S commme Send Me to the ‘Lectric Chair

Fiche technique

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Synopsis : La valse de vie des derniers moments d’une femme, condamnée à la chaise électrique.

Genre : Expérimental

Durée : 7’

Pays : Canada

Année : 2009

Réalisation : Guy Maddin, Isabella Rossellini

Scénario : George Toles, Guy Maddin

Image : W. James Meagher, Guy Maddin

Montage : John Gurdebeke

Interprétation : Isabella Rossellini, Louis Negin, Darcy Fehr, Brent Neale, David, Stuart Evans, Jesse Fraser, Rei Hotoda, Michelle Henderson, Stephanie Graham, Timna Ben-Ari

Production : Simon Field, Keith Griffiths, Lindsay Hamel

Article associé : la critique du film

This Way up d’Alan Smith & Adam Foulkes

Requiescat in pace

Il faut tout dire. Adam Foulkes et Alan Smith sont deux enfants de pubs… coupables de l’abominable (et interminable) campagne « Happiness Factory » que nous inflige Coca-Cola depuis des mois sur nos jolis écrans de cinéma ! Mais pour prouver que certains artistes sont capables du pire comme du meilleur, Foulkes & Smith (pour les intimes) sont aussi les auteurs de « This way up », un court métrage d’animation en 3D à l’humour noir très noir.

On ne s’y attardera pas, les deux jeunes animateurs britanniques Adam Foulkes et Alan Smith se sont distingués, ces dernières années, par leurs vidéoclips, sketches, pubs et autres spots télé… Mais parlons cinéma.  Produit par Nexus et la BBC, le célèbre duo signe le décapant « This Way up » un court métrage d’animation de 8 minutes d’une fluidité exemplaire.

Deux croque-morts, père et fils, se rendent dans une petite maison de campagne pour emporter le corps d’une bonne vielle dame et le conduire gentiment dans son trou… pour l’éternité. Amen. Seulement voilà, les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait, et par un enchaînement de causes à effets des plus invraisemblables, voici qu’un énorme rocher vient transformer leur corbillard en crêpe dentelle en moins de deux. Le coeur à l’ouvrage et le haut-de-forme plus ou moins bien fixé sur la tête, nos deux compères ne se laissent pas abattre et  partent à pied, cercueil en main, bien décidés à mener leur mission jusqu’au bout… Jusqu’au bout ???? C’est le moins que l’on puisse dire.

Après une série de mésaventures dignes de celles du célèbre Coyote bravant explosions, falaises abruptes et terrible loi de la pesanteur, les  consciencieux et funèbres employés se retrouvent embarqués avec ce qui reste de mère-grand vers un au-delà gothique que ne désavoueraient pas Tim Burton et Henry Selick : cercueil sur pattes, squelettes-clowns déjantés, éléphants psychédéliques…Tout y est !  D’autant que la musique de John Greswell et Christopher Taylor déroule ses accords entre harmonium onirico-cauchemardesque et folles échappées jazzy… Certains y verront un clin d’œil malicieux à « The Nightmare Before Christmas » (« l’Etrange Noël de Monsieur Jack »), d’autres, peut-être, un pillage douteux. Quoi qu’il en soit, « This way up » affiche sa jolie impertinence en se jouant des tabous et enchaîne les gags sur un rythme parfaitement maîtrisé, gags purement visuels puisque pas un mot ne s’échange. Et pourtant, par de simples jeux de regards, de mimiques et de mouvements des corps, Foulkes & Smith parviennent à donner à leurs personnages une réelle dimension psychologique. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’ils mettent désormais leur talent au service du cinéma d’animation et que la pub les laisse, à jamais, reposer en paix.

Sarah Pialeprat

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T comme This Way up

Fiche technique

Synopsis : Un cercueil récalcitrant donne du fil à retordre à deux employés des pompes funèbres. Donner le repos aux morts n’a jamais été aussi difficile.

Genre : Animation

Durée : 8’30’’

Pays : Royaume-Uni

Année : 2008

Réalisation : Alan Smith, Adam Foulkes

Scénario : Chris O’Reilly, Alan Smith, Adam Foulkes

Musique : Christopher Taylor, John Greswell

Son : Andre Jecquemin

Production : Nexus Production

Article associé : la critique du film

Focus L’Etrange Festival

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Du 4 au 13 septembre, des cinématographies en marge et à contre-courant se sont offertes sur les grands écrans de l’Etrange Festival, au Forum des Images, à Paris. Pendant dix jours, la quinzième édition de l’étrange a honoré un cinéma qui “dérange, irrite, surprend, blesse, réjouit, révolte parfois, motive souvent, mais ne laisse jamais indifférent”.

