Comparé à d’autres compositeurs, je n’ai pas une approche virtuose ni musicienne, et d’ailleurs, ne suis pas un compositeur au sens académique du terme. Je n’utilise pas spécialement de partitions, en tout cas, je ne travaille pas à partir d’elles. Ma musique est improvisée avant d’être écrite.
Vous travaillez régulièrement pour le cinéma, cela renoue avec votre envie de raconter des histoires autour de votre musique. Vous avez eu une collaboration très prolifique avec Rebecca Zlotowski. Vous avez soutenu plutôt des films d’auteurs, comme le premier film de Coralie Fargeat, Revenge. Cela ne vous empêche pas de travailler sur des séries très identifiées comme Le Bureau des Légendes. Avez-vous des critères particuliers pour accepter de travailler sur un projet ?
Rob : Je suis très instinctif. Cela va être principalement un travail de communication avec le créateur ou la créatrice du projet. Je m’attache donc à la qualité de la relation que j’arrive à nouer. Ça passe par les fluides, l’interaction. Est-ce qu’on sent qu’on va pouvoir communiquer ? Et puis après, il y a l’importance de la qualité de cette communication. Est-ce qu’on emploie les bons mots, ceux avec lesquels on sent qu’on se comprend ? Une des grandes difficultés quand on est compositeur, c’est celle de créer un langage pour le film. C’est souvent parce que les scénaristes, les réalisateurs sont des gens qui sont des gens de langage, mais qui maîtrisent assez peu le langage musical. Mon travail souvent, c’est de convertir leurs idées en matière musicale. Et ça, ça exige une sorte de connivence et une confiance. Ce serait un des critères, je dirais, de choix. Est-ce que je vais pouvoir acquérir la confiance de mon interlocuteur ou de mon interlocutrice ? Ce n’est pas si simple, parce que ce sont des gens qui sont habitués à être des sortes de tyrans sur le plateau, et qui eux-mêmes ont été tyrannisés puisqu’ils ont dû se battre pendant des années pour vendre et défendre leurs projets. Ce sont des gens qui sont à la fois traumatisés et traumatisants, ce qui est le cas des traumatisés d’ailleurs. Moi dans tout ça, j’agis un peu comme une sorte de psychanalyste qui utiliserait l’art-thérapie, la musicothérapie pour transformer leurs traumatismes, si possible, en cinéma de qualité. Évidemment, aussi, je m’intéresse au projet, c’est purement instinctif pour le coup. Est-ce que ça me fait kiffer ? Est-ce que j’ai l’impression que je vais pouvoir aussi sortir quelque chose de moi-même qui va élever le film ?
À vos yeux et oreilles, quelles sont les émotions que provoque un festival de cinéma ou de musique ? Qu’est-ce qui leur est commun ? Qu’est-ce qui les différencie ?
Rob : Dans les deux cas, je dirais que ce qui pousse les gens à venir là, c’est le sentiment de communauté, de collectivité et de sentir qu’on est réunis autour d’un amour commun pour les œuvres, pour les créateurs aussi, pour les rencontrer. C’est une expérience collective. Pour moi, c’est ce qu’il y a de plus fort dans les festivals, et évidemment, c’est aussi porté par une grande curiosité. C’est le moment où on est censé avoir les chakras grands ouverts pour découvrir des œuvres, des artistes, pour participer à des échanges. Ce sont quand même des valeurs extrêmement vertueuses et très belles qui manquent probablement dans notre société, dans une vie quotidienne : l’échange, la curiosité et la collectivité. C’est tout ce qu’on aimerait pour que le monde aille mieux, peut-être que le festival est un lieu pour ça. Il y a évidemment l’envers du décor et on sait que ce n’est pas si simple, mais en tout cas, il y a une utopie derrière tout ça qui me touche particulièrement.
Quelles sont vos influences dans votre travail pour la musique de cinéma ? Vous êtes proche de l’électro, quelqu’un comme Giorgio Moroder a-t-il compté ?
Rob : J’adore Moroder. Il y a plein de compositeurs d’électro effectivement que j’adore. Tangerine Dream, même d’une certaine façon Vangelis, François de Roubaix même plus lointain, Jean-Michel Jarre, Trent Reznor, Oneohtrix Point Never (Daniel Lopatin), un compositeur génial qui fait toute la musique pour les frères Safdie. Ce sont des gens que j’apprécie énormément, mais je dirais que mon influence principale vient plutôt de la peinture, de la littérature, pas spécialement de la musique ou du moins pas de la musique de film. J’aime m’inspirer de tout autre chose et essayer de transformer ça, de me le réapproprier d’une façon ou d’une autre et de le digérer, le recracher, en tout cas sous la forme de musique de film. Je trouve que c’est plus fertile de faire ça. Même si je suis fan d’Ennio Morricone, c’est hors de question pour moi d’essayer de faire du Ennio Morricone : ce serait pitoyable.
Y a-t-il un film d’animation qui a été fondateur pour vous ?
Rob : Absolument. C’est un film qui s’appelle Les Maîtres du temps, de René Laloux et de Mœbius qui doit dater de 1982. C’est un film de science-fiction métaphysique typiquement dans l’univers de Moebius, dans la trilogie de Laloux avec La Planète Sauvage et Gandahar. C’est un peu dans la lignée des films d’animation français des années 1970-80 extrêmement poétiques, un peu planants, clairement psychotropes. C’est vraiment la drogue qui est l’influence principale. Je l’ai vu enfant et ça m’a traumatisé dans les deux sens du terme parce qu’il y a une scène avec des frelons géants et qui a développé chez moi une phobie des frelons. Par ailleurs, il y a un côté hyper doux, contemplatif, avec une histoire de temps qui se replie sur lui-même. On sent que déjà à l’époque, évidemment, les histoires de physique quantique imprégnaient la science-fiction. Ça me plaisait beaucoup. Et Mœbius était proche d’Alejandro Jodorowsky, j’ai travaillé par la suite avec lui et je travaille avec son fils, Adan, on a fait la musique de son film.
Il y a évidemment tous les dessins animés qui ont bercé mon enfance puisque je suis né en 1978. Les premiers dessins animés japonais importés par Antenne 2 à l’époque, j’en suis tombé à la renverse : Les Mystérieuses Cités d’or, Princesse Sarah, tous ces films hyper émotionnels, avec beaucoup d’aventures ainsi qu’une direction artistique très forte à chaque fois. Je peux citer la musique notamment, celle des Mystérieuses Cités d’or, de Shuki Levy qui est un compositeur israélien qui a émigré aux États-Unis. Il a été le premier, selon moi, à utiliser dans les dessins animés une musique synthétique avec vraiment tous les synthés que je collectionne aujourd’hui, ils viennent de là. Quand tu les réécoutes aujourd’hui, tu comprends mieux Kavinsky, toute la French Touch, c’est exactement les mêmes sons. Pour les Daft Punk c’est la même chose. Je vois bien que nous, toute cette génération, sommes influencés par ça. D’ailleurs, eux, ils ont demandé au fondateur, au créateur d’Albator de faire leur film. C’est dire à quel point nous sommes marqués. L’animation est au cœur de mon inspiration, mais je dirais inconsciente, liée à la petite enfance.
Vous naviguez entre vos projets personnels, la scène, notamment pour Phoenix et la composition pour le cinéma ou la télévision. Comment trouvez-vous votre équilibre ? Qu’est-ce qui vous plaît le plus ?
Rob : Mon équilibre, je le trouve magnifique. Comme artiste, je me sens extrêmement chanceux et comblé de pouvoir avoir à la fois le loisir d’être avec mes meilleurs amis, Phoenix, sur scène, et de faire des tournées internationales, et en plus, de ne même pas subir la pression du succès, puisque c’est eux qui l’ont. Je suis juste là comme un accompagnateur, c’est joyeux, c’est formidable. En même temps, j’ai l’espace, mon studio parisien qui est comme un laboratoire, presque un atelier. C’est exactement à la manière d’un atelier pendant la Renaissance : il y a une équipe qui travaille, on se délègue, on partage, on communique, on travaille à des grands œuvres ensemble. C’est quand même incroyable d’avoir cet équilibre-là. Par ailleurs, j’ai des projets personnels, de plasticien, je fais des installations, de la photographie, tout ce qui me passe par la tête. Je produis des disques pour d’autres artistes, je fais de la pop, je sors des albums. J’ai bien peur d’être bienheureux. Ce qui est vraiment suffisamment rare pour être évoqué.
Quels sont les artistes émergents de la scène musicale qui vous intéressent le plus ?
Rob : Il y a une artiste, je vais la citer parce que ça concerne à 100 % ce qu’on fait ici, c’est Oklou. Je travaille en ce moment avec elle à la musique d’In waves, sur l’adaptation du roman graphique d’AJ Dungo en animation par Phuong Mai Nguyen. Ce sera un long-métrage d’animation qui sortira l’année prochaine. C’est la première fois que je travaille pour un long-métrage d’animation, et c’est plus qu’un honneur, je fonds, littéralement, parce que je suis archi fan de son deuxième album que j’ai découvert qui s’appelait Galore. Depuis, je l’ai rencontrée et elle a accepté de collaborer avec moi à la musique de ce long-métrage. Je suis amoureux de sa musique et de son personnage, de ce qu’elle véhicule.
J’adore Oneohtrix Point Never, qui est un artiste américain complètement barré, qui d’ailleurs a bossé aussi avec Oklou, qui est une espèce d’Aphex Twin mais un peu plus émotionnel et qui travaille pour le cinéma, c’est vraiment un mec génial. J’avais aimé Disasterpeace qui avait fait la musique pour It Follows, un film d’horreur américain sorti il y a quelques années. Je trouvais que c’était une électro très précise, très violente, et en même temps hyper planante. Les mots me manquent, quand on me demande ce que j’écoute ou ce que j’aime aujourd’hui, je crois que je n’ai pas un rapport exactement comme ça avec mes contemporains. J’ai l’impression que je suis dans la découverte permanente, mais j’oublie instantanément tout ce que je découvre. C’est un peu particulier. Je crois que je suis aussi extrêmement habité par la création permanente et ça me met un peu à distance, quelque part, de ce que font les autres. Je n’écoute pas beaucoup ce que font les autres tellement je suis happé par mon propre désir d’être en création moi-même.
Vous aviez commencé un projet inspiré par Les Évangiles, Le Dodécalogue, vous en avez fait la moitié. Il est resté inachevé à la fermeture du label. Est-ce que vous pensez que vous allez le reprendre un jour? Est-ce que vous en avez envie ?
Rob : Non, parce que j’aime bien le caractère inachevé. Je trouve que ça se prête très bien à la liturgie. Ce qu’on aime dans les cathédrales, c’est quand elles sont à moitié abandonnées. L’incendie de Notre-Dame, c’était un des plus beaux événements de ces dernières années. C’est très beau de voir la foi s’ébranler. En cela, laisser Le Dodécalogue inachevé, même si ce n’était pas le projet initial, c’est beau. Je prends le destin comme il vient et je trouve que c’est très beau de se dire : « Voilà, on en reste là ». Je sais qu’il y a une frustration et par ailleurs, je crois beaucoup au pouvoir de la frustration comme un véhicule de désir. Mais la suite existe. J’ai régulièrement des demandes. Je me dis ce genre de choses parfois, que quand je serai vieux et que des jeunes viendront me chercher en me disant : « Mais attends, c’était génial ! ». Peut-être, alors, que je craquerai. Parce que j’aurai besoin d’argent.
Avec qui rêvez-vous de travailler?
