Maison du Film Court, aide à la création de musique originale

Objet

L’objectif de cette aide est de valoriser le travail effectué en amont entre un auteur-réalisateur et un compositeur. Elle peut être attribuée à tout projet de film court (Fiction, Documentaire, Expérimental, Animation) et porte naturellement sur des projets non encore tournés. Tous les genres musicaux sont recevables, cependant, un accueil favorable sera réservé au travail instrumentiste.

Le porteur de projet peut être

– Soit l’auteur-réalisateur seul (s’il n’est pas encore accompagné par une société de production), ou le compositeur seul

– Soit une société de production agrée par le CNC, quelle que soit sa domiciliation en France

– Soit une association loi 1901, dont l’objet est la production cinématographique.

La subvention ne pourra être reversée au film que si celui-ci trouve un soutien auprès d’une société de production ou d’une association.

Nature de l’aide

– Bourse numéraire reversée au compositeur par le bureau de la division culturelle de la SACEM pour l’écriture de la partition musicale : 500 euros

– Aide à l’enregistrement de la musique reversée à la production par la Maison du Film Court :
Seuil minimum : 1.500 euros
Seuil maximum : 2.500 euros

Les commissions peuvent également décider de l’attribution d’une résidence d’écriture en partenariat avec le CÉCI (Centre des Écritures Cinématographiques). Le compositeur pourra après son passage de 5 jours en résidence au Moulin d’Andé présenter son projet à une commission ultérieure.

La date limite de dépôt des dossiers pour la cinquième session 2010 est fixée au 8 novembre.

Pour plus d’infos : www.maison-du-film-court.org

P comme Le Petit Marin

Fiche technique

Synopsis : Dans la vie d’Alice et Vincent, Il y a le quotidien, le travail et surtout Paul, leur petit garçon. Un jour Alice comprend que dans la vie de Vincent, il y a aussi une autre femme…

Genre : Fiction

Durée : 12’50 »

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : Stéphanie Vasseur

Scénario : Stéphanie Vasseur

Image : Mathieu Pansard

Son : Mélissa Petitjean, Stéphane Isidore

Montage : Chrystel Alépée

Musique : Etienne Junca, Matthieu Deniau

Interprétation : Laurent Bateau, Judith El Zein, Mathis Vive

Production : 17 Production

Article associé : la critique du film

T comme 3ème B 4ème Gauche

Fiche technique

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Synopsis : Salomé ne s’intéresse qu’à ça. Son voisin Nicolas aussi, mais lui, il le fait. Il le fait même avec plein de filles qu’il ramène dans leur immeuble. Salomé aimerait bien être une de ces filles. Alors, elle rôde autour de Nicolas qui ne se méfie pas. Car, après tout, Salomé n’est qu’une gamine.

Genre : Fiction

Durée : 12′

Année : 2010

Pays : France

Réalisation : Stéphanie Vasseur

Scénario : Stéphanie Vasseur

Image : Mathieu Pansard

Son : Mélissa Petitjean, Stéphane Isidore, Regis Ramadour

Montage : Erika Haglund

Décors : Céline Cayron

Musique : Matthieu Deniau

Interprétation : Salomé Godin, Olivier Rosemberg, Alysson Paradis

Production : Mezzanine Film

Article associé : la critique du film

S comme Sous mes yeux

Fiche technique

Synopsis : Sous les yeux d’une fillette, un jour de fin d’été, au bord de la mer, le trouble s’empare de son père face à sa séduisante belle-sœur…

Genre : Fiction

Durée : 08’20 »

Pays : France

Année : 2007

Réalisation : Stéphanie Vasseur

Scénario : Stéphanie Vasseur

Image : Antoine Monod

Son : Nicolas Dumont

Montage : Chrystel Alépée

Interprétation : Marie Gili-Pierre, Salomé Godin, Yannis Baraban, Anny Duperey, Malaurie Duffaud

Production : Offshore

Article associé : la critique du film

M comme La Morte

Fiche technique

Synopsis : La mort a le don de transformer toute personne disparue en un être admirable en tout point. Mais le souvenir et l’image que l’on garde des morts sont-ils toujours conformes à la réalité de ce que fût leur vie ?