Au programme : plusieurs cartes blanches (offertes à l’allemand Uwe Boll, au français Mario Mercier, à l’américain Norman  Spinrad, au canadien Bruce LaBruce, et aux belges Patar & Aubier), un workshop avec l’animateur japonais Satoshi Tomioka, une soirée avec Franco Néro, figure emblématique du western-spaghetti, une séance “Retour de flamme” concoctée par Serge Bromberg et Eric Lange, restaurateurs de l’image et gardiens du patrimoine cinématographique mondial, …

L’Etrange Festival a également offert des bouts d’écrans au court métrage à travers une compétition internationale et quatre programmes spéciaux issus de tous horizons. Place au trash, au décalé, à l’humour, et au non conventionnel, à notre plus grande joie et à nos pires frayeurs.

Retrouvez dans ce Focus :

Nos anciens articles en lien avec l’Etrange Festival :

Festival International du court métrage de Lille : la compétition

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-Le jury : Francis Gavelle, Bert Gottschalk, Frank Lambert, Annette Scholz et Jacqui Davies

-Les films sélectionnés :

Fiction

Amoklove – Julia C. Kaiser / Allemagne / 2008 / 9’20

La Battue – Guy Édoin / Canada, Québec / 2008 / 19’54

Short Term 12 -Destin Daniel Cretton / États-Unis / 2008 / 22’

Cantor Dust Man -Sebastien Loghman / France / 2009 / 6’

Beyond The Mexique Bay -Jean-Marc Rousseau Ruiz / France, Mexique / 2008 / 15’

Marker – Susanna Wallin / Royaume-Uni / 2009 / 12’

Die Leiden des Herrn Karpf (Les Souffrances de M. Karpf) : Der Besuch (La Visite) – Rainer Egger, Lola Randl / Allemagne / 2009 / 9’

The Two Teams Team – Manuel Saiz / Royaume-Uni / 2008 / 10’

Carretera del Norte – Rubén Rojo Aura / Mexique / 2008 / 10’

Varde (Cairn) – Hanne Larsen / Norvège / 2008 / 15’30

Dix – BIF / France, Royaume-Uni / 2008 / 7’

The Ground Beneath – René Hernandez / Australie / 2008 / 20’

De Tres Cuerpos (Three Bodies’ Sofa) – Alex Piperno / Argentine / 2009 / 15’

Slitage (Seeds of the Fall) – Patrik Eklund / Suède / 2009 / 17’

L’Arbitro (L’Arbitre) – Paolo Zucca / Italie / 2008 / 15’

Echo – Magnus Von Horn / Pologne / 2009 / 14’

Um Dia Frio (A Cold Day) – Cláudia Varejão / Portugal / 2009 / 27’

Dead Dog – Edward Jeffreys / Royaume-Uni / 2008 / 8’05

Tulum (La Virée) – Dalibor Mataniò / Croatie / 2009 / 15’

Albert’s Speech (Le Discours d’Albert) – Richard Fenwick / Royaume-Uni / 2008 / 14’23

Animation

A dada ! – Hélène Astier, Jia Jun Shen, Mathilde Le Moal, Bruno Pontiroli / France / 2008 / 5’

Sam’s Hot Dogs – David López Retamero / Royaume-Uni / 2009 / 9’30

Seemannstreue (Sea Dog’s Devotion) – Anna Kalus / Autriche, Allemagne / 2008 / 11’

Horn Dog – Bill Plympton / États-Unis / 2009 / 4’30

Muto – Blu / Italie / 2008 / 7’

Lögner (Lies) – Jonas Odell / Suède / 2008 / 13’

The Black Dog’s Progress – Stephen Irwin / Royaume-Uni / 2008 / 3’15

Malban – Elodie Bouedec / France / 2008 / 8’

Logorama – François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain / France / 2009 / 16’05

Facteur Mineur – Marc Czerwiec, Arnaud Joli, François Ruiz, Geoffrey Skrajewski / France / 2008 / 6’20

Touchdawn of the dead – Marc-Antoine Deleplanque, Pierre Mousquet, Hubert Seynave / Belgique / 2008 / 5’

Je criais contre la vie. Ou pour elle – Vergine Keaton / France / 2008 / 9’10

O’Moro (Le Maure) – Christophe Calissoni, Eva Offredo / France / 2009 / 10’55

Bendito Machine III – Jossie Malis / Espagne / 2009 / 6’33

Nice day for a picnic – Monica Gallab / Belgique / 2008 / 4’

Le Cœur d’Amos Klein – Michal et Uri Kranot / France, Israël / 2009 / 14’