Rob : Je ne suis pas fan dans la vie. J’ai particulièrement, je crois, une certaine aversion à l’idée de rencontrer des gens que j’admire parce que j’ai peur d’être déçu, je sais qu’il faut faire la part des choses entre la personne et l’œuvre, n’est-ce pas ? On l’a bien compris depuis quelques temps. Je ne tiens pas spécialement à savoir ce qui se passe dans la tête de Michael Nyman. Je le cite parce que lui, je l’ai rencontré. J’adore éperdument sa musique, mais, tout d’un coup, je me suis trouvé en face de lui et je n’avais rien à lui dire. Ça n’a aucun intérêt de dire : « J’adore ce que vous faites ». Ce n’est pas le début d’une conversation. Cela peut arriver si on est amenés à jouer ensemble. Il y a des personnes que j’ai appris à aimer après la rencontre, à comprendre leur œuvre, à rentrer dedans. Mais je ne formule pas le souhait de rencontrer une personne en particulier.
Et d’ailleurs, je n’ai aucun nom qui me vient spécialement en tête. Les plus belles œuvres de ceux que j’admire sont derrière eux. Je pense à Polanski par exemple. Il faut faire la part entre l’homme et l’œuvre, mais je n’ai aucune envie de travailler avec Polanski. Et pourtant, ses œuvres de jeunesse ont bercé et continuent d’alimenter mes fantasmes de cinéma. Pour autant, je ne me vois pas assis dans une salle de montage avec lui, je pense que c’est trop tard. C’est un autre sujet, mais si on parle de #MeToo, typiquement, j’ai le rêve un peu comme celui de Tarantino lorsqu’il assassine Charles Manson ou Hitler pour se venger de l’histoire. Je rêverais de réécrire l’histoire. J’aimerais que Polanski prenne la parole et dise : « Voilà ce qu’il s’est passé, je suis coupable. J’ai violé cet enfant et voilà ce que j’ai traversé. Je fais mon mea culpa et c’est important que les hommes puissants comme moi prennent la parole et ouvrent leur cœur pour dire que le monde doit changer ». Je rêverais qu’un Polanski fasse ça. Je me dis qu’il a le talent et l’intelligence suffisante pour le faire. Je suis déçu parce qu’il ne le fera pas.
Il n’aurait pas tourné J’accuse, mais Je m’accuse.
Rob : Mais exactement, il a fait J’accuse. Ça, c’est problématique. Il fait le réac. Et il ne bouge plus. On voit bien que le monde ne change pas.
Quelles sont vos envies ?
Rob : La reconnaissance du travail des femmes et de l’acceptation de l’altérité dans le monde du cinéma, dans le monde de l’art et dans celui des relations humaines en général, c’est quelque chose qui me touche aujourd’hui. J’ai 46 ans, je suis en pleine crise de la quarantaine. C’est un sujet qui me travaille, en tant qu’homme créateur qui a réussi, qui est reconnu aujourd’hui dans son milieu, qui prend une certaine place dans le débat. Je sens que c’est un devoir pour moi de prendre la parole. On m’interviewe aujourd’hui, on me pose des questions. J’aimerais dire : « Alors, mes confrères, chers hommes, soyons moins cons, cédons la place, ouvrons le débat, prenons moins de place et essayons d’ouvrir les portes ». J’ai un studio où j’accueille le plus possible d’artistes, des étudiants, des stagiaires, je propose les outils pour que quiconque a besoin de travailler puisse le faire, et j’essaie d’ouvrir les portes le plus possible et d’essayer, contrairement à ce que je fais là, de fermer un peu ma gueule pour que d’autres puissent prendre la parole. Je vois la chance que j’ai eu, moi, quand j’ai commencé. Je veux qu’aujourd’hui d’autres puissent la saisir.
Dernière sélection très attendue du côté de Cannes, celle des courts et des films de la Cinef, dévoilée aujourd’hui. Sur 4 781 films, 11 courts métrages font partie de la compétition cette année. Du côté de la Cinef, ce sont 16 films (sur 2700 candidatures présentées par les écoles de cinéma à travers le monde) qui font partie de la sélection 2025.
Le Festival de Cannes a également annoncé son Jury unique pour attribuer la Palme d’or du court métrage ainsi que les 3 prix de La Cinef : Maren Ade (réalisatrice, scénariste et productrice), Reinaldo Marcus Green (réalisateur, scénariste et producteur), Camélia Jordana (auteure-compositrice-interprète), José María Prado (producteur, photographe et ancien Directeur de la Filmoteca Española) et Nebojša Slijepčević (réalisateur et scénariste, Palme d’or du court l’an passé pour The Man Who Could Not Remain Silent).
Compétition courts métrages
Arguments in favor of love (Disputes en faveur de l’amour), de Gabriel Abrantes
Ali d’Adnan Al Rajeev
Im glad you’re dead now, de Tawfeek Barhom
Agapito, d’Arvin belarmino et Kyla Danelle Romero
Fille de l’eau, de Sandra Desmazières
Hypersensible, de Martine Froissard
Dammen, de Grégoire Graesslin
The spectacle, de Bálint Kenyères
Nvhai (Filles) de Zhaoguang Luo et Shuhan Liao
A solidão dos lagartos, d’Inês Nunes
Aasvoëls (Vautours), de Dian Weys
La Cinef
O pássaro de dentro, de Laura Anahory
Per bruixa i metzinera, de Marc Camardons
Tres, de Juan Ignacio Ceballos
Matalapaine, de Helmi Donner
Bimo, de Oumnia Hanader
Talk Me, de Joecar Hanna
First Summer, de Heo Gayoung
Måske i marts, de Mikkel Bjørn Kehlert
Winter in March, de Natalia Mirzoyan
My Grandmother is a Skydiver, de Polina Piddubna
12 Moments Before The Flag-raising Ceremony, de Qu Zhizheng
Ether, de Vida Skerk
Fursecuri si lapte, de Andrei Tache-codreanu
Ginger Boy, de Miki Tanaka
A Doll Made up of Clay, de Kokob Gebrehaweria Tesfay
Le continent somnambule, de Jules Vésigot-Wahl
Une peau qui ondule entre le bleu et le vert arbore un immense œil dont la pupille irradie. Juchée au ras de ses cils, une kyrielle de petits personnages truculents exulte : c’est ainsi que se découvre cette nouvelle édition du festival du film d’animation de Rennes. Le ton est donné par l’affiche : de la couleur, une envie de regarder, et une joie certaine pour ce nouveau rendez-vous du 22 au 27 avril 2025.
Depuis 2010, le festival chante les louanges de l’animation, dont la France est un incroyable vivier. Cartographie de ce qui se fait de plus novateur dans l’animation française, il embrasse autant le jeune public que les adultes, transcendant ainsi le stéréotype d’une forme qualifiée à tort d’enfantine. Cette année, Rennes propose dix compétitions de courts-métrages, qui reflètent la grande vitalité de la production française contemporaine, scrutées par deux jurys : l’un pour la création étudiante et l’autre pour la création professionnelle. Au-delà de ses compétitions, le festival offre par ailleurs un fil rouge qui invoque l’ouïe autant que le regard, avec une attention particulière envers la musique et les voix. Pour ce faire, il fera résonner des rencontres et des masterclasses de professionnels. Rennes accueillera dès lors des invités de prestige, parmi lesquels Jean-François Laguionie, qui présentera le Tableau, et Albin de la Simone, compositeur et dessinateur dont les deux domaines sont entrelacés dans cette nouvelle édition.
L’éclectisme dont se targue le festival passe aussi par l’écoute des échos de la création à la marge, avec des séances spéciales autour du genre, de l’expérimental, des clips, des films bricolés. Rennes fait la part belle autant à la maîtrise virtuose qu’aux trouvailles de l’artisanal. Attentive aux savoir-faire, cette nouvelle édition regorge d’ateliers et de parcours techniques afin de poursuivre la transmission des compétences de l’animation.
Le panorama s’étoffe également des grands succès de l’année avec des longs-métrages d’animation très porteurs comme La Plus Precieuse des Marchandises et Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau. Des succès qui assurent la pérennité de l’animation française, au premier rang de l’Europe, et encouragent à scruter les traits qui feront les attraits de demain. Notre équipe vous fera part de ses éblouissements au cœur du festival breton. Bevet Breizh !
La Quinzaine des Cinéastes, l’une des sections parallèles du Festival de Cannes, a annoncé ce mardi matin sa sélection de longs et de courts. Voici les 10 œuvres courtes et moyennes retenues sur 2634 films reçus pour cette édition 2025.
+10K de Gala Hernández López
Loynes de Dorian Jespers
Nervous Energy de Eve Liu
Bread Will Walk (Le pain se lève) de Alex Boya
La mort du poisson d’Eva Lusbaronian
Cœur Bleu (Blue Heart) de Samuel Suffren
The Body de Louris van de Geer
Before the Sea forgets de Ngọc Duy
Lê Karmash (کرمش) de Aleem Bukhari
When the Geese Flew d’Arthur Gay
Le Festival Format Court est terminé (mais se poursuit encore un peu). Nous avons réalisé des interviews filmés de certains de nos invités, avec le soutien de trois étudiantes de l’EICAR : Marie Sanchez Bueno, Maëva Dillou et Mahée Nari. Voici ces sujets, ajoutés au fur et à mesure de leur mise en ligne sur notre chaîne YouTube. N’hésitez pas à revenir faire un tour sur notre site, via cette actu : beaucoup de pros (comédiens, réalisateurs, sélectionneurs, techniciens) ont encore des choses à partager avec vous !
Vincent Macaigne : « Le cinéma permet d’aller chercher l’intime »
Parrain de la sixième édition du Festival Format Court, Vincent Macaigne revient sur ses débuts en tant qu’acteur grâce à « Un monde sans femme » de Guillaume Brac, réalisé en 2011. A l’occasion de sa carte blanche présentée ce mercredi 2 avril 2025 au Studio des Ursulines (Paris, 5), il a présenté le film de Guillaume Brac mais aussi « Ce qu’il restera de nous », son propre film, tourné également en 2011. En entretien pour Format Court, il revient sur son attachement au court, la rencontre artistique et l’éclairage des oeuvres en festival.
Constance Rousseau : « Il n’y a pas de rupture entre le tournage et la vie »
Lors de notre soirée d’ouverture, nous avons rencontré Constance Rousseau, interprète de Juliette dans « Un monde sans femmes » de Guillaume Brac. Elle revient pour nous sur la construction de ce film, les liens entre les acteurs qui s’y sont noués, les avantages des lieux de tournage. Cette expérience étant proche de ses débuts dans le cinéma, c’est également l’occasion d’aborder son parcours d’actrice et sa manière de voir les castings.
Rebecca de Pas : « Qu’est-ce que ça veut dire, bousculer les conventions aujourd’hui ? »
A l’occasion de la séance dédiée à Rotterdam, diffusée ces derniers jours au Festival Format Court, avec le soutien de l’Ambassade des Pays-Bas, nous avons invité trois cinéastes, un producteur et une programmatrice à venir parler de cinéma au Studio des Ursulines. Rebecca de Pas, programmatrice de courts mais aussi de longs à Rotterdam, dont la dernière édition a eu lieu fin janvier, s’intéresse aux visions fortes des cinéastes et à leur façon de se renouveler. A l’opposé des festivals « tapis rouges », elle insiste sur l’engagement du public de Rotterdam, en quête de découvertes, de films introuvables dans les canaux classiques et les plateformes en ligne. Membre de comités de sélection depuis près de 20 ans (elle est passée par le FID, la Berlinale, Venise, le Festival du Film Environnemental de Paris, Visions du Réel, …), elle évoque certains changements qu’elle a constaté dans le milieu de la programmation, des festivals et de l’industrie.