Genre : Fiction

Durée : 6′

Année : 2001

Pays : France

Réalisation : Stéphanie Vasseur

Scénario : Stéphanie Vasseur

Image : Jean-Manuel Costa

Son : Samuel Meunier

Montage : Chrystel Alépée

Décors : Norbert Iborra

Musique : Norbert Iborra

Interprétation : Richard Berry, Cristiana Réali

Production : Cinémagic

Article associé : la critique du film

Focus Stéphanie Vasseur

Lorsqu’une amoureuse du cinéma transmet sa passion dans un court métrage tout en introduisant une forte dose de talent, le résultat ne peut être que réussi. Observatrice avisée du quotidien, Stéphanie Vasseur développe en seulement quelques courts métrages des thèmes qui nous parlent à nous tous : le délitement des relations familiales et amoureuses et, à travers elles, l’éveil du sentiment amoureux, ou encore celui de la trahison. La plupart sont des rendez-vous manqués, des tentatives pour raccorder les morceaux de vie et d’amour.

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Stéphanie Vasseur sur le tournage de "3ème B, 4ème gauche"

Coutumière de l’écriture télévisée, Vasseur nous livre une œuvre singulière et prenante, telle que le cinéma français n’en connaît que trop peu. En regardant un court métrage de Stéphanie Vasseur, on entre dans un univers au raffinement inouï, avec une impression de première fois, car son Leitmotiv semble résolument se situer dans les nouvelles façons de conter des images. Derrière certaines histoires se cache parfois un style. Et c’est bien de style qu’il s’agit ici. Celui de Stéphanie Vasseur, qui a le don de rendre palpables personnages et situations et qui révèle une grande finesse dans la connaissance de l’être humain. La preuve en quatre films.

La Morte

Errant dans le cimetière où sa femme repose, un époux entrevoit les secrets d’outre-tombe et la double vie de celle qui a partagé sa vie. « La Morte », inspirée de la nouvelle éponyme de Guy de Maupassant, saisit les arrière-pensées les plus triviales des disparus et nous guide dans le labyrinthe des états d’âme des défunts et des faux-semblants.

Le velouté employé de couleurs estompe les pistes trop réalistes, valide les échappées oniriques et donne à ressentir ce que cache la surface des choses. La vie de ce couple n’était qu’un leurre : il se dissout dans un superbe conte fantastique où s’impriment avec force et âpreté des destins individuels et une mélancolie flottante telle l’aura de la morte qui redevient vivante et plus authentique que jamais par le biais de la vérité posthume.

Grâce à un style affirmé et à une maîtrise formelle de son récit, la réalisatrice aborde l’errance de personnages, en proie au doute, à la solitude et au mensonge, qui s’interrogent sur le rôle qu’ils ont à jouer dans cette douloureuse existence. À travers cette réflexion douce-amère sur l’identité (qui sommes-nous réellement ?), Stéphanie Vasseur efface les frontières entre rêve et réalité. Elle confirme avec ce court qu’elle a un regard particulièrement affûté pour saisir sur le vif la vulnérabilité de ses personnages. Rien n’est laissé au hasard, si bien que les doutes générateurs d’angoisse du veuf deviennent subrepticement nos propres angoisses.

Sous mes yeux

Certains films nous touchent et nous marquent tout particulièrement. « Sous mes yeux » en fait assurément partie. Au cours d’un trajet en voiture, une fillette surprend dans le rétroviseur le regard troublé de son père pour sa belle-sœur. Naïve d’apparence, c’est une personne à part entière qui voit tout et surtout qui comprend tout. Seule à intercepter les regards échangés, elle accuse le coup de cette trahison et porte sur cette relation supposée un regard néanmoins adulte.