Codswallop – The Brothers McLeod / Royaume-Uni / 2008 / 3’42

Thé noir – Serge Elissalde / France / 2008 / 5’

Beyond the Hole – Tzu-Yi Huang / Taiwan / 2009 / 5’27

L’Homme à la Gordini – Jean-Christophe Lie / France / 2009 / 10’

Mémoire Fossile – Arnaud Demuynck, Anne-Laure Totaro / France / 2009 / 10’

Le Petit Dragon – Bruno Collet / France, Suisse / 2009 / 8’15

Passages – Marie-Josée Saint-Pierre / Canada, Québec / 2008 / 24’30

The Surprise Demise of Francis Cooper’s mother – Felix Massie / Royaume-Uni / 2008 / 7’30

La Peste – Olivier Dubocage, Michal Firkowski, Benoît Galland, Gildas Le Franc / France / 2008 / 5’10

Mei Ling – Stéphanie Lansaque, François Leroy / France / 2009 / 15’

Volgens de Vogels (According to birds) – Linde Faas / Pays-Bas / 2008 / 5’26

For Sock’s Sake – Carlo Vogele / France / 2008 / 4’47

Expérimental

TAR – Jérôme Oudot (Trëz) / France / 2008 / 4’12

1 to 8 – Amy Schwartz / Canada / 2008 / 4’30

Dropping Furniture – Harald Hund, Paul Horn / Autriche / 2008 / 5’

Zurückbleiben bitte ! (Please stand back !) – Stadtmusik / Autriche / 2007 / 7’38

Teaching the Alphabet – Volker Schreiner / Allemagne / 2007 / 3’34

A Necessary Music – Beatrice Gibson / États-Unis/ 2008 / 29’09

Doxology – Michael Langan / États-Unis / 2007 / 6’10

Without you – Tal Rosner / Royaume-Uni / 2008 / 4’50

In The Mix – Jan Machacek / Autriche / 2008 / 4’

Between – Tim Bollinger / Allemagne / 2008 / 5’

Alone – Gerard Freixes Ribera / Espagne / 2008 / 3’06

Domenica 6 Aprile, ore 11:42 (Dimanche 6 avril, 11h42) – Flatform / Italie / 2008 / 6’12

Das ist sehr gut (C’est très bien) – Jakub Vrba / Autriche / 2009 / 4’

Zeitriss – Quimu Casalprim i Suárez / Allemagne / 2009 / 11’

LoopLoop – Patrick Bergeron / Canada / 2008 / 5’

Hot Dogs At The Met – Ken Jacobs / Étas-Unis / 2009 / 10’19

Idyll – Astrid Busch / Allemagne / 2009 / 3’

Strata #2 – Quayola / France / 2009 / 7’20

Freude (Delight) – Thomas Draschan / Autriche / 2009 / 3’

12 Explosionen – Johann Lurf / Autriche / 2009 / 6’

Extension of Human Sight – Andreas Zingerle / Autriche / 2008 / 3’10

Danse Macabre – Pedro Pires / Canada / 2009 / 8’30

Ground Control – Siegfried A. Fruhauf / Autriche / 2008 / 2’

Pole, Klouny, Yabloko… (A Field, Clowns, Apple…) – Shota Gamisonia / Russie / 2008 / 12’

Infos : www.festivalducourt-lille.com

Festival International du court métrage de Lille : le programme

Le prochain Festival International du court métrage de Lille se tiendra du 6 au 11 octobre 2009 au Palais des Beaux-Arts, à L’hybride et au Théâtre Sébastopol. Découvrez la programmation de cette neuvième édition.

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Compétition Internationale : trois catégories (animation, fiction, expérimental) et près de 80 films à découvrir issus d’une vingtaine de pays.

Les Très Courts : sélection de très courts métrages (moins de 4 minutes) d’origines artistiques et géographiques diverses.

Théma Zygomatiks : six programmes de courts métrages d’une heure et demie sur le thème de l’humour.

Soirées VisualMix : Quatre soirées transdisciplinaires pour quatre voyages aux frontières du cinéma (La Mutable, Maya Deren, stash Music Videos, Popay et Vladimir Klinkowsky)

Nuit de l’animation : 9 heures de films d’animation le samedi 10 octobre, au Théâtre Sébastopol, de 12h à 6h.

Soirée Crrav : art vidéo : cinq oeuvres soutenues par le comité de lecture associatif du CRRAV

– Et aussi : Marathon du court, ateliers, programmes jeune public et scolaires, …

Programme complet sur : www.festivalducourt-lille.com

Mes copains de Louis Garrel

Le tourbillon de la vie

Entre deux tournages où il offre sa jolie (et étrange) gueule à la caméra, Louis Garrel s’est accordé un peu de temps pour passer derrière. L’icône du cinéma français d’auteur signe « Mes Copains » (les siens, les vrais, en l’occurrence), un court métrage de 26 minutes qui n’est pas sans rappeler un univers proche des films de son père et de ceux dans lesquels il tourne depuis quelques années.