Ambroise Pujo. Caméra en main
Lauréat du prix de l’image du 6e Festival Format Court pour « Tapage » de Joséphine Madinier, le chef opérateur Amboise Pujo évoque son parcours, ses inspirations et l’image qu’il défend.
Samir Guesmi : « Pour y arriver, le chemin est dur mais il est chouette »
Depuis un moment déjà, on a repéré Samir Guesmi. Que ce soit dans « Seule », le court-métrage de Érick Zonca qu’on a diffusé l’an passé au Festival Format Court dans le cadre de la séance consacrée à notre marraine 2024, Florence Loiret Caille, dans « Camille redouble » de Noémie Lvovsky, dans « L’effet aquatique » de Sólveig Anspach, .… La liste est longue. Élément intéressant : Samir Guesmi n’est pas qu’acteur, il est aussi réalisateur.
Son premier long-métrage, « Ibrahim », suit de quelques années (2020) son premier et seul court-métrage, « C’est dimanche ! » (2008). Ce film, nous l’avons programmé cette année au sein de notre séance Ville de Paris autour de la thématique « C’est quoi, grandir ? », aux côtés de 4 autres films. A l’occasion de cette soirée thématique, Samir Guesmi revient sur les souvenirs de tournage de son court-métrage, sa réception en festival, son intérêt pour la thématique père-fils (avec laquelle il a renouée avec « Ibrahim ») et sa drôle de rencontre avec Bruno Podalydès lors de la présentation de « C’est dimanche ! » face au Jury d’aide à la production de court-métrage de la Ville de Paris.
Amine Bouhafa : « Compositeur, c’est le dernier cinéaste et le premier spectateur d’un film »
Amine Bouhafa, compositeur de musiques de film et membre du jury de la 6e édition du festival Format Court, revient le temps d’un entretien pour Format Court, sur son parcours et la relation professionnelle entre un.e compositeur.ice et un.e réalisateur.ice. Il est à l’origine des compositions des films « Timbuktu » de Abderrahmane Sissako ou » Gargarine » de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh et à travaillé avec de nombreux.e.s réalisateur.ice.s telles que Katell Quillévéré ou Kaouther Ben Hania. Il nous raconte ses débuts avec le court, les moments forts de son métier, nous parle de ses projets actuels comme le prochain film d’Hafsia Herzi, « La Petite Dernière » (en sélection officielle à Cannes 2025), et partage aussi ses conseils pour les futur.e.s cinéastes et compositeur.ice.s cinéphiles.
Rémi Brachet. Accéder à l’émotion grâce aux formes documentaires
Lauréat du prix du public au Festival Format Court 2025, son film « Chère Louise » mélange fiction et geste documentaire afin de partager une histoire personnelle forte liée à son arrière-grand mère. Rémi Brachet nous explique le parcours effectué pour donner naissance à ce film particulier et sa manière d’utiliser l’imagination pour étoffer le réel afin d’en extraire une émotion qui parvient à toucher les spectateurs. Il nous parle également de l’importance de son équipe, de l’énergie de l’actrice Ariane Ascaride (qui campe Louise) et de sa relation avec Héloïse Pelloquet, monteuse, réalisatrice et compagne.
Bétina Flender : « Ce que j’aime dans l’interprétation, c’est de pouvoir sortir des clichés »
Elle repart du Festival Format Court 2025 avec le prix de la meilleure interprétation (son tout premier) pour son rôle de Loïs dans « Une fille comme toi » de Nathalie Dennes. L’occasion pour la jeune comédienne de partager sa vision du projet dans lequel elle s’est beaucoup impliquée, les parts d’elle-même qu’elle a pu apporter à son personnage, sa satisfaction de jouer une fille « qui ose » et d’apporter un regard décalé sur les rôles féminins.
Clara-Maria Laredo : « J’ai envie de tout ressentir, de tout vivre par le métier de comédienne »
L’actrice révélée dans « A son image » de Thierry de Peretti a fait partie du jury professionnel de notre 6ème Festival Format Court. De ses études en sciences politiques à ce premier rôle en phase avec ses engagements, elle raconte sa préparation à jouer la photographe Antonia qui a fait évoluer jusqu’à son rapport à l’image et à la caméra. Tout comme ses envies de sensations et de rôles multiples.
Boris Lojkine : « Lorsqu’on veut apprendre, on est forcément humble »
Multi récompensé pour son film « L’Histoire de Souleymane », Boris Lojkine était présent au Festival Format Court cette année à l’occasion de notre toute première Master Class qui lui était consacrée. Le moment était propice pour en apprendre un peu plus sur les idées et la vision de ce réalisateur agrégé de philosophie et formé par ses voyages.
Son cinéma a d’abord été documentaire lorsqu’il filmait son moyen-métrage « Ceux qui restent » ou son premier long « Les âmes errantes » au Vietnam où il a habité pendant un moment. Il s’est tourné ensuite vers la fiction avec « Hope » (Semaine de la Critique 2014) et « Camille « (Locarno 2019) avant la reconnaissance plus officielle que « L’Histoire de Souleymane » (Un certain regard 2024) lui a apporté. Dans le cadre de cet entretien, Boris Lojkine nous explique l’importance de « l’autre » dans son travail, son envie de garder un œil curieux et ouvert sur les êtres, les histoires de vies. Il laisse enfin entrevoir sa manière de travailler, la proximité qu’il aime créer dans une équipe de tournage et la liberté que permet le cinéma à petit budget.
Cristèle Alves Meira : « Je veux continuer à faire des films avec ma vision d’auteur »
Invitée comme intervenante au Festival Format Court autour d’une table ronde à destination des réalisateur·ices et producteur·ices, la réalisatrice Cristèle Alves Meira, à l’origine de plusieurs courts-métrages et du premier long « Alma Viva », évoque la nécessité de passer et repasser par le court pour écrire. Elle revient aussi sur les exigences de la réalisation d’un long, les difficultés du métier mais aussi ses motivations pour continuer à faire du cinéma d’auteur.
La 6ème édition du Festival Format Court s’est achevée joyeusement ce dimanche 06 avril 2025 au Studio des Ursulines (Paris, 5ème), en présence de notre parrain, Vincent Macaigne, nos 3 jurys et les équipes de films primés.
Cette semaine, nous avons mis à l’honneur le cinéma dans sa grande et belle diversité à travers de nombreux rendez-vous : 4 séances compétitives, 4 thématiques (Vincent Macaigne, Ville de Paris, Festival de Rotterdam, Lynch), 2 rencontres professionnelles, une Master Class avec Boris Lojkine et notre tout premier Lab. 80 invités (réalisateurs, scénaristes, comédiens, producteurs, programmateurs, directeurs de la photographie, compositeurs, preneurs de son, critiques, ..) ont participé à cette nouvelle édition. On en est ravi !
36 films ont été programmés au festival, en présence de nombreux spectateurs : près de 800 personnes ont assisté au festival, merci à eux !
Les 18 films sélectionnés cette année en compétition officielle ont été évalués par nos jurys. Un Prix du public a également été attribué par les spectateurs qui ont voté à l’issue de chaque séance pour leur film favori. Enfin, un pot de clôture a succédé à la remise des prix de cette sixième et fabuleuse édition !
Grand Prix : Adieu Tortue de Selin Öksüzoğlu. Dotation de 1 000 € remis par Format Court
Prix du scénario : Un Hijo & un Padre de Andres Ramirez Pulido. Deux consultations de scénaristes dotées par La Cité européenne des Scénaristes (valeur 800€)
Prix de l’image : Ambroise Pujo pour Tapage de Joséphine Madinier. Prêt de matériel lumière doté par Transpa pour un prochain tournage (valeur 1 500€ HT)
Prix de la création sonore : Fabrice Devienne, Noëmy Oraison, Thibault Macquart et Stéphane Huchard pour Sous le gel de Glasgow de Léo Devienne. Prêt de matériel son doté par Tapages & Nocturnes pour un prochain tournage (valeur 1 000€ HT)
Prix d’interprétation : Bétina Flender pour Une fille comme toi de Nathalie Dennes. Portrait prestige doté par le Studio Harcourt Paris
Jury presse
Composition : Manon Marcillat (Trois Couleurs, La perche est dans le cadre), Franck Finance-Madureira (FrenchMania, Têtu), Elie Bartin (Super Seven, Les Cahiers du Cinéma), Clément Colliaux (Libération, Critikat), Mathi Adjinsoff (Culture aux trousses)
Prix de la presse : Un Hijo & un Padre de Andres Ramirez Pulido. Abonnement d’un an offert à l’offre VOD de Bref Cinéma
Prix du Jury étudiant : Mille moutons de Omer Shamir. Abonnement d’un an offert à l’offre VOD de Bref Cinéma
Prix du public
Vote du public : Chère Louise de Rémi Brachet. Acquisition du film lauréat par la plateforme UniversCiné, abonnement d’un an offert à l’offre VOD de Bref Cinéma
Orbites, court métrage de Sarah Seené, vient de remporter le Grand Prix Canadien et le Prix de la Critique internationale FIPRESCI au festival Regard à Saguenay. Le film dévoile une série de conversations entre la réalisatrice et sa protagoniste Marie-Christine Ricignuolo, jeune femme qui a perdu la vue à cause d’un glaucome congénital. Marie-Christine réapprend à voir le monde et toute sa beauté, qu’elle a toujours énormément admirée, grâce aux bouts de ses doigts. Elle utilise désormais un nouveau sens pour absorber les plus belles choses du monde : la nature, les fleurs, le soleil, son enfant, son compagnon. La réalisatrice française, installée au Québec depuis 2016, nous raconte le parcours de création de son nouveau projet.
Format Court : En quoi ton travail de photographe influence-t-il ta manière de faire du cinéma ?
Sarah Seené : Mon langage réside dans l’image. Quand je réalise un film, ce sont les images qui naissent d’abord dans ma tête. J’en visualise précisément les cadrages, les couleurs, les textures. C’est pour cette raison que je me charge de la direction de la photographie et de la caméra. Je ne pourrais pas réaliser un film sans le filmer. C’est ma signature, mon regard. J’envisage mes films comme des photographies en mouvement. D’ailleurs, en tant que spectatrice, ce qui m’attire quand je vais voir un film au cinéma ou en festival, c’est l’image. La plupart du temps, je ne lis pas le synopsis en amont car j’aime me réserver la surprise de son contenu. C’est davantage le visuel ou l’affiche du film qui me pousse à aller le voir.
Le thème de l’anticapacitisme est très présent dans ton travail. Qu’est-ce qui t’a poussé à l’explorer et pourquoi ce sujet t’interpelle-t-il particulièrement ?
SS : Le handicap est un sujet auquel je suis sensible depuis mon enfance. J’ai grandi aux côtés d’une maman en situation de handicap. Je vis moi-même avec plusieurs handicaps invisibles (notamment des acouphènes permanents – auxquels j’ai dédié le court-métrage Le silence a disparu, 2020) et des douleurs chroniques. Je crois fortement que le handicap est très mal connu socialement parce qu’on manque de représentations et surtout de nuances. La plupart du temps, les personnes en situation de handicap sont montrées à travers des prismes et des regards misérabilistes, angéliques ou inspirateurs qui sont problématiques parce qu’ils continuent de perpétuer des stéréotypes. Depuis quelques années, mon travail en photographie et en cinéma se fonde sur des collaborations avec des personnes concernées par le handicap desquelles je brosse le(s) portrait(s) en prenant soin de ne pas les réduire à leur handicap. J’ai à cœur d’apporter de nouvelles représentations lumineuses et poétiques tout en cherchant à faire valser les tabous à propos du handicap.