Laissant poindre des silences et se concentrant sur les visages, le film se révèle humble, émouvant et fragile. Preuve qu’il est encore possible de dire des choses compliquées de façon simple, entre légèreté et profondeur.

3ème B, 4ème gauche

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Stéphanie Vasseur filme dans ce court métrage bien plus que l’obstination : l’éveil du désir d’une adolescente qui n’a de cesse de provoquer l’attention de son charmant voisin de palier. Projetant sur lui tous ses fantasmes, elle le dévisage et l’envisage sans la moindre retenue, le dévorant des yeux, le cherchant, l’approchant de plus en plus près car elle aimerait volontiers y goûter.

Pour camper les personnages de son « 3ème B, 4ème gauche », Stéphanie Vasseur a arrêté son choix sur Salomé Godin, juste et pétillante, insolente et entêtée à souhait (une révélation !) et Olivier Rosemberg, magnifique de douceur abrupte qui résiste tant bien que mal à cette voisine intrusive et à sa belle insouciance.

Le Petit Marin

Avec ce titre, on pourrait croire à un conte pour enfants. C’est pourtant bien une histoire d’adultes dont il s’agit ici, une histoire où il est question d’amour et de trahison, mais d’amour malgré tout. Celle d’une femme, Alice, confrontée à l’adultère de son mari, qui décide de faire fi de sa rancœur pour préserver son couple.

Ce portrait d’une femme blessée mais amoureuse dissimule a priori une trame simple mais sublimée en un récit romantique, efficace grâce à son dépouillement. Dans « 3ème B, 4ème gauche » et « Sous mes yeux », Stéphanie Vasseur cultive également un minimalisme formel qui rehausse la complexité de ses personnages et des liens qui les unissent. Chaque spectateur pourra aisément se reconnaître dans cette manière d’aborder la vie à deux qui est parfois source de secrets, de mensonges, de non-dits et de trahisons. Aux mots qui peuvent blesser, la réalisatrice préfère pourtant le choix du pardon.

L’histoire de « Petit Marin » se définit avec élégance et pudeur, et sert un court métrage intime magnifiquement et finement filmé. L’écriture visuelle est savoureuse, l’écho des images, des silences et des regards se laisse déguster à l’envi. Judith El Zein éclaire le personnage d’Alice d’une flemme vacillante. Elle lui offre un émouvant contraste de force et de faiblesse, on la devine presque résignée et pourtant prête à s’embraser de plus belle pour l’homme qu’elle aime, source de son chagrin. Quant à Laurent Bateau (Vincent), il pousse à l’extrême une économie de jeu pour imposer d’autant plus sa présence et cette épure fait éclore une rare délicatesse. À l’image de cette scène, où Alice regarde si intensément Vincent qu’il comprend qu’elle connaît la vérité… Zéro dialogue, presque pas de mouvement, et tout est dit. Le film est à l’image de cette scène, il joue sur l’étirement du temps pour faire jaillir l’émotion.

Stéphanie Vasseur est décidément une réalisatrice à suivre. On aura plaisir à s’enfermer à nouveau dans sa bulle artistique alliant profondeur et grâce avec ses prochaines réalisations, dont l’adaptation d’une nouvelle d’Olivier Adam « Pialat est mort » avec Benjamin Biolay et Judith El Zein, prévue pour janvier 2011.

Amandine Fournier

« Le petit marin » sera diffusé sur CinéCinema Premier à partir du 9 novembre et « 3ème B, 4ème Gauche » sera diffusé sur Orange Ciné Novo à partir du 12 novembre

Consulter les fiches techniques de « La Morte », « Sous mes yeux », « 3ème B, 4ème gauche » et « Le Petit Marin »

14e festival international des scénaristes de Bourges, appel à candidatures

– Le Marathon d’écriture du court métrage : 26 scénaristes écrivent pendant 48h un scénario d’une dizaine de pages avec l’aide de parrains professionnels. Trois jurys désigneront les lauréats qui se verront accompagnés par la suite dans leur travail d’écriture.