Louis Garrel a grandi. Ses boucles blondes (voir « Baisers de secours » de Philippe, son père) et sa belle innocence ont laissé place à de gros cheveux sombres et une vague mélancolie… Ses copains sont comme lui, ils ont eu de grands rêves, des corps trop agités pour les contenir tous et des rires trop bruyants pour les exprimer avec justesse. Ils ont eu l’idée surtout que tout était possible et qu’ils n’allaient pas faire comme tous ces cons, ça non !

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Seulement voilà, la vie n’est pas facile tous les jours, même à Saint-Germain-des-Prés, et elle nous contraint, bien souvent, à baisser les bras, suivre les modèles éculés et devenir proches de ceux-là même à qui l’on ne voulait surtout pas ressembler. Avant qu’ils ne deviennent tous totalement adultes et qu’ils aient définitivement perdu leurs illusions, Louis a décidé de capturer les petits moments partagés entre Sylvain, Damien, Arthur et Lolita… sa bande.

Confronté au divorce de ses parents, Sylvain, le héros de l’histoire, est ballotté entre une mère jouant du chantage affectif (en très gros plan) et un père glacial qui apparaît comme le spectre d’Hamlet au moment où l’on s’y attend le moins (en plan large). Damien, « le gars qui marche comme une courgette », vient de passer la nuit avec Lolita, la copine de son pote Arthur. Perché sur un arbre comme le fameux corbeau, il ne se vante pas, il culpabilise. Arthur voudrait être un homme vertueux, et ne sachant trop comment faire pour expliquer à Damien qu’il ne doit pas s’en vouloir, il fait des allers-retours aux toilettes. Lolita, elle, la fouteuse de merde, n’est pas tout à fait satisfaite avec Arthur et Damien : il lui faut aussi Sylvain pour que son « bonheur » soit complet. La rue, le parc, les bords de Seine et surtout le café parisien jalonnent le parcours de ces personnages pas tout à fait sortis de l’enfance et dont le jeu, entre marivaudage et commedia dell’arte, séduit immédiatement (hormis Lolita Chammah qui campe une vamp pathétique susurrant doucereusement des injures qui, dans sa bouche, ne tombent jamais justes.)

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À résumer ainsi, évidemment, certains pourraient suspecter un air déjà-vu de parisianisme bobo, d’afféteries « Nouvelle Vague » et d’intellectualisme auteuriste satisfait. Mais quoi ? Tout film tourné dans les rues de Paris et relatant des relations amoureuses ambiguës devrait-il être banni pour crime de lèse-lutte des classes ? Adieu Truffaut, Godard et les autres….D’autant que Louis Garrel ne plagie pas ses modèles, mais fait, avec  « Mes copains », une proposition formelle originale et contemporaine des plus réjouissantes qui surprend, détonne, dénote. Les cuts imprévisibles répondent aux dialogues farfelus, les travellings silencieux interagissent avec une bande-son fantasque et sa façon d’enchaîner les scènes avec fondu au noir rendent le film non discursif et simplement ludique. La bizarrerie formelle épouse la bizarrerie narrative.

Du passage abrupt du jour à la nuit, aux dialogues puérils attachants, de la danse burlesque sur les trottoirs au rythme de Bocca di rosa à celle du garçon de café, acrobate à ses heures, les propositions oniriques de Louis Garrel nous éloignent d’un réalisme vain narcissique et autocentré pour nous parler d’amour et d’amitié, du temps qui passe et des moments magiques qui ne reviendront plus.

Sarah Pialeprat

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M comme Mes copains

Fiche technique

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Synopsis : Une tranche de vie de trois copains : Sylvain a des problèmes familiaux, Arthur apprend que sa copine Lolita a passé la nuit avec un autre copain, Damien. Les trois se retrouvent dans un bar et Lolita débarque…

Genre : Fiction

Durée : 25’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Louis Garrel

Scénario : Louis Garrel

Images : Leo Hinstin

Musique : Frédéric Lagnau

Son : Luc Meilland

Montage : Barbara Bascou

Mixage : François Groult

Production : Mezzanine Films

Interprétation : Sylvain Creuzevault, Arthur Igual, Damien Mongin, Lolita Chammah, Michelle Goddet, Gilbert Begniot, Esther Garrel

Le site du film : www.cinedomain.com/mescopains.html

Article associé : la critique du film