Avais-tu déjà une relation avec Marie-Christine avant de tourner ce documentaire ? Comment ce rapport a-t-il influencé ton approche ?
SS : J’ai découvert Marie-Christine sur les réseaux sociaux au printemps 2021. J’avais à l’époque envie de réaliser un projet photographique à propos des mères ayant un handicap visuel. Je suis tombée sur son compte Instagram (@mariechristinericignuolo) en faisant mes recherches et j’ai été subjuguée par son naturel et son humour sur les vidéos qu’elle partageait pour parler de la cécité. Je l’ai contactée pour lui parler de mon projet. Elle a immédiatement fait preuve d’un grand enthousiasme et nous nous sommes retrouvées quelques jours après pour aller marcher ensemble au jardin botanique de Montréal. On a toutes les deux senti une grande connexion entre nous, ce fut le début d’une belle amitié. Dans les mois qui ont suivi, j’ai photographié Marie-Christine et son fils Liam. Pour voir ce que ça donnait, je les ai aussi filmé·es en Super-8 noir et blanc. En voyant le résultat sur la pellicule développée, j’ai pris conscience que mon projet à propos des mères aveugles allait se resserrer sur le portrait de Marie-Christine et qu’il allait prendre la forme d’un film. Je sentais qu’une grande profondeur et de belles possibilités créatives pourraient naître à travers un projet cinématographique.
Les images manipulées dans le film ont une esthétique très marquée. De quelles inspirations visuelles es-tu partie et quelle technique as-tu utilisée pour obtenir cet effet si singulier ?
SS : J’ai eu la chance de faire une résidence d’un an au centre d’artistes Main Film à Montréal entre 2022 et 2023. J’ai pu réaliser certaines séquences d’Orbites sur une tireuse optique incluant une caméra Bolex. C’est un dispositif qui permet de réaliser des effets « spéciaux », des manipulations analogiques à partir de footage Super-8 ou 16mm pour le rephotographier sur 16mm. Sur cette tireuse optique, j’ai beaucoup travaillé la technique du bipack qui m’a notamment été enseignée par les cinéastes Alex Larose et Erin Weisgerber. Le principe du bipack consiste à juxtaposer au moins deux pellicules en « sandwich ». Cette superposition analogique offre un résultat différent d’une superposition numérique au montage. Elle permet de créer des sortes de pochoirs dans les zones claires ou foncées en fonction du matériel source s’il est négatif ou positif. J’ai également utilisé de la peinture sur pellicule comme je l’avais fait avec Guillaume Vallée dans mon premier (Il fait gris dans ta tête, tout à coup, 2018) film co-réalisé avec lui.
Selon toi, que rajoute l’usage de la pellicule dans le film Orbites ?
SS : La pellicule fait partie intégrante du projet. D’abord, parce que j’ai très peu tourné : la plupart du temps, je filmais 10 minutes en tout sur une journée. Parfois moins, exceptionnellement plus. L’emploi de la pellicule induit une temporalité très lente et indéniablement une économie très différente du numérique. Chaque image tournée a un coût et comporte un risque de ne pas voir le jour (pour une multitude de raisons techniques) donc elle est très précieuse. Aussi, parce que quand j’ai tourné Orbites, je ne voyais pas l’image sur un écran, je ne pouvais pas vérifier les images qui ont été tournées. Je devais attendre que les pellicules soient développées puis numérisées pour voir les images. Comme je travaille toujours de cette manière, ça fait tout simplement partie de ma pratique. Ce qui a été nouveau avec Orbites, ça a été de travailler avec une tireuse optique après les sessions de tournage, comme je le mentionnais plus haut. Ça a été confrontant car c’est encore plus long et complexe que simplement tourner en pellicule. Cet apprentissage impliquant beaucoup d’essais-erreurs s’est révélé enrichissant et passionnant mais il a mis à l’épreuve mon corps et notamment mes douleurs chroniques car c’est un dispositif très physique. Une fois développée, lorsque la pellicule issue des sessions de tireuse optique donnait quelque chose qui me plaisait, je ressentais une joie extraordinaire parce qu’encore une fois, c’était précieux.
As-tu réalisé des repérages dans la maison de Marie-Christine avant le tournage ? Le film a-t-il été principalement découpé ou certaines images ont été captées de manière plus spontanée ?
SS : Nous avons souvent tourné dans l’appartement de Marie-Christine mais aussi dans d’autres lieux, notamment en extérieur, dans la nature. Le film a essentiellement été planifié. Comme j’ai créé des mises en scène avec des costumes, des accessoires, des éclairages particuliers (qui incluent parfois des animaux), il était indispensable pour moi de planifier. Pour le tournage d’Orbites, j’ai même dessiné mes images dans un cahier avant de les tourner sur lequel je me basais à chaque session. Cependant, il y a quand même eu quelques rares prises que j’ai choisi de tourner sur le moment, notamment une séquence en noir et blanc où Marie-Christine fait danser des bulles près d’un lac sous la pluie. Pour l’anecdote, un gros orage commençait tout juste à gronder et la pluie à tomber mais j’ai quand même voulu qu’on tourne quelques minutes car la lumière était incroyable.
La musique du film crée une atmosphère hypnotique, onirique. Comment s’est déroulé le travail sur la bande sonore et quelle était l’intention derrière cette approche musicale ?
SS : Depuis le début du projet de film, je souhaitais faire appel à la compositrice et harpiste Sarah Pagé dont j’ai connu le travail quand elle collaborait avec la chanteuse Lhasa. J’ai été honorée qu’elle accepte de composer la musique d’Orbites. Je savais que nos univers allaient merveilleusement fonctionner ensemble. C’est à partir des rushes que je lui envoyais au fur et à mesure des numérisations pendant qu’elle était en résidence au Japon que Sarah travaillait sur la musique du film. Pendant que je commençais le montage image, elle m’a proposé une première mouture qui m’a totalement séduite. On a gardé cette base originale à la harpe électronique qu’elle a par la suite agrémenté d’autres sons. J’avais le désir que le public se sente enveloppé par le film. Je voulais que la musique nous invite dans la bulle de Marie-Christine pour qu’on passe un moment avec elle. Son travail musical est combiné à celui du concepteur sonore Andrés Solis Barrios qui a fait un travail remarquable lui aussi. J’ai donné comme consigne à Andrés de travailler à partir de sons caressant et duveteux. Il a également travaillé avec une gamme de sons maritimes et lunaires très subtils, à peine perceptibles, qui ajoutent énormément à l’atmosphère poétique dont je rêvais pour ce film.
Comment s’est déroulé le processus de montage ? Y avait-il beaucoup d’extraits de l’interview que tu as choisi de ne pas intégrer ?
SS : Le montage a été un grand défi pour moi, pour une raison technique : le laboratoire avec lequel je travaillais pour le développement des pellicules a eu un bris de machine. Une grande partie de mes images m’a donc été livrée avec… trois mois de retard ! Ce qui veut dire que j’ai fait mon montage-image dans un premier temps avec très peu de footage. En attendant, j’ai dérushé le son et j’ai beaucoup travaillé le montage son pendant ces trois mois. Cette contrainte technique s’est finalement révélée intéressante parce que j’ai pu travailler en profondeur le propos du film par l’agencement des voix. J’ai finalement fait le montage-image sur les deux dernières semaines avant le calendrier de post-production. Ça a été un gros rush pour moi et mes collaborateur·ices mais on a su s’adapter.
Comment perçois-tu les différences entre les milieux du cinéma, et en particulier du court métrage, au Québec et en France ?
SS : Ce qui me plaît au Québec, c’est qu’il y a un champ des possibles immense pour qui souhaite devenir artiste. Je suis autodidacte et je n’ai pas de diplôme qui me valide en tant qu’artiste. Mon expérience personnelle me laisse penser qu’il est plus difficile en France d’être considéré·e comme artiste si on n’a pas fait les Beaux-Arts, une haute école ou si une institution réputée ne nous a pas dit « C’est bon, tu es artiste ». Le milieu de l’art y est très académique et très élitiste. Au Québec, artiste est un métier. En France, c’est différent, la perception de l’artiste me semble souvent erronée. À Montréal et au Québec en général, on trouve une communauté de cinéastes hyper vibrante. Les sphères du cinéma documentaire et du cinéma expérimental que je côtoie sont « tissés-serrées » comme on dit ici. Le mentorat est très développé au Québec, tout comme le réseautage. On se rencontre, on collabore, on s’engage plus facilement qu’en France, selon moi. On se sent plus vite à sa place dans le milieu du cinéma et notamment du court-métrage. Et puis, les Conseils des arts qui octroient des subventions permettent de réaliser des films sans forcément devoir dépendre d’une boîte de production, ce qui me semble assez rare en France.
Quel rôle joue le festival Regard dans la diffusion et le parcours du film Orbites ?
SS : Regard présente la première mondiale du film. Je suis extrêmement heureuse qu’elle ait lieu dans ce festival dans lequel je me rends pour la toute première fois. J’en ai entendu énormément de bien. Regard offre justement beaucoup d’opportunités de rencontres nationales et internationales et il présente des films de cinéastes dont j’adore le travail. Et puis symboliquement, j’aime le nom de ce festival que je perçois comme un écho paradoxal à mon court-métrage qui aborde la cécité. D’ailleurs, le lendemain de la projection à Regard, je présenterai une projection spéciale d’Orbites en vidéo-description dans une bibliothèque en marge du festival pour un public de personnes aveugles et malvoyantes.
Ça y est ! Nous sommes ravis de vous annoncer le programme complet du Festival Format Court 2025, qui démarre le mercredi 2 avril au Studio des Ursulines (Paris 5e). Cette année encore, nous célébrons du mercredi 2 au dimanche 6 avril la créativité et l’innovation cinématographique avec la présence de nombreux invités (jurys & équipes de film). De très nombreux professionnels sont attendus pendant ces 5 jours de festival !
Le festival s’annonce intense avec 4 séances de compétitions ainsi que 4 séances thématiques, sous le parrainage de Vincent Macaigne. La soirée de clôture, avec l’annonce du palmarès, promet d’être un autre temps fort de cette 6ème édition.
Restez informé des dernières nouvelles et mises à jour sur nos réseaux sociaux. Le catalogue de la manifestation est disponible et téléchargeable dès maintenant.
Programmation
Ouverture du festival. Focus Parrain : Vincent Macaigne, mercredi 02 avril à 18h30, en sa présence. Billetterie sur place et en ligne.
Ce qu’il restera de nousde Vincent Macaigne, fiction, 39′, 2011, France, Kazak Productions, Grand Prix, Prix de la presse Télérama et Mention spéciale du Jury jeunes au Festival de Clermont-Ferrand 2012, nommé au César du meilleur court-métrage 2013
Un monde sans femmesde Guillaume Brac, fiction, 57′, 2011, France, Année Zéro, Nonon Films, Prix du meilleur court-métrage 2011 décerné par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma, Grand Prix Europe et prix Cinécinéma au Festival de Brive en 2011, nommé au César du meilleur court-métrage 2012
Adieu tortue de Selin Öksüzoğlu. Fiction, 24’, France, 2024, Apaches films, Préludes, Sis Films. Sélectionné au Festival de Berlin 2024
Better than Earth de Sherif El Bendary. Fiction, 23’, Égypte, Suède, France, 2024, Fikra, Les Cigognes Films, Studio Africa Films. Sélectionné au Festival du Film Francophone de Namur 2024
Miracle à Maiori d’Anouk Baldassari-Phéline. Documentaire, 30’, Italie, France, 2024, autoproduction. Première du film. En présence de la réalisatrice et d’Antoine de Baecque critique et directeur de thèse
Qu’importe la distance de Léo Fontaine. Fiction, 18’, France, 2023, Offshore. Sélectionné au Brussels Short Film Festival 2024. En présence du réalisateur, de la comédienne Sylvia Homawoo et des producteurs
Rencontre professionnelle. Atelier de la SRF (complet !), jeudi 03 avril, 15h30, Mairie du 5è : « La collaboration entre compositeur, superviseur musical et cinéaste : de la rencontre à la création ». Intervenants : Valentin Hadjadj (compositeur), Varda Kakon (superviseuse musicale), Stéphane Ly-Cuong (cinéaste) et Michel Petrossian (compositeur). Atelier animé par Quentin Lazzarotto et Bojana Momirovic (cinéastes membres de la SRF).