– Le Forums des auteurs de fiction, d’animation et de documentaire : Réservé aux auteurs sans producteurs (ou en recherche de co-production), il offre à 5 auteurs fiction, 4 auteurs documentaire, 2 auteurs animation la possibilité de présenter leur projet de long métrage accompagné de deux parrains : un scénariste/réalisateur confirmés et un producteur devant une assemblée de professionnels.

– Workshops des bibles de télévision : Il offre à une dizaine de scénaristes la possibilité d’établir un diagnostic précis sur leur projet de série (rapport à soi, faisabilité), ainsi qu’un renforcement de sa présentation afin d’augmenter sa lisibilité et sa force de conviction.

Les Portraits sonores : Formation pratique autour du son qui offre à des auteurs la possibilité d’expérimenter une approche nouvelle de l’écriture de l’image par l’association d’images fixes à des sons issus directement du réel. Il s’adresse à des réalisateurs de documentaires ou de fictions, des scénaristes mais aussi à tous les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel curieux d’expérimenter l’univers de l’écriture sonore.

Magic web labo : Formation pratique permettant aux candidats sélectionnés de former une équipe de création et de développer leur projet pendant 5 jours pour arriver à une maquette de présentation.

Ce stage est destiné :
1-Aux porteurs de projets innovants élaborés exclusivement pour le net dans la catégorie web mini série de genre et web docu
2-Aux auteurs – réalisateurs/photographes – réalisateurs sonores – flasheur/graphiste /designers, etc. désireux d’intégrer une équipe de création et de participer au stage.

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Date limite d’inscription : le 15 novembre 2010.

Pour plus d’infos : www.scenarioaulongcourt.com

Milovan Circus – Gerlando Infuso

In his third year film « Margot » (Young Jury Award at Annecy), Gerlando Infuso, a student in animation at La Cambre, developed a plot centred around a character torn between madness and coldness. One year down the line, a new idea has sprouted – a circus artist faced with rejection and age. With « Milovan Circus », Gerlando Infuso revisits the theme of solitude, the poesy of the grim, and stop-motion animation – elements that had contributed to the success of his previous short. The film certainly impressed the Jury at the 2009 Média 10-10 Festival, since it walked off with the Best Soundtrack as well as the Best Digital Image awards.

A dark night, empty streets, dreams, nightmares. In the cages and wagons of Milovan circus, all is asleep, almost all, or about to sleep, after the wiping off of makeup or the last spitting of fire for the day. The wind, though, is still busy at work – a gust blows a poster away, only to reveal another, an older one, reminiscent of the past glories of the Great Iakov. Bare-chested and barefoot, old and grey, he appears in the cracked mirror of his makeup table. Following the contours of his wrinkles, Iakov relives his memories: his precocious talent for magic tricks, his remakable debut in the circus, his rise to fame, his feelings for a fellow-acrobat, his eviction from the circus subsequent to the hiring of an “unnamable creature”, and his downfall reducing him to a street mime artist.

« Milovan Circus » is an interesting film on many levels. As for the form, Gerlando Infuso, when interviewed about « Margot » after Annecy, explained that he found his style in stop-motion animation, after having tried out several other techniques. « Milovan Circus » proves that he was quite right in pursuing this path – his puppets are just as life-like, grim and poetic as in the previous film. With one small difference – « Margot » was constructed with the help of a voice-over représenting the interior monologue of an obsessive protagoniste, whereas « Milovan Circus » has no sound except its musical score. The flashbacks and the lost empty gaze of the hero tell amply of his interiority, his words and his trials. Faced with this bubble glory and its perverse effects (rejection, oblivion, …), the marionnette Iakov remembers with emotion Calvero, a former star of the Music Hall, played by Charlie Chaplin in « Limelight », another left-over of ephemeral fame.

Katia Bayer

Credits and technical info