– Atelier gratuit, dans la limite des places disponibles
– Réservations obligatoires : coordinationformatcourt@gmail.com
– Merci d’indiquer votre nom et prénom et de préciser si vous êtes membre ou non de la SRF
C’est dimanche ! de Samir Guesmi, fiction, 30′, 2008, France, Kaléo Films. Prix du public au Festival de Clermont-Ferrand 2008. En présence du réalisateur
Negative space de Max Porter & Ru Kuwahata, France, 2017, 6’, Animation, 5’, France , 2017, Ikki Films. En lice pour l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation 2019
Cola de León de Sonia Franco, Fiction, 22’, France, 2023, Micro climat studios. Sélectionné au Seattle Latino Film Festival 2024. En présence de la réalisatrice
L’heure de l’ours de Agnès Patron. Animation, 14’, France, 2019, Sacrebleu Productions. César du meilleur court-métrage d’animation 2021. En présence de la réalisatrice
Joana dans l’univers de Jonathan Millet, Fiction, 20’, France, 2023, Films Grand Huit. Sélectionné au Festival Côté Court 2024. En présence du producteur Jules Reinartz
À Marée haute de Camille Fleury. Fiction, 30’, France, 2024, Les 48° Rugissants. Sélectionné au FIFIB 2024. En présence du producteur Victor Thomas, de la comédienne Luna Hô Poumey et du comédien Maxime Roy
Esquisse d’Albert d’Hugues Perrot. Fiction, 17’, France, 2024, Hippocampe Productions. Première du film. En présence du réalisateur et du producteur Jordane Oudin
1 Hijo & 1 Padre d’Andrés Ramírez Pulido. Fiction, 25’, France, Colombie, 2024, Alta Rocca Films, Valiente Gracia. Sélectionné au festival de Locarno 2024
La Fille qui explose de Caroline Poggi et Jonathan Vinel. Animation, 19’, France, 2024, Atlas V. Sélectionné au festival de Locarno 2024. En présence des réalisateurs
Car Wash de Laïs Decaster. Documentaire, 13′, France, 2024, Lorca Productions. Prix Jean Vigo du court-métrage 2024. En présence de la réalisatrice (sous réserve)
Rencontre professionnelle. Table ronde réalisateur·ices & producteur·ices(complète !), vendredi 4 avril à 15h30, Mairie du 5è (Salle Agora) : « Écriture, développement, réseautage : comment construire son parcours et son projet jusqu’au dépôt aux aides sélectives ». Intervenants : Morad Kertobi, chargé de mission court métrage et première œuvre au CNC, échangera avec la réalisatrice Cristèle Alves Meira et le producteur Lionel Massol (Films Grand Huit)
Deluge de Meejin Hong, animation, 12′, 2024, États-Unis, autoproduction.
I wan’na be like you de Margit Lukács et Persijn Broersen, animation, expérimental, 13’, 2024, autoproduction, Pays-Bas, France, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne.En présence de la réalisatrice Margit Lukács
My Brother, My Brother de Abdelrahman et Saad Dnewar, animation, 19′, 2024, Égypte, Allemagne, France, Punchline Cinéma, Dnewar Films, Milkman Films. Mention spéciale au Festival de Clermont-Ferrand 2025. En présence du réalisateur Abdelrahman Dnewar
Commute de Henry Hills, expérimental, 9′, 2024, autoproduction, Autriche, République Tchèque
Père et fille de Quentin Papapietro, fiction, 36′, 2024, France, Le plein de super, 10:15 Productions !. En présence du réalisateur et du producteur Julien Naveau
Sous le gel de Glasgow de Léo Devienne. Fiction, 30’, France, 2024, Dirty Tools, Zayanfim. Première du film. En présence du réalisateur et des comédiens Louise Ferry et Gaël Kamilindi
Mille moutons d’Omer Shamir. Fiction, 24’, France, 2024, La Cellule Productions. Sélectionné au festival de Clermont-Ferrand 2025. En présence du réalisateur
Une fille comme toi de Nathalie Dennes. Fiction, 19’, France, 2024, The Living, Kalpa Films. Sélectionné au festival d’Amiens 2024. En présence de la réalisatrice et du producteur Tristan Bergé
Adieu Émile d’Alexis Diop. Fiction, 25’, France, 2024, Barney Production, Remembers. Sélectionné au FIFIB 2024. En présence du réalisateur, de la productrice Judith Abitbol et des comédiens Benjamin Sulpice et Arthur Beaudoire
La toute première Master Class de Format Court aura comme invité Boris Lojkine, réalisateur et co-scénariste de L’Histoire de Souleymane, qui a obtenu deux prix à Cannes dans la section Un Certain Regard (Prix du jury, prix du meilleur acteur pour Abou Sangaré). Il a également obtenu quatre récompenses aux César : meilleur scénario original, meilleur montage, révélation masculine pour Abou Sangaré et meilleure actrice dans un second rôle pour Nina Meurisse.
Comment savoir…? de Joachim Larrieu. Fiction, 18’, France, 2023, J’ai grandi ici. Sélectionné au FIFIB 2024. En présence du réalisateur
Crave de Mark Middlewick. Fiction, 12’, France, Afrique du Sud, 2023, Jabu-Jabu, Rikiki Films. Sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2024. En présence du comédien Thimotée Robart
The Oasis I deserve d’Inès Sieulle. Documentaire, expérimental, animation, 22’, France, 2024, Too Many Cowboys. Présélectionné au César du meilleur court-métrage documentaire 2024. En présence de la réalisatrice
Chère Louise de Rémi Brachet. Fiction documentaire, 24’, France, 2024, Mabel Films. Sélectionné au Festival Cinémed 2024. En présence du réalisateur et de la productrice Joséphine Moularque
TAPAGE de Joséphine Madinier. Fiction, 25’, France, 2024, Les Films du bazar. Sélectionné au Festival Que du Feu 2024. En présence de la réalisatrice
Focus David Lynch, dimanche 06 avril, 16h30. Séance présentée par Marcos Uzal, Rédacteur en chef des Cahiers du cinéma.Billetterie sur place et en ligne
Six Men Getting Sick de David Lynch, expérimental, 4′, 1967, États-Unis
The Grandmother de David Lynch, fiction, 34’, 1970, États-Unis
Out Yonder : Neighbor Boy de David Lynch, fiction, 11’, 2006, États-Unis
The Darkened Room de David Lynch, expérimental, 12’, 2006, États-Unis
Boat de David Lynch, expérimental, 8’, 2006, États-Unis
The Alphabet de David Lynch, expérimental, 4’, 1968, États-Unis
Remise des prix, Dimanche 06 avril, 19h. En présence des jurys et lauréats (en entrée libre)
En pratique
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg (sortie rue de l’Abbé de l’Épée), Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton (mais apprêtez-vous à marcher un peu…)
– Billetterie relative au festival sur place et en ligne
– Tarifs : 8,50€. Réduit : 7€. Masterclass Lojkine : 5€. Carte UGC illimité, carte des Cinémas Indépendants Parisiens + carte Pathé (CinéPass) + toutes les contremarques acceptées par le cinéma
Achats en ligne majorés de 0,40€ par place (frais de gestion)
Cette année, le Festival Format Court a mis en place des nouveaux rendez-vous professionnels : le Lab, l’atelier SRF autour des interactions entre compositeurs, superviseurs musicaux et cinéastes, mais également une table ronde à destination des réalisateur·ices et producteur·ices. Le thème retenu pour cette première rencontre est : « Écriture, développement, réseautage : comment construire son parcours et son projet jusqu’au dépôt aux aides sélectives ».
Chaque année, un nombre très important de projets de courts-métrages se voient refuser les aides sélectives (régions, CNC…) permettant de financer son film. Le CNC constate, à travers l’expertise artistique des professionnels qui siègent au sein des commissions d’aides sélectives, qu’en grande partie, les dossiers reçus sont inaboutis : le dépôt peut être prématuré, l’auteur ou le producteur précipitent fréquemment des candidatures où l’on sent que le scénario et la trajectoire globale du projet ne sont pas suffisamment mûrs.
Il est certes question d’écriture et de réécriture, de lisibilité du projet et de ses intentions, mais également du parcours du cinéaste et/ou du producteur qui l’accompagne.
Lors de cette table ronde basée sur l’interaction avec le public, organisée le vendredi 4 avril prochain à 15h30 à la Mairie du 5è (Salle Agora), Morad Kertobi, chargé de mission court métrage et première œuvre au CNC, échangera avec la réalisatrice Cristèle Alves Meira et le producteur Lionel Massol (Films Grand Huit) qui partageront leurs expériences personnelles : les débuts, les premières demandent d’aides, l’intégration au réseau, la construction d’un parcours.
Entre informations et conseils, cette table ronde a pour vocation de préciser les facteurs essentiels qui impactent les chances de succès des projets de courts-métrages candidats aux aides sélectives, notamment du CNC.
En savoir plus sur nos invités
Comédienne de formation, Cristèle Alves Meira est d’abord metteuse en scène de théâtre. Elle a mis en scène Les Nègres, Splendid’s de Genet, Vénus de Suzan-Lori Parks au théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet. Elle réalise un premier documentaire au Cap-Vert, Som & Morabeza, où elle se pose la question de l’immigration dans les milieux lusophones en Afrique à travers le thème de la musique ; puis, sous le prisme de la jeunesse angolaise pour traiter de ses réalités sociales avec Born in Luanda.
Elle réalise ensuite deux courts métrages de fiction, un film d’été et un film d’hiver, dans le village de sa mère au Portugal : Sol Branco sélectionné dans de nombreux festivals puis Campo de Víboras, sélectionné entre autres au Festival de Cannes à la Semaine de la Critique en 2016 où elle revient en 2019 avec Invisível Herói qui remporte au Festival de Clermont-Ferrand le Prix du Meilleur Film Européen. Son dernier court-métrage Tchau Tchau est sélectionné entre autres à Clermont-Ferrand 2021.
Son premier long métrage intitulé Alma Viva a été sélectionné à La Semaine de la Critique en 2022 et représente le Portugal aux Oscars en 2023. Il est sorti en salle au Portugal en octobre 2022 et en France en avril 2023 ainsi qu’à l’étranger (Suisse, Belgique, Espagne, Mexique, Brésil…). Elle développe actuellement son deuxième long-métrage Joe en co-production entre la France (les Films Pelleas, Take Shelter) et le Portugal (O Som e a Furia). Elle se prépare à tourner un prochain court-métrage Le Cri du Diable en France.
Diplômé de L’École des Gobelins, Lionel Massol commence à travailler à 21 ans en tant que chargé de production dans différentes sociétés de production cinéma. Il s’y découvre un réel intérêt pour la gestion au quotidien d’une société, le développement, le financement et l’accompagnement des auteurs. Sur le plan de la fabrication, il se spécialise dans la direction de post-production. En 2015, Lionel créé Films Grand Huit avec Pauline Seigland, rencontrée pendant ses études. En un peu plus de 7 ans, ils produisent une trentaine de courts-métrages sélectionnés dans les plus grands festivals internationaux (Semaine de la Critique, Locarno, Telluride, Venise, Toronto, Rotterdam, Palm Springs, Annecy, etc.). L’un de leurs films remporte le European Film Award du court-métrage en 2018, un autre le César du court-métrage 2019 et en 2022, deux autres de leurs films remportent le César du meilleur court de fiction et celui du meilleur court documentaire. Un de leurs courts a été shortlisté aux Oscars et deux ont été nommés aux Annie Awards. La société a remporté le Prix du jeune producteur France Télévisions en 2018 et le Prix Procirep du meilleur producteur de courts métrages en 2021. Aujourd’hui, ils accompagnent les réalisateurs.rices (Giacomo Abbruzzese, Jonathan Millet, Camila Beltrán, …) dont ils ont produit les courts vers le long métrage.
Morad Kertobi est chargé de mission au CNC. Après avoir géré plusieurs mécanismes d’aide (programmes audiovisuels, aide au développement de scénarios de long métrage), et animé le Département Court métrage, il est actuellement en charge de l’accompagnement des auteurs émergents du court métrage.
En pratique
– Atelier complet – Atelier gratuit dans la limites des places disponibles – Vendredi 4 avril 15h30, Mairie du 5e (salle Agora) – Réservations sur : coordinationformatcourt@gmail.com
Mercenaire (2024), dernier court-métrage du cinéaste montréalais Pier-Philippe Chevigny, fait l’actualité des festivals francophones. Il a fait ses débuts au Festival international du film de Toronto, 2024 (en première mondiale), figurant dans le TIFF’s Top Ten et a reçu le Prix spécial du jury international à Clermont-Ferrand. Aujourd’hui, le réalisateur présente son film au Festival Regard à Saguenay, où il a été membre du jury en 2024.
Dans Mercenaire, nous suivons David, un ex-détenu récemment libéré qui se voit contraint de travailler dans un abattoir afin de pouvoir se réinsérer dans la société. Angoissé par la violence de son lieu de travail, il cherche un emploi dans divers domaines, mais se heurte constamment au refus des employeurs, une réalité sociale au Québec, où l’industrie des abattoirs accueille énormément d’anciens prisonniers qui n’arrivent pas à s’insérer dans d’autres professions. Malgré la contradiction apparente – un homme condamné pour meurtre se sent oppressé dans un abattoir –, la mise-en-scène immersive nous rapproche du protagoniste, suscitant une empathie essentielle à notre engagement dans l’histoire.
Format Court : Ayant grandi dans une région marquée par la présence du crime organisé, tu as réalisé un film qui traite d’un sujet que tu connais personnellement. Comment crois-tu qu’un rapport personnel impacte le processus de création et de production d’un film ?
Pier-Philippe Chevigny : C’est certain qu’il y un investissement émotionnel particulier de la part du créateur, et peut-être une plus grande liberté aussi d’aborder un sujet en toute confiance et en toute connaissance de cause. Toutefois, je ne pense pas que ça garantisse forcément un meilleur film, ni un film plus authentique. La plupart des films que j’ai faits s’intéressaient à des sujets très loin de moi et j’arrivais à m’en approcher par un rigoureux travail de recherche. Pour moi, le cinéma c’est souvent l’occasion, justement, de s’intéresser à l’autre. Non pas que les questions de souveraineté narrative ne soient pas pertinentes; au contraire, il faut y être sensible et on ne peut pas dire n’importe quoi. Mais il y a une façon de le faire qui est longue et exige beaucoup d’écoute.
Le format carré impose une proximité accrue avec l’acteur, mettant en avant les nuances subtiles de son personnage, souvent sous une tension constante. Quels ont été les défis et les avantages de l’utilisation de ce ratio d’image dans Mercenaire ?
PPC : Au départ, l’idée du format carré est venue d’un raisonnement éthique : il s’agissait de cacher le plus possible l’abattoir lui-même, de montrer le moins possible la souffrance animale. Il s’agissait de reléguer tout cela à l’arrière-plan pour concentrer notre attention sur le personnage de David. Le choix d’un ratio d’image étroit était donc une façon de refermer le cadre le plus possible. En revanche, ça accentuait l’effet d’enfermement que l’on ressent dans le film. C’est l’histoire d’un homme qui sort de prison et qui se rend compte qu’il n’est toujours pas libre : il est, de facto, emprisonné dans ce cadre étroit et étouffant. Je pense que le spectateur le ressent aussi comme un effet d’emprisonnement.
Le découpage semble minutieusement calculé, avec des mouvements de caméra précis qui suivent les gestes du personnage. Comment s’est fait ce processus ? Pourquoi as-tu choisi de ne pas travailler avec une caméra fixe ?
PPC : Mercenaire s’inscrit dans la continuité de mes films précédents, où les choix de mise en scène convergent vers le désir de générer un effet d’immersion dans le récit. Il s’agit de placer le spectateur dans la posture d’un accompagnateur, quelqu’un qui serait présent aux côtés du protagoniste en guise de soutien moral. Le choix d’une caméra portée “à « hauteur d’homme », comme le veut la fameuse expression, qui suit David à la trace provient donc de ce désir d’inviter le spectateur à sentir presque une certaine responsabilité à l’égard de cet homme. Mercenaire, c’est aussi l’histoire d’un homme rejeté de tous, qui n’a personne à ses côtés… à l’exception du spectateur lui-même. Le choix des cadrages en plongée dans la nuque de David converge aussi dans cette direction : on a l’impression d’être juste derrière lui, on pourrait presque tendre la main, la poser sur son épaule pour tenter de le rassurer…
Les sons des machines dans l’abattoir fonctionnent comme une musique soulignant la tension de certaines scènes. Est-ce qu’ils ont été manipulés pour avoir une plus grande vitesse où sont-ils vraiment fidèles aux sons des machines ? Comment as-tu pensé à cette incorporation ?
PPC : Toute la bande sonore est une pure reconstruction en post-production. Nous avons tourné dans un véritable abattoir, mais c’est une entreprise fermée depuis plus de 6 ans. L’espace était tel quel et toute la machinerie s’y trouvait, mais rien n’était réellement activé pendant que nous tournions. Le bruit des machines, de la ventilation, tout comme les cris des cochons sont donc totalement recréés. C’est certain que, vu le dispositif visuel particulier du film, qui cache davantage qu’il ne montre, le son s’avérait très important pour prolonger le hors champ et nous permettre de croire à cet univers. Mais aussi, le son prend dans le film une valeur expressive : avec ce bruit assourdissant, on ressent encore plus l’hostilité de cet environnement de travail.
Pourquoi avoir choisi de ne pas beaucoup nous raconter le crime de David ? Que crois-tu que ce choix narratif apporte au spectateur ?
PPC : Nous savons qu’il a tué quelqu’un, c’est tout ce qui importe vraiment. Je ne suis pas le plus grand fan des flash-backs au cinéma, ça ne me semble pas important de comprendre les circonstances de son crime. D’autre part, le film choisit de ne pas porter de jugement sur David, de ne pas le condamner. Peu importe ce qu’il a fait auparavant, on rencontre un homme sensible qui fait tout ce qu’il peut pour se libérer de sa propre violence, et c’est la société capitaliste qui l’y condamne.
Comment s’est déroulé le processus de casting ?
PPC : Pour presque la totalité des rôles, j’y suis allé avec des gens avec qui j’avais déjà travaillé par le passé, notamment sur mon premier long-métrage Richelieu (sorti en France sous le titre Dissidente en 2024). Plusieurs de ces rôles ont été écrits avec ces comédiens en particulier en tête : puisque je les connais, puisque je sais comment ils peuvent livrer telle ou telle réplique, ça me permet plus facilement d’anticiper et de visualiser le résultat final. Il n’y a donc pas eu d’audition, puisque j’étais en terrain connu !
Tu as déjà réalisé un long-métrage, Richelieu (2023). Quelles sont les principales différences entre travailler sur un long et sur un court ?
PPC : Ça a été un réel plaisir de retourner au court après le long. Je pense que c’est un exercice très productif, car à bien des égards, faire un court-métrage est plus difficile que de faire un long. C’est plus difficile de générer de l’empathie pour un personnage en 15 minutes qu’en deux heures. Après Richelieu, je me suis lancé rapidement dans le développement de mon deuxième long-métrage et, sachant qu’en moyenne ça prend cinq ans pour financer un long-métrage au Québec, j’ai eu le désir de me lancer dans ce projet de court-métrage pour me tenir actif dans l’intermède. C’est beaucoup de travail faire un court-métrage… Bien que le nombre de jours de tournage soit moindre, c’est souvent autant de préparation pour rechercher et rendre vivant cet univers qu’on tente de créer.
Cette année, le cinéma a perdu un immense metteur en scène, un explorateur des tourments humains et des recoins les plus sombres de l’âme, un créateur à la sensibilité unique, illuminée d’humanité.
Alors qu’il se destine à devenir peintre-plasticien, David Lynch fabrique sa première création cinématographique, Six Men Getting sick, un tableau-film où le cinéma s’impose comme une évidence. Sans jamais abandonner son tablier d’artiste, il enfile alors la casquette de cinéaste et enchaîne ses premiers films : The Alphabet, The Grandmother, puis Eraserhead, son premier long, amorçant ainsi une carrière jalonnée d’œuvres cultes.
Entre deux longs-métrages, Lynch continue d’explorer le format court. Au début des années 2000, il prend une petite caméra digitale de mauvaise qualité comme outil de travail. Libéré de toutes contraintes financières et matérielles, il se saisit des images à la résolution médiocres pour laisser apparaître son univers étrange. Véritables laboratoires d’expérimentations esthétiques, ces films lui permettent d’affiner son univers : du noir profond des chambres obscures aux blancs surexposés de la lumière du jour, entre larmes, confusion et désespoir… mais aussi avec une touche d’absurde et d’humour !
A l’occasion du festival, Format Court est heureux de rendre hommage à son œuvre le dimanche 6 avril à 16h30 grâce à une immersion dans ses courts-métrages figurant au catalogue MK2. On vous propose une sélection de ses premiers courts-métrages tournés en pellicule et de ses courts-métrages en digital, tournés entre 1967 et 2006. Pour présenter cette séance exceptionnelle, Marcos Uzal, Rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, sera notre invité.
Programmation (billetterie accessible sur place mais aussi en ligne)
Six Men Getting Sick de David Lynch, expérimental, 4′, 1967, États-Unis
Six figures humaines grotesques vomissent.
The Grandmother de David Lynch, fiction, 34’, 1970, États-Unis
Un jeune garçon malheureux plante une graine étrange qui donne naissance à une grand-mère.
Out Yonder : Neighbor Boy de David Lynch, fiction, 11’, 2006, États-Unis
Deux amis font la rencontre d’un immense monstre humanoïde, le petit voisin.
The Darkened Room de David Lynch, expérimental, 12’, 2006, États-Unis
Une japonaise nous fait visiter son appartement. Soudain, elle évoque la tristesse de son amie qui habite l’appartement d’à côté.
Boat de David Lynch, expérimental, 8’, 2006, États-Unis
Une femme est embarquée sur un bateau pour un trip hébété qui l’emmène vers une destination inconnue.
The Alphabet de David Lynch, expérimental, 4’, 1968, États-Unis
Une femme fait un cauchemar sombre et absurde où elle récite l’alphabet.
En pratique
– Focus David Lynch, dimanche 6 avril 2025, 16h30
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg, Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton.
– Billetterie sur place et en ligne
– Tarifs : 8,50€ Réduit : 7€. Carte UGC illimité, carte des Cinémas Indépendants Parisiens + carte Pathé (CinéPass) + toutes les contremarques acceptées par le cinéma. Achats en ligne majorés de 0,40€ par place. – Événement Facebook
Synopsis : Parce qu’elle a perdu la vue il y a quelques années, Marie-Christine explore la vie d’une manière sensible, depuis la pulpe de ses doigts. À travers son expérience personnelle, elle éveille son fils à la curiosité et à l’émerveillement que lui inspire la beauté de l’univers. Rassemblant une constellation d’images analogiques texturées et un bouquet de nappes sonores caressantes, Orbites incarne une plongée dans la mémoire sensorielle de Marie-Christine et mène une réflexion sur l’aspect fondamental de l’amour et de la transmission.
Selon Pasolini, la poésie ne réside pas dans les livres ou les films, mais dans la vraie vie où nous rencontrons des moments de pure émotion. Dans le documentaire Orbites, de Sarah Seené, nous accompagnons Marie-Christine, une jeune femme quebecoise qui a vécu toute sa vie plongée dans la poésie, qui a toujours vu de la beauté autour d’elle, qui s’est émerveillée devant les couleurs des fleurs et la lumière du soleil. Pourtant, Marie-Christine a perdu la vue il y a quelques années. Capable désormais de voir uniquement des perceptions lumineuses, elle cherche, depuis, à retrouver cette beauté avec la pulpe de ses doigts.
Orbites, film canadien réalisé par une cinéaste française, fait sa première mondiale au festival québécois Regard, le plus important rendez-vous du court-métrage en Amérique. Le film participe à la compétition officielle du festival et est éligible à 5 prix différents, y compris le Grand Prix Canadien.
Pour filmer le personnage, sa famille, son univers, et la nature, la réalisatrice Sarah Seené nous propose un contraste entre des images nettes et classiques et des manipulations de pellicule qui génèrent des vues floues, parfois semblables à des tâches ou à des cellules, unités fondamentales de la matière physique. C’est par cette matière qu’aujourd’hui Marie-Christine perçoit la beauté du monde, utilisant ses mains et non ses yeux. Ces figures forment des constellations, comme des planètes dans une orbite. L’image d’une éclipse solaire, passant de la lumière à l’obscurité, s’associe à celle d’un globe oculaire qui perd sa capacité de vision.
Dans le film, la narration et les visuels sont étroitement liés. Nous entendons la protagoniste parler de comment elle arrive toujours à voir le monde lorsque les images deviennent de plus en plus floues et les couleurs se perdent les unes dans les autres. Marie-Christine explique la passion qu’elle avait pour les pigments de la nature, et la réalisatrice dévoile ces tons à travers le grain du 35 mm, qui les rend non seulement encore plus magnifiques, mais nostalgiques, en accord avec ce personnage qui ne peut plus partager le plaisir visuel, mais qui garde en tête toutes les images qu’elle a vues pendant 30 ans. Le film est un exemple formidable de la manière dont la technique et la poésie se complètent en faveur de l’art cinématographique, le support de la pellicule étant utilisé en faveur du récit.
Les éléments évoqués possèdent aussi une importante dimension tactile : la neige, les fleurs, le soleil, dont la protagoniste aime sentir la chaleur sur la peau… Sa connexion avec la nature n’est pas perdue, mais se traduit via ses autres sens. Elle n’a pas besoin de voir le visage de son compagnon, car tenir sa main établit entre le couple une connexion qu’aucun autre sens ne pourrait former.
La musique méditationnelle nous plonge dans un état de rêve, le seul moment qui brise le silence visuel de Marie-Christine. Lors de son sommeil, elle voit toujours des images. Tout le court-métrage pourrait être, donc, un rêve de la protagoniste, où elle se contemple de l’extérieur, avec sa nouvelle condition, à redécouvrir le monde et à le partager avec son enfant.
Le film commence sur une note personnelle et même médicale, puis il passe en douceur au thème de la famille. Rester forte et positive devient pour Marie Christine un devoir, car cela ne l’affecte plus uniquement en tant qu’individu, mais en tant que mère. Elle doit rester solide pour donner un exemple à son fils, atteint de sa même condition oculaire, un glaucome congénital.
Orbites est un film profondément fragile et émouvant, d’une finesse émotionnelle et esthétique épatante. Il réunit tout ce qu’il y a de plus délicat : les fleurs, l’enfant, l’amour d’un couple, le toucher, la voix douce. La sensibilité de Marie-Christine à percevoir (avec les yeux, les mains ou le cœur) la beauté dans chaque recoin est contagieuse et a sans nul doute touché la réalisatrice Sarah Seené, qui nous plonge dans cet univers envoûtant.
Du 19 au 23 mars 2025, se déroule la 29ᵉ édition du plus grand événement du court-métrage en Amérique : le Festival REGARD. C’est dans la ville québécoise de Saguenay que la manifestation fait vibrer la communauté locale depuis près de trente ans.
Les 38 programmes du festival présentent plus de 200 films issus de 65 pays différents. Parmi les pépites à ne pas manquer, figurent Orbites de Sarah Seené, Platanero de Juan Franck-Hernandez, Les Faux Sapins de Justine Martin et Mercenaire de Pier-Philippe Chevigny.
L’un des points forts de cette édition est la mise en valeur du cinéma québécois, avec 90 films locaux au programme et un focus dédié aux films tournés loin des grandes villes : Le 100% Régions. De grands noms du cinéma national seront présents lors de cette édition, comme Vincent René-Lortie, qui fera la première de son nouveau court-métrage A Dying Tree. L’auteur avait été nommé aux Oscars de 2023 pour son court métrage Invincible.
A Saguenay, la Compétition Focus constitue une vitrine pour des cinéastes émergents, et se déploie en 5 volets différents : Tourner à Tout Prix (auto-productions), 100 % Régions (qui dévoile la diversité culturelle et géographique du Québec), Americana (films de l’Amérique centrale et latine), Short & Queer (LGBTQIA+) et Regards Autochtones (cinéma des premières nations).
Le Festival est très ancré sur de fortes valeurs de diversité et d’inclusion, il s’engage depuis plusieurs années à créer un espace pour le cinéma autochtone. Le projet Regards Autochtones représente une compétition Focus axée sur le cinéma des Premières Nations, avec un prix spécifique dédié à cet effet, ainsi que plusieurs initiatives pour soutenir cette forme de cinéma.
« On essaie de proposer des activités pour tous les intérêts, d’ouvrir des fenêtres sur des mondes, des idées et des enjeux qui marquent le milieu cinématographique actuel », note à ce sujet la responsable du Marché du court, Mireille Tremblay-Caron.
Format Court couvrira pour la première fois le festival lors de sa 29ème édition. L’occasion d’en savoir plus sur la scène du court métrage québécois et sur la culture cinématographique du pays.
À l’occasion de sa 6ème édition, le Festival Format Court a le plaisir de convier pour la deuxième année consécutive la SRF (La Société des réalisatrices et réalisateurs de films) pour un nouvel atelier, organisé en partenariat avec le Festival. L’an passé, l’objet de la rencontre avait porté sur l’univers visuel des films, en présence d’un directeur artistique et d’une cheffe décoratrice. Cette année, le jeudi 3 avril, à 15h30, la thématique abordée lors de cette rencontre portera sur le sujet suivant : « La collaboration entre compositeur, superviseur musical et cinéaste : de la rencontre à la création ».
Les intervenants de cette rencontre (complète !) seront : Valentin Hadjadj (compositeur), Varda Kakon (superviseuse musicale), Stéphane Ly-Cuong (cinéaste) et Michel Petrossian (compositeur). L’atelier sera animé par Quentin Lazzarotto et Bojana Momirovic (cinéastes membres de la SRF).
Au cinéma, la musique complète l’image, les personnages et l’histoire. C’est une troisième dimension, une profondeur du récit. Dans certains films, elle joue même un personnage à part entière, comme dans la comédie musicale Dans la cuisine des Nguyen ou bien En fanfare (représentés par deux de nos intervenants) où les personnages principaux sont musiciens, compositeurs et même chefs d’orchestre. À travers cette table ronde, nous explorerons la collaboration entre compositeurs, cinéastes et superviseurs musicaux : à quel moment l’écriture de la musique intervient-elle dans la production d’un film ? Comment se déroule la collaboration entre plusieurs compositeurs sur un même projet ? Est-il important que les cinéastes aient une idée précise de la musique ? Quelle est la marge créative des compositeurs dans un film ? Quelle place occupe le superviseur musical ?
Les Ateliers de la SRF (Société des Réalisatrices et Réalisateurs de Films) ont été imaginés pour favoriser les rencontres entre le public et les cinéastes aspirants ou émergents. Ces temps d’échanges, organisés à l’occasion de festivals ou dans des structures de cinéma, sont gratuits et ouverts à tous. Ce sont des moments de transmission privilégiés sur des problématiques concrètes de la création, de véritables boîtes à outils pour les cinéastes de demain.
Nos invités
Valentin Hadjadj est un compositeur français dont le travail s’articule autour d’une musique hybride, combinant instruments et traitements acoustiques et électroniques, toujours axée sur la recherche d’une émotion complexe, entre intimité pudique et une certaine profondeur lyrique. Il est surtout connu pour ses collaborations avec Lukas Dhont (Girl, Close), Thomas Vinterberg (Families Like Ours) et Noé Debré (Le Dernier des Juifs). Son travail comprend une quinzaine de longs métrages tels que Paradise de Jérémy Comte, Rialto de Peter Mackie Burns, Boundary Waters de Tessa Blake, Un Monde Plus Grand de Fabienne Berthaud, Sous les Étoiles de Paris, Au Cœur du Bois, et Les Vieux, tous trois réalisés par Claus Drexel, ainsi que des projets de danse, des ciné-concerts, des documentaires et des séries télévisées. Les projets auxquels il collabore sont régulièrement sélectionnés au Festival de Cannes, à la Mostra de Venise, au TIFF, au BFI de Londres, aux César, aux Oscars et aux Golden Globes.
Stéphane Ly-Cuong a étudié le cinéma à Paris (Paris VIII, Atelier Scénario de la Femis) et à New York (Brooklyn College). Stéphane aime explorer les histoires de la diaspora vietnamienne comme dans son premier long-métrage Dans la cuisine des Nguyen et Saigon Song, son prochain projet. Il est également co-scénariste d’Hiver à Sokcho de Koya Kamura. En tant que comédien, on a pu le voir dans Emilia Perez de Jacques Audiard, ou dans la série Hippocrate de Thomas Lilti.
Musicienne de formation, après avoir obtenu un premier prix de chant classique à Schola Cantorum, Varda Kakon se consacre à la production de disques. Après avoir fondé sa société de productions indépendante, elle a dirigé le service artistique de Polydor pour Universal pendant 5 ans ainsi que celui de BMG France et a révélé et travaillé avec de nombreux artistes Français et internationaux. Elle a été également membre du jury de la première saison de « A la recherche de la nouvelle star » aux côtés de Lionel Florence, Dove Attia et André Manoukian. Depuis plus de 20 ans elle se consacre à la supervision musicale et à la production de score original pour le cinéma, la télévision et les plateformes. Elle a été présidente du syndicat des superviseurs musicaux français. Elle a supervisé la musique de plus de 200 films et séries, notamment celles des séries : Dix pour cent, Le baron noir, La fièvre, Cat’s eyes… ou des films comme La famille Bélier, Bac nord, Monsieur Aznavour, Django, Les illusions perdues, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan…
Diplômé du Conservatoire de Paris et lauréat du Grand Prix International Reine Elisabeth de composition, Michel Petrossian est actif dans les domaines de la musique de concert et de la musique de film. Il a été conseiller musical et compositeur de En fanfare d’Emmanuel Courcol (sélectionné à Cannes, 7 nominations aux César) et travaille régulièrement avec Robert Guédiguian (Gloria Mundi, Et la fête continue !, La Pie voleuse). Trois CD de ses bandes originales sont publiés par le label Plaza Mayor Company. Ses goûts musicaux sont très larges, allant du répertoire classique à la musique extra-européenne ou le rock progressif. Son savoir-faire lui permet d’utiliser tous les langages et styles musicaux nécessaires à un film, tout en préservant une signature personnelle.
Informations
– Atelier complet
– Atelier de la SRF, jeudi 3 avril 2025 de 15h30 à 17h30
– Mairie du 5e arrondissement : 21, place du Panthéon, 75005 Paris, 2e étage, suivre le fléchage
– Atelier gratuit, dans la limite des places disponibles
– Réservation obligatoire : coordinationformatcourt@gmail.com
– Merci d’indiquer votre nom et prénom et de préciser si vous êtes membre ou non de la SRF
Notre sixième édition approche à grands pas : le Festival Format Court aura lieu du 2 au 6 avril prochain au Studio des Ursulines (Paris 5). Voici la composition de notre jury professionnel qui évaluera les 18 films en compétition.
Formé à la Classe libre du Cours Florent en 2011-2012 puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique jusqu’en 2015, Félix Kysyl fait ses débuts au théâtre entre répertoire classique et contemporain. En parallèle, il fait également ses armes à la télévision dans des rôles récurrents dans Malaterra (2015), dans la mini-série de Michel Bussi, L’île prisonnière (2022) et dans La Fièvre (2024), série politique par le créateur de Baron noir. Au cinéma, après L’Amant d’un jour de Philippe Garrel, on le croise en 2017 dans le biopic consacré à Jean-Luc Godard, Le Redoutable, où il campe le réalisateur Jean-Pierre Gorin. Il partage ensuite l’affiche avec Gérard Depardieu et Catherine Frot dans Des Hommes (2020). En 2024, Alain Guiraudie lui offre le premier rôle de Miséricorde, qui lui vaudra une nomination au César de la meilleure révélation masculine.
Actrice et étudiante en sciences politiques, Clara-Maria Laredo est une jeune femme militante née en Corse, à Bastia, en 2003. Elle sera scolarisée à Ajaccio jusqu’à son départ après le baccalauréat pour Bruxelles. À 16 ans, elle fonde l’association SSP, « Sous le Seuil de Pauvreté », venant en aide aux plus défavorisés, tout en sensibilisant les jeunes à cette même cause. Parallèlement, elle s’engage en politique dans les rangs nationalistes corses. À 18 ans, elle entame des études de sciences politiques à Bruxelles et effectue un stage d’assistante parlementaire au Parlement européen, auprès du député Francois Alfonsi. C’est dans ce cadre que ce dernier lui propose d’écrire pour la revue autonomiste Arritti. Elle se lance alors dans la rédaction et rédige un article sur le film Enquête sur un scandale d’État de Thierry de Peretti. Plus tard, elle apprend que le réalisateur cherche de jeunes acteurs pour son prochain film et décide de participer au casting. C’est ainsi qu’elle fera son entrée dans le cinéma en interprétant le premier rôle du dernier film du réalisateur, À Son Image.
Koya Kamura est un réalisateur Franco-Japonais né à Paris. Diplômé de l’université de Cinéma à Paris VII, il étudie ensuite à Tokyo, à l’université de Keio. A son retour en France, Koya entre chez MTV et GameOne en 2007, puis à la Walt Disney Company en 2008. Koya Kamura renoue avec la fiction avec son premier court métrage Homesick en 2019 (sélection officielle, César 2021). En 2024, son premier long-métrage, Hiver à Sokcho avec Roschdy Zem et Bella Kim est sélectionné au TIFF de Toronto et au SSIFF de San Sebastian. Koya est actuellement en financement de son deuxième long-métrage, Demie Vie, un polar noir au cœur de Fukushima.
Considéré comme l’un des compositeurs les plus talentueux et prolifiques de sa génération, Amine Bouhafa a signé la musique de plus de 90 longs-métrages et séries télévisées. Après une formation aux Conservatoires de Tunis et de Paris, parallèlement à des études d’ingénieur en télécommunication, Amine Bouhafa reçoit en 2015 le César de la Meilleure Musique originale pour Timbuktu d’Abderrahmane Sissako. Il a par la suite écrit les musiques des films Les filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, La prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy, Motel Destino de Karim Aïnouz, Le Sommet des Dieux de Patrick Imbert, Gagarine de Jérémy Trouilh et Fanny Liatard, Nos frangins de Rachid Bouchareb, Animalia de Sofia Alaoui, Les Harkis de Philippe Faucon, sélectionnés et la plupart récompensés dans les plus grands festivals tels que Cannes et Venise, ou même aux Oscars avec L’Homme qui a vendu sa peau et Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania. Il a également récemment signé la bande originale du film Ni chaînes Ni Maîtres de Simon Moutaïrou pour laquelle il reçoit une nomination pour le prix France Musique-Sacem de la musique de film, la série Le Monde de demain de Katell Quillévéré et Hélier Cisterne, et Tapie de Tristan Séguéla et Olivier Demangel. Il travaille actuellement sur la partition du film La petite dernière de Hafsia Herzi et de la série The Deal écrite par Alice Winocour et Jean-Stéphane Bron.
Jeanne Lapoirie achève sa formation à l’École nationale supérieure Louis-Lumière en 1984. Elle travaille plusieurs années comme assistante notamment avec Thierry Arbogast. C’est à ses côtés qu’elle rencontre André Téchiné qui lui fera faire son premier film comme directrice de la photographie en 1993, Les Roseaux sauvages. Le film est sélectionné au Festival de Cannes dans la section Un certain regard. Il remporte le prix Louis-Delluc et quatre César. Elle travaille ensuite aux côtés de nombreux réalisateurs et réalisatrices, français ou étrangers, tels que François Ozon, Robin Campillo, Arnaud des Pallières, Valeria Bruni Tedeschi, Catherine Corsini, Paul Verhoeven… sur plusieurs films sélectionnés dans de grands festivals tels que Cannes, Venise, Berlin, Locarno, Toronto… Elle a aussi travaillé avec Michel Houellebecq, pour ses films et pour son exposition au Palais de Tokyo. Elle a été nommée trois fois pour le César de la meilleure photographie, avec les films Huit Femmes, Michael Kohlhaas, et 120 Battements par minute. Elle est membre de l’AFC depuis 1994et du Collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel.
Après Damien Bonnard, Philippe Rebbot, Maïmouna Doucouré, Swann Arlaud, Bastien Bouillon et Florence Loiret Caille, nous avons le plaisir de vous révéler l’identité du parrain de la sixième édition du Festival Format Court (2-6 avril 2025) : le comédien et réalisateurVincent Macaigne.
Un programme de plusieurs de ses courts sera diffusé en ouverture du festival le mercredi 2 avril prochain, à 18h30 au Studio des Ursulines (Paris 5), en sa présence.
La billetterie est ouverte, vous pouvez dès à présent vous procurer vos entrées sur place et en ligne.
Acteur, auteur, metteur en scène et réalisateur, Vincent Macaigne intègre en 1999 le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Parallèlement à sa carrière de comédien, Vincent Macaigne se consacre à l’écriture et à la mise en scène, et crée plusieurs spectacles marquants sur les principales scènes de théâtre françaises, comme le dernier Avant la terreur, librement inspiré de Richard III de William Shakespeare. Il travaille aussi au cinéma auprès des réalisateurs les plus aventureux de sa génération : Antonin Peretjatko, Olivier Assayas, Justine Triet, Mia Hansen-Løve… En 2022, il est nommé pour le César du meilleur acteur pour Médecin de nuit de Elie Wajeman, puis en 2023, pour le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret.
En pratique
– Séance d’ouverture Vincent Macaigne le 02 avril 2025 à 18h30
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg, Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton.
– Billetterie relative à cette séance sur place et en ligne.
– Tarifs : 8,50€ Réduit : 7€. Carte UGC illimité, carte des Cinémas Indépendants Parisiens + carte Pathé (CinéPass) + toutes les contremarques acceptées par le cinéma
Coup d’envoi du Festival Format Court le mercredi 02 avril à 18h30 au Studio des Ursulines (Paris 5e) pour la soirée d’ouverture en compagnie du comédien et réalisateur Vincent Macaigne, Parrain de notre 6ème édition !
Acteur, auteur, metteur en scène et réalisateur, Vincent Macaigne intègre en 1999 le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Parallèlement à sa carrière de comédien, Vincent Macaigne se consacre à l’écriture et à la mise en scène, et crée plusieurs spectacles marquants sur les principales scènes de théâtre françaises, comme le dernier Avant la terreur, librement inspiré de Richard III de William Shakespeare. Il travaille aussi au cinéma auprès des réalisateurs les plus aventureux de sa génération : Antonin Peretjatko, Olivier Assayas, Justine Triet, Mia Hansen-Løve… En 2022, il est nommé pour le César du meilleur acteur pour Médecin de nuit de Elie Wajeman, puis en 2023, pour le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret.
Ce qu’il restera de nous de Vincent Macaigne, fiction, 39′, 2011, France, Kazak Productions, Grand Prix, Prix de la presse Télérama et Mention spéciale du Jury jeunes au Festival de Clermont-Ferrand 2012, nommé au César du meilleur court-métrage 2013
Une histoire tragique, celle de deux frères qui font face à la mort de leur père. L’un a été aimé et l’autre injustement délaissé par le père qui ne lui laisse rien. Le favori, celui qui en a le moins besoin et qui est le plus désintéressé par l’argent hérite de tout.
Un monde sans femmes de Guillaume Brac, fiction, 57′, 2011, France, Année Zéro, Nonon Films, Prix du meilleur court-métrage 2011 décerné par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma, Grand Prix Europe et prix Cinécinéma au Festival de Brive en 2011, nommé au César du meilleur court-métrage 2012
Une petite station balnéaire de la Côte Picarde, la dernière semaine d’août. En leur remettant les clefs d’un appartement de location, Sylvain fait la connaissance de deux séduisantes jeunes femmes. L’occasion rêvée de sortir ne serait-ce que quelques jours d’une vie solitaire dont les femmes sont désespérément absentes. très vite, Sylvain se rend indispensable à ses nouvelles amies. Mais les choses se compliquent lorsque les sentiments et surtout Gilles, un dragueur local sans scrupules viennent s’en mêler…
En pratique
– Séance d’ouverture Vincent Macaigne le mercredi 02 avril 2025 à 18h30
– Studio des Ursulines : 10 Rue des Ursulines, 75005 Paris
– Accès : RER B Luxembourg, Bus 21, 27 (Feuillantines), 38 ou 82 (Auguste Comte), 84 ou 89 (Panthéon). Métro le plus proche : Ligne 7, arrêt Censier Daubenton.
– Billetterie sur place et en ligne !
– Tarifs : 8,50€ Réduit : 7€. carte UGC illimité, carte des Cinémas Indépendants Parisiens + carte Pathé (CinéPass) + toutes les contremarques acceptées par le cinéma. Achats en ligne majorés de 0,40€ par place. – Événement Facebook